Archiver pour août 2016
Posté le 31 août 2016 - par dbclosc
Les presque Bleus du LOSC. Ces Dogues capés en B et A’ mais jamais en A.
Le 25 mars 2008, l’équipe de France A’ jouait son dernier match. Elle l’emportait par 3 à 2 avec Adil Rami, Matthieu Delpierre, Rio Mavuba et Matthieu Bodmer dans ses rangs. Une sélection en A’ est prometteuse : sur ces 16 joueurs, 14 ont ensuite joué avec l’équipe de France A. Les exceptions ? Les deux anciens Lillois, Bodmer et Delpierre. Des Lillois, comme par Eden. De toute évidence, une nouvelle preuve du complot contre nos ouailles.
Les Lillois dans le cas de figure d’avoir été à la limite de l’équipe de France sans jamais l’atteindre sont relativement nombreux. On en a recensés pas moins de quinze. Et on te les présente ici et on te montre la belle équipe qu’on peut faire avec.
Charly Samoy : formé au CO Roubaix-Tourcoing, Charly signe au LOSC en 1963, alors en D2 et contribue activement à la montée du club en D1 en 1964. Il y reste ensuite jusqu’à sa retraite de footballeur en 1974 avant d’embrasser des fonctions de directeur sportif et d’entraîneur avec nos couleurs. Charly, c’était alors l’un des meilleurs gardiens français ce qui lui vaut de jouer avec les B dans les années 1960.
Oumar Dieng : Oumar, dès la fin des années 1980, on le considère comme LE grand espoir du LOSC. Il débute ainsi particulièrement précocement en équipe première à 16 ans et 10 mois le 28 octobre 1989 lors d’un match à Metz (1-1). Il s’impose rapidement comme un maillon incontournable chez les Dogues, en profite pour marquer quelques CSC de grande classe, est appelé en équipe de France B et poursuit sa carrière au PSG, ce qui se fait de mieux alors en France, y signant en 1994 à seulement 21 ans. Il ne confirmera malheureusement jamais les espoirs qui avaient été placés en lui ne parvenant notamment jamais à s’imposer totalement à Paris et à la Sampdoria. Sa carrière, il la finit en 2007 à Kavala, dans le championnat chypriote.
Claude Andrien : Milieu défensif ou défenseur central, Claude joue pendant cinq saisons au LOSC (1964-1969) et c’est avec les Dogues qu’il connaît les joies de la sélection avec l’équipe de France B. Il ne passera pourtant jamais le cap et poursuivra son parcours à Bordeaux quand Lille perd son statut pro.
Jean-Claude Nadon : JC arrive au LOSC en 1989 en provenance de Guingamp avec la difficile tâche de remplacer Bernard Lama. Sa première saison est délicate au point de se faire concurrencer par Jean-Pierre Lauricella. Pas prêt à accepter ça, Jean-Claude se ressaisit et est appelé avec l’équipe de France B, jouant une mi-temps en remplacement de l’autre gardien des B à l’époque : Bernard Lama justement. Des deux, c’est ce cher Nanard qui deviendra le gardien des Bleus.
Bertrand Reuzeau : champion d’Europe espoirs en 1988 mais barré à l’OM il est prêté au LOSC en 1990 où il réalise une saison très honorable, contribuant à la belle 6ème place cette saison-là. Il ne passera cependant qu’une année avec nos couleurs, rejoignant Montpellier à l’été 1991 avec Philippe Périlleux.
Philippe Périlleux : arrivé au LOSC en 1984, il y passera 7 ans et reviendra passer une dernière saison en 1995/1996 après quatre années de bons et loyaux services sous le maillot de Montpellier. Infatigable milieu de terrain à la frappe de mule, il marque les esprits, parmi les supporters dont il est l’un des chouchous, mais aussi au-delà du petit monde du LOSC. Meilleur joueur de champ aux Etoiles France Football en 1990, Philippe est reconnu comme l’un des meilleurs milieux de terrain français à l’époque.
Michel Lafrancheschina : Quoi, un Lensois ? Oui, mais pas n’importe lequel. En 1961/1962, Michel finit troisième buteur de D1 (avec 20 buts) avec Lens, mais il fait l’étonnant choix d’aller signer au LOSC, alors en D2, pour y passer trois saisons. Un peu comme si, aujourd’hui (enfin je dis « aujourd’hui », mais j’aurais pu dire « hier soir » ou « demain matin »), Edinson Cavani allait signer à Sochaux. Il ne joue jamais en équipe de France A, mais il joue avec les B, et son audacieux choix de signer avec les Dogues lui octroie aussi la chance de pouvoir jouer avec l’équipe de France de D2 lors d’un match contre l’Italie.
Éric Assadourian : Éric passe six années sur le flanc (et non le flan) droit de l’attaque lilloise, de 1990 à 1996, avant de rejoindre l’OL d’un certain Jean-Michel Aulas. Chouchou des supporters, ceux-ci n’acceptent pas qu’on le laisse partir (ce qui nous vaut alors une cocasse banderole « Assad ou rien »). Il faut dire qu’il est alors l’âme de l’équipe, auquel on doit un bon paquet de buts et de passes décisives. Il ne joue jamais en A, sauf avec la jeune équipe d’Arménie dont il devient l’un des éphémères leaders.
Pascal Nouma : il arrive comme joker en 1992 pour pallier l’inefficacité de Walquir Mota. Il laisse surtout l’image d’un joueur arrogant qui arrive avec les pieds de plombs carrés. Deux buts en 22 rencontres et quelques insultes à l’égard de notre club. Pas de sélection en A, c’est bien le minimum. Mais rassure-toi, on s’est vengés de lui.
Philippe Piette : une seule saison chez nous, mais il fût alors l’un des meilleurs dans ce LOSC de 1985/1986. Milieu offensif qui claqua un bon paquet de buts au cours de sa carrière, Philippe se révèle au début des années 1980 comme un bel espoir du foot français. Le milieu français de l’époque est cependant assez encombré (as-tu déjà entendu parler d’un certain « carré magique » ?) et Philippe ne joue jamais en A.
Roger Ricort : comme Philippe Piette, Roger Ricort arrive au LOSC précédé d’une belle réputation qu’il ne confirme qu’à moitié. Comme Philippe, il est milieu offensif à une époque où le milieu de terrain est assez encombré. Comme Philippe, il ne passe pas le cap des B.
Félix Lacuesta : à la fin des années 1980, Félix Lacuesta se révèle sous les couleurs de Bastia à seulement 19 ans. Mais, je crois t’en avoir déjà parlé, à l’époque, le milieu de terrain français est assez encombré. Sélectionné en B, Félix ne confirmera pas les beaux espoirs placés en lui, même si, de notre point de vue de Lillois, il avait quand-même gardé de belles choses de son talent lors de sa seule saison avec l’historique maillot floqué « Peaudouce », en 1986/1987.
Matthieu Delpierre : à 17 ans, Matthieu est courtisé par Manchester United, mais il fait le choix de rester à Lille où il se montre comme le meilleur espoir lillois avec Benoît Cheyrou. Concurrencé en défense centrale, Matthieu ne parvient pas à s’imposer comme un titulaire totalement indiscutable. C’est à Stuttgart, en Bundesliga que Matthieu prend son véritable envol et devient alors l’un des meilleurs défenseurs du championnat allemand. Logiquement, il retient l’attention des sélectionneurs. Il joue alors avec les B mais il n’aura jamais l’occasion de jouer en A.
Matthieu Bodmer : en froid avec son entraîneur, Matthieu Bodmer arrive au LOSC avec l’étiquette d’espoir. Fort techniquement, bon buteur, il s’impose comme l’un des leaders de l’équipe et on commence à parler de lui en A. Sélectionné en A’, à l’occasion du fameux France A’-Mali, Matthieu n’ira pas plus haut. Sa période lyonnaise, mi-figue, mi-rogin, lui fera légèrement baisser sa cote ce qui ne l’empêchera pas de signer ensuite au PSG, à Saint-Etienne et à Nice où il poursuivra sa plus qu’honorable carrière.
Pierre Lechantre : vrai Lillois, né à Lille et fils de l’illustre Jean (Lechantre au cas où t’avais pas compris), Pierre passe deux saisons avec le maillot des Dogues de 1968 à 1970. C’est ensuite avec Sochaux qu’il se révèle comme l’un des très bons milieux offensifs français et porte à 8 reprises le maillot de l’équipe de France B. Limite de la provocation de le sélectionner aussi souvent en B sans jamais lui laisser la chance de jouer en A.
Avec nos chers anciens, on t’a fait deux équipes-types. Une première en 4-3-3, avec Samoy dans les buts, Andrien et Dieng dans l’axe central, Bébert Reuzeau et Matthieu Delpierre sur les côtés, Bodmer et Périlleux milieux défensifs, Pierre Lechantre meneur de jeu, Lafrancheschina avant-centre accompagné de Ricort et Assadourian sur les côtés.
Dans notre seconde équipe, c’est Nadon le gardien, Dieng et Delpierre dans l’axe, Reuzeau arrière-droit, Périlleux arrière-gauche (il a parfois joué à ce poste avec Lille), Andrien milieu défensif, un trio Lacuesta-Bodmer-Piette plus haut, et un duo d’attaque composé de Lafrancheschina et – malheureusement – Pascal Nouma.
De belles petites équipes (sauf Nouma). De manière un peu surprenante par rapport à la réputation du LOSC, ce n’est pas en défense qu’il y a le plus de monde : 4 joueurs en tout et pour tout. Le milieu est en revanche le secteur le plus dense, avec six joueurs (Périlleux, Lacuesta, Piette, Ricort, Bodmer et Lechantre). Et, bien sûr, deux gardiens : logique, le bon gardien, c’est une spécialité lilloise, de Julien Darui à Vincent Enyeama.
Posté le 29 août 2016 - par dbclosc
Ni géniaux, ni nuls, bien au contraire (mais tellement nécessaires) ! (Moment grenadine)
Pascal-Régis Garagiste nous parle de ces joueurs du LOSC qui n’étaient pas nécessairement les meilleurs, du polyvalent pas génial mais toujours très utile au courageux éternel remplaçant prêt à passer 15 ans sur le banc de son club de cœur, en passant l’avant-centre qui marque toujours ses 8 à 10 buts par saison mais surtout jamais plus. Une ode à la moyenneté à grands coups d’ouvertures de parenthèses. Et prépare ta grenadine : si tu ne sais plus où tu l’as mise, t’inquiète, Pascal-Régis va te le rappeler.
Je sais, petit filou, que si le nom majestueux d’« Eden Hazard » parvient au creux de ton oreille, tu ressentiras comme une légère excitation à la limite de la demi molle, ne sois pas prude, ça n’en vaut pas la peine.
Mais comme je sais aussi que tu es futé comme un renard (non, pas Hervé), tu as déjà saisi, car tu as lu le titre en premier (tout le monde fait ça rassure-toi, tu n’es différent), qu’il s’agira ici de joueurs ni exceptionnellement forts techniquement ni (si tu te perds parfois dans mes phrases parsemées de parenthèses, n’hésite pas à faire des petites pauses, sers toi un bon sirop de grenadine dans le placard de la cuisine en haut sur la droite) particulièrement nuls à chier (j’opterai à titre d’exemple dans cette dernière catégorie pour Olivier Pickeu (ça veut dire que lui était particulièrement nul à chier lui , t’avais compris hein?)).
On y va ? (Tu noteras que je n’attends pas ta réponse : d’ailleurs, c’est mieux pour tout le monde, parce que si j’attendais ta réponse l’article complet se ferait en plusieurs morceaux sur plusieurs semaines).
Donc oui, il y a comme dans tout bon club de foot qui se respecte des mecs moyens qui arrivent à l’heure, toujours propres sur eux et qui disent toujours bonjour le matin,
ça va toujours quand tu leur demandes, et ils prennent toujours des nouvelles de ta famille. (« Bonjour ! » « ça va ? » « ça va super bien ! Et toi et ta famille ? »).
Et bah cette attitude se ressent sur le terrain, et ouais !
Ils ratent 1 passe sur 8, ils centrent quand il le faut, marquent 6 buts par saison, ne se blessent jamais très longtemps et toujours propres sur eux – je l’ai déjà dit mais c’est important – et, en fin de saison tu dis, « bah il est où ce con de Bernard, je le vois plus dans son couloir? À Lorient ? Mais depuis quand ? ».
Un jour peut-être le génial créateur (mais néanmoins ami) de ce blog nous apportera plus de chiffres quant à ce que j’avance là (les chiffres et moi ça fait deux, (t’as compris la blague ?) (moment grenadine)).
Et bien sûr en capitaine d’honneur Nolan Roux ! Alors lui quelle classe dans le standardisme du football, il était tellement moyen qu’on n’avait rien à lui reprocher et ça c’est pas respectueux des supporters. Et chaque saison à Lille, il a marqué 10 buts tout pile, pas un de plus, pas un de moins, histoire d’être sûr de ne concurrencer ni Ibrahimovic, ni Walquir Mota. D’ailleurs je me demande dans quel club il s’est encore fourré celui-là (Roux, pas Mota), Mais il était pas seul le bougre, parce que des mecs comme lui y’en a autant que d’éjaculations de Rocco Siffredi un mois d’avril (mois plutôt tranquille habituellement niveau facial) : si je te choque n’hésite pas à en faire part à qui de droit. (intense moment grenadine)
Nolan répondant de façon moyennement neutre à une question franchement bateau
De mon chapeau je sors les noms de mes héros standards tels que :
- Agasson : ce bon vieux Ted, même absent il répondait présent. Je pense même que c’est un peu grâce à lui qu’on a été champions en 2011.
- Chalmé : un centre réussi une passe contrée sans conséquence, merci pour tout. Il nous a fait aussi une bonne blague, dans un match à Ajaccio où il marque ses 3 seuls buts lillois en l’espace de 24 minutes en 2004, histoire de nous faire croire l’espace d’un instant qu’il était le meilleur joueur du monde.
- Delpierre : parfois il donnait l’impression d’être bon, mais dans les stades on voit jamais aussi bien qu’a la téloche.
- Dumont : « hey Stephou, ça te dérange pas d’être remplaçant pour les matches retour ? » « D’accord coach ». Sympa, le gars.
- Ecker : une praline au parmesan et un puis l’OM, rien à ajouter.
- Frau : nez grand + taille petite, cela nous fait un ensemble moyen. Comment ça on n’additionne pas des choux et des patates ? J’additionne pas des choux et des patates j’additionne des tailles et des nez.
- Leclercq : à ses débuts à 17 ans, on s’est dit qu’on avait un futur grand avec Fabien. Et puis assez vite on s’est rendu compte qu’on avait un actuel moyen.
- Puis pour conclure voici une petite liste rapide de moyenneté : Koot, Lobé, Moussilou, Noro, Obraniak, Pedretti… j’en passe et des moyens.
Parfois l’important n’est pas forcément de participer (Et réciproquement) (Moment grenadine)
à vous Cognacq Jay
PRG
Posté le 28 août 2016 - par dbclosc
« Retour vers le Futur » au LOSC. Les aventures de Dosc et Patrick McFly
Te souviens-tu du film « Retour vers le futur » ? Dans ce film, qui a désormais plus de 30 ans, Doc, un sympathique savant un peu timbré, invente une machine à voyager dans le temps et envoie son pote Marty McFly trente ans en arrière. Au LOSC, on a leurs équivalents, Dosc, notre sympathique savant fou à nous et Patrick McFly, son jeune pote supporter des Dogues. A l’instar de Doc de « Retour vers le futur », Dosc envoie Patrick trente ans en arrière pour que celui-ci fasse l’expérience d’un supporter du LOSC en 1986. Départ le 28 août.
« T’as tout bien compris Patrick ? C’est simple, tu retournes en 1986, tu vis l’expérience d’un supporter du LOSC de l’époque, et quand t’as fini, tu vas me voir moi il y a trente ans, et tu m’expliques que tu veux revenir en 2016 en me disant bien qu’il suffit que je trouve de quoi produire 2,21 gigowatts pour alimenter la caisse ». Tout ça paraissait bien simple à Patrick. Il vivait son expérience et allait voir Dosc quand il voudrait revenir en 2016.
Patrick partit donc, à bord d’une Lada spécialement équipée par Dosc. Très bonne idée la Lada : typiquement la voiture pour passer incognito en 1986. Bref, Patrick McFly arrive en 1986. Sauf que, pas de bol, dès son arrivée il tombe sur sa mère, qui à l’époque n’est pas encore sa mère, et cette connasse a la mauvaise idée de tomber amoureuse de lui, sans doute séduite par son maillot du LOSC floqué du sponsor « ‘Casino Partouche ». Mauvais plan, parce que si sa mère est amoureuse de lui, elle ne va pas se taper son père et lui ne va pas naître. Patrick essaie de lui expliquer qu’il n’a « rien à foutre de sa gueule », qu’il la trouve « moche comme une bite », rien n’y fait, sa mère reste accro à lui. Pire, ça l’attire encore plus. Mais bon, Patrick se dit qu’il gérera plus tard cette affaire. En attendant il va crécher chez sa mère qui n’est pas encore sa mère – elle s’appelle Patricia – et ses parents – c’est-à-dire ses grands-parents qui ne sont pas encore ses grands-parents – et, ça tombe bien, ils sont supporters du LOSC de père en fils depuis plus de 150 ans.
Chez eux, Patrick discute tranquillement autour d’un Tang en mangeant des Raiders et des biscuits Bamboula. La télé est allumée et passe la pub pour « Fruité » avec Michel Platini.
Patrick demande à son grand-père, Patrico s’il pourrait aller sur internet pour voir les résultats du LOSC en direct. « Sur inter quoi ?! » lui répondit Patrico interloqué. Patrick lui expliqua qu’il voulait voir les résultats du LOSC sur ordi. « Ah ! Ok ! Tu veux aller sur le Minitel ! » comprit Patrico. Patrico se disait que Patrick était quand-même un peu gonflé : il le payait le Minitel, 1 franc 34 la minute et il ne se fit pas prier pour le faire remarquer. Patrick répondit qu’il était bien sûr d’accord pour participer, tendit un billet de 10 euros, ce qui fit se dire à Patrico à lui-même que ce Patrick se foutait un peu de sa gueule avec son billet de Monopoly. Patricia dit à son père que c’était « quand-même bien la moindre des choses d’accueillir dignement ses invités », espérant se taper Patrick grâce à ce type d’intervention, quand Patricette – la grand-mère de Patrick qui n‘était pas encore sa grand-mère – grommela qu’elle n’en « avait rien à foutre » et que c’était « leurs affaires ».
Patrico, le grand-père pas encore grand-père de Patrick McFly, en habits traditionnels
Sur les conseils de Patricia, Patrick alla sur « 36 15 FR3 », rubrique « football », et constata que le LOSC était 10ème après la 6ème journée du championnat. Pour son dernier match, le LOSC l’avait emporté 4 à 3 contre Nancy deux jours plus tôt avec, paraît-il, un grand match de Vandenbergh. Patrick ne connaît pas ce joueur au patronyme d’outre-quiévrain. Ou pas d’outre-Quiévrain d’ailleurs. Après le Minitel, la discussion reprit autour de l’équipe du LOSC. Patricia affirma que le LOSC avait fait un beau recrutement : « Vous imaginez ! Vandenbergh et Desmet au LOSC ! Et Lacuesta et Buisine ! En plus, ce sont des chics types ! » Patrick hallucinait quand-même un peu quand il entendait dire que « cette année, le LOSC peut espérer mieux que le maintien ». Patrick frissonna à l’idée que ces pauvres gens se réjouissent du fait que le LOSC puisse « espérer mieux que le maintien ».
Le jeune lillois, né en 1996, demanda à ses acolytes quand avait lieu le prochain match au Stadium Nord, pensant naïvement que, à l’époque c’est là que jouait le LOSC. Tous le regardèrent avec des yeux ronds. Patrick se dit qu’il devait avoir fait un anachronisme. Patricia lui répondit qu’il faudrait « attendre encore quelques mois et le prochain tournoi de la CUDL », en juillet 1987. « Par contre, ajouta-t-elle, on joue Toulouse à Grimonprez le 3 septembre ». Patrick se souvint alors de ce vieux stade. Grimonprez-Jooris, il avait d’ailleurs déjà été avec ses parents quand il était tout minot. Papy Patrico ronchonna : « Grimonprez-Jooris ! C’est pas un stade ça ! Henri-Jooris c’était quelque chose ! » Patrick pensa que son grand-père venait de décarocher et se dit que c’était bien triste à moins de 50 balais.
Patricia insista pour l’emmener à Grimonprez-Jooris et profita de la route pour faire du rentre-dedans à Patrick lequel ne se gêna pas pour moultement insulter sa mère ce qu’il avait d’ailleurs toujours fait autant qu’il s’en souvienne et ce qui se justifiait pour une fois. « Truie violette », « cageot », « poufiasse », autant de mots d’ordinaire peu appréciés, mais qui ne semblaient ici avoir peu d’effets sur l’ardeur de Patricia. Patrick se dit qu’il était peut-être utile de parler à sa mère de son père et d’en vanter les mérites. L’évocation de « Jean-Patrick Mc Fly » n’eut pourtant pas l’effet escompté. « Jean-Patrick McFly ? Vous plaisantez j’espère Patrick ? Il est à la fac avec moi et c’est un gros débile ! En plus, il est Lensois ! »
Cette révélation stupéfia Patrick. Non pas qu’il tenait son père en grande estime, mais il fût particulièrement consterné d’apprendre les turpitudes dans lesquelles son père s’était enfoncé dans sa jeunesse. Son père a été supporter de Lens ! Sous le choc, Patrick n’entendait plus rien des commentaires de Patricia sur les frères Plancque et à propos du jeune Bernard Lama ni de ses avances assez explicites. Arrivé à Grimonprez, Patrick resta sans voix devant le Stade sauf pour dire à Patricia qu’il préférait rester seul.
Patrick erra toute la journée, demeura consterné à la lecture d’un ouvrage sur l’histoire récente du LOSC, l’Almanach du LOSC, chercha en vain une boutique à la gloire de son club et peina à trouver comme produits dérivés autre chose que de pourris autocollants d’une laideur consternante. Dernière preuve absolue, s’il en fallait encore, d’un complot contre le LOSC, voire contre lui-même.
Le soir arriva et Patrick n’en pouvait plus. Il alla voir Dosc et lui raconta son histoire. Dosc lui rit au nez, hurlant entre rire et consternation quand Patrick lui parlait des fameux « 2,21 gigowatts », de l’invraisemblable « titre de champion de France 2011 » ainsi que de l’improbable « LOSC, habitué de l’Europe ». Patrick comprit qu’il allait devoir se résigner. Il se maria avec sa mère, et, après 15 années de patience, il découvrit enfin les joies d’une qualification en Coupe d’Europe. La suite, il la connaissait déjà.
Hein ?
Tu me demandes si je ne trouve pas un peu incohérent que Patrick se soit mis avec sa mère mais que cela n’ait pas remis en cause sa naissance ?
Et toi, tu ne trouves pas ça un poil incohérent qu’on puisse voyager dans le temps ?
Posté le 26 août 2016 - par dbclosc
Top 18 : les buts à la con du LOSC
En théorie, le football est un jeu simple : comme l’énonce à juste titre Wikipédia, « l’objectif de chaque camp est de mettre le ballon dans le but adverse, sans utiliser les bras, et de le faire plus souvent que l’autre équipe ». Marquer des buts, voilà la finalité de ce noble sport. Pour y parvenir, on peut bien entendu compter sur le talent de son équipe favorite : quel supporter ne voit pas sa joie amplifiée quand l’un des siens marque d’une formidable reprise de volée ? Si l’on apprécie d’autant plus les beaux gestes, c’est parce que ceux-ci restent rares ; finalement, la plupart des buts sont banals, se ressemblent, et ne soulèvent que l’enthousiasme dû à l’accomplissement d’un objectif espéré.
Mais il existe d’autres catégories de buts, qui provoquent un petit surplus d’émotion. Parmi celles-ci, évoquons ici les buts qui suscitent une réaction plutôt amusée, sourire en coin (voire franche hilarité) et clin d’oeil complice à son voisin en mode « hé, hé, ça va bien leur anéantir le moral un but comme ça » : c’est le but idiot, le but-gag, le but de raccroc, ou le but-casquette, comme l’évoquent les bons bêtisiers. On est même parfois tellement surpris que de telles actions surviennent qu’on se prend un temps à se demander si tout cela est bien réglementaire : glissade de l’adversaire, perte de balle, inattention, mésinterprétation du règlement, faute de main du gardien, frappe dévissée qui surprend tout le monde… Même si certains d’entre eux peuvent paraître bien accomplis, de manière générale, ça ne rend pas hommage à la beauté du football, ça souligne des boulettes chez les adversaires, ça fait appel à des coups de pouce du destin, mais ça compte quand même.
Voici donc, à notre avis, le top 18 des buts à la con qu’a marqué le LOSC depuis le milieu des années 1990. Pourquoi un top 18 ? Et bien d’abord, pourquoi pas ? Ensuite, on était partis sur un top 10, initialement. Mais on a recensé une trentaine de buts (hors csc, mais il y a tout de même un bonus en fin d’article), et on trouvait vraiment dommage de ne pas évoquer certains d’entre eux. On a donc élargi le top. Bien sûr, s’il vous en vient d’autres, n’hésitez pas nous les rappeler et à les décrire. Après le descriptif de chaque but, vous trouverez sa vidéo en lien pour (presque) tous. Nous déclinons toute responsabilité en cas de malaise à la vue de ces buts.
18. Jean II Makoun à Marseille, 20 avril 2008.
Après 2/3 de championnat assez moyens, le LOSC, depuis la fin de l’hiver, réalise une fin de saison intéressante, grâce à un milieu Makoun/Cabaye/Mavuba très propre, et un Kevin Mirallas enfin efficace. Lille est 8e et se rend chez le 3e, Marseille. Lille est chiant à jouer : seulement 7 défaites en 33 journées, soit autant que les deux premiers, Lyon et Bordeaux, et moins que son adversaire du soir. L’OM ouvre le score grâce à Niang mais, coup sur coup, Lille inscrit 2 buts avant la mi-temps grâce à Mirallas. En seconde période, le LOSC maîtrise et ajoute un but : combinaison Obraniak-Cabaye, ce dernier, au coin des six mètres, manque complètement sa frappe, qui roule doucement devant le but, cependant que Mandanda s’est jeté au pied de son premier poteau ; les autres défenseurs, surpris que la frappe soit manquée, arrêtent de jouer. Makoun, au second poteau, parvient à redresser la balle dans le but et Lille gagne par 3 à 1.
Le but est à voir ici à partir de 0’56 :

17. Rio Mavuba contre Guingamp, 18 octobre 2014.
Bon, le début de saison est correct (on n’a pas encore trop les matches d’Europa League dans les jambes) : on est 4e et Guingamp est dernier. Mais ça tourne assez mal et les Bretons mènent 2-0 à l’heure de jeu. C’est alors que Mavuba sonne la charge : il sert Origi côté droit qui centre vers Frey. Le Suisse talonne astucieusement vers Rio Mavuba qui a prolongé son effort et se retrouve en position de frappe… Attention ça peut faire mal. Grâce à une feinte, il élimine un guingampais et place un extérieur du pied droit qui heurte le gardien. Le ballon rebondit sur Rio qui marque bien involontairement. Sous un autre angle, on se dit que ptet bien qu’il a marqué de la main. Cela confirme l’adage : « un but de Mavuba, non seulement c’est rare, mais en plus c’est moche ».
Le but à voir ici :

16. Philippe Brunel contre Lyon, 16 mars 2002.
Ce but marque certainement l’un des derniers moments de joie collective de l’époque Halilhodzic. Après un début d’année civile difficile, Lille a redécollé, et n’a finalement pas dit adieu au titre, même si Lens est loin devant. Lille fond sur Lyon et se rapproche de la Ligue des Champions. Ce match est l’occasion d’entretenir l’espoir. Bruno Cheyrou ouvre rapidement le score grâce à une superbe chevauchée. Le match est très ouvert et les occasions nombreuses. Il bascule à la 75e minute : Grégory Wimbée joue un long coup-franc vers la surface lyonnaise, dans l’axe. La défense centrale se focalise sur Dagui Bakari, qui ne joue toutefois pas le ballon, qui rebondit dangereusement aux 18 mètres, où traîne Brunel, complètement oublié. Coupet tarde à sortir, Cacapa est en retard, personne ne se parle, et Philou le filou place un petit pointos qui devance tout le monde. Il marque son premier but avec le LOSC. 2-0, et dernière défaite lyonnaise de la saison avant le titre.
Le résumé du match est là ; le but est à voir à 2’25.

15. Fernando D’Amico à Nîmes, 21 novembre 1999.
Voilà l’un des scénarios les plus rocambolesques de l’ère Vahid. Le LOSC est mené 0-3 en milieu de seconde période, moment où le gardien nîmois, Marc Delaroche, est expulsé pour avoir touché la main en dehors de sa surface de réparation. À cette époque, on ne peut placer que 14 noms sur la feuille de match en D2 ; du coup, les entraîneurs se privent de la possibilité de mettre un gardien remplaçant sur le banc : il est vrai que les expulsions ou les blessures de gardien restent rares, et mieux vaut donc privilégier des solutions avec des joueurs de champ. Dès lors, si un gardien est expulsé ou blessé, c’est un joueur de champ qui le remplace (on a eu cette configuration à Lille avec le placement de Landrin dans les buts suite aux expulsions de Wimbée contre Sochaux puis contre Guingamp). Le but de Nîmes est donc désormais gardé par Martin. à la 75e minute, Fahmi ramène le score à 1-3. Puis 2-3 quelques minutes après, grâce à Fernando D’Amico. Un deuxième Nîmois est expulsé. La fin de match est physiquement éprouvante pour les Nîmois. À la dernière minute, les 9 rouges ne peuvent être au marquage de tous les Lillois montés sur corner. Les petits gabarits sont délaissés. Fernando en profite et place une tête approximative, déviée au dernier moment par un défenseur nîmois, Zugna, alors que le gardien était sur la trajectoire. 3-3, score final.
Toute la 2e mi-temps est là. Le but de l’égalisation est à 50’50 :

14. Djezon Boutoille contre Châteauroux, 15 janvier 2000.
Premier match de championnat de l’année 2000 à Lille, et retour de Thierry Froger à Grimonprez-Jooris. Châteauroux est en bas de classement, et Lille caracole en tête ; le tout est de savoir si la nouvelle année n’a pas cassé la dynamique. Le match est poussif, mais les Lillois ne sont pas vraiment inquiétés : ils pensent pouvoir ouvrir le score en première période, mais Laurent Peyrelade est fauché par le gardien Frédéric Roux, en dehors de la surface de réparation. On retrouve donc ici un peu la même configuration que le but précédent : expulsion du gardien, et arrivée dans les buts d’un joueur de champ, en l’occurrence Schuman Bah. Comme à Nîmes, les Lillois savent en profiter : sur une passe en retrait d’un arrière, Bah est pressé par D’Amico. Bah le dribble une première fois. D’Amico revient à la charge et contraint le gardien à s’excentrer et à sortir de sa surface. Et là, pas de chance : le dégagement est foiré : il retombe sur le pied de Valois, à 40 mètres, qui a la bonne idée de balancer de volée dans l’axe, où se trouve Djezon Boutoille, qui conclut dans le but vide. Lille gagne 1-0.
La vidéo du résumé du match :

13. Peter Odemwingie contre Lyon, 6 mai 2006.
Mais quelle mouche a bien pu piquer Vercoutre ? Lorsque l’on regarde le troisième des 4 buts lillois ce jour là, on a du mal à expliquer la sortie du gardien lyonnais, Vercoutre, particulièrement ridicule : il saute bêtement, beaucoup trop tôt, et invite généreusement notre attaquant à placer le ballon sous lui. Mais pour le comprendre, il faut voir ce qu’il s’est passé préalablement. En première période, Dernis a joliment ouvert le score grâce à un lob du gauche à l’entrée de la surface de réparation, sur lequel Vercoutre n’a pas bougé. En début de seconde période, Lille double la mise : Odemwingie se retrouve seul face au gardien lyonnais, résiste au retour d’Abidal, et place un petit piqué qui lobe de nouveau Vercoutre. Du coup, qu’est-ce qu’il se dit le gogoal ? « Ah ben la prochaine fois qu’un Lillois se présente devant moi, je vais sauter direct, il va bien être bien surpris ». Et c’est donc Odemwingie, bien servi par Bodmer, qui se présente une troisième fois face à lui. Vercoutre, visionnaire, saute. Notre attaquant a-t-il manqué sa frappe, a-t-il eu le temps de voir le gardien sauter, ou a-t-il simplement tenté de placer à ras de terre ? Toujours est-il que l’effet visuel est désastreux pour Vercoutre : Odemwingie place un malheureux tir, et Vercoutre remporte le titre de champion de balle au prisonnier, en évitant soigneusement de se trouver sur la trajectoire du ballon.
Le but à partir d’1’45. Mais les deux précédents sont aussi à voir :
12. Mohammed Camara contre Laval, 31 octobre 1998.
Après un début de saison à chier, l’arrivée de Vahid Halilhodzic a permis au LOSC de regagner le milieu de tableau. Laval est 3e. Boutoille a ouvert le score en première période, mais Laval a égalisé en seconde. Les Lillois dominent mais ne marquent pas, l’arbitrage est très contesté, et on se dirige vers un nul frustrant. Lors de la 4e minute du temps additionnel, Momo Camara reçoit un ballon sur son côté gauche et, à l’angle de la surface de réparation, envoie un centre-tir bizarroïde qui lobe Christophe Gardié, tape sur le poteau opposé et retombe dans le but. On avait évoqué ce but quand on a parlé du « Vahid time » : il est même possible d’entendre dans notre article le but commenté en direct sur Fréquence Nord.

11. Ryan Mendès à Evian, 16 février 2014.
Ce but est pratiquement le même que celui de Momo Camara. Logiquement, ils auraient donc dû finir à égalité. Cependant, DBC a toujours eu de la tendresse pour les footballeurs en déshérence, c’est pourquoi nous plaçons Mendès devant. Pour l’encourager en somme. Lille est mené 1-2 à Évian, et la prestation est bien terne. La première égalisation lilloise, signée Origi, était déjà chanceuse, avec un rebond qui avait surpris Laquait. On joue les arrêts de jeu, et Ryan Mendès est servi côté droit, près de l’angle de la surface de réparation. Cherchant probablement à centrer, il envoie un long ballon qui lobe malencontreusement le gardien de l’ETG et rentre avec l’aide du poteau. Match nul 2-2.
C’est ici :

10. Benoît Pedretti/Marko Basa à Bastia, 12 mars 2013.
Là, c’est le but tellement con qu’on ne sait même pas qui a marqué. Lille a encaissé un (joli) but de en début de seconde période. En dépit de la non-titularisation de Thauvin – qui a signé au LOSC quelques semaines auparavant et est diplomatiquement « privé » de match, connard – les Lillois ne parviennent pas à tromper Landreau. Jusqu’à ce que Digne, à la 85e minute, envoie une praline dans la lucarne bastiaise. Dans les arrêts de jeu, Lille pousse : Basa monte et reste aux avant-postes. Pedretti est servi à une trentaine de mètres et recherche le défenseur monténégrin. Il envoie un ballon piqué qui rebondit sur la ligne des six mètres. Basa, seul, s’est jeté, mais a-t-il vraiment touché le ballon ? Toujours est-il que les défenseurs bastiais, croyant à un hors-jeu, ont arrêté de jouer. Le ballon poursuit sa course dans le but pendant que Landreau lève la main, et Lille s’impose 2-1.
Des émotions fortes à revivre ici :

9. Michel Bastos à Marseille, 23 novembre 2008.
15e journée de la première saison de Garcia comme entraîneur. On commence à s’habituer à ce que Lille marque souvent, même à l’extérieur. Rami a ouvert le score en début de match. Peu avant la mi-temps, Debuchy joue un coup-franc excentré à proximité de la ligne médiane. Il cherche Bastos, mais Zubar est bien placé, à l’entrée de la surface de réparation. Alors que Mandanda entame une sortie, Zubar tente de donner en retrait à son gardien, qui n’est plus dans le but. Bastos en profite, devance Bonnart et conclut. Lille mène 2-0 mais se fait rejoindre en fin de match (2-2).
Bravo le veau :

8. Fabien Leclercq au Mans, 30 janvier 1999
Les amoureux du football retiennent surtout ce match pour la première apparition de Nenem sous le maillot lillois. Entré en jeu à la 80e minute, il n’a pas permis de remonter le désavantage (1-2). C’est le temps où Lille perdait beaucoup de matches bêtement, incapable de défendre correctement sur coups de pied arrêtés. Fort heureusement, ce soir là, un éclair est sorti de la brume : une égalisation lilloise de toute beauté signée Fabien Leclercq, un de ses seuls buts sous le maillot du LOSC (du moins, pour son propre camp). « Là, c’est quand le gardien a sorti les gants en peau de pêche », disait un facétieux bêtisier des années 1990 qu’on avait en VHS. À environ 25 mètres du but de Patrick Regnault, Leclercq adresse une passe à mi-hauteur au gardien manceau qui, surpris de l’offrande, laisse glisser le ballon entre ses doigts. Le plus infâme, en pareil cas, c’est le quart de seconde durant lequel le gardien tente de rattraper le coup en courant vers son but, alors que c’est trop tard. Puis il cherche une excuse genre « j’étais masqué » ou « le projecteur était trop fort ». Il sait ce qu’il lui reste à faire pour s’améliorer : travailler 24h dûment.
C’est là :

7. Stéphane Dumont contre Sochaux, 15 août 2007.
3e journée de L1 : touche de Béria côté droit, près de la surface de réparation adverse. Déviation d’un défenseur sochalien. Le ballon arrive à Stéphane Dumont aux six mètres, qui parvient à placer une frappe du gauche que Teddy Richert renvoie… sur Dumont, qui marque bien involontairement, en trébuchant.
Hop là :

6. Mikkel Beck à Marseille, 22 octobre 2000.
On commence à bien rigoler à Lille en cette année de remontée, en prenant place en haut du classement. Au Vélodrome, voilà ce qu’on appelle un beau travail d’équipe : toute la défense marseillaise a permis ce but lillois. Tout part d’un échange côté gauche entre Landrin et Br. Cheyrou. Landrin, un peu trop ambitieux, tente un grand pont sur Blondeau. Celui-ci prend facilement le dessus et indique du bras à Zoumana Camara « hé, prends la balle, moi j’ai pas envie ». Une seconde d’hésitation de Camara et le drame prend forme : en taclant, Landrin devance finalement les deux Marseillais et trouve Beck, qui centre vers Agasson. Sur son mauvais pied, Ted essaie de se retourner mais est repris par Pierre Issa, qui n’a plus qu’à relancer. Sauf que Pierre Issa perd l’équilibre, ça arrive à tout le monde. En revanche, ce qui n’arrive pas à tout le monde, c’est de tenter de marcher sur les genoux, plutôt que d’essayer de se relever. Bien évidemment, ça marche moins bien et Sylvain N’Diaye, après un temps d’hésitation face à ce lamentable spectacle, récupère le ballon et frappe puissamment à ras de terre : Trévisan ne peut que dévier le ballon sur son côté droit. Beck a bien suivi et est le premier pour placer le ballon de la tête au fond des filets. Victoire lilloise 1-0.
Attention, celui-ci fait vraiment peine à voir :
https://www.youtube.com/watch?v=M0WkB6Sq8vQ
5. Nicolas Fauvergue contre Sochaux, 14 avril 2007.
Fin de saison tranquille à Lille. L’élimination de la ligue des champions par Manchester United a porté un coup à une équipe fatiguée, qui termine son cycle en roue libre.
À la 49e minute, Tafforeau accélère côté gauche, repique dans l’axe et, à l’entrée de la surface, frappe du droit : déjà, ce n’est pas très beau. Le ballon, piteusement écrasé, est contré par Pitau, puis rebondit sur N’Daw et repart vers le but sochalien. Pendant que Pitau se roule par terre, apparemment touché par le air-missile de Tafforeau, El-Bounadi contrôle puis, en voulant dégager, glisse sur son pied d’appui, ce qui permet de servir idéalement Fauvergue, seul au point de pénalty. L’attaquant Lillois marque un temps d’hésitation, puis accélère vers le but, sans trop se rendre compte qu’il est tout près. Le gardien sochalien, Richert, tarde à sortir. Les deux joueurs se font face aux six mètres. Fauvergue choisit de dribbler, lentement, son adversaire. Alors que le but est vide, il arme sa frappe mais glisse. Il parvient tout de même à pousser le ballon, qui est prolongé par le défenseur Tosic qui a lui même glissé dans son but. Du grand art.
Un enchaînement à revoir ici :
But-casquette du LOSC
4. Patrick Collot à Paris, 20 avril 1996.
Ce but, on en a parlé déjà un bon paquet de fois, notamment quand on a évoqué l’heureux dénouement de la saison 1995/1996, : pour recontextualiser rapidement les événements, le LOSC est relégable et se rend à Paris, futur champion d’Europe, et encore en course pour le titre de champion de France. Dans ses buts, le meilleur gardien français de l’époque, l’ancien Lillois Bernard Lama. À la surprise générale, Lille, dominé de bout en bout, s’impose sur sa seule occasion du match et sort de la zone rouge. Victoire improbable sur un but encore plus improbable : à la 87e minute, alors qu’on s’achemine vers un 0-0 qui arrange déjà le LOSC, Patrick Collot se retrouve en position de centrer sur l’aile droite. Peu de solutions dans l’axe, où se trouvent seulement Sibierski et Simba, et 4 défenseurs parisiens. Collot cherche à centrer fort devant le but mais dévisse complètement, et le ballon se dirige accidentellement vers la cage parisienne. Bernard Lama, qui avait anticipé dans l’axe, est pris à contre-pied : en revenant, il tente de dégager le ballon, mais il ne peut faire mieux que de le boxer dans son propre but.
Merci Bernard :
3. Mathieu Debuchy à Nancy, 3 décembre 2006.
Juste avant de se rendre à Milan, le LOSC se déplace à Nancy, encore invaincu chez lui, et signe une convaincante victoire 3-1. On joue la 69e minute : le score est alors de 1-1, Bodmer ayant répondu à Gavanon. Les Lillois bénéficient d’un coup-franc côté gauche, à une trentaine de mètres des buts de Sorin. Mathieu Debuchy, seul à proximité du ballon, s’apprête, sans surprise, à le frapper. Vu sa position lointaine et excentrée, il serait assez logique que Debuchy envoie un ballon rentrant dans le paquet en espérant une déviation victorieuse d’un coéquipier. C’est en tout cas ce sur quoi parient les Nancéiens : juste avant que Debuchy ne frappe, tous les joueurs de l’ASNL montent comme un seul homme afin de placer les Lillois en position de hors-jeu (une stratégie défensive qu’on connaît bien à Lille, et qui a fonctionné de manière aléatoire avec Garcia). Si, en effet, tous les défenseurs s’exécutent, c’est la garantie de récupérer le ballon. Seulement, Debuchy frappe directement ! Du coup, pas de hors-jeu sanctionnable… Sorin, qui a lui aussi anticipé sur une récupération rapide du ballon, a un temps d’hésitation, avant de tenter de s’arracher en vain pour sortir le ballon de sa lucarne… Trop tard : le tir est parfaitement placé, et les joueurs de Nancy passent pour des cons. Sans savoir ce que comptait faire la défense nancéienne, Debuchy a choisi la seule option qui rendait ce coup-franc exploitable. Donc un joli but, mais tout de même un sacré coup de bol.
C’est pas long mais c’est bon.
2. Matt Moussilou à Monaco, 14 février 2004.
Avant ce match, Monaco est largement en tête du championnat, avec 7 points d’avance sur ses premiers poursuivants, Lyon et Auxerre, et s’apprête à faire une remarquable phase finale de ligue des champions. De son côté, le LOSC va mieux depuis quelques matches, même s’il reste englué à la 13e place. Autant dire qu’on ne s’attendait pas vraiment à ce que Lille inflige à l’ASM sa première défaite de la saison à domicile. Le match est d’ailleurs à sens unique, et ce ne sont que Wimbée et la maladresse des attaquants monégasques qui permettent de tenir le 0-0. Jusqu’à la 79e minute. Après une passe en retrait d’un de ses défenseurs, Falvio Roma contrôle approximativement le ballon. Matt Moussilou, qui traîne par là, parvient à contrer le portier, qui glisse ; le ballon part en l’air, Moussilou se l’emmène de la tête et conclut dans le but vide. Lille s’impose 1-0 et marque le début de l’écroulement de Monaco, qui ne peut concilier ses parcours en Ligue des champions et en championnat. Matt, déjà auteur à Louis II de son premier but en L1, est bien content : « Roma pousse trop loin son ballon, j’anticipe et c’est une joie énorme. Ce but n’est pas chanceux. On a montré qu’il fallait avoir un peu plus de respect pour nous ».
L’erreur de Roma lui offre le prix parodique « Marcel d’or du but à la con » au cours de la cérémonie des trophées UNFP de la saison 2003/2004.
1. Mikkel Beck à Saint-Etienne, 17 septembre 2000.
Et le vainqueur est le Danois Mikkel Beck, déjà présent un peu plus haut dans ce classement de l’horreur. 17 septembre 2000 : le LOSC a, pour la première fois depuis sa remontée en D1, les honneur d’une diffusion sur Canal + le dimanche soir. Des milliers de téléspectateurs ne se doutent pas encore qu’ils demanderont après ces 90 minutes la résiliation de leur abonnement, affligés par tant de violence. Le LOSC est mené depuis la 21e minute à cause d’un but du brésilien Alex. Le match est cependant assez ouvert et, puisque Wimbée s’est décidé à tout arrêter, on sent que les lillois peuvent revenir. Seulement, Beck est maladroit : seul aux six mètres sur un centre d’Agasson, il envoie le ballon du tibia bien à côté. On se dirige alors tranquillement vers la mi-temps. Les Stéphanois bénéficient d’une touche côté gauche, à une dizaine de mètres de leur but. Olesen joue vers son gardien, l’ukrainien Levytsky, qui contrôle une première fois tranquillement du pied droit. Djezon Boutoille vient faire le pressing. Levytsky pousse légèrement le ballon en avant, mais un peu trop pour assurer un dégagement : ne pouvant plus dribbler, le gardien parvient tout de même à frapper mais Boutoille contre légèrement en se jetant. Le ballon est alors freiné et arrive dans l’arc de cercle devant la surface de réparation, où se trouve Beck qui, surpris, n’a plus qu’à mettre la tête d’un réflexe, et la balle termine tranquillement sa course dans le but vide. Score final : 1-1.
Le but à revivre ici :

Bonus : Top 5 des plus beaux csc en faveur du LOSC.
5. Brahim Thiam (Istres), 2 avril 2005.
Ce 2 avril 2005 est un jour à marquer d’une pierre blanche, ce qui ne veut absolument rien dire : non seulement Jean-Paul II décède, Moussilou inscrit un quadruplé, mais le LOSC marque son 8e but de toute belle façon. Bien servi dans l’axe, Odemwingie n’est pas encore ce prolifique buteur que l’on a connu par la suite. Il s’arrache et se retrouve seul face à Riou. Malheureusement, il foire complètement son tir, qui va filer en six mètres, voire en touche. C’était sans compter sur le valeureux Brahim Thiam, qui revient en catastrophe vers son but et se place sur la trajectoire de la frappe. Cherchant à faire on ne sait quoi, il réalise une demi-pirouette arrière qui lui permet d’expédier le ballon du pied droit dans son propre but. Bravo l’artiste, et le LOSC gagne 8-0.
Le but de Thiam à partir de 1’45, mais il y a aussi les 7 autres avant :
4. Jean-Sébastien Jaurès (Auxerre), 4 décembre 2002.
18e journée du championnat 2002-2003, première saison de Puel à la tête de l’équipe. Difficile de savoir ce que vaut le LOSC, qui alterne bonnes et médiocres performances. Ce match en est une parfaite illustration. Manchev ouvre rapidement le score. Puis, à la 26e minute, Philippe Brunel, côté gauche, envoie un centre aux six mètres, bien trop long pour que Manchev ne le reprenne. Mais Jaurès, en cherchant à contrôler le ballon, ou à le remettre à son gardien, réalise une superbe volée du pied gauche qui termine dans le but : 2-0 pour Lille. Un doublé de Cissé permet ensuite aux Auxerrois de ramener un point (2-2).
3. Lionel Potillon (Sochaux), 22 septembre 2004.
Lille réalise un début de saison correct (8e place) et se déplace pour cette 7e journée à Sochaux, prolongeant une série qui va l’amener à la première place du classement durant l’automne. Lille ouvre le score à la 52e minute : Makoun cherche Odemwingie dans l’axe, mais Potillon, le défenseur Sochalien, est largement en avance sur le Lillois. Sans contrôle, il tente de mettre en retrait à son gardien, Richert. Seulement, celui-ci ne s’y attend pas du tout. Ne pouvant prendre le ballon avec les mains, il tente désespérément de tacler le ballon, qui finit tranquillement dans le but. Pour cette belle action, Potillon et Richert reçoivent un Marcel d’or en 2005. En fin de match, un pénalty de Brunel permet d’asseoir la victoire lilloise (2-0).
Le but et la cérémonie du Marcel d’or, c’est ici :

2. Dianbobo Baldé (Toulouse), 3 septembre 1999.
7e journée de D2, le LOSC est toujours invaincu et se rend à Toulouse pour son deuxième choc de la saison, après un déplacement à Nice lors de la 3e journée, seul match où l’équipe a perdu des points (0-0). Dès la demi-heure de jeu, Prunier est expulsé pour avoir boxé Fahmi. Boutoille ouvre le score juste avant la mi-temps, et le choc annoncé se transforme en tranquille promenade pour les Lillois, qui ajoutent un but à la 75e minute : belle action Peyrelade-D’Amico-Tourenne-Boutoille : Djezon se retrouve côté droit, proche de la touche, à 30 mètres du but toulousain. Il cherche Bakari dans l’axe, mais son centre à ras de terre est dévié par Baldé, qui réussit la performance de marquer contre son camp de l’extérieur de la surface, en prenant son gardien à contre-pied. Lille s’impose 2-0.
Le résumé de France 3 Toulouse :

1. Chris Mavinga (Rennes), 15 février 2013.
Après un début de saison fort pénible, le LOSC offre un second semestre de bonne qualité, avec un trio offensif Rodelin-Payet-Kalou très séduisant. À la 24e minute, sur une ouverture de Payet, Kalou efface son adversaire direct et frappe du gauche sur Costil, qui repousse difficilement. À l’affût, Payet ne peut reprendre car il est gêné par la chute de Mavinga dans les six mètres. Ce dernier, espérant obtenir un coup-franc, reste au sol, mais l’arbitre ne se laisse pas piéger : le rennais a bel et bien glissé. Pendant ce temps, le ballon file sur Rodelin, côté droit, qui centre fort dans les six mètres, pile sur le pied gauche de Mavinga, toujours par terre, peinard, en train d’attendre son coup-franc et ne pensant plus du tout à défendre. Le ballon finit dans le but. Ronny a t-il voulu tirer, ou a-t-il volontairement visé le Rennais en espérant une déviation ? Quoi qu’il en soit, ce but est profondément idiot. Lille gagne 2-0 grâce à un deuxième but de Payet.
Un but à regarder ici :

Posté le 24 août 2016 - par dbclosc
Le verre au quart plein. Ce qu’on peut espérer du LOSC en 2016/2017
Après quatre rencontres disputées en 2016/2017, deux en Europa League et deux en L1, on ne peut pas dire que le premier début de bilan soit très folichon. On voit cependant dans cette équipe des raisons d’espérer, mais comme ça nous paraissait un peu compliqué en l’état de voir le verre à moitié plein, on s’est dit qu’on te parlerait du verre au quart plein. C’est déjà ça. Et qu’on te parlerait des raisons d’espérer.
Voilà donc notre rapide revue d’effectif et du collectif qui nous laisse croire en des jours meilleurs à condition de ne pas se voir plus gros que le mammouth parisien engraissé aux pétrodollars. Parlons un peu de Vincent Enyeama qui sera forcément plus décisif que ce qu’il n’a été jusqu’ici, d’une défense qui ne sera sans doute pas moins bonne que l’année dernière, si ce n’est du point de vue de l’apport offensif côté gauche et, plus généralement des transformations globales du côté gauche lillois, du replacement de Yassine Benzia au milieu de terrain et de l’arrivée de Younousse Sankharé (et sans Carrez).
« Jésus » ne fera peut-être plus autant de miracles, mais quand-même
Déjà, ce début poussif, on doit aussi le voir à travers un début de saison compliqué pour Vincent Enyeama. Peut-être ne doit-on pas trop attendre de lui, mais quand-même, c’est évident que Vince vaut mieux, beaucoup mieux que ce qu’il a montré jusqu’ici. Stats édifiantes, Vincent se prend 5 buts sur 7 tirs cadrés lors des trois premières rencontres. Est-ce sa faute ? Seulement en partie, bien sûr, mais force est de constater qu’on n’a pas encore vu Jésus cette saison. Vincent vieillit, certes, mais il est certain que, sur une saison, le gardien fera mieux. Ne serait-ce que parce que même si Enyeama n’y arrivait plus, on a une belle doublure avec Mike Maignan.
Une défense un peu en dessous, mais quand-même
Derrière, un seul changement, mais pas n’importe lequel. On perd rien de moins que Djibril Sidibé : pas la peine d’en expliquer davantage nous semble-t-il. A sa place, Julian Palmieri souffre forcément la comparaison, mais ce choix est plus que défendable. Le Corse se montrera certainement beaucoup moins capable de scorer, mais Sidibé est peut-être le meilleur latéral de France en la matière. Il est en revanche largement capables de montées dans l’optique de centrer s’intégrant bien à notre schéma de jeu. Un choix donc intéressant.
Sinon, pas de changement, et avec un peu de bol, Basa et Béria n’auront pas trop de problèmes physiques, Pavard montrera avantageusement sa polyvalence. Bref, là on positive, mais après tout pourquoi pas. Et si Soumaoro ne se montre pas trop fébrile, il n’y a pas de soucis majeur à se faire.
Éric Bauthéac, mais quand-même
Eric expliquait récemment à la Lequipe que ses prestations offensivement décevantes devaient beaucoup aux efforts défensifs qu’il devait fournir pour couvrir les montées de son latéral gauche. On ne dira pas complètement le contraire, avec le rôle extrêmement offensif joué par Sidibé, il y avait du boulot en la matière.
Et pourtant, on n’est pas entièrement convaincus par l’explication ou, tout au moins, on doit quand-même constater son gros déchet offensif qui réduit à presque néant son apport devant ce qui est quand-même problématique vu son poste. Bauthéac cadre très peu et ses centres ne convainquent pas. Reste ses coups de pied arrêtés : pas non plus transcendants.
L’arrivée de De Préville risque de contribuer à reléguer Eric sur le banc. Avec Reims, c’est sur le côté gauche que Nicolas s’est révélé, et il semble avoir l’essentiel des qualités attendues de Bauthéac (buts, centres, coups de pied arrêtés) mais en mieux. Et en plus il peut jouer dans l’axe. Et même à droite. Bref, il a tout de la bonne pioche même c’est bien sûr le terrain qui le dira. De plus, Palmieri, un poil moins offensif que Sidibé, semble aussi plus complémentaire avec De Préville, peut-être moins à l’aise sur le repli défensif que Bauthéac.
Un replacement de Yass Benzia a priori étonnant, mais quand-même
A première vue, le replacement de Benzia comme milieu relayeur a de quoi étonner et pourtant, il semble que ce choix sans doute mûrement réfléchi par Fredo Antonetti soit tout à fait cohérent au regard de son système et de la complémentarité de l’effectif.
Première raison : vu son profil, Yassine est surtout adapté à un rôle d’attaquant axial dans le système de Fredo, ce qui le place donc en concurrence directe avec Eder, meilleur ses derniers temps et dont la panoplie offensive est plus complète que celle de Benzia dans une 4-3-3. Bref, de ce point de vue, la place de Yassine est sur le banc.
Deuxième raison : le secteur offensif est plus encombré dans l’effectif que le milieu de terrain. Il est alors cohérent de trouver qui, parmi les offensifs est apte à jouer au milieu. Or, par ses qualités, Yassine semble le plus adapté (plus que Bauthéac ou Tallo par exemple) à jouer dans un rôle de relayeur : plus joueur de percussion que centreur, aimant toucher et porter le ballon, Yassine semble plutôt adapté à un poste où on joue justement beaucoup de ballons, davantage qu’en attaque.
Contrairement à ce qu’on a souvent lu, ce replacement ne traduit pas un manque de confiance d’Antonetti en Benzia. Au contraire, en le replaçant dans une position où il peut jouer dans un rôle hybride entre le relayeur et le milieu offensif, Fredo montre qu’il espère pouvoir faire jouer conjointement Eder et Benzia dans son système de jeu, plutôt qu’il ne fait de ce dernier un remplaçant voire un numéro 3 au poste d’avant-centre. Certains préconisent de se débarrasser de Benzia, nous on pense qu’effectivement ce joueur a de belles qualités et que, Eder ou pas, il faut trouver le moyen de s’en servir au profit du collectif.
Younousse Sankharé, mais quand-même
Le recrutement de Younousse Sankharé ne vient pas pallier un manque qualitatif de l’effectif puisque son positionnement privilégié sur le terrain, milieu gauche, correspond à celui le plus souvent occupé par Mounir Obbadi qui n’a pas déçu à ce poste la saison dernière. Né en 1989, il représente cependant bien davantage l’avenir des Dogues ainsi qu’un profil à la fois physique et technique lui autorisant une certaine polyvalence et donnant un profil nouveau à Frédo.
Pas un nom clinquant a priori Sankharé est en tout cas un choix intéressant pour un LOSC qui ne peut pas prétendre aux valeurs sûres – trop chères – et qui est donc contraint de miser sur les joueurs dont on dit qu’ils ont « du talent » mais qui « n’ont encore rien prouvé », genre de commentaires que l’on entend fréquemment proférer chez les commentateurs de Lequipe 21, histoire pour eux de montrer qu’ils connaissent le foot et qu’ils ne sont pas naïfs, renvoyant par la même le recrutement de ces joueurs dans le champ des « recrutements hasardeux de joueurs surcotés » oubliant peut-être au passage que ces surcotés-là ne sont pas si cotés que ça : c’est justement pour ça que des clubs comme le LOSC peuvent se les payer. Et parfois ça marche.
Alors, on est moins bons ?
Bref, il est quand-même bien au moins au quart plein ce verre. Bien sûr, l’excellente dynamique de la fin de saison dernière ne doit pas occulter le bon gros poil de réussite qui a permis ce redressement. Poil de réussite, bien sûr, sinon ça ferait du LOSC un quasi-concurrent au PSG et ça, quand-même, ça relève franchement de l’utopie.
Pour autant, même sans Sidibé, et tant que Sofiane Boufal est encore là, l’effectif lillois relève d’une qualité certaine et d’un minimum de profondeur de banc. Si l’on résume notre pensée, il n’est même pas certain que le départ de Sidibé participe d’un déclin qualitatif du collectif. Sidibé est indubitablement au-dessus de Palmieri, mais cette seule observation pourrait occulter la reconstitution d’un côté gauche plus équilibré et complémentaire, avec les arrivées de Sankharé, de De Préville et, peut-être, avec un Bauthéac plus à l’aise et plus à même d’exprimer des qualités qu’il n’a peut-être pas perdues si ça tombe.
Voilà. On ne veut pas tomber dans un optimisme béat. Mais fais nous confiance. On se souvient avoir vendu que le LOSC de la saison dernière valait bien mieux que ce que le début de saison laissait prévoir quand beaucoup parlaient de lutte pour le maintien. La suite a été au-delà de toutes nos espérances.
Qui sait si ça se passera encore comme ça cette saison ? Pas nous. Mais on rêve quand-même un peu.
Posté le 20 août 2016 - par dbclosc
Le pèlerinage du LOSC : visite ces villes qui doivent leur nom à nos joueurs
Tu n’as qu’une seule religion, celle du LOSC mais tu envies les autres religions qui ont leurs pèlerinages. Rassure-toi, toi aussi tu as droit à cette expérience mystique, puisque ton club sacré a aussi le sien. Partant de Grimonprez-Jooris, tu peux traverser la France en ralliant les nombreuses villes qui doivent leurs noms à nos dieux, les joueurs du LOSC.
Viens suivre les différentes étapes, dans l’ordre, de ce merveilleux pèlerinage.
Dunkerque : cette ville du Nord doit son nom à Arnaud Duncker et au suffixe « kerque ». Littéralement « l’église de Duncker ». Ce joueur qui a marqué l’histoire régionale passant sa carrière entre Valenciennes et Lille est récompensé de sa fidélité à sa région. Strictement, la ville aurait dû s’appeler « Dunckerkerque », mais Dunkerque, c’est quand-même plus joli et ça accroche moins au palais.
Planques : dans le Pas-de-Calais, terre lensoise, on se souvient des frères Plancque, toujours au rendez-vous dans les derbys. Cela a d’abord engendré l’hostilité, puis le respect, pour enfin entraîner l’adoration. Une commune a décidé de prendre le nom d’un de ces joueurs mythiques. Lequel ? Difficile de choisir, ça sera donc les deux : « Planques », avec un « s », donc au pluriel.
Bray : non loin d’Evreux, José Bray, milieu de terrain du LOSC dans les années 1990 a marqué les esprits. Un référendum local est organisé dans le département de l’Eure pour décider quelle commune aura la chance de porter le nom de ce joueur prestigieux. Ce sera finalement Bray. Ben oui, logique, puisque le but était de savoir quelle commune s’appellerait Bray.
Plestan : en Bretagne, les attaquants ont régulièrement été martyrisés par les interventions rageuses de Nico Plestan. Fortement impressionnés, les habitants d’une commune des Côtes d’Armor lui empruntent son nom.
Edern : fans d’Eden Hazard et, plus récemment, d’Eder, les Finistériens créent un nom de commune à partir du prénom du premier et du nom du second. Ils avaient le choix entre Edern et Edenr : bien qu’habitués aux noms imprononçables, ils privilégient le premier.
Le Landreau : Mickaël, forcément, c’est dans la région nantaise qu’il donne son nom à une commune. Pas seulement « Landreau », mais bien « Le Landreau ». THE Landreau.
Peyrelade : il fait partie du « 11 de cœur » des lecteurs de DBC LOSC et visiblement a laissé une image magnifique ailleurs. Comme en Haute-Vienne où on l’idolâtre au point d’appeler une ville à son nom. Ah oui, au fait, il est né à Limoges, juste à côté.
Pignols : Christophe a peu joué avec le LOSC. Mais il a assez impressionné pour que des Auvergnats baptisent une commune en son honneur
St-Simon : le Cantal n’est pas qu’une terre de fromage. C’est aussi une terre où on n’a pas de club de foot de haut-niveau et où on vit le sport-roi par procuration à travers les autres, en l’occurrence nous, les loscistes. A la fin des années 1970, Didier Simon devient progressivement une idole là-bas. Enfin, plutôt un saint, puisqu’il est littéralement béatifié. Une commune lui emprunte son nom et s’appelle donc désormais Saint-Simon.
Magnifique carte du pèlerinage du LOSC
Saux : dans le Lot, on rend hommage à Moussa avec une petite adaptation orthographique histoire de faire plus local.
Agassac : comme pour Moussa dans le Lot, du côté de Toulouse, on veut rendre hommage à un Lillois tout en s’adaptant aux noms locaux. On préfère alors Agassac au trop anglo-saxon Agasson. Mais c’est bien à Ted Kelton qu’on rend hommage.
Digne-les-Bains : dans les Alpes de Haute-Provence, on aime Lucas Digne. Et parce qu’on sait que Lucas aime prendre des bains, on baptise une ville, au demeurant de taille conséquente, « Digne-les-Bains ». Heureusement que Lucas préfère les bains à la quiche, ça aurait fait moins classe « Digne-la-Quiche ».
Lama : Nanard Lama a traumatisé les Corses à longueur d’arrêts improbables et de coupages de trajectoires de centres. Pas rancuniers, ils donnent son nom à une commune, désormais intitulée Lama.
Peyrieu : non loin de Bourg-en-Bresse, on apprécie Philippe Périlleux et on baptise donc une commune en son hommage. Et on appelle aussi le département en référence aux interjections qui s’imposaient en voyant ses frappes de mules (« hein ?! ») mais sous une orthographe plus classe (« Ain »). Une autre ville, plus connue, a également choisi le même joueur, rajoutant un « g » fleurant bon le sud : ça sera « Périgueux ».
Motey-sur-Saône : en Haute-Saône, on pense que Jean-Pierre est comme les gars du pays, opinion sans doute basée sur sa moustache. Et ça donne un bel hommage sous la forme d’une commune appelée Motey-sur-Saône ce qui paraît quand même un peu plus incongru qu’un Motey-sur-Deûle.
Vallois : du côté de Metz, on aurait tant aimé avoir Jean-Louis. On a donné son nom à une commune pour l’attirer. Insuffisant.
Le Postolle : Flavien a laissé une belle impression à Auxerre lors d’un match de la réserve. En mémoire, on baptise une commune à son nom, le « c » en moins, donnant une impression trop bretonnante pour l’Yonne.
Samois-sur-Seine : en région parisienne, Charly est resté dans les mémoires. Au Parc, on le réclamait aux cris de « Samoy sur scène ! », d’où le nom d’une commune de Seine-et-Marne.
Posté le 16 août 2016 - par dbclosc
Une vraie équipe de coupe ! Le LOSC dans les 80’s
En 1978, le LOSC remonte en D1. Pendant longtemps, on espérera de belles choses de cette équipe pour être souvent déçus. Enfin, déçus, des résultats en championnat, le LOSC ne parvenant jamais à faire mieux que 6ème au cours des années 1980. En revanche, les Dogues constituent une belle équipe de coupe à l’époque, pour ne pas dire qu’il s’agit de la plus belle équipe de coupe de France de sa remontée à 1989.
La plus belle équipe de coupe, pas dans le sens où le LOSC se montrait comme le favori. D’ailleurs, il n’a jamais dépassé le stade des demi-finales à l’époque. Mais « la plus belle », parce que cette équipe se transcendait avec une particulière régularité dans cette compétition, réalisant des performances bien supérieures à celles réalisées en championnat. Donc, « la meilleure », non. C’est sans doute exagéré, quoique cette thèse ne soit pas délirante. Mais « la plus belle », on est sans doute dans le vrai.
Ils se transcendent contre les gros
L’un des thèmes récurrents de la mythologie de la coupe de France est qu’elle nivelle les valeurs. La coupe de France est un moment à part qui autorise de manière carnavalesque le retournement de la hiérarchie existante. A l’époque, le LOSC est une équipe de milieu de tableau, terminant 12ème en moyenne. En coupe, le LOSC est mieux que ça et il bouscule les gros avec une belle régularité.
Ci-dessous, tu trouves la répartition des résultats du LOSC contre les adversaires terminant dans les quatre premiers de D1, d’une part en coupe de France, de l’autre en championnat.
Dans un étonnant retournement, le LOSC a des résultats incomparablement meilleurs en coupe de France qu’en championnat contre ces gros morceaux. En coupe, le LOSC perd moins contre ces équipes, mais il gagne surtout trois fois plus souvent : 56 % des fois contre 19 % en D1. Sur une base de victoire à deux points, le LOSC prend 1,25 point/match contre ces adversaires en coupe de France et seulement 0,67 en championnat soit à peine plus de la moitié.
L’envers du décor d’une vraie équipe de coupe
Mais il y a aussi l’envers du décor d’une vraie équipe de coupe. Elle se transcende contre les gros morceaux mais pas contre les petits. La comparaison du nombre de points « pris en coupe » selon le niveau de l’adversaire montre que le LOSC a beau avoir d’excellents résultats contre les quatre gros morceaux, ils ne sont pas meilleurs que contre les équipes plus faibles : l’indicateur du nombre de points montre que les Dogues ont de meilleurs résultats contre les 4 premiers de D1 (1,25) que contre les autres équipes de D1 (1,18) les équipes de D2 (1,18) et à peine moins bons que contre les équipes de D3, l’équivalent hiérarchique de notre CFA actuel (1,5).
Bref, il semble que pour le LOSC de l’époque peu importait le niveau de l’adversaire : les chances de l’emporter ne différaient quasiment pas qu’il y ait Monaco ou Calais en face.
Un nivellement des valeurs à relativiser
La thèse du nivellement des valeurs doit cependant être nuancée. En effet, si au niveau de la répartition des victoires et des défaites le LOSC faisait aussi bien voire mieux contre les meilleurs que contre les plus faibles, une différence s’observe nettement au niveau des qualifications. A l’époque, la coupe de France se dispute en effet en matches aller-retour à partir des seizièmes de finale, autorisant la qualification même en cas de défaite.
De ce point de vue, la hiérarchie est davantage respectée.
Contre les quatre premiers de D1, le LOSC ne se qualifie qu’une fois sur deux, dans 70 % des cas contre le reste des équipes de D1 et dans 83 % des oppositions à des D2. Seules les confrontations contre les D3 viennent contredire cette interprétation avec un faible taux de qualification de 67 %.
Ces données relativisent et nuancent plus qu’elles ne contredisent la thèse d’un nivellement des valeurs. Avec 50 % de qualifications contre les meilleures équipes françaises, elles montrent que le LOSC est réellement plus performant en coupe de France qu’il ne l’est contre les mêmes adversaires en championnat.
Mais les performances réalisées contre les autres adversaires montrent également que le LOSC fait mieux que tenir son rang contre les autres adversaires. 7 qualifs sur 10 contre les « autres D1 » c’est mieux que ce qu’on pourrait attendre sur la base des résultats en championnat qui laisseraient plutôt espérer 4 ou 5 qualifications. De même, contre les D2 le LOSC perd beaucoup de matches mais se qualifie presque toujours.
Le spectacle à Grimonprez-Jooris
A l’époque, la coupe de France c’est aussi la garantie d’un beau spectacle du LOSC à domicile et d’une efficacité à toute épreuve. Si le LOSC s’incline chez lui contre Lyon en 1976 (0-2), le LOSC enchaînera ensuite 17 matches de suite sans défaite à Grimonprez-Jooris jusqu’à une défaite contre Nantes (0-1) en 1983, le LOSC gagnant 14 de ces rencontres, marquant 34 buts et en encaissant 5.
Et encore cette défaite sera-t-elle suivie d’excellents résultats à domicile : 9 victoires et 1 nul, pour une série totale de 23 victoires, 4 nuls, 1 défaite, 54 buts marqués et 10 encaissés jusqu’en 1987. Les Dogues enchaînent jusqu’à 9 victoires de rang chez eux et restent jusqu’à 619 minutes de suite sans encaisser de but.
Enfin, le LOSC restera 14 années sans jamais encaisser 2 buts à domicile entre un match nul contre Lyon (2-2) en 1977 et une victoire contre Epinal (4-2) en 1991, soit 32 matches de suite en encaissant au maximum un but (dont 23 sans encaisser le moindre but). La défaite contre Monaco (1-3) en 1991 confirme donc la fin d’une époque …
Gros exploits et défaites de bon goût
D’une équipe de D1 qui sur une période de 10 ans n’arrive pas à atteindre une seule fois la finale, on aurait du mal à affirmer qu’il s’agit de la meilleure équipe de coupe de la période. Pourtant, si le LOSC mérite ce titre à certains égards, c’est par sa grande régularité et par le fait qu’il fait exactement ce qu’on attend lorsqu’on évoque la coupe de France et sa mythologie.
Et je crois qu’au chapitre des exploits, on pourra se mettre aisément d’accords sur le fait que l’élimination de Bordeaux en 1985 avec une victoire 5-1 en prolongation après une défaite 3 à 1 au match aller constitue la plus mémorable de toutes ces performances. Et pourtant, c’est Bordeaux qui avait ouvert le score. Personne n’y croyait, et pourtant …
Et le commentaire en live : « Les Bordelais ne savent pas ce qu’il vient de leur tomber sur la tête ». Le talent des Dogues, tout bêtement.
Il y a aussi d’autres perles, comme cette élimination de Nantes en 1980. Cette saison-là, les canaris sont champions de France et demi-finalistes de coupe des coupes. Mais le canari se fait bouffer par le dogue, c’est bien logique : ils s’inclinent d’abord à Lille à l’aller, grâce à un but de Pierre Pleimelding. Au retour, un doublé de Cabral en première mi-temps assure la qualif pépère. Le but de Michel en fin de match est anecdotique et Lille s’impose encore (2-1).
Deux ans plus tard, c’est en demi-final que les Dogues affrontent à nouveau Nantes. Battu à Grimonprez (0-1), les Lillois maintiendront le suspense, mais ne feront que match nul (1-1).
http://www.dailymotion.com/video/x2epryb
Mais les défaites de bon goût, ça n’est pas que ça. Une défaite contre une D1 de niveau moyen ou contre une D2 n’est jamais de bon goût en coupe de France. Contre les premiers, on se transcende en coupe, donc on gagne. Contre les seconds, on ne perd pas non plus, car ces adversaires sont insuffisamment inférieurs hiérarchiquement parlant pour qu’il y ait un quelconque intérêt à perdre contre eux. Non, une défaite de bon goût, c’est par exemple contre une D3. Histoire de pouvoir dire qu’on est une vraie équipe de coupe, qui peut battre des champions de France dans des matches à rebondissements, mais qui est aussi capable de se faire sortir par une D3.
Et ça leur arrive alors deux fois de se faire sortir par des D3 à l’époque. D’abord par Lisieux (0-0, 9 tab à 8) en 1982, contre un adversaire qui ne finit pourtant que 14ème sur 16 dans son groupe de D3. Puis contre Caen (2-1), en 1984. Pichard (52è) puis Agostini (63è) donnent jusqu’à deux buts d’avance aux leurs avant que Rey ne réduise le score (83è, 2-1). Dans le camp de Caen, plusieurs noms connus : la petite pépite Fabrice Divert, titulaire à moins de 17 ans, Pierre Mankowski, qui allait entraîner le LOSC un peu moins d’une décennie plus tard, ainsi que Daniel Gauvain, formé au LOSC et avec lequel il avait disputé 40 matches en D1. Le malheureux Daniel finira le match, mais pas sa saison, victime d’une double fracture du tibia mettant fin à sa carrière quelques semaines après les retrouvailles avec son club formateur.
Pour l’anecdote, les Caennais affrontent Laval, autre D1, au tour suivant. Ils l’emportent à l’aller (1-0) puis s’inclinent au retour (1-0). Les tirs aux buts, ces enfoirés, aboutiront à leur élimination (5 à 4).
Des joueurs marquants
Enfin, on ne peut pas finir cet article sans t’évoquer quelques joueurs marquants et emblématiques du LOSC de cette époque. Pierre Dréossi, par exemple, avant d’avoir des idées foireuses en matière de réformes du foot qui privilégient les gros morceaux, a été un joueur majeur du LOSC. C’est lui qui a disputé le plus de rencontres de coupe de France sur la période 1975-1990 avec nos couleurs, disputant pas moins de 34 parties.
Dominique Thomas n’en dispute « que » 29, mais il a le record du nombre de matches disputés consécutivement en coupe de France : 27. En réalité, il participe à toutes les rencontres du LOSC en coupe de France entre son arrivée en 1983 et son départ pour Bordeaux en 1988, disputant deux derniers matches lors de son retour en 1989/1990.
Pascal Plancque est évidemment l’un de ces joueurs qui a symbolisé ce « LOSC de coupe » des années 1980, la seule double confrontation de 1985 contre Bordeaux suffisant à le faire entrer dans ce panthéon des grands du LOSC : s’il ne marque pas, Pascal est à l’origine de quatre des six buts lillois. Pour « plancquiser » encore le tout, il faut souligner que le coup-France (1) égalisateur au match retour est l’œuvre du grand frère de Pascal, Stéphane.
Enfin, Gaston Mobati a également sa place pour ses 8 buts en 3 éditions de la coupe de France (1986-1989), soit plus d’un quart de l’ensemble de ses buts lillois. Chez les buteurs, on ne peut bien sûr pas oublier non plus Pierre Pleimelding, auteur de 13 buts en coupe avec le LOSC (1977-1981), même si ce total apparaît presque maigrichon pour un buteur qui marque 64 fois en championnat sur la même période.
On pourrait certes en citer beaucoup d’autres. Presque tous, tant ils ont été bons en coupe nos Dogues de l’époque.
Bisous. Ne prends pas froid.
(1) Nom du coup-franc en coupe de France.
Posté le 13 août 2016 - par dbclosc
Philippe Périlleux, le juste milieu
En 1984, un petit jeune de pas encore 21 ans signe au LOSC en provenance du voisin valenciennois. Il s’appelle Philippe Périlleux, et passera sept saisons consécutives avec le LOSC, partant alors pour Montpellier pour revenir faire une dernière saison avec les Dogues en 1995/1996. Milieu de terrain, Philippe jouera également en défense avec notre maillot, mais c’est bien en se fixant au milieu lillois qu’il donnera sa pleine mesure.
Selon le blog « radiobièrefoot », « ses plus belles heures, il les a passé avec Montpellier ». Laisse-nous te dire que c’est une belle connerie (et je ne parle pas que de la faute grammaticale). Ses plus belles heures, c’est avec nos couleurs qu’il les a connues (1).
Un milieu défensif à la frappe de mule
Au départ, Philippe Périlleux et d’abord un joueur à vocation défensive. A ses débuts avec le LOSC, c’est d’ailleurs souvent dans un rôle de défenseur latéral gauche qu’il est utilisé par Georges Heylens. C’est notamment dans ce rôle qu’il joue lors de l’inoubliable victoire contre Bordeaux en coupe de France en mars 1985 (5-1), comme dans de nombreuses autres rencontres de l’ère Heylens même s’il a d’abord été recruté pour jouer milieu défensif au poste de n°6.
Périlleux, alias « le salto arrière », parce que le salto arrière, c’est périlleux
Au cours de ses trois premières saisons, Philippe marque donc assez peu : 5 buts, dont 2 en coupe de France. Avec l’arrivée d’Alain Fiard, en 1987, Périlleux se voit octroyer davantage de libertés offensives ce qui sied vraisemblablement bien aux qualités qui sont les siennes. Rugeux récupérateur à la D’Amico, Philippe aimait transpercer les défenses et décocher une mine des 25 mètres.
C’est donc dans un rôle légèrement plus haut qu’il s’épanouit : d’ailleurs les descriptifs des buts de Périlleux par France Football traduisent bien le style qui était le sien en la matière. Contre Nantes, pour la première journée de championnat 87/88, il « frappe comme un sourd » (2) inscrivant son premier but de la saison. En fin de saison, il marque son second d’une « frappe lourde » des vingt mètres à Pascal Olmeta, alors gardien du Matra Racing. La journée suivante « il tire juste avant de pénétrer dans la surface de réparation » pour son troisième but de la saison. Contre Monaco, fin 1989, il « récupère la balle à 25 mètres et bat Ettori d’un tir tendu au fil de l’herbe » donnant l’avantage aux siens contre Monaco. La journée suivante, c’est d’un coup-franc « aux 25 mètres […] en pleine lucarne » qu’il égalise contre Cannes. C’est lui qui marque le tout premier but de la saison 1990/1991, sur coup-franc, « d’un tir canon » à 25 mètres du but.
Bref, il tire comme un bourrin, mais bien.
Presque Etoile d’Or France Football
Philippe n’était pas à proprement parler ce qu’on peut appeler un joueur technique. Il n’en a pas moins été l’un des meilleurs milieux de terrain français sur la fin des années 1980 et le début des années 1990. Ainsi, en 1989/1990, il réalise la meilleure saison de sa carrière, ce qui lui vaut d’être le deuxième meilleur joueur de D1 au classement des étoiles France Football et le meilleur de tous les joueurs de champ (3). Philippe ne joue jamais aussi haut que cette saison-là, entre un rôle de relayeur gauche et d’ailier, inscrivant 9 buts en championnat.
Le 10 octobre 1990, il connaît la première de ses deux sélections en équipe de France B – ancienne appellation de l’équipe de France A’ – contre la Tunisie (4-0). Techniquement moyen, certes, mais doté d’une volonté à toute épreuve, ce qui en aurait fait un joueur idéal pour le LOSC de Vahid Halilhodzic quelques années plus tard.
Si c’est sous le maillot lillois que Philippe connaît ses deux sélections A’, consécration d’une carrière commencée honnêtement puis caractérisée par une montée en puissance progressive, il aurait pu les connaître ailleurs. A l’été 1990, il avait clairement exprimé ses velléités de départ, lassé, comme la plupart de ses coéquipiers de l’instabilité chronique à la tête de l’équipe dirigeante. Si Galtier, Angloma, Pelé et Vandenbergh s’en vont sous d’autres cieux (4), Philippe passera une ultime saison à Lille, jouant un rôle primordial dans la belle 6ème place acquise par les siens, belle surprise au demeurant.
Il s’en va alors à Montpellier, où il passera trois belles saisons avant d’en connaître une quatrième plus difficile pour terminer sur le banc des remplaçants ou en tribune.
Philippe is back
Et arrive l’été 1995. Indésirable à Montpellier, c’est tout naturellement vers Lille que Philippe se tourne pour ce qui sera sa dernière saison en D1. Ça ne sera pas sa plus belle, certes, ses qualités s’accommodant vraisemblablement assez mal des années qui passent. Il disputera 18 nouvelles rencontres de D1, perdant progressivement sa place. Il offre aussi un dernier échantillon de son talent offensif en coupe de la Ligue contre Caen, marquant un dernier doublé, en somme le dernier show Périlleux. Ceux qui découvrent alors le LOSC n’ont sans doute pas été impressionnés par ce glorieux ancien : ils ont au moins eu la chance de voir en vrai The Legend. Même si The Legend (5) était un poil, que dis-je, une barbe, en dessous de son niveau d’antan.
Philippe s’en va alors à Dunkerque pour disputer sa toute dernière saison professionnelle. Il raccroche alors après 15 années de carrière pro, dont 11 passées dans le Nord et jamais dans le Pas-de-Calais si ce n’est pour disputer les derbys. Huit années lilloises au cours desquelles il ne gagne aucun trophée (6) mais donne de belles émotions aux supporters. Il dispute au total 289 rencontres pour 26 buts inscrits sous nos couleurs (7) : 245 en D1 (21 buts), 34 en coupe de France (3 buts), 6 en coupe de la Ligue « old school », 2 en coupe de la Ligue « nouvelle version » (2 buts) et 2 en tournoi de la CUDL.
(1) Outre qu’on est d’incorrigibles chauvins, on dit ça parce qu’on ne trouve pas de vraies raisons de dire que Philippe aurait connu des heures plus glorieuses à Montpellier qu’à Lille.
(2) expression étrange : les sourds que je connais ne frappent pas spécialement fort.
(3) agriculteurs compris.
(4) On dit ça en toute laïcité.
(5) Oui, c’est de Philippe dont je parle. Pour moi, c’est lui The Legend.
(6) Sauf le tournoi de Martigues en 1988.
(7) Hors tournoi de Martigues.
Posté le 11 août 2016 - par dbclosc
Journal d’un supporter rêveur. Le LOSC en 1975/1976
Nous te présentons ici un document inédit, le journal intime de Patrick, jeune supporter du LOSC qui raconte la saison 1975/1976. On ressent son émotion, sa joie en voyant le bel effectif des Dogues cette saison-là qui lui fait espérer que son club de cœur retrouvera très bientôt la gloire du passé. On souffre aussi avec lui quand cela ne se passe pas aussi bien que prévu. Un document d’exception, à lire et à relire dans les écoles en lieu et place de la lettre de Guy Môquet.
Bon, d’accord, c’est vrai : on l’a inventé nous-mêmes ce journal intime. Mais, bon, ça aurait pu être un vrai, car tout ce qu’on y raconte est exact.
Lille, 1er aout 1975
Mon cher journal adoré,
Je sais, tu vas me dire que ça fait longtemps que je ne t’ai pas donné de nouvelles. C’est vrai. Je suis désolé, c’est parce que j’étais trop pris à étudier ce qu’allait donner notre bon vieux LOSC cette saison. Eh bien, je vais te dire, j’ai de bonnes nouvelles !
Oui, mon journalou adoré, cette année, on va tout déchirer, je te le dis ! Finies les galères ! Finies les défaites humiliantes ! Bonjour les héritiers des Baratte et consorts !
Bon d’accord, on n’a fait que 13ème l’année dernière, mais tu avoueras qu’on aurait mérité plus. Déjà, on était une des meilleures équipes à domicile : la quatrième, avec 14 victoires, 3 nuls et 2 défaites. Oui, oui, je sais, c’est moins bien que Saint-Etienne qui a gagné tous ses matches chez lui, mais bon, là j’te trouves un peu casse-couille de le faire remarquer.
Bref, on a beaucoup de raisons d’être positifs. Côté départs, on perd Fouilloux, d’accord, mais il était un peu en fin de cycle. On perd Mujica mais il n’a pas joué un match l’année dernière. On perd aussi Riefa, mais bon tu sais ce que j’en pense. Finalement, y a que Le Roux que je vais regretter.
Bon, d’accord, côté arrivées y’a pas grand-chose, mais que de la qualité ! Serge Besnard d’abord. Tu vois qui ? Oui, oui, c’est ça, le mec du Red Star. Il est pas mal, hein ? Mais c’est pas tout ! Cerise sur le bateau, rien de moins que Michel Mézy ! Oui, oui, LE international Michel Mézy ! Ah ouais, t’as vu que je te mentais pas.
Surtout ce qui est bien, c’est qu’on avait déjà un beau onze l’année dernière, mais que là, en plus, il change peu et qu’il s’est encore densifié. Je te fais notre onze : Dusé dans les buts. En défense Gauthier et Besnard sur les côtés, et un axe composé de Prieto, Etoile d’Or l’année dernière et de Bernard Gardon, international A. Au milieu on a notre Tony Gianquinto chéri (ou arrière gauche), Alain de Martigny, ce qui n’est pas rien et Michel Mézy, international A. Et devant alors ! Parizon et Coste, deux internationaux A aussi et Stanislav Karasi, le Yougoslave génial !
Pour moi, l’Europe c’est pour la saison prochaine, c’est sûr !
Bisous, mon journalou.
PS : Demain c’est la reprise. On joue Monaco. Là-bas, y a un jeune il s’appelle Pleimelding. Je ne sais pas pourquoi, mais je l’aime bien.
Lille, le 28 août 1975
Mon cher journal,
Ça ne se passe pas exactement comme prévu. Après 3 journées, on avait fait trois matches nuls. Egalité, hein, pas des matches pourris. Par contre hier, on s’est pris 5-2 à Metz ! 5-2 ! A Metz ! Demain, je vais aller à l’entraînement pour dire ce que je pense. Je compte interpeller Mézy : « Michel, mets-y un peu du tien ! »
Bon, rassurons-nous. Il reste 34 journées et avec un effectif comme ça, ce bordel ne va pas durer.
Lille, le 6 décembre 1975
Mon petit journal d’amour,
Ça y est c’est parti ! Notre LOSC chéri est maintenant sixième après 18 journées ! On a retrouvé nos Dogues. Parizon a retrouvé son niveau qu’il avait perdu (il ne savait plus trop où il l’avait mis). Karasi fait du Karasi, Mézy a compris mon message, Gardon reste solide derrière et Christian Coste marque but sur but. Déjà 11 ! Un de plus qu’Onnis et autant qu’un petit jeune de Nancy. Blatini je crois qu’il s’appelle. Bon, ok, c’est moins que Bianchi, 16 buts déjà.
Et on n’est vraiment pas loin de découvrir les joies de la coupe d’Europe. Sochaux, quatrième n’est qu’un misérable point devant nous et avec un moins bon goal-average. Et ça tombe bien, on joue Sochaux la semaine prochaine ! Je vais aller à l’entraînement et encourager Gardon : « Bernard, Gardons cet état d’esprit et on va battre Sochaux ! »
Ah oui, j’oubliais : depuis le 28 octobre, on a un tout nouveau stade. Grimonprez-Jooris qu’il s’appelle. Pour l’inauguration, Karasi a marqué d’une super reprise de volée lors du match d’inauguration contre le Feyenoord. Le tout premier but dans ce stade qui deviendra sans doute mythique.
Bisous, bisous. Je te raconte notre victoire la semaine prochaine.
Lille, le 12 décembre 1975
Journal …
Je suis désespéré. Ça devait être notre jour de gloire. On vient de se prendre 4 à 1 à Sochaux. Ça avait pourtant bien commencé puisque Mézy avait ouvert le score sur un centre de Karasi.
Et puis Pintenat a marqué trois buts. Ah oui, y a quand-même un truc marrant : l’autre buteur de Sochaux, c’est Renaut.
Tu rigoles pas ?
Ben oui, Renaut qui marque pour Sochaux.
…
Parce que c’est des usines Peugeot là-bas.
Bon, laisse tomber.
Va falloir se remettre de cette défaite. Mais comme on dit : « The Sochaux must go on ».
Lille, le 15 février 1976
Mon cher journal,
On vient de battre Avignon 4-0. Normal quoi, Avignon, c’est quand-même un peu des daubes.
Ah oui, j’oubliais : pendant le match, Karasi a voulu étrangler Parizon qui avait oublié de lui faire un centre. Si, si, j’te jure. Bah, en même temps Karasi se frite avec tout le monde au club. Je pense même qu’il se frite avec tout le monde sur Terre. Par exemple avec ses adversaires quand il les dribble et qu’il revient en arrière pour les re-dribbler.
Bon, je vais devoir te laisser. La bise.
Lille, le 10 avril 1976
Mon cher journal,
Comment te dire ? …
En fait, c’est bien la merde. Mais alors, bien, bien la merde.
En fait, depuis la dernière fois, ça s’est un peu gâté : en fait, on vient de perdre six matches de suite. Les deux derniers, c’était en coupe, d’abord chez nous (0-2) et puis là-bas (4-0), ça c’était tout à l’heure. Et avant, on avait perdu à Nancy (5-0), juste avant contre Nice (0-3), et encore avant à Lyon (3-0) et à Marseille (2-0). Concrètement, ça veut dire qu’on vient de se prendre 19 buts de suite sans en marquer. Ah non, 20 : avant on avait battu le PSG (2-1), mais c’est Paris qui a marqué le dernier but (1).
Bon, t’imagines bien que l’Europe c’est un peu mort.
Bisous. Toi, au moins, tu ne me déçoit jamais.
Lille, le 11 mai 1976
Mon journal choupinours,
Juste pour te raconter ma soirée. Coste a marqué deux fois, Karasi aussi, et Didier Six a réduit le score pour Valenciennes. Et puis à trois minutes de la fin, Karasi a marqué un cinquième but de grande classe en dribblant tout le monde. Il a fait un tour d’honneur et il est rentré aux vestiaires sans demander l’avis de personne.
Et à la fin du match, il s’est frité avec Christian Coste.
Dis, journal, tu t’es déjà frité avec Karasi, toi ?
Lille, le 19 juin 1976
Mon pitit journal,
On vient de gagner 4-3 à Monaco ! Et pourtant, on n’y croyait plus quand Dalger a porté le score à 3-1 pour Monaco. Mais Coste, de Martigny puis le jeune Pascal Fournier ont marqué. Le petit Fournier, c’est un futur grand j’te dis. Il n’a que 17 ans et demi, mais quel talent !
Voilà, c’était la dernière journée : 13ème, à égalité de points avec le 10ème.
La bonne nouvelle, c’est qu’avec un effectif comme ça, on pourra pas faire pire l’année prochaine. Je soupçonne un complot.
Un gros bisou mon journal. Merci de me soutenir dans ces moments difficiles.
(1) Lors du match suivant, la série sera portée à 22 buts de suite encaissés, Couécou et Giresse donnant deux buts d’avance à Bordeaux à la mi-temps. Fort heureusement, les Lillois se rebelleront et marqueront à trois reprises.
Posté le 8 août 2016 - par dbclosc
8 août 2001 : le LOSC bouffe du parmesan
Le 8 août 2001, le LOSC jouait son premier match de coupe d’Europe1 : un tour préliminaire de Ligue des champions sur le terrain de Parme. Alors que l’on craignait davantage que ce baptême du feu européen ne vire à l’humiliation, Lille, en état de grâce depuis deux ans, s’impose 2-0 en Italie. Retour sur un des plus grands exploits du football français.
8 août 2001, 20h55, stade Ennio-Tardini : la redoutable équipe de Parme pénètre sur la pelouse pour tenter de se qualifier pour la Ligue des Champions. Une formalité, croit-on : Parme en est à sa 11e participation consécutive en coupe d’Europe, et a logiquement été désigné tête de série pour ce troisième tour préliminaire : c’est a priori l’assurance d’être protégé au tirage. Et en effet, en face, se présente une équipe novice au niveau continental : le LOSC qui, 3 ans auparavant jour pour jour, perdait à domicile contre Guingamp pour l’ouverture de la saison de D2 98/99, et amorçait (déjà) une nouvelle crise. Dans les buts lillois, toujours le grand Greg, métamorphosé depuis, et les 2/3 de l’équipe qui, depuis 2 ans et demi, a connu une fantastique progression pour, d’abord, retrouver la D1. Pour son retour dans l’élite, le LOSC effectue incroyable saison en terminant à la troisième place grâce à un ultime succès à Monaco (2-1) : il gagne donc le droit de disputer la coupe d’Europe, et même la Ligue des Champions s’il parvient à passer un inespéré tour préliminaire, qui s’annonce infranchissable avant même de connaître l’identité de l’adversaire. Si l’équipe de Lille n’en finit pas d’étonner depuis deux ans, il semble impossible qu’elle se défasse d’une tête de série européenne. Les supporters abordent ce match comme l’aboutissement de deux années exceptionnelles, la cerise sur le gâteau en somme. Au pire, Lille jouera l’UEFA, et c’est déjà extraordinaire. Et pourtant…
Un champion d’Europe affronte une équipe de D2
Grégory Wimbée se rappelle : « il y a le tirage au sort. Là, on sait très bien qu’on va tomber contre une équipe de malade, parce qu’on n’est pas tête de série et qu’à l’époque, il n’y avait que des gros morceaux. On apprend qu’on joue Parme et là, franchement, la réaction, c’est que ça va vraiment être compliqué ». Ce voyage en Italie va être compliqué, pour le moins ! Le champion d’Europe et vainqueur de la coupe d’Italie deux ans auparavant, quatrième d’un championnat d’Italie bien meilleur que celui d’aujourd’hui, est en pleine gloire. Remonté en série A en 1990, Parme est dans ses « années Parmalat », du nom d’une entreprise italienne spécialisée dans les produits laitiers qui investi dans le club à la fin des années 1980. Fort de sa puissance financière, le club parvient rapidement à attirer des internationaux comme le suédois Thomas Brolin ou le gardien brésilien Claudio Taffarel. Dès 1991, Parme accède à la coupe de l’UEFA et remporte un premier trophée national en 1992 : la coupe d’Italie. S’ouvre alors la décennie glorieuse du Parma FC, avec deux nouvelles coupes d’Italie et 1999 et en 2002 (plus deux finales en 1995 et 2001), une supercoupe d’Italie en 1999 et, au niveau continental, la coupe des coupes en 1993 contre l’Antwerp (plus une finale en 1994), la Supercoupe en 1993, et deux coupes de l’UEFA en 1995 contre la Juventus de Turin et 1999 contre Marseille. Durant cette période, sont passées par le club, outre les deux premiers cités, des stars telles que Fernando Couto, Asprilla, (Dino) Baggio, Inzaghi, Stoitchkov, Buffon, Cannavaro, Thuram, Chiesa, Crespo ou Ortega. Seule ombre au tableau : le club n’est jamais parvenu à décrocher le titre de champion d’Italie, ne finissant au mieux que deuxième en 1995 et 1997. Parme 1999 est considéré comme l’une des meilleures équipes de l’histoire du foot à n’avoir pas décroché le titre national.
Le club reste sur 30 matches consécutifs à domicile en coupe d’Europe sans défaite (28 victoires et 2 nuls) : il faut remonter à novembre 1993 pour trouver la trace d’une défaite des locaux à l’échelle continentale au stade Tardini. Ce 8 août, face aux Di Vaio, Nakata, Cannavaro, Sensini et Lamouchi, se présentent Wimbée, Fahmi, Cygan, Ecker, D’Amico, Landrin et Bakari, soit 7 joueurs déjà présents deux ans auparavant pour arracher péniblement une victoire contre Nîmes dans le temps additionnel.
L’équipe est la plus internationale du championnat italien, avec 9 nationalités dont 5 français (Boghossian, Djetou, Frey, Lamouchi, Micoud). Si quelques stars sont parties à l’intersaison (Buffon et Thuram), le recrutement du Japonais Nakata vise clairement à combler un manque dans la vitrine des trophées : le titre italien, et faire très bonne figure en Ligue des Champions.
Lille dans l’indifférence
Quoi espérer, à part faire bonne figure et ne pas repartir avec une valise2 ? Les Lillois arrivent à parme lundi 6 en fin de matinée, et se rendent dans un hôtel repéré par Stéphane Pauwels, le Starhotel du Parc, luxueux et surtout fonctionnel : il permet au groupe de bénéficier d’une salle à part pour les repas et les causeries. Pour le reste, les Lillois semblent émerveillés d’être en Italie. Le mardi après-midi, une promenade dans le centre historique de Parme, via notamment la Piazza Garibaldi, est organisée.
La ville est calme et ne semble pas vraiment s’emballer pour ce match. Outre le contexte estival, personne ne connaît Lille. Alain Beau Gosse Chiant l’a lui-même souligné : « avant le tirage au sort, aucun de mes équipiers italiens n’avait entendu parler du LOSC ». De fait, le LOSC ne fait pas vraiment la Une des journaux en Italie. La Voix du Nord souligne qu’une rapide revue de presse évoque quelques clichés à propos des Dogues (une équipe « dure », qui « pratique un football physique »), mais on se préoccupe surtout du remplaçant qu’il faut trouver à Thuram et… du nouveau braquage dont a été victime l’attaquant Milosevic. Parme a bien envoyé un émissaire observer les Dogues à Paris et contre Lorient (Ernesto Cannata), rien ne semble ébranler la confiance des Italiens. Dans la Voix des Sports le 6 août, Sabri Lamouchi s’en remet aussi à quelques vérités générales (« équipe solide », « on penserait qu’ils craqueraient en fin de saison mais ils ont tenu », « Vahid exigeant »), et préfère souligner que le LOSC lui rappelle une victoire 4-0 à Grimonprez-Jooris en 1996, un soir où il avait inscrit un doublé avant de conquérir le titre avec Auxerre.
Autre signe du peu d’engouement que crée le match, le club de Parme brade ses places : elles coûtent l’équivalent de 10 à 37€. Mieux, pour les abonnés, c’est 1000 lires, soit 0,50€. Il est prévu que le stade ne soit pas plein, si bien qu’une tribune derrière les buts ne sera même pas ouverte (ce qui garantit en effet que le stade ne sera pas plein). En fait, du côté des supporters parmesans, on est persuadé qu’il y aura bien d’autres occasions de faire souffrir son porte-monnaie cette saison.
Si le staff lillois a anticipé d’éventuels désagréments classiques en coupe d’Europe en emportant ses propres réserves d’eau et de fruits, le staff parmesan a d’autres mauvais tours dans son sac : la veille du match, l’accès au stade est refusé : voilà les lillois contraints de s’entraîner sur un terrain bosselé où l’herbe est trop haute, « un traquenard » pour Grégory Wimbée. L’entraîneur des Dogues affiche son mécontentement lors de la conférence de presse précédant le match : « j’ai expliqué à mes joueurs le contexte de l’Italie, de ces sourires et d’une gentillesse de façade qui cachent toujours des petits coups en douce. Pour notre entraînement de mardi après-midi, les dirigeants de Parme nous ont trouvé un terrain à l’herbe trop haute et copieusement arrosée. Et ils nous ont prêté des ballons pas assez gonflés. Ces petits trucs ne datent pas d’hier »
Ce n’est que le mardi soir que le LOSC a accès au stade Tardini.
Combinaison tactique et physique
Cependant, un élément essentiel est à prendre en compte : le championnat de France a déjà repris depuis 10 jours (Lille est allé faire 0-0 à Paris puis a battu Lorient 3-1), alors que les Italiens ne reprennent le championnat qu’à la fin du mois, le 26. Autrement dit, les Parmesans sont en pleine préparation physique, alors que le LOSC, sur ce point, est sinon prêt, au moins largement en avance. Johnny Ecker souligne : « Vahid nous avait prévenus qu’ils étaient dans les deux premières semaines de préparation et qu’ils avaient des charges énormes de travail, dures à évacuer ». Et en effet, Parme, la semaine précédente, a joué un amical contre un club de Série C, Brescello, remporté péniblement 2-1 : la presse parmesane a souligné une performance au « rendement très inférieur » au match amical précédent. Suffisant pour laisser une chance au LOSC ?
Les jours précédents ont en partie consisté pour Vahid à gérer la nouveauté : « j’ai connu une semaine difficile car il n’est pas aisé de préparer un groupe pour un match de championnat alors que s’annonce un événement historique pour le club. Nous ne serons pas favoris à Parme face à des joueurs qui ne comptent plus leurs matches européens. Cependant, je peux vous affirmer que nous ne décevrons pas ». Puis il place habilement la pression sur les Italiens : « il est logique que la tension soit du côté de nos adversaires. Les Parmesans viennent d’investir beaucoup d’argent dans le recrutement et ils ne peuvent pas se permettre de se faire éliminer par une équipe dont leurs supporters n’ont jamais entendu parler ».
Du coup, retour à un schéma qu’on avait beaucoup vu en D2 : Bakari, qui a depuis énormément progressé tactiquement et techniquement, est titularisé en pointe pour peser sur la défense et servir de point d’appui au remuant Bassir, et à l’endurant Landrin, juste derrière. Halilhodzic a d’autres idées en tête. Déjà, à l’issue du match contre Lorient quelques jours avant, il annonçait : « j’ai déjà dans la tête quelque chose d’intéressant. On va préparer quelque chose pour aller inquiéter un peu l’équipe de Parme3 ». D’autres déclarations paraissent presque prétentieuses : « j’ai tout compris de cette équipe de Parme en 5 minutes. Je vais mettre en place 2 ou 3 petites choses pour les contrarier ». La veille, aux journalistes italiens qui le soupçonnent de vouloir bétonner, il répond qu’il joue toujours avec 2 attaquants. Oui mais surprise : il teste une combinaison inédite depuis son arrivée à Lille : un 3-5-2 se transformant en 5-3-2 en position défensive, pour couvrir les côtés et être en surnombre au milieu : Bordeaux, en ignorant ce point fort des Italiens, en avait pris 6 deux ans auparavant… D’Amico est quasiment en marquage individuel sur Nakata, qui s’apprête à faire dans son froc toute la soirée. N’Diaye, comme son compère argentin, est très bas. Landrin retrouve lui aussi une position qu’il avait à ses débuts, en quasi n°10. Et Grégory Tafforeau, recruté à l’intersaison, effectue ses débuts sous le maillot lillois, sans transition de la D2 à l’Europe. Côté Parmesan, schéma assez similaire mais avec un bloc bien plus haut.
Sur le banc : Marchionni, Appiah, Mboma, Mangone, Bennarivo, Bolano, Taffarel. Vafanculo est suspendu pour injures.
Sur le banc : Be. Cheyrou, Br. Cheyrou, Beck, Collot, Olufadé, Rafael, Allibert.
Boutoille et Sterjovski sont convalescents, mais bien présents, tout comme Pichon et Michalowski.
Le LOSC peut compter sur le soutien d’une centaine de supporters, qui ont fait les 15 heures de bus, de leurs proches arrivés par un jet privé le midi, et de Martine Aubry, qui a brièvement interrompu ses vacances à Sienne. Claude Puel, en stage d’observation auprès de l’entraîneur italien Renzo Ulivieri, est également présent.
Je suis rital et je le reste
20h57 : alors que les supporters lillois sont tellement heureux de voir leur équipe à la télé qu’ils acceptent sans broncher de se farcir le duo Josse/Biétry, les deux équipes entrent sur le terrain, dans un stade à moitié vide (15 000 spectateurs), confirmation du relatif désintérêt du public italien pour un match contre un adversaire pas très crédible. Non, Parme n’a aucune raison de s’inquiéter. Grégory Wimbée se remémore la façon particulière dont les joueurs italiens les ont jaugés : « le match est arrivé et ce qui était assez marrant aussi, c’est l’entrée sur le terrain et la fameuse poignée de mains. Là, on a affaire à onze types qui se foutent pratiquement de notre gueule. Les mecs pensent que ça va être une formalité. Nous, on est des inconnus, eux, ils ont l’habitude de ne jouer que des grands joueurs et ils se disent, c’est quoi ces mecs en face… La poignée de mains est surprenante et même un peu vexante ». Là, Greg Wimbée vient juste de réactiver le cliché sur les Italiens qui parlent avec les mains, mais passons : si on n’aimait pas les clichés, on n’aurait pas choisi le précédent sous-titre, qui n’a d’ailleurs pas grand chose à voir avec le contenu du paragraphe, mais c’était ça ou « wohohoho, je t’aime à l’italienne ».
Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur
Première mi-temps équilibrée
21h00 : c’est parti. Le LOSC est en train de jouer à Parme, et c’est déjà invraisemblable. Les premières minutes sont poussives : les ballons sont rendus trop vite à l’adversaire. Et les Parmesans mettent la pression d’entrée : ils savent que le temps ne jouera pas en leur faveur ce soir. Cygan sauve devant Milosevic à la 6e minute. Et puis… pas grand chose côté italien. Alors que l’on pouvait craindre que les joueurs lillois aient du mal à se retrouver dans ce nouveau système, on est vite rassurés : l’axe défensif est costaud ; Pichot et Tafforeau bloquent les côtés ; D’Amico neutralise complètement Nakata ; à côté, N’Diaye lance les contre-attaques, et Bakari joue les poisons. Finalement, la première grosse occasion est lilloise : à la 12e minute, Landrin combine avec Tafforeau qui envoie un ballon du droit (!) dans la surface vers Bakari, qui prend facilement le dessus sur Sensini. Le ballon traîne devant la surface et Landrin envoie une frappe du gauche que Frey enlève de sa lucarne. Dans la foulée, N’Diaye déborde et oublie Bakari en retrait (15e) ; Bassir, de l’autre côté, manque d’un rien de trouver Dagui (18e); et Frey sauve encore devant Bakari (29e). Juste avant la mi-temps, les Parmesans se créent une énorme occasion : pour une fois, la défense lilloise est prise en défaut par une habile déviation de Di Vaio, mais Lamouchi, sans doute gêné par son coéquipier Milosevic, écrase sa reprise, qui file à côté… Ouf ! La mi-temps est sifflée sur le score de 0-0, et c’est déjà un petit exploit. Surtout, Lille joue de façon intelligente, les joueurs sont calmes et savent manifestement ce qu’ils ont à faire. Si Parme a la possession, les Italiens n’ont que des miettes offensivement, et les Lillois parviennent à combiner et à se créer des occasions lors de leurs quelques offensives. Greg Wimbée, toujours : « finalement, on est des chiens sur le terrain, on se dépouille. On est à 0-0 à la mi-temps et rapidement en deuxième période, tu sens qu’ils commencent à être un peu plus poussifs, que physiquement, ils sont émoussés. Ils n’ont pas préparé ce match-là en particulier, mais plutôt leur saison ».
« Oh, quel but de Johnny ! »
Et Lille prend l’ascendant. À peine une minute de jeu en première période : Ecker trouve Landrin, qui remet immédiatement à Ecker, qui remet à Landrin, et puis comme c’est lassant, Landrin choisit D’Amico et se démarque côté gauche dans le dos d’Almeyda. Fernando le retrouve, le décalage est fait à l’angle de la surface de réparation. Premier rebond normal, mais deuxième rebond dégueulasse : le ballon accélère. Cependant, Landrin a déjà amorcé son geste pour trouver au centre soit Bassir, soit Bakari. En extension, il parvient à redresser le ballon, mais pas assez pour trouver un des attaquants lillois. Le centre se transforme en espèce de feuille morte à la trajectoire improbable pour le gardien : le ballon monte, monte, et redescend derrière Frey, lobé au deuxième poteau : dans le doute, Bassir prolonge devant Cannavaro mais le ballon est déjà entré. La conclusion est chanceuse, mais l’action était bien construite, et le LOSC mène 1-0 ! Le but sur Fréquence Nord :
Comme on pouvait s’en douter, Parme baisse le pied physiquement: si, dans la foulée, l’arbitre oublie peut-être un pénalty pour un accrochage entre Wimbée et Di Vaio (50e), les locaux n’approchent plus le but adverse : seule une frappe lointaine de Lamouchi juste à côté fait passer quelques frayeurs (68e). Mais le LOSC maîtrise comme un vieux briscard et ne tombe pas dans les provocations, en dépit de deux bêtes jaunes pour Pichot (49e) et Bassir (54e). À la 60e, un centre de Pichot est enlevé de justesse à Bakari par Sensini. L’intensité retombe, jusqu’à la 80e minute. Lille obtient un coup-franc à 30 mètres, dans l’axe. Alors qu’on s’attend à ce que Cheyrou, qui vient d’entrer, joue tranquillement en retrait ou sur un côté, approche Johnny Ecker, qui raconte : « Non, laisse Bruno, c’est ma seule chance de signer en Italie la saison prochaine. Je lui ai dit ça en me marrant et il m’a dit « ok » ». Bonne idée, car on a à peine le temps de comprendre que Johnny Ecker a tiré que le ballon est déjà dans le but adverse. Oui, « quel but de Johnny » peut s’exclamer Christope Josse : il vient d’envoyer un missile inarrêtable, et ça fait 2-0 ! Le but sur Fréquence Nord :
En dépit de cette odeur persistante de fromage, ça commence à sentir bon, d’autant qu’à la dernière seconde, Wimbée détourne grâce à un réflexe salvateur une tête de Sensini seul aux 6 mètres (94e). C’est terminé, hélicobites à gogo dans l’agglomération lilloise !
Pour revivre les deux buts en vidéo dans les conditions du direct :
Râpé pour Parme
Sur le coup, les Lillois sont presque euphoriques. Vahid Halilhodzic, que l’on a connu plus dans la retenue, s’extasie : « je n’ai pas de mots… C’est quelque chose d’exceptionnel. Vous auriez pu imaginer ça ? Battre Parme, chez eux, 2-0 ! C’est quelque chose d’héroïque, c’est historique euuuh… et tout ça ! » (à voir ci-dessous dans notre vidéo). Quelques minutes après, les réactions sont plus mesurées, et chacun insiste sur l’idée qu’il y a un match retour à jouer, et on aura bien raison de se méfier, tant il fut irrespirable. L’équipe, le lendemain, titre en Une : Un coup de maître. Tu l’as dit, Bouffi ! Ainsi, le LOSC est capable de reproduire en coupe d’Europe ses performances qui nous enchantent depuis deux ans. Pierre-Yves Grenu, dans la Voix du Nord, écrit : « Parme est tombé de très haut, hier soir. La pauvre petite équipe inconnue du nord de la France n’a pas joué le rôle attendu de victime, pleine de fraîcheur mais naïve, prête à se laisser piéger à la première occasion ».
Vahid oscille entre fierté et prudence : « j’avais dit que nous n’étions pas venus pour défendre. Nous avons attaqué aussi et nous nous sommes créés pas mal d’occasions. Je ne sais pas si Parme nous a sous-estimés. Mais ils sont entrés tranquillement dans le match. Une victoire 2-0 change beaucoup de choses mais nous ne sommes pas encore qualifiés. Parme sera beaucoup mieux tactiquement et physiquement au match retour. À Grimonprez-Jooris, tout peut changer. Et c’est pour ça que je répète que Lille n’est pas encore qualifié ». De son côté, Sabri Lamouchi explique : « c’est un match qu’on avait abordé avec sérieux et respect même si évidemment, dans ce genre de confrontation, on peut inconsciemment se dire que sans forcer, ça suffirait peut-être ».
Finissons avec Johnny, qui souligne à quel point cette période, et ce match en particulier, reste un mélange d’ingrédients difficiles à cerner, mais parmi lesquels on trouve une petite part d’irrationnel : 3 jours après Parme, Lille se rend à Bordeaux : « il y a un coup franc à 30 mètres placé pareil. J’ai senti que le public avait peur. Je l’ai pris, mais j’ai tué trois pigeons en frappant 25 mètres au-dessus. Je n’ai d’ailleurs plus jamais marqué ».
On a posté cette vidéo depuis nos archives personnelles : un résumé plus long que les deux seuls buts, quelques réactions, et un reportage de France 3 Nord le lendemain à l’entraînement.
Rendez-vous dans 15 jours pour le compte-rendu du retour !
FC Notes :
1 Toi qui lis régulièrement notre blog, tu sais que le LOSC a, en 1951, joué (et presque gagné) la coupe latine, et également le très européen tournoi de la CUDL dans les années 1970 et 1980, mais le complot contre le LOSC en a décidé ainsi : ça ne compte pas.
2 En revanche, on espère repartir avec nos valises, on est à l’hôtel.
3 Déclaration d’après-match diffusé dans Téléfoot le 5 août 2001. On vous prie de nous croire.