Posté le 3 août 2016 - par dbclosc
Rendez-nous notre tournoi de la CUDL ! Sur le plus merveilleux tournoi du monde de l’Univers (1977-1988)
En 1977, le tournoi de la communauté urbaine de Lille (CUDL) est créé. Joué au Stadium Nord, le tournoi oppose quatre équipes, deux françaises et deux étrangères (1). Au départ, bien qu’organisé dans la métropole lilloise, le LOSC n’est pas invité à ce tournoi. A partir de 1979, l’erreur est réparée : ce tournoi deviendra bien celui du LOSC, seule équipe invitée d’office, même si le RC Lens sera également très régulièrement convié.
Bref, à partir de 1979 et lors de chaque mois de juillet, le LOSC termine sa préparation par ce tournoi. Lorsqu’on pense « tournoi de pré-saison », on pense tout de suite match sans enjeu. Pourtant, le tournoi de la CUDL sera un véritable tournoi de prestige. Certes pas l’enjeu principal d’une saison, mais un tournoi d’une réelle valeur aux yeux des joueurs et aussi et surtout aux yeux des supporters.
Ainsi, alors que les tournois amicaux sont avant tout amicaux – et donc moins intéressants – pour le commun du public, le tournoi de la CUDL attire généralement les foules et fait l’objet d’un traitement en conséquence par la presse régionale. Le tournoi est annoncé comme un évènement, et les organisateurs font ce qu’il faut en conséquence, attirant de très prestigieuses affiches. Modeste club de première division française, le LOSC a alors l’occasion de jouer – et souvent de battre – les plus prestigieuses équipes européennes, voire mondiales. Voire de l’Univers. Voire d’un truc dont on ne soupçonne pas encore l’existence mais que des chercheurs vont bientôt découvrir.
Et oui ! Les PP flingueurs du LOSC, Philippe Périlleux, Philippe Piette et Pascal Plancque ont joué et brillé dans ce tournoi d’envergure mondiale !
Veux-tu un petit échantillon de ces prestigieuses affiches ? En 1980, pour la deuxième participation du LOSC au tournoi, le FC Nantes, champion en titre, joue aux côtés du Hambourg SV le dernier finaliste de la Ligue des champions. Un peu comme si, aujourd’hui, une équipe comme Lorient organisait un tournoi de pré-saison avec le PSG et l’Atletico Madrid. Ah oui, en bonus il y avait les Brésiliens de l’Atletico Mineiro, vice-champion national.
Et qu’a fait le LOSC ? En demi-finale, les Lillois jouent les Hambourgeois. Bergeroo est impérial et stoppe même un pénalty (65è). Aux tirs aux buts, les Lillois s’imposent (4 à 2), Bergeroo arrêtant encore deux tirs aux buts. En finale, les Dogues sont opposés au champion de France en titre, Nantes, et s’imposent (1-0) grâce à un but d’Olarevic servi par Domergue.
L’année suivante, le programme n’est pas beaucoup moins relevé. En demi-finale, le LOSC est opposé à l’AZ Alkmaar, récent finaliste de la C3, et ils se promènent. Les Lillois Simon, Henry, Françoise et Verel font vivre l’enfer aux Bataves. C’est pourtant, contre le cours du jeu, Alkmaar qui ouvre le score (0-1). Mais Domergue (35è), Françoise (45è), Simon (66è), Bocchi (73è), puis encore Simon (78è) donnent aux Lillois un avantage qu’on n’aurait pas imaginé, même sous l’effet de très puissantes drogues. Tranquilles, les Lillois lâchent du lest et permettent aux Néerlandais de donner au score une ampleur moins humiliante, par Kist, sur pénalty (87è), puis par Tol (90è).
En finale, le LOSC joue un nouveau derby contre le RC Lens, et s’impose grâce à un coup-franc de Domergue en début de match (6è). A un an d’intervalle, le LOSC remporte deux fois son tournoi, en venant à bout d’Hambourg, de Nantes, d’Alkmaar et de Lens.
En 1982, le LOSC renoue (comme Franck) avec la défaite, contre Lokeren en demi-finale (0-1). Ces Belges restent sur quatre saison de suite à terminer dans les quatre premières places du championnat belge et ont éliminé Nantes en coupe d’Europe la saison précédente. Pas grave : ils sauvent l’honneur lors du match pour la troisième place, s’imposant 2-1 contre Saint-Etienne, Morillon puis Françoise répliquant à un péno de Zanon.
L’édition 1983 confirme le prestige du tournoi, avec, en plus de Lens et Lille, l’équipe de Pologne qui a terminé à la troisième place de la dernière coupe du Monde et l’Antwerp, 3ème du dernier championnat belge. Le LOSC s’impose contre les Polonais (1-0), sur un but de Savic, puis bat à nouveau le RC Lens en finale, devant 20.000 spectateurs, malgré un but de ce cher Philippe Piette pour Lens, Savic marquant deux fois et Pascal Guion une fois. Ozaga réduira le score (78è), mais Lille l’emporte pour la troisième fois en quatre ans (3-2).
Les trois années suivantes marquent le déclin du LOSC. Ils échouent en 1984, terminant derniers, toutefois sans perdre un match, éliminés qu’ils sont par le Legia Varsovie (2-2, 4 tab à 2) puis battus par le Standard de Liège pour la troisième place (1-1, 4 tab à 2). Rebelote en 1985, d’abord avec une défaite contre le Sparta Prague (3-1) puis, encore aux tirs aux buts, contre Beveren (1-1, 5 tab à 4). Ils font un peu mieux en 1986, malgré une défaite en demi-finale contre Belo Horizonte, grâce à une victoire contre le RC Lens pour la troisième place, grâce à un doublé de Mobati et à un autre but de Vandenbergh (3-1).
1987 marque le dernier sursaut d’orgueil des Lillois. Contre les Allemands de Stuttgart où joue Klinsmann, les tirs aux buts sourient enfin aux lillois (1-1, 5 tab à 4), puis ils affrontent les Yougos – car ils sont alors Yougos – du Hajduk Split. Desmet ouvre le score pour Lille avant que Bursac, futur lyonnais, n’égalise (48è). Il faudra jouer les prolongations. Rudi Garcia redonne l’avantage au LOSC sur un service de Vandenbergh (95è), ce dernier assurant le succès des Dogues d’un magnifique lob (115è, 3-1). C’est le quatrième et dernier succès du LOSC dans le tournoi. En 1988, le tournoi connaît sa dernière édition. D’abord battus en demi-finale par les Etats-Unis, le LOSC, comme le symbole d’un clap de fin, échoue également contre Lens dans le match pour la troisième place.
Ils ont marqué le tournoi
De tous les joueurs ayant participé au tournoi, c’est Éric Péan qui dispute le plus de rencontre, soit 11 au total. Il débute contre l’AZ Alkmaar, à 17 ans. Il dispute ensuite les 11 matches suivants dans la compétition, jusqu’en 1986, à l’exception du match contre la Pologne. Soit autant à ajouter aux 204 matches de D1, 28 matches de coupe de France et 11 de coupe de la Ligue disputés sous le maillot du LOSC. Et tout ça en quittant le club à 23 ans seulement !
Cependant, s’il ne fallait retenir qu’un nom à associer au tournoi, ce serait Plancque. A eux deux, les frères disputent 18 matches dans le tournoi. Etrangement, c’est le jeune Pascal qui est le premier à jouer. En juillet 1980, Pascal dispute son tout premier match avec les Dogues, comme titulaire contre le grand Hambourg puis contre Nantes : il a 16 ans et 10 mois. Lors de l’édition suivante, c’est Stéphane qui joue les deux matches, puis Pascal en 1982, et à nouveau Stéphane en 1983. En 1984 comme en 1986 les deux frères sont alignés ensemble, seul Pascal disputant l’édition de 1985. Avec respectivement 10 et 8 matches, Pascal et Stéphane sont respectivement les 2ème et 3ème joueurs ayant joué le plus de matches dans le tournoi.
Stéphane Plancque et Éric Péan ont également un point commun sympathique : ils sont les deux seuls joueurs à avoir participé aux trois victoires lilloises contre le RC Lens, en 1981, 1983 et 1986.
Dusan Savic marque 25 buts en D1 et 3 en coupe en deux saisons au LOSC (1983-1985). Il dispute également trois éditions du tournoi, en 1983, 1984 et 1985. Lors de cette dernière édition, Dusan, sur le point de partir à Cannes, marque son dernier but lillois contre le Sparta Prague. Il est le meilleur buteur de l’histoire du tournoi avec 5 réalisations en 6 rencontres. Avec 3 buts inscrits (et une passe décisive), Gaston Mobati est le deuxième meilleur buteur du LOSC dans le tournoi.
Certaines mauvaises langues affirment que Thierry Froger n’a rien gagné avec le LOSC. C’est faux, il remporte le tournoi de la CUDL 1983, contribuant à battre la Pologne en demi.
Rendons un hommage spécial à Philippe Piette, qui dispute le tournoi 1985 sous nos couleurs et qui avait auparavant eu le bon goût de marquer contre nous avec Lens, laissant ainsi le suspense tout en laissant notre LOSC l’emporter au final. Merci Philippe !
Enfin, Daniël De Cubber a, grâce au tournoi, disputé un match avec le LOSC. C’était contre Lens, en 1983, Lille s’imposant (3-2). C’est finalement Primorac et non lui qui sera retenu dans l’équipe lilloise. Le Belge avait pourtant 20 matches de coupe d’Europe au compteur, tous avec le FC Bruges. Mais c’est sans doute parce que De Cubber était un joueur à vocation défensive, et comme tout le monde le sait, à Lille, tous les Belges sont des joueurs offensifs. C’est comme ça.
(1) Il oppose deux équipes étrangères et deux équipes françaises si tu préfères, et non quatre équipes à deux personnes étrangères et à deux personnes françaises.
2 commentaires
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28 juin 2020
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Andries a dit:
Il me semble que c’était en mai 1980, victoire du Losc 3 0, j’y étais….. Il y avais Bretneir au bayern….
A+
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27 juin 2020
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BIGOTTE JC a dit:
Je recherche la date d’un match amical contre le Bayern Munich? entre 1976 et 19
78 vers le mois de Mai?