Posté le 28 novembre 2016 - par dbclosc
Patrick Collot, formidable
Ce samedi 26 novembre 2016, Patrick Collot était sur le banc lillois en tant qu’entraîneur de l’équipe première du LOSC pour la deuxième fois, un peu plus d’un an après sa première, à Troyes, et dans les mêmes circonstances : assurer l’intérim après un mauvais début de saison. Habituellement discret, il répond présent en cette période troublée pour l’équipe et floue pour le club. Mais on n’en doutait pas : d’abord comme joueur, puis comme recruteur ou entraîneur des jeunes, voilà plus de 20 ans que Patrick Collot répond présent. Portrait d’un éminent losciste et d’un homme aux qualités morales unanimement saluées par ceux qui l’ont côtoyé.
Été 1995. Les supporters Lillois sont tristes : leur chouchou de l’aile droite, Eric Assadourian, s’en est allé. Pour le remplacer, le LOSC fait appel à Patrick Collot, ailier droit du FC Martigues. 21 ans après, il était difficile d’imaginer qu’il serait toujours dans le Nord, et qu’il a d’ores et déjà durablement inscrit son empreinte sur le club et dans le cœur des supporters.
Un gars du Sud
À DBC, on a souvent évoqué d’anciens joueurs en disant que c’étaient « des gars du coin ». Une fois n’est pas coutume, Patrick Collot n’est pas « un gars du coin »1 : il est né à Avignon, le 22 juin 1967. C’est donc logiquement sur ses terres natales que Patounet débute le football, à la MJC Avignon. Repéré par Toulon, il rejoint le club varois, qui évolue alors en première division, en 1987. C’est là qu’il dispute son premier match en D1, le 9 avril 1988, à Bordeaux, à l’occasion d’une cinglante défaite. La fiche France Football ci-dessous vous indiquera que, lors de ce match, Jean-Pierre Mottet gardait le but toulonnais, tandis que Dupraz sortait déjà ses couilles. On trouve aussi dans les rangs toulonnais un autre ancien Lillois : Bernard Pardo.
Au cours de cette première saison professionnelle, Patrick Collot prend part à 6 matches et inscrit déjà 2 buts. Durant les deux saisons suivantes, son temps de jeu augmente considérablement : entre 1988 et 1990, il dispute 55 rencontres de D1 et inscrit 6 buts, mettant notamment en avant ses qualités de rapidité.
La saison suivante, il est prêté en D2 : retour dans sa ville natale, au sein de l’Olympique Avignonnais. Il a notamment pour coéquipier Laurent Paganelli, qu’il avait déjà fréquenté à Toulon. L’actuel consultant de Canal + se rappelle : « c’était un super-coéquipier, un joueur avec beaucoup de qualités. Gentil mais avec du caractère. Il incarnait bien les valeurs du sport. C’est un gars qui vaut le coup, très attachant ». Si, lors de cette année 1990/1991, Patrick s’en tire bien à titre personnel (30 matches, 7 buts), la saison du club est complètement plombée par de lourds problèmes financiers, et Avignon est rétrogradé par la DNCG, au point de retrouver la DH Méditerranée en 1994. Patrick retrouve alors le Sporting Club de Toulon durant deux saisons. Mais l’affaire de « la caisse noire du Sporting Club Toulon » (une affaire de détournement d’argent au sein du club, et de transferts arrangés notamment avec l’OM) révèle les liens qui unissent certains clubs du sud au grand banditisme (ce qui conduira en 2002 à l’assassinat de François Vanverberghe, coéquipier de Pat’ à Toulon). Rolland Courbis, entraîneur de Toulon de 1986 à 1990, est reconnu comme l’instigateur de ce système et est condamné à une lourde amende et à de la prison avec sursis. Déjà sportivement rétrogradé en D2 – en dépit, encore, de chiffres honorables pour Patrick Collot : 26 matches, 5 buts –, le club est rétrogradé d’une division supplémentaire par la DNCG. Décidément, ce n’est pas de chance. Patrick rebondit alors dans un autre club du Sud, à Martigues. Casanier, Patrick ? Dans le Magazine du LOSC n°40, du 17 mai 1997, il reconnaît : « j’aurais sans doute pu mieux faire. Je ne suis pas parti assez vite du Sud où j’avais toutes mes attaches. J’ai toujours choisi la solution de facilité et de proximité. Depuis que je suis à Lille, je me suis épanoui et j’ai le sentiment que mes performances se sont améliorées J’ai peur de l’inconnu et m’éloigner n’était pas dans ma logique de vie. Aujourd’hui, je le regrette car je pense qu’une expérience de ce type aurait été intéressante ». D’abord remplaçant lors de sa première saison au FCM, il joue un rôle essentiel dans le maintien du club en fin de saison, en marquant notamment 5 fois lors de ses 7 derniers matches, dont 3 fois en sortant du banc. Logiquement, il débute alors l’exercice suivant en tant que titulaire. En deux saisons à Martigues, de 1993 à 1995, Patrick Collot joue 49 matches de D1 et inscrit 8 buts, dont celui ci-dessous, à Saint-Etienne (à 3’15).
On remarque une caractéristique de Pat’ quand il est buteur, qu’avait bien identifiée Paganelli, à propos d’un but marqué avec Toulon : « je revois son but contre Laval, avec Toulon. Une volée d’un autre monde. Derrière, il courait dans tous les sens ! On ne pouvait plus l’arrêter ! J’étais heureux comme si c’était moi qui avais marqué ». Paganelli évoque ici le 1er but en D1 de Collot, pour son deuxième match, lors de la 32e journée du championnat 1987/1988 : il n’avait alors que 38 minutes de D1 dans les jambes.
Vite adopté dans le Nord
En fin de contrat avec Martigues, Patrick Collot répond aux sollicitations du LOSC. Mais il arrive à reculons dans le Nord. En 2007, il avait confié à France Football avoir l’impression d’être parti vers « le froid et la grisaille ». L’influence de Courbis, probablement. Il reconnaît d’ailleurs que, davantage que l’attrait de la ville ou du challenge sportif, « c’est Thierry Rabat qui [l']a fait venir », lui qui avait déjà signé au LOSC quelques semaines auparavant, également en provenance de Martigues. C’est sans doute là la meilleure action de Thierry Rabat en faveur du LOSC.
Comme pour l’équipe entière, le début de saison est compliqué pour Patrick. Lille se traîne en fond de classement, et il faut attendre la 10e journée pour signer un premier succès. Patrick inscrit son premier but avec le LOSC quelques semaines plus tard, à Rennes, insuffisant pour éviter la défaite (1-3). Mais il s’affirme en milieu de terrain. Il joue un peu plus bas que ne jouait Eric Assadourian, et a une position plus centrale sur le terrain. Sa rapidité et sa qualité de passe en font un joueur fiable et régulier. Il se révèle notamment lors du match contre le leader messin (14e journée, 21 octobre 1995). Presque à lui seul, il déstabilise l’équipe adverse à chaque action : seule manque la réussite, et le match s’achève sur un 0-0.
Désormais titulaire indiscutable, il signe le but de la victoire à Guingamp (0-1) juste avant Noël, dans cette curieuse saison où Lille ne gagne à l’extérieur que chez les gros (bon, Guingamp n’est pas un « gros », mais c’est leur seule défaite à domicile cette saison là). Si l’équipe tourne globalement moins bien que la saison précédente, au moins le chouchou Assadourian a été remplacé, et ce n’était pas une mince affaire. Au cours d’une fin de saison haletante, Patrick Collot inscrit un but improbable au Parc des Princes, en dévissant un centre, ce qui contribue largement à maintenir le LOSC en D1.
Réservé, charmant… mais un peu sanguin aussi
Outre ses performances sportives, Patrick Collot fait l’unanimité autour de sa personnalité. On a déjà évoqué plus haut les souvenirs de L. Paganelli, par exemple. Lui-même, en interview, met en avant l’importance de sa famille, ou des relations humaines dans son métier. Ainsi, en septembre 1997, dans le magazine du LOSC n°42, il déclare : « je suis réservé (…) Je fais un métier extraordinaire mais qui comporte un aspect frustrant : la plupart des gens vous connaissent, mais vous vous ne les connaissez pas. On vous considère comme un joueur, comme un numéro au sein d’une équipe. Le côté humain de votre personnalité est complètement occulté. Difficile dans ces conditions de se faire des amis en dehors du milieu du foot. Tout ça fait qu’effectivement, j’ai parfois l’air un peu en retrait (…) Le football me prend beaucoup de temps et je passe le reste avec ma fille, Camille ». On garde en effet de Patrick, joueur, l’image d’un joueur calme, posé, et aimable avec les supporters. Certes, on dit ça de beaucoup d’ex-joueurs sur ce site. Mais c’est particulièrement le cas pour Collot, ne serait-ce que pour lancer un amical « bonjour » aux entraînements ou après les matches, à la fois aux enfants, qui le regardent de près, mais aussi aux parents, derrière, qui regardent tout cela d’un air bienveillant. Simple et les pieds sur terre, Patrick Collot a toujours été conscient de la brièveté d’une carrière de footballeur, et soucieux de son avenir après sa retraite sportive : « Mon avenir, c’est le gros point d’interrogation. Comme la plupart des professionnels, j’ai arrêté l’école assez tôt (BEP comptabilité) pour me consacrer entièrement au football. Alors je n’ai pas une vision précise de mes possibilités en dehors de ce sport. J’avais commencé un bilan de compétences l’année dernière mais j’ai dû tout arrêter pour faire face aux difficultés de fin de saison. Je vais sans doute reprendre ce cursus car cela me semble très utile. Les clubs devraient se soucier davantage de l’avenir de leurs joueurs, ce serait un plus indéniable pour les joueurs qui tentent l’aventure d’une carrière professionnelle (…) Les gens ici sont très attachants. On n’oublie pas un passage dans un club nordiste (…) Si mon avenir professionnel passe par Lille ou le Nord, cela ne me posera pas trop de problèmes. Je suis bien ici » (Le Magazine du LOSC, septembre 1997).
Patrick Collot est tellement sympa qu’il fait des dédicaces personnalisées, à son initiative. Cette photo, je l’ai eue des années dans mon portefeuille, si ça vous intéresse, chers lecteurs. Et puis, tant qu’on y est dans les anecdotes, sachez que j’ai gagné un maillot 95/96 floqué « 11″ grâce à lui, suite à une tombola à Gondecourt, où il était venu avec David Garcion pour le lancement de la section locale de supporters.
Sur le terrain, Patrick Collot a parfois donné le sentiment inverse : celui d’un joueur bagarreur, qui répondait facilement à la provocation. Lors de sa première saison, il récolte ainsi 7 cartons jaunes, ce qui fait tout de même beaucoup pour un milieu offensif. Et on se rappelle aussi quelques coups de sang mémorables, comme cette fois où il boxe Enzo Scifo avec un remarquable pif/paf crochet droit-poing gauche, alors que ça joue à 30 mètres de là, ce qui lui vaut une exclusion directe dès la 21e minute d’un très bizarre Lille-Monaco en janvier 1996. En février 1998, il est expulsé pour un deuxième jaune après un tacle dangereux sur un Lorientais ; enfin, en août 2001, il défonce Jean-Christophe Rouvière (la raclure), juste après l’ouverture du score de Montpellier à la 82e… Nouvelle exclusion, mais, heureusement, le Vahid time a fait le reste. Mais avouons que ce n’est pas ce qu’on retient de lui.
Là par exemple, ça n’a pas l’air d’être le grand amour entre Patoche et Moravcik
1996, la douleur et les sommets
Irréprochable sur le terrain, Patrick Collot est bien parti pour entamer la nouvelle saison 1996/1997 comme l’un des cadres du LOSC. Mais peu avant la reprise du championnat, son épouse décède suite à un accident à cheval. Patrick manque alors le début de championnat, et nul doute que l’attachement qu’on lui porte est aussi lié à ce drame, la pudeur avec laquelle il l’a évoqué, et la dignité avec laquelle il a repris son métier.
Il reprend la compétition en octobre, à Strasbourg, et retrouve progressivement une place de titulaire, au cours d’une première partie de saison remarquable. Le point d’orgue de cette saison a lieu le 6 novembre : le LOSC bat Lens 2-1 grâce à un doublé de Patrick Collot, de nouveau buteur un mois après son retour. Ce soir là, Lille est 4e. Outre l’immense joie sportive, l’émotion collective est grande pour le buteur du soir, ovationné par le public.
Sportivement, la suite de la saison est malheureusement catastrophique : on en a parlé ici. Patrick Collot parvient à scorer ensuite à Paris, sur un but tout aussi ridicule que celui de la saison précédente au Parc (1-3), puis contre Strasbourg, sur pénalty (2-4). Il est l’un des rares joueurs expérimentés de cette jeune équipe qui s’effondre, et ne peut éviter la relégation en deuxième division. À l’issue de cette triste saison, à la fois pour le joueur et pour l’homme, Patrick Collot pense aux supporters : « j’aimerais qu’ils se souviennent que nous nous sommes battus pour le maintien deux années de suite en 1996 et 1997 ».
Cadre de l’équipe en D2
En deuxième division, Patrick Collot fait désormais partie des anciens du club. Toujours titulaire, il est aussi bien souvent le capitaine de l’équipe. Dans des équipes parfois contestées et chahutées par le public, sa côte ne faiblit pas. Lors de la saison 1997-1998, il prend part à 33 rencontres et inscrit 5 buts ; puis 31 matches, sans marquer, en 98/99. À l’orée de la saison 1999/2000, il est l’un des rares survivants à entamer une troisième saison consécutive en D2 (avec Boutoille, Cygan, Landrin, Peyrelade et Tourenne). D’abord parce qu’il n’a jamais déçu ; ensuite parce que Vahid Halilhodzic, arrivé en septembre 1998, compte beaucoup sur lui : « J’étais un joueur moyen, en fin de carrière. Quand Vahid est arrivé, j’ai connu mes plus belles heures de professionnel. Au départ, on le jaugeait, mais on était dans une telle détresse sportive qu’on n’a pas eu d’autres choix que de foncer. Après, on le suivait les yeux fermés. Il a recrée l’état d’esprit qu’on avait perdu, sa grande force a été de nous donner confiance en nous »2. Si, pendant cette troisième saison en D2, Collot joue de moins en moins, ses prestations sont toujours remarquées : dès la 5e journée, il permet au LOSC d’ouvrir le score à Châteauroux (3-2), avant d’inscrire le seul but du match contre Louhans-Cuiseaux une semaine plus tard. Quand Collot entre en jeu, le public le célèbre ; et quand il marque, il continue de courir partout :
Il participe à 30 matches, dont 13 en tant que titulaire. Il fait face à la concurrence de Ted Agasson, de Djezon Boutoille, et observe l’émergence de Bruno Cheyrou. Mais son rôle est désormais aussi ailleurs : il est devenu le relais de l’entraîneur, et a un rôle fondamental dans le vestiaire. En quelque sorte, sa reconversion a déjà commencé.
Retour en D1
Mais pour le moment, Patrick Collot est encore footballeur professionnel. Le LOSC retrouve en 2000 la première division. À 33 ans, le temps de jeu de Pat’ est voué à diminuer. Mais il est aussi l’un des rares de l’effectif à avoir connu l’élite. L’heure de la retraite n’a pas encore sonné. Et il va le prouver très rapidement : après un nul encourageant contre Monaco lors de la première journée, où Patrick entre en jeu à la 81e, Lille se rend à Strasbourg, et mène déjà 2-0 après une heure de jeu. Il entre en jeu à la 76e et, sur son premier ballon, il se jette pour reprendre un centre d’Agasson côté droit, et le score passe à 0-3. 3 ans et demi après son dernier but en D1, contre ce même adversaire, Patrick Collot marque de nouveau à ce niveau, dans le même stade que celui où il avait repris la compétition en octobre 1996. Il semble ne pas en revenir lui-même : après tant d’épreuves personnelles et sportives, il permet à son équipe de mener 3-0 à l’extérieur. Mieux : face à une équipe complètement à la rue, il inscrit le 0-4 quelques minutes plus tard, sur un but similaire, et sous les vivas ironiques du public strasbourgeois.
Blessé durant quelques semaines, il ne réapparaît que le 29 novembre pour le match retour contre Strasbourg. Nul doute que cela lui a permis de savourer sa nouvelle paternité. Une semaine après ce retour, il inscrit contre Sedan le deuxième but lillois, son dernier en D1. C’est à réentendre avec le son de Fréquence Nord :
Et en vidéo :
Comme prévu, son temps de jeu diminue. Il prend part à 15 matches, dont 3 comme titulaire (avec 3 victoires à la clé : contre Saint-Etienne, à Lens, à Guingamp). Il est également présent dans la dernière ligne droite : entrées en jeu contre Marseille, à Toulouse, contre Bordeaux, à Auxerre, et enfin à Monaco, pour le bouquet final et la qualification en Ligue des Champions. Halilhodzic a fait d’une équipe mal classée de D2 une équipe européenne, en faisant de Collot un élément essentiel du terrain et du vestiaire. Le 9 avril 2001, dans un entretien à L’équipe, l’entraîneur évoquait le chemin parcouru et évoquait sa relation particulière avec son joueur : « Dans les vestiaires, aujourd’hui, les joueurs me chambrent. Quand on gagne, ils peuvent. Quand on perd, non. Pendant ma première saison, après une défaite, les joueurs ont commencé à rigoler. J’ai stoppé le bus. J’ai dit : « Je suis déçu. Si vous rigolez, vous sortez ! ». Le joueur qui ne déteste pas perdre ne peut pas avoir de résultat. La défaite est acceptable mais il ne faut jamais avoir de regrets. J’aime bien la relation humaine avec mes joueurs mais je ne fais pas de cadeaux. Si je dois en faire, c’est à Pat’ Collot. Et pourtant, je ne le fais pas jouer souvent ».
Une nouvelle carrière, toujours à Lille
2001-2002 est la dernière saison de Patrick Collot. Il participe à 5 matches de championnat, 2 de Ligue des Champions, et 1 d’UEFA. Pour insister sur la mentalité du joueur et de l’homme, relayons ici cette anecdote racontée par Stéphane Pauwels, quand Lille s’est déplacé à Manchester en septembre 2001 pour la première rencontre de poule de Ligue des Champions : « C’était son rêve de jouer contre Manchester United. Mais Vahid l’a mis 17e homme juste avant le match. Il a pleuré de chagrin, puis s’est redressé, est allé dans le vestiaire et a regardé les joueurs un par un en leur disant : ‘Écoutez moi bien, les gars. Ce maillot du LOSC, il représente quelque chose. S’il y en a un qui ne bouge pas ses couilles aujourd’hui, ça va faire mal.’ ».
Il prend sa retraite durant la trêve hivernale, en janvier 2002. Récemment, sur le site du LOSC, il faisait le bilan de ses années de joueur à Lille : « avec le LOSC, c’est un peu une histoire d’amour. Ici, j’ai tout connu. De grosses joies, comme la remontée en 2000, ou la qualification en Champions League l’année suivante. Mais aussi de vrais moments de tristesse avec cette descente en 1997. Au final, il en reste beaucoup d’émotions, ce qui a eu pour effet de créer un lien très fort entre le club, les supporters et moi ». Au total, toutes compétitions confondues, il a disputé 199 matches pour le LOSC, et inscrit 18 buts. Avec le soutien de Vahid Halilhodzic, il intègre la cellule de recrutement, avec Marcel Campagnac, au sein de laquelle il reste 4 ans, tout en assurant pendant les deux dernières années la formation des U15 et des U16, à l’arrivée de Claude Puel.
Par la suite, le 23 mai 2006, Claude Puel lui propose de devenir son adjoint, après le départ de Laurent Roussey vers Saint-Etienne : « le club avait réfléchi à l’idée d’intégrer une personne du club au sein du staff. Claude a accepté de me former à ce nouveau métier. Débutait alors une nouvelle aventure ».
Fidélité à Puel…
Le tandem Puel/Collot fonctionne deux ans sur le banc lillois. À l’issue de la saison 2007/2008, Claude Puel signe à Lyon. À sa demande, Patrick Collot l’accompagne, toujours en tant qu’entraîneur adjoint. Puel ne tarit pas d’éloges au sujet de son adjoint : « « j’apprécie l’homme, sa droiture, son honnêteté intellectuelle. On peut compter sur lui en toute circonstance, notamment dans les moments difficiles, comme maintenant. Il est franc, fidèle en amitié et pas du tout calculateur ». Patounet se rappelle cette période : « un nouveau cycle sportif s’ouvrait au LOSC, différent de celui de Vahid Halilhodzic. Après deux belles saisons lilloises, Claude Puel m’a proposé de venir l’épauler à l’OL. J’ai vu ce projet comme une valorisation de notre travail, avec la possibilité de connaître la Champions League chaque année. Cela a duré trois ans. Trois saisons intéressantes à Lyon ».
Malheureusement, l’histoire avec l’OL termine en eau de boudin : Patrick Collot, tout comme Claude Puel, est licencié en juin 2011 pour « faute grave ». Au-delà de la qualification juridique, qui colle assez mal avec l’image que l’on se fait de Pat’ Collot et de Claude Puel, le président Aulas cherchait davantage à se débarrasser de son entraîneur. D’ailleurs, quelques temps après, la décision a été jugée abusive, et Patrick a récupéré 500 000 € en mai 2013, somme qui couvre les salaires et primes dues ainsi que les dommages et intérêts pour préjudice personnel, professionnel et moral.
… Mais surtout au LOSC
Après 2 ans de chômage, Patrick Collot revient au LOSC en janvier 2013, au même poste que celui qu’il avait occupé en 2002, dans la cellule de recrutement : « nous avons eu avec ma femme, envie de remonter dans le Nord. C’est ici qu’on s’est rencontrés, que nous avons nos amis. Les contacts avec le LOSC n’ont pas tardé à se matérialiser, si bien que je suis revenu au club en janvier 2013. Un vrai plaisir de retrouver la maison lilloise ». En août 2014, il retrouve un poste d’adjoint, au Royal Mouscron Peruwelz, qui à l’époque est partenaire du LOSC. Il y retrouve un autre fidèle de la maison lilloise, Rachid Chihab, qu’il a connu lorsqu’ils travaillaient chez les jeunes. À son retour, il reprend encore un poste qu’il a déjà occupé : entraîneur-adjoint, cette fois d’Hervé Renard. Suite à son licenciement le 11 novembre 2015, il prend en charge, par intérim, l’équipe première lors d’un déplacement à Troyes (1-1), avant de devenir l’adjoint du nouvel entraîneur, Frédéric Antonetti.
Quasiment un an plus tard, après l’éviction d’Antonetti, Patrick Collot a entamé un nouvel intérim à la tête du LOSC, en dirigeant l’équipe à Nantes. Quel sera son avenir au sein du club, au moment où celui-ci se restructure et tente d’attirer des « grands » noms ?
A DBC, et nul doute que cet avis est partagé par nombre de supporters du LOSC, on espère que le club saura trouver une place de choix à celui qui n’a jamais déçu, qui a fait preuve de sa compétence, a montré sa gentillesse, et a toujours su répondre présent, même quand on l’appelle pour le rôle peu valorisant de pompier de service. Et sans considération pour les chemises qu’il porte.
FC Notes :
1 Du coin de Lille hein. Parce qu’on est toujours du coin de quelque part, si on y réfléchit bien.
2 Coach Vahid : une vie comme un roman, Laurent Jaoui et Lionel Rosso, 2006, Sport et récréations.
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