Posté le 11 mai 2016 - par dbclosc
1981-1982 : cinq minutes pour croire au titre
Eté 1981. Nos Dogues ont le sourire. L’équipe brillerait-elle par ses résultats ? Non, pas trop. Le LOSC vient tout juste de finir à la 17ème place à égalité avec le barragiste. S’ils ont le sourire, c’est parce que je viens tout juste de naître, le 1er juin 1981. Mais pas le temps pour s’émouvoir, la saison 1981-1982 arrive très vite. Au LOSC, les principaux changements concernent l’attaque : Joël Henry revient de prêt de Bastia où il a fait des étincelles, Pascal Françoise arrive de Lens et Engin Verel d’Anderlecht. Ils remplacent le quatuor Krimau-Cabral-Olarevic-Pleimelding. Difficile d’avoir de grandes ambitions, mais ma naissance leur fait espérer l’impossible …
La saison ne commence pourtant pas bien fort avec un nul contre Brest à Grimonprez-Jooris malgré un but de Verel. Lille retrouve pourtant des couleurs dès la journée suivante à la faveur d’une victoire (2-1) à Auxerre grâce à un doublé de Slavo Muslin, lui aussi nouvel arrivant, dont l’un sur une passe de Françoise. Deux défaites plus tard, chez nous contre Nancy (1-2, malgré un but de Françoise) et surtout à Valenciennes (0-4, les 4 buts ont été marqué en 15 minutes, dont un triplé de Pascal Zaremba, le frère de Bruno). Lille est déjà 16ème et on se dit que ça va être compliqué.
Et puis est arrivée …
The incredible remontada (la remontée pas très croyable) !
The incredible remontada ! (en français : la remontée pas très croyable). A l’occasion de la 5ème journée, Lille reçoit Nice, 14ème à égalité de points avec le LOSC. Une bonne occase de gagner. Mais, à la mi-temps, ça fait toujours 0-0. Sauf qu’en deuxième, Verel (2 fois), Henry, Muslin puis Françoise assurent un gros carton aux Dogues (5-0) !
J’avais trois mois, et, un instant, j’ai cru au titre avec ces gars
Journée suivante, Lille se déplace à Nantes, vice-champion de France en titre. Contre Nantes et en plus à l’extérieur – quand on sait comment nos Dogues ont l’habitude d’être des daubes à l’extérieur – c’est pas gagné d’avance. C’est pourtant Verel qui ouvre le score (3è), puis, après l’égalisation de Bossis (29è), c’est Borysow qui donne la victoire au LOSC !
Lille s’impose ensuite contre Lyon, 6ème du dernier championnat (1-0) grâce à un but de Françoise avant d’aller prendre un point à Bordeaux, 3ème du dernier championnat : si c’est Henry qui ouvre le score pour Lille (56è), cet enfoiré de René Girard égalise pour Bordeaux (76è).
Puis, contre le promu montpelliérain, c’est l’avalanche : 6-1, avec des buts de Françoise, Domergue, Henry (2 fois), Simon et Verel. Et encore, apparemment le péno pour Montpellier n’était pas du tout valable. A tel point que le journaliste de France Foot a carrément oublié d’en parler dans sa feuille de match.
Mais non France Foot ! Laissez-leur ce but, ça nous fait plaisir
Lille-Saint-Etienne à Grimonprez, c’était déjà une finale …
A l’issue de la 9ème journée, le LOSC est désormais 3ème, à un petit point de Sochaux et du leader Bordeaux et, en prime, avec le meilleur goal-average du championnat. Et pourtant, le LOSC a déjà affronté de très solides équipes avec Nantes, Bordeaux, Lyon, Auxerre et Nancy. Et pour la 10ème journée, Lille pourrait prendre la tête du championnat à la faveur d’un match au sommet contre le Saint-Etienne de Platini, champion titre.
Devant 24.274 spectateurs (pour une coquette recette de près d’un million de francs), Slavo Muslin ouvre le score dès la 10ème minute de jeu. Peut-être les Lillois ne le savent-ils alors pas, mais ils sont virtuellement leaders puisque le score est encore de 0-0 entre Bordeaux et Tours, comme entre Nantes et Sochaux. Sur les 415 dernières minutes, les Lillois ont alors marqué 16 fois, pour 3 buts encaissés. Verel a déjà marqué 5 fois, Muslin 4 et Françoise 3.
Cinq minutes plus tard, Sochaux ouvrira le score reprenant virtuellement la tête du championnat. Puis St-Etienne égalisera chanceusement. Finalement, Lille s’inclinera 4 à 3, Verel et Domergue marquant pour Lille, Zanon, Platini et Larios pour les Stéphanois.
Et puis retour à la normale
Cinq minutes pour rêver du titre. Et puis, tout est progressivement rentré dans l’ordre. Lille est encore sixième après 15 journées. Puis dixième deux journées plus tard, étonnamment à nouveau sixième après 18 journées. Encore septième après 22 journées et huitième après 26. Presque toujours au milieu de classement.
Le LOSC est encore onzième à deux journées de la fin, douzième suite à la journée suivante. Lille finit à la 14ème place, son pire classement de la saison depuis la 4ème journée.
Ma naissance leur avait donné un temps des ailes. Un temps seulement.
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