Posté le 13 août 2016 - par dbclosc
Philippe Périlleux, le juste milieu
En 1984, un petit jeune de pas encore 21 ans signe au LOSC en provenance du voisin valenciennois. Il s’appelle Philippe Périlleux, et passera sept saisons consécutives avec le LOSC, partant alors pour Montpellier pour revenir faire une dernière saison avec les Dogues en 1995/1996. Milieu de terrain, Philippe jouera également en défense avec notre maillot, mais c’est bien en se fixant au milieu lillois qu’il donnera sa pleine mesure.
Selon le blog « radiobièrefoot », « ses plus belles heures, il les a passé avec Montpellier ». Laisse-nous te dire que c’est une belle connerie (et je ne parle pas que de la faute grammaticale). Ses plus belles heures, c’est avec nos couleurs qu’il les a connues (1).
Un milieu défensif à la frappe de mule
Au départ, Philippe Périlleux et d’abord un joueur à vocation défensive. A ses débuts avec le LOSC, c’est d’ailleurs souvent dans un rôle de défenseur latéral gauche qu’il est utilisé par Georges Heylens. C’est notamment dans ce rôle qu’il joue lors de l’inoubliable victoire contre Bordeaux en coupe de France en mars 1985 (5-1), comme dans de nombreuses autres rencontres de l’ère Heylens même s’il a d’abord été recruté pour jouer milieu défensif au poste de n°6.
Périlleux, alias « le salto arrière », parce que le salto arrière, c’est périlleux
Au cours de ses trois premières saisons, Philippe marque donc assez peu : 5 buts, dont 2 en coupe de France. Avec l’arrivée d’Alain Fiard, en 1987, Périlleux se voit octroyer davantage de libertés offensives ce qui sied vraisemblablement bien aux qualités qui sont les siennes. Rugeux récupérateur à la D’Amico, Philippe aimait transpercer les défenses et décocher une mine des 25 mètres.
C’est donc dans un rôle légèrement plus haut qu’il s’épanouit : d’ailleurs les descriptifs des buts de Périlleux par France Football traduisent bien le style qui était le sien en la matière. Contre Nantes, pour la première journée de championnat 87/88, il « frappe comme un sourd » (2) inscrivant son premier but de la saison. En fin de saison, il marque son second d’une « frappe lourde » des vingt mètres à Pascal Olmeta, alors gardien du Matra Racing. La journée suivante « il tire juste avant de pénétrer dans la surface de réparation » pour son troisième but de la saison. Contre Monaco, fin 1989, il « récupère la balle à 25 mètres et bat Ettori d’un tir tendu au fil de l’herbe » donnant l’avantage aux siens contre Monaco. La journée suivante, c’est d’un coup-franc « aux 25 mètres […] en pleine lucarne » qu’il égalise contre Cannes. C’est lui qui marque le tout premier but de la saison 1990/1991, sur coup-franc, « d’un tir canon » à 25 mètres du but.
Bref, il tire comme un bourrin, mais bien.
Presque Etoile d’Or France Football
Philippe n’était pas à proprement parler ce qu’on peut appeler un joueur technique. Il n’en a pas moins été l’un des meilleurs milieux de terrain français sur la fin des années 1980 et le début des années 1990. Ainsi, en 1989/1990, il réalise la meilleure saison de sa carrière, ce qui lui vaut d’être le deuxième meilleur joueur de D1 au classement des étoiles France Football et le meilleur de tous les joueurs de champ (3). Philippe ne joue jamais aussi haut que cette saison-là, entre un rôle de relayeur gauche et d’ailier, inscrivant 9 buts en championnat.
Le 10 octobre 1990, il connaît la première de ses deux sélections en équipe de France B – ancienne appellation de l’équipe de France A’ – contre la Tunisie (4-0). Techniquement moyen, certes, mais doté d’une volonté à toute épreuve, ce qui en aurait fait un joueur idéal pour le LOSC de Vahid Halilhodzic quelques années plus tard.
Si c’est sous le maillot lillois que Philippe connaît ses deux sélections A’, consécration d’une carrière commencée honnêtement puis caractérisée par une montée en puissance progressive, il aurait pu les connaître ailleurs. A l’été 1990, il avait clairement exprimé ses velléités de départ, lassé, comme la plupart de ses coéquipiers de l’instabilité chronique à la tête de l’équipe dirigeante. Si Galtier, Angloma, Pelé et Vandenbergh s’en vont sous d’autres cieux (4), Philippe passera une ultime saison à Lille, jouant un rôle primordial dans la belle 6ème place acquise par les siens, belle surprise au demeurant.
Il s’en va alors à Montpellier, où il passera trois belles saisons avant d’en connaître une quatrième plus difficile pour terminer sur le banc des remplaçants ou en tribune.
Philippe is back
Et arrive l’été 1995. Indésirable à Montpellier, c’est tout naturellement vers Lille que Philippe se tourne pour ce qui sera sa dernière saison en D1. Ça ne sera pas sa plus belle, certes, ses qualités s’accommodant vraisemblablement assez mal des années qui passent. Il disputera 18 nouvelles rencontres de D1, perdant progressivement sa place. Il offre aussi un dernier échantillon de son talent offensif en coupe de la Ligue contre Caen, marquant un dernier doublé, en somme le dernier show Périlleux. Ceux qui découvrent alors le LOSC n’ont sans doute pas été impressionnés par ce glorieux ancien : ils ont au moins eu la chance de voir en vrai The Legend. Même si The Legend (5) était un poil, que dis-je, une barbe, en dessous de son niveau d’antan.
Philippe s’en va alors à Dunkerque pour disputer sa toute dernière saison professionnelle. Il raccroche alors après 15 années de carrière pro, dont 11 passées dans le Nord et jamais dans le Pas-de-Calais si ce n’est pour disputer les derbys. Huit années lilloises au cours desquelles il ne gagne aucun trophée (6) mais donne de belles émotions aux supporters. Il dispute au total 289 rencontres pour 26 buts inscrits sous nos couleurs (7) : 245 en D1 (21 buts), 34 en coupe de France (3 buts), 6 en coupe de la Ligue « old school », 2 en coupe de la Ligue « nouvelle version » (2 buts) et 2 en tournoi de la CUDL.
(1) Outre qu’on est d’incorrigibles chauvins, on dit ça parce qu’on ne trouve pas de vraies raisons de dire que Philippe aurait connu des heures plus glorieuses à Montpellier qu’à Lille.
(2) expression étrange : les sourds que je connais ne frappent pas spécialement fort.
(3) agriculteurs compris.
(4) On dit ça en toute laïcité.
(5) Oui, c’est de Philippe dont je parle. Pour moi, c’est lui The Legend.
(6) Sauf le tournoi de Martigues en 1988.
(7) Hors tournoi de Martigues.
Un commentaire
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2 octobre 2019
Permalien
perilleux philippe a dit:
merci pour cette biographie
c est vrai que je garde un enorme souvenir du LOSC club qui m’a donné ma chance en premiere division
bonne contination