Posté le 22 novembre 2015 - par dbclosc
Des chercheurs défendent le prix de la meilleur régression car « c’est parfaitement dégueulasse »
Helmut Frings nous accueille avec le sourire. Ce jovial sociologue sommaire du CASOS (Centre d’Analyse en Sociologie Sommaire) a récemment publié les résultats d’une étude où lui et ses collègues montrent l’intérêt qu’il y aurait à officialiser un prix des meilleurs régressions pour les équipes de Ligue 1 qui ont perdu le plus de places au classement par rapport aux saisons précédentes.
Les chercheurs ont ainsi montré qu’un tel prix permettrait de stigmatiser en priorité les clubs moyens qui « ont eu l’outrecuidance de réaliser une belle saison avant de revenir dans le rang plus conformément à leurs moyens économiques », comme le précise le texte de l’étude.
Selon Helmut Frings, ceci inciterait les petits clubs faisant d’excellentes saisons à lever le pied en fin de saison, une trop belle performance accroissant le risque de recevoir le titre de la meilleure régression l’année suivante. « Quand Montpellier termine 9ème en 2013 l’année suivant son titre, lui remettre ce titre aurait été une manière de dire : ‘’vous voyez, vous avez fait vos kékés l’année dernière en remportant le titre face à toutes les grosses écuries, maintenant vous voyez le résultat’’. De manière générale, ça incite à rester à sa place, à ne pas aller chercher l’Europe quand on a le 12ème budget de L1 ». Quand on lui demande si ça n’est pas dommage, suggérant que ces surprises font la « beauté de ce sport », Frings s’énerve, nous rappelant fort justement que nous sommes des « petits merdeux de journalistes » et que nous ferions bien de « fermer [nos] gueules » dans le cas où l’on tiendrait à « [nos] familles ».
Calmé, Frings reprend : « Et puis ça pourrait parfois de permettre d’enfoncer un peu plus certaines équipes qui seraient reléguées en les stigmatisant un peu davantage ». Il conclut, hilare, que ça serait une mesure « parfaitement dégueulasse. J’aurais aimé voir la tête des Troyens qui, finissant derniers en 2003 après leur belle 7ème place de l’année précédente, auraient en plus ce titre ! ».
De plus, comme le montre l’étude, les lillois n’auraient jamais eu à subir ce stigmate au cours de la période 1990-2015, comme on peut le voir dans le palmarès que nous publions ci-dessous. Réforme certes particulièrement injuste, mais la lutte pour un football plus prévisible et donc plus adapté aux exigences des investisseurs est à ce prix.
Palmarès 1990-2015
2015 : Lorient et Toulouse (8 places perdues)
2014 : Nice (13 places)
2013 : Montpellier (8 places)
2012 : Auxerre (11 places)
2011 : Monaco (10 places)
2010 : Toulouse (10 places)
2009 : St-Etienne (12 places)
2008 : Toulouse (14 places) = Lens rate le titre en perdant 13 places
2007 : Nice (8 places)
2006 : Strasbourg (8 places)
2005 : Nantes (11 places)
2004 : Guingamp (11 places)
2003 : Troyes (13 places)
2002 : Nantes et Sedan (9 places)
2001 : St-Etienne (11 places)
2000 : Marseille (13 places)
1999 : Metz (8 places)
1998 : Nantes (8 places)
1997 : Nice, Rennes, Lens (8 places)
1996 : Martigues, Bordeaux, Lyon (9 places)
1995 : Montpellier (10 places)
1994 : Toulouse et Monaco (6 places)
1993 : Le Havre (8 places)
1992 : Cannes (15 places)
1991 : Sochaux (14 places)
22 équipes titrées (mais pas Paris et Lille)
4 titres : Toulouse (1994, 2008, 2010, 2015)
3 titres : Nantes (1998, 2002, 2005), Nice (1997, 2007, 2014)
2 titres : Montpellier (1995, 2013), Monaco (1994, 2011), St-Etienne (2001, 2009)
1 titre : Auxerre (2012), Lorient (2015), Strasbourg (2006), Troyes (2003), Guingamp (2004), Sedan (2002), Marseille (2000), Metz (1999), Rennes (1997), Lens (1997), Martigues (1996), Bordeaux (1996), Lyon (1996), Le Havre (1993), Cannes (1992), Sochaux (1991)
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