Archiver pour novembre 2015
Posté le 29 novembre 2015 - par dbclosc
Que faire si le LOSC termine en position de relégable ?
Il faut se rendre à l’évidence, ça commence à devenir compliqué. Ca y est, maintenant le LOSC est en position de relégable. Donc bon, c’est clair, on est encore très loin de la relégation, les forces obscures du complot nous ayant souvent placé des obstacles beaucoup plus compliqués, on est maintenant dans une situation d’urgence. Il faut maintenant penser, au cas où à ce qu’on ferait en cas de relégation. T’inquiète paupiette, j’ai pensé à tout.
1. Faire comme si de rien n’était
La persuasion, ça fait beaucoup, plus que la réalité. En cas de relégation, il est impératif de faire comme si on n’avait pas vu, de claironner des « la saison prochaine on vise l’Europe », des « on attend les gros matchs comme Paris et Marseille avec impatience ». Aux remarques comme quoi on est relégués, se contenter de rire, et, en cas d’insistance, il est nécessaire de nier avec véhémence. Parmi les ficelles, il peut être utile d’évoquer la relégation d’un club qui apparaît plus crédible dans le rôle du relégué, ceci permettant d’insinuer le doute. Par exemple, « ben non, y a pas quatre relégués, hein, vu que y a déjà Troyes, Ajaccio et Reims, tu vois bien que c’est n’importe quoi ce que tu dis ». Si tous les loscistes font bien semblant, tout le monde finira par le croire, et les belles protestations des ajacciens, 17ème du championnat, n’y changeront rien : après une belle campagne de propagande, tout le monde aura oublié la réalité du classement et rigolera bien en les entendant clamer qu’ils ont fini devant Lille.
Inconvénient : ça peut marcher, mais imagine qu’un con d’historien se mette en tête d’étudier le foot et qu’il se rende compte quelques années plus tard qu’en fait on aurait dû être relégués. Tu verras qu’ils seraient capables de nous reléguer pour ça, et, cette fois-ci, le coup de la dénégation en bloc risque de ne plus marcher.
Le LOSC 76-77, relégué en fin de championnat : plus jamais ça
2. Rappeler l’intérêt supérieur du football français
Il faut le dire clairement, le LOSC apparaît aujourd’hui encore comme un club beaucoup plus sérieux que les Angers ou autres Caen, même si la réalité du terrain semble contredire cela. T’inquiète, on trouvera des oreilles attentives à la Ligue quand on ira pleurer sur « l’aberration économique d’un système qui fait qu’un grand club comme Lille puisse descendre en L2 ». Avec un peu de chances, les cadors du foot bizness d’aujourd’hui se saisiront de l’occasion pour annuler rétroactivement l’annulation de la réforme des deux descentes au lieu de trois, voire, si on termine dernier, décrèteront que la première division est une ligue fermée.
Inconvénient : ben fatalement, ça voudrait dire qu’on aurait encore passé une étape de plus dans la débilité des réformes toujours au profit des « gros », que le foot deviendra encore plus un produit standardisé au nom de la « sécurité du modèle économique ».
3. Organiser préventivement d’importants scandales dans les clubs concurrents
1991 est l’exemple-type d’une saison qui nous montre que, même quand tout espoir sera perdu, il y a encore de l’espoir. Cette saison-là, Rennes, dernier, avait bénéficié des rétrogradations administratives de Nice, Bordeaux et Brest pour rester quand même en D1. Envoyons des infiltrés dans les clubs concurrents, demandons-leur de faire des très, très grosses conneries (corruption, bilan financier hyper-déficitaire, dopage, etc.) et de dénoncer ces malversations publiquement ainsi qu’auprès des autorités judiciaires en leur donnant toutes les pièces nécessaires pour que la seule solution envisageable soit la relégation de ces clubs à notre place.
Inconvénient : bien sûr, pour nos infiltrés, le problème c’est qu’après ils vont être obligés de fuir le pays et de vivre dans la clandestinité. Perso, je ne suis pas motivé, mais si certains sont motivés, je les encourage. En plus, faut le dire, le foot d’aujourd’hui est tellement pourri qu’il y a de grandes chances que l’affaire soit étouffée. Faire des malversations, j’veux bien, mais faut quand même que ça profite au LOSC, hein. J’ai quand-même une éthique.
4. Menacer de faire une principauté autonome et demander son rattachement au championnat belge
Solution qui me plaît bien personnellement. On déclare la constitution de la « Principauté du LOSC », parfaitement indépendante, on menace le gouvernement français s’il proteste, arguant de l’importante « diaspora de supporters du LOSC à travers le monde » énonçant le chiffre de « plusieurs millions, que dis-je, plusieurs milliards » en soulignant qu’il y en a notamment « beaucoup en Colombie » pour bien jouer sur l’inconscient collectif en montrant qu’on est des oufs. On demanderait ensuite à être rattaché au championnat belge, ce qui aurait le double avantage qu’on joue dans un championnat sympa et qu’on aurait plus de chances d’être champions.
Inconvénient : franchement, je vois pas.
Posté le 28 novembre 2015 - par dbclosc
Pourquoi les résultats varient-ils selon l’arbitre ? Quand l’impossibilité d’expliquer par le complot prouve le complot.
Je discutais avec un ami du fait que les résultats pouvaient différer en fonction des arbitres : avec certains, on gagne souvent, avec d’autres très rarement. Selon lui, c’est parce qu’il y aurait des arbitres membres du complot et d’autres non. Après réflexion, cette explication ne me satisfait pas. Non que je doute que les arbitres complotent contre le LOSC, mais, précisément, puisque je sais qu’ils en font tous parti de ce complot, ce qu’il s’agit de comprendre c’est pourquoi nous avons malgré tout de bons résultats avec certains arbitres.
En fait, les recherches que j’ai menées sur la question tendent clairement à accréditer la thèse d’un complot généralisé à l’ensemble du corps arbitral : en effet, une fois pris en compte certains facteurs qui expliquent les différences de résultats par arbitre, il ne reste quasiment aucune différence entre eux.
Robert Wurtz et ses copains
Le premier facteur à prendre en compte est la distribution des matchs à domicile et à l’extérieur. En effet, puisqu’il y a plus de chances de gagner à domicile qu’à l’extérieur, il est logique que les arbitres qui ont plus fréquemment officié lors de nos matchs à domicile soient associés à de meilleurs résultats. Un tel facteur prend d’autant plus d’importance aux époques où les écarts entre victoire à domicile et victoire à l’extérieur étaient plus forts. Dans les années 1980, la probabilité de gagner à domicile était trois à quatre fois supérieure à celle de gagner à l’extérieur, tandis qu’aujourd’hui, le rapport est inférieur à deux victoires à domicile pour une à l’extérieur.
Ce bon vieux Erwin Vandenbergh illustre à merveille ce cas de figure. En 9 matches joués avec comme arbitre Michel de Zayas, il en gagne six, fait deux nuls et n’en perd qu’un, alors que Lille perd un peu plus qu’il ne gagne lorsqu’il y joue. Mais sur ces 9 matchs, un seul est joué à l’extérieur, à Toulon : c’est cette fois-là que Vandenbergh connaît sa seule défaite avec De Zayas comme arbitre. Les autres résultats apparaissent conformes à ce qu’on pourrait en attendre, les adversaires du LOSC étant assez modestes. En 86-87, Lille bat Nancy 4 à 3, les nancéens finissant 19ème. La saison suivante, ils font 1-1 contre Marseille (qui finit 6ème), le même score contre Lens (17ème) et s’impose contre le PSG 1 à 0 (15ème). L’année suivante, Lille s’impose certes contre le champion marseillais (2-1), mais sa victoire contre Laval, 19ème, était largement attendue, quoique certainement pas sur un score aussi large (8-0). En 89-90 enfin, Lille réalise un carton inattendu contre Sochaux (4ème) avec De Zayas comme arbitre, mais remporte un succès tout à fait logique contre le Racing de Paris (2-1 contre le 19ème). Bref, des résultats assez conformes à ce qui est attendu pour des matchs joués à Grimonprez-Jooris contre des adversaires modestes.
Le cas de l’arbitre associé aux défaites les plus récurrentes de Vandenbergh est Antoine de Pandis, pour 3 défaites en autant de matchs. Le « facteur de Pandis » n’a sans doute rien à voir avec ces résultats : ces trois défaites ont eu lieu à l’extérieur en 89-90, l’année où Lille est la pire équipe à l’extérieur avec 4 nuls et 15 défaites. Les défaites chez le champion marseillais (4-1), sur le terrain du PSG (5ème) par 2 à 1 n’ont vraiment rien de surprenantes. Celle à St-Etienne (15ème), également par 2 à 1, était peut-être plus évitable, mais elle n’est en rien étonnante. Le seul mystère résidant dans le fait que les arbitres situés aux extrêmes sont tous les deux des « de » : de Zayas et de Pandis. Ceci a sans doute aussi un lien avec le complot, mais il m’échappe encore …
Boutoille a connu de très mauvais résultats avec Bertrand Layec : 2 nuls et 5 défaites. Mais six de ces matchs ont été joués à l’extérieur, le seul match joué (et perdu) à domicile ayant eu lieu en 2002-2003, la pire saison lilloise depuis la remontée (14ème au final). Avec M.Fraise, il connaît deux victoires en deux matchs : mais c’était à domicile, contre Metz (2-1) et Guingamp (1-0).
Le cas de Florent Balmont est très intéressant pour montrer une autre dimension : l’effet de génération. Formé à Lyon mais y ayant très peu joué, Balmont passe une saison à Toulouse (2003-2004) et quatre à Nice (2004-2008) avant de venir à Lille. Ses classements avec Toulouse puis Nice ont été : 16ème, 12ème, 8ème, 16ème et 8ème , soit des résultats modestes relativement à ce qu’il allait connaître à Lille. Bref, en toute logique, on doit s’attendre à ce que les arbitres ayant officié quand il jouait à Toulouse et à Nice soient associés à de moins bons résultats que ceux ayant arbitré les matchs du LOSC.
Le bilan de Balmont avec M.Lannoy est très mauvais : 2 victoires pour 7 défaites et 1 seul but marqué lors des 7 premiers de ces matchs. Or, tous ces matchs ont été arbitrés quand il jouait à Toulouse et à Nice. Avec M.Jaffredo, le bilan est bien meilleur : 8 victoires, 7 nuls et 3 défaites. Mais sur ces 18 matchs, 14 ont été joués sous le maillot lillois. De plus, 11 des matchs joués avec Lille l’ont été à domicile. Si les résultats de Balmont ont été bien meilleurs avec M.Jaffredo qu’avec M.Lannoy, cela s’explique donc avant tout par le niveau de son équipe au moment où il était arbitré par l’un ou l’autre, ainsi que par l’avantage des matchs à domicile, beaucoup plus fréquents avec Jaffredo.
Les résultats ne varient donc pas selon l’arbitre. Tous font partie du complot.
Bisous.
Posté le 27 novembre 2015 - par dbclosc
Alliés et ennemis de l’intérieur : qui marquait contre Lens et contre Lille ?
Ma paranoïa monte d’un cran. Je veux maintenant trouver les « ennemis de l’intérieur », ces joueurs qui, manifestement, font partie du complot et ont rejoint le LOSC dans cet objectif. Si, si, je t’assure, ils existent. Comment les repérer ? Je te vois d’ici, penser que pour les identifier le meilleur moyen est de voir la faiblesse de leurs performances sous le maillot des Dogues.
Et bien détrompe-toi. Pour le voir, il faut cerner ceux qui ont été forts contre le LOSC quand ils n’y jouaient pas et qui ne l’ont pas été quand ils jouaient contre Lens quand ils jouaient avec Lille. Ceux-là, tu peux en être sûr : ils font partie du complot. Rassure-toi, tous n’en font pas partie, loin de là, et certains luttent particulièrement âprement. C’est d’abord de ceux-ci que je vais te parler.
Les alliés de l’intérieur
Pierre Pleimelding fait partie de ceux-là. Auteur de 57 buts en 157 matches de D1, Ploum cartonne particulièrement contre Lens : 5 buts en seulement 5 matches. S’il n’en est pas le responsable, on voit cependant dans ces stats les traces du complot : il n’a pu jouer qu’à cinq reprises dans les derbys, malgré de nombreuses saisons en D1. Contre Lille, il ne marque pas en deux matches. Cet avant-centre qui a connu les joies de l’équipe de France quand il jouait à Lille marque près de 3 fois plus contre le Racing.
Peter Odemwingie a marqué 23 fois en 75 rencontres de L1. Contre Lens, ses performances sont près de 3 fois meilleures : il marque 4 buts (dont un triplé) en 5 derbys, plus un but décisif en coupe. Il a également eu l’extrême délicatesse de ne jamais jouer contre nous. Respect, Peter.
Erwin Vandenbergh a marqué 38 fois en 114 matches de D1. Contre Lens, il marque 4 fois en 6 matches. A cela, il faut ajouter son triplé en Coupe de la ligue 1986 pour son tout premier match sous le maillot lillois et les buts inscrits en tournoi de la CUDL. Cerise sur le gâteau : il avait joué contre Lens en Coupe d’Europe avec Anderlecht et inscrit un but.
Les ennemis de l’intérieur
Les ennemis de l’intérieur sont généralement très vicieux. Ils jouent bien la plupart du temps, pour masquer leurs intentions réelles, pour révéler son vrai visage dans les moments décisifs. Philippe Brunel et Ludovic Obraniak font partie de ceux-là.
Ne vous y fiez pas : c’est un leurre
Quand Philippe Brunel est arrivé à Lille on s’est méfié : forcément il venait de Lens. Et puis, il a conquis les cœurs par son apport sur le terrain. Nous avions la mémoire courte : ce jovial milieu offensif ne comptait que 13 buts au compteur en 203 matches avant son arrivée. Oui, mais 3 buts en 8 matches contre Lille. Comparons les moyennes : 0,38 but/match contre Lille, 0,05 dans les autres matches. Tu ne seras pas surpris d’apprendre qu’il n’a jamais marqué contre Lens en 12 rencontres de championnat. Il a eu pourtant de belles opportunités : il manque ainsi un péno contre le Racing, heureusement repris par Fauvergue.
Et que dire de Ludo Obraniak que nous avons tant chéri ? Auteur de 36 buts en 290 matches en D1, il nous en mettait 4 pour ses 7 confrontations contre Lille, alors qu’il aurait dû statistiquement en mettre 1. Ses 11 matches contre Lens auraient dû donner lieu à 2 buts suivant son rythme habituel. Et bien non, il n’a jamais marqué contre eux. Rétrospectivement, je comprends mieux Garcia : il le sentait. Obraniak faisaient d’excellentes entrées en jeu pour qu’on le mette titulaire. Avec le recul, je me dis que nous avons échappé au pire.
Ch’ti avant tout
Geoffrey Dernis fait partie d’une autre catégorie. Lui, il est ch’ti, et jamais il ne marquera contre une équipe de la région. En 23 confrontations contre des équipes de la région (11 contre Lens, 7 contre Lille, 6 contre Valenciennes), il n’a pas marqué une fois. Allez, ça passe, on aurait bien aimé que tu marques contre Lens Geoffrey, mais quelque part, ta fidélité à ta région me paraît une chose saine.
Anti-Breton avant tout
Moussa Sow aura montré qu’il est un excellent buteur. Mais avant tout, il déteste la Bretagne. Formé à Rennes, il a apparemment la rancune tenace envers la région où il n’a jamais pu montrer tout son talent. Sow, c’est 43 buts en 136 matches de L1, mais avec des cibles préférées : il totalise 14 buts en 13 matches contre les clubs bretons, soit plus d’un but par match. Dès qu’il ne joue plus contre les bretons, sa moyenne chute drastiquement à 0,26.
Les amis qu’on s’ignorait
Moi, Nanard Lacombe, c’est a priori pas le gars que je kiffais. Sa sortie sexiste sur l’équipe lyonnaise avait pas contribué à me remplir de confiance en lui. Quelle erreur ! Nanard, c’est 19 buts en 21 matches contre Lens et autant de matches contre Lille, mais pour 2 buts seulement ! Big up Nanard !
Anti Ch’ti avant tout
Pour conclure, je voudrais vous parler d’un joueur dont le rôle dans le complot contre le LOSC n’est que modeste. Ce qui l’anime avant tout, c’est la haine du nordiste. Gemmrich marque ainsi 19 buts en 30 matches contre les équipes nordistes. C’était un excellent buteur, mais il était deux fois plus efficace contre les nordistes que contre n’importe quelle autre équipe.
Posté le 26 novembre 2015 - par dbclosc
Le LOSC est grand, le LOSC est beau et le LOSC faisait des cartons bien avant Rudi Garcia
Te souviens-tu de Doc, le savant fou mais sympathique de Retour vers le futur, qui envoyait Marty McFly trente ans en arrière à bord d’une D’Olorean ? Au LOSC, on a Dosc, le savant fou mais sympathique du LOSC, qui envoie Jean-Pierre Van Fly trente ans en arrière à bord d’une Lada. Ils te parlent aujourd’hui de ces cartons réalisés par le LOSC dans les années 1980.
Jean-Pierre Van Fly arrive donc dans les années 1980 pour chercher les « cartons » réalisés par le LOSC. Cet entreprise lui apparaît vouée à l’échec, lui qui a découvert le LOSC au début des années 1990. Si toi aussi, tu es dans ce cas là, ne me dis pas le contraire, ton amour pour le LOSC a péniblement souffert du fait que tu t’es construit une image de toi-même comme un supporter qui ne connaîtra jamais la jouissance du carton de ton équipe. Toi, le supporter des années 1990, cet article t’es dédié.
Car si tu as découvert le LOSC au début de la saison 1991-1992, jamais tu n’as vu le LOSC marquer quatre buts en un match jusqu’à la descente de 1997. Tu as certes vécu une joie intense au début de la saison, quand Lille a battu Martigues 7-3 (avec déjà 5 à 0 à la mi-temps), mais ça restait la D2. Tu as ensuite vécu la délivrance au tout début de la saison 2000-2001, quand Lille s’imposait à Strasbourg 4 à 0 pour la deuxième journée de championnat. Neuf ans que tu attendais ça : cette toute première fois, tu l’as rêvé, tu as eu peur d’en être déçu, et maintenant qu’elle est là, tu profites.
Eh bien, ça va te faire tout drôle d’apprendre que si tu t’étais intéressé plus tôt au football, à peine plus tôt, tu aurais connu bien plus précocement cette ivresse. Cette joie que tu as connu grâce à Murati, Peyrelade et Pat Collot par deux fois, c’était un peu une habitude au LOSC les années précédentes : et oui, une habitude de ce club moyen de première division.
Nous sommes au début de la phase retour de la saison 1986-1987, 21ème journée, le LOSC tient péniblement sa barque, pas si au chaud que ça à sa 16ème place. Lille reçoit Sochaux à Grimonprez-Jooris. Sochaux est alors 13ème, ça semble une bonne occasion pour gagner.
D’accord. Mais à ce point, c’était difficilement prévisible : Guy Lacombe ouvre le score, Pascal Plancque double la mise, Vandenbergh ajoute le n°3 peu avant la mi-temps. Lacombe s’offre le doublé dès la reprise, puis le triplé (81è), avant que Desmet ne clôture la marque : 6-0. Oui, tu as bien lu, 6-0 pour le LOSC qui devait finir 14ème. Ce sera le plus beau carton de cette saison particulièrement peu prolifique (2,09 buts par match en D1). Metz et son 6-1 contre Rennes c’était pas mal, mais c’était moins bien.
La saison suivante, en 1987-1988, le LOSC reçoit le Matra Racing pour l’avant-dernière journée. Vandenbergh, Mobati, Périlleux, Desmet et Prissette offrent un large succès au LOSC (5-0). C’est un peu moins bien que le 6-0 de Montpellier contre Brest. Mais Lille se console avec le plus gros carton à l’extérieur de la saison : 5-1 à Cannes. Un but de Fiard, deux doublés de Vandenbergh et Mobati répondant au but de l’ancien lillois Savic. Le LOSC est grand, le LOSC est beau : même quand il encaisse des buts lors de ses cartons, c’est des lillois qui marquent contre lui.
Dernière saison sous la direction de Georges Heylens – Georges « Hé ! Lens ! », son nom était un défi au voisin lensois - le LOSC reçoit le Laval de Franck Leboeuf, alors âgé de 20 ans. Périlleux, Vandenbergh et Roger Boli marquent chacun un doublé, Alain Fiard marquant également, ainsi que Bernard Lama. Sur pénalty, oui, quand-même. 8-0. Il y a bien eu quelques 5-0 d’autres équipes à côté, mais bon, sans discussion le LOSC a fait le plus beau carton.
Saison 1989-1990, Lille reçoit Sochaux pour la 17ème journée. Fiard marque deux fois (11è, 15è), Pelé met le troisième (17è). La messe est dite (c’est une expression, aucune messe ne fût dite ce soir-là à Grimonprez). Angloma juste avant la mi-temps, puis Périlleux juste après, ont porté la marque à 5-0. Cette saison-là, aucune équipe ne remporta de victoires par une marge supérieure à celle du LOSC. Cette année où ils allaient finir à la 17ème place.
Grâce à Dosc, Alain a pu récupérer un ballon des années 1970
Sur ces matches, Vandenbergh marque 6 fois et Périlleux 4 fois. Mais je voudrais rendre un hommage spécial à Alain Fiard qui marque 4 buts en 4 matches, malgré ses 1,12 m, le poids de sa moustache et son poste de milieu défensif. Alain, c’était quelqu’un.
Pour Jean-Pierre Van Fly, ce retour trente ans en arrière lui semble en tout cas confirmer que le succès tient en tout cas à une variable essentielle : recruter des Belges. Et oui, dans les 1980′s comme trente ans plus tard, c’est ça qui marche. Yes ! Baptiste Guillaume, ça marchera forcément !
Dès la saison suivante, en 1990-1991, le LOSC baissait d’un cran : 4-1 contre Toulon, pareil contre Metz. Forcément, ça doit te faire bizarre. Et là, d’un coup, tu te retournes, envieux, vers ton grand frère ou ta grande sœur de 5 ans de plus que toi. Cette ordure a connu ça très jeune les 5-0, 6-0 et autres 8-0, et toi, jusqu’à ce beau jour d’août 2000, tes 3-1 contre Lens c’était ton heure de gloire de losciste. Mais calme ta colère, c’est injuste, mais ça n’est pas de sa faute.
Posté le 24 novembre 2015 - par dbclosc
L’âge d’or international du LOSC (partie 3) : le tournoi de la CUDL 1983
Toi qui a soif de connaître la vérité sur les succès passés du LOSC qu’on nous cache, tu avais sans doute une hâte folle que je te raconte la suite de l’âge d’or international du LOSC qui, rappelons-le, se situe surtout au cours des années 1980, avec ses nombreux succès lors du Tournoi de la Communauté Urbaine de Lille (CUDL). Comme tu l’as sans doute lu dans cette rubrique des « Tournois oubliés », chaque année, le tournoi de la CUDL était organisé au Stadium Nord et opposait quatre équipes, presque toujours le LOSC, souvent Lens, et d’autres équipes étrangères dont le plus souvent de très belles têtes d’affiches. Ceci avait notamment donné l’occasion au LOSC de battre le Hambourg SV, un des grands d’Europe à l’époque.
L’équipe 83-84 du LOSC qui écrasait l’édition 1983 du tournoi de la CUDL
Bref, en 1983 le LOSC reste sur une dernière édition du tournoi qu’il n’a pas gagné, lui qui régnait comme un seul maître sur le tournoi depuis deux ans. A Lille, on ne cache pas ses ambitions : quoi qu’il en coûte, il faut récupérer ce précieux titre.
Le tournoi de 1983 confirme son ancrage local, avec le retour du RC Lens, quatrième du précédent championnat. Il y a également une belle tête d’affiche avec l’équipe de Pologne 3ème de la dernière Coupe du Monde. Comme d’habitude, il y a une équipe belge ou néerlandaise, en l’occurrence l’Antwerp, troisième du dernier championnat de Belgique.
Le LOSC crée encore la surprise, en battant le favori du tournoi, la Pologne, en demi-finale, grâce à un but de Savic en fin de match. Il affrontera Lens en finale, vainqueur d’Antwerp aux tirs au but après avoir remonté un but de retard à deux reprises. Lille, grâce à un doublé de Savic et à un but de Guion. Lille mène alors 3 à 1, la réduction du score d’Ogaza ne changeant rien.
En cinq participations, le LOSC a remporté trois fois le tournoi, échouant une fois en finale. Ils ont battu deux fois le RC Lens, et, successivement, un demi-finaliste de Coupe des Coupes (Beveren), un finaliste de Coupe des champions, un champion de France, un finaliste de Coupe de l’UEFA, un vice-champion de France, et une sélection nationale demi-finaliste de la précédente Coupe du Monde. Paradoxalement, au cours des quatre dernières éditions, seul Lokeren, le plus petit CV sur le papier parmi les adversaires du LOSC, arrive à les battre.
Et oui, jeune vingtnaire, toi qui ne jure que par la Ligue des champions, sache que le LOSC a connu bien avant toi des succès internationaux. C’est vrai, ça n’était pas mal ces huitièmes de finale contre ManU, mais entre se faire avoir sur un coup-franc vicieux de Giggs et éliminer le grand HSV, je ne suis pas sûr que tu aies été gagnant. Et puis, disons-le franchement, si tu peux aujourd’hui espérer retrouver les joutes européennes dans un futur proche, c’est franchement utopique de penser que, en plus, tu pourras y battre le RC Lens …
Et je rappelle que, sexuellement, les gens de ma génération assurent plus que ceux de la tienne.
Bisous.
Posté le 23 novembre 2015 - par dbclosc
Aulas n’a rien inventé : Roubaix l’a fait avant lui
Sachant que les lillois sont les meilleurs, que faut-il faire pour faire gagner son équipe ? C’est bien simple : recruter des joueurs du LOSC. Cette équation simplissime, Jean-Michel Aulas, le président lyonnais l’a bien compris : c’est ainsi qu’il fait signer Puel, Bodmer, Makoun, Keita et Michel Bastos. Teu, teu, teu ! Je te vois venir. Tu vas me dire que Lyon a commencé son déclin quand il a fait venir ces joueurs. Peut-être, mais c’est quand Lyon a fait venir Assadourian qu’il a commencé sa progression vers les sommets. Donc, ça se compense.
Bref, faire venir des lillois, c’est la progression assurée comme prouvé à l’instant. Mais, cette idée, n’est pas de Jean-Michel Aulas. Jean-Michel, il a piqué cette idée aux Roubaisiens.
Roubaix, c’est une sacrée terre de football. C’est surtout le CO Roubaix-Tourcoing, grand club des années d’après-guerre et champion de France (de D1, oui, oui) en 1947. Disloqué en 1970, le club est remplacé par l’Excelsior de Roubaix (1970-1977) qui devient Roubaix Football (1977-1990), puis le SCO Roubaix (1990-1996).
L’Excelsior de Roubaix en 1937
Revenons aux années 1970. Quinzième de son groupe de D3 en 1975, Roubaix descend en D4 pour y rester 6 ans. L’année 1981 est l’année de la remontée en D3 : normal, j’y nais cette année-là. Troisième l’année de sa remontée, Roubaix Football termine deuxième en 1982-1983, derrière la réserve de Lens et accède en seconde division. La remontée fût un peu brutale, et Roubaix termine bon dernier de son groupe de D2 en 1984. La descente est dure à gérer ; 11ème de D3 en 1985, 13ème en 1986, Roubaix est finalement rétrogradé en 1987 suite à sa 15ème place.
Roubaix se rend alors compte de son erreur : ils ont voulu gravir les échelons, mais quasiment sans anciens lillois, si l’on fait exception de Denneulin. Forcément, c’est plus dur.
Remontés en D3, sous l’appellation SCOR, à l’issue de la saison 1991-1992, les Roubaisiens ont appris de leurs erreurs. Ils vont recruter d’anciens lillois en masse.
Bien sûr, Roubaix n’a pas les mêmes moyens que Lyon. Pas de Brisson, Assadourian, Fiard ou Nadon dans l’effectif roubaisien de 1992-1993. Plutôt Laurent Bruynaert, Gaby Delver, Persoon et Delavigne. Cinquièmes, et troisième équipe première, Roubaix gagne son ticket pour le tout nouveau National 1. Les quatre lillois restent l’année suivante, et le club voit les arrivées de Emile Adohi et de Farid Soudani. En plus, cette année-là, l’effectif roubaisien compte Christophe Gianquinto et Manuel Sibierski : aucune idée si Christophe a un lien de parenté avec son glorieux homonyme lillois, mais ce qui est sûr, c’est qu’il a le même nom. Manu Sibierski, c’est le frère d’Antoine comme David a eu la sympathie de nous l’indiquer en commentaire de cet article. Le tout nouveau championnat de National 1 est d’un niveau supérieur à l’ancienne D3, puisque les clubs qui la composent sont pour moitié issus de D2 et pour moitié de D3. Roubaix termine 12ème sur 18 et se maintient sans trop de difficultés. Farid Soudani termine pour sa part 6ème du classement des buteurs avec 13 buts. Loin de Guivarc’h (28 buts), certes.
En 1994-1995, le club voit l’arrivée de trois anciens lillois : Martin, Muzinga et Rudy Buchot qui compensent les départs de Adohi et Soudani. Dix-septièmes à l’issue de la saison, les Roubaisiens sont repêchés pour une raison que j’ignore. Une chance que les autorités n’aient pas vu qu’il y avait plein d’anciens lillois, sans quoi elles auraient sans doute empêché le repêchage du SCOR.
L’année suivante, les anciens lillois s’en vont, à l’exception de Buchot, et seul Joël Dlignon arrive : comme par hasard, le SCOR dépose le bilan cette année-là, quand les lillois n’étaient plus là. Déjà, les Roubaisiens avaient oublié ce qui leur avait permis de tutoyer à nouveau le haut niveau.
Il n’empêche, en trois ans et demi, au moins dix anciens joueurs de la réserve de Lille ont porté le maillot de Roubaix, dont six au cours de la saison 1993-1994. Quand Roubaix dépose le bilan, Aulas a déjà capté la merveilleuse stratégie roubaisienne et s’en inspire en recrutant lillois, mais avec davantage de moyens. Eric Assadourian rejoint l’OL en 1995, suivi de Jean-Claude Nadon deux ans plus tard (c’est une expression, il l’a pas vraiment suivi en fait).
Big up Roubaix. Aulas plaigiaire.
Posté le 23 novembre 2015 - par dbclosc
Sonny Anderson, l’agent double
Au cours de la triste et longue histoire des complots ourdis contre le LOSC, il en est un quelque peu particulier sur lequel nous souhaitons revenir : il s’agit du rapport ambivalent qu’a entretenu Sonny Anderson à l’égard de notre club, notre amour. Quiconque a approché, même de loin, le football de la fin des années 1990 et du début des années 2000, a entendu parler de cet attaquant brésilien débarqué à Marseille en cours de saison 93/94 en provenance du Servette de Genève, et qui parvint à inscrire 16 buts au cours de cette saison, dont un mémorable contre Monaco, prends ça dans ta face, Wenger. Le club marseillais étant relégué en deuxième division pour tricherie, Anderson rebondit à Monaco et, 3 saisons, 67 buts et un titre de champion de France plus tard, il rejoint Barcelone, où il ne s’impose pas sans vraiment être ridicule, si bien qu’il rejoint Lyon en 1999 où il participe au début de l’hégémonie du club sur le football français avec deux titres en 2002 et 2003, ainsi que 94 buts en 4 ans, avant de finir sa carrière dans un relatif anonymat en Espagne puis au Qatar. Autrement dit, Sonny Anderson fait partie des joueurs qui ont marqué le championnat de France, et pas seulement pour ses pas de danse assez ridicules qu’il offrait après chaque but marqué.
Quatre pénos contre Lille, zéro but
Venons-en au troisième constat, qui révèle au grand jour le vrai visage de Sonny Anderson : homme au grand cœur, il aimait notre club. Pour preuve : il a eu la bonté de ne jamais convertir ses penalties contre le LOSC. Premier raté : un match comme on n’en fait plus en janvier 1996 à Grimonprez-Jooris : après que Patrick Collot a boxé Enzo Scifo en première mi-temps et laisse ses équipiers à 10 contre 11, Monaco pousse et obtient un pénalty en seconde mi-temps. Grand coeur, Sonny Anderson tire sur le poteau de Jean-Marie Aubry, qui se rue sur l’attaquant monégasque, simule grossièrement un coup de tête du brésilien, et s’étend par terre : carton rouge ! Vivas dans les tribunes et score final de 0-0.
FC Notes :
1 13 fois car lors de sa première saison en France, il n’est arrivé qu’en novembre et ne pouvait assister au Lille-Marseille du 2 octobre 1993. Par la suite, les confrontations de ses clubs contre Lille sont les suivantes : Marseille-Lille le 5 mars 1994 ; Monaco-Lille le 20 août 1994 ; Lille-Monaco le 21 janvier 1995 ; Monaco-Lille le 29 août 1995 ; Lille-Monaco le 27 janvier 1996 ; Lille-Monaco le 25 octobre 1996 ; Monaco-Lille le 4 avril 1997 ; Lyon-Lille le 18 novembre 2000 ; Lille-Lyon le 28 avril 2001 ; Lyon-Lille le 4 novembre 2001 ; Lille-Lyon le 16 mars 2002 ; Lille-Lyon le 23 novembre 2002 ; Lyon-Lille le 19 avril 2003.
2 Lille-Monaco le 24 février 1996
3 Figurez-vous d’ailleurs, chers lecteurs, que 2 ans auparavant, le LOSC s’était aussi incliné 1-4 à domicile, en marquant sur pénalty, tout comme ce match contre Monaco. C’était contre Lyon, et le buteur s’appelait Clément Garcia. Ces coïncidences interpellent. J’y consacrerai bientôt un article que je n’hésiterai pas à nommer « enquête ».
4 À ce moment là, on ne sait pas encore que c’est le dernier.
Posté le 22 novembre 2015 - par dbclosc
Des chercheurs défendent le prix de la meilleur régression car « c’est parfaitement dégueulasse »
Helmut Frings nous accueille avec le sourire. Ce jovial sociologue sommaire du CASOS (Centre d’Analyse en Sociologie Sommaire) a récemment publié les résultats d’une étude où lui et ses collègues montrent l’intérêt qu’il y aurait à officialiser un prix des meilleurs régressions pour les équipes de Ligue 1 qui ont perdu le plus de places au classement par rapport aux saisons précédentes.
Les chercheurs ont ainsi montré qu’un tel prix permettrait de stigmatiser en priorité les clubs moyens qui « ont eu l’outrecuidance de réaliser une belle saison avant de revenir dans le rang plus conformément à leurs moyens économiques », comme le précise le texte de l’étude.
Selon Helmut Frings, ceci inciterait les petits clubs faisant d’excellentes saisons à lever le pied en fin de saison, une trop belle performance accroissant le risque de recevoir le titre de la meilleure régression l’année suivante. « Quand Montpellier termine 9ème en 2013 l’année suivant son titre, lui remettre ce titre aurait été une manière de dire : ‘’vous voyez, vous avez fait vos kékés l’année dernière en remportant le titre face à toutes les grosses écuries, maintenant vous voyez le résultat’’. De manière générale, ça incite à rester à sa place, à ne pas aller chercher l’Europe quand on a le 12ème budget de L1 ». Quand on lui demande si ça n’est pas dommage, suggérant que ces surprises font la « beauté de ce sport », Frings s’énerve, nous rappelant fort justement que nous sommes des « petits merdeux de journalistes » et que nous ferions bien de « fermer [nos] gueules » dans le cas où l’on tiendrait à « [nos] familles ».
Calmé, Frings reprend : « Et puis ça pourrait parfois de permettre d’enfoncer un peu plus certaines équipes qui seraient reléguées en les stigmatisant un peu davantage ». Il conclut, hilare, que ça serait une mesure « parfaitement dégueulasse. J’aurais aimé voir la tête des Troyens qui, finissant derniers en 2003 après leur belle 7ème place de l’année précédente, auraient en plus ce titre ! ».
De plus, comme le montre l’étude, les lillois n’auraient jamais eu à subir ce stigmate au cours de la période 1990-2015, comme on peut le voir dans le palmarès que nous publions ci-dessous. Réforme certes particulièrement injuste, mais la lutte pour un football plus prévisible et donc plus adapté aux exigences des investisseurs est à ce prix.
Palmarès 1990-2015
2015 : Lorient et Toulouse (8 places perdues)
2014 : Nice (13 places)
2013 : Montpellier (8 places)
2012 : Auxerre (11 places)
2011 : Monaco (10 places)
2010 : Toulouse (10 places)
2009 : St-Etienne (12 places)
2008 : Toulouse (14 places) = Lens rate le titre en perdant 13 places
2007 : Nice (8 places)
2006 : Strasbourg (8 places)
2005 : Nantes (11 places)
2004 : Guingamp (11 places)
2003 : Troyes (13 places)
2002 : Nantes et Sedan (9 places)
2001 : St-Etienne (11 places)
2000 : Marseille (13 places)
1999 : Metz (8 places)
1998 : Nantes (8 places)
1997 : Nice, Rennes, Lens (8 places)
1996 : Martigues, Bordeaux, Lyon (9 places)
1995 : Montpellier (10 places)
1994 : Toulouse et Monaco (6 places)
1993 : Le Havre (8 places)
1992 : Cannes (15 places)
1991 : Sochaux (14 places)
22 équipes titrées (mais pas Paris et Lille)
4 titres : Toulouse (1994, 2008, 2010, 2015)
3 titres : Nantes (1998, 2002, 2005), Nice (1997, 2007, 2014)
2 titres : Montpellier (1995, 2013), Monaco (1994, 2011), St-Etienne (2001, 2009)
1 titre : Auxerre (2012), Lorient (2015), Strasbourg (2006), Troyes (2003), Guingamp (2004), Sedan (2002), Marseille (2000), Metz (1999), Rennes (1997), Lens (1997), Martigues (1996), Bordeaux (1996), Lyon (1996), Le Havre (1993), Cannes (1992), Sochaux (1991)
Posté le 21 novembre 2015 - par dbclosc
Le top 5 des passeurs lillois au XXème siècle
En ce temps là, lors de ce siècle qui m’a vu naquir, le classement des passeurs n’était pas officiel puisqu’il l’est devenu en 2006. Les lillois ont connu récemment de brillants passeurs puisque 4 des joueurs sacrés meilleur passeur du championnat depuis neuf ans ont porté le maillot lillois, dont deux ont été sacrés avec le LOSC, à savoir Michel Bastos et Eden Hazard, Marvin Martin l’ayant été avec Sochaux et Dimitri Payer avec l’OM.
Cependant, à partir de 1982, France Football comptabilise les passes décisives, et plusieurs lillois se sont distingués pendant les quinze années suivantes en première division. En voici le Top 5 :
1. Filip Desmet (20 passes décisives)
Filip Desmet arrive à Lille en 1986, juste après avoir atteint les demi-finales de la Coupe du Monde avec la Belgique. La première de ses trois saisons est particulièrement remarquable : il est longtemps meilleur buteur de première division (terminant finalement 7ème) et finit la championnat meilleur passeur. Un peu moins bien après, il parvient toute de même à délivrer 20 passes décisives en championnat en trois ans.
Il fait aussi 3 passes décisives en Coupe de France et s’entends particulièrement bien avec Erwin Vandenbergh auquel il adresse 7 de ses passes décisives : ce dernier lui en rend autant.
2. Eric Assadourian (20 passes décisives)
Eric Assadourian a réalisé également 20 passes décisives sous le maillot lillois entre 1990 et 1995, soit autant que Desmet mais avec une moyenne annuelle plus faible. Assad’ a sans doute autant de mérite parce qu’il n’avait pas la chance d’avoir des Vandenbergh ou des Mobati pour la mettre au fond. La légende raconte même qu’il aurait réussi à faire une passe décisive à Walquir Mota.3 Mais c’était quand même plus facile pour lui l’année où il joua avec Quéquette Andersson, réalisant 7 passes décisives, son record en D1.
3. Erwin Vandenbergh (18 passes)
Erwin n’est pas que buteur, il est aussi, paix, amour, robustesse et passeur. En quatre ans il réalise 18 passes décisives en D1 en plus de ses 38 buts, plus trois autres en Coupe de France. Les principaux bénéficiaires de ses passes ont été Desmet (7), Mobati (4) et Alain Fiard (2). Vandenbergh aimait donc bien faire des passes décisives à Mobati, lequel lui a rendu également 3 passes.
Il devait être très chagriné que Mobati et Desmet n’aient pas la même entente, aucune passe décisive n’étant réalisée entre eux en trois saisons. On raconte avoir vu Vandenbergh pleurant à chaudes larmes à de nombreuses reprises parce que ses deux chouchous ne s’entendaient pas.
4. Pascal Planque (14 passes décisives)
Un jour, dans la rue un camarade m’interpelait : « regarde c’est Pascal Planque ! ». Je le corrigeais immédiatement : « C’est Pascal QUI planque, on dit quand on parle français ! Et puis il planque quoi d’abord, Pascal ? » Assez rapidement, le lendemain soir pour être précis, je me rendis compte de la méprise. Mais il était trop tard, Pascal Planque n’était plus là. L’imprécision de mon camarade m’avait fait rater Pascal. Je décidais alors de ne plus jamais voir celui qui se prétendait être mon « ami ».
Entre 1982 et 1987, Pascal fait 14 passes décisives en D1, plus celles qu’il fait en Coupe. Lors de la victoire historique contre Bordeaux en quart de finale de la Coupe en 1985 (5-1), Pascal Planque réalise les deux passes décisives lors de la prolongation et est à l’origine de l’un des trois autres buts, marqué suite à l’un de ses merveilleux corners.
5. Per Frandsen (12 passes décisives)
Frandsen était fait pour jouer à Lille au début des années 1990, parce que il perd, Frandsen. Per, auréolé du titre du prénom le plus court de l’histoire du LOSC, rapporte donc assez peu de points au Scrabble mais il a rapporté quelques points précieux grâce à ses buts : 19 inscrits auxquels il faut donc ajouter 12 passes décisives. En 1991-1992, année où le boucher (c’est une façon de parler) Antoine Kombouaré lui a cassé la jambe, il plante toute de même 8 buts et fait 3 passes dé. Comme par hasard, Kombouaré entraîne maintenant Lens.
Per Frandsen a également pour caractéristique d’avoir les cheveux les plus clairs du monde à égalité avec Eric Castel.
Posté le 20 novembre 2015 - par dbclosc
Les vrais débuts de Boutoille avec les seniors
« Diézonne Boutoille ». Je me souviens des commentateurs des matches, à la radio ou à la télé, qui galéraient devant la prononciation du prénom de Boutoille. Sans doute imaginaient-ils une origine croate ou je ne sais quoi. Eh, bien non, Djezon, c’est Jason à la calaisienne. Ils se sont pas cassés le cul les parents. Ils ont bien eu raison. Djezon, avant d’être un nom du LOSC, c’est un prénom.
Mais, donc, c’est aussi un nom. 274 matches avec l’équipe première, pour 43 buts entre 1993 et fin 2003. Dix ans. Il a été international Espoirs, et a fait partie de la première campagne européenne lilloise. Petit (officiellement 1,70 m, mais on dit qu’il ferait en réalité 1,34 m), il est devenu un grand du LOSC, ne serait-ce que dans le cœur des supporters, les chants « Djeeezon Boutoille ! Djeeezon Boutoille ! Djezon ! Djezon ! Djezon Boutoille ! » s’accordant particulièrement bien avec l’acoustique de Grimonprez.
Mais, avant de se faire un nom, Boutoille a été un jeune débutant. Sais-tu quand il a joué son premier match avec les seniors du LOSC ? Non, non, je ne parle pas du 19 décembre 1993, quand il dispute son premier match avec les A. Non, je parle de son premier match en senior, avec la B, contre la réserve du PSG, en octobre 1992. Né le 9 novembre 1975 à Calais, Djezon n’a pas encore 17 ans. Dans France Football, il est intitulé « Routoille » : les fautes dans les noms des joueurs de D3 sont alors légions dans le magazine (On dit que le seul moyen de ne pas voir son nom écorché est d’être dans les tribunes), mais il s’agit bien de Djezon. Boutoille, pas Routoille. Ça fera 1-1.
Note au passage, ça lui change qu’on écorche son nom : d’habitude, c’est plutôt son prénom.
Il ne jouera plus jusqu’à la dernière journée de championnat, contre Roubaix cette fois-ci, qui, comme un symbole, a dans ses rangs une forte proportion d’anciens réservistes des Dogues : Bruynaert, Delver et Persoon font toute à la défense roubaisienne à une unité près. Delavigne y joue également. Le match se termine à 0-0.
Djezon ? C’est toi ? T’as un peu changé quand-même …
Après la refonte des championnats, la réserve lilloise débute la saison 93-94 en nationale 2 et Boutoille est titulaire lors de la première journée. Dès le match suivant Boutoille ne fait cependant plus parti du groupe. Djezon est alors loin de l’équipe première. Boutoille retrouve l’équipe le 10 octobre pour un match contre Strasbourg (2-0) et il inscrit son premier but en senior avec Lille. La semaine suivant contre Thionville (4-1), il réussit son premier doublé, bien avant celui qu’il inscrira contre Auxerre en D1. Il marque encore pour ses deux matches suivant, un but à chaque fois. Dans le derby de Nationale 2, le 11 novembre 1993, deux jours après ses 18 ans, Boutoille ne marque pas. Mais il fera très vite ses débuts avec les A.
Le 19 décembre 1993, Djezon fait ses débuts en D1 contre Cannes. Il n’a alors à son actif que 8 matches (et 5 buts) avec la réserve dont il n’est titulaire que depuis deux mois. Il a pas traîné le Djezon.
Après la D3, La N2, la D1, Djezon découvrira la D2 avec Lille en 1997. Il partira à Amiens fin 2003 avant de rejoindre Calais, dont il est originaire, pour y jouer en CFA puis en National. Fais le calcul, Djezon a réussi l’exploit de jouer dans six divisions différentes en 15 ans de carrière. Mais avec seulement trois clubs.