Posté le 6 novembre 2015 - par dbclosc
Erwin Vandenbergh : la classe belge
En lisant le titre, tu as sans doute espéré que j’allais parler de la version belge de l’émission « la classe », présentée par Fabrice et qui était diffusée au début des années 1990 sur la 3, se finissant invariablement par la queue leu leu de Bézu. En fait, quand je dis « la classe belge », je voudrais plutôt dire « la classe américaine », mais en belge. Désolé pour le quiproquo.
Erwin Vandenbergh, arrive au LOSC en 1986. A l’époque, ça fait sensation, surtout quand tu sais la concurrence. Le Barça lui avait proposé un contrat, mieux payé, mais il a préféré Lille pour des raisons de proximité avec sa Belgique. Ca paraît compréhensible quand tu connais la bière, le pain gâteau et le filet américain belge par rapport à la bière, au pain gâteau et le filet américain catalan, mais ça paraît tout de suite plus surprenant quand tu connais les us et coutumes des meilleurs footballeurs pros contemporains. Et oui, à l’époque ce genre de facteur pouvait revêtir une place assez importante …
Toi aussi tu peux avoir la classe belge avec le kit short court-coupe de cheveux des années 80-maillot Peaudouce
Erwin Vandenbergh a une vraie cote à l’époque : soulier d’or 1981, cinq fois meilleur buteur du championnat de Belgique, Finaliste de l’Euro 1980, demi-finaliste de la Coupe du Monde 1986, vainqueur puis finaliste de la Coupe de l’UEFA avec Anderlecht (en 1983 et 1984), et est resté dans la légende belge pour son but contre l’Argentine en match d’ouverture de la Coupe du Monde 1982.
A son arrivée ça commence bien, avec un triplé en Coupe d’été contre Lens pour son premier match. Mais globalement, sa première saison est décevante, avec 8 buts en championnat et 1 en Coupe. Nous n’avons pas réussi à avoir d’entretien avec lui, mais nous avons imaginé, de la manière la plus réaliste possible, ce qu’il nous aurait dit si nous avions pu faire cette interview.
Dbcl : alors Erwin, ça va ?
Erwin Vandenbergh : oui, forcément. Je tient tout d’abord à dire que c’est un honneur de faire une interview pour un blog d’une telle qualité !
Dbcl : oui, oui, Erwin, je sais. Bref, tu saurais expliquer pourquoi t’as galéré ta première saison à Lille ?
EV : euh … je sais pas trop, vous avez pas une idée ?
Dbcl : Tu crois pas que c’est dû au contexte de l’époque quand t’arrives dans un championnat qui devient alors ultra-défensif, et puis quand même aussi au fait que tes partenaires étaient un cran en-dessous de ceux d’Anderlecht ?
EV : oui, oui ! Ca m’a l’air clair ! Et puis j’étais un peu bougon aussi cette saison là.
Dbcl : ben, merci, Erwin.
EV : non, c’est moi qui vous remercie ! C’est un honneur !
Dbcl : je sais, je sais.
Erwin Vandenbergh est très clair sur les causes de sa première saison difficile lors de l’entretien qu’il aurait pu nous donner, pour lui « c’est dû au contexte de l’époque […] dans un championnat qui devient alors ultra-défensif » et parce que ses « partenaires étaient un cran en-dessous de ceux d’Anderlecht », mais aussi parce qu’il était « un peu bougon cette année-là ».
La saison suivante est meilleure. Il marque 11 fois en championnat, et 2 autres en Coupe ; sa saison 1988-1989 est sa meilleure, surtout avant la trêve hivernale : il marque 9 fois et fait 5 passes décisives après 22 journées, en seulement 16 matches joués. La suite est un peu en dessous, mais il finit tout de même à 14 buts et 7 passes décisives, finissant la saison comme le seul joueur à terminer dans le top 10 à la fois du classement des buteurs et de celui des passeurs de D1.
Les critiques relatives à la moindre efficacité du buteur belge par rapport à ses performances passées semblent d’ailleurs sous-estimer le rôle qu’il a alors joué dans la construction du jeu offensif ne se limitant pas aux seuls buts. Georges Heylens, l’entraîneur belge du LOSC déclarait à son propos « c’est un joueur hors classe mais souvent méconnu. En Belgique, on n’a jamais utilisé toutes ses qualités. Ce n’est pas seulement un chasseur de buts. Il peut être relayeur mais aussi au départ et à la conclusion d’une action. A Lille, on le laisse s’exprimer. L’autre jour, il m’a confié :
- je vis maintenant. Je peux m’extérioriser plus complètement sur un terrain de football ». A Lille, Erwin Vandenbergh a moins marqué aussi parce qu’il jouait dans un rôle différent.
La complicité footballistique de Vandenbergh avec Philippe Desmet était très claire, à l’image de leur premier derby contre Lens quand Desmet marque sur une passe de Erwin et que Erwin marque un doublé dont un but sur une passe de Desmet. Alors, quand Desmet part en 1989, forcément ça l’encourage pas à rester. Il veut partir, mais il lui reste un an de contrat. L’Antwerp est sur le point de le faire signer, mais, au moment de signer son contrat, les anversois ne lui proposent plus autant que prévu. Finalement, Vandenbergh reste, mais sa dernière saison sera nettement plus morose : 5 buts en 25 matches en D1, 2 buts en coupe, et c’est tout. Il devait être moins motivé le Erwin.
Il aura quand même marqué 38 buts en D1, 6 en Coupe, plus pas mal d’autres buts, notamment 4 lors de la Coupe d’été de football 1986, ou lors des tournois de la CUDL (Il marque notamment d’un lob en finale du tournoi 1987 comme Hajduk Split). Et puis, surtout, il a claqué pas mal dans les derbys : au moins 9 buts. Marquer dans les derbys, ça c’est la classe belge.
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