Posté le 19 juin 2016 - par dbclosc
La génération du LOSC née en 1963-1964 (Partie 2) : que sont-ils devenus après le LOSC ?
Deuxième et dernière partie de notre feuilleton à succès sur les jeunes joueurs du LOSC nés en 1963 et 1964 et sur leurs parcours. Tu remarqueras que ces jeunes sont aujourd’hui vachement moins jeunes, mais là n’est pas la question. Non, aujourd’hui, je vais te parler des carrières post-LOSC des douze joueurs dont on t’a parlé il y a très peu.
Ce schéma suivant récapitule les « réussites » des carrières de ces différents joueurs. L’axe horizontal représente le niveau de ces joueurs sous le maillot du LOSC. En gros, plus ils sont placés sur la droite, plus ils ont été bons et prometteurs avec notre chère équipe, plus ils sont placés à gauche, moins ils ont montré de choses avec notre maillot. L’axe vertical représente ces mêmes joueurs selon leur après carrière lilloise, plus ils sont placés haut, plus ils ont fait une belle carrière après le LOSC, plus ils sont bas, moins ils réalisé de belles performances après leur départ de chez nous.
Tu remarqueras qu’un axe rouge traverse le schéma, partant du coin en bas à gauche et allant jusqu’au coin en haut à droite. En gros, ceux qui sont au-dessus de cet axe se sont montré plus à leur avantage après leur départ que lorsqu’ils portaient le maillot des Dogues. C’est le cas de Michemiche Titeca et, surtout, de Bernard Lama ; ceux qui sont sur cet axe ont fait aussi bien au LOSC qu’après. Ce cas de figure concerne Rudi Garcia, Jean-Pierre Meudic, Éric Prissette et Philippe Périlleux. Les autres ont connu des carrières plus décevantes après leur départ, comme c’est le cas pour Thierry Froger, Luc Courson et Éric Péan, mais encore davantage pour Pascal Guion, Dominique Thomas et Pascal Plancque.
Ces joueurs dans le détail.
Pour eux, ça a progressé
Bernard Lama
C’est celui qui a joué le plus tard en équipe première, mais c’est finalement lui qui a fait la plus belle carrière. Titulaire au LOSC de 1986 à 1989, il joue ensuite à Metz (1989-1990), Brest (1990-1991), Lens (1991-1992), puis à Paris, où il connaît le sommet de sa carrière, devenant international A (44 sélections), champion de France et vainqueur de la C2 (entre autres).
Il joue ensuite brièvement à West Ham (1998) avant de revenir à Paris (jusqu’en 2000) avant d’effectuer une dernière saison à Rennes.
Michel Titeca
En 1983-1984, le petit Michel (il se dit qu’il mesure un mètre pile) se révèle. Il s’agira de son sommet lillois puisque son temps de jeu se réduit l’année suivante et qu’il part ensuite à Rouen, dans le cadre d’un échange avec Cyriaque Didaux. Il y fera l’essentiel de sa carrière puisqu’il y reste jusqu’en 1994, avec un intermède d’un an à Beauvais, pour rejoindre Wasquehal en National 2 et avec lequel il remontera, et jouera, en D2.
A Rouen, Michel Titeca (« Toi tu es chat » en français) connaît une carrière honorable. En D2, certes, mais il s’impose comme titulaire au poste de meneur dans un club qui joue chaque année la montée : il échoue d’ailleurs à trois reprises au stade des barrages. A titre individuel, la saison 1991-1992 est sa meilleure, Michel inscrivant 8 buts et réalisant 8 passes décisives, presque toutes pour Jean-Pierre Orts, un autre ancien Lillo. Il marque 32 buts en D2 et fait un paquet de passes décisives même si on ne les a pas toutes comptées.
Pour eux, ça a été dans la continuité du LOSC
Philippe Périlleux
Philippe passe sept années au LOSC, termine premier joueur de champ au classement des étoiles France Foot en 1989-1990 et devient ensuite international A’. Il part à Montpellier en 1991 où il passe quatre années, dont les trois premières comme indiscutable titulaire d’une équipe qui joue les outsiders. En 1995, Philippe revient au LOSC pour disputer une 8ème saison sous le maillot des Dogues, mais Périlleux n’a plus son (brillant) niveau d’antan. Il s’en va en 1996 pour disputer sa dernière saison pro avec Dunkerque.
Rudi Garcia
Sans jamais être titulaire indiscutable, Garcia est un élément utile de l’effectif lillois de 1983 à 1988 avec lequel il dispute 68 matches de D1. Parti à Caen, où il est enfin titulaire, Rudi passe trois années correctes en D1. Il part en 1988, pour une dernière saison pro à Martigues.
Comme Thierry Froger il se révèle avant tout comme entraîneur. Comme Thierry, il devient entraîneur du LOSC. A la différence de Thierry, il y rencontre le succès, notamment matérialisé par le doublé coupe-championnat de 2011.
Jean-Pierre Meudic
Jean-Pierre Meudic quitte le LOSC en 1987, après avoir montré des choses très intéressantes, mais sans avoir pu s’imposer. Normal, son entraîneur c’était Georges Heylens, qui lui préférait des stars confirmées. Il s’en va donc à La Roche-sur-Yon, en D2, où il passe trois saisons et marque 15 buts en D2. Il passe ensuite une dernière saison en D2, cette fois-ci à Bourges, sa ville natale, où il inscrit 11 buts, son record sur une saison.
A 27 ans, la carrière de Jean-Pierre touche visiblement à sa fin. Il passera encore deux saisons à Pau, en D3, où il sera l’indiscutable leader technique de son équipe, pour enfin terminer sa carrière à Lyon-Duchère, toujours en D3, où il arrive en 1993. Meudic symbolise bien cette génération née en 1963-1964 : du talent que tout le monde voit, mais en même temps une grande difficulté à passer un cap.
Éric Prissette
Sans jamais avoir été le meilleur de sa génération, Eric Prissette a fait une carrière honnête, restant plus de trois ans titulaire en défense, de 1985 à la fin de l’année 1988. Oublié par Jacques Santini, il s’en va en D2 au Havre en 1990. Il va alors avoir ses 26 ans. Après une année comme titulaire, il s’en va à Châteauroux où il reste deux ans. Mais il y joue très peu.
Pour eux, ça a été moins bien
Éric Péan
Il débute avec les Dogues en équipe première à 17 ans, en 1981, pour ne plus quitter le onze jusqu’à son départ plus de 6 ans plus tard. Péan n’a que 23 ans quand il quitte le LOSC, mais déjà 204 matches de D1 et 29 en coupe de France. Il joue deux ans à Bordeaux, où il termine d’abord deuxième du championnat et joue la Coupe d’Europe, mais il semble déjà un cran en-dessous lors de la seconde partie de sa première saison girondine.
En 1989, à seulement 25 ans, il entame un tour de France à Caen (1989-90), Toulon (1990-92), Lyon (1992-93), Angers (1993-1994) puis Tours (1994-1996). Très clairement, après son départ du LOSC il n’a jamais franchi le palier qui lui était promis.
Pascal Plancque
De l’ensemble des joueurs de cette génération, c’est vraisemblablement Pascal qui connaît la carrière post-LOSC la plus décevante. A Lille, il se révèle sans doute comme le plus prometteur de sa génération et il connaît le sommet de sa carrière au début de l’année 1985, lors de la double confrontation en coupe contre Bordeaux. Il a alors 21 ans. En 1987, il part pour Auxerre, un club ambitieux et il y découvre la coupe d’Europe. A son grand malheur, puisque c’est en coupe de l’UEFA qu’il se blesse gravement.
Il quitte Auxerre pour Laval en 1988, mais il ne retrouve plus jamais son niveau d’antan, ne jouant plus que les faire-valoir. Il part en 1990, à Pau en D3 : il n’a pas encore 27 ans. A Pau, Pascal est un joueur important, sans plus. En 1992-1993, il termine premier de son groupe de D3 avec les Palois et reste dans le club béarnais jusqu’en 1995. Très loin de ce que ses impressionnantes débuts avaient laissé espérer.
Dominique Thomas
Presque dix ans. C’est la période qui sépare le premier match en D1 de Dominique Thomas, avec le LOSC, de son dernier, toujours avec le LOSC. Une fidélité record, seulement entrecoupée d’une saison, 1988-1989, avec Bordeaux. Pas de bol pour Dominique, ça n’était pas le bon choix : il part pour Bordeaux pour passer un pallier dans une équipe qui joue la Coupe d’Europe tous les ans et termine 13ème du championnat quand Lille finit à la 8ème place. Quand, il revient, il est en-dessous de son niveau habituel.
Il se blesse gravement en fin de saison et ne joue plus pendant deux ans et demi, pour faire enfin 3 matches d’adieu en 1992-1993.
Pascal Guion
A l’été 1985, Pascal a 20 ans. Il vient de réaliser une saison pleine avec le LOSC en tant que quasi-titulaire, c’est-à-dire certes en concurrence avec Bernard Bureau mais par rapport auquel il s’est montré plus à son avantage, en 1984-1985. En outre, il est surtout l’auteur du but qui met Bordeaux et Lille à égalité en seizième de coupe de France, et ouvre la voie des prolongations pour une qualification historique (1-3 ; 5-1). Et puis, avec Michel Titeca, il est échangé contre Cyriaque Didaux. Direction Rouen et la D2.
Pascal ne le sait pas encore, mais cette saison 1984-1985 avec le LOSC, c’est le sommet de sa carrière. Il joue ensuite successivement à Rouen (1985-1986), Cannes (1986-1987), Beauvais (1987-1990), Reims (1990-1992), sans jamais sortir du lot. En 1992, Pascal n’a pas encore 28 ans quand il signe à Château-Thierry, en D4. Il y restera quatre ans et signera une dernière saison à Reims, alors en National 3, le cinquième échelon national.
Thierry Froger
Quand Thierry s’en va en 1986, il a 50 matches de D1 au compteur et demeure un honnête joueur de football. Il poursuit sa carrière à Grenoble, une année, puis passe quatre ans au Mans et met alors un terme à sa carrière, pas exceptionnelle, mais quand-même correcte. Mais c’est comme entraîneur que Thierry se révèle ce qui lui vaut même un titre France Foot d’entraîneur de l’année de D2 en 1996 avec Le Mans.
Il revient à 34 ans comme entraîneur des Dogues et on y croit. Mais ça se terminera mal pour Thierry, qui se fait péter la gueule (et une dent) par un supporter mécontent. Il est encore élu entraîneur de l’année de D2 en 2004 avant de se faire à nouveau molester par les supporters, cristoliens cette fois-ci, en 2015.
Luc Courson
De tous les joueurs de cette génération, Luc est le seul à n’être jamais parvenu à s’imposer, ne serait-ce que fugacement, comme un titulaire. Il quitte le LOSC avec seulement 16 matches en D1, étalés sur cinq saisons de 1983 à 1988, avec un pic à 8 matches et 323 minutes de jeu en 1984-1985. Comme un symbole de sa difficulté à passer un cap, Luc tire sur la barre en fin de match lors d’un fameux Lille-Bordeaux de coupe 1985, ratant l’occasion d’offrir la qualification aux siens.
Luc s’en va alors à Calais, en D3. Et puis plus rien en pro. Aux dernières nouvelles, il est maintenant l’entraîneur de Breteuil qui joue en DH.
La remarque très pertinente pour conclure
Ah oui, pour finir, je ne sais pas si tu as remarqué, mais les Pascal débutent vachement bien leur carrière pour ensuite avoir beaucoup de mal. Ceci est très révélateur et explique beaucoup de choses sur le déclin de l’émission « Pascal le grand frère ».
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