Posté le 6 juillet 2016 - par dbclosc
Un Euro espoirs 1988 avec des vrais morceaux de Lillois dedans
De 1986 à 1988, l’équipe de France espoirs dispute le championnat d’Europe (espoirs) qu’elle remporte finalement contre la Grèce. A la différence des compétitions internationales que nous connaissons, il n’y a pas véritablement de phase finale. Ce championnat d’Europe débute par des matches de groupes (de quatre équipes) dont les vainqueurs se qualifient pour les quarts-de-finale en matches aller-retour, et ainsi de suite jusqu’à la finale.
L’équipe de France compte alors un nombre certain de Lillois. Certes, Assadourian, R.Boli et Reuzeau ne porteront le maillot lillois qu’après avoir joué dans cette compétition. Mais quatre d’entre eux joueront en espoirs alors qu’ils sont au LOSC : Éric Péan, Jean-Luc Buisine, Jocelyn Angloma et Christophe Galtier, les trois derniers étant titulaires.
Un groupe relevé
L’équipe de France espoirs débute ce championnat d’Europe dans un groupe relativement relevé, puisqu’elle est notamment opposée à la RDA et surtout à l’URSS, la Norvège complétant le groupe. La France débute son parcours par une victoire au Havre contre l’URSS (2-1). Dans les buts, c’est le néo-monégaque et ancien dunkerquois Angelo Hugues, quand Reuzeau, Angloma et Buisine débutent également. Les buts français sont marqués par Cantona.
Lors du deuxième match, les Français se déplacent en RDA et ils se baladent. Normal, beaucoup de Lillois disputent ce match : Reuzeau, Péan, Angloma, et Assadourian débutent d’entrée de jeu, puis R.Boli entrera en cours de match. Ils dominent outrageusement, mais ils s’inclinent (1-0). Raté, avec Éric Péan capitaine.
La France continue pourtant pépèrement son parcours, s’imposant contre la Norvège (devant 800 spectateurs !) par 2 à 1, puis, surtout, en URSS (1-0), Christophe Galtier faisant ses débuts. La France est alors bien embarquée puisqu’elle peut prendre une belle option sur la qualification en battant la Norvège. Là encore, ce sera raté, la France se contentant d’un match nul. Et encore, ça aurait pu être pire, puisque c’est le futur lillois Reuzeau qui ouvre le score contre son camp pour les Norvégiens (70è) avant que le néo-lillois Angloma n’égalise (75è). Heureusement, les soviétiques s’inclinent contre la RDA, ce qui leur permet de pouvoir se contenter d’un nul lors du dernier match contre la RDA pour se qualifier. Une victoire aurait pourtant était suffisante pour s’assurer de cette qualification avant le dernier match.
Fort heureusement, ça se passera bien. Mais on aura vraiment flippé : à dix minutes de la fin, Bernard Casoni marque contre son camp et donne l’avantage à la RDA (2-1) qui prend alors la tête du groupe ! Mais Despeyroux égalisera, qualifiant les Français (90è, 2-2). Note que ce match fût particulièrement délicat. Normal : c’est le seul des douze matches de cet Euro où aucun lillois ne joue alors qu’il y en a eu au minimum deux pour tous les autres matches.
A l’arrachée contre l’Italie
En quart-de-finale, la France affronte l’Italie. Au match aller, les français sont menés à dix minutes de la fin. Mais Paille (81è) et Sauzée (90è) donnent la victoire à la France. Le match retour s’annonce délicat et on en aura la confirmation puisque la France est menée 2-0 à dix minutes de la fin. Qu’à cela ne tienne, Stéphane Paille réduira le score (83è) puis égalisera (88è), qualifiant les Français. La France a alors marqué 6 de ses 12 buts dans les 10 dernières minutes et 7 dans le dernier quart d’heure. Encore plus impressionnant qu’à l’époque du Vahid time.
T’as une recette de (Jean-Luc) Buisine pour la Saint-(Franck) Silvestre ?
Cette équipe a désormais des allures très lilloises, puisqu’elle compte parmi ses titulaires Angloma, Galtier et Buisine, alors lillois, ainsi que le futur Bertrand Reuzeau (futur lillois, hein, parce qu’en fait il s’appelle déjà Bertrand Reuzeau). Et là, place à la perfide Albion.
L’intermède intello : pourquoi appelle-t-on l’Angleterre la « perfide Albion »
« Perfide », pas la peine d’en faire des tonnes sur le pourquoi. Parce que, les Anglais, dans l’histoire, ils ont quand-même été sacrément perfides envers les Français. Enfin, en tout cas du point de vue français. Et le point de vue français est le point de vue universel. Donc, il est universellement reconnu que les Anglais sont perfides.
Albion serait construit à partir de « Alba », qui signifie « blanc ». Alors, a priori, on pourrait se dire : logique pour les Anglais, vu qu’ils sont blancs pour la plupart. Sauf que ça marche moyen, parce que sinon on se demande pourquoi Albion ne désignerait pas aussi la France, l’Italie et – surtout – l’Allemagne. Non, ça renverrait à la blancheur des falaises crayeuses de Douvres. Enfin, il y a d’autres explications, mais bon, on est sur un blog de foot, donc de gars qui réfléchissent pas, donc on va s’arrêter là sur les explications façon Maître (Fabio) Capello.
Arrêtons les explications façons Maître (Fabio) Capello
Allons droit au but. En demi, la France reçoit l’Angleterre au match aller, le 13 avril à Besançon. La France débute avec Reuzeau, Buisine, l’inamovible capitaine et Angloma. Ah ben tiens, c’est justement Jocelyn qui ouvre le score (23è), mais Parker égalise dans la minute suivante (devine c’est laquelle de minute la minute suivante). Cantona redonne l’avantage aux Bleuets (50è), mais les Anglais égalisent à un quart d’heure de la fin (75è). Ça risque d’être compliqué. Sauf que …
Sauf que Dogon redonne vite l’avantage aux siens (78è), avant que Paille, sur un service de Cantona sur une action initiée par Angloma, donne une ampleur intéressante au score (83è, 4-2). Ca commence à sentir bon.
Le match retour commence mal, puisque Gascoigne ouvre le score (5è). Cantona égalise en début de seconde mi-temps (56è), mais Carr redonne l’avantage à l’Albion vachement perfide (comme on le constate ici même) trois minutes plus tard. Il reste une bonne demi-heure aux Anglais pour marquer un troisième but qui éliminerait la France.
Mais finalement non. Canto égalise (78è) et assure la qualification.
On naît en finale
En Grèce, Reuzeau, Buisine et Galtier sont titulaires à la différence de l’excellent Angloma et arrache un bon 0-0. Seule grosse ombre au tableau de notre point de vue, Jean-Luc (Buisine, hein), le capitaine de cette équipe, est suspendu pour la finale retour.
A Besançon le 12 octobre 1988, les Bleuets seront, tels des pâtés, impériaux. Et surtout Franck Sauzée qui, de deux patates monstrueuses pour le commun des mortels mais tellement normales pour lui, donnent deux buts d’avance à la France. Silvestre en ajoutera un troisième. Galtier était titulaire. Reuzeau aussi. Et s’il fût parfois en difficulté, il défendit bien son but. Comme souvent, le Reuzeau plie mais ne rompt pas.
Et, comme par Hazard, c’est le Lillois Galtier le seul à avoir une tête normale sur la photo
Sept joueurs qui portaient le maillot lillois ou allaient le porter avaient alors contribué au titre de champion d’Europe Espoirs 1988 !
Laisser un commentaire
Vous pouvez vous exprimer.
0 commentaire
Nous aimerions connaître la vôtre!