Posté le 11 novembre 2015 - par dbclosc
La coupe de la ligue 1986 des loscistes
La coupe de la ligue, dans les années 1980 et jusqu’en 1994, ça n’est pas vraiment celle que l’on connaît aujourd’hui. Elle a eu plusieurs versions, mais elle suivait généralement le schéma suivant : un ou deux tours de poules « régionales », puis parcours à élimination directe, soit à partir des 16èmes soit des quarts de finale.
Créée dans l’optique d’occuper les longues trêves estivales les années de compétitions internationales, elle n’avait pas lieu chaque année : des éditions ont été programmées en 1982, 1984, 1986, 1992 puis 1994. Cette compétition était aussi l’occasion de tester des joueurs, si bien que les jeunes avaient souvent plus de chances de jouer en coupe de la Ligue. Rien que pour ça, ça valait la peine : ça permettait à des jeunes de se montrer et au public de les découvrir dans un cadre un peu moins stressant que les matches pour le maintien.
Dans l’édition 1986, les meilleures équipes ne jouent pas le premier tour de poules. Lille rejoint donc la compétition au second tour, dans une poule regroupant, outre le LOSC, Abbeville, Valenciennes et le RC Lens. Le premier du groupe se qualifie pour les quarts de finale de la compétition.
Pour son premier match, Lille reçoit Valenciennes devant 1709 spectateurs. C’est plus ou moins l’équipe-type qui joue, même si Garcia, Jean-Pierre Meudic, le nouveau venu Gaston Mobati et le jeune Fabrice Leclerc, 18 ans, jouent ce match. Ce sera insuffisant et le match finit sur un bon vieux 0-0.
Deuxième journée, à Lens. Lille s’incline, 1 à 0, but de Lagrange. Après deux matches, c’est plutôt mal embarqué. Lille se rend à Abbeville pour son troisième match.
A la mi-temps, Lille perd 1-0. Ça semble quand-même très mal embarqué, puisque Lens a déjà gagné ses deux premiers matchs. Ca sent le pâté comme on dit (expression étrange, car le pâté, ça sent bon). Mobati (47è) puis Pascal Planque (65è) donnent finalement la victoire aux dogues et les laissent encore espérer, même si Lens conserve son avance en s’imposant contre Valenciennes (3-2).
Le LOSC 1985-1986 parce que je n’ai pas l’équipe 86-87 sous la main.
Le tournant, c’est cette quatrième journée, contre le RC Lens, disputé devant 1791 spectateurs. Dès la 4ème minute, Erwin Vandenbergh, dont j’ai parlé ailleurs, fait ses grands débuts avec le LOSC. Il remplace Luc Courson : soit ce dernier s’est blessé, soit il a vraiment fait une entame de match pourrie pour être remplacée aussi vite. Le plus probable c’est la première hypothèse. Le plus marrant, ça serait la seconde. Bref, Erwin fait des débuts remarquables, signant un hat-trick (27è, 43è, 60è), sur des services de Thomas, Mobati et P.Plancque, et sortant juste après son dernier but. Son ratio but avec le LOSC est alors d’un but toutes les 19 minutes … Pascal Plancque ajoutera un dernier but en fin de match (4-0).
Lille est encore derrière, mais ça se rapproche. Un point de retard sur Lens, mais un goal-average de +4 contre -1 pour le Racing.
Pour la 5ème journée, Lens bat Abbeville (3-1) et Lille fait match nul à Valenciennes (1-1). En parallèle, le LOSC ouvre le score contre Valenciennes par Vandenbergh, sur une passe de Desmet (inaugurant une belle habitude). Lille est alors sur le point de rester à un point de Lens. Mais, en fait non : à 4 minutes du terme, l’arbitre siffle un péno pour l’USVA pour une main pas forcément volontaire de Péan. Boskovic égalise (86è). Rageant, et ça paraît mal barré : Lille doit gagner contre Abbeville (enfin, bon, ça, ça paraît jouable) et Lens doit perdre en parallèle à Valenciennes.
A la surprise générale (le général de Gaulle aurait d’ailleurs dit « je suis surpris » s’il était encore en vie), l’USVA s’impose 2-0 contre Lens. Lille, malgré son équipe-type, peine devant son copieux public (1605 spectateurs). A un quart d’heure de la fin, Vandenbergh libère son équipe sur un centre de Mobati. En fait libérer c’est une expression. Il les a pas vraiment libéré, il a juste marqué un but. Un but qui qualifie Lille et élimine Lens. Même quand il ne joue pas contre eux, Erwin arrive à leur faire du mal aux lensois. C’est aussi son cinquième but en trois matches officiels avec le LOSC. Son sixième en 13 jours (!) puisqu’il a également marqué contre Lens lors du tournoi de la CUDL.
Lille se retrouve qualifié en quarts de finale, qui auront lieu le 14 octobre 1986, à Libourne contre Bordeaux. Franchement, Libourne pour un match entre Bordeaux et Lille, on a déjà fait mieux en matière de terrain neutre.
Ce 14 octobre, c’est la défense-type qui est alignée : Lama dans les buts, Prissette, Thomas, Péan et Périlleux en défense, et Stéphane Planque milieu défensif. Devant, par contre, ce sont les remplaçants : Rudi Garcia (23 ans) Jean-Pierre Meudic (22 ans), Didaux, mais surtout Bruno Rohart (18 ans), Mobati (encore aucun match avec l’équipe première en championnat), puis, en cours de match, David Guion (19 ans), Fabrice Leclerc (19 ans) et Alama Soumah (20 ans). Bordeaux, de son côté, ça n’est pas l’équipe-type, mais pas loin. Surtout, les coiffeurs girondins, ça n’est pas rien. En dehors de Bourdoncle et Gimenez, le seul remplaçant habituel, c’est Bernard Lacombe. Ça risque d’être chaud.
A la mi-temps, Lille mène pourtant 1-0 grâce à un but de Meudic. Vercruysse égalise sur péno (63è), mais Lille reprend l’avantage par Mobati (69è sur pénalty). Malheureusement, Vujovic égalise en toute fin de match. Ça me donne d’ailleurs l’idée d’écrire un article sur les matches trop longs : c’est vrai, quoi, 80 minutes c’est amplement suffisant. Sauf peut-être pour l’époque Vahid.
Bref, prolongation. Prissette devait en avoir un peu marre : il marque contre son camp le but qui qualifie Bordeaux (114è).
Parcours sympa quand-même. Quelques mois plus tard, le LOSC sera encore quart-de-finaliste. De la Coupe de France cette fois.
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