Posté le 17 décembre 2016 - par dbclosc
L’affaire Zacharias
En 1954, Joseph Zacharias est l’un des plus talentueux joueurs de la grande équipe de Hongrie, championne olympique en 1952 et récente finaliste de la coupe du monde. Moins d’un mois après la finale perdue contre l’Allemagne de l’Ouest, un homme se présente au LOSC : il prétend être Joseph Zacharias lui-même, fuyant le régime communiste hongrois, et désirant poursuivre son métier en liberté, à Lille. Le président Lillois, Louis Henno, saute sur l’occasion et présente illico son nouveau joueur à la presse. L’affaire du siècle ? Oui, s’il n’avait pas été un imposteur… On s’en rend vite compte lors d’un match amical auquel il prend part.
Nous sommes fin juillet 19541. À 2 heures du matin, un homme, après une longue marche, arrive à Lille. Quelques heures plus tôt, à la frontière franco-belge de Rekkem, ses papiers ont été contrôlés : ils sont en règle. Quelques heures plus tard, après s’être renseigné auprès d’un facteur, il se présente rue du Molinel, au Moulin d’or, le café de Gaston Davidson, président des supporters du LOSC.
_Je voudrais voir le patron.
_C’est moi, répond Davidson.
_Je suis footballeur. Je m’appelle Zacharias, vous savez, l’international hongrois. J’ai fui mon pays, je veux jouer à Lille.
Face à cet individu harassé et hagard, Davidson est un brin circonspect. Il offre une bière au vagabond, qui répète : « Je suis Joseph Zacharias (József Zakariás), le demi-gauche de l’équipe de Hongrie. Après la coupe du monde en Suisse, j’ai décidé de rester à l’Ouest. J’ai choisi la liberté et je voudrais continuer à jouer au football. Si possible à Lille : grande équipe, très connue… ». Une chose est certaine : Lille est en effet une grande équipe, qui vient de remporter le championnat de France 1954, un an après avoir enlevé la coupe nationale. Et cette équipe a repris le chemin de l’entraînement pour la nouvelle saison le mercredi 28 juillet. Mais pour le reste : vraiment, Zacharias, une des stars du dernier Mondial, à Lille ? Le récit de l’individu, exprimé dans un français approximatif, est suffisamment crédible pour que Davidson l’emmène au siège du club, alors situé au café L’Aubette, rue des Ponts-de-Comines. On y manque de s’étrangler. Le président Louis Henno est prévenu et le voici rapidement sur place, flairant la bonne affaire : « Prévenez les journalistes, je fais une conférence demain à 11h, je présenterai l’équipe de la saison prochaine ».
Petit détour historique
Joseph Zacharias (ci-contre) est un joueur du Vörös Lobogó (qui signifie « drapeau rouge », aujourd’hui le MTK Budapest FC). Il est surtout célèbre pour avoir été l’un des membres les plus éminents du « Onze d’or Hongrois », l’équipe nationale de Hongrie de la première moitié des années 1950, jouant un football novateur en 4-2-4, précurseur du football total des néerlandais dans les années 1970. Le « onze d’or Hongrois » est considéré comme l’une des équipes les plus performantes de l’histoire, étant notamment la première à battre les Anglais chez eux en 1953 (6-3), et avec une seule défaite entre 1950 et 1956 (en finale de coupe du monde, 2-3 contre l’Allemagne de l’Ouest, qu’elle avait pourtant battue en poules 8-3). Coéquipiers de Ferenc Puskas ou Sandor Kocsis, Zacharias y occupe le poste de milieu défensif (parfois défenseur), et y a déjà été sélectionné 35 fois.
Comment une telle star peut-elle se présenter d’elle-même pour être recrutée dans un club ? D’abord, à cette époque, les footballeurs ne sont pas des « stars » : au mieux, ce sont des vedettes, que les balbutiements de la télévision n’ont pas encore rendu familiers. Ensuite, un tel scénario est crédible en raison de la situation politique en Hongrie. D’abord, c’est où la Hongrie ?
Merci. La situation politique de la Hongrie, donc, est bien complexe au sortir de la guerre (mais bon, on peut dire ça d’à peu près tout le monde). En 1944, le pays est envahi à la fois par les soviétiques et les Roumains d’un côté2, et par les Allemands de l’autre : si on veut rester positif, on peut sans doute y voir là le signe de l’attrait du pays, mais pas sûr que ça ait arrangé les autochtones.
Finalement, Soviétiques et Roumains parviennent à dégager en avril 1945 le chef du parti fasciste hongrois des Croix fléchées Ferenc Szálasi, que les nazis avaient placé à la tête du pays. Un totalitarisme chassant l’autre, voilà la République hongroise occupée par l’URSS, qui impose la présence de communistes au sein du gouvernement, si bien que le secrétaire général du Parti des travailleurs hongrois, Mátyás Rákosi, avec un joli score de 95,6%, accède à la tête de la Hongrie, qui devient République populaire de Hongrie le 20 août 1949, et ce jusqu’en 1989. Le régime de Rákosi est connu comme l’un des plus répressifs du bloc communiste en Europe : entre 1948 et 1953, moment où Rákosi est remplacé par Imre Nagy, près de 1 300 000 personnes comparaissent devant les tribunaux, qui prononcent 695 623 condamnations, allant de l’amende à la peine capitale, avec une moyenne de 116 000 par an. Pas mal pour un pays de 9,5 millions d’habitants3.
La mort de Staline en 1953 et l’arrivée de Nagy – qui passe pour un dissident réformateur au sein du Parti des travailleurs – laissent augurer des jours meilleurs, mais Moscou et les staliniens du Parti ne l’entendent pas de cette oreille : il est renversé en 1955, avant d’être rappelé un an plus tard, pour faire face aux protestations étudiantes, prélude à l’insurrection de Budapest dirigée contre le régime communiste lors de l’automne 1956. Il réclame une démocratie parlementaire et la fin de l’emprise soviétique. Si l’armée et la police le suivent, des chars soviétiques sont toujours présents en Hongrie et, à l’aide d’un coup d’Etat fomenté par son rival János Kádár, ils répriment durement l’insurrection de Budapest. Nagy permet que des dizaines de milliers de Hongrois s’enfuient par l’Autriche. Mais lui-même est arrêté, puis exécuté en 1958. Tout ça pour dire que tout gouvernement hongrois durable est condamné à être fidèle à l’URSS.
La même politique se poursuit avec un caractère répressif plus ou moins accentué selon les périodes. Ainsi, il n’est pas farfelu d’imaginer que des Hongrois ayant fui leur pays errent à travers l’Europe à la recherche d’une vie meilleure, et la possibilité de quitter la Hongrie est particulièrement offerte aux sportifs internationaux.
Un accueil en grande pompe
Revenons à notre Zacharias. Son récit étant crédible, au vu de la situation politique, on l’accueille en grande pompe (ce qui ne signifie pas nécessairement qu’il a une grande pointure de chaussures). Et qui aurait assez de culot pour inventer une histoire pareille ? D’ailleurs, Zacharias annonce que ses coéquipiers József Tóth et Zoltán Czibor sont en route : ils ont pris un caboteur transportant du charbon aux Pays-Bas, et s’apprêtent à débarquer à Dieppe ! Ni une, ni deux, ni une-deux, Louis Henno appelle l’entraîneur de Dieppe et lui demande de récupérer les joueurs afin de les aiguiller aussi vers Lille ! En attendant la conférence de presse du lendemain, Henno chouchoute son nouveau joueur : tournée des meilleures brasseries, logement dans un hôtel de luxe, passage dans des boutiques de vêtements, recherche d’un appartement, versement d’un peu d’argent de poche. Il s’agit d’offrir un accueil digne du standing d’un récent finaliste de la coupe du monde. Pour le moment, la presse n’est au courant de rien, tandis que le président Henno aiguise la curiosité des journalistes : « bientôt, du sensationnel… pour demain ! » annonce-t-il jeudi 29…. puis vendredi 30.
Une conférence de presse délirante
Samedi 31 juillet 1954, 11h, la presse est présente. Louis Henno se laisse aller à un spectacle théâtral, sûr de son petit effet : il est placé sur une estrade, surplombant les journalistes et, derrière lui, se trouve un tableau sur lequel figure la composition de la future équipe du LOSC, celle qui défendra son titre lors de la saison 1954-1955. Mais le tableau ne compte que 10 joueurs : en effet, le défenseur néerlandais Corry Van Der Hart, ne veut pas revenir, à moins qu’on ne l’augmente de 10 000 francs. Henno refuse de céder, et le LOSC fera sans. De toute façon, il s’en fiche, son remplaçant est désormais trouvé. « Oui, Messieurs, Van Der Hart est réfractaire. Je vais vous présenter aujourd’hui celui qui va le remplacer ». Il fait alors apparaître sur le tableau le CV de Zacharias. Tirant un rideau derrière lequel un homme était caché, le président annonce fièrement : « Je vous présente le 11e joueur du LOSC, notre dernière recrue, l’international hongrois Joseph Zacharias, finaliste de la coupe du monde il y a tout juste un mois ». L’assistance est stupéfaite. « Si vous voulez lui poser des questions, je vous le laisse. Joseph Zakarias, qui est également ingénieur, parle 7 langues, dont le français ». Et notre Zacharias de se lancer dans le récit de ses aventures : il dit avoir 24 ans, s’est enfui de son pays, a beaucoup marché en traversant la Tchécoslovaquie, l’Allemagne et la Belgique. Il a même vendu une bague en or pour survivre. Puis il enchaîne sur son jeu : « Comme vous le savez, mon shoot est d’une puissance difficilement imaginable. Un jour, j’ai tiré sur un poteau et le ballon a explosé. Pire, une autre fois, le gardien a voulu s’interposer, il a pris la balle en pleine tête, il est décédé peu après ». Certains journalistes semblent dubitatifs, d’autant que ce Zacharias ne ressemble pas trop à celui qu’on connaît… Mais l’histoire est si belle, et Louis Henno semble si content… ! Le président ne s’inquiète même pas des éventuels problèmes que pourrait lui poser la fédération hongroise. L’important, pour le moment, c’est le premier match amical d’avant-saison, prévu le lendemain contre le FC Rouen, au cours duquel Zacharias pourra faire l’étalage de tout son talent.
Mais tout de même, la Voix du Nord s’interroge : dans l’édition du lendemain, datée des 1er et 2 août 1954, on peut lire, à propos du match amical à venir : « balle au pied, on verra si Zacharias est bien l’authentique international hongrois (…) De toute manière, il semble improbable que la fédération hongroise accorde l’indispensable autorisation de sortie à un de ses footballeurs qui aurait quitté le pays dans de telles conditions ». De son côté, l’United Press, grande agence de presse (américaine) de l’époque, indique qu’il serait « absolument invraisemblable que l’international magyar Zacharias ait signé à Lille ou pour tout autre club français », l’occasion de découvrir que « magyar » est synonyme de « hongrois ».
Direction la Normandie
La rencontre a lieu à Cany-Barville, en Seine-Inférieure (aujourd’hui Seine-Maritime). Mais avant tout, petit détour par Dieppe, pour récupérer Tóth et Czibor. Cela tombe bien : l’entraîneur du LOSC, André Cheuva, est ami avec l’entraîneur de Dieppe, ce qui permet d’enrôler bénévolement l’équipe de Dieppe à la recherche de deux Hongrois dans le port… Mais le bateau n’arrive pas. « Fâcheux contretemps » commente Zacharias. Allons, concentrons-nous sur le foot ! Zacharias va enfin prouver l’étendue de son talent sur le terrain. Il faut dire que jusqu’alors, il ne s’est même pas entraîné ! « Pas la peine, je reviens de Suisse, et je suis en pleine forme. D’ailleurs, vous le verrez sous peu ! ».
Une performance mémorable
Cette fois, Zacharias sème le doute dans l’esprit de ses équipiers. Dans le car qui les emmène au stade, il roule des mécaniques. S’adressant à André Strappe : « Surtout, ne te vexe pas si je marque un but de plus que toi » ; à Yvon Douis et Jean Vincent : « Vous en avez de la chance ! Avec moi vous aurez des ballons en or, et vous allez marquer plein de buts. Si ça ne va pas, passez-moi le ballon, je marquerai 2 ou 3 buts ! ». Les joueurs s’interrogent face à la prétention du nouveau venu.
Le 11 du LOSC aligné contre Rouen le 1er août 1954, à partir de la gauche :
Strappe, Van Gool, Pazure, Lemaître, Bieganski, Wesolek, Somerlinck, Lagon, Desrousseau, « Zacharias », Lefèbvre.
Dans le vestiaire, ça tourne carrément au sketch : Zacharias ne parvient même pas à lacer ses chaussures… Sur le terrain, Zacharias ne peut pas sauver les apparences très longtemps : il ne parvient pas à contrôler un ballon et, s’il en touche un, c’est pour bourriner dedans n’importe comment. Le public, nombreux pour voir la star, commence à pouffer. Cerise sur l’Hitoto : en cherchant à intercepter un ballon, il donne un violent coup de pied sur le genou de l’Autrichien de Rouen, Ernst Melchior, qu’il blesse sérieusement. Le match vire au pugilat et les gendarmes, prévenus par la direction du LOSC, interviennent.
Le vrai Zacharias s’en mêle
En fait, à peu près au moment où le match débutait, les dirigeants Lillois ont reçu un télégramme de Budapest signé… Joseph Zacharias. Le vrai. Alerté de sa prétendue arrivée au LOSC, il indique qu’il prend l’apéro avec un journaliste qui lui a parlé de Lille, qu’il est en Hongrie, où il se sent très heureux avec son épouse et ses enfants, précise qu’il n’a pas 24 mais 30 ans, et transmet ses amicales salutations. Louis Henno est furieux d’avoir été berné, et d’être désormais la risée de la France entière. Personne n’est content, et même Bouddha peste. Notre ami, face aux gendarmes, prétend désormais être le frère de Joseph Zacharias : « si j’ai agi ainsi, c’est parce que je suis à bout de ressources et que j’avais besoin d’aide ». Les gendarmes demandent les papiers de l’usurpateur, une idée intéressante que Louis Henno n’avait pas eue. Ils trouvent un livret militaire. Et le télégramme est arrivé trop tard pour empêcher la titularisation de… Ladislav Vereb, un légionnaire tchécoslovaque qui a déserté, de retour d’Indochine. Fantastique. Depuis son retour d’Indochine, il faisait l’objet d’un arrêté ministériel d’expulsion. On lui avait assigné une résidence surveillée à Casteljaloux (Lot-et-Garonne). Pour la petite histoire, le match reprendra et se terminera par un 3-3. Le lendemain, en nocturne, Lille gagne 3-0.
C’était un peu gros quand même
Une fois que l’escroquerie est révélée, la Voix du Nord pose des questions très basiques, qui sont bien souvent les meilleures : « À la réflexion, l’odyssée de Zacharias paraissait bien obscure, invraisemblable. Pourquoi ce réfugié politique avait-il choisi Lille ? Pourquoi, immédiatement après avoir franchi le rideau de fer, n’avait-il pas recherché la protection de la police et sollicité le statut des réfugiés politiques ? ». Par ailleurs, le quotidien indique avoir pu interroger l’usurpateur juste avant le match, lui permettant de conclure qu’on ne savait pas qui était ce type, mais une chose était sûre : ce n’était pas Joseph Zacharias ! « Il suffisait de poser quelques questions précises, quelques « colles » à Zacharias, pour voir s’il était bien l’authentique international hongrois. En 3 questions, on pouvait être édifié. Nous avons demandé à Zacharias :
_« Qui, lors du premier match Allemagne-Hongrie à Bâle, défendait le but allemand ? »
Zacharias répondit :
_« Turek ».
C’était faux. Turek, mis au repos, avait été remplacé par Kwiatkowski
_ « Vous étiez bien, avons-nous continué, demi-gauche de l’équipe hongroise ? Avez-vous joué contre le Brésil ? »
_« Oui »
_« Qui marquiez-vous ? »
_« Santos »
Zacharias venait encore de mentir, car D. et N. Santos étant les arrières de l’équipe brésilienne, ils ne pouvaient être surveillés par le demi-gauche de l’équipe hongroise. Ce jour-là, Zacharias avait pour adversaire direct Humberto ».
La Voix du Nord souligne aussi que lors de la fameuse conférence de presse du 31 juillet, une erreur aurait dû mettre la puce à l’orteil des dirigeants lillois : « Zacharias » y a affirmé qu’il avait vu jouer Bordeaux en juin à Moscou. Or, quand l’équipe de Bordeaux était en Russie, l’équipe nationale hongroise était déjà en Suisse, et n’a donc jamais croisé les Bordelais.
Le LOSC devient la risée du foot français
La Voix du Nord s’en donne à coeur-joie pour qualifier l’événement : « « la plus sensationnelle évasion de l’année », selon l’expression d’un dirigeant lillois, se terminait en fait divers banal, dans la plus magistrale version courtelinesque ». Le faux Zacharias est qualifié d’ « imposteur » ; d’ « escroc de petite envergure » ; de « triste sire » ; sur sa performance footballistique, « il se comporta comme un vulgaire coureur à pied » ; « incapable d’exciper le moindre talent footballistique » ; « d’ailleurs, il n’avait rien d’un athlète » ; « entre deux gendarmes se termina la brève mais brillante carrière de footballeur de cet escroc à l’imagination fertile, mais puérile » ; Heureusement, « cette affaire a provoqué dans tout le monde un immense éclat de rire ».
Pas encore vu, pas encore pris
Dans les jours qui suivent, Ladislas Vereb, incarcéré à Yvetot pour fausse déclaration d’état civil et infraction à un arrêté d’expulsion, ne donne toujours « aucune explication cohérente » à ses agissements si ce n’est « faire parler de lui ». Dans la mesure où c’est assez réussi, n’est-ce pas plutôt très cohérent ? Il dérive un peu en annonçant qu’il ne parlera qu’en présence de son avocat qu’il ferait venir d’Alger. Jugé, il en sera bon pour deux mois de prison. Un sosie aurait purgé la peine à sa place que ça ne nous étonnerait même pas.
Fin de l’histoire ? Pas tout à fait.
Le 5 août, le LOSC rencontre de nouveau Rouen, cette fois au Touquet. Le 6 août, dans son compte-rendu du match (remporté 3-2 par Lille), la VDN signale que « les spectateurs ne ratèrent aucune occasion de crier « Zacharias ! » à chaque raté d’un joueur losciste ». On a des petits moqueurs dans le public ! Probablement à la solde de ce complot communiste.
Le début du déclin
Cette péripétie est probablement l’histoire la plus foireuse en lien avec le LOSC, et elle nous fait bien rire aujourd’hui. Mais elle a par ailleurs eu des conséquences désastreuses : bien entendu, le crédit de Louis Henno fut sérieusement entamé ; et sportivement, Van Der Hart n’est finalement pas remplacé, ce qui affaiblit considérablement l’équipe lilloise, championne en titre, qui réalise en 1954/1955 la pire saison depuis sa création, en finissant 16e, évitant la relégation lors d’un barrage contre Rennes, et avec 58 buts encaissés ! Le gain de la coupe de France sauve les apparences mais, la saison suivante, rebelote : de nouveau 58 buts encaissés et la découverte de la deuxième division à l’issue de la saison. Confronté à de récurrents problèmes financiers, le LOSC fait le yoyo entre D1 et D2 durant plus de 10 ans, avant de finalement abandonner son statut professionnel en 1969.
Protagoniste involontaire de cette affaire, Joseph Zacharias est décédé en 1971, ne quittant sa Hongrie que pour entraîner la Guinée entre 1961 et 1968.
FC Notes :
1 Les informations, réactions et dialogues relatés dans cet article sont notamment extraits de : Légendes du foot, « Lille, la saga du LOSC », n°4, juin 2001 ; La grande histoire du LOSC, Patrick Robert, Jacques Verhaeghe, Hugo, 2012 ; et de la Voix du Nord, du 1er au 17 août 1954.
2 C’est le moment où la famille Sarkozy se casse. 71 ans plus tard, le fils de Pàl Sarkozy, Nicolas, suggère que les réfugiés « ont vocation à retourner dans leur pays une fois la guerre terminée ». La Hongrie n’étant plus en guerre, tu peux retourner « chez toi », Nicolas. Et Lorànt Deutsch, tu peux partir aussi.
3 D’autres détails en consultant : Miklós Molnar, Histoire de la Hongrie, Hatier, 1996.
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31 juillet 2021
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vandenabeeledidier@orange.fr a dit:
Pour avoir eu André Cheuva comme entraineur à U.S.Tourcoing étonnant ?
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12 décembre 2018
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MICHELE LEMAIRE a dit:
A l’époque j’étais abonnée au Stade Henri Joris. Quel éclat de rire général ! Nous pataugions dans la boue noire des allées mais nous avions l’humour chevillé au corps tout autant que l’amour de notre club. A l’Aubette envahie de la fumée des supporters Henri Henno était autant applaudi que hué à chacune de ses entrées! On vivait Losc!
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8 février 2018
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Jojolafrite a dit:
Magnifique!!!!
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2 septembre 2017
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Fred Astaire a dit:
Géniale histoire, que je connaissais un peu, mais pas ausi longuement et brillamment racontée !