Posté le 30 septembre 2016 - par dbclosc
Ivresse des grands soirs et gueule de bois : le LOSC 1979/1980
A l’été 1979, les supporters sont aux anges. Le LOSC, alors promu, vient de terminer à une très belle 6ème place, notamment grâce à une attaque de feu emmenée par le quatuor Pleimelding-Olarevic-Cabral-Simon auteur de 60 buts en championnat la saison précédente. Le pari de José Arribas est presque déjà réussi et, s’il te plait, avec une belle avance sur les temps de passage annoncés.
La saison 1979-1980 s’annonce alors radieuse. Seule Serge Besnard part pour une arrivée chez les pros, celle de Bruno Metsu. Autant dire que Lille conserve la quasi-totalité de l’ossature du groupe de la saison précédente. Et quand on sait l’importance de la stabilité et du long terme dans la stratégie de José Arribas, ça sent bon pour la saison à venir. Le début sera excellent mais, complot contre le LOSC oblige, la suite sera un poil moins bonne.
Un début idéal
Lille débute le championnat par une victoire (2-0) contre Nancy mais la prestation lilloise est décevante. A Saint-Etienne, Lille prend un très bon point (0-0). Après deux matches, Lille peut notamment remercier l’excellent Philippe Bergeroo. Pour la troisième journée, les espoirs nourris en début de saison semblent se confirmer, le LOSC éclatant Nîmes (4-0) avec un but de chacun des membres du quatuor offensif magique (1). Lille est alors premier au classement. Lille enchaîne par deux 0-0 à Valenciennes puis à Angers avant de connaître son premier accroc (2-3). Pas grave, c’était à Strasbourg, le champion en titre.
Lille reste solide et, après une victoire contre Monaco, alors invaincu (3-1), le LOSC se retrouve 3ème avec 5 victoires, 4 nuls et une seule défaite. Le public est ravi (Grimonprez-Jooris était comble contre le club de la principauté), l’attaque flamboie encore et la défense est étrangement solide, bien aidée par un excellent Philippe Bergeroo.
C’est moi ou il est en mousse leur ballon ?!
Et puis, ça sera la grosse cassure : Lille enchaîne sept rencontres sans victoires, remporte le match de la 18ème journée, ce qui lui permet de rester 6ème. Ça va encore, mais le pire n’était pas arrivé …
Le drame du derby
Fin novembre, Lille se déplace à Lens pour le premier derby depuis deux ans et demi. A la mi-temps, c’est Lens qui gagne à ma stupeur générale ainsi, probablement, qu’à ta stupeur générale. A la reprise M’Pelé double la mise, et si Pleimelding nous redonne l’espoir (50è, 2-1), le même petit enfoiré de M’Pelé nous enfonce un peu plus (54è, 3-1). Ploum (c’est Pleimelding au cas où tu ne serais pas au courant) nous redonne l’espoir (60è, 3-2). Lens les enterre sous l’impulsion d’un Daniel Leclercq étincelant : ça fait 5-2 à 10 minutes du terme.
Pleimelding réduit le score sur péno, mais c’était trop tard.
Notre saison était foutue.
Derniers, à la limite, on veut bien. Perdre à Lens, non.
Bon, ça va mieux. N’abdiquons pas : Lille est 9ème à un misérable petit point de Strasbourg 5ème, et encore, le LOSC bénéficie d’un meilleur goal-average.
Mais en fait, ça va pas mieux après …
Sauf que, après qu’on ait enterré nos espoirs de victoire dans le derby, on enchaîne avec un autre enterrement d’espoir : Lille enchaine alors 4 nouvelles défaites de suite, ce qui fait que les Dogues restent sur 8 défaites en 13 matches pour une seule victoire. La victoire contre Strasbourg ne sera pas le présage attendu de jours meilleurs.
Après une défaite à Bastia lors de la 27ème journée, les Dogues se retrouvent 15èmes seuleument 3 points devant le barragiste. Et flûte (voir même crotte si je puis me permettre) : et si le pire était encore à venir ? Lille se déplace alors à Monaco, leader du championnat …
Et le miracle arriva (bon, d’accord, j’exagère)
Et là, surprise du chef, le LOSC qui n’a gagné que 2 de ses 17 derniers matches de D1 ce qui, tu en conviendras, est assez lamentable, s’impose sur le terrain du leader monégasque (dont le dauphin est stéphanois : cela te donne une idée de nom si tu adoptes un dauphin) grâce à un but de l’inévitable Pleimelding qui marque alors son 12ème but de la saison.
La suite du parcours lillois sera cahotante, Lille alternant entre victoires chez lui et défaites à l’extérieur, mais les craintes de relégations disparaîtront bien vite, se creusant déjà un matelas de 6 points d’avance à 5 matches du terme ce qui sera sans doute suffisant à l’époque de la victoire à deux points. Après la victoire contre Brest (1-0) deux matches plus tard, c’est presque officiel : le LOSC a alors 6 points d’avance sur le 18ème et 17 buts d’avance au goal-average.
Lille finira 13ème, sans grande peur mais avec un peu de déception sur les bords quand-même. Lot de consolation, Pleimelding finit 3ème au classement des buteurs et meilleur buteur français.
L’intermède coupe de France
Ah oui ! On ne t’en a pas parlé mais, pendant ce beau bordel, le LOSC s’est quand-même payé un petit intermède coupe sympathique. Ca commencera par une victoire pépère à Bastia contre le Gazélec Ajaccio (3-0) grâce à Pleimelding, Cabral et Simon.
Complot oblige, la suite du parcours sera compliquée avec d’abord le FC Nantes. Pas de prob’ : Lille l’emporte 1-0 chez lui (but de Pleimelding), puis au retour, à Marcel Saupin, Cabral marquant deux fois en première mi-temps. Allez, ne poussons pas l’humiliation de canaris trop loin : Lille les laisse réduire le score à 10 minutes du terme.
Mais bon, comme on te l’a dit, y’a un complot. Et le LOSC tombe sur le leader monégasque. Et là, l’obstacle est trop haut, Lille s’inclinant 4-0 à Louis II. Ultime et sympathique baroud d’honneur, Lille l’emporte chez lui au retour grâce à Cabral et Simon (2-0).
Saison finalement sympathique à bien des égards car ce LOSC faisait avec ses moyens et se montrait parfois capables de performances étonnantes.
Ah oui, il y avait aussi des ptits jeunes très sympas cette saison-là : Dréossi est alors un jeu titulaire de 20 ans et Bernard Pardo faisait ses débuts dans l’élite française sous nos couleurs. Stéphane Plancque et Jean-Paul Delemer commençaient à s’affirmer et Joël Henry marquait ses premiers buts pro.
Il y en avait un autre de p’tit jeune, qu’on connaissait déjà et qui a confirmé. En début de saison, il avait 19 ans et demi. Oui, c’est René Marsiglia. Il vient tout juste de décéder à seulement 57 ans. On lui rend ici un dernier hommage.
(1) Il n’est pas vraiment magique en vrai, mais il était bougrement bon.
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