Posté le 9 juin 2016 - par dbclosc
FC Nantes 1995-1996 : un banc de poisons (bientôt) lillois
Quand débute la saison 1995-1996, quatre joueurs qui allaient porter le maillot lillois et un qui l’avait déjà porté font partie de l’effectif du FC Nantes, champion de France en titre. Si Éric Decroix, arrivé de Lille un an auparavant est un titulaire indiscutable comme Christophe Pignol qui allait rejoindre l’effectif des Dogues lors de la remontée de 2000, David Garcion, Franck Renou et Laurent Peyrelade semblent promis au banc. C’est effectivement ce qui s’est passé pour eux, même si ces trois-là en sont très souvent sortis : 11 entrées en jeu pour le premier, 21 pour le deuxième et 25 pour Lolo toutes compét’ confondues, ce qui en a fait les trois joueurs sortant le plus souvent du banc du FC Nantes cette saison-là.
Ces trois joueurs, on le sait, ont été des « poisons » pour les défenses adverses, ce qui nous a autorisé à réaliser ce titre en forme de jeu de mot d’excellence.
Un faible temps de jeu prévisible
On pourrait se dire que c’est bien dommage que ces joueurs aient passé l’essentiel de leur temps de jeu sur le banc des remplaçants. Mais on pourrait prendre l’interprétation inverse, en soulignant que ces trois joueurs semblaient promis à ce statut, voire à moins bien : Franck Renou joue relativement peu, mais il double néanmoins largement son temps de jeu par rapport à la saison précédente ; David Garcion passe de 93 minutes en D1 en 94-95 à 423 ; Lolo Peyrelade signe quant à lui son tout premier contrat pro cette saison-là à l’âge de 25 ans.
Alors, certes, si l’on regarde du côté des minutes jouées par leur club, ces trois-là jouent peu : 26 % du temps total de jeu pour Renou, 14 % pour Peyrelade et 13 % pour Garcion. Mais on peut à l’inverse mesurer leur importance au regard du nombre de matches auxquels ils ont participé sur les 52 du FC Nantes : 31 pour Renou (60 %), 29 pour Lolo (56 %) et 16 pour Garcion (31 %). A défaut d’être des titulaires ils occupaient un rôle réel dans cette équipe et entraient en jeu en fin de matches pour faire valoir leurs talents de déstabilisateurs de défense.
Aucune minute à trois en D1
Etonnamment, alors que ces trois-là entraient très fréquemment, ils n’ont jamais joué en D1 tous les trois ensemble. On relève pourtant quatre matches où ils jouent tous les trois, mais à chaque fois l’un des joueurs sortant était remplacé par l’un des deux autres. Ou, plus précisément, à Chaque fois David Garcion remplace l’un de ses collègues, Franck Renou, deux fois, et Laurent Peyrelade pour ses deux seules titularisations.
Ils ont cependant joué ensemble en Coupe de la Ligue au mois de décembre 1995. Et même que Garcion avait marqué le seul but du match. La preuve si tu m’crois pas (et en plus t’ar ta gueule à la récré).
Franchement, rien qu’à lire les noms des joueur de Montpellier, j’me dis qu’on pourrait faire de bons jeux de mots avec
Des cinq Lillos de l’effectif nantais, seul Christophe Pignol n’a pas joué ce match. En 1/32è de coupe de France, au mois de janvier 1996, les cinq joueront même tous ensemble contre Saint-Quentin (victoire 7-1) : tous sont titulaires, sauf Franck Renou. Il entre en jeu en lieu et place de Savinaud à la 53ème. L’expérience sera cependant brève, 20 minutes en tout, puisque Lolo est remplacé par Da Rocha à la 73ème. Les trois poisons lillois auront passé 98 minutes ensemble sur le terrain en tout et pour tout.
Trois poisons, trois trajectoires différentes avec le LOSC
C’est d’abord David Garcion qui rejoint le LOSC en 1996-1997. Il se fait très vite remarquer et pas qu’un peu. Joueur à la technique impeccable, il joue un rôle essentiel dans l’excellent début de saison lillois. Dès la troisième journée, France Football lui octroie la note maximale de 6 étoiles – et c’est très rare – pour sa prestation ‘achement balèze contre Rennes (victoire 3-1). Jusqu’en janvier, David fait étalage de son talent. Sa fin de saison toute pourrie fait office de symbole de la dégringolade générale du club qui termine relégué, avec en prime une sombre histoire de dopage (tiens, pourquoi est-ce que je me sens obligé de préciser qu’elle est « sombre » cette histoire de dopage ?). Cette affaire plombera le reste de sa carrière. Longuement suspendu, il quittera Nantes après son retour de prêt pour jouer (un peu) à Guingamp.
David Garcion a le sourire : ceci nous permet de dater avec certitude la prise de photo au cours de la première partie de saison 1996/1997
Franck Renou arrive en début de saison 1996-1997, comme joker, débute pour la 9ème journée et réalisera une saison très correcte et, sans faire de grandes étincelles, il fera partie des rares qui ont réussi à maintenir à peu près le cap sur la fin de saison. Il restera encore deux ans au LOSC, en D2. Où il effectuera une saison 97-98 correcte, avec un gros temps fort à la fin de l’année 1997, avant de perdre sa place avec Vahid Halilhodzic. Il s’en va en 1999, direction la D2 suisse et le FC Sion où il sera élu (me demande pas par qui) meilleur joueur de la division.
Tu gardes toujours la bouche ouverte, Franck ?
Ah, au fait, viens lire cet article sur la victoire des Dogues contre Marseille en coupe de France : la victoire, c’est à ces deux-là qu’on la doit en grande partie, Garcion tirant le coup-franc et Renou concluant l’action.
Les trois ex-Nantais n’auront donc jamais joué tous les trois ensemble sous le maillot lillois puisque Lolo Peyrelade arrive en 1997 quand David Garcion s’en va, Renou faisant le lien entre les deux. Du trio, c’est incontestablement Lolo Peyrelade qui a laissé l’empreinte la plus indélébile auprès des supporters comme en atteste sa désignation dans le 11 de cœur du LOSC. S’il a gagné sa place dans les cœurs, c’est bien sûr grâce à des très belles performances, mais aussi grâce à sa simplicité et sa grande disponibilité auprès des supporters. Laurent Peyrelade, c’est l’attaquant de la montée, et c’est aussi celui qui s’est montré tellement décisif l’année de la remontée et de la première qualification lilloise en coupe d’Europe, en 2001. Il s’en va alors à Sedan.
Selon certaines légendes africaines, regarder une photo de Laurent Peyrelade donnerait la patate pour sept générations
Des trajectoires très différentes, donc, pour le trio d’ex-Nantais. Mais chacun d’entre eux a contribué, éphémèrement ou non, a faire rêver les supporters lillos.
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