Posté le 28 janvier 2016 - par dbclosc
Quand la Coupe de la Ligue « old school » attirait les foules. l’USL Dunkerque 1984
Connais-tu l’ancienne version de la Coupe de la ligue ? Jusqu’au milieu des années 1990, la Coupe de la Ligue n’est pas du tout celle qu’on connaît aujourd’hui et pour laquelle le LOSC s’est magnifiquement qualifié pour la finale. Au début des années 1980, cette compétition est organisée au cours des années où ont lieu des Euros et des Coupes du Monde pour occuper les longues intersaisons. La compétition a alors lieu en 1982, 1984, 1986, puis encore en 1991, 1992 et 1994.
L’organisation du trophée a varié au cours de son existence. Au cours de l’édition 1984, les clubs de D2 s’opposent lors d’une première phase de groupes « régionaux », puis les qualifiés rejoignent les clubs de D1 lors d’une seconde phase de poules « régionales ». S’ensuivent, à partir des huitièmes de finale, des matches à élimination directe.
Cette compétition n’a pas toujours eu bonne presse. Elle intéressait peu le public, dit-on. Pas vraiment faux. Les clubs jouant cette compétition disputaient souvent leurs matches devant des affluences 5 à 6 fois inférieures à celles que l’on rencontrait en D1. En 1984, Dunkerque fait exception à la règle, et le public dunkerquois se prend au jeu de la Coupe de la Ligue, et ce à mesure que l’USLD s’affirme dans la compétition.
Il faut dire que le public dunkerquois était en attente. Après une belle 5ème place en D2 en 1982-1983, l’USLD avait fini à une modeste 14ème place, un point seulement devant le premier relégable (finalement maintenu administrativement). Surtout, allez voir l’USLD, ça promettait rarement de grandes envolées offensives : 14 buts seulement marqués à Tribut cette saison-là. Après 7 matches à domicile, les supporters avaient déjà compris : deux victoires, certes, mais aussi quatre bons vieux 0-0 et une défaite 0-1 contre le voisin valenciennois. Il faut dire que l’avant-centre était Bourré. Non, non, il ne picolait pas, c’était son nom, Bourré. C’est dire que les supporters littoraux étaient en attente de spectacle. Cette saison-là, ils étaient généralement un bon millier lors des matches à domicile.
Et la saison 1984-1985 s’annonce incertaine : au bord de la relégation la saison précédente, les cadres expérimentés quittent le club jusqu’au coach. Alex Dupont, alors responsable du centre de formation, prend les commandes de l’équipe première à seulement 30 ans. La jeunesse de l’entraineur est à l’image de l’équipe : hormis les expérimentés Bruno Zaremba (29 ans) et Christophe Surit (28 ans), les recrues sont jeunes. Alain Ruiz et Jean-Claude Brodel ont 20 ans ; Pascal Valleau et Michel Goba – l’oncle de Didier Drogba – ont deux ans de plus ; Richard Pokée, 21 ans, se situe entre les deux. Ceux qui restent – Georges Westelynck (20 ans), Luc Degrave (20 ans), Didier Hochart (19 ans), Jean-Michel M’Bemba et Fabrice Bourré (22 ans) – sont jeunes. L’effectif est complété par quelques pépites du centre de formation : Daniel Caron, Angelo Hugues (17 ans chacun), Jean-Noël Lise, Jean-François Péron et Mario Tannaï (18 ans), Jean-Martin Guerrien (19 ans) et … Nicolas Huysman, âgé de seulement 16 ans.
légende : en moustache : les joueurs expérimentés; sans : les jeunes
Premier match de la compétition. Dunkerque se déplace à Valenciennes. Les littoraux négocient bien la rencontre, Bruno Zaremba arrachant le match nul (82è) quelques minutes après l’ouverture du score des valenciennois. Pour son premier match « à domicile », le match est délocalisé à Malo-les-Bains et se joue devant 1000 spectateurs. Goba marque son premier but (12è), Bruno Zaremba fait le doublé (26è et 42è). Les adversaires roubaisiens réduiront deux fois la marque, mais l’USLD s’impose (3-2). Pour le dernier match de la première phase de poule, encore à domicile contre Abbeville, seuls 500 spectateurs sont présents pour voir le tout jeune débutant Mario Tannaï donner la victoire aux siens (2-1), Bruno Zaremba marquant l’autre but, son quatrième dans la compétition. Premier de son groupe, l’USLD passe facilement au tour suivant.
La seconde phase commence mal, avec une lourde défaite à Lens (3-0). Les jeunes pousses dunkerquoises se relèvent contre notre Lille, Zaremba (23è), puis Goba (30è) marquant alors que seul Luc Courson leur répondait (2-1), devant 1200 spectateurs. Une victoire à Abbeville plus tard (buts de Surlit, Goba et Caron), Dunkerque s’autorisait à croire à la qualif’ en huitièmes de finale. Ca risque quand-même d’être compliqué : 3ème de son groupe, trop loin de Lens, Dunkerque doit absolument l’emporter contre Metz, le récent vainqueur de la Coupe de France.Le public dunkerquois se prend au jeu : 2141 spectateurs voient Bruno Zaremba ouvrir le score, Carmelo Micciche égaliser, puis Zaremba donner la victoire – et la qualification – aux siens. Bruno Zaremba, 43 buts en 6 saisons de D1 mais qui n’a marqué qu’un but la saison précédente, marque son 7ème but de la compétition, son sixième en quatre matches à domicile.
2141 spectateurs ! Pas mal pour une compétition que le public est censé bouder. Une seule fois la saison précédente, contre Tours le champion, Tribut a-t-il vu davantage de monde (2367 spectateurs). En huitième, ils reçoivent le PSG et explosent le record : ils sont 3990 pour voir ce qui est l’une des meilleures équipes de France. D’accord, ce sont les coiffeurs, mais parmi eux, il y a des joueurs confirmés : Etienne Njo Léa, Jean-Michel Moutier, Thierry Morin et Thierry Bacconnier; ça reste solide. Soutenu par son exceptionnel public, Dunkerque s’impose grâce à Surlit (29è).
Ils sont encore 3000 en quart de finale, cette fois-ci contre Laval, tenant du titre et 11ème du dernier championnat. Ces Lavallois ne prendront pas le match à la légère et les jeunes dunkerquois craquent face à l’équipe première de Laval qui veut garder son titre. 3 à 0 à la mi-temps. 5 à 0 au bout du compte. La marche était trop haute pour les très jeunes littoraux.
Pas grave, les jeunes auront montré un beau visage à leurs supporters, lesquels les découvraient pour nombre d’entre eux. Péron et Hugues n’ont alors que 17 ans, Huysman seulement 16, mais ils feront de très belles carrières derrières. Pas étonnant qu’ils aient été 2000 en moyenne à voir les matches de ces joueurs dans cette compétition censée ennuyer le public.
5 commentaires
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4 juin 2016
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ArchivesParisFootball a dit:
Je viens de mettre la main sur un maillot porté lors de cette compétition. Les sponsors des clubs étaient remplacés par un sponsor unique : « Stylos Parker ». C’est donc un collector absolu!
https://pbs.twimg.com/media/Cj9OTrRWkAQK4Qv.jpg
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4 juin 2016
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dbclosc a dit:
Belle trouvaille, en effet ! Dis-moi si tu en as d’autres dans le même genre
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23 février 2016
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ArchivesParisFootball a dit:
Salut!
Aurais-tu un article avec un compte-rendu du match Dunkerque – PSG et (on peut rêver) une ou des photos?
En effet, ma fiche du match est plutôt vide…
https://archivesparisfootball.wordpress.com/2015/09/28/dunkerque-psg-1-0-040884-coupe-dete-84-85/
A+
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23 février 2016
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dbclosc a dit:
Non, désolé, je crois que j’ai la même source que toi (France Foot de l’époque)
Pour les deux joueurs dont tu ne connais pas le prénom, je ne trouve pas l’info non plus. Peut-être était-ce des joueurs à l’essai comme je crois que l’autorisait le règlement de cette coupe de la Ligue alors peu valorisée.
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24 février 2016
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ArchivesParisFootball a dit:
OK, merci.
Sinon, oui, ces matchs avaient le statut de matchs amicaux (et donc, on pouvait aligner des joueurs pas sous contrat avec le club…)
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