Posté le 2 mars 2016 - par dbclosc
1967 : le succès du LOSC en Coupe « d’été », « intertoto », « Rappan » ou comme vous voulez
L’un des succès les plus méconnus du LOSC est sans doute sa victoire en groupe de Coupe Rappan … enfin de Coupe intertoto … enfin on sait pas trop en fait. Oui, je sais, ça peut paraître bizarre, mais en fait, même les journalistes de l’époque n’avaient pas l’air de bien savoir.
Petite recontextualisation historique : en 1961, Karl Rappan et un copain à lui créent l’ « international football cup », également appelé « Rappan-cup » ou « Coupe Rappan ». A l’origine, cette compétition europénne devait permettre à des équipes ne disputant ni la Coupe des champions (parce qu’ils n’avaient pas été champions) ni la Coupe des villes de foires (parce qu’ils n’avaient pas de foires) de jouer des compétitions européennes.
Entre 1961 et 1967, cette compétition a pas mal évolué, mais en gros ça se passait comme ça : d’abord des poules de quatre équipes, puis les vainqueurs étaient qualifiés pour les tours à élimination directe. Devant le succès croissant des autres compétitions européennes, la compétition disparaît en 1967.
Les dirigeants ont donné le choix aux joueurs : soit de la couleur sur le maillot, soit des prostituées. Qu’ont-ils choisi à ton avis ?
Bref, c’est justement à l’édition suivante que participe le LOSC, lors de l’été 1967. En effet, cette compétition perdure, sans qu’on sache bien si on doit l’appeler « Coupe d’été » (ben, oui, elle se dispute l’été), « Coupe intertoto » (Ben, oui, car elle doit servir à permettre les paris – toto désignant le loto foot italien et non les blagues du même nom – pendant la trêve estivale) ou « Coupe Rappan » (du nom de la coupe dont elle prend la suite).
Ah, oui, il y’a quand-même un détail intéressant : cette Coupe n’a pas vraiment de vainqueur. Comme dans la version précédente, il y a des matches de poules de quatre équipes, mais ça s’arrête là. Bref, on ne sait pas si on doit dire qu’il y a aucun ou plein de vainqueurs (les premiers de chaque groupe).
Le LOSC 1967 est versé dans le groupe de Groningue, Beerschot et Sion (1). Lille débute (le 18 juin) chez nos amis Bataves – car ce n’est pas parce que ce sont des Bataves que ça ne peut pas être nos amis – et Lille s’impose, pépèrement.
Groningen – Lille 1-3 (0-2)
Stade de Groningen. 7 000 spectateurs. Arbitre : Seekamp (Al). Marqueurs : Peyroche (35e : 0-1), Dubuf (36e :0-2), van Tilburg, sur penalty (59e : 1-2), Peyroche (80e : 1-3).
Lille est alors premier, devant Sion, vainqueur de nos amis de Beerschot (oui, nous avons beaucoup d’amis : est-ce un problème ?), sur le score de 1-0. Une semaine plus tard, Lille s’incline chez lui contre les Belges (0-1), avant d’aller chercher le point du match nul trois jours après (2-2). En parallèle, Sion gagne chez lui (3-1) mais perd à Groningue (0-1). Sion est alors premier, devant Lille et Beerschot.
Le 2 juillet, Lille bat Groningue (2-1) quand les Suisses de Sion explosent nos amis belges – oui, j’ai déjà dit que c’était des amis, mais c’est vrai qu’on les adore (2) à Drogue, Bière & Complot – sur le score de 5 à 2. Sion a désormais 6 points, devant Lille (5 pts), Beerschot (3 pts) et Groningue (2 pts).
Si Lille veut finir premier, l’équation est en fait assez simple : faire mieux que les Suisses dans la double confrontation à venir, ce qui serait mathématiquement suffisant, et, d’ailleurs, mathématiquement nécessaire aussi. Le 5 juillet, à Henri Jojo, ça ne passe malheureusement pas.
LILLE – SION 0-0
Stade Henri Joorls, 3.500 spectateurs, terrain excellent, température assez fraîche.
LILLE : Samoy ; Guimbault, Adamczyk ; Stakowiak, Navarro, Andrieu ; Michelin, Houen, Mladenovic, Watteau, Petit.
SION ; Biaggi ; Sixt, Germanier ; Walker, Delaloye, Blasevic ; Perroud, Bruttin, Froehaux, Quentin, Elsig.
Une semaine plus tard, Lille se rend à Sion et doit l’emporter. Lille s’impose grâce à Reval (21è) et un doublé de Houen (50è, 76è). La réduction du score suisse est insuffisante. D’après le journaliste suisse, nos Lillois ont été des gros bourrins. Pas grave : Lille est premier et gagne sa première compétition européenne. En tout cas, c’est un peu comme ça qu’on le voit (3). Vois-le aussi comme nous.
Sion-Lille 1-3
Marqueurs : 21e Reval; 50e Houen; 76e Houen; 83e auto-goal de Navarro.
SION : Biaggi; Sixt, Germanier, Walker, Delaloye; Perroud, Blasevic; Bruttin, Frochaux, Quentin, Elsig. LILLE : Samoy; Guimbault, Adamczyk, Stakowiak, Navarro; Michelin, Andrieu; Houen, Reval, Watteau, Petit. ARBITRE : M. Delcour (Belgique).
Bisous.
(1) Les groupes A (A1 à A4) regroupent chacun un représentant français, un belge, un néerlandais et un suisse.
(2) L’auteur de ce papier serait particulièrement ravi si davantage de Belges venaient sur le blog. J’ai rien contre les Français, mais bon, hein.
(3) Lille sauve l’honneur français, Bordeaux finissant 2ème de son groupe, Rouen et Strasbourg 3èmes. Remarque, l’honneur français, on s’en branle un peu.
Un commentaire
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5 février 2023
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Michel a dit:
A mon avis l’orthographe exacte est Petyt et on Petit