Posté le 8 août 2016 - par dbclosc
8 août 2001 : le LOSC bouffe du parmesan
Le 8 août 2001, le LOSC jouait son premier match de coupe d’Europe1 : un tour préliminaire de Ligue des champions sur le terrain de Parme. Alors que l’on craignait davantage que ce baptême du feu européen ne vire à l’humiliation, Lille, en état de grâce depuis deux ans, s’impose 2-0 en Italie. Retour sur un des plus grands exploits du football français.
8 août 2001, 20h55, stade Ennio-Tardini : la redoutable équipe de Parme pénètre sur la pelouse pour tenter de se qualifier pour la Ligue des Champions. Une formalité, croit-on : Parme en est à sa 11e participation consécutive en coupe d’Europe, et a logiquement été désigné tête de série pour ce troisième tour préliminaire : c’est a priori l’assurance d’être protégé au tirage. Et en effet, en face, se présente une équipe novice au niveau continental : le LOSC qui, 3 ans auparavant jour pour jour, perdait à domicile contre Guingamp pour l’ouverture de la saison de D2 98/99, et amorçait (déjà) une nouvelle crise. Dans les buts lillois, toujours le grand Greg, métamorphosé depuis, et les 2/3 de l’équipe qui, depuis 2 ans et demi, a connu une fantastique progression pour, d’abord, retrouver la D1. Pour son retour dans l’élite, le LOSC effectue incroyable saison en terminant à la troisième place grâce à un ultime succès à Monaco (2-1) : il gagne donc le droit de disputer la coupe d’Europe, et même la Ligue des Champions s’il parvient à passer un inespéré tour préliminaire, qui s’annonce infranchissable avant même de connaître l’identité de l’adversaire. Si l’équipe de Lille n’en finit pas d’étonner depuis deux ans, il semble impossible qu’elle se défasse d’une tête de série européenne. Les supporters abordent ce match comme l’aboutissement de deux années exceptionnelles, la cerise sur le gâteau en somme. Au pire, Lille jouera l’UEFA, et c’est déjà extraordinaire. Et pourtant…
Un champion d’Europe affronte une équipe de D2
Grégory Wimbée se rappelle : « il y a le tirage au sort. Là, on sait très bien qu’on va tomber contre une équipe de malade, parce qu’on n’est pas tête de série et qu’à l’époque, il n’y avait que des gros morceaux. On apprend qu’on joue Parme et là, franchement, la réaction, c’est que ça va vraiment être compliqué ». Ce voyage en Italie va être compliqué, pour le moins ! Le champion d’Europe et vainqueur de la coupe d’Italie deux ans auparavant, quatrième d’un championnat d’Italie bien meilleur que celui d’aujourd’hui, est en pleine gloire. Remonté en série A en 1990, Parme est dans ses « années Parmalat », du nom d’une entreprise italienne spécialisée dans les produits laitiers qui investi dans le club à la fin des années 1980. Fort de sa puissance financière, le club parvient rapidement à attirer des internationaux comme le suédois Thomas Brolin ou le gardien brésilien Claudio Taffarel. Dès 1991, Parme accède à la coupe de l’UEFA et remporte un premier trophée national en 1992 : la coupe d’Italie. S’ouvre alors la décennie glorieuse du Parma FC, avec deux nouvelles coupes d’Italie et 1999 et en 2002 (plus deux finales en 1995 et 2001), une supercoupe d’Italie en 1999 et, au niveau continental, la coupe des coupes en 1993 contre l’Antwerp (plus une finale en 1994), la Supercoupe en 1993, et deux coupes de l’UEFA en 1995 contre la Juventus de Turin et 1999 contre Marseille. Durant cette période, sont passées par le club, outre les deux premiers cités, des stars telles que Fernando Couto, Asprilla, (Dino) Baggio, Inzaghi, Stoitchkov, Buffon, Cannavaro, Thuram, Chiesa, Crespo ou Ortega. Seule ombre au tableau : le club n’est jamais parvenu à décrocher le titre de champion d’Italie, ne finissant au mieux que deuxième en 1995 et 1997. Parme 1999 est considéré comme l’une des meilleures équipes de l’histoire du foot à n’avoir pas décroché le titre national.
Le club reste sur 30 matches consécutifs à domicile en coupe d’Europe sans défaite (28 victoires et 2 nuls) : il faut remonter à novembre 1993 pour trouver la trace d’une défaite des locaux à l’échelle continentale au stade Tardini. Ce 8 août, face aux Di Vaio, Nakata, Cannavaro, Sensini et Lamouchi, se présentent Wimbée, Fahmi, Cygan, Ecker, D’Amico, Landrin et Bakari, soit 7 joueurs déjà présents deux ans auparavant pour arracher péniblement une victoire contre Nîmes dans le temps additionnel.
L’équipe est la plus internationale du championnat italien, avec 9 nationalités dont 5 français (Boghossian, Djetou, Frey, Lamouchi, Micoud). Si quelques stars sont parties à l’intersaison (Buffon et Thuram), le recrutement du Japonais Nakata vise clairement à combler un manque dans la vitrine des trophées : le titre italien, et faire très bonne figure en Ligue des Champions.
Lille dans l’indifférence
Quoi espérer, à part faire bonne figure et ne pas repartir avec une valise2 ? Les Lillois arrivent à parme lundi 6 en fin de matinée, et se rendent dans un hôtel repéré par Stéphane Pauwels, le Starhotel du Parc, luxueux et surtout fonctionnel : il permet au groupe de bénéficier d’une salle à part pour les repas et les causeries. Pour le reste, les Lillois semblent émerveillés d’être en Italie. Le mardi après-midi, une promenade dans le centre historique de Parme, via notamment la Piazza Garibaldi, est organisée.
La ville est calme et ne semble pas vraiment s’emballer pour ce match. Outre le contexte estival, personne ne connaît Lille. Alain Beau Gosse Chiant l’a lui-même souligné : « avant le tirage au sort, aucun de mes équipiers italiens n’avait entendu parler du LOSC ». De fait, le LOSC ne fait pas vraiment la Une des journaux en Italie. La Voix du Nord souligne qu’une rapide revue de presse évoque quelques clichés à propos des Dogues (une équipe « dure », qui « pratique un football physique »), mais on se préoccupe surtout du remplaçant qu’il faut trouver à Thuram et… du nouveau braquage dont a été victime l’attaquant Milosevic. Parme a bien envoyé un émissaire observer les Dogues à Paris et contre Lorient (Ernesto Cannata), rien ne semble ébranler la confiance des Italiens. Dans la Voix des Sports le 6 août, Sabri Lamouchi s’en remet aussi à quelques vérités générales (« équipe solide », « on penserait qu’ils craqueraient en fin de saison mais ils ont tenu », « Vahid exigeant »), et préfère souligner que le LOSC lui rappelle une victoire 4-0 à Grimonprez-Jooris en 1996, un soir où il avait inscrit un doublé avant de conquérir le titre avec Auxerre.
Autre signe du peu d’engouement que crée le match, le club de Parme brade ses places : elles coûtent l’équivalent de 10 à 37€. Mieux, pour les abonnés, c’est 1000 lires, soit 0,50€. Il est prévu que le stade ne soit pas plein, si bien qu’une tribune derrière les buts ne sera même pas ouverte (ce qui garantit en effet que le stade ne sera pas plein). En fait, du côté des supporters parmesans, on est persuadé qu’il y aura bien d’autres occasions de faire souffrir son porte-monnaie cette saison.
Si le staff lillois a anticipé d’éventuels désagréments classiques en coupe d’Europe en emportant ses propres réserves d’eau et de fruits, le staff parmesan a d’autres mauvais tours dans son sac : la veille du match, l’accès au stade est refusé : voilà les lillois contraints de s’entraîner sur un terrain bosselé où l’herbe est trop haute, « un traquenard » pour Grégory Wimbée. L’entraîneur des Dogues affiche son mécontentement lors de la conférence de presse précédant le match : « j’ai expliqué à mes joueurs le contexte de l’Italie, de ces sourires et d’une gentillesse de façade qui cachent toujours des petits coups en douce. Pour notre entraînement de mardi après-midi, les dirigeants de Parme nous ont trouvé un terrain à l’herbe trop haute et copieusement arrosée. Et ils nous ont prêté des ballons pas assez gonflés. Ces petits trucs ne datent pas d’hier »
Ce n’est que le mardi soir que le LOSC a accès au stade Tardini.
Combinaison tactique et physique
Cependant, un élément essentiel est à prendre en compte : le championnat de France a déjà repris depuis 10 jours (Lille est allé faire 0-0 à Paris puis a battu Lorient 3-1), alors que les Italiens ne reprennent le championnat qu’à la fin du mois, le 26. Autrement dit, les Parmesans sont en pleine préparation physique, alors que le LOSC, sur ce point, est sinon prêt, au moins largement en avance. Johnny Ecker souligne : « Vahid nous avait prévenus qu’ils étaient dans les deux premières semaines de préparation et qu’ils avaient des charges énormes de travail, dures à évacuer ». Et en effet, Parme, la semaine précédente, a joué un amical contre un club de Série C, Brescello, remporté péniblement 2-1 : la presse parmesane a souligné une performance au « rendement très inférieur » au match amical précédent. Suffisant pour laisser une chance au LOSC ?
Les jours précédents ont en partie consisté pour Vahid à gérer la nouveauté : « j’ai connu une semaine difficile car il n’est pas aisé de préparer un groupe pour un match de championnat alors que s’annonce un événement historique pour le club. Nous ne serons pas favoris à Parme face à des joueurs qui ne comptent plus leurs matches européens. Cependant, je peux vous affirmer que nous ne décevrons pas ». Puis il place habilement la pression sur les Italiens : « il est logique que la tension soit du côté de nos adversaires. Les Parmesans viennent d’investir beaucoup d’argent dans le recrutement et ils ne peuvent pas se permettre de se faire éliminer par une équipe dont leurs supporters n’ont jamais entendu parler ».
Du coup, retour à un schéma qu’on avait beaucoup vu en D2 : Bakari, qui a depuis énormément progressé tactiquement et techniquement, est titularisé en pointe pour peser sur la défense et servir de point d’appui au remuant Bassir, et à l’endurant Landrin, juste derrière. Halilhodzic a d’autres idées en tête. Déjà, à l’issue du match contre Lorient quelques jours avant, il annonçait : « j’ai déjà dans la tête quelque chose d’intéressant. On va préparer quelque chose pour aller inquiéter un peu l’équipe de Parme3 ». D’autres déclarations paraissent presque prétentieuses : « j’ai tout compris de cette équipe de Parme en 5 minutes. Je vais mettre en place 2 ou 3 petites choses pour les contrarier ». La veille, aux journalistes italiens qui le soupçonnent de vouloir bétonner, il répond qu’il joue toujours avec 2 attaquants. Oui mais surprise : il teste une combinaison inédite depuis son arrivée à Lille : un 3-5-2 se transformant en 5-3-2 en position défensive, pour couvrir les côtés et être en surnombre au milieu : Bordeaux, en ignorant ce point fort des Italiens, en avait pris 6 deux ans auparavant… D’Amico est quasiment en marquage individuel sur Nakata, qui s’apprête à faire dans son froc toute la soirée. N’Diaye, comme son compère argentin, est très bas. Landrin retrouve lui aussi une position qu’il avait à ses débuts, en quasi n°10. Et Grégory Tafforeau, recruté à l’intersaison, effectue ses débuts sous le maillot lillois, sans transition de la D2 à l’Europe. Côté Parmesan, schéma assez similaire mais avec un bloc bien plus haut.
Sur le banc : Marchionni, Appiah, Mboma, Mangone, Bennarivo, Bolano, Taffarel. Vafanculo est suspendu pour injures.
Sur le banc : Be. Cheyrou, Br. Cheyrou, Beck, Collot, Olufadé, Rafael, Allibert.
Boutoille et Sterjovski sont convalescents, mais bien présents, tout comme Pichon et Michalowski.
Le LOSC peut compter sur le soutien d’une centaine de supporters, qui ont fait les 15 heures de bus, de leurs proches arrivés par un jet privé le midi, et de Martine Aubry, qui a brièvement interrompu ses vacances à Sienne. Claude Puel, en stage d’observation auprès de l’entraîneur italien Renzo Ulivieri, est également présent.
Je suis rital et je le reste
20h57 : alors que les supporters lillois sont tellement heureux de voir leur équipe à la télé qu’ils acceptent sans broncher de se farcir le duo Josse/Biétry, les deux équipes entrent sur le terrain, dans un stade à moitié vide (15 000 spectateurs), confirmation du relatif désintérêt du public italien pour un match contre un adversaire pas très crédible. Non, Parme n’a aucune raison de s’inquiéter. Grégory Wimbée se remémore la façon particulière dont les joueurs italiens les ont jaugés : « le match est arrivé et ce qui était assez marrant aussi, c’est l’entrée sur le terrain et la fameuse poignée de mains. Là, on a affaire à onze types qui se foutent pratiquement de notre gueule. Les mecs pensent que ça va être une formalité. Nous, on est des inconnus, eux, ils ont l’habitude de ne jouer que des grands joueurs et ils se disent, c’est quoi ces mecs en face… La poignée de mains est surprenante et même un peu vexante ». Là, Greg Wimbée vient juste de réactiver le cliché sur les Italiens qui parlent avec les mains, mais passons : si on n’aimait pas les clichés, on n’aurait pas choisi le précédent sous-titre, qui n’a d’ailleurs pas grand chose à voir avec le contenu du paragraphe, mais c’était ça ou « wohohoho, je t’aime à l’italienne ».
Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur Cœur
Première mi-temps équilibrée
21h00 : c’est parti. Le LOSC est en train de jouer à Parme, et c’est déjà invraisemblable. Les premières minutes sont poussives : les ballons sont rendus trop vite à l’adversaire. Et les Parmesans mettent la pression d’entrée : ils savent que le temps ne jouera pas en leur faveur ce soir. Cygan sauve devant Milosevic à la 6e minute. Et puis… pas grand chose côté italien. Alors que l’on pouvait craindre que les joueurs lillois aient du mal à se retrouver dans ce nouveau système, on est vite rassurés : l’axe défensif est costaud ; Pichot et Tafforeau bloquent les côtés ; D’Amico neutralise complètement Nakata ; à côté, N’Diaye lance les contre-attaques, et Bakari joue les poisons. Finalement, la première grosse occasion est lilloise : à la 12e minute, Landrin combine avec Tafforeau qui envoie un ballon du droit (!) dans la surface vers Bakari, qui prend facilement le dessus sur Sensini. Le ballon traîne devant la surface et Landrin envoie une frappe du gauche que Frey enlève de sa lucarne. Dans la foulée, N’Diaye déborde et oublie Bakari en retrait (15e) ; Bassir, de l’autre côté, manque d’un rien de trouver Dagui (18e); et Frey sauve encore devant Bakari (29e). Juste avant la mi-temps, les Parmesans se créent une énorme occasion : pour une fois, la défense lilloise est prise en défaut par une habile déviation de Di Vaio, mais Lamouchi, sans doute gêné par son coéquipier Milosevic, écrase sa reprise, qui file à côté… Ouf ! La mi-temps est sifflée sur le score de 0-0, et c’est déjà un petit exploit. Surtout, Lille joue de façon intelligente, les joueurs sont calmes et savent manifestement ce qu’ils ont à faire. Si Parme a la possession, les Italiens n’ont que des miettes offensivement, et les Lillois parviennent à combiner et à se créer des occasions lors de leurs quelques offensives. Greg Wimbée, toujours : « finalement, on est des chiens sur le terrain, on se dépouille. On est à 0-0 à la mi-temps et rapidement en deuxième période, tu sens qu’ils commencent à être un peu plus poussifs, que physiquement, ils sont émoussés. Ils n’ont pas préparé ce match-là en particulier, mais plutôt leur saison ».
« Oh, quel but de Johnny ! »
Et Lille prend l’ascendant. À peine une minute de jeu en première période : Ecker trouve Landrin, qui remet immédiatement à Ecker, qui remet à Landrin, et puis comme c’est lassant, Landrin choisit D’Amico et se démarque côté gauche dans le dos d’Almeyda. Fernando le retrouve, le décalage est fait à l’angle de la surface de réparation. Premier rebond normal, mais deuxième rebond dégueulasse : le ballon accélère. Cependant, Landrin a déjà amorcé son geste pour trouver au centre soit Bassir, soit Bakari. En extension, il parvient à redresser le ballon, mais pas assez pour trouver un des attaquants lillois. Le centre se transforme en espèce de feuille morte à la trajectoire improbable pour le gardien : le ballon monte, monte, et redescend derrière Frey, lobé au deuxième poteau : dans le doute, Bassir prolonge devant Cannavaro mais le ballon est déjà entré. La conclusion est chanceuse, mais l’action était bien construite, et le LOSC mène 1-0 ! Le but sur Fréquence Nord :
Comme on pouvait s’en douter, Parme baisse le pied physiquement: si, dans la foulée, l’arbitre oublie peut-être un pénalty pour un accrochage entre Wimbée et Di Vaio (50e), les locaux n’approchent plus le but adverse : seule une frappe lointaine de Lamouchi juste à côté fait passer quelques frayeurs (68e). Mais le LOSC maîtrise comme un vieux briscard et ne tombe pas dans les provocations, en dépit de deux bêtes jaunes pour Pichot (49e) et Bassir (54e). À la 60e, un centre de Pichot est enlevé de justesse à Bakari par Sensini. L’intensité retombe, jusqu’à la 80e minute. Lille obtient un coup-franc à 30 mètres, dans l’axe. Alors qu’on s’attend à ce que Cheyrou, qui vient d’entrer, joue tranquillement en retrait ou sur un côté, approche Johnny Ecker, qui raconte : « Non, laisse Bruno, c’est ma seule chance de signer en Italie la saison prochaine. Je lui ai dit ça en me marrant et il m’a dit « ok » ». Bonne idée, car on a à peine le temps de comprendre que Johnny Ecker a tiré que le ballon est déjà dans le but adverse. Oui, « quel but de Johnny » peut s’exclamer Christope Josse : il vient d’envoyer un missile inarrêtable, et ça fait 2-0 ! Le but sur Fréquence Nord :
En dépit de cette odeur persistante de fromage, ça commence à sentir bon, d’autant qu’à la dernière seconde, Wimbée détourne grâce à un réflexe salvateur une tête de Sensini seul aux 6 mètres (94e). C’est terminé, hélicobites à gogo dans l’agglomération lilloise !
Pour revivre les deux buts en vidéo dans les conditions du direct :
Râpé pour Parme
Sur le coup, les Lillois sont presque euphoriques. Vahid Halilhodzic, que l’on a connu plus dans la retenue, s’extasie : « je n’ai pas de mots… C’est quelque chose d’exceptionnel. Vous auriez pu imaginer ça ? Battre Parme, chez eux, 2-0 ! C’est quelque chose d’héroïque, c’est historique euuuh… et tout ça ! » (à voir ci-dessous dans notre vidéo). Quelques minutes après, les réactions sont plus mesurées, et chacun insiste sur l’idée qu’il y a un match retour à jouer, et on aura bien raison de se méfier, tant il fut irrespirable. L’équipe, le lendemain, titre en Une : Un coup de maître. Tu l’as dit, Bouffi ! Ainsi, le LOSC est capable de reproduire en coupe d’Europe ses performances qui nous enchantent depuis deux ans. Pierre-Yves Grenu, dans la Voix du Nord, écrit : « Parme est tombé de très haut, hier soir. La pauvre petite équipe inconnue du nord de la France n’a pas joué le rôle attendu de victime, pleine de fraîcheur mais naïve, prête à se laisser piéger à la première occasion ».
Vahid oscille entre fierté et prudence : « j’avais dit que nous n’étions pas venus pour défendre. Nous avons attaqué aussi et nous nous sommes créés pas mal d’occasions. Je ne sais pas si Parme nous a sous-estimés. Mais ils sont entrés tranquillement dans le match. Une victoire 2-0 change beaucoup de choses mais nous ne sommes pas encore qualifiés. Parme sera beaucoup mieux tactiquement et physiquement au match retour. À Grimonprez-Jooris, tout peut changer. Et c’est pour ça que je répète que Lille n’est pas encore qualifié ». De son côté, Sabri Lamouchi explique : « c’est un match qu’on avait abordé avec sérieux et respect même si évidemment, dans ce genre de confrontation, on peut inconsciemment se dire que sans forcer, ça suffirait peut-être ».
Finissons avec Johnny, qui souligne à quel point cette période, et ce match en particulier, reste un mélange d’ingrédients difficiles à cerner, mais parmi lesquels on trouve une petite part d’irrationnel : 3 jours après Parme, Lille se rend à Bordeaux : « il y a un coup franc à 30 mètres placé pareil. J’ai senti que le public avait peur. Je l’ai pris, mais j’ai tué trois pigeons en frappant 25 mètres au-dessus. Je n’ai d’ailleurs plus jamais marqué ».
On a posté cette vidéo depuis nos archives personnelles : un résumé plus long que les deux seuls buts, quelques réactions, et un reportage de France 3 Nord le lendemain à l’entraînement.
Rendez-vous dans 15 jours pour le compte-rendu du retour !
FC Notes :
1 Toi qui lis régulièrement notre blog, tu sais que le LOSC a, en 1951, joué (et presque gagné) la coupe latine, et également le très européen tournoi de la CUDL dans les années 1970 et 1980, mais le complot contre le LOSC en a décidé ainsi : ça ne compte pas.
2 En revanche, on espère repartir avec nos valises, on est à l’hôtel.
3 Déclaration d’après-match diffusé dans Téléfoot le 5 août 2001. On vous prie de nous croire.
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19 septembre 2021
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leleu dominique a dit:
superbe article et beau souvenir et déjà 20 ans que ça passe vite mais inoubliable !
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8 août 2021
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Boris a dit:
Quel superbe article. Merci
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8 août 2020
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Sénécaut a dit:
Merci. Super article qui nous replonge dans l’épopée
Génial