Posté le 20 novembre 2016 - par dbclosc
Les Dogues, terroristes des Parisiens (1981-1990). Merci Mitterrand !
La saison 1980/1981 est sur le point de s’achever. Les riches menacent de quitter le pays. Non, pas en raison des résultats du championnat de foot. C’est plutôt l’élection de Mitterrand (deux « t », deux « r ») qui leur fait peur, parce que, vois-tu, pour eux, Mitterrand et Staline c’est à peu près la même chose. Mais bon, d’ailleurs, ce petit refrain de Staline et du départ – quand on ne nous parle pas de « fuite des cerveaux », ce qui est assez cocasse sachant qui menace de partir – les riches nous le ressortent à chaque fois qu’ils entendent un discours qui tend à remettre en question leurs privilèges.
Bref, les riches ont peur. Il y a pourtant des raisons d’avoir peur avec l’élection de Mitterrand, mais pas celles qu’ils redoutent. Ce qui devait faire peur, c’est que Mitterrand va alors laisser faire les terroristes lillois qui, neuf ans durant, ont terrorisé les Parisiens. En foot, hein.
Le Paris SG, le club qui monte
A l’origine, la création du PSG a pour objectif de permettre à la capitale d’avoir un grand club. Le PSG fait progressivement son trou au cours des années 1980. Avec un titre de champion (en 1986) et deux coupes de France remportées (1982 et 1983) plus de nombreuses places d’honneur, le PSG devient indubitablement l’un des « gros » de l’élite française.
En parallèle, le LOSC se stabilise dans l’élite nationale et réalise quelques beaux parcours en coupe de France. Ceci étant, Lille est alors un club clairement en-dessous du PSG ; entre 1981 et 1990, le LOSC ne termine qu’une fois devant les Parisiens au classement.
En 1981, le LOSC recrute ces quatre terroristes anti-parisiens
Lille présent dans les grands rendez-vous, mais absent au quotidien : le syndrome du dragueur
Le dragueur, il est toujours présent pour pécho. Par contre, une fois qu’il a pécho, il s’en fout un peu : sa finalité, c’est de pécho. Le LOSC des année 1980, c’est un peu ça, plutôt médiocre au quotidien, mais capable de nous séduire par d’incroyables rencontres contre les élites françaises, comme quand il élimine Bordeaux en coupe en 1985 après une victoire incroyable (5-1) ou quand il inflige la défaite à l’OM lors de chacun de ses déplacements des saisons 1988 à 1991.
La famille Plancque, bourreau des Bordelais en 1985
C’est aussi l’équipe qui met la misère au voisin lensois à Bollaert en 1985/1986 (4-1) ou la saison suivante (3-1). Mais aussi l’équipe qui perd chez lui contre Niort, futur relégué (0-1) ou se fait sortir par la D3 caennaise en coupe de France. Bref, un LOSC qui nous sort le grand jeu pour nous pécho, qu’on trouve bien égocentrique au quotidien, mais que finalement, on arrive pas à faire autrement que le kiffer.
Les Dogues terreur du Parc des Princes
Bref, revenons à nos moutons. L’arrivée de Mitterrand autorise de nouvelles effrayantes manières de manifester allant, parfois, jusqu’au terrorisme. Pendant neuf ans, le « gang des Lillois » terrorisera le Paris SG sans que Mitterrand n’intervienne. Bravo la Gauche laxiste !
Eric Péan au marquage de Safet Susic
Rappelons-le, le LOSC de l’époque n’était pas très à l’aise à l’extérieur. En dehors de ses déplacements sur le terrain du PSG, les Dogues ne remportent que 16 matches en 162 déplacements, soit moins d’un sur 10. Paris a beau être un cador, les valeureux Lillois obtiennent des résultats plus que coquets en terre parisienne, avec un bilan de 4 victoires, 1 nul et 4 défaites.
Parmi les glorieux succès, on pense bien sûr en premier lieu à cette victoire au Parc un soir d’octobre 1984. Le jeune Patrick Rey connaît la deuxième titularisation de sa carrière et disputera un match de feu contribuant largement à mettre à terre le Paris de Safet Susic d’un doublé accompagné d’une passe décisive pour une victoire spectaculaire (5-4) : après deux minutes de jeu, ça faisait déjà 1-1. Et Bernard Bureau, on reparlera de lui, marque également un doublé ce soir là.
Moins de quatre ans plus, le 12 septembre 1987, les Lillois l’emportent à nouveau au Parc. Sous la direction d’un étincelant Erwin Vandenbergh, la défense parisienne est mise au supplice, et a déjà cédé à trois reprises au bout de 34 minutes de jeu, grâce à un but de Desmet (11è) et à un doublé de Vandenbergh (25è, 34è). La réduction du score sur un péno de Calderon (89è) relève de l’anecdote (« ah ! Tiens ! J’ai une bonne anecdote : Calderon a réduit le score sur péno à la 89è ! »).
Grimonprez-Jooris, terre de torture pour Parisiens
Bref, au Parc, le LOSC avait pris la fâcheuse habitude d’être toujours présent, lui qui galérait d’ordinaire en déplacement. A domicile, les Dogues étaient nettement plus efficaces puisqu’ils remportèrent 94 de leurs 171 matches chez eux, soit 55 %. Ceci étant, chez lui, le LOSC avait quand-même une cible préférée. Oui, ce sont eux : les « Parisiens ».
Neuf rencontres disputées à Grimonprez entre Lille et Paris entre 1981 et 1990, neuf victoires pour les Dogues, 15 buts inscrits et seulement 3 encaissés. S’il ne fallait en garder qu’une – même si en fait on les garde toutes – on retiendrait très probablement celle de 1985/1986. Cette saison-là, alors que Lille et Paris étaient sur le point de terminer le match à 1 à 1, une panne d’éclairage (Merci Mitterrand!) mis fin précocement à la rencontre. Le match est alors à rejouer !
Mais quand, un soir de janvier frisquet (normal c’est janvier), nos chouchous affrontent Paris, on n’est pourtant pas confiants confiants. Si tu veux savoir pourquoi, regarde le classement avant l’match :
Et pourtant, l’improbable arrivera. A un quart d’heure de la fin, un coup-franc brossé de Pascal Plancque arrive sur Bureau qui catapulte le ballon de la tête au fond des filets d’un Bats impuissant (à arrêter le tir, hein). Six minutes plus tard, le même Bureau part en contre, élimine deux défenseurs et fusille Bats (d’un tir, hein) qui fait mouche. 2-0 ! Le leader invaincu est toujours leader mais vachement moins invaincu !
Paris, à terre. Logique en même temps contre Lille tant ce fût une tradition folklorique lilloise du XXème siècle.
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