Posté le 25 septembre 2016 - par dbclosc
1986-1987 : quand le LOSC retrouve l’ambifion
Retrouver l’ambifion, c’est comme quand tu retrouves l’ambition, sauf qu’à la fin tu l’as dans l’fion. Il y a maintenant trente ans, c’est exactement dans cette situation que se retrouve le LOSC. En ce début de saison 1986/1987, le LOSC est en effet ambitieux. Plus que d’habitude en tout cas. Le recrutement est plus qu’intéressant et même, sur certains aspects, il fait rêver.
Devant, c’est un duo belge, et pas n’importe lequel, qui arrive, en la personne des deux récents demi-finalistes de la coupe du Monde, Erwin Vandenbergh et Filip Desmet. Au milieu, le LOSC enregistre l’arrivée de l’international B Félix Lacuesta et la défense est complétée par les arrivées de l’international espoirs Jean-Luc Buisine et par le polyvalent José Pastinelli. Enfin, alors que Bernard Lama est promu comme n°1 dans les buts, Pascal Rousseau, international espoirs, arrive comme doublure de luxe. Pour compléter cette équipe alléchante, restent des cadres importants, comme les futurs défenseurs bordelais Éric Péan et Dominique Thomas, les talentueux frères Plancque au milieu ainsi que le futur international B Philippe Périlleux, Cyriaque Didaux devant, ainsi que les jeunes Eric Prissette, Rudi Gardia et Jean-Pierre Meudic. Sans compter le retour de prêt de l’international zaïrois Gaston Mobati. Georges Heylens a de quoi être ambitieux.
Une préparation intéressante
En guise de préparation, l’été lillois est très compétitif. Au programme, le LOSC dispute la coupe de la Ligue ancienne version, officielle mais moyennement valorisée, ainsi que le tournoi de la CUDL, moins officiel mais plus valorisé, au moins à Lille.
Lors du tournoi de la CUDL, les Lillois échouent en demi-finale contre les Brésiliens de Belo-Horizonte (0-1). Pas grave car, à la différence de leurs adversaires du jour, les Dogues viennent de reprendre l’entraînement. Et puis, cerise sur le gâteau, pour la troisième place, le LOSC vient à bout du frère ennemi lensois et avec la manière (3-1).
Le parcours en coupe de la Ligue est également très encourageant. Après des débuts difficiles, les Lillois font rapidement la différence et terminent premiers de leur groupe avec en point d’orgue une autre victoire (4-0) contre le RC Lens avec un hat-trick d’Erwin Vandenbergh qui disputait là son premier match officiel. Pour les deux matches suivant, l’avant-centre belge confirmera ses très bonnes dispositions, marquant un but à chaque fois, portant déjà son total lillois à 5 unités après seulement trois rencontres. Et Lille est qualifié en quart-de-finale de la coupe de la Ligue qui se disputera à Bordeaux en octobre.
Une entame de championnat brièvement délicate puis ‘achement bien
Bref, à l’entame du championnat, il y a de l’espoir. Le début est délicat, avec une défaite initiale à Nantes (1-0) et un match nul contre Bordeaux (0-0). Lille s’incline ensuite à Sochaux (1-0). Alors, on a rêvé ? L’attaque de rêve dont on rêvait n’était-elle qu’une utopie ?
En fait non. Dès la journée suivante, le duo Desmet-Vandenbergh montrera sa complémentarité. Contre Metz, Vandenbergh ouvre le score sur un service de Desmet après 2 minutes de jeu. Ce dernier sert P.Plancque pour le 2-0, puis ouvre son compteur-but pour le 3-0. Une affaire rondement menée. Lille prend ensuite un point au Havre, puis l’emporte 4-3 contre Nancy en tremblant moins que le score ne peut le laisser croire. En trois rencontres, Lille vient de marquer 8 buts, dont 3 de Vandenbergh comme de Desmet et 2 de P.Plancque. Le compartiment offensif des Dogues fait ses preuves et Félix Lacuesta est brillant au milieu.
Les Dogues enchaînent par un bon nul à Paris (1-1) et une victoire contre Toulouse (1-0), les buts étant signés Desmet à chaque fois. Pour la journée suivante, à Lens, c’est l’apothéose : Lille s’impose pour la troisième fois en deux mois contre son voisin, à Bollaert cette fois, par 3 à 1, Vandenbergh marquant deux fois et Desmet une fois, l’un et l’autre se renvoyant une passe décisive. Sur les six dernières journées, le seul duo belge a inscrit 11 buts. Impressionnant.
L’apothéose de l’apothéose (ou presque)
Pour la 10ème journée, Lille est en fête. C’est Marseille, leader du championnat, qui se déplace à Grimonprez-Jooris. Près de 24.000 spectateurs sont présents pour voir ce LOSC qui est 5ème, deuxième attaque du championnat, et meilleure équipe française sur les 7 dernières journées. Si Papin ouvre le score en première mi-temps, Desmet (65é sur péno) égalise avant que Jean-Pierre Meudic ne donne l’avantage au LOSC sur un service, encore, de Desmet, meilleur buteur de D1 et deuxième passeur (rien que ça). A 2-1, le LOSC est en passe d’infliger sa première défaite à l’OM de Nanard Tapie et est alors virtuellement troisième du championnat.
http://www.dailymotion.com/video/x8bbjq
Förster égalisera à 5 minutes du terme, entamant un peu notre joie. Pas grave, le match a été d’excellente facture et on en sort au moins avec des certitudes : ce LOSC là a quelque chose de plus que ce qu’on a connu ces dernières années …
Et puis « retour à la normale »
Ou pas. Parce qu’en fait, ça va très vite se gâter. Au cours des 10 matches suivant, le LOSC ne l’emporte qu’une fois, fait trois nuls et perd à six reprises. Cette attaque flamboyante, d’un coup, elle flamboie vachement moins, n’inscrivant que 4 buts sur la période. Desmet et Vandenbergh ne marquent qu’un but chacun et les rêves européens du LOSC se sont très rapidement envolés, Lille ne figurant qu’à la 16ème place après 20 journées.
La magnifique victoire contre Sochaux (6-0) avec un triplé du nouvel arrivant Guy Lacombe nous fait espérer un avenir meilleur. Si Lille perd à Rennes (1-0), c’est ensuite pour enchaîner trois victoires contre Le Havre (3-2), à Nancy (1-0) et contre Paris (1-0). Revenu à la 10ème place à seulement 4 points d’Auxerre, quatrième, les espoirs les plus fous semblent désormais envisageables. Lille remonte même à la 9ème place après un nul très encourageant à Toulouse (0-0), troisième du championnat.
Mais en fait non. Les Dogues perdent alors 7 de leurs 12 dernières rencontres, ne marquant que 9 buts. Ils finissent à la 14ème place, à 13 points d’Auxerre, toujours 4ème au bout, et donc très loin de ce qu’on avait pu espérer.
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