Archiver pour décembre 2015
Posté le 30 décembre 2015 - par dbclosc
Destinées de réservistes du LOSC (2)
Je t’ai récemment présentées les trajectoires footballistiques de lillos, réservistes avec le LOSC dans les années 1980. Je continue ici ce travail, en te parlant aussi de certains titulaires du LOSC en fonction de leur parcours avec l’équipe B.
La D3 c’est plus dur que la D1 : Gaston Mobati
Gaston Mobati, c’est 19 buts en 74 matches en D1, une 10ème place au ballon d’or africain en 1986, soit un beau CV, et puis aussi un titre officieux – selon les comploteurs contre le LOSC – de meilleur buteur de la phase retour de la saison 1987-1988.
En réserve, c’était plus compliqué pour lui : 2 buts en 27 matches de D3. Je ne vais pas te faire la liste exhaustive des attaquants réservistes qui ont de meilleurs stats que lui, ça serait plus simple de te dire qu’aucun n’a fait moins bien. Citons quand-même quelques uns des plus anonymes joueurs présentant de meilleures stats : 9 buts en 53 matches pour Delavigne, 4 buts en 26 matches pour Morillon ou 10 buts en 53 rencontres pour Rudy Buchot.
Remarque, les stats en D2 de Mobati traduisent bien cette tendance : prêté à Montceau-les-Mines, il ne joue que 7 rencontres pour 1 but marqué. Mobati, il lui fallait du gros match pour être performant, la D3 c’est chiant …
Un match chaque semaine : Rudi Garcia
En général, les joueurs débutent en réserve, rejoignent le groupe pro, et une fois qu’ils jouent régulièrement avec l’équipe première, ils ne jouent plus que de manière anecdotique avec la réserve. Pas Rudi Garcia : s’ils jouent 68 matches pour 4 buts en D1 entre 1984 et 1988 avec le LOSC, il joue en parallèle 47 matches pour 15 buts avec la réserve qui s’ajoutent aux 45 matches et 7 buts marqués entre 1982 et 1984.
Aucun joueur participant régulièrement aux joutes de D1 avec le LOSC dans les années 1980 ne peut se vanter d’un nombre aussi élevé de matches avec la réserve. Et avec pas mal de buts marqués.
Affiche du match d’inauguration de Grimonpprez-Jooris : aucun lien
Alama Soumah : le destin tragique
Né le 25 septembre 1966 à Roubaix, Alama Soumah est un vrai espoir des Dogues en défense. Il débute avec la réserve dès 1982-83, il est titulaire indiscutable dès 1983-84 et débute avec les pros à 19 ans. Prêté à Louhans-Cuiseaux en D2 en 1987-1988, il ne s’impose pourtant pas et revient avec la réserve la saison suivante où il s’installe encore comme titulaire, joue encore un match avec les pros (son cinquième), puis s’en va à Alès à l’été 1989 après 130 matches au compteurs avec la B – score jeanmichelvandammesque – .
Il joue 17 matches de D2 en 89-90, puis joue deux saisons à Calais. Il décède en 1994, à seulement 28 ans. Destin tragique pour un vrai espoir du LOSC.
L’éternel réserviste : Jean-Pierre Lauricella
Jean-Pierre Lauricella est né dans la ville la plus minière du monde : Charbonnier-les-Mines. Il avait alors 0 an, on était en 1965. Il débute avec la réserve très jeune, en 1981-1982. Il n’est alors que le n°4 dans la hiérarchie des gardiens : il faut dire que la concurrence est rude : le titulaire c’est Philippe Bergeroo, international A, le n°2 c’est Jean-Pierre Mottet, et le n°3 c’est Bernard Lama. Donc, rien que jouer un match en réserve à 16 ans, c’est déjà une belle victoire.
L’année suivante, il est n°3, Lama étant prêté. En 1983-84, Mottet devient n°1, mais Sylvain Matrisciano arrive et Jean-Pierre reste n°3. Il reste n°3 les deux années suivantes, derrière Mottet et Lama. Prêté à Valenciennes en 1986-87, il revient l’année suivante, encore n°3, derrière Lama et Dominique Leclercq à l’époque. En 1989-90, il devient n°2 derrière Jean-Claude Nadon, statut qu’il gardera jusqu’à l’arrivée de Jean-Marie Aubry comme n°2 en 1995, le reléguant comme troisième gardien.
Je t’embrasse avec chaleur.
Posté le 28 décembre 2015 - par dbclosc
Destinées de réservistes du LOSC
Pour un supporter du LOSC qui comme moi découvre son club de cœur en 1990, se replonger dans les archives des fiches de matches de la réserve du LOSC dans les années 1980, c’est découvrir sous un regard différent des joueurs que j’ai connu et en découvrir d’autres dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Je découvre alors que certains joueurs brillants ont été formés au LOSC, que d’autres semblaient promis à de belles carrières qui ne se sont jamais concrétisées, tandis que d’autres ont réussi sans que cela ait pu sauter aux yeux à l’époque.
Cher lecteur, je te présente ici quelques trajectoires footballistiques de lillos, réservistes avec le LOSC dans les années 1980. Tu découvriras certains, en connaîtras mieux d’autres : ce qui est certain, c’est que tu ne verras plus jamais le football de la même manière.
Jean-Michel Vandamme : l’éternel réserviste
Qui mieux que Jean-Michel Vandamme symbolise mieux la réserve du LOSC ? Jean-Michel, fils de Michel – comme si le « Jean » était l’équivalent français du nordique « sson », Jean-Michel équivalant alors à un Michelsson – qu’il a d’ailleurs eu comme entraîneur avec la réserve, débute avec la réserve en 1975, à l’âge de 16 ans. Il fait même ses débuts en équipe première assez jeune, à 17 ans, mais n’y perce jamais vraiment : 14 matches avec les pros au total. Il est par contre un titulaire indiscutable au milieu de terrain de l’équipe réserve avec laquelle il tire les pénos et joue jusqu’en 1985.
Il n’a pas 25 ans quand il prend sa retraite pro, pardon, sa retraite de joueur réserviste. Adjoint de Georges Heylens à Lille (1984-1989), puis également entraîneur adjoint à Lens (89-92), il devient directeur du centre de formation en 1993, poste qu’il occupe encore aujourd’hui. Rien de plus logique qu’il occupe ce poste : qui mieux que quelqu’un qui a passé 10 ans avec la réserve peut former ceux qui seront amenés à jouer avec la réserve ?
Sa devise : tu seras réserviste, mon fils. Pro ? Ca c’est pas mon problème, tu te débrouilles. L’important c’est la réserve.
Stéphane Adam : l’inattendu
Stéphane Adam, je ne sais si ça te parle, mais il a fait une honnête carrière de joueur de D2, un peu en D1, et pas mal en D1 écossaise. Il marque notamment 16 buts en D2 en 92-93 avec Créteil, 15 en 94-95 avec Amiens, joue deux ans à Metz (1995-1997), puis quatre ans à Hearts of Midolthians où il score à 33 reprises.
Pourtant, a priori ça paraissait pas gagné. Quand certains débutent en équipe première à 17 ans, lui il débute en équipe réserve à 19, et pas avec une réussite phénoménale : il lui faut 10 matches pour mettre son premier but en réserve (contre Lens), pour un total mirifique de 3 buts en 21 matches. Rien qui ne présage qu’il allait ensuite mettre une centaine de buts en pros. Et pourtant.
Ces mecs ont un jour joué dans une réserve, des fois celle du LOSC
Dans le même registre, Philippe Chanlot, c’est quelqu’un : 100 matches, 10 buts en D1, 273 matches et 55 buts en D2, mais 4 matches et 0 but en tout et pour tout avec la réserve lilloise en D3.
Oumar Dieng : le précoce
Quand je dis « le précoce », je ne fais bien sûr aucunement référence à sa sexualité, quoique je ne connaisse pas assez son cas personnel pour pouvoir exclure cette hypothèse. Non, quand je dis qu’Oumar Dieng est précoce, je parle de ses débuts avec la réserve puis avec les pros. Quand Oumar débute avec la réserve en 1988 à l’occasion d’une défaite 3 à 2 à Compiègne, il n’a que 15 ans. Il débute avec les pros le 28 octobre 1989 à 16 ans et pas encore 10 mois, pour un total de 84 matches de D1 avec le LOSC : beau total quand on sait qu’il quitte Lille à 21 ans et qu’il a été prêté entre temps un an en D2 à Louhans-Cuiseaux (où il est bien sûr titulaire indiscutable à seulement 18 ans).
Grand Espoir, rapidement international A’, on a quand-même l’impression que sa carrière n’a jamais connu les envolées attendues : en deux ans au PSG (94-96), puis à la Sampdoria (96-98), il joue régulièrement, mais ne devient jamais un titulaire indiscutable, ne jouant jamais moins de 13 matches en championnat, mais jamais plus de 22. Il n’a alors que 25 ans, mais il ne confirmera jamais : deux années maussades en D1 françaises, cinq autres aussi maussades en Turquie, avant de finir en Grèce.
Fabrice Leclerc : des espoirs et puis s’en va
Membre du célèbre « gang des Leclerc(q) » – composé de Dominique Leclercq, deuxième gardien de Lille, de Fabien Leclercq et donc de Fabrice, les trois ayant joué en réserve en 1988-1989 – Fabrice Leclerc semble promis à un bel avenir.
Né le 21 août 1967, il débute avec les pros le 29 novembre 1985, et marque son premier (et seul) but pro 10 jours plus tard à Sochaux – quand il marque, il a 10 minutes de D1 dans les jambes – . Il jouera son dernier – et cinquième – match de D1 le 5 juin 1987, à 19 ans. Cela ne l’empêche pas d’arpenter les terrains de D3 et de claquer avec une belle régularité : 38 buts entre 1984 et 1988 (dont 14 en 87-88), aucun réserviste de l’époque ne pouvant se vanter d’un tel total (et dans l’histoire ?). Il marque encore un but en 9 matches de D3 la saison suivante, puis rejoint Montceau-les-Mines, alors en D2, en cours de saison 1988-1989 : il marque un but en 5 matches. Il passe ensuite deux ans au Touquet en D3 (25 matches 6 buts en 89-90 et 6 matches, 2 buts en 90-91) et puis on n’entendra plus parler de lui. Il n’a pas alors encore 24 ans et semblait pourtant avoir de belles perspectives.
Je t’embrasse avec chaleur.
N’oublie pas de répondre à ce sondage sur la compétition européenne que tu voudrais voir organisée si tu ne l’as pas déjà fait.
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Posté le 23 décembre 2015 - par dbclosc
Les « supersubs » du LOSC
Le LOSC a eu ses « supersubs », ces remplaçants qui claquaient en entrant en cours de match. Petite présentation de quatre supersubs et d’un « bofsub » lillois. Ça va pas changer ta vision de la vie, mais on sait jamais, avec un peu de bol tu trouveras le moyen de trouver des mecs assez cons pour qu’ils trouvent ça intéressant si tu leur en parles en soirée.
Roger Boli, le précurseur
Oui, Roger Boli, lillois en 1988-1989 est bien le précurseur des « supersubs » du LOSC. Précurseur, parce que les remplacements sont alors beaucoup moins fréquents : un premier remplacement est autorisé en 1967, un deuxième en 1976, mais les entraîneurs sont encore loin d’utiliser au maximum les possibilités de changements dont ils disposent : il faut également souligner que le nombre de joueurs sur le banc sont seulement de deux. Autrement dit, un choix de joueurs beaucoup plus limité qu’aujourd’hui ce qui limite l’intérêt de changements pour des raisons tactiques.
Roger Boli mérite en tout cas incontestablement son statut de « supersub » : 16 entrées en jeu (15 en championnat) pour 5 buts marqués (4 en championnat). Titulaire, il est nettement moins efficace : 1 but en 12 matches. Ses différences de ratio but/minutes sont éloquents en la matière : 1 but en 998 minutes comme titulaire, et 1 toutes les 85 minutes comme remplaçant. Le supersub dans toute sa splendeur.
Allégorie du frère de supersub
PAF, le plus important scoreur
Quand Frau arrive au LOSC en provenance de Paris en janvier 2008, il peine à trouver sa place. Un an et demi plus tard, il est loin dans la hiérarchie des attaquants. Et c’est là qu’il retrouve son efficacité pour devenir le nouveau « supersub » du LOSC. Sur les 29 buts qu’il marque sous le maillot lillois, il en inscrit 11 en sortant du banc. Dès le début, il a été plus en l’aise dans ce rôle : ses cinq premiers buts ont été inscrits alors suite à une entrée en cours de match.
Ludobraniak, le remplaçaire idéal d’Hazard
Au début de la saison 2009-2010, l’avenir semble devoir sourire à Ludobraniak. A 24 ans, il est titulaire dans une équipe qui semble promise à un bel avenir. Pas de bol, le jeune Eden Hazard, 18 ans, est en pleine éclosion. De 2009 à janvier 2012 – quand il part pour Bordeaux – Ludobraniak se trouve cantonné à un rôle de remplaçant du prodige belge.
En deux ans et demi, Ludobraniak sort du banc 44 fois en compétitions nationales pour un total de 842 minutes jouées (moins de 20 minutes par entrée), et il fait le job, et même très bien : il score 4 fois et fait 8 passes décisives quand il entre en cours de jeu, soit une action décisive toutes les 70 minutes de jeu en moyenne ou toute les 3,7 entrées en jeu.
De Melo, le plus blessé
Tulio De Melo arrive au LOSC en 2008 pour en devenir l’avant-centre titulaire. Malheureusement pour lui, les blessures à un rythme aboudiabesque et la réussite de ses remplaçants auront fait qu’il n’aura jamais été un réel titulaire pendant ses cinq ans et demi passés à Lille. Il aura en revanche été apprécié comme un remplaçant idéal, capable de scorer quand il fallait faire tourner l’équipe et marque notamment 10 buts toutes compétitions confondues en 2009-2010.
Il marque 30 buts au total, dont huit en entrant en jeu. Pourtant, parmi tous les buteurs remplaçants du LOSC, c’est celui qui s’inscrit le moins dans un profil de « supersub » : en effet, il s’est moins distingué pour ses buts inscrits lors de ses entrées en jeu que par son efficacité lors de ses rares titularisations : entre 2009 et 2012, il marque certes 7 fois en 49 entrées en jeu, mais il claque surtout 17 fois en 38 titularisations. Quand je dis « il claque », je veux dire « il marque », hein, parce que c’est vrai que « il claque », connaissant De Melo, c’est ambigu.
Mile Sterjovski, le « bofsub »
Le « bofsub », c’est ce joueur qui, loin de se distinguer lors de ses entrées en cours de match, galère au contraire bien plus en tant que remplaçant que comme titulaire. Mile Sterjovski fait partie d’entre eux. Auteur de 14 buts en 48 titularisations, il ne marque qu’une fois en 43 entrées en jeu.
Les remplaçants bénéficient généralement de l’avantage d’entrer plus frais : si les statistiques des buts par match tendent à les désavantager, celles des buts par minute devraient les avantager. Pas pour Mile, qui marque 1 but toutes les 327 minutes comme titulaire, et toutes les 773 minutes comme remplaçant.
Posté le 22 décembre 2015 - par dbclosc
Corrélations, prévisions, et probabilités : le cas des différences de performance du LOSC à l’aller et au retour
Le journalisme sportif regorge aujourd’hui de statistiques sur tout et sur rien et interprétées un peu n’importe comment. On voit par exemple les chances de qualification d’une équipe évaluées à l’aune de corrélations – du type : 34 % des équipes qui ont perdu 2-1 à l’aller se qualifient – alors même que les réelles « chances » de qualification d’une équipe devraient impliquer la prise en compte de facteurs beaucoup plus complexes.
En bref, corrélations, probabilités et prévisions sont des notions mal maîtrisées et dont le sens est souvent implicitement présenté comme vaguement équivalent. Pour autant, ces « stats » omniprésentes constituent bel et bien des informations pouvant servir à l’analyse et, pour ainsi dire, toute micro-statistique peut être honnêtement utilisée pour peu que celui qui la mobilise le fasse avec la prudence interprétative nécessaire.
Parmi les statistiques qui m’agacent, il y a celles de l’ensemble du bilan historique des confrontations entre deux équipes présentées comme un indicateur des chances respectives de chaque équipe de l’emporter. Un peu comme si je vous disais que, dans une confrontation entre Roubaix et Lille, Roubaix a des réelles chances de l’emporter au regard du fait que cela leur est régulièrement arrivé lors de leurs oppositions au cours des années 40 et 50 : en réalité – et je crois qu’il n’est pas utile de développer plus largement cet argument – il est évident que si le Roubaix d’aujourd’hui affrontait le Lille d’aujourd’hui dix fois, il perdrait 10 fois.
Illustrons ce que l’on pourrait dire ou ne pas dire sur ces statistiques à travers les classements du LOSC lors des matches aller et lors des matches retour depuis 1978. Première remarque : peu importe que Lille ait tendu à être meilleur lors des matches aller ou au contraire lors des matches retour sur la période 1978-2015, cela ne nous dit rien sur les chances pour le LOSC d’aujourd’hui de mieux ou moins bien réussir sa phase retour, sauf à postuler une très improbable continuité en la matière sur une aussi longue période. Pour autant, l’hypothèse selon laquelle il y aurait des équipes « faites pour le début de championnat » ou au contraire « faites pour les fins de championnat » n’a en elle-même rien d’absurde. En effet, il y a des modes de préparation plus adaptés que d’autres à des « montées en puissance », des caractéristiques des joueurs qui en font des individus davantage capables de gérer les fins de championnat à suspens, bref, un très grand nombre de variables qui peuvent expliquer qu’une inégale distribution des performances selon le moment de la compétition n’est pas le seul produit du « hasard ».
On peut l’illustrer à travers les différences en la matière selon l’entraîneur : prendre ici l’entraîneur comme variable ne vise à faire d’eux les uniques causes de tels phénomènes, mais plutôt à faire l’hypothèse qu’ils en sont des acteurs essentiels (par la préparation et le système tactique qu’ils mettent en place) et qu’ils pèsent également sur d’autres facteurs (le recrutement des joueurs. En outre, l’arrivée d’un nouvel entraineur est souvent associée à un nouveau projet impliquant la reconstruction d’une équipe, et donc souvent à un bouleversement de l’effectif puis sa stabilisation). Voici les classements moyens par entraîneur du LOSC ayant officié au moins trois saisons en D1/L1.
On voit sur ce graphique que le LOSC de José Arribas réussit nettement mieux lors des matches aller que lors des matches retour (ils sont 6 places au-dessus en moyenne sur 4 ans), que celui de Georges Heylens est à l’inverse meilleur lors de la phase retour (4,6 places de mieux sur cinq ans), tandis qu’il y a relativement peu de différences pour les autres entraîneurs. Je porte ici une attention particulière à trois entraîneurs pour présenter les maigres interprétations que l’on peut en sortir.
Le LOSC de José Arribas tout d’abord. La très forte de différence de classement moyenne entre matches aller et retour, et surtout la régularité de ces écarts, traduisent qu’il y a « quelque chose » qui explique cette différence, qu’elle n’est pas le fruit du hasard. Avec lui, le LOSC est systématiquement mieux classé lors des phases aller que lors des phases retour. Le fait que cette même différence se constate également l’année suivant son départ indique que cette différence n’est pas le seul produit de Arribas lui-même mais de l’équipe qu’il a contribué à construire et qui demeure assez proche l’année suivant son départ. Entre 1979 et 1983, le LOSC oscille toujours entre la 9ème et la 11ème place lors des matches aller, et finissent toujours 17ème ou 18ème sur les matches retour : une très forte régularité donc.
Pourquoi donc ? Tu seras prié de prendre mes assertions avec prudence, car elles visent plus à indiquer la démarche interprétative qu’il faut avoir, plutôt qu’à affirmer que mon interprétation est juste : en l’état, je dispose de trop peu d’infos pour affirmer avoir la juste interprétation. Bref, quand on a cette relation, il faut réfléchir aux spécificités de cette équipe qui pourraient logiquement expliquer la tendance. Le LOSC de José Arribas développait une conception du football valorisant le « beau jeu » et assumait alors explicitement en faire une priorité sur les « résultats ». Une telle conception philosophique incite peu au calcul, et il n’apparaît donc pas improbable qu’elle pénalise d’autant plus au niveau des résultats que l’on avance dans le championnat quand chaque point apparaît de plus en plus potentiellement décisif. Que cette interprétation soit exacte ou non, elle apparaît tout au moins plausible.
Georges Heylens, arrivé en 1984, présente un profil différent. Lorsqu’il signe au LOSC, son engagement est motivé par les belles performances qu’il a réussi à obtenir avec un club aux moyens limités, Seraing. On remarque notamment que la politique de recrutement du LOSC se caractérise alors par une recherche d’ambition. Cette philosophie incite davantage – relativement à Arribas – sur le classement final et est alors cohérente avec des systèmes favorisant les montées en puissance progressives.
Deuxième élément d’explication : quand Georges Heylens prend le LOSC, c’est une équipe très jeune. Parmi les 16 joueurs qui jouent le plus en 1984-1985, on trouve ainsi Éric Péan (21 ans), Éric Prissette (21 ans), Dominique Thomas (22 ans), Thierry Froger (22 ans), Pascal Plancque (20 ans), Philippe Périlleux (20 ans), Rudi Garcia (20 ans), Pascal Guion (20 ans), Jean-Pierre Meudic (20 ans), Claude Robin (23 ans) et Stéphane Planque (23 ans); seuls Nourredine Kourichi (30 ans), Boro Primorac (29 ans), Dusan Savic (29 ans), Nanard Bureau (25 ans) et Jean-Pierre Mottet (25 ans) apportant un peu d’expérience.
Le dernier cas sur lequel je voudrais m’attarder est celui de Claude Puel. Avec lui, les classements moyens lors des matches aller et retour sont très proches. Pourtant, cette similitude de classement cache de profonde différences d’une année sur l’autre et celles-ci nous semblent tout à fait révélatrices de ce qu’a été le « LOSC de Puel ». Quand il arrive en 2002, il assume de s’inscrire dans un projet ambitieux impliquant une reconstruction en profondeur. Autrement dit, on va être très balèzes, mais au départ, ça risque d’être chaud. Les classements aller et retour du LOSC de l’époque traduit ceci : 13ème de la phase aller 2002-2003, 18ème de la phase retour, puis 14ème de la phase aller 2003-2004. Les débuts sont difficiles : la seconde partie de cette saison traduit une nette progression : 7ème sur cette demi-saison. S’ensuit une forte stabilité du LOSC par demi-saison : 2ème de la phase aller en 2004-2005, puis 4ème sur la phase retour ; 8ème de la phase aller 2005-2006, puis 5ème de la phase retour et 5ème également de la phase aller 2006-2007. On assiste alors à une « fin de cycle » : 18ème lors de la phase retour, 14ème de la phase aller de la sixième saison de Puel. La 5ème place de la phase retour laisse entendre que le déclin de l’année précédente n’a pas servi à rien et que la reconstruction n’a pas attendu l’intronisation de Rudi Garcia.
Les variations aller-retour avec Claude Puel semblent alors moins s’expliquer par des cycles réguliers sur une année donnée -comme avec Arribas et Heylens – que par des cycles de longs termes, impliquant de partir de loin, une montée en puissance sur le relativement long terme, jusqu’à la fin de la dynamique, ici entamée lors de la cinquième année de Claude Puel.
Plusieurs LOSC. Il est donc illusoire de pouvoir prévoir ce que va être la seconde partie de saison du LOSC à partir de son passé : ce qui a été avec Puel, Heylens et Arribas n’a plus rien à voir avec ce qu’est le LOSC aujourd’hui et ne nous aide donc en rien pour savoir ce qu’il en sera demain.
Posté le 21 décembre 2015 - par dbclosc
Le prix du club de l’année France Football sert-il à quelque chose ?
Depuis 1969, le magazine France Football désigne chaque année le « club de l’année », le Paris SG venant tout juste de recevoir le titre pour l’année 2015. En 47 années, le club lauréat a été le champion de France de l’année passée à 36 reprises. Sur les 11 lauréats n’ayant pas remporté le titre de champion, 5 étaient leaders du championnat à la mi-saison, c’est-à-dire à peu près au moment de l’élection du club de l’année.
Les six autres sont les suivantes : Nantes en 1979, 2ème de la saison 1978-1979, vainqueur de la Coupe, 2ème à la mi-saison 1979-1980, et alors encore en course en C2 ; PSG en 1982, seulement 5ème en 1981-1982, mais vainqueur de la Coupe ; PSG en 1983, 3ème en 1982-1983 et vainqueur de la Coupe, quart-de-finaliste de la C2 et 2ème à la mi-saison 83-84 ; Bordeaux en 1986, 3ème en 1985-86, vainqueur de la Coupe, 2ème à la mi-saison suivante et encore en lice en Coupe de l’UEFA au moment de l’élection ; Sedan en 2000, 7ème en 1999-2000 et 2ème à la mi-saison suivante ; et – le plus beau et mérité selon nos critères objectivement objectifs – Lille en 2001, 3ème en 2000-2001 et à la même place à la mi-saison 2001-2002.
Sérieux ? C’est ça votre équipe de l’année 2001 ???
Plusieurs enseignements découlent de ces quelques informations :
1) Le « club de l’année » est dans plus de trois quarts des cas le champion de l’année concernée ; c’est toujours le cas depuis 14 ans
2) Le « club de l’année » qui n’a pas été champion est le leader du championnat en cours dans près de la moitié des cas
3) Le « club de l’année » qui n’est ni champion de l’année concernée, ni leader du championnat en cours est très généralement le vainqueur de la Coupe et a souvent réalisé un beau parcours européen.
On peut donc dire que le lauréat du prix est le club champion de l’année en titre ou leader du championnat au moment de l’élection dans 87 % des cas ; cette catégorie de lauréat prend d’ailleurs une importance variable dans le temps :
|
% champion de l’année ou leader à mi-saison |
% autres |
1969-1986 |
72 |
28 |
1987-2001 |
87 |
13 |
2002-2015 |
100 |
0 |
En résumé, ce prix est très généralement décerné aux clubs qui ont obtenu le meilleur classement en championnat de l’année et cet état de fait est d’autant plus vrai aujourd’hui que par le passé. On peut certes trouver une certaine logique là-dedans, mais on peut également s’interroger sur l’intérêt de procéder à une telle élection si le vainqueur est presque nécessairement le champion de l’année écoulée comme c’est le cas depuis quatorze ans de suite. Pour ainsi dire, puisque je sais qui est le « club de l’année » à la moitié de l’année – puisque c’est le champion qui remporte généralement ce prix – et que je sais qui va être champion en – puisque le PSG semble irrattrapable – alors, je peux vous dire avec peu de chances de me tromper que le PSG sera le « club de l’année » pour la quatrième fois de suite dans un an.
Certes, il me semble difficile de défendre que celui qui doit être « le club de l’année » en France ait pu ne pas briller dans au moins l’une des compétitions nationales. En revanche, de là à dire que celui qui a « brillé » le plus est nécessairement celui qui a eu les meilleurs résultats, il y a un pas.
Le LOSC lauréat en 2001 est – ça tombe bien – un vainqueur atypique sur ce point : « seulement » ème en 2000-2001, également 3ème à la mi-saison 2001-2002, Lille a alors été récompensée pour un parcours particulièrement inattendu pour un club qui vient de remonter en première division un an et demi plus tôt. D’autres critères pourraient également entrer en ligne de compte, mais une telle démarche nous apparaît beaucoup plus cohérente.
Cette année, Caen nous aurait paru comme un vainqueur beaucoup plu cohérent : 7ème de la seconde partie de saison 2014-2015, 4ème à la mi-saison, et ce malgré leurs maigres moyens, les récompenser aurait relevé d’une logique plus intéressante. Mais Caen reste Caen, et demeure loin du « top » français : peu importe que leur parcours soit à bien des égards plus remarquable que celui de Paris, il serait apparu illogique qu’ils soient récompensés d’un tel titre. Dommage, parce que le prix de club de l’année est alors condamné à n’être qu’un doublon du classement de L1.
Posté le 17 décembre 2015 - par dbclosc
D.Boone prochain sélectionneur du Cameroun ?
Le Cameroun cherche un nouveau sélectionneur et le fait savoir : http://fecafoot-officiel.com/?p=5139. Les candidatures de qualité sont rares dans le football moderne, donc forcément, quand l’une sort du lot, Drogue, Bière & Complot contre le LOSC s’engage. Ça tombe bien, Damien Boone, l’ancien talentueux joueur polyvalent de Gondecourt est officiellement candidat.
Dessin de Damien Boone réalisé sur paint
Bien sûr, son attachement au LOSC n’est pas pour plaire à tout le monde, mais nul doute qu’avec le poids de DB&C LOSC dans la balance, les instances ne pourront qu’admettre qui est le meilleur pour le poste. Voici donc sa lettre de candidature, dont la qualité rédactistique n’a d’égale que ses compétences tactiques dont il nous fait découvrir un échantillon. Ca n’est pas qu’une lettre de candidature que tu vas lire, mais un vrai document d’Histoire.
Damien BOONE
X, rue XXXXXX
XXXXXXXXXX
59XXX XXXXX
Monsieur le Président de la FECAFOOT
à Lille, le 15 décembre 2015
Objet : candidature au poste d’entraîneur-sélectionneur de la sélection nationale « A » du Cameroun
Monsieur le Président de la FECAFOOT,
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez sûrement
Puisque c’est la mi-temps
Je viens de voir
Une offre dont je suis preneur
Pour être sélectionneur
Avant mardi soir
Monsieur le Président
J’ai adoré votre offre
J’amène dans mon coffre
Un plan de jeu évident
C’est pour vous informer
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je vais candidater
En d’autres termes, plus administratifs, c’est avec un grand intérêt que j’ai pris connaissance de l’offre de votre fédération (http://fecafoot-officiel.com/?p=5139), et je m’en vais décrire ci-après les éléments qui m’autorisent à y répondre. Avant d’entrer dans les détails de ma candidature, je tiens tout d’abord à saluer l’initiative de votre fédération, à savoir relayer votre offre sur les réseaux sociaux, sans quoi je ne serais jamais tombé dessus. C’est là le signe évident d’une fédération moderne, qui sait se servir des outils technologiques du présent pour préparer l’avenir, et c’est fort de ce constat exprimé en des termes pas du tout démagogiques que je me présente à vous.
Je me permets désormais de m’attarder sur chacune des conditions qu’il faut satisfaire pour candidater.
« Être de nationalité camerounaise ou étrangère ».
Ce point précis me pose question et j’ose espérer que vous comprendrez mon point de vue sans toutefois éliminer ma candidature : je suis français ; autrement dit, je ne suis ni de « nationalité camerounaise » ni « étrangère », puisque l’on m’a toujours dit que les étrangers étaient ceux qui n’étaient pas français. Dès lors, je crains de ne pas très bien saisir les exigences requises, sauf à penser que vous privilégiez les candidatures apatrides, mais je me permets de vous signaler que, auquel cas, vous réduisez fortement les chances d’être sollicités, la plupart des gens ayant une nationalité.
« Être de bonne moralité ».
Je pense pouvoir avancer sans crainte que je suis de bonne moralité, mes amis peuvent en témoigner. À titre d’exemple, j’ai ressorti mon bulletin du troisième trimestre de Troisième, dans lequel la professeure de mathématiques écrit : « très bon travail écrit. Élève sérieux et appliqué ». Si cela n’est pas de la « bonne moralité », je ne sais pas ce que c’est. Mes diplôme comportent en outre toujours des mentions (de « assez bien » à « très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité »), reflets de ma « bonne moralité ».
« Être physiquement apte et en bonne santé »
Ça va bien. Il y a toujours ce traitement de désensibilisation aux acariens, mais qui avance. En toute honnêteté, je ne suis plus gêné. J’ai pris rendez-vous chez un ophtalmologiste pour début janvier : le délai n’a été que de deux mois, quand on connaît le temps que ça prend parfois, j’ai été agréablement surpris. Je poursuis par ailleurs mon football hebdomadaire : nous avons cette année trouvé un créneau de 17h à 19h le vendredi, et je vous garantis que je ne me ménage pas !
« Avoir une forte personnalité ».
Il ne fait guère de doute que j’ai une forte personnalité, mes amis peuvent en témoigner. Lorsque je surveille les examens de mes étudiants, il arrive que j’en surprenne un en train de tricher. Je lui fais alors de gros yeux, parfois agrémentés d’un « HEPEPEP ! », qui met fin immédiatement à la triche. Cet exemple illustre le fait que je serai particulièrement attentif aux écarts de comportement, car la performance sportive vient d’une attitude exemplaire en amont.
« Avoir une crédibilité et jouir d’une reconnaissance nationale et internationale ».
Il ne fait aucun doute que j’ai une crédibilité et que je jouis d’une reconnaissance nationale et internationale. J’ai par exemple été invité à l’université du Québec à Montréal en 2011 pour y présenter ma thèse. J’ai aussi fait quelques communications à Bruxelles, à Lausanne, et des voyages touristiques en Irlande, en Turquie, en Italie, au Chili, en Écosse, aux Pays-Bas, à Monaco, au Portugal, et ça s’est toujours bien passé. Sur le plan national, il vous suffira de taper mon nom dans votre moteur de recherche favori pour constater ma réputation. Je signale très modestement que j’ai déjà candidaté il y a quelques années auprès de la Fédération belge qui, je cite, a « bien reçu [ma] lettre concernant [ma] candidature au poste d’entraîneur de l’équipe nationale (…) nous tenons à vous remercier », auprès du club de Lyon, auprès de l’équipe de France de rugby mais, dans ces deux derniers cas, je n’ai pas reçu de réponse et n’ai donc pas été retenu, en dépit de mon solide dossier. Cependant, je ne doute pas d’avoir retenu « toute l’attention » des recruteurs.
« Avoir une expérience professionnelle dans les clubs d’élites, dans les clubs professionnels ou dans les sélections nationales »
Un bon entraîneur est souvent un ancien joueur. En tant que joueur, j’ai remporté quelques trophées majeurs, tandis que mon expérience d’entraîneur ne m’a jusqu’alors apporté que des titres virtuels.
Mon expérience en tant que joueur se résume à quelques années de pratique au sein du Club Sportif de Gondecourt (CSG) à la fin des années 1990. D’abord milieu droit à mes débuts en poussins, je fus reconvertis en arrière central en pupilles en raison de ma grande taille, grâce à laquelle ma vision et ma compréhension du jeu furent favorisées, éléments non négligeables pour un poste d’entraîneur. Durant ces nombreuses années de pratique footballistique, j’ai pu côtoyer de nombreux joueurs, dont un – tenez-vous bien – a ensuite joué à l’ES Wasquehal, mais aussi de nombreux entraîneurs m’ayant transmis différentes philosophies du jeu (du « passe à ton coéquipier » au « quand tu centres, essaie de lever la balle », sans oublier les fameux « ton pénalty, jamais en retrait » et « si l’arbitre a sifflé, c’est qu’il y a eu quelque chose »), soit quelques bases élémentaires que j’appellerais les « fondamentaux » de mon bagage de technicien et que je compte importer chez vous. Les Lions indomptables devant effectuer bientôt de longs voyages en vue des qualifications à venir, j’ai justement moi-même déjà effectué de longs déplacements me permettant d’appréhender cette épreuve avec davantage de confiance : il fallait en effet parfois aller jouer jusqu’à Steenvoorde, et figurez-vous que nous avons même joué à Cucq.
En tant qu’entraîneur, le développement des jeux vidéos « Fifa » m’a permis de connaître amplement l’équipe nationale. En effet, lorsque j’y joue, il n’est pas rare que je prenne les Lions indomptables, et pas seulement parce que j’aime bien les animaux. Ce jeu étant une fidèle copie de la réalité, je peux bien me rendre compte des caractéristiques techniques et physiques de chaque joueur. Mieux encore : je modifie les anciennes versions de Fifa et les actualise en prenant en compte lesdites caractéristiques. Ainsi, quand je reprends mon « fifa 98 », exit les Mboma, Song et autres Njanka. Place aux Nkoulou, Mbia et Aboubakar, en mettant en avant pour chacun leurs qualités. Par exemple, Moukandjo, redoutable buteur, bénéficie d’une force de créativité de 99 sur 99, ainsi que d’une précision de tir de 99 sur 99. Ceci vous indique dès lors ma connaissance des valeurs de chaque homme, me permettant de les positionner au meilleur endroit sur le terrain. Récemment, lors d’un match avec le Cameroun, Moukandjo n’étant pas attaqué à 40 mètres du but, je décidai d’appuyer sur la touche « D » de mon clavier, et le tir qui en découla termina sa course en pleine lucarne du portier adverse, impuissant. À l’inverse, un joueur moins en vue comme Clinton N’Jié est déclaré « ailier droit », mais il n’est pas impossible de le retrouver « arrière gauche » en raison d’un piètre qualité de « repositionnement » de 22 sur 99. Vous pouvez donc aisément constater que la fiction peut joindre la réalité, et par là-même me former au poste que je convoite.
« Avoir une bonne connaissance du Football Africain »
Je m’inscris en faux contre cette vision culturaliste du football. Le football est universel, vous le savez bien, et je ne vois pas ce qui justifie une spécificité du « football africain », si ce n’est que c’est ce football dans lequel réussit Hervé Renard. D’ailleurs, si je puis me permettre, on voit bien avec ce dernier cas que la « connaissance du football africain » ne garantit pas une réussite ailleurs, ce qui prouve bien qu’il faut connaître « le football ».
Je tiens tout de même à signaler qu’en tant que spectateur régulier des stades lillois, le premier match auquel j’ai assisté est un Lille/Saint-Etienne en 1993 et le gardien stéphanois n’était autre que Joseph-Antoine Bell, et il y avait parmi les lillois Jean-Jacques Étamé, lui aussi camerounais, comme quoi tout se recoupe. Par la suite, j’ai vu évoluer sous les couleurs lilloises les camerounais Jean Makoun, Benoît Angbwa, Aurélien Chedjou. Plus généralement, à l’échelle continentale, je me rappelle que Jean Fernandez faisait venir des joueurs africains comme Aliou Cissé. Nous avons eu plus tard Roger Hitoto, Abdelilah Fahmi, Salaheddine Bassir, et même un vainqueur de la ligue des champions africaine comme entraîneur : Vahid Halilhodzic. J’ai également vu jouer, comme adversaires, des célébrités telles que Japhet N’Doram ou Didier Drogba. Je me rappelle aussi des souvenirs de coupe du monde, en 1990 et en 1994 (j’avais enregistré le Cameroun/Suède) où l’ami Roger Milla l’a mis là.
« Être Entraîneur de Football de haut niveau titulaire des diplômes fédéraux ou étrangers obtenus à la suite des formations continues (Licence A, Licence A CAF, Licence A UEFA, Licence Professionnelle ou tous autres diplômes reconnus équivalents) »
Outre ma licence de droit acquise en 2005, j’ai obtenu il y a 12 ans déjà mon DCPDC (diplôme de commentateur professionnel depuis son canapé), mention très honorable, que j’ai perfectionné par l’acquisition en 2013 d’une CCJT (certification de conseils aux joueurs via la télévision), spécialisation « Centre ! Mais centre ! Raaa, trop tard ! »), longuement travaillée en fréquentant les travées des stades lillois.
Spectateur régulier du stade Grimonprez-Jooris puis du Stadium nord durant quelques années, j’ai pu expérimenter mes compétences à de nombreuses reprises, en anticipant par exemple un changement décisif qu’il a fallu effectuer. Autre illustration, ce cri mémorable poussé à l’encontre de Jean Makoun un soir de match : « donne à droite à Angbwa ! » hurlai-je. Aussitôt dit, aussitôt fait, Makoun donnant à Angbwa qui centra immédiatement sur la tête de Dagui Bakari, seul aux six mètres, qui envoya le ballon directement en touche. Certes, sur ce cas précis, l’action ne fut pas conclue par un but, mais c’est davantage l’idée que la conclusion qui a toujours guidé mon coaching. En faisant fi de la piètre qualité de certains joueurs, mes conseils pouvaient aboutir à une réalisation sublime. La jeune et talentueuse génération camerounaise montante me permettrait justement d’éviter ce genre de désagrément.
De plus, mon expérience d’entraîneur est également complétée par une pratique régulière du baby-foot. Dans le cadre de ce jeu, comment nier que chaque joueur tient un véritable rôle d’entraîneur ? Passage d’une ligne à l’autre, mouvement des joueurs, déstabilisation de l’adversaire… Sans oublier une certaine propension au suspense dans les matches serrés, familiarisant ainsi aux rencontres à forte pression.
« Avoir un bon palmarès (trophées ou titres nationaux et internationaux remportés comme joueur ou entraîneur de club ou entraîneur national) »
L’apogée de ma courte carrière de joueur fut sans aucun doute la victoire lors du célèbre tournoi annuel de Gondecourt en 2000, en catégorie « moins de 15 ans ». Ce jour là, devant un stade municipal comble (environ 54 personnes), nous écrasâmes notre voisin Bauvin par 4 buts à 1. Notre équipe put alors soulever la coupe tant convoitée sous les vivas de la foule et de la sono hurlant « allez le stade, allez ». Dans un joyeux esprit collectif, nous dédiâmes cette victoire à notre jeune entraîneur, que nous avions de façon fort opportune et originale surnommé « coach », pour l’esprit de camaraderie qu’il avait su instaurer au sein du groupe. Nous fûmes récompensés par une sortie au Quick et un bowling, pour ne pas oublier qu’une équipe, c’est aussi hors des terrains.
Sur le plan virtuel, j’ai plusieurs fois gagné la ligue des champions avec des clubs de premier plan (Barcelone, Paris SG, Lille), et fait des parcours honorables en coupe d’Europe avec des équipes moins huppés mais au devenir intéressant (Boulogne-sur-mer, Mouscron, Montcuq).
« Être disposé à résider en permanence au Cameroun »
Figurez-vous, Monsieur le Président, que je disais récemment à un ami que le Cameroun était typiquement le genre de contrée dont j’ai un a priori positif. Il y a des régions, comme ça, où on n’aurait vraiment pas envie d’aller, alors que le Cameroun, ben non ça va. De plus, un pays dont la devise est « Paix, travail, patrie » ne peut que m’attirer car ce n’est pas sans rappeler deux des trois principes fondamentaux qui guident mon existence.
« Avoir une bonne connaissance de l’outil informatique (logiciels : Word, PowerPoint, Excel…). »
Pas de problème sur ce point ma thèse et les enseignements que j’ai donnés ont nécessité l’emploi de ces divers outils.
« Avoir une parfaite connaissance de la langue Française et/ou Anglaise ».
Je vais ressortir ici mon bulletin de Troisième, troisième trimestre, dans lequel la professeure de français, pourtant sévère, écrit : « travail très satisfaisant. Élève réfléchi ». En outre, la présente lettre vous illustre mon goût pour la bonne blague habilement maniée.
« Avoir un bon carnet d’adresses dans le milieu professionnel »
Mon carnet d’adresses est très bon : il est de marque Oxford.
Enfin, vous demandez aux candidats un « projet de programme de travail couvrant la période 2016-2018 ». La région dans laquelle j’habite ayant élu un individu dont le mot d’ordre était « au travail ! », ça tombe bien. Voici ci-dessous 2 graphiques qui pointent un problème récurrent dans l’équipe du Cameroun : c’est tout d’abord le fait que notre attaquant est pris dans l’Eto’o.
Illustration 1 : Attaquant pris dans l’Eto’o.
Notre arrière droit – je n’ai pas spécialement envie de m’attarder sur sa représentation en Schtroumpf – envoie un long coup de botte vers la surface adverse. L’adversaire, parfaitement organisé avec 4 arrières et 2 milieux défensifs, encercle notre attaquant, représenté par une étoile rouge : il est pris dans l’Eto’o. Il faudra donc travailler la mobilité des attaquants et la présence dans la surface, car là, vous voyez bien qu’on a inexplicablement perdu les autres joueurs.
Illustration 2 : illustration parlante.
J’ai en ma possession un ensemble de schémas parlants. En voici un, illustrant le travail à réaliser au milieu de terrain. J’ai disposé un phylactère, « c’est pas sorcier », comme on dit chez vous. Comme me le souffle mon frère, je ne suis pas peu fier d’avoir mis le Douala.
Voilà quelques-uns des axes sur lesquels je concentrerai mes efforts dans les années à venir.
J’espère sincèrement que vous traiterez ma candidature avec le plus grand intérêt et en toute impartialité. Je reste bien entendu à votre entière disposition si vous souhaitez me rencontrer ou obtenir de plus amples informations sur mon projet. Vous trouverez mon CV synthétique, qui n’a rien à voir avec cette lettre et son domaine, en pièce jointe, puisque c’est demandé.
Dans l’attente d’une réponse de votre part, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments sportifs les meilleurs.
Damien BOONE
Posté le 17 décembre 2015 - par dbclosc
Le classement LOSC à domicile-autres à l’extérieur (1980-1990)
Il y a des choses qui dérangent. Faites remarquer – fort justement – que l’on n’a jamais mis en place de classement selon lequel on compterait uniquement les matches à domicile pour le LOSC et uniquement ceux à l’extérieur pour ses adversaires et que cela désavantage Lille, on vous répondra immanquablement que c’est « bien normal », car ça serait « injuste pour les adversaires du LOSC ». Membres du complot et populace manipulée s’unissent dans un tel discours. « Injuste » ? Pourtant, avec une telle règle, les Lillois et ses concurrents ont strictement le même nombre de matches au compteur, c’est donc aller un peu vite que de parler d’injustice à ce propos.
Et puis, insistons sur ce point, qu’est-ce qui dérange tant ces bonnes âmes dans ce discours ? N’est pas vrai après tout ? Jamais au cours des centaines de fois où j’ai voulu aborder la question on ne m’a laisser développer cette argumentation. Et bien, aujourd’hui, je te l’expose.
Pauvre innocente victime de complot spolié de quatre titres de champion
Tu sais, « officiellement », le LOSC c’est aucune qualification européenne dans les années 1980, presque toujours le ventre mou, et donc, bien sûr jamais de titre. Comme tu le sais, ceci est largement dû au complot, et donc notamment au fait que les règlements sont faits sur mesure pour désavantager le LOSC. Avec un comptage des matches à domicile pour le LOSC et uniquement de ceux à l’extérieur pour ses adversaires – formule certes originale mais qui ne me semble poser aucun problème – les Lillois auraient été 8 fois champions et à chaque fois sur le podium.
Le pire résultat en la matière aurait eu lieu en 1980-1981, Lille terminant troisième derrière St-Etienne et Nantes.
Saison 1980-81
|
Points |
Matches |
St-Etienne |
26 |
19 |
Nantes |
23 |
19 |
LOSC |
21 |
19 |
Bordeaux |
19 |
19 |
Le LOSC aurait ensuite enchaîné trois titres de suite, d’abord un point devant son dauphin monégasque – cette expression ne veut pas dire que Lille avait un dauphin qui s’appelait « monégasque » mais bien que le second était Monaco – puis très largement devant ses poursuivants l’année suivante :
1981-1982
|
Points |
Matchs |
LOSC |
24 |
19 |
Monaco |
23 |
19 |
St-Etienne |
21 |
19 |
1982-1983
|
Points |
Matchs |
LOSC |
29 |
19 |
Nantes |
24 |
19 |
Nancy |
17 |
19 |
Champion avec plus de deux-tiers de points en plus que le troisième, avoue que ça claque, surtout avec la victoire à deux points. Avec le classement « officiel », Lille ne finissait pourtant que 13ème en 1983.
Le LOSC aurait conservé son titre l’année suivante, mais de justesse : avec un goal-average de +13 contre +10 à Monaco, Monaco prouve son statut de trouble-fête qu’on lui avait déjà connu deux ans plus tôt :
1983-1984
|
Points |
Matchs |
LOSC |
26 |
19 |
Monaco |
26 |
19 |
Bordeaux |
22 |
19 |
La saison suivante, les lillois seront dépassés par Nantes, comme en 80-81. Mais cette fois, seule cette équipe y parviendra, Lille finissant 2ème, bien au-dessus de sa 15ème place « officielle ».
1984-1985
|
Points |
Matchs |
Nantes |
26 |
19 |
LOSC |
25 |
19 |
Bordeaux |
22 |
19 |
A partir de là, il faudra attendre la saison 1991-1992 pour que le LOSC n’abandonne le titre, alors que « officiellement » ils ont fini : 10è en 1986, 14ème en 1987, 11ème en 1988, 8ème en 1989, 17ème en 1990, puis 6ème en 1991.
La saison 1989-1990 est tout un paradoxe : 17ème selon le classement officiel, le LOSC remporte le championnat avec une avance record avec la formule que nous proposons, preuve encore de l’iniquité du règlement à notre égard.
1989-1990
|
Points |
Matchs |
LOSC |
29 |
19 |
Marseille |
20 |
19 |
Monaco |
17 |
19 |
Huit titres de champions spoliés en une décennie. Et vous pensez vraiment encore que je suis parano ? Cela aurait été un plus poussif ensuite, Lille ne remportant que le championnat 94-95 entre 1991 et 1997, finissant même 6ème en 1996-97 ! Indéniablement, cette formule semble pourtant beaucoup plus juste pour Lille au regard de nos critères de justice.
Ah, pendant que j’y suis, je te remets le sondage sur la Coupe d’Europe de tes rêves que je me chargerai d’organiser. Vote, fais-toi plaisir.

Posté le 16 décembre 2015 - par dbclosc
Ces petits clubs du Nord (1960-2010) : Noeux, Aulnoye, Auchel et compagnie
Avec le Nord, tu pleures trois fois. D’abord quand t’arrives, après quand tu te rends compte que t’es devenu supporter de Auchel, Aulnoye ou Noeux-les-Mines et une troisième fois quand tu dois partir, parce que quand même, elles étaient sacrément sympas ces petites équipes.
Aujourd’hui, je vais te parler des équipes du Nord-Pas-de-Calais, pas de Lille, Lens et Valenciennes, les trois « gros », mais des autres justement, ces nombreux clubs qui cumulent à elles toutes une saison en D1 depuis 1960, réparties entre Boulogne et c’est tout, ainsi que 90 saisons en D2.
La hiérarchie des clubs nordistes, ça a toujours été Les trois gros aux trois premières places, sauf « anomalie » très épisodique. En fait, si l’on découpe la période 1960-210 en dix tranches égales de 5 ans (1960-1965, 1965-1970, etc.), seul Wasquehal a réussi à accrocher le podium sur cinq années. Longtemps anonymes, les Wasquehaliens ont progressé dans la hiérarchie nationale et régionale au point d’approcher le top 10 régional vers la fin des années 1980. A l’époque, ils n’y sont toujours pas, mais leur progression sera particulièrement rapide. Encore 8è club nordiste au début des années 1990, derrière Le Touquet et Roubaix pour te parler de ceux qui te paraitraient les plus exotiques aujourd’hui, mais aussi devant Boulogne-sur-Mer, Wasquehal devient la troisième équipe nordiste dans la seconde partie de la décennie, rivalisant (presque) avec le LOSC en L2. En 2001, Wasquehal se classe 12ème de L2, le meilleur classement de son histoire avant de rentrer dans le rang : descente en 2003, aujourd’hui en CFA, Wasquehal se satisfait de se situer aujourd’hui derrières les cinq meilleurs nordistes, aux côtés de Calais, d’Arras et de Croix.
Mais on peut remonter très loin aussi. Aulnoye tu savais qu’ils ont frisé la D2 dans les années 1960. En 1962, ils terminent 3ème de CFA (la troisième division à l’époque), 2ème en 1964 et en 1965, encore 3ème en 1968. Aulnoye connaîtra bientôt un déclin inexorable, mais, au cours des années 1960, c’est la sixième équipe régionale derrière des noms beaucoup plus réputés : les classiques en fait, Lille, Lens, VA, Dunkerque et Boulogne. Toi qui habite Aulnoye, tu dois être ravi de découvrir ce glorieux passé ignoré du club de ta ville.
Noeux-Les-Mines 1972-73
En parlant de gloire ignorée, je ne peux évidemment pas manquer de te parler de Noeux-les-Mines. Longtemps obscur petit club régional, encore loin des radars dans les 1960’s, Noeux apparaît en troisième division au début des années 1970. 6ème en 1973, 4ème en 1975, Noeux s’offre son premier petit exploit avec la première place de 1976 et découvre la D2. D’abord 9ème, ils descendent la saison suivante. Mais, en 1978, Noeux a changé de statut et fait désormais figure de favori de la D3. Ils ne passeront d’ailleurs qu’une saison à cet échelon avant de retrouver la D2, puis de rêver à la D1 : barragistes malheureux en 1981 puis en 1982, le Noeux entraîné par Gérard Houiller (logique pour un club du bassin minier) y aura cru. Franchement Noeux-les-Mines en D1, ça aurait eu de la gueule, non ? Incontestable quatrième club régional de la première partie des années 1980, Noeux ne résistera pas au désistement de son principal sponsor. Aujourd’hui, ils sont loin les Noeuxois, mais c’était quand-même une sacrément belle aventure.
Et puis il y’a Calais aussi. Calais, forcément, ça doit de parler plus. Calais, c’est l’histoire de beaux exploits en Coupe, mais c’est surtout une belle régularité dans la hiérarchie régionale depuis 40 ans malgré une seule et unique saison en D2, en 1981-1982. Emergeant dans les années 1970, le club se stabilise presque invariablement aux alentours de la 6ème position dans la hiérarchie nationale depuis, tantôt un peu plus haut, tantôt à peine plus bas.
Il y a aussi eu l’épisodique Le Touquet : très loin jusqu’au début des années 1990, Le Touquet accrochera la première place de D3 en 1988 et donc la montée en D2. Une saison plus tard, ils retrouvent le troisième échelon national. Dès la fin des années 1990, les touquettois régressent et sont désormais très loin de la 5ème place dans la hiérarchie régionale qu’ils occupaient à la fin des années 1980.
Et puis il y’en a eu d’autres, comme Cambrai, qui passent cinq saisons de suite en D2 entre 1970 et 1975. Et puis Hazebrouck, quatre ans au même niveau entre 1973 et 1977, dont une étonnante 7ème place de son groupe en 1976. Il y a eu bien sûr Boulogne, le « phénix » : indiscutable équipe du top 5 régional entre 1960 et 1980, Boulogne décline, sort du top 10, puis retrouve son lustre à partir de la seconde partie des années 1990 jusqu’à atteindre la première division en 2009-2010. Et Dunkerque, doyen national de D2, passant 30 ans (1966-1996) à ce niveau, jamais trop haut (ils se sont quand-même fait peu en 1979, terminant 3ème, ouf on a échappé de peu à la D1), jamais trop bas jusqu’à sa descente de 1996.
Et puis Auchel aussi : pas mal classés en CFA au début des années 1960, mais qui descend en 1963 pour ne jamais revenir. Mais c’est quand-même pas mal.
Posté le 12 décembre 2015 - par dbclosc
Mon cher Hervé Renard …
Cher Hervé,
Récemment, dans l’émission J+1, tu as déclaré « Vous savez, moi qui ai voyagé un petit peu – ça va choquer les gens, mais c’est important de le dire – si tu passes dans la rue avec une Bentley, il y a certains pays où on va dire, « je veux tout faire pour obtenir cette voiture. J’ai cette ambition ». En France, on va dire, « regarde-moi ce connard, comment il a fait pour se payer cette voiture-là ? Il se la pète ». C’est ça le problème de la France. Je ne peux pas l’expliquer, parce que la France est un pays fabuleux, en terme d’histoire, de géographie, de monuments historiques, mais les Français… c’est dommage qu’il y en ait beaucoup en France.»
Je t’avoue, ça ne m’a pas beaucoup plu comme déclaration. Qu’on soit clair, la légère animosité que je nourris à ton encontre ne doit rien à ton échec avec mon club de cœur. Certes, le LOSC avec toi comme entraîneur, je pense que c’est le plus chiant qu’on n’ait jamais eu. Mais pour être tout à fait sincère, je ne suis même pas sûr que tu aies vraiment une responsabilité majeure là-dedans.
Hervé Renard, chenapa
Par contre, tes propos ben, en fait, si t’avais pu les garder pour tes potes, ça aurait pas été plus mal. Comprends-moi, Hervé, ta petite phrase, elle est un peu agaçante. A t’entendre, avoir une Bentley ça « devrait » être le but de chacun. Ça me fait un peu penser à Jacques Séguéla qui disait que si à cinquante ans on a pas de Rolex, c’est qu’on a raté sa vie. Ben, vois-tu, en fait, une Bentley je sais pas à quoi ça me servirait franchement. J’ai essayé de me torcher le cul avec une fois, et ben franchement, c’est pas pratique. Sinon, à part ça, si j’ai du fric à dépenser, ça me viendrait même pas à l’idée d’acheter une Bentley. Ni une Rolex. Et au regard des critères de Séguéla, à 50 ans, c’est sûr j’aurais raté ma vie.
Et puis quand tu reprends tes généralités à la con sur les Français, tu leur attribues de dire à propos d’un gars en Bentley « qu’il se la pète ». Entre nous c’est vrai, non ? Franchement, une Bentley, à part à se la péter ça sert à quoi ? Tiens, d’ailleurs, tes propos montrent que tu n’as visiblement pas compris un truc. Je vais te l’expliquer, mais concentre-toi bien, c’est le genre de raisonnement dont tu n’as pas l’habitude, donc ça peut piquer : en fait, si je suis ton raisonnement, tout le monde devrait avoir l’ambition d’avoir une Bentley. Tu te rends compte que c’est impossible que tout le monde en ait une, n’est-ce pas ? Et, au-delà des conséquences écologiques que ça aurait, tu te rends compte que si tout le monde en avait une, et ben, précisément, les gens « plein d’ambition » comme toi, ça les intéresserait plus, puisqu’en fait le propre de l’ambitieux c’est d’avoir mieux que ce qu’ont les autres ?
C’est marrant, quand t’es arrivé, je sais pas pourquoi, je me disais « ce mec a l’air humble, ça me va bien pour mon LOSC ». En fait, ça m’a pas l’air bien sûr tout ça. Ouaip, toi aussi tu fais partie de ces footeux qui vivent en vase clos et qui n’ont pas un gramme de sens critique sur ce qu’ils font et sur leur milieu. Donc, pour toi, les petites gens qui n’aiment pas les mecs en Bentley qui « se la pète[nt] », ça doit être des aigris, des gens sans « ambition ». Bah, désolé de manquer de cette superbe ambition, mais, franchement, je te la laisse sans regret.
Bisous.
Posté le 12 décembre 2015 - par dbclosc
La Coupe du Monde du LOSC de Noël : les demi-finales Sénégal-ex-Yougos et Belgique-Danemark
Aujourd’hui, ce sont les demi-finales de la Coupe du Monde du LOSC de Noël, cette Coupe du Monde qui oppose les sélections nationales des joueurs ayant évolué au LOSC. Le Sénégal affronte l’ex-Yougoslavie pour la qualification en finale. Le Sénégal joue en 3-3-3 tandis que les yougos jouent en 4-1-3-2. Consultant pour le match en raison de son expertise sur le football africain, Hervé Renard déclare à propos de la défense à quatre des yougoslaves que « c’est très français comme système de défense » puis critique coach Vahid au principe selon lequel « il n’aurait jamais rien gagné ». Pierre Ménès lui fait savoir qu’ « en fait si, Hervé » avant de lui demander « t’as fait quoi déjà, Hervé, avec le LOSC ? J’me rappelle plus bien ».
Le match débute. Fernando D’Amico est partout sur le terrain, il récupère le ballon dans le camp Sénégalais sert Olarevic, lui reprend le ballon dans les pieds et sert Gueye avant de lui reprendre la balle à la limite de la régulière. Les quinze premières minutes se passent ainsi quand Stanislav Karasi, l’adjoint de coach Vahid, rentre sur le terrain et fait un tacle assassin sur D’Amico lui brisant les deux jambes. L’arbitre se rend alors compte que D’Amico ne devrait pas jouer ce match et remercie Karasi pour sa courageuse intervention. « C’est très français » commente Hervé Renard. « Hein ? Tu disais, Hervé ? » lui répond Pierre Ménès.
Ceci n’est pas un Sénégal-Danemark
Le match reprend. Souaré déborde côté gauche, remet sur Sylvain N’Diaye qui sert Sow dans l’axe lequel ouvre le score. Les Yougos réagissent à ce coup du sort : Olarevic part en jongle sur le coup d’envoi, passe Dieng d’un coup du sombrero, continue de jongler toujours sans laisser tomber le ballon, il centre d’un coup du foulard, Marko Maric met sa tête et égalise.
Marko Basa se blesse tout seul mais reste sur le terrain.
Les Sénégalais repartent tambour battant, reprennent l’avantage par Omar Wade (23è) puis creusent l’écart par Aliou Cissé (34è). Peu avant la mi-temps, Oumar Dieng réduit la marque contre son camp. Interrogé à la mi-temps par Laurent Paganelli qui le chambre « beau but Oumar ! », Dieng, tout sourire, déclare que « c’est un sentiment ambivalent. C’est contre mon camp, mais quel but ! » Hervé Renard considère que « c’est très français ce type de réaction ».Pierre Ménès tourne la tête vers Renard et le regarde avec mépris.
La seconde mi-temps reprend, une combinaison, Olarevic, Savic, Acimovic bénéficie à Becanovic qui égalise (3-3, 57è). Coupe dur pour les Sénégalais, qui se liquéfient. « C’est très français cette manière de lâcher des matches » commente Hervé Renard. Pierre Ménès et parti car il n’en peut plus. Boro Primorac profite d’un moment d’inattention d’Oumar Dieng et donne l’avantage aux siens (66è). Dans les tribunes, le public scande « Renard, démission ! Renard, démission ». Taquin, Pierre Ménès, revenu, complète « pas d’service public ! Pas d’service public ! »
Ça semble devenu compliqué pour les Sénégalais quand, à la surprise générale, Mamadou Kane égalise. Les yougos commencent à avoir les jambes lourdes, il faut dire qu’ils affichent une moyenne d’âge de 51 ans. Tony Sylva, monté sur un corner, profite d’une mésentente entre Maric et Muslin pour donner l’avantage aux siens. Dans les tribunes, le public scande « Renard, démission ! Renard, démission ». Taquin, Pierre Ménès, complète « de CO2 ! De CO2 ».
Le Sénégal devient le premier finaliste de l’histoire d’une Coupe du Monde du LOSC de Noël.
Seconde demi-finale entre le Danemark et la Belgique dont le vainqueur sera l’adversaire affrontera le Sénégal en finale. D’entrée de match, Desmet et Vandenbergh enchaînent les une-deux, jusu’à un tir du second nommé qui ouvre le score.
Les Danois ne renoncent pas. Frandsen sert Friis-Hansen qui passe à Emil Lyng, le centre de ce dernier est repris par Mikkel Beck qui contrôle et marque d’une reprise sous la barre. L’arbitre refuse le but. Les joueurs affirment qu’ « il n’y a aucune main ». M.Derrien répond qu’il n’a jamais dit qu’il y avait une main. Les Danois demandent alors pourquoi il a refusé le but. M.Derrien déclare qu’il n’a pas de justification à donner puis concède qu’il « ne peut pas blairer Beck ».
Ce coup de pouce de M.Derrien décuple les forces des Belges qui se ruent à l’attaque. Après un slalom dans la défense danoise de Hazard, il faut un grand Pingel dans les buts pour éviter le 2-0. A la 36ème minute de jeu, M.Derrien siffle pénalty pour la Belgique pour une faute de Mikkel Beck. Ce dernier proteste, arguant qu’il était « dans le rond central », ce qui lui vaut un carton jaune. Heureusement pour les Danois, Pingel sort un magnifique arrêt sur le pénalty de Hazard. Claude Puel, qui commente le match en compagnie de Christian Jeanpierre, se « demande si Pingel n’a pas fait une erreur stratégique de carrière en jouant avant-centre ». Les Belges continuent de pousser, mais la défense danoise et un grand Pingel sauvent le score jusqu’à la mi-temps.
Début de deuxième mi-temps. Sur une longue patate de Lykke de sa surface, le ballon parvient dans les pieds de Henryk Nielsen, et, faute de défenseur marque, seul devant le but vide. Stupeur dans le camp belge. Puel livre une anecdote sur le fait que quand il était à Lille, il « avait failli faire signer Eric Castel ». Surpris, Christian Jeanpierre lui demande : « Claude, vous savez que c’est un joueur de foot de bédé ? » Vexé par la remarque, Puel répond : « je sais, j’suis pas stupide ! Mais on a bien tort de ne pas davantage regarder les joueurs de bédé, ils sont souvent excellents ».
Les Belges repartent à l’attaque. Sur une action initiée par Kévin Mirallas, Gianni Bruno sert Divock Origi qui croit marquer. Mais c’était sans compter sur un excellent Pingel dans les buts qui sauve encore la baraque. Dix minutes plus tard, Pingel, encouragé par ses performances dans les buts, monte sure action de Mio Nielsen. Celui-ci passe à Frandsen qui lance Pingel. Revenu en défense, Van der Heyden intercepte le cuir, envoie un missile qui atterrit dans les filets danois. Puel en profite pour signaler qu’il est sur le point de faire signer à Nice François Perrin, l’ailier de Trincamp. Surpris, Christian Jeanpierre lui demande : « Claude, vous savez que c’est un joueur de foot de film ? » Vexé par la remarque, Puel répond : « je sais, j’suis pas stupide ! Mais on a bien tort de ne pas davantage regarder les joueurs de film, ils sont souvent excellents. J’ai d’ailleurs aussi des contacts avec Didier ».
Les Danois se ruent à l’attaque. Kim Vilfort déborde, il voit Beck au centre bien placé, mais hésite à lui faire la passe de peur que l’arbitre annule son éventuel but, il sert alors Pingel monté pour l’occasion, celui-ci tire sur le poteau. Hazard part en contre, voit Gianni Bruno seul à deux mètres du but vide, mais préfère passer en retrait à Serge Djamba dont la frappe de 40 mètres fait mouche.
M.Derrien expulse Mikkel Beck, « sans raison particulière » comme il l’affirme lui-même au micro de Laurent Paganelli, puis siffle la fin du match. La finale opposera la Belgique au Sénégal !
Fiches de matches
Belgique-Danemark 3-1
Buts Vandenbergh (1e) Van der Heyden (63è) Djamba (86è) pour la Belgique
H.Nielsen (48è) pour le Danemark
Fiches de matches
Sénégal-ex-Yougoslavie 5-4
Buts Maric (19è) Dieng (44è csc) Becanovic (57è) Primorac (66è) pour l’ex-Yougoslavie
Sow (18è) Wade (23è) Aliou Cissé (34è) Kane (72è) Sylva (89è) pour le Sénégal