Archiver pour juillet 2016
Posté le 29 juillet 2016 - par dbclosc
Dans ta face Éric Castel ! Quand le LOSC bat le Barça en coupe d’Europe (et surtout en BD)
Te souviens-tu d’Éric Castel ? C’est en 1979 que sort le premier album de la série bédéistique. A l’époque, Castel, alors à l’Inter de Milan, est gravement blessé et signe au FC Barcelone pour se relancer ce qu’il fait fort bien au point que, au fil des albums, il marque à peu près 90 % des buts du Barça, proportion que rêverait d’atteindre Lionel Messi (à condition d’accepter le postulat que Messi serait un p***** d’égocentrique qui ne pense qu’à ses stats personnelles).
Éric Castel était donc un footballeur d’exception, il était par ailleurs extrêmement beau gosse (reléguant Cristiano Ronaldo, même la dentition refaite, au statut de laideron) et, bien entendu extrêmement sympathique. En gros, le genre de mec dont t’as envie de défoncer la tronche à coup de tatanes. Tellement le mec est parfait que tu sens bien que, bien qu’il le pourrait aisément, jamais il ne se taperait la meuf dont un de ses potes est amoureux. Et ça, même si la fille en question le draguait éhontément et qu’elle lui plaisait à fond. Bref, Éric Castel est d’une perfection horriblement agaçante. Il paraît que même quand il fait caca ça sent super bon.
Barça-LOSC en demi-finale de CEVA
En 1990, les auteurs de la série, Raymond Reding et « Pascal » Françoise « Angelo » Hugues, nous gratifient d’un nouvel album intitulé « cinquième but pour Lille ! » On se dit que le titre est évidemment trompeur, puisqu’il suggère une victoire lilloise contre le Barça d’Éric Castel alors qu’on sait bien que ce dernier, tel Parker Lewis, ne perd jamais. J’avais neuf ans et cet album mettant en scène mon LOSC suffisait amplement à mon bonheur.
Dans cet album, la fiction atteint son paroxysme : le LOSC, qui n’a alors pas joué un seul match de coupe d’Europe sauf à considérer le tournoi de la CUDL comme tel, affronte le Barça en demi-finale de la Coupe d’Europe des Villes d’Art (CEVA), comme le dit si bien ce présentateur télé :
Ce LOSC virtuel a une belle équipe. Il y a ainsi Langlois dans les buts et, dans le champ, des joueurs de la trempe de Dupont, Dufresne, Lemoines, Colombier, Mayeur et surtout …
L’incroyable talent de Martin
Et surtout … Martin !
Bob.
Bob Martin en fait.
Ben oui, t’as cru quoi ?
LE Bob Martin du LOSC
Bref, cet album débute par le match aller (logique jusque-là) au Nou Camp ? Martin (Bob …) réalise une première mi-temps incroyable et marque un doublé, dont un but sur une bicyclette (à la Simba, hein, pas à la Poulidor). A la mi-temps, le LOSC mène 2-0 au Camp Nou ! Mais, en deuxième mi-temps, tout revient à la normale : Éric Castel se rebiffe et égalise d’un doublé. 2-2, c’est quand-même pas mal pour le LOSC.
Comment Castel fait-il pour se foutre dans ce pétrin ?
Au match retour, à Grimonprez-Jooris, Éric Castel loupe la première mi-temps. La cause ? Il s’est bêtement laissé enfermer dans le Musée des Beaux-Arts de Lille (ça arrive) où il devait chercher des documents importants pour son père archéologue. Sans lui, le Barça ouvre néanmoins le score grâce à un coup-franc d’Abad (d’habitude, Abad ne tire jamais de coup-franc car il y a Castel pour les tirer). Mais, rapidement, l’inévitable Martin (Bob …) égalise puis donne l’avantage au LOSC. Pendant ce temps-là, Castel se fait coffrer par les flics – une longue histoire – mais le coach barcelonais vient le délivrer et Éric pourra disputer la deuxième mi-temps.
« Je vous jure que ces 10 kg de cocaïne dans mon sac de sport ne m’appartiennent pas ! »
Et que va-t-il se passer à ton avis ?
Ben oui.
Éric Castel égalise pour le Barça.
Et là, on bat le Barça en demi-finale de coupe d’Europe !
Sauf qu’en fait, là, pour une fois, ça ne va pas se passer exactement comme d’habitude. Les deux équipes jouent les tirs aux buts, mais alors que Castel finit toujours par gagner, là, c’est Le LOSC qui l’emporte. Et c’est Martin (Bob …) qui met le tir au but décisif. Quand j’ai lu ça, tu imagines ma joie ! (Je n’avais même pas dix ans) Le LOSC était alors, certes virtuellement mais quand-même, qualifié en finale d’une coupe d’Europe ! Sauf que non, même pas virtuellement …
Hein ?! Comment ça Lille « devient demi-finaliste de la CEVA » ? Je lis tout l’album dans lequel dès le début on m’annonce que Lille joue une demi-finale de la CEVA. Mes Dogues, emmenés par un brillant Martin (Bob …), l’emportent au courage (et avec un peu de bol), ils viennent à bout d’Éric Castel et ils se retrouvent … demi-finalistes ?!
Mais bon, l’important n’est pas là. L’important c’est que ce trop parfait Éric Castel – tellement parfait qu’il n’est même pas prétentieux – a perdu et que c’est à notre LOSC qu’on le doit.
Dans ta face Éric Castel.
Posté le 28 juillet 2016 - par dbclosc
Putain, mais Doukisor (2/2) ? Les bonnes pioches du LOSC
Suite de notre dossier sur les Doukisor ! Après les flops hier, les bons coups du LOSC. Même principe : il s’agit vraiment de s’attarder sur des inconnus (comme on suit le championnat belge, on ne parle pas de Delaplace qu’on connaissait un peu, mais il aurait pu figurer ici), et il y a sans doute une part de subjectivité que vous pouvez contester. En prime, un bonus « inclassables ».
Présentations par ordre alphabétique.
Milenko Acimovic (2004-2006)
Arrivé lors du mercato hivernal de la saison 2003-2004, il était en déshérence à Tottenham, où il n’est pas parvenu à s’imposer en 18 mois. Sa venue, conjuguée à celle de Tavlaridis derrière (voir plus bas), correspond à une sacrée embellie dans le jeu du LOSC, qui préfigure la superbe saison 2004/2005. Acimovic, c’est la classe : meneur de jeu élégant, belle vision du jeu, auteur de quelques buts superbes (un corner direct pour son premier match à Metz en janvier 2004, une patate dans la lucarne d’Elana en août 2004 contre Caen, un lob sur Wimbée à Metz de 30 mètres…), ou tout en finesse (des petits coups de patte dans le petit filet opposé). Et, bien entendu, son inoubliable but contre Manchester United au stade de France. Bon, il a obtenu aussi quelques pénaltys généreux, mais quand ça nous est favorable, on dit rien hein. Victime d’une fracture de la malléole et d’un arrachement des ligaments contre Sochaux en janvier 2006, il manque la fin de la saison et ne retrouve pas sa place, barré par la concurrence de Keita. Il quitte le LOSC sur la pointe des pieds, à une période où le club tourne bien, pour l’Arabie Saoudite, puis l’Autriche. Au total, il a joué avec le LOSC 47 matches en L1 (12 buts), 18 en coupe d’Europe (5 but) et 4 en coupes nationales (1 but).
Bojan Banjac (1996-1998)
Nous sommes d’accord : on peut s’interroger sur le fait de placer Bojan Banjac ici. Il n’est resté que deux saisons au LOSC, la première en étant parfois blessé, la seconde en ne jouant quasiment pas. Mais il a indéniablement apporté une touche technique au jeu du LOSC qui en avait manqué cruellement depuis quelques années. Son entente avec Miladin Becanovic a permis un superbe début de saison 1996-1997, avant que l’équipe ne s’effondre. Bémol : il ne marque qu’un but en D1, contre Nancy. En D2, Thierry Froger ne l’utilise qu’à 15 reprises, principalement comme remplaçant (1995-1997)
Miladin Becanovic (1995-1997)
Au départ, ce n’était pas vraiment gagné pour Becanovic : arrivé à Lille comme joker en septembre 1995, il avait raté un essai à Nantes, et était trop cher pour Lille durant la période officielle du mercato. S’il marque quelques minutes après sa première entrée en jeu, il apparaît rapidement qu’il est en surpoids et un peu pataud ; et même si son arrivée coïncide avec une embellie dans les résultats, il n’est pas vraiment le buteur attendu, puisqu’il ne score ensuite qu’à deux reprises, en coupe de la ligue. En revanche, il explose la saison suivante, comme on l’avait expliqué dans notre bilan de 1996-1997. 13 buts, pas mal de rêves durant un bon tiers de la saison, et un mémorable T. Shirt en souvenir : « tremblez gardiens, Becanovic va encore frapper ». Sur notre page facebook, Miladin nous avait indiqué que son passage à Lille était le meilleur moment de sa carrière. Par la suite, il a été transféré à Marseille, où il n’a pas marqué, avant de jouer pour Le Havre avec d’honnêtes performances. Il a remporté trois trophées avec le Partizan de Belgrade (deux titres de champions de Serbie et une coupe nationale). Pour plus d’informations sur le parcours de Miladin Becanovic, l’article que nous lui avons consacré est à relire ici.
Fernando D’Amico (1999-2003)
Est-il encore besoin de présenter Fernando D’Amico, à qui nous vouons un culte à DBC ? Arrivé en 1999 du club de deuxième division espagnole de Badajoz, il a d’abord été repéré sur cassette vidéo par Pierre Dréossi et Vahid Halilhodzic, avant de définitivement convaincre l’entraîneur à l’issue du stage d’avant saison à Saint-Cast-le Guildo. Pierre Dréossi raconte : « Recruter sur cassette, c’est une grosse erreur, et souvent une grosse connerie. Donc avec Vahid et le président, on s’est réunis, on s’est dit « qu’est-ce qu’on fait ?« . Il y avait la possibilité de le faire venir en France, on l’a fait venir, et après Vahid l’a pris en stage et a dit « ça ressemble au joueur qu’on a sur la cassette » ». Fernando se rappelle : « Alors que je faisais un essai au LOSC, Vahid m’a fait monter dans le bus sans dire si j’étais retenu ou non. Il m’a regardé dans les yeux et il m’a dit « oui », j’ai compris que j’allais rester ; émotionnellement c’est un moment fort ». La suite, c’est bien entendu la montée en D1 et la Ligue des champions ; mais ce sont aussi des courses dans tous les sens, des milliers de ballons récupérés, un public dingue de lui, une combativité à toute épreuve, et quelques shorts relevés. On lui a consacré un long article il y a quelques mois.
Aujourd’hui, Fernando s’occupe d’une académie de football du côté de Badajoz, d’où est originaire son épouse, et il ne manque pas de venir saluer de temps en temps DBC et ses lecteurs sur twitter et facebook.
Abdelilah Fahmi implore le ciel, alors que Dieu est juste derrière lui.
Abdelilah Fahmi (1999-2003)
Désiré par Vahid Halilhodzic, Abdelilah Fahmi s’installe à Lille avec la réputation d’être un solide défenseur à la lourde frappe de balle. À son arrivée, il frappait beaucoup de coups-francs, avant de les abandonner : il n’a finalement jamais marqué de cette manière. Nantes le voulait également, mais il a préféré retrouver l’entraîneur avec lequel il a été sacré champion d’Afrique en 1997 avec le Raja Casablanca. Il forme durant 3 ans avec Pascal Cygan une charnière centrale très costaude, puisque le LOSC termine meilleure défense de D2 en 2000, meilleure défense de D1 en 2001, et 5e en 2002. La dernière saison est un peu plus compliquée, comme pour tous. En fait, il reste durant la même période que Fernando, avec une trajectoire similaire, et les mêmes exploits partagés. En conflit avec Claude Puel, il quitte le club en 2003 et rejoint Strasbourg. Il termine sa carrière en Turquie, puis au Qatar. En 2001, il déclarait : « On a passé des moments extraordinaires à Lille, tellement intenses qu’ils sont impossibles à décrire. Ce qui s’est passé, on ne l’oubliera jamais. On est fier d’avoir fait partie de cette aventure et d’avoir donné un peu de rêve aux supporters lillois ; je ne les ai pas oubliés non plus ».
Vincent Enyeama (2011- )
Kader Keita (2005-2007)
C’est probablement Marco Ramos qui en parlerait le mieux, lui qui a tant souffert face à notre ivoirien en août 2006 en se faisant systématiquement déborder sur son côté. Mais avant de devenir ce formidable dribbleur, Keita a été un joueur au parcours atypique : passé par les Emirats et le Qatar, il a côtoyé Romario et Batistuta. Si ses capacités techniques sont reconnues, le joueur est réputé ingérable personnellement. Jean-Luc Buisine se rend au Qatar à plusieurs reprises pour négocier le transfert : pas de problème, l’entraîneur d’Al Saad Doha n’en veut plus. « Sportivement, on savait que Keïta n’était pas prêt. Il venait d’un championnat différent, il allait découvrir un rythme plus élevé et une charge de travail nouvelle » explique Buisine : en effet, les premiers mois sont laborieux mais Keita s’affirme peu à peu et se transforme en spécialiste des chevauchées solitaires. Auteur en outre de quelques superbes buts (raid personnel à Saint-Etienne, amorti de la poitrine et volée pied gauche contre Troyes), buteur à Milan, il est revendu une fortune à Lyon où, probablement, il a laissé un souvenir plus mitigé.
Simon Kjaer (2013-2015)
Avec Simon Kjaer, le LOSC réactive un vieux filon : la piste danoise. Il faut dire que son agent est Mikkel Beck. Il relance aussi une piste trouvée dès 2007 : le LOSC s’intéressait déjà à lui, l’avait fait venir à Luchin, mais n’avait pas payé la somme d’1 M€ réclamé par son club formateur, Midtjylland. Alors qu’il ne jouait que peu à Wolfsburg puis à la Roma, il retrouve donc Lille en 2013, et s’impose rapidement comme la bonne surprise du mercato. Solide, bon de la tête, excellent dans le jeu long, Kjaer est aussi un bon tireur de coup-franc. Avec Marko Basa et Vincent Enyeama, il signe un nouveau record dans le championnat de France : le LOSC n’encaisse que 4 buts lors des 16 premières journées. Il est transféré n Turquie pour 8 M€.
Vladimir Manchev (2002-2004)
Arrivé en 2002, tout frais meilleur buteur du championnat de Bulgarie, il est censé former une redoutable paire d’attaque avec Hector Tapia. En fait, il forme surtout un redoutable couple avec son épouse, une ex-Miss Bulgarie. Sur le terrain, Manchev a un style assez peu académique, donnant souvent l’impression de s’emmêler les pinceaux, tête baissée, mais il a su faire des chevauchées assez intéressantes. Pour sa première saison, il marque un honnête total de 7 buts, puis 13 en 2003-2004. Blessé à la fin de l’hiver, il perd sa place au moment où une nouvelle ossature, notamment avec Acimovic, se construit, et Matt Moussilou en profite pour s’imposer à la pointe de l’attaque. Il quitte le LOSC quelques mois plus tard.
Michel Bastos (2006-2009)
Jean-Luc Buisine, qui voyage décidément beaucoup, le fait venir de Figueirense FC, au Brésil. Comme Kader Keita, il lui faut quelques mois pour s’adapter. Rapide, doté d’une grosse frappe pied gauche, il a inscrit quelques coups-francs mémorables (à Sochaux, à Lyon), et des buts face à Lens, dont un très joli en 2007. Sa dernière saison, sous la direction de Rudi Garcia, est la plus accomplie, avec 14 buts et une influence considérable dans le jeu, permettant au LOSC de retrouver l’Europe.
Rafael Schmitz (2001-2007)
C’est ce qu’on appelle un bon coup à retardement. Débarqué en 2001 d’on ne sait où, il prend part à quelques bouts de match lors de sa première saison, au poste d’arrière gauche, et on ne peut pas dire qu’il y était très à l’aise. Pis quasiment rien durant les deux saisons suivantes. Il est prêté quelques mois en Russie, et revient à Lille lors de l’été 2004. à la surprise générale, il est titulaire lors du premier match de la saison contre Auxerre : le début de saisons pleines en défense centrale. Du travail propre, un excellent sens du placement, et un sacrée confiance qui tranche avec ses prestations fébriles des premières saisons. En 2007, il est prêté à Birmingham, avant de revenir en France, à Valenciennes. Souvent blessé, il termine sa carrière au Brésil.
Mile Sterjovski (2000-2004)
En août 2000, les supporters se rendant l’entraînement aperçoivent un joueur qu’ils n’identifient pas. Après quelques jours, la Voix du Nord annonce qu’un Australien d’origine macédonienne du nom de Mile Sterjovski est à l’essai au LOSC. Gros éclat de rire. Il arrive de Paramata Power, et a joué les Jeux Olympiques de Sydney en 2000. En fait, son agent a envoyé une cassette à plusieurs clubs européens, dont le LOSC, compilant quelques performances de Mile. Après deux semaines d’essai, Vahid dit banco. Il inscrit son premier but contre Sedan, mais se révèle vraiment quelques jours plus tard grâce à un doublé contre le PSG, lors d’un match à rejouer (2-0). Spécialiste des frappes sur le poteau, il était une valeur sûre, et fait partie des rares joueurs qui ont à la fois eu les faveurs d’Halilhodzic et de Puel, même s’il n’a jamais été vraiment titulaire indiscutable. Il est de ceux qu’on a appelés les « remplaçaires » : 91 matches en 4 ans, mais seulement 48 titularisations, et 15 buts. Ses performances à Lille lui ont permis d’être sélectionné en équipe première d’Australie : plus tard, il est convoqué pour la coupe du monde 2006. On se rappelle aussi un précieux but pour le maintien contre Rennes en 2003. Il est le dernier buteur de l’ère Vahid, en offrant la victoire contre le PSG en mai 2002 (1-0). La suite de son parcours est passée par la Suisse, la Turquie, l’Angleterre, et l’Australie. Une petit compil de ses buts lillois à voir ici.
Efstáthios Tavlaridis (2004-2007)
Défenseur grec prêté par Arsenal lors du mercato hivernal 2003-2004, il a apporté de la stabilité à la défense. Et pourtant, son premier match n’est pas un bon souvenir : il dévie un centre de Reinaldo dans le but de Wimbée, et le PSG s’impose grâce à ce csc. Cependant, ce match avait déjà permis de mettre en valeur les qualités athlétiques de Tavlaridis. Grâce au LOSC, il est sélectionné en équipe nationale grecque, mais après le titre européen de 2004. Sa dernière saison a été plus laborieuse, et il était même parfois agaçant tant les fautes inutiles, les cartons et les relances approximatives se cumulaient (s’il n’y a pas de faute idiote sur Saha, on n’aurait jamais entendu parler du coup franc de Giggs…). Mais bon, c’était bien !
Milivoje Vitakic (2004-2007)
Défenseur serbe aligné soit à gauche, soit en défense centrale, il a été un bon joueur, même s’il a de moins en moins joué sur le terrain durant les 3 ans qu’il a passés au LOSC. Il venait de l’étoile rouge de Belgrade, tout juste récompensé d’un troisième titre de champion de Yougoslavie. Il marque son seul but sous les couleurs de Lille en coupe d’Europe, à Athènes, pour une victoire 2-1. Mention spéciale pour son match à Manchester United où, au marquage de Ronaldo, il a été un gros bourrin envoyant plusieurs fois le Portugais en touche.
Robert Vittek (2008-2010)
Acheté 4 M€ à Nuremberg en 2006, revendu 2 M€ deux ans plus tard après 52 matches et 11 buts marqués, ces quelques chiffres ne plaident pas vraiment en faveur de cet attaquant slovaque. Et pourtant, on l’aimait bien le Robert : excellent joueur de tête, très technique malgré sa grande taille, doté d’une bonne frappe de balle des deux pieds, son problème était la vitesse, dans un système de jeu basé sur la projection rapide en avant prônée par Garcia. Il a parfois joué plus en retrait, en n°10, une position dans laquelle il a été très bon. Autrement dit, il se serait certainement davantage épanoui avec un Vahid, qui aimait les grands attaquants qui servaient de pivot et de remiseur, qu’avec Garcia. Mais indéniablement, il lui est resté quelque chose du grand espoir qu’il a été, puisqu’il avait signé un pré-contrat au Real Madrid à 17 ans, mais une sale blessure l’a empêché de rejoindre l’Espagne. Il détient en outre quelques records, comme par exemple le premier joueur à avoir inscrit deux triplés consécutifs en Bundesliga ; il est le premier buteur slovaque en coupe du monde, et y a inscrit 4 buts en 2010.
Bonus : Non classés
Adekamni Olufadé (2001-2002)
Joueur difficile à classer : arrivé en 2001 de Lokeren, cet attaquant togolais a peu joué, et est principalement entré en jeu dans des fin de matches assez tranquilles, à une époque où, de toute façon, on aimait tout le monde. Il n’inscrit qu’un seul but en championnat, mais décisif, à Sedan (1-1). Et il est surtout l’auteur de l’égalisation contre La Corogne en Ligue des Champions, grâce à une superbe frappe. Même s’il n’est l’homme que d’une action, elle reste gravée dans nos mémoires.
Marius Baciu (2002-2004)
Défenseur roumain arrivé en 2002 auréolé de trois titre de champion de Roumanie, Marius Baciu est un petit gabarit qui ne correspond pas vraiment à son poste. Arrivé du Steaua Bucarest, il était titulaire lors de la défaite à Paris 5-0 en août 1997 (le PSG avait perdu 3-0 sur tapis vert à l’aller). Cependant, il compense ses lacunes aériennes par une technique assez développée : il s’amusait à dribbler les attaquants adverses avec une certaine réussite, et quelques frissons pour les supporters. Tout de même 34 matches joués en deux saisons, et un but, à Strasbourg. Il a ensuite joué en Allemagne, en Grèce, (au Panserraikos Football Club, où ont aussi joué Becanovic et Murati), puis en Roumanie
Dante Bonfim Costa Santos (2004-2006)
Encore une trouvaille de Jean-Luc Buisine, qui va le chercher à l’EC Juventude, au Brésil. Son passage à Lille est assez quelconque, quoique ses performances en coupes nationales n’étaient vraiment pas dégueulasses : il avait même marqué un but à Saint-Etienne (dans ce match, même Peter Franquart avait marqué). La concurrence étant trop forte à Lille, il se révèle en Belgique, à Charleroi, et surtout au Standard de Liège, où il contribue largement à quelques trophées et à de belles performances en Europa League avec Jovanovic, Defour, Witsel et Fellaini. Malchanceux, il manque un pénalty à Liverpool en match retour de 3e tour préliminaire de Ligue des Champions, alors que l’aller avait accouché d’un 0-0. Liège est éliminé sur un but à la 119e… La suite de sa carrière, notamment au Bayern, est plus connue. Voilà, sinon « Bonfim », c’est ce qu’il faut dire avant chaque séance de ciné.
Le LOSC, c’est aussi des gros flops, à voir dans le premier volet de ce dossier « Doukisor ».
Posté le 27 juillet 2016 - par dbclosc
Putain, mais Doukisor (1/2) ? Les flops du recrutement du LOSC
Dans leur dimension commerciale, les clubs de football aiment particulièrement attirer des joueurs inconnus sur lesquels miser pour pas un rond en espérant qu’ils parviendront à exploser afin d’être revendus au prix fort. Il s’agit alors bien souvent d’aller chercher des joueurs étrangers, soit jeunes, soit moins jeunes mais avec une petite expérience internationale dans un pays footballistiquement sous-côté. On espère alors une « bonne pioche », une « perle rare », ou une « pépite », comme on dit bêtement et à toutes les sauces. Mais, dans un premier temps, on appelle surtout ces joueurs des « Doukisor », car lorsque la presse se fait l’écho de l’intérêt du LOSC pour un type dont on n’a jamais entendu parler, le réflexe du supporter est de s’interroger en ces termes « mais d’où qu’y sort ?? ». Si le LOSC est souvent salué pour sa capacité à flairer les bons coups lors des mercatos, permettant de juteuses reventes (faut bien payer le stade), le club a aussi vu passer, et même dans une période récente, des joueurs dont on se demande bien comment ils ont pu se retrouver là. Avant un deuxième volet demain consacré demain aux bons coups du LOSC, cet article vise à recenser ces footballeurs qui, depuis le milieu des années 1990 – l’époque où j’ai commencé à m’intéresser au foot, donc au LOSC (puisque le LOSC est le foot) – sont arrivés à Lille de façon plus ou moins fracassante, avant de repartir sans que l’on ne s’en rende vraiment compte. Il ne s’agit donc pas d’évoquer tous les « ratés » du recrutement, mais seulement les ratés avec des inconnus (par exemple, on ne parlera pas de Youssef Sofiane, qui avait une petite réputation à son arrivée, ou d’Amara Simba).
Si, à notre avis, la plupart de nos lecteurs s’accorderont sur notre classification, il y a aussi sans doute une part de subjectivité que vous pouvez contester (et, dans l’article demain sur les bons coups, on aura un bonus « inclassables », car on est incapables de dire si ces Doukisor étaient bons ou mauvais), et on sait en outre combien les performances d’un joueur ne sont pas forcément liées à ses qualités intrinsèques. Présentations par ordre alphabétique.
Hicham Aboucherouane (2005-2006)
Après une belle saison 2004-2005 terminée à la deuxième place, Philippe Brunel, élément-clé de l’équipe (capitaine, 37 matches et 9 buts) n’est pas prolongé. Son remplaçant est trouvé sur les conseils d’Alain Fiard : un international Marocain de 24 ans venant du Raja Casablanca, plutôt un bon souvenir puisque c’est là-bas qu’on était allés chercher Abdelilah Fahmi. Pour le premier match de la saison, il marque les esprits avec son maillot floqué « Hicham », son nom étant trop long ; et surtout en envoyant un puissant coup-franc que le gardien rennais, Isaksson, repousse péniblement sur Makoun qui inscrit le seul but du match. Malheureusement, par la suite, Aboucherouane s’est montré très discret et, hormis un coup d’éclat avec un surpuissant coup-franc contre Saint-Etienne (qui fait dire à Claude Puel qu’Aboucherouane est « la plus grosse frappe du championnat de France » – peut-être vrai, mais insuffisant), il est de moins en moins aligné et ne participe qu’à 12 matches de championnat ; 3 de plus et il fallait lever l’option d’achat. Retour en Afrique.
Edgar Borges (1992-1994)
Edgar Borgès est un milieu offensif international uruguayen, arrivé en provenance du Nacional Montevideo à l’âge de 23 ans. Il ne joue au total que 18 matches, et parvient à inscrire un but. Deux ans après, il est à Beauvais, avant de retourner en Uruguay et au Chili. Il finit sa carrière à Liverpool. Liverpool Futbol Club, c’est en Uruguay. Il a, paraît-il, ensuite ouvert un restaurant, et quelques données publiques sur le net indiquent une activité d’enseignement dans le sport dans la région lilloise jusqu’à récemment. Edgar, si tu nous regardes…
Amada Cissé (1994-1995)
Pas de la tarte de trouver des infos sur Adama Cissé. Et pourtant, il a bel et bien existé : arrivé comme joker en janvier 1995, il ne figure donc pas sur la photo officielle, et malgré nos riches archives à DBC, nous n’avons pas trouvé de photo. Mais nous ne manquons pas de ressource : ainsi, la meilleure source que j’aie retrouvé sur ce joueur est un courrier de mon Papa datant de janvier 1995 : j’étais en CM2, en classe de neige, et c’est une carte postale qui m’informe de la venue de Cissé, en plus du résultat de l’affiche PSG-Nantes. Autres temps, autres modes de transmission des informations cruciales. Donc Adama Cissé est un « sénégalais connu de l’entraîneur » (Jean Fernandez). Impossible de savoir s’il a joué, mais je pense bien que non.
Edit de janvier 2017 : on a trouvé une photo !
Daniel Gygax (2005-2007)
Sur sa page wikipédia, probablement écrite par un membre de sa famille, on peut lire : « Il garde une très bonne image auprès des supporters lillois lors de son passage au club, fervante popularité qu’il doit grâce à sa technique flamboyante et à sa classe naturelle ». V’là autre chose ! Arrivé en même temps que son compatriote Lichtsteiner, il est censé apporter sa vision du jeu au poste de milieu offensif, en plus pour jouer la Ligue des Champions. Hormis quelques buts, dont certains fort jolis, il n’a jamais eu le rayonnement au LOSC qu’il a pu avoir dans d’autres clubs ou en équipe nationale. Il s’est récemment fait remarquer par une sortie raciste, regrettant « la forte présence de footballeurs africains. Certains avaient beaucoup de peine à appliquer les consignes tactiques ». Signalons qu’au LOSC, le fantastique Gygax a fréquenté les joueurs africains suivants : Hicham Aboucherouane, Benoît Angbwa, Kader Keita, Jean Makoun, Matt Moussilou, Peter Odemwingie, et Tony Sylva. Hormis le premier nommé, plus discret comme évoqué plus haut, tous ont laissé un excellent souvenir. A l’inverse de la pépite Daniel, dont on ne se rappelle pas grand chose. Sauf si elles consistaient à jouer de façon médiocre, on se demande plutôt si lui-même n’avait pas du mal à « appliquer les consignes tactiques ».
Viktor Klonaridis (2012-2013)
Pour la modique somme de 800 000€, le LOSC recrute en juillet 2012 le milieu offensif belgo-grec Klonaridis, une opération qui sent fort le renvoi d’ascenseur entre agents de joueurs. Un an plus tard, il ne compte que 3 entrées en jeu en championnat, plus deux matches de coupe, au cours desquels il montre un niveau de jeu bien trop faible pour espérer s’imposer. Il est prêté à Mouscron la saison suivante avant de retrouver la Grèce, où il est un honnête joueur de championnat. Philosophe et assez modeste, Klonaridis garde un bon souvenir de son passage lillois.
Henrik Lykke (1994-1995)
Henrik Lykke est un Danois de 24 ans quand il arrive à Lille. Aujourd’hui, il est toujours Danois mais a 46 ans. Il a apparemment un homonyme célèbre. Ces longueurs inutiles sont là pour compenser le fait qu’on n’a absolument rien à dire sur lui. Contrairement à une petite filière danoise et scandinave qui a eu son succès à Lille avec notamment Frandsen et Friis-Hansen, lui ne joue que 11 matches, la plupart comme remplaçant, en milieu de terrain défensif. Ah si, un petit fait d’arme tout de même : il figure par accident sur la pochette de la cassette VHS « les plus beaux buts de la saison 1994/1995 », car il est au marquage de Patrice Loko. Enfin, on suppose que c’est fortuit, à moins que chez TF1 vidéo, on se soit dit « tiens, mettons une photo d’Henrik Lykke pour nous souvenir de cette belle saison. Ah merde on voit Loko ».
Sur le côté de la vidéo, on le voyait en entier.
Emil Lyng (2008-2011)
Avouons-le : nous avons un peu de honte à faire apparaître ici un si jeune joueur, arrivé de son Danemark natal à l’âge de 18 ans. De plus, à sa décharge, il évolue à une époque guère propice à l’émergence de jeunes talents. En tout cas, il n’a pas eu le temps de se montrer : seulement 4 apparitions lors de sa première saison, et une cinquième et dernière montée au jeu en 2010-2011, ce qui lui permet tout de même de revendiquer le titre de champion de France. Entre deux, il a été prêté à Zulte-Waregem. Actuellement joueur de Silkeborg au Danemark, on l’a revu récemment lors d’une confrontation contre Saint-Etienne en Europa League quand il jouait pour Esbjerg.
Marko Maric (2007-2009)
Présenté comme le successeur de Mathieu Bodmer en raison de sa polyvalence, le capitaine des espoirs croates est recruté en 2007 pour seulement 500 000€. Élégant et plutôt doué techniquement, Marko Maric marque dès son deuxième match, en offrant la victoire au LOSC à Metz à la dernière minute. Dès janvier, il est prêté à Mouscron. Par la suite, il est souvent blessé ou absent des feuilles de match. En deux ans, il ne joue que cinq matches de championnat, et un de coupe de la Ligue. Il repart en Grèce avant de rejoindre les États-Unis, et sa carrière n’a finalement eu aucun relief.
Carlos Alberto Lisboa dit « Nenem » (1998-1999)
Charles Albert Lisbonne arrive de Rio de Janeiro, en D2 brésilienne, en janvier 1999 lors du mercato hivernal. Durant l’automne précédent, ce milieu offensif avait déjà passé une semaine en compagnie de l’effectif lillois et avait séduit Vahid Halilhodzic : « bonne technique, bons enchaînements, bon organisateur« , dit-il de lui. Il entre en jeu pour la première fois le 30 janvier pour un match au Mans, sans pouvoir éviter la défaite. La semaine suivante, il réussit son principal (son seul ?) fait d’armes avec le LOSC : dans le match au sommet contre Troyes, il délivre une superbe passe décisive à Laurent Peyrelade qui inscrit le seul but du match à un quart d’heure du terme. Un bilan de 6 matches, dont seulement 3 titularisations ; des qualités techniques évidentes mais très faible physiquement ; une forte propension aux grigris inutiles et aux passements de jambe pour rien… Il n’a en revanche jamais inscrit de bicyclette, ni autre chose, avec le LOSC, comme l’indique à tort sa page wikipédia. En fait, Nenem est un joueur particulier : sa passion, c’est le football de plage. Dès son départ de Lille, il s’y consacre entièrement et demeure à ce joueur le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de Brésil de plage, avec 336 buts. Une des plus belles intrigues de l’histoire du LOSC.
Luis Yanes Padilla (2007-2008)
Encore un renfort de ce fabuleux mercato 2007. Venu de l’Independiente Santa Fe Luis Alfredo Yanes Padilla est un international colombien (5 sélections) de 24 ans, qui vient de disputer la Copa Libertadores, et est recruté pour compenser le départ à Lyon de Kader Keita. Claude Puel le définit comme « un joueur offensif polyvalent qui peut évoluer sur tout le front de l’attaque, un droitier rapide, puissant, explosif et percutant, capable de faire la différence en dribble et par ailleurs doté d’un jeu de tête de qualité. Il a encore une bonne marge de progression ». En fait, il joue la plupart du temps avec l’équipe réserve, et n’apparaît que trois fois avec l’équipe première. Son contrat est résilié à l’issue de la saison. Un moment convoité par Strasbourg, fraîchement relégué en Ligue 2, il retourne en Colombie et, hasard ou pas, Ingrid Betancourt est libérée dans la foulée.
Frank Pingel (1995-1996)
Alala. Le flop le plus monumental que j’aie vu. Juillet 1995 : l’attaque est à reconstruire après les départ de Garcia, Farina et Assadourian. Les dirigeants vont chercher un attaquant de 30 ans, qui fut un temps international, avec un bilan fort honorable de 5 buts en 11 matches. On en avait un peu parlé dans notre article sur le bilan de la saison 1995-1996. Pourtant, les matches amicaux avaient été encourageants non seulement à titre individuel, mais aussi quant à son entente avec Amara Simba. Les matches de championnat tournent à la catastrophe. Ah, se taper dans la main, ça va, mais pour marquer des buts, y a plus personne. L’équipe ne tourne pas, et Pingel est manifestement en surpoids. Sa vivacité ressemblait « à celle d’un 38 tonnes » écrivions nous aussi ici. Il prend part à 5 matches en début de championnat et repart sans avoir rien montré, laissant le LOSC avec deux points et 2 buts marqués en 6 matches. Le LOSC prend alors Miladin Becanovic comme joker. Littéralement, un gros bide.
John Jaïro Ruiz (2012-2015)
Cet attaquant arrive en janvier 2012 pour un peu plus d’un million d’euros. Jean-Michel Vandamme explique : « Un membre de la cellule recrutement assistait au mondial des moins de 20 ans en Colombie. John Jaïro Ruiz était le plus jeune joueur de la compétition. Il avait alors 17 ans et avait été surclassé. Cet attaquant du Costa-Rica a fait une très bonne impression à notre représentant. Il a fait valoir ses qualités : tonique, rapide, capable de faire des différences. Il y avait une forte concurrence sur ce joueur. L’Inter, le Barça et le Rubin Kazan notamment étaient sur lui. C’est un vrai ailier de débordement. Il a une bonne frappe de balle et est capable de tirer les coups francs. Quand il sera réglé, il pourra faire des différences par sa vitesse. Il peut jouer à droite comme à gauche. C’est un pur ailier comme il n’en existe plus guère, un peu comme Djezon Boutoille ». Diantre, voilà qui en jette. Il y a des joueurs que le patronyme sert : « Ruiz », ça fait petit, rapide et buteur, ne me demandez pas pourquoi, je le sens comme ça. D’abord mis à la disposition de la réserve, il parvient à inscrire 3 buts en 13 matches, ce qui permet de faire un peu parler de lui. Seulement 18 ans, costaricain, ça peut laisser augurer de belles promesses quand il sera complètement à l’aise. Il est prêté la saison suivante à Mouscron, en D2, où ses 18 buts en championnat masquent un côté brouillon dans la surface adverse, en dépit d’une grande générosité. En 2013/2014, René Girard lui offre quelques entrées en jeu, qui se révèlent très quelconques. Pourtant, une bonne partie des supporters croit toujours en cette « pépite« , prêtée ensuite à Ostende, pour 6 buts en championnat, confirmant son statut de joueur correct de Jupiler league. Il quitte définitivement le LOSC en 2015 pour le Dnipro Dnipropetrovsk sans avoir jamais confirmé les espoirs placés en lui.
Emra Tahirovic (2007-2008)
Oui, vous l’aviez oublié celui-là, hein ? International suédois des moins de 21 ans, comparé à Zlatan Ibrahimovic en raison de son physique (1,90m ; 87 kilos), Emra Tahirovic débarque à Lille durant l’été 2007 (en même temps que Maric), avec un joli contrat de 4 ans, signe d’une belle confiance et, croit-on, du grand flair des recruteurs qui ont l’air de parier sur l’avenir avec lui. Il faut dire que d’autres clubs s’étaient positionnés sur lui. Ravi, Claude Puel déclare à l’époque : « C’est un beau gabarit, capable de prendre la profondeur, à l’aise techniquement des deux pieds. Il faut lui apprendre les bases et le métier, pour qu’il franchisse des paliers comme les autres jeunes joueurs de notre effectif ». Il en profite également pour saluer le travail de Jean-Luc Buisine au niveau du recrutement : « Ce réseau commence à bien fonctionner et nous donne des renseignements fiables, ce qui n’est pas évident car ce type de joueur, c’est rare sur le marché et la demande est forte, se félicite Puel. Les potentiels en devenir sont très prisés et il est donc important de se positionner sur ce marché là car nous sommes un club formateur, avant de s’inscrire par la suite dans la hiérarchie du football national et, je l’espère, international ». Mais dès janvier 2008, Tahirovic repart. Entretemps, il a eu l’occasion d’entrer en jeu contre Sochaux et d’être titularisé contre Strasbourg, deux matches au cours desquels il a affiché de sérieuses lacunes techniques et une maladresse assez effrayante pour un avant-centre. Par la suite, il n’a joué que dans des championnats mineurs (en Suisse et en Suède) ou des divisions inférieures (Pays-Bas, Espagne et Suisse). Ils nous a bien zlatanés.
Hector Tapia (2002-2004)
Intersaison 2002, le LOSC est en pleine restructuration. Vahid est parti, et avec lui une bonne partie du secteur offensif : Cheyrou, Beck, Bassir et Bakari. Le club recrute à tout va avec des fortunes diverses. Parmi les nouveaux arrivés, un international chilien sacré meilleur buteur du championnat de son pays en 2001 avec (Patrick-Patrick) Colo-Colo. Comparé à Ivan Zamorano, bien que plus petit gabarit, ses cheveux flottant au vent donnent une impression de vitesse. Mais contrairement à « l’hélicoptère », « la machine à buts » (dixit Puel) a du mal à fonctionner une fois passée la cordillère des Andes. Après Pérouse en 1999, d’où Totor était reparti après seulement 4 matches, Lille est sa deuxième expérience à l’étranger
[_Ah bon, Lille c’est à l’étranger ?
_Pour un Chilien, oui.
_Ah ok. ils sont fous ces Chiliens]
Ce sera un peu mieux mais nettement insuffisant. Si les premiers matches d’InterHitoto sont assez encourageants, avec notamment deux passes décisives pour Fernando D’Amico, Lille ne parvient pas à marquer lors des 4 premiers matches de championnat, et Tapia manque même un pénalty contre Troyes, avant de finalement ouvrir son compteur une semaine plus tard à Strasbourg. Deux autres buts suivront. Puis deux la saison suivante, dont un face au PSG de Vahid pour une victoire 1-0 sous la canicule de l’été 2003. Régulièrement affaibli par des blessures, il doit son temps de jeu surtout à la faible concurrence à son poste. Son contrat est résilié, et il repart en Amérique du Sud. Désormais entraîneur, il a été sacré champion du Chili avec son club de Patrick-Patrick.
Mais le LOSC, c’est aussi de bonnes pioches : à lire dans le deuxième volet de ce dossier « Doukisor ».
Posté le 26 juillet 2016 - par dbclosc
La malédiction des « hommes aux deux prénoms » au LOSC (1975-2016)
Il y a des faits tellement évidents qu’on en arrive à ne plus les voir. Parmi ces faits, l’un des plus évidents réside dans le fait que, au début des années 1980, le LOSC a dans son effectif une proportion particulièrement importante de joueurs dont le nom de famille est également un prénom. En effet, alors que seul 0,3 joueur par an au LOSC ont un nom de famille qui est un prénom entre 2001 et 2011, cette moyenne s’établissait à 2,8 entre 1980 et 1985, soit plus de neuf fois davantage.
Le commun des mortels serait tenté d’y voir une « coïncidence ». A DBC LOSC, nous savons que tout s’explique, et qu’il y a donc une explication plausible à cet état de fait. Ceci étant, on n’a pas vraiment trouvé d’explication valable. On en a donc déduit que c’était parce que le LOSC s’était alors lancé dans une stratégie de recrutement de joueurs dont le nom de famille est un prénom.
C’est débile ? Oui, tout à fait, et c’est ce qu’on s’apprête à te montrer, que cette stratégie était débile.
Hein ?
C’est ma théorie qui est débile ?
Bon, d’accord. Mais écoute-la quand-même. Ah oui, au fait, cerise sur le bateau, tu auras en bonus la thèse principale : celle de la « malédiction des hommes aux deux prénoms », malédiction qui débute quand le LOSC se lance avec le plus de vigueur dans cette stratégie.
1981-1984 : l’âge d’or des « joueurs dont le nom de famille est un prénom » (ou « hommes aux deux prénoms »)
Ce graphique te montre une évidence : le LOSC s’est lancé au début des années 1980 dans une stratégie de recrutement de joueurs dont le nom de famille est un prénom. On voit le nombre de joueurs dans cette situation croître, jusqu’à atteindre le nombre de cinq en 1983-1984 pour rapidement décroître et se stabiliser à une moyenne inférieure à un par an à partir des années 1990.
Pourquoi cette stratégie, me diras-tu ? A vrai dire, aucune certitude là-dessus. Mais je suppute. Au début des années 1980, les dirigeants lillois veulent attirer le public. Du coup, quoi de mieux que des joueurs dont le nom de famille est un prénom ? Ça fait tout de suite « matches entre copains » sur le mode : « Denis passe à Henry, Henry remet pour Thomas qui décale Christophe … Christophe centre pour Noël et but ! ». Et j’te parle pas de Françoise qui a à cœur de montrer que le foot c’est pas qu’une histoire de mecs. Donc voilà, nous on pense que c’est ça la vraie raison.
La jurisprudence Simon-Henry
Mais, tu vas me dire, pourquoi une telle stratégie paraît-elle sportivement bonne ? A mon humble avis, c’est le cas Simon qui a laissé penser aux dirigeants que c’était une bonne idée. En 1976, le LOSC recrute Didier Simon qui s’impose comme un meneur de jeu de grand talent. En plus, dès 1978, un petit prodige nommé Joël Henry fait ses débuts en pro à seulement 16 ans. De tels exemples ont semble-t-il donné une information capitale aux dirigeants : les joueurs dont le nom de famille est un prénom sont diablement bons.
Dès lors, en 1981, ils recrutent Pascal Françoise qui s’ajoute à Simon et Henry. L’expérience est un peu moins concluante, mais les dirigeants ne se démontent pas. Ainsi, si Simon s’en va, Didier Christophe, international A, arrive au LOSC et semble confirmer la thèse du talent des joueurs dont le nom de famille est un prénom.
Et là, une vague de joueurs dont le nom de famille est un prénom arrive …
La vague (ça fait peur, hein, comme intertitre ?)
En 1983, Pascal Françoise s’en va, mais on ne perd pas notre meilleur joueur dont le nom de famille est un prénom. Viennent compléter l’effectif : Dominique Thomas, Lucien Denis, Claude Robin et Jean-Paul Noël, portant à cinq le nombre de joueurs dont le nom de famille est un prénom.
Mais bon, il s’avère que cette stratégie de recrutement ne marche pas à tous les coups. On comprend ainsi assez vite pourquoi Guy Roux nous a refilé aussi facilement Jean-Paul Noël et Lucien Denis, et le bisontin Claude Robin fait une première saison moisie. Même Didier Christophe a un coup de mou, seul Dominique Thomas se révélant comme une vraie satisfaction.
La malédiction des hommes aux deux prénoms
Bref, assez vite les dirigeants comprennent que la stratégie est pourrie. Jean-François Daniel arrive cependant en 1987/1988, mais la saison pourrie de ce joueur pourtant talentueux laisse entendre qu’il y aurait plutôt une malédiction sur les joueurs dont le nom de famille est un prénom. Ce que semble d’ailleurs confirmer la grave blessure de Dominique Thomas en 1990.
Roger et Toto ? Ah non, ça nous arrange pas, on veut plus d’hommes aux deux prénoms. Comment ? HItoto ? Ok, c’est bon alors …
Bref, fini les conneries. Les dirigeants font néanmoins signer Joël Germain en 1995, non sans méfiance. Ils constatent alors vraisemblablement qu’avoir un nom qui est un prénom porte la poisse. D’ailleurs, si tu regardes bien, les joueurs du LOSC qui seront dans ce cas-là confirment la thèse : Bruno Clément, Dagui Bakari qui se verra diagnostiquer des problèmes cardiaques, Youssef Sofiane l’ancien grand espoir du foot, Gianni Bruno et, bien sûr, l’inoubliable Marvin Martin.
Et comme ça ne suffisait pas, on a pris Baptiste Guillaume.
2016 : le retour à la raison
Mais 2016 est peut-être l’année du retour à la raison (1). Un an après son recrutement pour une petite fortune (2), Baptiste Guillaume a été prêté. La réflexion a été plus longue pour Marvin Martin, mais elle a finalement abouti à la même conclusion : un prêt également.
Mais on aurait dû réagir avant : depuis combien de temps Christian Jeanpierre nous a-t-il montré sa médiocrité ?
Bisous, prends bien soin de toi.
(1) Le cas Sunzu semble confirmer ce glissement dans la stratégie initiée par les dirigeants du LOSC : Stophira Sunzu doit son prénom à un hommage de ses parents à Yannick Stopyra. Le LOSC semble donc glisser vers une stratégie de recrutement de joueurs dont le prénom est un nom de famille, ou d’ »hommes aux deux noms de famille ».
(2) Si Baptiste Guillaume vaut ce qu’il coûte, faudra m’expliquer pourquoi on ne veut pas m’embaucher, même au SMIC, même pour n’importe quel taf. Dis M.Seydoux, tu m’embauches ? (non, non, pas pour jouer …) (3)
(3) Ah oui, par contre, l’auteur de cet article est un « homme aux deux prénoms » …
Posté le 25 juillet 2016 - par dbclosc
Ces noms ronflants en sommeil. Les grands noms du foot qui ont échoué au LOSC
Pendant longtemps, le LOSC a peiné à attirer autre chose que des joueurs de second rang avec l’espoir qu’ils se révèlent et ça a souvent marché. Parfois, des joueurs aux CV bien fournis ont été recrutés. Mais la plupart du temps, ça n’a pas fonctionné, comme si le LOSC était voué à former et faire grandir de jeunes joueurs et à miser sur le recrutement de joueurs en misant sur leur progression. Partie ignorée du complot contre le LOSC, certains joueurs venaient chez nous avant tout pour montrer moins que ce qu’ils savaient faire. Petit retour sur quelques-uns des noms ronflants qui ont joué au LOSC et focus sur leurs difficultés rencontrées.
Didier Christophe : l’homme aux deux prénoms
Au début des années 1980, le LOSC se lance dans une stratégie de recrutement de joueurs aux deux prénoms (1). En 1982, ils ont déjà Joël Henry et Pascal Françoise et recrutent Didier Christophe. Didier, 25 ans, est un authentique international A, appelé pour la première fois par Michel Hidalgo en novembre 1979 alors qu’il n’a joué que 12 matches en pro. Il n’entrera pas en jeu mais fera ses débuts le 27 février 1980 contre la Grèce en match amical (5-1) marquant l’un des buts français. En concurrence avec Jean Tigana, Didier ajoutera encore cinq autres sélections à son compteur de sélections, la dernière le 14 octobre 1981 contre l’Irlande.
Et c’est Didier-Christophe comment au fait ?
Avec le LOSC, Didier réalise une excellente première saison, s’affirmant comme le leader de l’équipe avec Joël Henry, prouvant que la stratégie de recruter des hommes aux deux prénoms n’est peut-être pas si mauvaise. Il débutera également très bien la saison suivante avant de baisser très largement en régime. Didier est visiblement démotivé, sans doute lassé par l’irrégularité chronique du LOSC. Le bilan de Didier Christophe n’est certes pas catastrophique, loin de là. Mais on a juste l’impression que de petits grains de sables l’ont empêché de monter plus haut.
Albert Gemmrich : l’Alsacien (oui, je sais, ça dit pas grand-chose sur lui)
Albert Gemmrich arrive en même temps que Didier Christophe, à l’été 1982. Le LOSC fait là incontestablement un coup, recrutant un international français et surtout un buteur d’envergure déjà auteur de 98 buts en D1 et de 153 buts en professionnel à 27 ans. C’est donc avec le LOSC que Bébert va atteindre la barre des 100 buts dans l’élite.
En fait, non, raté. Gemmrich est peut-être bien le plus grand échec de recrutement du LOSC. Assez lamentable, il faut bien le dire, bien moins bons que ses compères d’attaque qui ne sont pourtant pas transcendants cette saison-là, Gemmrich ne marque pas le moindre but en 17 matches de D1 et 2 matches de coupe de France.
Je m’appelle Albert Gemmrich et je suis très méchant et je vais signer au LOSC juste pour les faire perdre en jouant mal !
Bébert aura d’ailleurs passé sa saison lilloise à se friter avec tout le monde. Son coéquipier d’attaque Pascal Françoise – auquel il n’a sans doute pas reproché son inefficacité, il aurait été mal placé – et son entraîneur, Nono Dos Santos, qu’il aurait insulté, sans doute responsable à ses yeux d’avoir fait de lui un attaquant moins efficace que Daniel Gygax. Et puis avec tant d’autres, histoire de montrer la voie à Pascal Nouma. Notre hypothèse sur le cas Gemmrich ? Il a signé chez nous juste pour nous plomber. Un élément qui va dans le sens de cette thèse ? Gemmrich n’a jamais été meilleur que contre les équipes du Nord-Pas-de-Calais contre lesquelles il marquait énormément.
Erwin Vandenbergh : un Belge sur les montagnes russes
Quand Erwin Vandenbergh signe au LOSC, il vient de refuser le Barça, rien que ça, a déjà été soulier d’or européen, vient d’atteindre les demi-finales de la Coupe du Monde 1986 au Mexique et a terminé deux fois dans le top 20 du Ballon d’Or. Et ses débuts sont excellents, marquant cinq buts en coupe de la ligue, un but en tournoi de la CUDL, et déjà 5 buts en D1 après 9 journées, soit 11 buts au total moins de deux mois après ses débuts. Et puis là, paf … tout part en live, Erwin ne marquant plus que 9 petits buts en tout et pour tout au cours des 15 mois qui suivent.
Erwin reviendra cependant très bien en 1988 et sur les 6 premiers mois de l’année 1989, inscrivant notamment 23 buts sur la période. Seulement, voulant partir à l’été 1989 ce que lui refuse Bernard Gardon, Erwin fera une dernière saison pathétique montrant très volontiers un caractère boudeur qu’on ne lui avait pas connu jusque-là.
Christian Perez : blessé plus rapidement que Richert
A l’été 1994, le LOSC se paie rien de moins que Christian Perez, le milieu offensif qui reste sur une saison décevante à Monaco mais qui compte pas moins de 22 sélections en équipe de France A. On attend beaucoup de lui et il se montre très à son avantage en matches de préparation. Malheureusement, il ne faudra que deux minutes trente à Perez, lors de la première journée de championnat, pour qu’il se blesse gravement, loupant tous les matches aller. Quand il reviendra, il se montrera comme l’un des meilleurs lillois sans pour autant atteindre les sommets espérés.
Il retourne ensuite un an à Nîmes, son club formateur, puis se lance un nouveau défi, à Shanghai, passant un an dans l’excellent championnat chinois.
Patrick Kluivert : 95 kg de talent
Quand Patrick Kluivert signe au LOSC en 2007, cela fait l’effet d’une bombe. Enfin, d’une bombinette on va dire, parce que Patrick a peiné à montrer son niveau d’antan depuis trois ans et son départ de Barcelone où il a marqué 90 buts en Liga, 26 en coupe d’Europe et 6 en coupes en 6 saisons.
A ses 241 buts en professionnel, Patrick n’en ajoutera que quatre avec le LOSC. Il laissera cependant l’image d’un joueur humble auprès de ses partenaires et, en plus, c’est avec nos couleurs qu’il marque le dernier de ses buts en pro. C’était le 16 février 2008, Kluivert portant la marque à 2-0 à la 53ème minute de jeu après avoir transformé un péno en première mi-temps. Lille l’emportera par 3 buts à 1. Une saison difficile, mais c’était prévisible pour Patrick arrivé au LOSC avec la silhouette du Michel Platini de l’époque avant de faire l’effort de retrouver celle du Platoche des années 1980. Les buts en moins.
(1) Cette stratégie sera maintenue en 1983, avec les arrivées de Claude Robin, Dominique Thomas et Lucien Denis. Cette même saison, les dirigeants lillois poussent même plus loin la logique en recrutant un homme aux trois prénoms, Jean-Paul Noël. C’est dire qu’on n’est pas passé loin de l’arrivée tant redoutée de Christian Jeanpierre chez nous. En 1981-1982, Didier Simon joue également au LOSC.
Posté le 22 juillet 2016 - par dbclosc
La très pourrie fin de saison 1989/1990
Au soir du 4 février 1990, il semble qu’il y ait des raisons de positiver. Lille est 7ème au classement de D1, et pourtant, ça ne semblait pas gagné d’avance. Lille avait perdu certains cadres à l’inter-saison (Lama, Zappia, Buisine et Desmet) avant de rapidement perdre Gaston Mobati, tandis qu’Erwin Vandenbergh fait une saison extrêmement médiocre, traînant comme un boulet son transfert avorté et mal digéré pour l’Antwerp. Le recrutement n’a pourtant pas été extraordinaire, Nadon semblant encore très juste comme n°1, Thomas, le revenant, étant en-dessous de ce qu’on a connu et Sauvaget étant loin de Desmet. Oui, mais le milieu de terrain est peut-être ce qui se fait de mieux alors en France, avec Fiard, Angloma, Périlleux, Pelé et Friis-Hansen. L’ensemble paraît moyen, mais ce milieu permet de tenir une belle petite moyenne.
Et pourtant ça avait mal commencé. Mais, surtout, ça va très mal finir.
Un début délicat
Pour tout dire, en début de saison, on n’a pas trop de raisons d’être confiants. Vandenbergh fait la tronche et s’est désolidarisé du groupe et la défense doit trouver ses marques, avec le jeune Decroix, 20 ans, le retour de Thomas, Christophe Galtier, et un David Guion encore peu expérimenté. Devant, on débute avec un duo Mobati-Sauvaget, puis rapidement avec le seul Vandenbergh en pointe. Et ça se passe de manière délicate. Lille se retrouve 19ème après 7 journées, stagne à la 18ème place jusqu’à la 12ème journée. Le LOSC reçoit alors Marseille, le leader incontesté, et réalise une grande rencontre remportée 2-0 grâce à un ensemble brillant et un Pélé irrésistible. Viens-voir ça ici :
On pense que c’est reparti. Et ben non. Lille rechute, s’inclinant 2-1 sur le terrain du RP1 et rechutant à la 19ème place.
The incredible remontada (la remontée pas très très crédible)
Lille remonte rapidement, se retrouvant 8ème après 18 journées, puis 7ème après la 24ème. Improbable, mais vrai.
Et pourtant, quand on regarde le parcours des Dogues, il y a de réels faits d’armes. La victoire contre Marseille donc, mais aussi un cinglant 5-0 infligé au troisième (qui finira quatrième) Sochaux, deux nuls contre Monaco, et des victoires contre Auxerre (2-1) et Paris (2-0), des équipes faisant partie du top 6 de D1.
D’ailleurs, voici le Lille-Sochaux :
Remarque au passage, à la fin de l’extrait, que Jacques Santini donne déjà l’impression qu’il a envie de pleurer quand il parle.
Après, ne nous emballons pas trop, le matelas d’avance sur le barragiste est extrêmement réduit : 3 points, soit deux rencontres avec la victoire à deux points, et un seul sur la 14ème, Caen.
On n’a pas trouvé de photo de matelas d’avance, à défaut, voici un très coquet matelas d’avant
Et puis en fait, non …
On retombe vite sur terre, avec une défaite à Mulhouse (2-1), avec une défense fébrile. Lille enchaîne par un nul décevant, quoiqu’encourageant, contre Nice (1-1), puis chute à Auxerre dans une faillite collective (3-0), les jeunes Dieng et Decroix étant particulièrement à côté de la plaque, mais finalement pas beaucoup plus que l’ensemble. Un Lille expérimental – avec Lauricella, Jensen et Lafond – prend le point du match nul contre Lyon, avant de s’incliner à Nantes (1-0), malgré le retour de son équipe habituelle. En cinq matches, le LOSC a perdu sept places et la totalité de son semblant de sérénité.
D’ailleurs, un fait semble révélateur : Santini change beaucoup sa défense, preuve qu’il peine à trouver la bonne carburation. Lille se ressaisit cependant contre Toulouse (3-0), grâce à un excellent Jocelyn Angloma, auteur d’un doublé. Mais une nouvelle faillite collective plus tard, cette fois à Marseille (4-1), confirme que ça va être délicat, surtout en défense. Les jeunes Dieng et Decroix ont encore paru fébriles, mais la faillite a encore été collective. Une victoire conter RP1 (2-1) permet de maintenir le LOSC à trois points du barragiste, mais une nouvelle raclée (5-0), cette fois à Montpellier, a confirmé les difficultés récurrentes du LOSC, principalement en défense, avec un Dominique Thomas en particulière difficulté. Il reste cinq journées, et seulement deux points d’avance sur Nice, en position de barragiste …
Mais ne t’inquiète pas …
Mais ne t’inquiète pas. Même extrêmement médiocre, le LOSC reste solide chez lui et le confirme contre Metz (2-1), notamment grâce à son milieu de terrain, un excellent Angloma et de toujours très bons Fiard, Périlleux et Pelé. Lille semble avoir retrouvé un semblant de solidité et le confirme à Sochaux malgré une courte défaite (1-0), puis à Toulon où les Dogues décrochent le nul.
Lille échoue à assurer son maintien chez lui la journée suivante contre Saint-Etienne (2-2), mais ça semble bien parti. Un dernier match, pourri et perdu (2-0 à Caen) plus tard, Lille 17ème et se maintient officiellement.
Think positive (pense positive)
Bon, après, il y a de quoi positiver. Cette équipe s’inscrivait bien davantage dans une reconstruction suite à une fin de cycle qu’on aurait pu le croire à l’intersaison quand, a priori seuls quatre cadres quitter le club. Mais à ces quatre, devaient se rajouter un Vandenbergh apathique cette saison-là, le départ forcé de Mobati en cours de saison et la mise à l’écart de Doaré et de Prissette. Des conditions comme ça, t’avoueras, ça nous fait une énième preuve du complot contre le LOSC.
En parallèle, des joueurs arrivent. Jean-Claude Nadon et Jakob Friis-Hansen seront médiocres cette saison-là, mais ils s’imposeront ensuite comme des cadres incontournables. La jeunesse lilloise semble aussi en difficulté, mais ne doit-on pas au contraire louer leur importance croissante malgré leur jeunesse ? Decroix s’impose comme titulaire, Oumar Dieng dispute 16 rencontres et Fabien Leclercq 4. En début de saison, ces trois joueurs avaient respectivement 20 ans, 16 ans et 16 ans ! Alors, oui, cette défense a paru bien vilaine parfois, mais le pari sur l’avenir n’en vaut-il pas le coup ?
Lille finira 6ème la saison suivante, en partie grâce aux sacrifices faits cette étrange saison 1989-1990.
Posté le 21 juillet 2016 - par dbclosc
« Chair de poule » : sortie d’une collection consacrée au LOSC
Vous rappelez-vous la collection « Chair de poule » ? Ces romans pour enfants et adolescents, en partie adaptés à la télévision, ont connu un immense succès dans les années 1990. Les récits d’épouvante entraînaient les lecteurs dans des univers effrayants, fantastiques ou horrifiques, toujours chargés de suspense, et dans lesquels on rencontrait bien souvent des fantômes, des momies, et autres pantins maléfiques ou morts-vivants. Autrement dit, l’horreur était bien souvent très proche de nous et de notre quotidien. Et bien figurez-vous Arsène qu’après une observation fine de la vie de notre club favori au cours des 20 dernières années, l’auteur américain R.L. Stine a décidé d’écrire une collection spécialement consacrée au LOSC. C’est la première fois qu’il met son talent au service d’histoires inspirées de faits réels. En exclusivité, DBC contre le LOSC a pu se procurer les premiers ouvrages. Nous vous en livrons ici les résumés ainsi que nos comptes-rendus de lecture.
N’hésitez pas à nous signaler d’autres titres qui nous auraient échappé !
« Le retour de prêt de Marvin Martin »
Intrigue : Été 2017. Alors que la ville de Lille profite paisiblement du soleil qui l’inonde, la population prend progressivement conscience du drame qui se joue en coulisses : le prêt de Marvin Martin à Dijon arrive à expiration. L’ex-futur Zidane parviendra t-il à se faire accepter ?
L’avis de DBC : l’auteur s’aventure ici dans un récit audacieux qui relève davantage du football-fiction que d’une inspiration réaliste. En effet, il se projette dans un futur incertain. Les mauvaises langues diront que Marvin Martin est en soi du football-fiction. Avec l’audace qui le caractérise, R.L. Stine parvient à susciter chez le lecteur des sentiments ambivalents, qui ne permettent pas de se forger un avis définitif sur l’enfant-prodige. Comment évaluer le niveau d’un joueur qui a fait une passe décisive à chaque match de championnat, mais qui n’en a joué qu’un seul pour cause de blessures à répétition ? Les dirigeants seront-ils sensibles à l’argument de Marvin Martin consistant à répéter que « cette fois, c’est la bonne, je suis prêt physiquement » ? Comment réagiront-ils quand ils découvriront qu’il a déclaré à son arrivée à Dijon « cette fois, c’est la bonne, je suis prêt physiquement » ? Une lecture pour tous à déguster avec une bonne chicha.
« Rio Mavuba arme sa frappe »
Intrigue : À l’issue d’une action bien construite, le capitaine lillois Rio Mavuba se retrouve seul aux 18 mètres adverses. Il s’apprête à frapper.
L’avis de DBC : Ce thème terrifiant est parfaitement exploité par l’auteur, qui sait jouer sur la corde sensible du lecteur en graduant l’horreur grâce à la description très fine de feintes de frappe de Mavuba. Cependant, elles ne font que rassurer qu’un temps les passionnés de football : en effet, la seconde partie de l’ouvrage explore des tréfonds rarement atteints dans la littérature mondiale. R. L Stine a bien du mérite à rendre captivant à l’écrit ce qui est insupportable pour nos yeux. La conclusion de l’action est absolument dégueulasse,si bien qu’exceptionnellement, l’ouvrage est accompagné d’un avertissement pour les moins de 16 ans, qui pourraient être profondément choqués en découvrant que le football recèle aussi sa part sombre.
« Le mercato du LOSC » (sous-titré La grande Braderie de Lille)
Intrigue : Le président Seydoux souhaite recruter trois joueurs de National et un de Ligue 2. Mais auparavant, il doit trouver 50 M€ en se séparant des trois meilleurs éléments de son effectif.
L’avis de DBC : L’intrigue s’inscrit dans une tradition régionale : R. L. Stine a beau être américain, il n’est est pas moins un fin connaisseur de la région du Nord et de ses traditionnelles braderies. On y retrouve le président Michel Seydoux alpaguer la foule aux cris de « ils sont frais mes joueurs ! » ; « 15M par ici ! J’en ai un autre à 7M, je vous le mets ? » ; « par iciiiii, j’ai un attaquant qui a mis un but en coupe du monde ! 15M ? Vendu ! ». Le principal intérêt de ce récit d’épouvante réside dans la multiplicité des points de vue : le financier Seydoux, les joueurs qui se servent du LOSC comme d’un tremplin, les agents qui s’en mettent plein les fouilles, le directeur sportif qui évoque une « stratégie bien pensée », et les supporters qui ont rarement la chance de voir une de leurs idoles faire une bonne saison sans qu’il ne s’en aille dans la foulée. Une réussite !
« Coupe de la ligue : Elana titulaire »
Intrigue : Pour le 1/16 de finale de coupe de la Ligue, l’entraîneur décide de titulariser Steeve Elana dans les cages. Ce choix s’avérera-t-il judicieux ou, au contraire, le LOSC encaissera t-il un but-casquette ?
L’avis de DBC : le titre s’inspire directement d’une coupure de presse qui avait semé la terreur dans Lille il y a quelques années. L’auteur fait la preuve d’un grand brio littéraire pour décrire l’approche du but lillois par l’adversaire. Les premières prises de balle font déjà passer des frissons ; on sent progressivement la défense ne plus faire confiance à son gardien : pas de passe en retrait, trajectoire des centres systématiquement coupée, six-mètres joués par les défenseurs centraux… Jusqu’à la terrible 56e minute:longue balle vers la défense lilloise, Steeve Elana crie « j’ai ! », mais il n’a rien du tout, si ce n’est des gants en peau de pêche… Sans évoquer l’esthétique foireuse de la sortie, la partie technique atteint des sommets d’épouvante. À lire de préférence accompagné(e).
« Un nouveau stade en 2003 ! »
Intrigue : en 1999, les nouveaux actionnaires du club, Luc Dayan et Francis Graille, promettent qu’un nouveau stade sera opérationnel dès 2003.
L’avis de DBC : Ce volume reprend un serpent de mer des années Vahid : la question du nouveau stade, ou la rénovation de l’ancien. La catastrophe arrive de manière lente et graduelle : on sent que tout se met en place pour qu’arrive un dénouement malheureux, tant les pièces du puzzle se liguent contre le LOSC (site militaire, patrimoine protégé, association d’habitants, mairie frileuse, manque de soutien des investisseurs locaux), mais on est frappés par la détermination ou la naïveté des présidents qui sombrent progressivement dans le déni, manquant d’entraîner le club avec eux. L’association « Sauvons la fricadelle » apparaît comme un personnage majeur qu’il serait intéressant de réutiliser pour un épisode à paraître sur le régime alimentaire de Frank Pingel.
« René Girard, pour l’amour du jeu »
Intrigue : L’auteur se glisse dans les coulisses du style de jeu et des compositions d’équipe de René Girard.
L’avis de DBC : Une thématique à glacer le sang, dont le titre constitue à lui seul une entrée importante dans l’abomination. Le style littéraire de l’auteur permet de restituer la prononciation de René Girard, qu’on croirait entendre, ce qui donne rapidement le tournis. On s’imprègne peu à peu de la philosophie de non-jeu de Girard, et cela est probablement la plus grande stupéfaction du lecteur, qui se surprend à trouver une composition en 7-2-1 trop offensive. Ce qui est profondément désespérant pour le football, c’est que les résultats ne sont pas foncièrement mauvais… De quoi donner des idées diaboliques aux techniciens issus de « l’école du bus », qui masquent leurs vilaines intentions derrière des expressions prétendument tactiques telles que « on quadrille bien le terrain », « on joue avec nos qualités », « on a beaucoup travaillé l’efficacité ». Une ode au mauvais goût !
« Réduits à 10 ! »
Intrigue : Anthologie des sorties de Grégory Wimbée en dehors de sa surface.
L’avis de DBC : S’inspirant de faits réels (matches contre Sochaux, Guingamp et Sedan), ce récit fait frémir par la répétition du même geste incompréhensible : le gardien de but n’est pas dans sa surface de réparation mais met (Jacquet) la main. Or, c’est défendu ! Prenant le point de vue des supporters placés dans le kop, le narrateur transmet avec passion le geste irréparable qu’anticipent largement les supporters, au moment où ils voient leur gardien courir vers l’attaquant adverse. On a beau savoir ce qu’il va se passer, le dénouement est inexorable : carton rouge, et une équipe réduite à 10. Probablement le volume le plus fataliste de la série. Dans une postface en guise de bouquet final, une nouvelle inédite sur les sorties aériennes de Grégory Malicki .
« Maman, j’ai raté la montée »
Intrigue : Thierry Froger.
L’avis de DBC : « Hé, en fait, Popeye, il gagne à pas être connu » entend-on à l’issue du film d’auteur Les bronzés font du ski. Thierry Froger, c’est un peu le Popeye du LOSC. C’est donc avec un sadisme parfaitement conscient que Stine lui consacre ce volume. Les défaites contre Amiens, Toulon et Beauvais sont largement décrites, dans un style chatoyant et ironiquement épique, et constituent probablement le summum de ce que le football peut produire de monstrueux : une équipe favorite, mais des joueurs paralysés, un entraîneur au schéma de jeu douteux, un public hostile. À noter les sueurs froides qui vous parviennent lors de la description du moment où le LOSC possède 6 points d’avance sur Sochaux à 5 journées de la fin avant de voir cette avance réduite à « peau de zob ». Un final haletant et quelques scènes de violence : on signale deux dents cassées.
« Méfiez-vous des coups-francs ! »
Intrigue : L’inexpérimenté LOSC affronte le vieux briscard Manchester United. Comment les jeunes Lillois aborderont cette grande affiche ?
L’avis de DBC : On dit souvent que l’histoire se répète. Le scénario est connu de tous : la vaillante petite équipe joue bien, mais les éléments lui sont défavorables, et l’équipe la plus roublarde finit par l’emporter sur un coup pas très net. Tout est réuni ici pour pleurer encore quelques dizaines d’années : un carton jaune oublié pour Scholes, qui l’aurait suspendu au retour, un but refusé à Odemwingie suite à un gros coup de vent, et un but qui trahit une grande naïveté. Agrémentez le tout d’un manque de connaissance du règlement UEFA, et Bodmer envoie le ballon en touche sur l’engagement pour que le LOSC pose une réclamation fantôme. Cerise sur l’Hitoto : des incidents en tribunes provoqués par les Anglais qui entraînent une forte amende pour le LOSC. Brrrr !
« Panique dans le vestiaire »
Intrigue : Le LOSC ne mène que 3-0 à la pause. Son entraîneur bosniaque passe un savon à ses joueurs.
L’avis de DBC : R. L. Stine propose ici un véritable travail d’investigation virtuel. Tel une petite souris, il semble présent dans le vestiaire et relate les échanges du vestiaire de Grimonprez. Une véritable soufflante ! L’effet de terreur est renforcé par le prononcé très particulier de Vahid Halilhodzic, furieux que la défense ait été placée 53 centimètres trop bas sur un contre adverse. Voici un extrait éloquent : « Toi mal placé… ! Toi payer ! Toi faire 25 tours de terrain après match et 100 pompes avec enclume sur dos ! Même si toi avoir mis triplé ! ». On retrouve ici les mécanismes propres à l’oppression qu’a très bien décrits Hannah Arendt, avec une passivité presque complice des dominés. Tout le monde savait, mais personne n’a rien fait… À méditer.
« En bon père de famille »
Intrigue : été 2009, le LOSC se structure, et il faut gérer le mercato. Rudi Garcia est viré. Finalement, il n’est plus viré. Généalogie d’un grand club.
L’avis de DBC : On se rappelle qu’après une première saison très satisfaisante et un jeu offensif, Rudi Garcia est invité à faire ses paquets pour déménager. Dissensions au sein du club, avis divergents, « crise de croissance », implication de certains joueurs… Le récit ne manque pas d’humour, mais se distingue surtout par sa dimension pathétique. 15 jours d’imbroglio, la menace de l’arrivée de Paul Le Guen : les supporters en tremblent encore.
« L’esprit de Munich »
Intrigue : Le LOSC a la chance de jouer un match de prestige face au grand Bayern de Munich. Les joueurs misent sur une belle première mi-temps.
L’avis de DBC : On soulignera ici surtout la malice dans le choix du titre, qui fait référence à un épisode historique peu glorieux, une constante dès lors que l’on évoque l’Allemagne. Après, qu’il y ait 5-0 à la mi-temps, ça peut arriver à tout le monde. Stine sait toutefois rappeler que ça fait quand même une énorme tâche pour la carte de visite du club, qui tient là son humiliation européenne tel un vulgaire La Corogne-PSG.
Posté le 20 juillet 2016 - par dbclosc
Le Nord-Pas-de-Calais à l’Euro : t’en as peut-être pas rêvé, mais on l’a quand-même imaginé
On a imaginé s’il y avait une équipe du Nord-Pas-de-Calais à l’Euro. On a aussi imaginé que les joueurs sélectionnables – ici ceux nés dans le Nord ou dans le Pas-de-Calais – n’étaient pas blessés. On a aussi imaginé que c’était Fernando D’Amico le sélectionneur et qu’il nous expliquait ses choix et ses ambitions. T’inquiète, on est au courant que ça n’est pas possible. Mais on l’a quand-même imaginé. Et on a aussi imaginé le parcours qu’ils auraient réalisé.
30 mai. Fernando D’Amico, le sélectionneur de l’équipe du Nord-Pas-de-Calais nous reçoit pour nous livrer en exclusivité sa liste des 23 pour l’Euro 2016. L’équipe s’est brillamment sortie de son groupe en phase éliminatoire, terminant premiers, mais condamnant les malheureux Portugais à l’élimination. Comme nous le dit Fernando « ça n’a pas été facile de les trouver les 23, mais on peut faire de belles choses ». « Pourquoi ? », lui demande-t-on. « Parce qu’on va rien lâcher ! ».
« Dans les buts, mon titulaire, ça sera Jérémie Janot, une valeur sûre » commence-t-il. « Au poste d’arrière-droit, ça sera Mathieu Debuchy le titulaire. Je le connais bien, c’est moi qui lui ai tout appris quand il était un petit jeune au LOSC ». Nous émettons un doute sur le fait qu’il lui ait vraiment tout appris, Fernando nous assène un tacle dont il a le secret, nous montrant qu’il n’a rien perdu de son talent et nous incitant à fermer notre grande gueule.
Il poursuit. « L’arrière-gauche, ça sera Arthur Masuaku, de l’Olympiakos. Dans l’axe, j’ai pris Varane et le gars avec son nom polonais imprononçable ». Pas faux, son nom est difficilement prononçable. C’est pour ça qu’on l’écrit : Kolodziejczak, le joueur de Séville. La défense de Fernando, c’est du solide.
« En milieu défensif, j’ai pris Nabil Bentaleb et Yohan Cabaye. Ils sont très bons, mais c’est un poste où ils doivent encore travailler leur remontage de short en mode slip. Ils ne sont pas encore au point, mais je vais être intransigeant là-dessus ». Et ben dis-donc, si on m’avait dit qu’on pouvait faire une équipe solide comme ça avec rien que des natifs de la région …
« Milieux offensifs, je vais aligner Kakuta dans l’axe, et Ribéry et Idir Ouali ou Mathieu Robail milieux gauche ». Hein ? Deux milieux gauche ? Et pourquoi pas un à droite et un seulement à gauche ? Face à cette remarque, Fernando nous tacle, puis explique. « T’as déjà vu un bon milieu offensif droit issu de la région qui a moins de 70 ans ? » Ouais, c’est vrai que là, j’ai pas trop de réponse.
Manque un titulaire. « Et mon avant-centre, ça sera André Ayew ». En gros, une équipe-type Janot – Debuchy, Varane, Kolodziejak, Masuaku – Cabaye, Bentaleb – Kakuta, Ribéry, Ouali – A.Ayew. Ça a quand-même un peu de la gueule. Et les autres ?
« Comme gardiens, j’ai pris aussi Rémi Vercroûte (sic) et Benjamin Leroy, derrière, j’ai pris Vandam, Assou-Ekoto, Franquart et Mater parce qu’il est sympa. J’ai pris aussi Pavard parce qu’il est polyvalent et qu’il apprend vite : je lui ai montré le remontage de short, il est déjà très à l’aise. J’ai aussi pris Fauvergue et Alexis Araujo ». Bien, très bien. Mais il t’en manque deux Fernando. T’as tes trois gardiens, t’as huit défenseurs plus Pavard qui peut jouer milieu défensif, deux autres milieux défensifs, cinq milieux offensifs, et deux attaquants. Ne crois-tu pas qu’il te manque un milieu défensif et un attaquant ?
Fernando nous tacle à nouveau. « Pour le milieu défensif, je crois que t’as ta réponse ». Ah, d’accord, Fernando dans la liste, pourquoi pas, il a bien mérité la nationalité ch’ti. Et devant ? Fernando tente un dernier tacle, mais le cœur n’y est pas et nous l’esquivons sans difficulté. Il soupire. « Devant ? Mais y a rien de plus devant ! » Mais la réponse finit par arriver. Faute de mieux, Fernando a retenu Mickaël Ploupichon, l’attaquant de Beuvry, auteur de 4 buts en première division district cette saison. « Et deux passes décisives ! » tient à préciser Fernando. Et bon, il joue en première division, c’est déjà ça. Oui, district. Ne joue pas sur les mots jeune et admirable lecteur.
Janot
Debuchy Masuaku
Kolodziejszak Varane
Bentaleb
Cabaye Ouali
Kakuta
A.Ayew Ribéry
Passons à l’Euro et le parcours que nous avons imaginé.
Le NPDC à l’Euro
La presse se gausse de la présence du Nord-Pas-de-Calais à l’Euro, Pierre Ménès en tête : « L’Euro à 24 équipes, c’est bien sympathique, mais il faut quand même le dire, le Nord-Pas-de-Calais à l’Euro, c’est du grand n’importe quoi. Excusez-moi, mais le foot, c’est du sérieux. C’est pas avec des alcoolos et des consanguins qu’on va faire du beau foot ». Certaines réactions dénoncent un amalgame, Didier Roustan ayant même le courage d’émettre l’hypothèse d’un « dérapage ». Pierrot ne se démonte pas, arguant que « Bienvenue chez les ch’tis est un film bien sympathique, mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que si avec le Nord tu pleures une première fois, quand tu les vois arriver sur le terrain, par contre, c’est pas sûr que tu pleures une deuxième fois en les voyant quitter le terrain ». Passons, nos valeureux joueurs ne se démontent pas malgré les critiques.
La préparation a été poussive et la défaite en amical (0-4) contre la Suisse ne laisse pas espérer de grandes choses. Pas grave, on est à l’Euro, c’est déjà beaucoup. Le groupe laisse cependant espérer une qualif’ en huitièmes, puisqu’il y a la Hongrie, l’Autriche et l’Islande. Le NPDC démarre par une défaite contre l’Islande (3-0). Grosse déception, car l’adversaire semblait prenable. Contre l’Autriche, Ribéry déborde sur le côté gauche et centre pour Ayew qui reprend de près. 1-0 ! A l’heure de jeu, c’est Debuchy qui déborde, centre pour Kakuta qui remet pour Bentaleb qui double la mise. Fernando D’Amico fait rentrer Plouplichon qui a la chance inespérée de jouer à l’Euro. Mauvais choix. D’un csc il réduit la marque avant de perdre un ballon bête pendant qu’il parlait avec ses parents en tribune, permettant l’égalisation autrichienne. Ça semble mal barré. Tout se jouera contre la Hongrie.
Et le match est chiant. Très chiant. Il reste une minute et aucune des deux équipes n’a encore tiré au but. Le NPDC obtient alors son premier corner du match. C’est Robail qui s’y colle. Sur le centre, Varane plonge et marque ! Après le ralenti, on constate que le but a été marqué de la main. Pas grave, le NPDC passe en tant que meilleur troisième et jouera la Croatie au tour suivant.
En huitième, les « Diables rougeauds » comme ils ont été surnommés sont en feu (façon de parler, je te rassure). Un doublé de Ayew, un autre de Cabaye, un but de Kakuta, ajouté au triplé de Ribéry envoient le NPDC en quart-de-finale (8-1). Le but du malheureux Marko Maric, appelé de dernière minute côté croate, est insuffisant. La Pologne est sans doute au-dessus, mais est-elle imprenable ? Au bout d’un quart d’heure de jeu, on croit avoir la réponse : oui. Lewandowski, auteur d’un triplé sur trois services d’Obraniak semble avoir ruiné les chances du NPDC. C’est sans compter sur Ayew, Debuchy et Robail qui permettent au NPDC d’accrocher les prolongations puis les tirs aux buts. A cette loterie, Janot arrête les trois premiers tirs polonais, dont deux d’un seul doigt sans regarder le ballon. En parallèle, Cabaye, Ribéry et D’Amico – entré depuis 5 minutes – marquent les leurs et qualifient la région en demi-finale de l’Euro !
Coup de chance, c’est le Pays de Galles en face. Ayew, qui connaît bien les us et coutumes locales, en profite, criant à son défenseur gallois « là ! A ta droite ! Le Prince Charles ! » et profitant du regard détourné pour le passer et crucifier le malheureux portiers gallois (1-0, 90è+7). Le NPDC affrontera la France en finale pour un duel fratricide !
Ça s’annonce cependant mal barré : Ayew, Bentaleb, Ribéry, Varane, Kolodziejszak, Debuchy et Kakuta étant suspendus, Fernando est contraint d’aligner l’équipe suivante : Janot – Vandam, Mater, Franquart, Pavard, Masuaku – D’Amico, Cabaye, Ouali, Robail – Fauvergue. La France domine tout le match. Janot est héroïque, arrêtant notamment quatre pénos français. Le roseau ch’ti plie, mais ne rompt pas. Fernando D’Amico, essouflé, donne ses consignes pour un changement. Pas de bol, elles sont mal comprises. Fernando voulait remplacer Fauvergue par Assou-Ekoto, mais son adjoint comprend qu’il faut faire rentrer Ploupichon. Il est trop tard quand ils se rendent compte de l’erreur.
Le NPDC continue cependant à résister. Il reste dix minutes quand Vandam envoie une vieille patate de sa surface jusqu’au camp adverse. Ploupichon, non loin de là à 40 mètres du but de Lloris, glisse et le ballon rebondit sur son tibia droit. Le ballon prend une trajectoire improbable et se loge dans la lucarne de Lloris. 1-0 !
Le NPDC tiendra jusqu’au bout et devient champion d’Europe ! Pierre Ménès avait donc tort, puisque, avec les Ch’tis, tu pleures deux fois : une première fois quand tu les vois entrer sur le terrain, parce que tu crois que tu vas te faire chier. Et puis, une deuxième fois, Pierrot, parce qu’ils ont mis leur race à ton équipe favorite.
Posté le 18 juillet 2016 - par dbclosc
Fred Dindeleux, porte-bonheur ou joueur-clé ?
A l’été 2012, Fred Dindeleux prend sa retraite de footballeur. Il a alors 38 ans et joue depuis trois ans chez les Belges du KMSK Deinze, en troisième division. S’il a aussi joué à Ostende et avec Zulte-Waregem, Fred a cependant connu deux clubs en particulier. L’un c’est les Ecossais de Kilmarnock où il joue pendant six ans, de 1999 à 2005 et où il deviendra l’un des chouchous des supporters. L’autre, c’est le LOSC, où il est formé et joue jusqu’en 1999, pour un total de 148 rencontres.
C’est le 11 septembre 1993, à l’occasion d’un match joué et perdu contre Monaco, que Fred fait ses débuts sous nos magnifiques et chatoyantes couleurs. Beau gosse, certes, mais aussi et surtout un jeune de chez nous, né à Lille et débutant avec notre maillot tant chéri à l’âge de 19 ans pour rester ensuite six années. Fred a été fidèle à Lille, avant de l’être à Kilmarnock.
Fred n’a pas nécessairement laissé l’image d’un joueur au-dessus du lot. Pourtant, force et de constater qu’entre 1994 et 1997, les trois saisons de D1 au cours desquelles Fred prend de l’importance dans l’effectif du LOSC, nos chers Dogues ont des résultats nettement meilleurs avec que sans Fred. Au cours des 73 matches de D1 qu’il dispute alors, le LOSC prend 1,13 point en moyenne contre 0,95 lors des 41 rencontres qu’il rate. Lille marque 0,81 but/match et en encaisse 1,22 avec Fred et en marque 0,71 pour 1,54 encaissés sans lui.
Comment ça 148 matches avec le LOSC ? Et les 5 en Challenge Emile-Olivier, alors ?!
Avec ou sans Fred, la différence est nette : 7 points à l’échelle d’une saison complète et encore je ne compte pas le goal-average. 7 points c’est beaucoup et dans la plupart des cas, c’est un nombre de points qui permet de gagner environ 5 places.
Est-ce grâce au talent de Fred ou parce qu’il était notre porte-bonheur ? On t’avoue qu’on ne croit pas aux porte-bonheurs, mais c’est une idée romantique qui nous plaît bien de faire l’hypothèse qu’il avait ce rôle pour nous ; et qu’en plus son talent était bien réel. Bref, on ne veut choisir : Fred était et notre porte-bonheur, tel Passe-Partout pour Fort-Boyard, et, un joueur-clé, tel Passe-Partout à Fort-Boyard.
En D2, on ne constatera plus cette influence de Fred Dindeleux. En deux saisons, le LOSC prend 1,53 point/match avec lui et 1,54 sans. Autant dire que ça ne changeait rien que cela soit lui ou un concurrent à sa place.
Mais peu importe. Fred Dindeleux a incontestablement été un joueur important du LOSC et cela méritait bien un petit hommage. Et donne-nous des nouvelles, Fred. Sinon on risque de dire des conneries sur toi.
Posté le 14 juillet 2016 - par dbclosc
Les scores de baby-foot du LOSC. Les matches à 10 buts tout pile.
As-tu déjà joué au baby-foot dans un café (le lieu pas la boisson) ? Tu mets ton fric dans le baby-foot et t’as 10 balles (de baby-foot) qui tombent soit une par but marqué, ce qui faisait que les scores pouvaient varier de 10-0 à 5-5 mais toujours avec 10 buts marqués, pas un de plus, pas un de moins. On voudrait te parler des scores de baby-foot du LOSC depuis 1944, en prenant quand-même la liberté de ne pas te présenter que les matches se jouant en 2-5-3, le système canonique du baby-foot. Depuis 1944, on a cherché, et on a trouvé neuf cas de figures, plus un en bonus.
Ces authentiques matches de baby
Dès sa première saison, en 1944-1945, le LOSC montre son amour du baby-foot. Le premier score de baby-foot du LOSC constitue – fait encore plus rare – une victoire à l’extérieur (6-4) (1). Enfin, à l’extérieur : c’était sur le terrain de l’Excelsior de Roubaix le 29 avril 1945. Un an et demi plus tard, au cours de la saison 1946-1947, le LOSC réalise son deuxième score de baby-foot (8-2), contre Cannes. C’est la période, tu me diras. La guerre a terminé il y a peu, on a soif d’amusement et donc de baby-foot.
Il faudra quand-même attendre cinq années pour voir le troisième score de baby-foot de l’histoire du LOSC. Mais le match de baby a commencé péniblement : après 40 minutes de jeu, le LOSC perd sur le score de 1-0 contre Rennes sur son terrain. D’un doublé, Jean Baratte redonne cependant l’avantage aux siens juste avant la mi-temps. S’ensuivent sept autres buts, par Lechantre (deux fois), Strappe (trois fois), Baratte (portant son total à 3 buts sur le match) et Erik Kuld Jensen (très beau prénom). Pour la blague, sache que ce brillant succès sera suivi d’une belle défaite à Bordeaux (6-0). La saison 1951/1952 reste la seule de l’histoire au cours de laquelle deux scores de baby-foot sont recensés pour le LOSC : une autre victoire (7-3) contre Sochaux, grâce à Strappe, Jensen, Lefèvre (deux fois) et Vincent (trois fois).
En 1957/1958, l’année de sa remontée en D1, Lille fait pour la première fois match nul lors d’un match de baby-foot (donc 5-5) sur le terrain de Nice, Devlaminck réduisant le score à 5-4 (59è) et Douis égalisant (88è). Lille connaîtra même sa première défaite de baby-foot en championnat en 1962/1963 à Besançon (6-4), puis sa seule et unique dans l’élite française (6-4) sur le terrain du Red Star en 1965/1966. Cela fait 4-4 à trois minutes de la fin, puis Oriot (88è) donne l’avantage aux audoniens. Et c’est Moy qui donne au score des allures de match de baby (89è). Non, non, pas Moi. C’est Moy, qui marque à Samoy.
Il est pas beau mon baby-foot ?
En 1965/1966, le LOSC vient de connaître son 7ème score de baby-foot en 22 ans et il faudra attendre 1992 et un très particulier match de coupe de la Ligue perdu à Sedan (9-1) pour en connaître un nouveau. Entre temps, on doit quand-même te présenter ce match de baby-foot en deux actes, contre Bordeaux en début d’année 1985 en coupe de France. Au match aller, Bordeaux l’emporte 3-1. Puis, les Bordelais ouvrent rapidement le score au retour (4-1 sur l’ensemble). Un super Pascal Plancque associé à un sans plomb Primorac redonnent vie au LOSC qui accroche les prolongations en marquant 3 buts, avant de l’emporter par deux nouvelles réalisations portant le score total à 6-4.
Un match de baby en deux actes, parce qu’il faut bien dire que les défenses renforcées de l’époque semblent annoncer la fin pure et simple des scores de baby-foot. En début de saison 1997/1998, le LOSC est désormais en D2, après 19 saisons consécutives dans l’élite. C’est là que le club nous fait redécouvrir les joies d’un match avec 7 buts inscrits par le LOSC (qu’on n’avait plus connu depuis 1989 et un 8-0 contre Laval) et d’un match de baby-foot gagné par les nôtres : 7-3 contre Martigues avec un triplé de Lobé. C’était il y a 19 ans, le dernier match de baby-foot du LOSC.
Extra-balle et envie de Béziers
Mais au fait, dans les cafés il y’avait aussi les flippers. Quand tu jouais au flipper, tu pouvais gagner des « extra-balles », c’est-à-dire que t’avais une bille en plus. Au baby-foot, t’avais jamais d’extra-balles, jamais de balle en plus. Mais bon, faisons comme si ça pouvait arriver.
Et, pour le tout premier match du LOSC sous cette appellation, le club qui vient tout juste d’abandonner le nom de Stade Lillois se paie le luxe de gagner en mode baby-foot et avec extra-balle s’il vous plait (Je dis « s’il vous plait », mais en fait je ne te demande rien. D’ailleurs, vu que je te tutoie, j’aurais dit « s’il te plait » si je te demandais quelque chose). Lille s’impose ainsi 9 à 2 contre Le Havre le 12 novembre 1944. Bihel marque alors 5 fois et Baratte, en petite forme, n’inscrit qu’un doublé.
Le deuxième match de baby-foot avec extra-balle est à nos dépens mais demeure historique. En 1947/1948, le LOSC qui domine alors le football national connaît une lourde défaite à Saint-Etienne (8-3). Et pourtant, quand Baratte égalise (3-3, 55è) pour le seul hat-trick du match, on n’imagine pas encore que Firoud (65è), Alpsteg (70è, 74è) Jankowski (81è) puis Rodriguez (88è) pourraient donner une telle ampleur au score. Lille connaîtra un scénario voisin à Saint-Etienne en 1965/1966, s’inclinant 7-4.
St-Etienne, St-Etienne, St-Etienne, fais-moi mal …
Entre temps, Lille, frais promu en 1957/1958 se verra alors pris d’une furieuse envie de Béziers. Promus certes, mais avec un bel effectif et une encore plus belle histoire, le LOSC humilie les biterrois au cours d’une série offensive sur laquelle nous reviendrons bientôt. Ce jour-là, le LOSC bat son record de buts inscrits sur une rencontre dans l’élite (10), Devlaminck portant le score à 10-1 et son total personnel à 4 unités sur le match à deux minutes du terme de la rencontre. Stojaspal avait réduit le score à 2-1 (30è) avant que les siens ne soient emportés par la tornade lilloise qui inscrivait déjà son 5ème but, déjà par Devlaminck, peu avant la mi-temps.
Les balles bloquées dans le baby
Par contre, au baby, si t’avais jamais d’extra-balle, ça pouvait t’arriver qu’une balle se bloque et que tu te retrouves avec seulement neuf. Dans ce cas, tu gérais avec le cafetier, menaçant de faire un scandale si nécessaire. Les matches à neuf buts ont été plus nombreux que ceux à dix. On ne va pas tous te les rappeler, t’inquiète.
Parmi les plus marquants, il faut sans doute retenir cette victoire à Paris au cours de la saison 1983/1984. Victoire marquante parce que Lille est loin d’être favori, mais aussi par sa manière, très offensive et parce qu’on la doit beaucoup à un invité surprise, Patrick Rey, sur une autre planète ce soir-là. Modeste réserviste (ce qui n’empêche pas le talent), Patrick réalise le match de sa vie, réalisant un doublé et une passe décisive.
Parmi les plus récents, on retiendra ceux de l’époque Garcia. Il y a eu cette victoire contre Lorient avec un Moussa Sow en feu (6-3) en 2010-2011, puis cette défaite, plus anecdotique mais avec une fin de match bien pourrie, lors du trophée des champions 2011 contre Marseille (4-5). Il y a enfin eu cette défaite à domicile contre Bordeaux (4-5). Le 12 février 2012, Ludovic Obraniak, fraîchement transféré à Bordeaux, fait vivre l’enfer à ses anciens partenaires. Pour son troisième match dans l’élite avec les Girondins, il réalise un grand match avec un doublé à la clé. Surtout, c’est lui qui donne la victoire aux siens dans le temps additionnel (90è+3) alors que Nolan Roux avait égalisé trois minutes plus tôt.
(1) Il s’agit en effet du seul cas de figure, lors des matches à 10 buts du LOSC, où s’incline l’équipe recevante. Il existe cependant des exemples de lourdes défaites à domicile en « match de baby ». Cette même saison 1944/1945, le 6 juin, Le Havre perd 0-10 contre le RC Paris.