Posté le 6 novembre 2015 - par dbclosc
L’âge d’or international du LOSC (partie 2) : les tournois de la CUDL 1981 et 1982
Je t’ai parlé, il y a peu du tournoi de la CUDL, organisé chaque année. Je t’ai alors parlé des éditions 1979 et 1980, n’oubliant pas de te souligner que les gens de ma génération assurent sexuellement bien davantage que ceux de la tienne. Mais, figure-toi, ce n’est pas le cœur de mon propos. Le cœur de mon propos, c’est cette magnifique histoire du tournoi de la CUDL, et, en l’occurrence, les éditions 1981 et 1982.
Bref, bien qu’ignoré par les médias à la solde du complot, ce tournoi, c’était quelque chose. En 1981 donc, le LOSC remet son prestigieux titre en jeu. Le programme reste gratiné, avec le retour du RC Lens, 13ème du dernier championnat, c’est-à-dire devant le LOSC 17ème. A priori, le lillois n’ont que peu d’espoirs à avoir en demi-finale contre l’AZ Alkmaar, champion et vainqueur de la coupe des Pays-Bas et finaliste de la dernière Coupe de l’UEFA. En plus, cette bande de bataves aligne son équipe-type … Avec le Zeljeznicar Sarajevo, Lens semble mieux loti, son adversaire n’ayant fini qu’à la 14ème place du dernier championnat yougoslave. Autant dire que les néerlandais apparaissent de très loin favoris de ce tournoi d’un niveau un tantinet en-deçà des précédents.
Lens emporte sa demi-finale, mais il lui faut les tirs aux buts. Place au massacre pour le match LOSC-AZ Alkmaar … mais, parce que la vie est pas toujours toute pourrite, pas dans le sens attendu. Si Alkmaar ouvre le score par Peters (33ème), Domergue égalise (35è), puis Françoise donne l’avantage au LOSC avant la mi-temps (44è). Après la pause, Simon (66è), Bocchi (73è), puis encore Simon (78è) donne une ampleur incroyable au succès du LOSC (5-1) ! Lille est tellement faciles qu’il a laissé les hollandais réduire le score par Kist (87è) puis Tol (90è), un peu pour leur faire plaisir faut l’dire. Note au passage qu’on a mis un 5-0 en 43 minutes au finaliste de la dernière Coupe de l’UEFA …
Autre remarque, faudra que je parle un jour de Didier Simon. Il a bien marqué le club, lui aussi, et pas seulement pour son doublé contre Alkmaar.
Alkmaar gagnera sa petite finale. Lille gagnera la grande (1-0) grâce à un but de Domergue. Mais le plus beau, c’est que c’est contre Lens.
Avoue que ça a la classe : si on vous avait dit que le LOSC aller taper, à un an d’intervalle, un finaliste (et futur vainqueur) de Coupe des champions (Hambourg en 1980), un finaliste de Coupe de l’UEFA (par ailleurs champion en titre des pays), le champion français et, cerise sur le bâteau, le frère ennemi lensois …
Dès l’année 1981, le standing du tournoi avait déjà baissé d’un cran. Sur les quatre éditions allant de 1977 et 1980, le tournoi avait toujours accueilli le champion de France en titre, sauf en 1979 : mais c’était alors Saint-Etienne, finaliste de Coupe des champions trois ans plus tôt, qui avait fait le nombre. Le tournoi accueille également chaque année des équipes ayant réalisé des performances particulièrement remarquables en coupes européennes dans un passé très récent : c’est le cas du PSV Eindhoven en 1977, de Bastia en 1978, de Beveren et de l’Austria en 1979, et de Hambourg en 1980. Les autres équipes étrangères du tournoi faisaient également partie de leur élite nationale, avec le Standard de Liège, le CSKA Sofia et l’Atletico Mineiro. S’il reste un finaliste de Coupe d’Europe en 1981 (Alkmaar), Sarajevo était loin des premières places dans son championnat, comme Lille et Lens dans le leur.
L’année 1981 consacre la co-présence de Lille et Lens, les deux meilleurs clubs régionaux, dans le tournoi de la CUDL. Lens avait déjà participé en 1977, mais c’était alors en tant que vice-champion de France plutôt qu’en tant que local. Si les lensois sont absents l’année suivante, ils participeront ensuite à toutes les éditions.
En 1982, les lillois doivent cependant céder, face à la « tornade belge », en l’occurrence Lokeren. Ces derniers viennent de finir quatrième du championnat de Belgique et avait éliminé Nantes en Coupe de l’UEFA; les Glasgow Rangers sont également présents et font toujours partie des meilleurs clubs écossais, même s’ils ne sont plus aussi dominateurs qu’ils n’ont pu être ; Saint-Etienne, vice-champion en titre complète le tableau.
Lokeren élimine alors le LOSC en demi-finale (1-0). En finale, les Belges vont battre les Rangers (2-1), vainqueurs pour leur part de leur demi contre Saint-Etienne aux tirs au but. Par Morillon et Françoise, les lillois emporteront leur petite finale contre Saint-Etienne (2-1).
Je te sens triste de cette défaite contre Lokeren, mais sèche tes larmes. C’est une défaite, mais l’histoire sera encore belle après. Et, encore, je ne t’ai pas encore parlé du tournoi internationale de Martigues de 1988. Attends-toi à du lourd.
Et puis quand je dis que ma génération assure plus sexuellement que la tienne, c’est plus pour nous valoriser nous que pour te dévaloriser toi. Tu t’en tires pas mal non plus.
Bisous.
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