Posté le 16 juin 2016 - par dbclosc
Le scandale de la Coupe Latine 1951 (Comment on nous a volé notre trophée européen)
A partir de 1949, avait lieu chaque année la Coupe Latine, l’ancêtre de la Coupe des clubs champions, et opposait en fin de saison les champions des grands pays latins, la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal. Le LOSC participe à l’édition 1951, en remplacement de Nice qui a décliné l’invitation. En revanche, les représentants des autres pays participants sont bien les champions.
Cette édition fût l’objet d’un scandale gigantesque … mais en fait, non. Mais aujourd’hui, si on faisait la même chose, cela ferait un énorme scandale. La cause ? L’organisation du calendrier et le règlement posaient certaines questions en termes d’équité.
Première cause d’inéquité : les finalistes ayant vocation à se rencontrer le dimanche 24 juin ne jouaient pas leurs demi-finales le même jour. Si l’Atletico Madrid et le Milan AC se rencontraient le mercredi, quatre jours avant la finale, Lillois et joueurs du Sporting du Portugal jouaient le lendemain et bénéficiaient de ce fait automatiquement d’un jour de repos en moins. Et donc d’un potentiel handicap.
Un article, avant le début de la compétition, qui prédit déjà le résultat. Par contre, cette histoire de croquemitaine, je crois qu’il est un peu parano Momo Pefferkorn.
Milan, favori du tournoi organisé en Italie, cartonne son adversaire madrilène le mercredi (4-1). Le lendemain, le LOSC et le Sporting ne parviennent pas à se départager et c’est là qu’un autre point de règlement vient poser problème : en cas d’égalité, les deux équipes disputent 30 minutes de prolongation. Et, deuxième problème, si les équipes sont encore à égalité après prolongations, dix autres minutes de prolongation sont jouées. Et si les deux équipes sont encore à égalité au bout de ces 130 minutes, elles se rencontrent le lendemain en match d’appui. Et bien, c’est ce qui s’est passé, Lille et le Sporting se séparant sur le score de 1-1.
Bref, les deux équipes se retrouveront le lendemain et son vainqueur jouera donc la finale deux jours plus tard avec 220 minutes dans les jambes quand leurs adversaires n’auront joué que 90 minutes quatre jours plus tôt. Et c’est Lille qui mène 4 à 2 à l’heure de jeu qui est bien parti pour se qualifier pour la finale.
Les joueurs du Sporting du Portugal, ardents comploteurs contre le LOSC
Sauf que les Portugais réduisent le score, puis égalisent. 4-4 ! Les deux équipes doivent jouer une autre prolongation de 30 minutes ! C’est Tempowski (91è) puis Strappe (97è) (pour son cinquième but du match !) qui donnent finalement la victoire aux Dogues. Après 250 minutes de dur combat …
Presque quatre matches entiers en trois jours
Bref, si tu connais un autre exemple d’une finale aussi déséquilibrée dans les conditions physiques respectives, tu me dis. Complot ? Bien sûr, cela va sans dire, tout a été organisé par des gens hauts placés – en haut de la Tour Eiffel, en Bolivie, etc. – pour nous faire perdre et, par conséquent, pour faire gagner Milan. Et c’est ce qui se passera. Lille tient une demi-heure puis encaisse trois buts avant la mi-temps. Puis deux en deuxième. 5-0.
En 72 heures, les Lillois venaient d’enchaîner 340 minutes de jeu, soit, à 20 minutes près, quatre matches entiers. Il va sans dire que dans des conditions normales, les Dogues auraient facilement battu le Milan AC et aurait gagné son premier trophée, bien avant les excellents tournois de la CUDL et autre coupe Intertoto (sans oublier le tournoi de Martigues). Comment ça c’est pas sûr ? Tu fais aussi partie du complot, non ?
Au fait, on a quand-même un petit lot de consolation, c’est André Strappe, auteur de 5 buts, qui termine meilleur buteur de la compétition. Cinq buts en demi de coupe européenne : alors, Zlatan, c’est quand que tu nous fais ça ?
Ah oui, on oubliait. Le LOSC avait d’emblée un handicap : Jean-Marie Prévost et Jean Baratte, le meilleur buteur de l’histoire des Dogues, étaient blessés. Et, comme par hasard, Baratte a été blessé lors d’un match de l’équipe de France contre l’Italie. L’Italie, tu sais, c’est le pays du Milan AC.
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