Posté le 5 juin 2016 - par dbclosc
Le 11 de cul des supporters du LOSC
On avait procédé récemment à la désignation du « 11 de cœur » des supporters du LOSC. On s’est ensuite interrogé sur l’éventualité d’organiser la désignation de son envers, et on a finalement décidé de lancer le « 11 de cul » pour tous ces joueurs qu’on n’aime pas trop.
Pour revenir un peu sur les questionnements à l’origine du « 11 de cul », il nous est apparu assez rapidement que le but n’était sans doute pas de créer un contexte de dénonciation haineuse ni de moquer les joueurs qui n’ont pas été au niveau : après tout, la différence entre nous et un joueur qui a été médiocre sous nos couleurs, c’est que le joueur médiocre sous nos couleurs a été assez balèze à un moment donné à notre différence. Bref, le but était autre.
En revanche, le « 11 de cul » pouvait à nos yeux être un exutoire. En gros, le moment de rappeler des choses qu’on n’aime pas et de rappeler ce faisant nos valeurs : d’où notre insistance sur le fait que c’est avant tout la mentalité qui devait être pour nous le critère décisif. En gros, on n’était pas contre la désignation d’un mauvais, mais si mauvais il y avait, c’était quand-même mieux qu’il s’agisse d’un mauvais parce que j’m’en-foutiste, plutôt qu’un mauvais qui donne tout ce qu’il a.
Thauvin, roi du 11 de cul
On n’était pas contre le trashage en règle, mais, autant que possible, il nous semblait qu’il soit nécessaire qu’il soit « éthiquement » justifié. Le quasi-consensus sur la désignation de Florian Thauvin nous est apparu une bonne illustration d’une désignation « éthiquement justifiée ».
Thauvin, trouvons-lui quand-même quelques excuses. Avant tout, Thauvin, c’est un gamin talentueux qui du jour au lendemain a été propulsé sous le feu des projecteurs. Des mauvais conseils intéressés se sont agglutinés autour de lui, des collègues pas très futés de l’équipe de France des moins de 20 ans se sont moqués de la faiblesse de son salaire lillois – seulement 70000 euros, vous imaginez ! – et le petit Flo s’est rapidement dit qu’il méritait mieux. Alors, oui, Thauvin a subi un contexte difficile à gérer. Mais quand-même, quelle crétinerie …
Quelle crétinerie parce que plein de choses. Sans faire la liste exhaustive de ses crétineries, rappelons au moins que quand on a le privilège de gagner en un an ce que le Français médian gagne en 35 années de dur labeur – oui, oui, ces chiffres, c’est la réalité – c’est un peu un scandale – et non une sandale – de se faire passer pour un malheureux exploité. Bénéficier d’un tel statut de privilégié est une chose. Oublier qu’on est privilégié, c’est chier sur la gueule de tous les modestes fans de foot qui rendent ça possible. A l’heure qu’il est, et malgré ses performances pitoyables, Thauvin a déjà engrangé 9 millions d’euros depuis qu’il a « quitté » le LOSC : soit le salaire cumulé de dix individus lambda sur l’ensemble de leurs carrières professionnelles. Ou, autrement dit, quatre mois après le pic de sa crise d’ado, il avait déjà gagné autant que vous et moi au cours de toute une vie.
Thauvin est donc le plus cité, avec 9 mentions. Félicitations à lui.
Bravo Sibierski et Nouma !
Nous intertitrons donc « Bravo Sibierski et Nouma ». Et pourtant, Daniel Bravo n’a pas été cité. En revanche, Antoine Sibierski (6 fois) et Pascal Nouma (5 fois) ont eu un beau succès.
L’exploit est d’autant plus remarquable pour Antoine Sibierski. Lillois de naissance, formé au club, Antoine avait tous les atouts (a priori) pour avoir une place de choix dans le 11 de cœur plutôt que dans celui du cul. Et pourtant … il faut pourtant reconnaître une belle abnégation chez Tonio dans sa volonté de se faire détester. D’abord parce que déjà quand il était au LOSC il ne cachait pas trop que c’était juste un tremplin pour sa carrière. Ensuite parce que, au cours des interactions avec les supporters, il ne manquait jamais une occasion de faire preuve de morgue (de condescendance si tu préfères, aucun lien avec l’endroit où on met les morts). Aussi bien sûr, parce qu’il exprime encore aujourd’hui sa melonite aigue en rappelant combien il était bon et à quel point son échec à rejoindre l’équipe de France tient plus à des facteurs extérieurs à lui-même. Encore parce qu’il a signé à Lens et qu’il ne s’est pas gêné pour mettre en avant le critère financier. Et, cerise sur le gâteau, Il est également mis en cause dans une affaire d’évasion fiscale. Interrogé par un journaliste de Mediapart il lui répond d’abord. Puis il le rappelle ensuite pour lui demander d’effacer l’interview en précisant « Si vous dites que je vous ai dit quelque chose, je transmettrai à mon avocat. » Mépris, traîtrise, prétention, cupidité, menaçant la liberté de la presse … il a tout d’un grand cet Antoine. Un grand quoi, ça on te laisse le soin de le déterminer, même si on a notre idée.
Pascal Nouma a lui été prêté au LOSC en 1992-1993. Lui aussi a fait preuve d’une belle dose de mépris à l’égard de notre LOSC chéri qu’il qualifiait de « club de Division d’Honneur », ce qui, dans sa bouche, a l’air assez insultant, ça bien sûr au milieu d’un torrent d’autres chiures sur nos têtes. Nouma, on trouverait bien ça un poil sympathique son côté grande gueule. Sauf qu’ouvrir sa gueule pour dire n’importe quoi (sans oublier son contraire), ça nous fait surtout penser à Pierre Ménès.
Le gang des Lensois
Vient ensuite le « gang des Lensois », composé de Daniel Moreira (4 voix), Eric Sikora et Gilles Hampartzoumian (3 voix). Oui, je sais, Hampartzoumian n’a jamais joué à Lens. Mais comme il était très prétentieux au regard de son talent, lui qui se revendique intrinsèquement aussi bon que Thuram – arrête de rire – ça valait bien qu’on l’assimile au voisin honni.
Daniel Moreira a pour sa part un jour déclaré qu’il était « anti-Lillois. Le LOSC ne m’a jamais attiré et je pense que cela doit être pareil de son côté ». Bien vu, Daniel ! Tu es le quatrième joueur que les supporters peuvent le moins blairer ! Bel exploit, ta place dans le « 11 de cul » est entièrement justifiée.Quant à Sikora, il cristallise probablement le sentiment anti-Lensois en tant que capitaine. Peut-être pas la raison la plus juste, mais en même temps, on l’a pas forcé à signer au Racing.
Et pis les autres
A part ces six-là, neuf joueurs ont cumulé 2 voix et peuvent postuler à l’une des 5 places restantes dans le 11 de cul. Pour les désigner, on s’est dit que rien ne valait la bonne vieille technique du tirage au sort.
Entre Itandje, Jean-Guy Walemme, Harald Schumacher, Cyrille Rool, Materazzi, Ibra, Park, Diouf et Frank Pingel, le sort a désigné les prétentieux Ibra et Diouf, l’intérimaire Pingel, le Coréen qui ne respectait pas ses engagements, Park, et le dernier du gang des Lensois, Walemme.
Le destin est facétieux, puisque en excluant les deux gardiens de la liste, et deux des trois défenseurs, il a ôté toute chance à cette équipe qui paraissait déjà déséquilibrée au départ de trouver un semblant de cohérence. Mais le destin ne nous donne-t-il pas ici une leçon de philosophie ? Une équipe déséquilibrée à partir de joueurs déséquilibrés, c’est la logique même.
Le voici ce « 11 de cul » :
Certes, cette équipe n’a pas de gardien, pas d’arrière gauche, ni de milieu défensif, mais elle a d’autres atouts : deux arrières latéraux à droite et une belle concentration de gros melons dans l’axe.
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5 juin 2016
Permalien
Janos a dit:
A la place de Sikora (qui est pur produit lensois et n’est que cela il doit tout à son club) j’aurais mis Demont le pur Valenciennois à la brosse oxygénée qui a renié ses origines pour son club « de coeur ». On peut aussi y ajouté le gitan