Posté le 28 novembre 2015 - par dbclosc
Pourquoi les résultats varient-ils selon l’arbitre ? Quand l’impossibilité d’expliquer par le complot prouve le complot.
Je discutais avec un ami du fait que les résultats pouvaient différer en fonction des arbitres : avec certains, on gagne souvent, avec d’autres très rarement. Selon lui, c’est parce qu’il y aurait des arbitres membres du complot et d’autres non. Après réflexion, cette explication ne me satisfait pas. Non que je doute que les arbitres complotent contre le LOSC, mais, précisément, puisque je sais qu’ils en font tous parti de ce complot, ce qu’il s’agit de comprendre c’est pourquoi nous avons malgré tout de bons résultats avec certains arbitres.
En fait, les recherches que j’ai menées sur la question tendent clairement à accréditer la thèse d’un complot généralisé à l’ensemble du corps arbitral : en effet, une fois pris en compte certains facteurs qui expliquent les différences de résultats par arbitre, il ne reste quasiment aucune différence entre eux.
Robert Wurtz et ses copains
Le premier facteur à prendre en compte est la distribution des matchs à domicile et à l’extérieur. En effet, puisqu’il y a plus de chances de gagner à domicile qu’à l’extérieur, il est logique que les arbitres qui ont plus fréquemment officié lors de nos matchs à domicile soient associés à de meilleurs résultats. Un tel facteur prend d’autant plus d’importance aux époques où les écarts entre victoire à domicile et victoire à l’extérieur étaient plus forts. Dans les années 1980, la probabilité de gagner à domicile était trois à quatre fois supérieure à celle de gagner à l’extérieur, tandis qu’aujourd’hui, le rapport est inférieur à deux victoires à domicile pour une à l’extérieur.
Ce bon vieux Erwin Vandenbergh illustre à merveille ce cas de figure. En 9 matches joués avec comme arbitre Michel de Zayas, il en gagne six, fait deux nuls et n’en perd qu’un, alors que Lille perd un peu plus qu’il ne gagne lorsqu’il y joue. Mais sur ces 9 matchs, un seul est joué à l’extérieur, à Toulon : c’est cette fois-là que Vandenbergh connaît sa seule défaite avec De Zayas comme arbitre. Les autres résultats apparaissent conformes à ce qu’on pourrait en attendre, les adversaires du LOSC étant assez modestes. En 86-87, Lille bat Nancy 4 à 3, les nancéens finissant 19ème. La saison suivante, ils font 1-1 contre Marseille (qui finit 6ème), le même score contre Lens (17ème) et s’impose contre le PSG 1 à 0 (15ème). L’année suivante, Lille s’impose certes contre le champion marseillais (2-1), mais sa victoire contre Laval, 19ème, était largement attendue, quoique certainement pas sur un score aussi large (8-0). En 89-90 enfin, Lille réalise un carton inattendu contre Sochaux (4ème) avec De Zayas comme arbitre, mais remporte un succès tout à fait logique contre le Racing de Paris (2-1 contre le 19ème). Bref, des résultats assez conformes à ce qui est attendu pour des matchs joués à Grimonprez-Jooris contre des adversaires modestes.
Le cas de l’arbitre associé aux défaites les plus récurrentes de Vandenbergh est Antoine de Pandis, pour 3 défaites en autant de matchs. Le « facteur de Pandis » n’a sans doute rien à voir avec ces résultats : ces trois défaites ont eu lieu à l’extérieur en 89-90, l’année où Lille est la pire équipe à l’extérieur avec 4 nuls et 15 défaites. Les défaites chez le champion marseillais (4-1), sur le terrain du PSG (5ème) par 2 à 1 n’ont vraiment rien de surprenantes. Celle à St-Etienne (15ème), également par 2 à 1, était peut-être plus évitable, mais elle n’est en rien étonnante. Le seul mystère résidant dans le fait que les arbitres situés aux extrêmes sont tous les deux des « de » : de Zayas et de Pandis. Ceci a sans doute aussi un lien avec le complot, mais il m’échappe encore …
Boutoille a connu de très mauvais résultats avec Bertrand Layec : 2 nuls et 5 défaites. Mais six de ces matchs ont été joués à l’extérieur, le seul match joué (et perdu) à domicile ayant eu lieu en 2002-2003, la pire saison lilloise depuis la remontée (14ème au final). Avec M.Fraise, il connaît deux victoires en deux matchs : mais c’était à domicile, contre Metz (2-1) et Guingamp (1-0).
Le cas de Florent Balmont est très intéressant pour montrer une autre dimension : l’effet de génération. Formé à Lyon mais y ayant très peu joué, Balmont passe une saison à Toulouse (2003-2004) et quatre à Nice (2004-2008) avant de venir à Lille. Ses classements avec Toulouse puis Nice ont été : 16ème, 12ème, 8ème, 16ème et 8ème , soit des résultats modestes relativement à ce qu’il allait connaître à Lille. Bref, en toute logique, on doit s’attendre à ce que les arbitres ayant officié quand il jouait à Toulouse et à Nice soient associés à de moins bons résultats que ceux ayant arbitré les matchs du LOSC.
Le bilan de Balmont avec M.Lannoy est très mauvais : 2 victoires pour 7 défaites et 1 seul but marqué lors des 7 premiers de ces matchs. Or, tous ces matchs ont été arbitrés quand il jouait à Toulouse et à Nice. Avec M.Jaffredo, le bilan est bien meilleur : 8 victoires, 7 nuls et 3 défaites. Mais sur ces 18 matchs, 14 ont été joués sous le maillot lillois. De plus, 11 des matchs joués avec Lille l’ont été à domicile. Si les résultats de Balmont ont été bien meilleurs avec M.Jaffredo qu’avec M.Lannoy, cela s’explique donc avant tout par le niveau de son équipe au moment où il était arbitré par l’un ou l’autre, ainsi que par l’avantage des matchs à domicile, beaucoup plus fréquents avec Jaffredo.
Les résultats ne varient donc pas selon l’arbitre. Tous font partie du complot.
Bisous.
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