Posté le 12 mars 2017 - par dbclosc
1965/66 : dernier sauvetage en barrages pour Lille
Dans le fond, rien n’a vraiment changé au LOSC, depuis 1965. A l’époque, déjà, on est nostalgique du glorieux passé. Après moins de vingt ans d’existence, le club a déjà deux titres de champion et cinq coupes de France à son palmarès. Le dernier titre (une coupe) date pourtant alors déjà de dix ans. Pire, les Lillos ont passé six des neuf dernières saisons dans l’antichambre de l’élite (la deuxième division si tu préfères). La saison précédente, pour son retour en D1, le LOSC a cependant terminé à une très honorable 9ème place. Et le recrutement n’est pas dégueu, donc on se prend à rêver.
Devant, un trio vient remplacer un autre trio. Les trois arrivants sont internationaux A ! André Guy (24 ans),d’abord, arrive de Saint-Étienne où il vient d’inscrire 45 buts en D1 en deux saisons. Au départ, Dédé était en contact avec Monaco et Lyon, mais Roger Rocher, le président stéphanois ne voulait pas renforcer des concurrents au titre. C’est donc Lille, via la BP, son sponsor, qui dépense 40 millions d’anciens francs pour s’attacher ses services. François Heutte, revient lui au bercail six ans après son départ, et Georges Peyroche arrive du Stade Français.
Roger le rocher. A ne pas confondre avec Roger Rocher, alors président de l’ASSE.
Les trois partants n’étaient pas mal non plus, il faut dire, mais on ne perd pas au change. Rolland Ehrhardt s’en va à Marseille, Michel Lachot à Cannes et Francis Magny à Nantes où il sera champion de France en 1965/1966. Il y a Michel Lafrancheschina aussi, pas rien quand-même, mais il n’était déjà plus titulaire.
Parmi les restants, quelques beaux noms : Charly Samoy, 26 ans, dans les buts, est international B comme le jeune Claude Andrien le deviendra bientôt, en février 1966. Marcel Adamczyk a même eu une sélection en A en 1963. Il y a aussi Gérard Bourbotte, dernier rescapé de la grande époque du LOSC, champion de France en 1954 et vainqueur à deux reprises de la coupe, en 1953 et 1955 et auquel nous avons récemment rendu hommage suite à son décès. Lors de cette dernière finale, il est même l’auteur d’un doublé. Forcément, ça vous forge une réputation. Mohamed Mezzara est lui international algérien. Pour compléter cette équipe, Jules Bigot peut compter sur le défenseur Bernard Stakowiak, sur Christian Daquet, international avec l’équipe de France de D2 (si, si, ça a existé), et sur Vincent Navarro, Jean-Louis Thétard, Michel Chevalier, Claude Petyt et le jeune Jean Dubuf (17 ans). Et André Houen arrivera bien vite débutant le 22 août à l’occasion d’un déplacement à Monaco, débutant en D1 à 17 ans et 10 mois. Lille peut voir l’avenir sereinement.
Et un bon point DBC LOSC pour celui ou celle qui saura dire qui sont les onze joueurs sur la photo
Mais, ça ne se passera pas comme prévu. Les Dogues font pourtant une entame correcte qui les maintient au milieu de classement. Après 13 journées, ils ne sont qu’à deux points de la septième place.
D’après Robert Vergne, aucun Lensois n’aurait crié à l’injustice s’ils avaient perdu. C’est dire combien on a dominé, parce que les Lensois, ça ne sont pas les derniers à crier à l’injustice quand on les bat.
Ça se gâte assez vite. A la fin des matchs aller, les Lillois sont 16èmes, seulement deux points devant le barragiste et loin des places d’honneur. Le LOSC reste alors dans des eaux proches, en position de se maintenir, mais avec peu de marge sur les poursuivants. En plus, cette saison-là, les 17ème et 18ème jouent les barrages dans un groupe à quatre avec deux équipes de D2. A une journée de la fin, les Lillois sont 18ème mais à un seul point de Lyon, 16ème. Lille s’incline pour la dernière journée à Strasbourg (4-1). Aucun regret cependant : une victoire n’aurait pas suffi puisque ses deux prédécesseurs se sont imposés. Lille doit jouer les barrages !
De gauche à droite, Daquet, Samoy et Mezzara (pour les joueurs d’Angers, je ne sais pas, hein)
Ça commence mal avec une défaite lilloise sur le terrain de la D2 bastiaise sous la direction de Daniel Langrand qui a remplacé Jules Bigot.
Le LOSC se remet cependant rapidement la tête à l’endroit en s’imposant à chaque fois dans sa double confrontation avec Limoges.
A une journée de la fin de ces barrages, Lille est deuxième, en position de se maintenir et doit recevoir Bastia, premier. En plus, les nîmois, troisièmes, ont un goal-average de moins 2 et les Lillois un goal-average de plus deux. En d’autres termes, les Lillois pourraient a priori se contenter d’un match nul : dans ce cas, les Nîmois devraient s’imposer de quatre buts contre Limoges pour passer les Lillois. Ceci étant, un autre facteur d’importance vient rendre crédible de scénario : Nîmes affronte des Limougeauds déjà en vacances puisque déjà assurés de ne pas pouvoir monter. D’ailleurs, cet étrange scénario prend rapidement forme : alors que le LOSC bute sur son adversaire bastiais, les Nîmois mènent déjà 4-0 à la mi-temps de son match contre Limoges. A ce moment, Lille est troisième de son groupe bien qu’il ait autant de points que les deux premiers.
La nécessité de l’emporter contre Bastia s’affirme ensuite comme une nécessité particulièrement nécessairement nécessaire. Non, Limoges ne remonte pas contre Nîmes, au contraire. A un quart d’heure du terme, tandis que Lille bute toujours sur le gardien corse, Marcellin y va de son doublé pour Nîmes, portant le score à 6-0. A Lille, ça commence à sentir la D2. Il reste alors quatre minutes. Lille obtient un corner, Petyt le tire, Stakowiak place sa tête.
But. Lille ouvre le score. A Nîmes, les Crocos ajouteront un septième but qui ne change rien pour les Lillois. Les Bastiais, eux, termineront troisièmes du groupe, tandis que Lille et Nîmes assurent leur maintien en barrage.
Il y a certaines analogies entre le LOSC d’alors et celui d’aujourd’hui. On retiendra comme signe encourageant que les Dogues d’alors finissent par se maintenir. On espère cependant que, cette saison, on n’aura pas à subir les sueurs froides d’alors. D’ailleurs, au-delà des espérances, on croit fermement à un sauvetage plus rapide cette année et ce malgré les forces du complot contre le LOSC.
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6 mars 2020
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Mezzara a dit:
Je reconnais mon père a coter du gardien de but, que dieu pai son âme.