Posté le 15 septembre 2016 - par dbclosc
Troyes-Lille, 15 septembre 2001 : Mon poteau, tu m’tiens chaud
Le 15 septembre 2001, le LOSC, quatrième du championnat, se rend à Troyes avec une équipe-bis, dans le but de préserver ses cadres avant d’entamer sa première campagne de Ligue des Champions à Manchester 3 jours plus tard. Au terme d’un invraisemblable concours de circonstances, les Lillois s’imposent 1-0.
On a souvent dit que le LOSC d’Halilhodzic avait de la chance : pas d’accord, mais un peu quand même. Le jeu de l’équipe, en cette période, a longtemps reposé sur un jeu direct, fait de ballons longs sur un grand avant-centre, ce qui a fait dire à certains observateurs que le jeu n’était pas forcément bien construit. S’il suffisait de jouer de la sorte pour gagner, les autres équipes n’avaient qu’à appliquer ce schéma de jeu, hein. Mais encore faut-il avoir des joueurs formés pour cette tactique (dans ce rôle, Bakari et Beck étaient parfaits). Et c’est oublier que Lille se créait énormément d’occasions à chaque match tout en en concédant très peu, en développant de plus un jeu collectif de plus en plus abouti (que l’on se rappelle, à titre d’exemples, les buts de Cheyrou à Paris en 2001, ou de Sterjovski contre la Fiorentina). Bref, la chance, c’est quand ce qui n’est pas prévu arrive comme par enchantement. Or, les buts sur jeu direct, c’est peut-être pas toujours beau, mais l’équipe était taillée pour ça.
Et parler de « chance », c’est oublier le nombre de fois où Sterjovski a tiré sur les poteaux (on s’amusera à les compter, un jour). Mais admettons qu’il y ait eu 2-3 matches que Lille ne méritait pas trop de gagner, et qu’on ait alors eu un peu de « chance ». Spontanément, il nous revient 2 matches : Toulouse-Lille en mars 2001, où une combinaison entre arrêts miraculeux de Wimbée, décisions arbitrales favorables et buts foireux a permis de s’imposer 2-0. Et Troyes-Lille, en septembre 2001. Le contexte est particulier : normalement, Lille aurait dû entamer sa campagne de Ligue des Champions 3 jours plus tôt face à la Corogne. Mais les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ont incité l’UEFA à reporter une partie de la première journée (on a joué le mardi 11 au soir, mais pas le mercredi 12). Finalement, le LOSC fera donc ses grands débuts en Ligue des Champions (exception faite de la double confrontation contre Parme) à Manchester. Et, en vue du match à Old Trafford, Halilhodzic fait tourner : Cygan, Pichot, D’Amico, Br. Cheyrou, Boutoille et Bakari ne sont pas sur la feuille de match à Troyes. À l’inverse, ceux qui jouent peu ou pas, et des jeunes, ont l’occasion de se montrer : Be. Cheyrou, Delpierre, Rafael (2e match en D1), Michalowski (1er match en D1), Murati, sont titulaires, de même que les titulants/remplaçaires Bassir et Sterjovski. Sur le onze de départ, seuls Wimbée, Fahmi, Ecker et N’Diaye sont habituellement titulaires. Autant dire que le but semble de faire bonne figure à Manchester, quitte à laisser passer un match de championnat. Du côté Troyen, une belle équipe, entraînée par Alain Perrin, avec Carl Tourenne, et un dangereux quatuor offensif Rothen/Boutal/Goussé/Loko.
La barre !
Ça commence difficilement : les Troyens dominent et on craint de voir se reproduire les scénarios de la saison d’avant, où l’ESTAC avait été la seule équipe à nous prendre 6 points. À la 11e minute, Nicolas Goussé reprend un corner et place une tête aux six-mètres que Wimbée détourne d’une magnifique claquette sur sa barre transversale. Seule offensive lilloise de la première période : Murati décide de frapper directement un coup franc à 35 mètres. Au-dessus. La mi-temps est sifflée sur un très bon 0-0.
But !
La seconde période reprend sur le même rythme que la première : les Troyens pensent enfin ouvrir le score à la 52e : mais un hors-jeu litigieux est sifflé à l’encontre de Loko. Dix minutes plus tard, le LOSC parvient à sortir de son camp suite à un coup-franc de Rothen dégagé par Wimbée, et développe une contre-attaque : Sterjovski dévie in extremis de la tête vers Murati qui profite d’une petite glissade d’un adversaire pour le passer et décaler Bassir côté gauche. Le Marocain prend le dessus sur Hamed et centre vers Sterjovki, largement en avance sur Rothen. La reprise est un peu croquée, mais finit au fond des filets : Lille mène 1-0.
Le poteau !
Troyes poursuit sa domination. À la 67e minute, Hamed centre vers Boutal, qui remet de la tête vers Goussé aux six-mètres : la défense de Lille est battue mais le ballon tape sur le poteau. Ouf ! Entrées de Hammadou et Olufadé.
La barre !
79e : Jérôme Rothen centre depuis le côté droit. Johnny Ecker, en voulant dégager de la tête, prolonge le ballon du haut du crâne. Wimbée est complètement battu mais la balle s’écrase sur la transversale. On a eu chaud.
Le poteau !
85e : Corner pour Troyes, joué à la reimoise. Rothen centre à nouveau pour la tête de Boutal, aux six-mètres, qui devance Delpierre et place une tête sur le poteau. Vraiment, c’est pas de chance. Dans la foulée, Frédéric Danjou reçoit un deuxième jaune pour une faute sur Murati. L’ESTAC finit donc le match à 10. Tafforeau monte au jeu à la place de Murati.
Le péno!
Troyes est à 10, mais les inexpérimentés Lillois souffrent. À la 93e minute, un pénalty est généreusement accordé aux Troyens : Delpierre aurait poussé Méniri. Cette fois, Troyes va marquer. Loko s’élance, Wimbée plonge du bon côté et stoppe le ballon.
L’action du pénalty sur Fréquence Nord :
Lille s’impose 1-0. Avec de la chance, d’accord. Une chance qui n’est pas sans rappeler le scénario du Lyon-Lille joué le 30 avril 1994 : ce soir-là, alors que Lyon cherche l’Europe et que Lille cherche à assurer un maintien en bonne voie, le match s’achève sur un score de 0 à 0, mais Jean-Claude Nadon a été sauvé 5 fois par ses poteaux. « Mais que voulez-vous, c’est le football ! » conclut le philosophe.
Match à revivre en vidéo ici :
On a piqué les photos sur l.o.s.c.free.fr
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