Posté le 10 avril 2016 - par dbclosc
1984-1986 : Quand le David lillois tyrannisait le Goliath lensois
Et paf ! Toi, naïvement, t’as tapé sur ton moteur de recherche « David+Goliath+Drogue+Bière » dans l’espoir de trouver des infos sur la bière et la drogue ingurgitées par David pour terrasser Goliath, et puis non ! Tu tombes sur un blog de supporters de foot (donc probablement des beaufs), qui vient te parler des victoires du LOSC sur Lens ! Désolé, mais maintenant que t’es là, tu vas rester lire cet article à la gloire de notre bon vieux LOSC.
Janvier 1984. Au Nord, le football n’a plus qu’un seul patron : le Racing Club de Lens. Il est loin le temps de l’après-guerre où le LOSC dominait non seulement son voisin mais également la France entière. Mais, à cette époque, le LOSC se reconstruit à travers sa jeunesse triomphante. Comme nous l’avons déjà expliqué ici, c’est en effet à partir de la seconde partie de la saison 1983-1984 que la génération dorée des jeunes Dogues s’impose pour sauver un club mal en point.
Bref, au niveau des derbys, le passé récent n’est pas folichon : depuis 1976, le LOSC n’a gagné que deux fois, fait trois matches nuls et perdu neuf fois contre le Racing en championnat et coupe confondus. Et encore, l’une des deux victoires n’a servi à rien : défaits en match aller de quart de finale de la Coupe (3-1), la courte victoire au retour s’est avérée insuffisante.
De cette équipe naquit un gros bébé, plein de victoires avec les tripes
L’officialisation de la passation de pouvoir entre Lillois et Lensois s’observe également à travers les récentes performances des deux équipes en championnat. Si, au début de l’année 1984, Lens n’est « que » 10ème, c’est au-dessus de Lille, 14ème. Surtout, Lens est capable de performances que le LOSC n’atteint jamais, comme cette deuxième place en 1977-1978 ou cette quatrième en 1982-1983. Et il faut remonter à la saison 1975-1976 pour trouver la trace d’une saison où Lille termine devant le Racing en championnat.
Sauf que donc, cette équipe a changé. Non, elle n’est pas géniale, mais elle est désormais très lilloise au sens fort du terme. Les joueurs qui s’y imposent, à défaut d’être des génies ont du cœur, et ils aiment les derbys. Ils en font la preuve le 11 février 1984, lors d’un derby remporté 3 à 1 à Grimonprez grâce à des buts de Primorac, Christophe et Savic. Lille finira fort, Lens moins, et, pour la première fois depuis huit années, le LOSC termine devant son voisin en championnat.
La saison suivante semble confirmer le renouveau lillois, Lille s’imposant pour la deuxième fois de suite dans le derby (2-0) grâce à des buts de Rabier (csc) et de Stéphane Plancque. Certes, Lille s’incline au retour, mais faire égalité parfaite dans le derby malgré l’écart entre les deux équipes en championnat (Lens finit 7ème, huit places devant Lille), c’est déjà une petite victoire. Et puis, perdre à Bollaert, ça n’est même pas une déception, c’est juste quelque chose d’un peu inéluctable : Lille n’a alors plus gagné à Lens depuis 1965 et reste sur 18 matches sans victoire là-bas, dont 13 défaites. Le bilan est encore plus lourd si l’on n’observe que les 11 derniers matches à Bollaert : 1 nul, 10 défaites. Bref, gagner chez nous c’est super et suffisant et puis, sait-on jamais, ptet que bientôt on prendra un point là-bas.
Et puis, en fait, non. On n’a qu’à aller gagner. Vainqueur (1-0) à l’aller de la saison 1985-1986 à Grimonprez grâce à un but de Bureau, le LOSC se rend à Lens avec peu d’espoirs au match retour : Lille est enlisé en bas de tableau, Lens est 4ème. Et pourtant, l’improbable aura lieu : Soler ouvre le score pour Lille puis Lerat – comme un symbole – égalise pour Lens. Juste avant la mi-temps Bureau redonne l’avantage à Lille, avant que Soler, puis Bureau n’y aillent chacun de leurs doublés, donnant à la victoire lilloise une ampleur inespérée (4-1). C’est encore aujourd’hui la plus large victoire de l’histoire du LOSC sur le terrain de son voisin.
L’été 1986 arrive. Il sera riche en derbys du Nord et, on ne le sait pas encore, en succès des Dogues. Le premier de ces derbys, c’est à Lens, en Coupe de la Ligue ancienne version. Lille s’incline 1 à 0. Le second, c’est encore en Coupe de la Ligue. Lille explose le voisin lensois (4-0), notamment grâce à un hat-trick d’Erwin Vandenbergh pour son tout premier match avec le LOSC. Lille finira premier de son groupe.
Mais ça n’est pas fini. Lille affronte Lens pour la troisième fois en un mois lors du tournoi de la CUDL et s’impose encore, sur le score de 3 à 1 cette fois, grâce à un doublé de Gaston Mobati et, encore une fois, grâce à Vandenbergh. Puis, moins de deux mois plus tard, Lille se rend à Bollaert, cette fois en championnat. Comme quelques mois plus tôt, le LOSC s’y impose (3-1) grâce à un festival de son nouveau duo belge dont, bien sûr l’inévitable Erwin Vandenbergh, auteur d’un doublé et d’une passe décisive pour son compère Desmet. A voir ici :
Au retour, le LOSC s’incline 1 à 0 à Grimonprez. Et sa période de domination dans les derbys s’arrête alors. Après ce match, les derbys ne tournent cependant pas à l’avantage des Lensois : jusqu’en mai 1995, 12 derbys opposent ainsi les deux équipes en première division. Si nos dogues n’en gagnent que 3, ils n’en perdent qu’un seul. Et en bonus, on a eu une petite cerise sur le gâteau avec l’écrasante victoire (6-0) lors du challenge Emile Olivier en 1992.
Mais la période qui s’achève avec la victoire de septembre 1986 est indéniablement une période qui se distingue : en 32 mois, lille s’impose 7 fois, perd seulement 2 fois, inscrit 20 buts et en concède 7, à une époque où Lens est en principe devant dans la hiérarchie régionale.
Erwin Vandenbergh est alors un singulier bourreau du Racing : il ne joue que 3 de ces confrontations, mais marque six fois.
Des bises, et sois prudent.
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