Posté le 7 décembre 2016 - par dbclosc
Le LOSC en mode mineur. Les Dogues qui ont débuté avant leur majorité
Au LOSC, quelques joueurs ont débuté en équipe première avant leurs 18 ans. Les débuts précoces sont souvent vus comme l’annonce d’une belle carrière. C’est souvent le cas, mais pas toujours. Et finalement, là n’est pas l’important. On te présente ici le onze du LOSC « en mode mineur », uniquement composé de joueurs ayant débuté en équipe première avant leurs 18 ans. A une exception près, tu vas vite comprendre.
Ce onze, le voilà :
Jean-Pierre Lauricella
« Quoi ?! Jean-Pierre Lauricella a débuté en pro avant sa majorité ? Mais figure-toi que j’en savais rien ! » dois-tu être en train de te dire. Mais, non. En fait, ses débuts avec l’équipe première du LOSC c’est bien bien après. Ses débuts, il les fait même assez tardivement, puisqu’il doit attendre le 3 mars 1990, à 25 ans et 27 jours pour jouer avec les A. Soit dit en passant, il avait quand-même joué en D2 lors de ses prêts à Valenciennes puis à Annecy.
Oui mais, sauf erreur de notre part, aucun gardien n’a débuté avec les A avant sa majorité dans l’histoire du LOSC. On a donc choisi Jean-Pierre, histoire de lui rendre un p’tit hommage (bien qu’il soit encore vivant), mais aussi parce qu’il se distingue au moins par sa grande précocité à jouer avec la réserve. Dès 1980, à 15 ans seulement, Jean-Pierre est le quatrième gardien du LOSC, soit le n°3 de la réserve. Et en septembre 1981, ce sont les grands débuts de Jean-Pierre avec les B contre Dieppe. Et Laulau garde sa cage inviolée (0-0) à alors 16 ans et 7 mois.
Huit ans et 6 mois plus tard, Jean-Pierre débute donc avec notre équipe première et il finira sa carrière pro au LOSC en 1996 avec 14 matches en D1 au compteur et 20 buts encaissés. Patient, quand-même, qu’il a été le Jean-Pierre.
Divock Origi
« 1-1 contre Troyes, pas terrible. Qui marque pour nous ? »
_« Divock Origi »
_« Vock Origi »
_« Hein ? »
_« Ben, c’est toi qui m’a dit de dire »Vock Origi » ».
Voilà, le type d’échanges classiques auxquels on a pu assister le 2 février 2013 au soir, quand un petit jeune de 17 ans 9 mois et une quinzaine de jours égalisait contre Troyes six minutes après son entrée en jeu. Normal, à l’époque on ne le connaissait pas, alors de là à imaginer qu’un de nos joueurs puisse d’appeler comme ça, forcément, on avait une excuse : celle des ignares qui ne connaissent pas ce prénom.
La saison suivante Divock va prendre davantage d’ampleur dans le jeu lillois, au point d’être retenu avec la Belgique pour la Coupe du Monde et de jouer quelques matches avec les Diables. Recruté par Liverpool puis immédiatement prêté au LOSC, sa saison 2014/2015 est globalement décevante. Sur les bords de la Mersey (autre manière de dire « à Liverpool ») ses débuts sont compliqués. Ensuite toujours remplaçant, il prend progressivement ses marques. En 1626 minutes de jeu en 2015/2016, il inscrit 10 buts avec les Reds. Tous ces buts ont été marqués après décembre, en 1061 minutes. Un ratio but coquet.
Fabien Leclercq et Oumar Dieng
Les deux défenseurs sont nés en 1972. Les deux sont formés au LOSC. Et les deux débutent en pro en 1989/1990 sous la direction de Jacques Santini. C’est Oumar, jeune défenseur originaire de Dakar, le premier lancé, titulaire à Metz le 28 octobre 1989 à l’âge de 16 ans et 10 mois. Fabien débute pour sa part le 28 avril 1990 à Sochaux, à 17 ans et 6 mois.
L’un et l’autre seront internationaux espoirs, mais c’est Oumar Dieng qui apparaît avoir les meilleures chances d’ascension. A 21 ans, il rejoint déjà le grand PSG où il ne s’impose pas totalement. Qu’à cela ne tienne, il rejoint la Serie A, alors meilleur championnat au monde, et la Sampdoria de Gênes. Là encore, c’est compliqué pour Oumar. Il revient alors en France, en 1998, à Auxerre, puis est prêté l’année suivante à Sedan. Sans être mauvais, Oumar ne parvient cependant pas à passer ce palier qui en ferait un postulant à l’équipe de France A. Il poursuit sa carrière en Turquie puis la termine en Grèce, en 2007, à Kavala.
Pour sa part, Fabien est rapidement titulaire avec le LOSC, dès l’âge de 18 ans et gardera (plus ou moins) ce statut jusqu’à son départ en 1999. Il passe une saison en Écosse avec Heart of Midlothian. Il rejoindra ensuite Cannes (en 2000), Valence (en 2001), Sète (en 2005), Gap (en 2006), puis enfin Rhône Vallées (en 2008). Un peu dommage aussi, puisque Fabien n’a pas non plus été aussi loin qu’on aurait pu l’espérer à ses débuts. Mais ça reste quand-même une belle carrière avec le LOSC avec 229 rencontres de championnat, 15 en coupe de France, et aussi 10 en Challenge Emile-Olivier, le record du tournoi.
Stéphane et Pascal Plancque
On ne rappelle plus qui sont les frères Plancque tellement … Comment ? Tu ne connais pas les frères Plancque ? Es-tu sûr de bien être un supporter lillois ? … Mouais, bon, on va te rafraîchir la mémoire. D’abord, le 8 janvier 1978, un petit jeune fait ses débuts en coupe de France contre Hautmont sous la direction de José Arribas : c’est Stéphane Plancque, jeune milieu de 17 ans et 2 jours. Lille s’impose 8-0, et Stéphane réalise un doublé. Lors du tournoi de la CUDL 1980, c’est le petit frère, Pascal, jeune « faux ailier » qui débute à 16 ans et 11 mois, avant de disputer son premier match officiel le 29 août 1980 à Saint-Étienne, à 17 ans et 9 jours. Note la similitude de l’âge de début des deux frères.
Là où on voit clairement que Max Planck a davantage un air de famille avec Michel Blanc qu’avec les frères Plancque
On t’a déjà parlé de leur fraternelle concurrence. Tous les deux milieux de terrain, dans un registre un poil différent, les deux frères constituaient l’âme du club et le symbole d’une équipe jeune et volontaire. Ils sont malheureusement mis en cause par la presse, jugés responsables d’une bagarre lors d’un stage au Cameroun lors de la trêve hivernale de 1986/1987 mais aussi mis en cause pour leur prétendue agressivité sur le terrain. Vivant mal ces accusations, les deux frères s’en vont, Stéphane à Strasbourg et Pascal à Auxerre.
L’un et l’autre se blesseront gravement quelques mois après leur départ, symbole de la malédiction qui touche les joueurs qui quittent le LOSC. Pascal ne s’en remettra jamais vraiment et s’installe à Pau en D3 au début des années 1990. Stéphane s’en sortira mieux, poursuivant notamment sa carrière à Bordeaux, où il jouera aux côtés de Zinédine Zidane, Christophe Dugarry et Bixente Lizarazu avant de faire une dernière pige à Toulouse en 1994/1995. Ah oui, Stéphane a aussi comme spécificité d’avoir été champion de D2 pour ses trois premières saisons dans la division (c’est à dire à chaque fois sauf en 1994/1995), en 1978 avec le LOSC, en 1988 avec Strasbourg puis enfin en 1992 avec Bordeaux.
Jean-Michel Vandamme
Le 21 mai 1977, le jeune Jean-Michel Vandamme, fils de Michel Vandamme, fait ses débuts à Paris sous les couleurs du LOSC. Le jeune milieu de terrain n’a que 17 ans et 6 mois. Malgré ses débuts précoces, Jean-Miche ne percera jamais avec l’équipe première, se contentant de 10 matches avec les A. En revanche, il continuera à accompagner les jeunes, restant titulaire avec la réserve jusqu’à ce qu’il devienne l’adjoint de Georges Heylens avec l’équipe première.
Après un bref passage à Lens, Jean-Michel reviendra chez nous comme directeur du centre de formation puis conseiller sportif du président. A 57 ans, Jean-Michel est encore chez nous, la légende disant qu’il est même né au Stade Henri-Jooris. Ça, c’est de la légende paraît-il, mais il m’arrive parfois encore de me demander si ça n’est pas vrai …
Eric Péan
José Arribas changeait très peu son équipe, ce qui, fatalement, n’aide pas à ce qu’un jeune perce en cours de saison. Et pourtant, le José ça l’intéresse vachement d’incorporer des jeunes. Il fait débuter le jeune défenseur Eric Péan à 17 ans et 6 mois le 28 mars 1981 contre Nice (victoire 3-1). Et dès le début de saison suivante, Arribas l’installe définitivement comme titulaire alors qu’il n’a pas encore atteint sa majorité (Péan, pas Arribas). Eric restera titulaires six saisons dans l’axe de la défense, quittant Lille à 23 ans pour une belle promotion à Bordeaux.
Enfin, « belle promotion » …après de bons débuts, Eric foire quelques matches au cours du seconde partie décevante. Il perd progressivement du temps de jeu la saison suivante. Il s’en ira à Caen, pour une expérience mitigé d’un an (1989/1990), puis à Toulon où il retrouve le niveau qu’on lui avait connu à Lille (1990-1992), à Lyon (1992/1993) et enfin à Angers (1993/1994) pour une dernière saison en pro.
Pierre Dréossi
Lors de la première journée de la saison 1977/1978, le nouvel entraîneur des Dogues, un petit vieux nommé José Arribas, lance un petit jeune nommé Pierre Dréossi : il a 17 ans et 9 mois (le petit jeune). Et le petit jeune est encore jeune (23 ans) quand il quitte le club en 1983 (et le petit vieux est encore vieux, soit dit en passant). Et il a pourtant déjà joué 244 rencontres avec l’équipe première du LOSC. En passant par Sochaux, Nice, Paris et Cannes, Pierrot fera une carrière des plus honnêtes, tardant pourtant à découvrir l’Europe, en 1991 avec Cannes.
Il reviendra ensuite à Lille en 1996 comme directeur sportif et restera au club six nouvelles années. Après, complot oblige, Pierrot partira quelque peu en testicule en militant pour qu’on ne prête qu’aux bourges. C’est la vie, et ça arrive même à des gens biens.
Eden Hazard
En novembre 1997, un p’tit jeune de 16 ans et 10 mois débute sous les couleurs du LOSC. On ne le sait pas encore – normal, ça n’est pas encore arrivé – mais ce p’tit gars se montrera comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du club, peut-être même le meilleur, aux côtés, bien sûr d’authentiques légendes du club comme Jean Baratte, Stanislav Karasi et Fernando D’Amico.
Je m’appelle Eden Hazard, et je veux te faire un bisou ! Viens me faire un bisou !
On en a déjà parlé mais bon, t’avais peut-être pas besoin de nous. Eden, depuis, il s’est fait une petite réputation, prenant la fâcheuse habitude de passer devant tout le monde pour les titres de meilleurs joueurs du championnat dans lequel il joue, où, dans les mauvais jours, de meilleur espoir. Bref, rien a ajouté si ce n’est qu’on est bien contents de l’avoir eu avec nous.
Joël Henry
En 1980, le LOSC veut faire venir Merry Krimau de Bastia. Dans la balance, le LOSC prête son jeune espoir Joël Henry, né Depraeter. Le petit jeune a 18 ans, et ses débuts en D1 commencent déjà à dater même s’il n’est pas encore titulaire : c’était le 18 août 1978, lors d’un déplacement à Nantes. Joël n’avait pas encore 16 ans et 4 mois.
A Bastia, le jeune milieu offensif s’impose progressivement. En finale de la Coupe de France, remportée par son équipe, Joël est épatant et met dans l’ombre le meneur de jeu d’en face. Tu me diras, ça n’était que Michel Platini.
Revenu de son prêt, Joël confirmera son talent pendant deux saisons avec le maillot losciste. Pas autant qu’on aurait voulu, certes, mais quand il quitte le club en 1981, Henry a encore une très belle cote. Étonnamment, il s’en va à Brest. C’est notamment parce que là-bas il y a son pote Bernard Pardo, et pour Joël, les potes ça vaut tous les grands clubs du monde. Sa carrière ne sera peut-être pas aussi scintillante qu’espéré. Mais l’important n’était pas là pour lui.
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