Posté le 20 juillet 2016 - par dbclosc
Le Nord-Pas-de-Calais à l’Euro : t’en as peut-être pas rêvé, mais on l’a quand-même imaginé
On a imaginé s’il y avait une équipe du Nord-Pas-de-Calais à l’Euro. On a aussi imaginé que les joueurs sélectionnables – ici ceux nés dans le Nord ou dans le Pas-de-Calais – n’étaient pas blessés. On a aussi imaginé que c’était Fernando D’Amico le sélectionneur et qu’il nous expliquait ses choix et ses ambitions. T’inquiète, on est au courant que ça n’est pas possible. Mais on l’a quand-même imaginé. Et on a aussi imaginé le parcours qu’ils auraient réalisé.
30 mai. Fernando D’Amico, le sélectionneur de l’équipe du Nord-Pas-de-Calais nous reçoit pour nous livrer en exclusivité sa liste des 23 pour l’Euro 2016. L’équipe s’est brillamment sortie de son groupe en phase éliminatoire, terminant premiers, mais condamnant les malheureux Portugais à l’élimination. Comme nous le dit Fernando « ça n’a pas été facile de les trouver les 23, mais on peut faire de belles choses ». « Pourquoi ? », lui demande-t-on. « Parce qu’on va rien lâcher ! ».
« Dans les buts, mon titulaire, ça sera Jérémie Janot, une valeur sûre » commence-t-il. « Au poste d’arrière-droit, ça sera Mathieu Debuchy le titulaire. Je le connais bien, c’est moi qui lui ai tout appris quand il était un petit jeune au LOSC ». Nous émettons un doute sur le fait qu’il lui ait vraiment tout appris, Fernando nous assène un tacle dont il a le secret, nous montrant qu’il n’a rien perdu de son talent et nous incitant à fermer notre grande gueule.
Il poursuit. « L’arrière-gauche, ça sera Arthur Masuaku, de l’Olympiakos. Dans l’axe, j’ai pris Varane et le gars avec son nom polonais imprononçable ». Pas faux, son nom est difficilement prononçable. C’est pour ça qu’on l’écrit : Kolodziejczak, le joueur de Séville. La défense de Fernando, c’est du solide.
« En milieu défensif, j’ai pris Nabil Bentaleb et Yohan Cabaye. Ils sont très bons, mais c’est un poste où ils doivent encore travailler leur remontage de short en mode slip. Ils ne sont pas encore au point, mais je vais être intransigeant là-dessus ». Et ben dis-donc, si on m’avait dit qu’on pouvait faire une équipe solide comme ça avec rien que des natifs de la région …
« Milieux offensifs, je vais aligner Kakuta dans l’axe, et Ribéry et Idir Ouali ou Mathieu Robail milieux gauche ». Hein ? Deux milieux gauche ? Et pourquoi pas un à droite et un seulement à gauche ? Face à cette remarque, Fernando nous tacle, puis explique. « T’as déjà vu un bon milieu offensif droit issu de la région qui a moins de 70 ans ? » Ouais, c’est vrai que là, j’ai pas trop de réponse.
Manque un titulaire. « Et mon avant-centre, ça sera André Ayew ». En gros, une équipe-type Janot – Debuchy, Varane, Kolodziejak, Masuaku – Cabaye, Bentaleb – Kakuta, Ribéry, Ouali – A.Ayew. Ça a quand-même un peu de la gueule. Et les autres ?
« Comme gardiens, j’ai pris aussi Rémi Vercroûte (sic) et Benjamin Leroy, derrière, j’ai pris Vandam, Assou-Ekoto, Franquart et Mater parce qu’il est sympa. J’ai pris aussi Pavard parce qu’il est polyvalent et qu’il apprend vite : je lui ai montré le remontage de short, il est déjà très à l’aise. J’ai aussi pris Fauvergue et Alexis Araujo ». Bien, très bien. Mais il t’en manque deux Fernando. T’as tes trois gardiens, t’as huit défenseurs plus Pavard qui peut jouer milieu défensif, deux autres milieux défensifs, cinq milieux offensifs, et deux attaquants. Ne crois-tu pas qu’il te manque un milieu défensif et un attaquant ?
Fernando nous tacle à nouveau. « Pour le milieu défensif, je crois que t’as ta réponse ». Ah, d’accord, Fernando dans la liste, pourquoi pas, il a bien mérité la nationalité ch’ti. Et devant ? Fernando tente un dernier tacle, mais le cœur n’y est pas et nous l’esquivons sans difficulté. Il soupire. « Devant ? Mais y a rien de plus devant ! » Mais la réponse finit par arriver. Faute de mieux, Fernando a retenu Mickaël Ploupichon, l’attaquant de Beuvry, auteur de 4 buts en première division district cette saison. « Et deux passes décisives ! » tient à préciser Fernando. Et bon, il joue en première division, c’est déjà ça. Oui, district. Ne joue pas sur les mots jeune et admirable lecteur.
Janot
Debuchy Masuaku
Kolodziejszak Varane
Bentaleb
Cabaye Ouali
Kakuta
A.Ayew Ribéry
Passons à l’Euro et le parcours que nous avons imaginé.
Le NPDC à l’Euro
La presse se gausse de la présence du Nord-Pas-de-Calais à l’Euro, Pierre Ménès en tête : « L’Euro à 24 équipes, c’est bien sympathique, mais il faut quand même le dire, le Nord-Pas-de-Calais à l’Euro, c’est du grand n’importe quoi. Excusez-moi, mais le foot, c’est du sérieux. C’est pas avec des alcoolos et des consanguins qu’on va faire du beau foot ». Certaines réactions dénoncent un amalgame, Didier Roustan ayant même le courage d’émettre l’hypothèse d’un « dérapage ». Pierrot ne se démonte pas, arguant que « Bienvenue chez les ch’tis est un film bien sympathique, mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que si avec le Nord tu pleures une première fois, quand tu les vois arriver sur le terrain, par contre, c’est pas sûr que tu pleures une deuxième fois en les voyant quitter le terrain ». Passons, nos valeureux joueurs ne se démontent pas malgré les critiques.
La préparation a été poussive et la défaite en amical (0-4) contre la Suisse ne laisse pas espérer de grandes choses. Pas grave, on est à l’Euro, c’est déjà beaucoup. Le groupe laisse cependant espérer une qualif’ en huitièmes, puisqu’il y a la Hongrie, l’Autriche et l’Islande. Le NPDC démarre par une défaite contre l’Islande (3-0). Grosse déception, car l’adversaire semblait prenable. Contre l’Autriche, Ribéry déborde sur le côté gauche et centre pour Ayew qui reprend de près. 1-0 ! A l’heure de jeu, c’est Debuchy qui déborde, centre pour Kakuta qui remet pour Bentaleb qui double la mise. Fernando D’Amico fait rentrer Plouplichon qui a la chance inespérée de jouer à l’Euro. Mauvais choix. D’un csc il réduit la marque avant de perdre un ballon bête pendant qu’il parlait avec ses parents en tribune, permettant l’égalisation autrichienne. Ça semble mal barré. Tout se jouera contre la Hongrie.
Et le match est chiant. Très chiant. Il reste une minute et aucune des deux équipes n’a encore tiré au but. Le NPDC obtient alors son premier corner du match. C’est Robail qui s’y colle. Sur le centre, Varane plonge et marque ! Après le ralenti, on constate que le but a été marqué de la main. Pas grave, le NPDC passe en tant que meilleur troisième et jouera la Croatie au tour suivant.
En huitième, les « Diables rougeauds » comme ils ont été surnommés sont en feu (façon de parler, je te rassure). Un doublé de Ayew, un autre de Cabaye, un but de Kakuta, ajouté au triplé de Ribéry envoient le NPDC en quart-de-finale (8-1). Le but du malheureux Marko Maric, appelé de dernière minute côté croate, est insuffisant. La Pologne est sans doute au-dessus, mais est-elle imprenable ? Au bout d’un quart d’heure de jeu, on croit avoir la réponse : oui. Lewandowski, auteur d’un triplé sur trois services d’Obraniak semble avoir ruiné les chances du NPDC. C’est sans compter sur Ayew, Debuchy et Robail qui permettent au NPDC d’accrocher les prolongations puis les tirs aux buts. A cette loterie, Janot arrête les trois premiers tirs polonais, dont deux d’un seul doigt sans regarder le ballon. En parallèle, Cabaye, Ribéry et D’Amico – entré depuis 5 minutes – marquent les leurs et qualifient la région en demi-finale de l’Euro !
Coup de chance, c’est le Pays de Galles en face. Ayew, qui connaît bien les us et coutumes locales, en profite, criant à son défenseur gallois « là ! A ta droite ! Le Prince Charles ! » et profitant du regard détourné pour le passer et crucifier le malheureux portiers gallois (1-0, 90è+7). Le NPDC affrontera la France en finale pour un duel fratricide !
Ça s’annonce cependant mal barré : Ayew, Bentaleb, Ribéry, Varane, Kolodziejszak, Debuchy et Kakuta étant suspendus, Fernando est contraint d’aligner l’équipe suivante : Janot – Vandam, Mater, Franquart, Pavard, Masuaku – D’Amico, Cabaye, Ouali, Robail – Fauvergue. La France domine tout le match. Janot est héroïque, arrêtant notamment quatre pénos français. Le roseau ch’ti plie, mais ne rompt pas. Fernando D’Amico, essouflé, donne ses consignes pour un changement. Pas de bol, elles sont mal comprises. Fernando voulait remplacer Fauvergue par Assou-Ekoto, mais son adjoint comprend qu’il faut faire rentrer Ploupichon. Il est trop tard quand ils se rendent compte de l’erreur.
Le NPDC continue cependant à résister. Il reste dix minutes quand Vandam envoie une vieille patate de sa surface jusqu’au camp adverse. Ploupichon, non loin de là à 40 mètres du but de Lloris, glisse et le ballon rebondit sur son tibia droit. Le ballon prend une trajectoire improbable et se loge dans la lucarne de Lloris. 1-0 !
Le NPDC tiendra jusqu’au bout et devient champion d’Europe ! Pierre Ménès avait donc tort, puisque, avec les Ch’tis, tu pleures deux fois : une première fois quand tu les vois entrer sur le terrain, parce que tu crois que tu vas te faire chier. Et puis, une deuxième fois, Pierrot, parce qu’ils ont mis leur race à ton équipe favorite.
Un commentaire
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13 janvier 2017
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james a dit:
Bravo et ch’est un ch ti qui vous l’dit