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Posté le 20 février 2017 - par dbclosc

Un coup pas très franc

Complot contre le LOSC

Le 20 février 2007, pour son premier 1/8e de finale de Ligue des Champions, le LOSC « reçevait » Manchester United, à Lens. Alors que Lille tient un valeureux nul, une nouvelle action litigieuse à la 83e permet à Ryan Giggs d’inscrire le seul but du match. À l’arrivée, les péripéties du terrain laissent un goût très amer, tandis que l’après-match se transforme en imbroglio avec l’UEFA et les autorités anglaises.

Après une historique victoire à Milan (2-0), Lille, issu du pot 2, est sorti des poules, derrière Milan, mais devant Anderlecht et Athènes. Les Anglais de Manchester United, quant à eux, ont fini en tête de leur groupe, devant le Celtic, Benfica et Copenhague. Le 15 décembre 2006, le tirage au sort des 1/8e fait se retrouver des adversaires qu’on connait bien : troisième participation en Ligue des champions pour Lille, et troisième confrontation contre les Mancuniens. Lille/Manchester, c’est déjà un classique. Jusqu’alors, le bilan est équilibré : une victoire et un nul pour chaque équipe (1-0 pour Manchester en septembre 2001, puis 1-1 en octobre 2001 ; 0-0 en octobre 2005, puis 1-0 pour Lille en novembre 2005). Lors du dernier affrontement, le camp lillois n’a pas franchement apprécié la manière dont Manchester l’aurait toisé. Ainsi, dans France Football du 1er novembre 2005, Michel Seydoux confiait, à propos de MU : « ce club nous a considérés comme de la merde. Personne n’est venu nous superviser avant le match aller. Ils pensaient qu’ils allaient nous coller 3-0. C’était presque : « Ah bon, vous venez jouer ? » Oui , c’était presque à ce niveau de dédain ». On a connu le Michel plus modéré. Finalement, des observateurs de Manchester sont venus voir jouer le LOSC juste avant le retour au stade de France, que Lille a gagné. Ces déclarations ont-elles eu une influence sur le comportement à venir des Anglais ?

Collectif


Chacun sa mi-temps

Près de 40 000 personnes se préparent à une grande fête : c’est deux fois moins que lors de la précédente confrontation quelques mois auparavant au Stade de France, preuve que le stade Bollaert ne fait pas se déplacer les foules. Honnêtement, on ne donne pas cher de la peau des Lillois qui, s’ils sont toujours dans le coup en championnat, viennent de s’incliner à domicile contre Lyon (1-2), tandis que Manchester United survole la Premier League. Et la première mi-temps est d’ailleurs à l’avantage des Anglais : les Lillois multiplient les fautes, et Fauvergue est averti d’entrée (3e) – oui, oui, à cette époque, Fauvergue est titulaire en 1/8e de Champions League contre MU. Regroupés en défense, les Lillois tentent tant bien que mal de repousser les assauts du quatuor offensif Giggs-Larsson-Rooney-Ronaldo. Les minutes passent et l’emprise de Manchester se fait plus grande. Les coups-francs lointains se multiplient, mais la défense tient, comme cette intervention de Sylva aux six mètres devant Rooney ou, chanceusement, cette frappe de Larsson contrée par le dos de Plestan (40e). Les longues relances de Tavlaridis ne prennent pas en défaut la défense de MU, et les seules percées pour les locaux se font quand Mathieu Bodmer est trouvé, servant par exemple Odemwingie (18e), mais cela reste bien trop timide. Toutefois, juste avant la pause, Bodmer lui-même frappe très près du poteau de Van der Sar. La pause est sifflée sur le score de 0-0, et Lille s’en tire plutôt bien.

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Les Lillois sont bien plus hauts en seconde période : Odemwingie se montre dangereux d’emblée (49e), mais ils s’exposent aussi davantage. Giggs, absolument seul au second poteau, reprend à côté un centre de Rooney (51e), puis Sylva réalise un superbe arrêt face à Ronaldo (54e). Mais après ces deux occasions, Lille contrôle le jeu : Giggs et Ronaldo ont disparu de la circulation et le milieu lillois a pris le dessus. Alors qu’en première période, le LOSC avait laissé le jeu à ses adversaires, se concentrant sur la qualité de ses contres, la dernière demi-heure du match offre un scénario inversé : Lille pousse, pendant que Manchester United se repose exclusivement sur la vitesse de Rooney, puis de Saha, entré en jeu. Van der Sar sauve devant Bodmer, puis Audel manque sa reprise alors que le gardien néerlandais semblait battu (80e).


Ça sent la magouille

Mais en plus du récit objectif fait jusqu’alors, le match est marqué par des décisions très litigieuses. Comme Lille pousse depuis le retour des vestiaires et met en difficulté le milieu anglais, il conduit les Mancuniens à faire des fautes. Paul Scholes effectue ainsi un beau croche-patte après, déjà, une faute très limite en première période. L’arbitre, le néerlandais Eric Braamhaar, s’abstient à chaque fois d’avertir le rouquin. Puel peut râler sur son banc : Scholes aurait été suspendu au match retour en cas de nouvel avertissement. À l’heure de jeu, sur un centre d’Obraniak, Peter Odemwingie reprend victorieusement de la tête aux six-mètres. Il faut quelques secondes pour s’apercevoir que l’arbitre a signalé une poussée du Lillois sur Vidic. À la vue du ralenti, on ne peut pas dire que la faute soit flagrante : on a surtout le sentiment que Vidic est largement pris de vitesse et, s’en rendant compte, se jette vers son but de façon pas naturelle du tout pour inciter l’arbitre à siffler. Les Lillois protestent, le stade gronde, mais rien n’y fait : le score reste à 0-0.

Et puis, la 83e. Sur une longue relance de Van Der Sar, la défense centrale lilloise semble prise de court : Saha est en avance sur Tavlaridis, qui retient un peu bêtement l’attaquant français, alors que Nicolas Plestan semblait revenu à temps. Il y a faute, en effet, mais Saha n’avait rien réclamé… Il n’aurait pas non plus paru farfelu de ne pas siffler. Cela donne un bon coup franc, excentré côté gauche, à une vingtaine de mètres. Pendant que le gardien lillois, posté à son premier poteau, communique avec Tavlaridis pour placer son mur, Ryan Giggs enroule une frappe molle du gauche qui vient mourir au pied du poteau opposé. Alors que Tony Sylva tente en vain de rattraper le ballon et que des joueurs lillois tournent encore le dos au jeu, Braamhaar valide le but. Tandis que les Mancuniens célèbrent l’ouverture du score avec leurs supporters, le public est en furie et les Lillois réclament l’annulation du but.

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Sur l’engagement, Bodmer envoie directement le ballon en touche ; superbe interception de Jean-Noël Dusé, qui enjoint les joueurs à s’approcher des bancs de touche. Les Anglais s’en mêlent, Fergusson demande que le jeu reprenne, la confusion est totale. En fait, les Lillois souhaitent déposer une réserve, c’est-à-dire une réclamation, estimant que l’arbitre a pris une décision non-conforme aux lois du jeu. C’est pourquoi le ballon a été envoyé en touche, cette réserve devant être posée au premier arrêt de jeu après l’incident auprès du délégué, alors autant accélérer les choses. Le problème, et c’est ce que semblent ignorer les Lillois, c’est que ces procédures ne sont pas les mêmes dans la réglementation UEFA, qui indique que ce type de réclamation ne se fait qu’à l’issue de la rencontre… D’où la colère du banc de ManU et l’incompréhension de l’arbitre. Mathieu Bodmer explique : « Sur le coup franc, on se place, on attend que l’arbitre siffle, comme en Championnat de France. Giggs marque, on se tourne vers l’arbitre et on voit qu’il valide le but. On a essayé de poser une réclamation, mais ça n’a pas abouti : le quatrième arbitre ne comprenait pas ce qu’on lui disait ». Cet incident clos, les ralentis et les déclarations d’après-match permettent de comprendre ce qui se serait passé.

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2017/02/lille_manchester_2002071.mp4

 

Le LOSC dénonce un « défaut de neutralité »

D’abord, il est évident que les Lillois n’étaient pas attentifs et pas prêts à jouer ; que Giggs a profité de l’opportunité pour jouer rapidement. Peut-on l’en blâmer ? Une telle action a des airs de scandale quand on la subit, alors qu’on qualifiera la même action de « malicieuse » si c’était en notre faveur… Alors, coup de génie ou coup de pute ? Chacun se fera son opinion. On se rappelle que Thierry Henry avait marqué un but similaire avec la France contre la Slovénie quelques mois auparavant. Là, il y avait davantage de monde pour saluer un « but de renard ».

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Ensuite, le règlement n’oblige pas l’arbitre à siffler pour donner l’autorisation de donner un coup-franc, contrairement à ce qu’affirme Balbir dans l’extrait vidéo. Et passons également sur les autres éructations, approximations et méconnaissances du commentateur. En théorie donc, libre au tireur de tirer quand il veut. Mais il y a aussi l’esprit ; et « dans l’esprit, ce qui s’est passé est inacceptable » déclare Claude Puel après le match. Car s’il arrive que des joueurs décident de jouer rapidement, c’est rarement si près du but, et pour une frappe directe. Pour Ludo Obraniak, plus nuancé, « ce but ce n’est pas de la tricherie, mais du manque de fair-play ». En outre, ce qui semble particulièrement poser problème est le comportement de l’arbitre, qui semble-t-il n’a pas donné ses instructions de manière claire : Giggs a bien eu l’autorisation de tirer rapidement, mais apparemment personne d’autre sur le terrain n’a reçu cette information. aid-70367_0Dans sa réclamation, le LOSC indique : « la vraie question est bien de déterminer comment les joueurs mancuniens en sont venus à tirer rapidement un coup franc qui a amené un but alors qu’ils avaient manifesté les signes d’une intention contraire (pour preuve les demandes de Rooney et Scholes de placer le mur à distance réglementaire ou encore les déclarations de Giggs après la rencontre qui témoignent que c’est bien l’arbitre qui lui a proposé de jouer rapidement) » ; plus loin, le club écrit que Braamhaar « a averti le tireur qu’il devrait attendre son sifflet avant de reprendre le jeu » sur tous les autres coups francs, et que seul celui de Giggs a dérogé à cette règle. Le LOSC conclut alors : « Monsieur Braamhaar a outrepassé ses droits et la mission qui est confiée à un arbitre de football en influençant le jeu en faveur de Manchester United. Son comportement constitue un défaut de neutralité ». Et à vrai dire, les images semblent conforter la position lilloise : on a vraiment l’impression que l’arbitre suggère à Giggs de tirer rapidement. Les caméras derrière les deux cages mettent en évidence un geste incitatif de Braamhaar, avant que celui-ci ne s’éloigne rapidement. Un but marqué « en catimini », dénonce Puel. La palme de la mauvaise foi est attribuée à Edwin Van Der Sar : interrogé sur la validité du but de son coéquipier, il répond « bien sûr ». « Et comment auriez-vous réagi si vous aviez encaissé un tel but ? » : « j’aurais protesté ». Sur le fond, il n’y a hélas sans doute pas grand chose à dire : difficile de soutenir autre chose que la naïveté et l’inexpérience pour expliquer cette honorable défaite. On peut en revanche regretter le manque de sportivité des joueurs de MU, mais c’est malheureusement difficilement sanctionnable. Comme l’indique Mathieu Chalmé, « avec un peu plus d’expérience, on aurait placé un joueur devant le ballon ». Dommage car le LOSC a été dangereux quand il a pressé haut et joué rapidement face à une défense adverse parfois un peu lourde.

1_Alors, vous tirez ?
_Ben ils sont pas prêts !
_Justement ! Vous aurez bien plus de chances de marquer !
_Ah, pas bête. Merci !
_Mais je vous en prie mon cher Monsieur.

Les Anglais scandalisés

L’histoire n’en reste pas là. Les Anglais sont furieux et accusent les Lillois d’avoir cherché à pourrir le match, au moment où ils ont souhaité – à tort, comme on l’a écrit plus haut – déposer une réserve. Lors de la conférence de presse, Alex Fergusson qualifie d’ « honteux » le comportement des joueurs du LOSC, persuadé qu’ils ont tenté d’arrêter le match et de créer une « ambiance hostile » : « Je n’ai jamais vu ça dans le football. C’est honteux ce qui s’est passé et ça a poussé les supporteurs à avoir un comportement d’intimidation. Ce n’est pas acceptable, c’est de la folie ». Il annonce de plus que son capitaine, Gary Neville, aurait été touché à la tête par un projectile lancé depuis les tribunes. Puel s’énerve : « Je ne comprends pas que ce monsieur [Fergusson] se permette de telles réflexions. Mon équipe a simplement voulu porter une réclamation. Elle n’a jamais eu l’intention de quitter la pelouse. Je n’ai de leçon à recevoir de quiconque, surtout pas de quelqu’un qui adore créer des polémiques, et qui a l’habitude de mettre la pression sur les arbitres ». La réclamation lilloise n’aboutit pas. Et en prime, l’UEFA indique son intention d’ouvrir une enquête à propos du « comportement inapproprié » des joueurs lillois ! Une conférence de presse est organisée par le LOSC jeudi 22 février. Un communiqué du club précise que « le LOSC, se retrouvant suite à sa réclamation au banc des accusés pour justifier l’arrêt de jeu qui a suivi le but, tient à rappeler que les joueurs et une partie du staff sportif ont pensé que, comme c’est le cas dans les règlements français, la réserve devait être portée sur la feuille de match dès l’arrêt de jeu suivant l’incident. Le quatrième arbitre n’ayant su expliquer que l’UEFA accordait 24 heures pour faire parvenir les réclamations et le délégué de l’UEFA n’étant pas présent sur le banc de touche, une confusion s’en est suivie ». Les dirigeants annoncent leur intention de faire appel.

 

La presse anglaise met la pression sur l’UEFA

Mais ce n’est pas tout. On apprend aussi que des incidents impliquant des supporters de United ont éclaté durant le premier quart d’heure du match. Sous la pression de supporteurs situés en haut de la tribune réservée aux fans adverses, les personnes se trouvant en contrebas ont été compressées contre la grille qui barre l’accès au terrain, dont une partie a cédé. Si les stadiers ont évacué plusieurs personnes par cette brèche les CRS ont en revanche barré le passage et ont repoussé les supporteurs à l’aide de gaz lacrymogènes. On ne compte qu’un blessé sérieux (une jambe cassée), mais pour le club anglais, on est passé très près d’une tragédie. La presse anglaise se déchaîne contre l’organisation lilloise, osant les comparaisons avec le drame de Hillsborough, et multiplie les titres racoleurs : « Terreur au gaz lacrymogène » pour le Daily Mail, « la soirée qui a fait honte à l’Europe » selon The Sun, tandis que le Guardian estime « miraculeux que personne n’ait été hospitalisé ». Selon ce même journal, des supporteurs de Manchester United auraient été autorisés à s’installer dans la tribune réservée aux Anglais, alors que leur ticket, acquis au marché noir, leur donnait accès à une autre tribune, d’où un effet de congestion. Dans le Times, Tony Cascarino signe une chronique titrée « L’UEFA doit pardonner Puel, laissons United l’exclure » Scholes, Vidic, Giggs, la défaite, les violences, et désormais une campagne de presse hostile, cela commence à faire beaucoup. Et si les Anglais cherchaient à allumer des contre-feux, en détournant l’attention sur leur manque de fair-play, et sur leurs propres responsabilités dans les incidents ?

 

L’enquête de l’UEFA pointe les responsabilités anglaises…

48h après le match, le rapport du délégué est transmis à l’UEFA, qui ouvre une enquête où, en plus du visionnage des images télévisées, sont auditionnés de nombreux témoins : l’officier de sécurité de l’UEFA, le délégué de l’UEFA, le correspondant anti-hooliganisme de la police française dans le département du Nord, le directeur général de la Ligue Nord-Pas-de-Calais de football présent dans les tribunes à proximité des incidents, le directeur des Opérations du LOSC. Il apparaît que le club anglais a favorisé l’apparition d’un marché noir et de faux billets, en distribuant trop tôt les places à ses supporters, leur laissant le temps de les reproduire en haute qualité. Le directeur général du LOSC, Xavier Thuilot, explique : « nous avons envoyé leur quota de places à Manchester il y a plusieurs semaines, comme ça se fait d’habitude. Mais au lieu de distribuer les billets à ses supporteurs en arrivant au stade, à leur descente du bus, le club les a diffusés il y a un mois. Résultat : de très bonnes contrefaçons ont permis à des supporteurs d’entrer dans leur tribune réservée. Tous les billets contrefaits étaient des billets de Manchester ». Pour les journaux britanniques, si la tribune était surpeuplée, c’est parce que des spectateurs dont la place était ailleurs sont entrés dans la tribune : la sécurité du stade est donc responsable. Pour la police française, la circulation de faux billets a amené 5000 personnes dans un lieu prévu pour 3500. Et s’en sont procurés des supporteurs dangereux et interdits de stade en Grande-Bretagne. Damien Vanoise, chef de la sécurité à Félix-Bollaert, a d’ailleurs accusé les fans de United d’avoir déclenché les problèmes par leur « comportement violent », comportement également constaté depuis la veille par la police française qui souligne l’état d’ébriété généralisé des supporters mancuniens.

FDBaston

L’été précédent, un match amical de MU à Glasgow avait vu 300 supporters anglais pénétrer dans le stade sans billet. Quelques semaines plus tard, pour le ¼ de finale, un supporter de l’AS Rome est poignardé par des fans de ManU, tandis qu’à Séville, en coupe de l’UEFA, des supporters de Tottenham réitèrent le scénario. À chaque fois, les dirigeants des clubs anglais pointent la responsabilité des autorités locales. Ces nouveaux incidents font réagit Thuilot : « Évidemment, nous sommes loin de nous réjouir que de tels actes puissent encore se produire. Cependant, nous sommes contents de voir que notre version va prendre un peu plus de crédit. Rappelons tout de même que nous avons été montrés du doigt par l’Europe en tant qu’incapables notoires, la Police comprise. Je pense que là, ça montre quand même qu’il y a un fond de vérité dans notre argumentation ».

Sur les conditions de sécurité du stade, le LOSC est parvenu à faire la démonstration que la maîtrise globale de l’organisation avait été préservée, et que les affrontements entre supporters dans une zone confinée avait été un moindre mal, préférés après concertation avec la police à une guérilla urbaine autour du stade. En outre, les Anglais n’ont mis à disposition de l’UEFA que 6 stadiers anglais pour près de 3500 supporters (officiellement), et n’ont fourni aucune information susceptible d’aider l’organisateur et la police française à anticiper les comportements dangereux. Quant à la configuration du stade elle-même, l’UEFA a bien du mal à la mettre en cause, puisqu’elle l’a validée elle-même, le matin du match. Et le ministre britannique des Sports, Richard Caborn, s’en mêle, ayant « le sentiment que quelques stades ne répondent pas à ce que l’UEFA elle-même considère comme les normes minimales ».

Enfin, la police a justifié l’utilisation de gaz lacrymogènes par la gravité de la situation. Un porte-parole de la Direction départementale de la sécurité publique du Pas-de-Calais affirme : « nous n’avons pas eu le choix, il a fallu intervenir. Dans la mesure où les fonctionnaires de police se sont retrouvés en opposition avec des éléments incontrôlés, ils ont dû faire usage de gaz lacrymogènes ».

 

…mais le LOSC est sanctionné

En dépit de ces éléments, le LOSC écope d’une amende de 100 000 francs suisses « pour manquement aux impératifs de sécurité », tandis que la sanction pour Manchester est de … 15 000 francs suisses. Et en prime, le LOSC se fait sévèrement tancer pour son attitude après le but, et ce malgré les excuses du club sur ce point, l’UEFA estimant que cette interruption était extrêmement grave pour l’image de la compétition. L’impression sur le terrain est donc la même qu’en dehors : on a la fâcheuse tendance à penser que le gros club est favorisé. Les dirigeants de MU, les autorités et la presse anfglaises semblent parvenues à leurs fins : leur campagne visant à victimiser les supporters anglais a masqué les carences de leur système de gestion des supporters en déplacement, et l’UEFA est tombée dans le panneau. Il y a de quoi être amer, surtout quand on compare cet épisode avec l’exemplarité reconnue – y compris par l’UEFA – au LOSC dans la lutte contre la violence dans les stades, ce qui n’est pas le cas des Anglais, et de Manchester en particulier. Les Lillois se montrent dans un premier temps désireux de faire appel, mais renoncent rapidement, par dépit : « aujourd’hui Manchester impose sa loi, au LOSC, à Bollaert et à l’UEFA. Dès la fin du match, les Anglais ont inversé les responsabilités, parce qu’ils savent ce qu’ils risquent après les débordements de ses supporteurs. Le sentiment est mêlé d’injustice, de colère et de dépit car nous avons l’impression de nous battre, d’engager des combats sans issue. On se demande si ça vaut vraiment le coup de continuer à se battre… Mais nous avons l’impression que nos arguments, quels qu’ils soient, ne seront pas retenus. Au final, la décision de l’UEFA retranscrit assez bien la vision imprimée juste après l’événement par les tabloïds anglais et les déclarations de Sir Alex Fergusson. On s’interroge donc sur le fait de savoir si l’argumentation juridique, réglementaire, les attestations de police, de préfecture, de sociétés en charge de l’organisation du match à Bollaert, de la Ligue de Football Professionnel qui atteste de la qualité de notre organisation que nous avons pu fournir en constituant notre dossier, ont servi au regard des sanctions requises à notre égard. De son côté, Manchester n’a fourni que des extraits du forum de son site Internet, et voilà le résultat… ». Et dire que le fair-play est originaire d’Angleterre.


Manchester's British midfielder Ryan Gig

Cet article a été posté le Lundi 20 février 2017 at 9 h 42 min et est rangé sous Complot contre le LOSC. Vous pouvez suivre toutes les réponses à cet article à travers le RSS 2.0 Flux. Vous pouvez Laisser une réponse, ou rétrolien de votre propre site.

3 commentaires

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  1. Visiter mon site web

    21 février 2018

    Permalien

    Xylophène a dit:


    Merci pour cet article sur l’un des épisodes les plus amers de l’histoire du LOSC.
    Et tant pis si je passe pour un vil complotiste (mais c’est aussi pour rester dans le ton du blog) mais je pense sincèrement qu’une certaine caste de clubs est protégée en Coupe d’Europe. Il ne faut pas se leurrer, l’UEFA est noyautée par certains grands clubs qui y font la pluie et le beau temps et celle-ci contrôle la désignation des arbitres et la carrière internationale des hommes en noir (et aujourd’hui en fluo).
    D’où, lorsqu’un club de la caste est en difficulté, une propension à faire pencher la balance du bon côté.
    De toute façon, ne soyons pas naïfs, une qualification de Man Utd apportait tellement plus en terme d’audience et de prestige (et donc d’argent), et tant pis si les supporters d’un club de 2nde zone comme le LOSC vitupèrent (ils devraient déjà être contents d’avoir le droit de jouer contre le Real, le Bayern ou Man Utd).
    Honnêtement, il y a eu des dizaines de matchs européens où les décisions arbitrales ont été totalement ubuesques ou iniques (selon que l’on croit certains arbitres honnêtes ou malhonnêtes).
    Il suffit de revisionner par exemple certaines actions des 2 finales que Leeds a disputé dans les années 70 contre le Milan en 73 ou contre le Bayern en 75 pour halluciner :
    https://www.youtube.com/watch?v=VFt3yCB8Q3s
    https://www.youtube.com/watch?v=-R2FdCluAq0
    Aujourd’hui, il y a beaucoup moins de décisions arbitrales douteuses en coupe d’Europe (je parle de la « Coupe aux grandes oreilles », la Ligue Europa n’intéresse plus grand monde, malheureusement). Et pour cause, les clubs de la caste ont tellement creusé l’écart avec les autres pouilleux qu’ils n’ont plus besoin d’un « coup de pouce du destin ».

    Répondre


  2. Visiter mon site web

    20 février 2017

    Permalien

    Jean Jef a dit:


    Merci pour ce long résumé des événements. Cet épisode est très certainement la plus grande frustration de ma vie de supporteur lillois. D’ailleurs, 10 ans après, j’en veux toujours à Brahmaar, à Giggs, MU et l’UEFA. Comme dirait Aimé, « je ne pardonnerai jamais à ces gens infects et lâches ».

    Répondre


  3. Visiter mon site web

    20 février 2017

    Permalien

    blafafoire a dit:


    Depuis ce match, quand je vois MU, je crache sur la télé, comme toc toc !

    Répondre


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