Posté le 23 mars 2017 - par dbclosc
Quand Vahid faisait le Guignol
En novembre 2001, les téléspectateurs de Canal + voient apparaître une nouvelle marionnette dans l’émission « Les Guignols de l’info » : celle de l’entraîneur du LOSC, Vahid Halilhodzic. Caricaturé en entraîneur tyrannique, on ne peut pas dire que cette guignolisation ait plu à l’intéressé. Pas sûr cependant que l’émission satirique ait particulièrement décrédibilisé l’entraîneur.
Automne 2001. Après une très honorable campagne de Ligue des champions dont il sort 3e de sa poule, le LOSC est reversé en coupe de l’UEFA. Et pour la deuxième fois en 3 mois, après la victoire à Parme, les lillois s’imposent en Italie, grâce à un but de Dagui Bakari. Au lendemain de cette victoire, le 23 novembre 2001, la marionnette du présentateur, PPD, conclut l’émission avec un dernier invité : Vahid Halilhodzic, l’entraîneur du LOSC. Voici la transcription de l’échange :
PPD : Voilà, sans transition football ! Le Lille Olympique (sic) de Vahid Halilhodzic a créé un véritable exploit en gagnant 1-0 en Italie contre la Fiorentina hier soir. Vahid, vous êtes un entraîneur heureux là, non ?
Vahid : Euh, oui, Vahid dit : Vahid content. Vahid dit : c’est bon pour LOSC, important image de LOSC, équipe progresser, Vahid content pour LOSC… MAIS !!!
PPD : « Mais ? » Mais, mais quoi ?
Vahid : Vahid dit : imperfection dans jeu LOSC !
PPD : Ah bon ?
Vahid : Pas marqué deuxième but, un contrôle raté, deux passes trop longues.
PPD : Bon pas grave. Gagner en Italie, c’est un exploit !
Vahid : Oui, mais Vahid déçu, obligé punir équipe.
PPD : Hein ?
Vahid : Demain, joueurs faire 150 tours terrain avec sacs ciment sur épaules tout nus dans neige.
PPD : Vous allez pas faire ça ?
Vahid : Si, quand joueurs revenir Italie, Vahid fait.
PPD : Vous n’êtes pas rentrés hier soir en avion ?
Vahid : Vahid oui, mais joueurs rentrer à pied comme ça eux apprendre faut pas rater occasion but.
PPD : Mais c’est une méthode… très sévère.
Vahid : Non, ça victoire. En cas défaite, Vahid prend joueur au hasard et exécute lui balle dans nuque.
PPD : Ah oui, ça explique les bons résultats du coup… Bon allez, À tchao bonsoir !
Pas la peine d’être spécialiste de football pour comprendre que Vahid est présenté comme un entraîneur qui, certes, obtient des résultats, mais au prix de méthodes quasi-dictatoriales. Il faut dire que, depuis son arrivée à Lille en septembre 1998, le Bosniaque s’est construit une réputation : outre ses excellents résultats sportifs, qui ont conduit Lille de la 17e place de D2 à la Ligue des Champions en à peine 3 ans, il ponctue régulièrement les entretiens relatifs à ses méthodes de quelques mots qui reviennent comme un leitmotiv : travail, rigueur, discipline. Lors de la première interview qu’il donne à France 3 Nord à son arrivée, il plante le décor : « J’ai dit aux joueurs : ‘Vous êtes tombés dans cette situation à cause de vous. Personne d’autre. Si vous voulez vous sortir de là, vous en sortirez vous-même. Vous devez réagir le plus vite possible, ce sera mieux pour vous’ ». On en avait parlé dans notre article sur la saison 1999/2000. Et Fernando D’Amico, qui nous relatait récemment son arrivée à Lille et l’accueil qui lui a été réservé, ne nous contredira pas. Très récemment, Grégory Tafforeau revenait lui aussi sur le travail avec Vahid1.
L’accent très prononcé et ce phrasé si particulier entretiennent une austérité apparente. Sa lourde histoire personnelle est de plus connue, et contribue à susciter le respect : ancien buteur prolifique du FC Nantes puis du PSG, il a connu la guerre en Bosnie à partir de 1992, et confie volontiers le rôle qu’il y a tenu et les blessures qui lui restent : « J’ai vu le fascisme de mes yeux. Pendant un an et demi. J’ai vu des atrocités, des choses que l’on croyait réservées aux livres d’histoire. J’ai affronté directement les fascistes. Devant eux, sans armes. Je leur ai tourné le dos. Je suis fier de mon rôle pendant cette guerre, parce que j’ai sauvé des milliers de gens. Pendant les bombardements, j’organisais des convois pour aller mettre les femmes et les enfants en sécurité, au bord de la mer. J’ai mis ma vie en danger. Je me demande comment je suis sorti vivant de cette guerre. Mais j’ai perdu en une journée tout mon travail de vingt ans. Parce que j’étais musulman, riche et célèbre, ils ont bombardé ma maison et ma vie ».
Dans la vidéo ci-dessous, Vahid, blessé, témoigne depuis un lit d’hôpital à Mostar
En outre, Vahid a su maintes fois mettre en scène ses conditions, voire ses exigences : en évoquant Grimonprez-Jooris, « honteux pour la région », en virant Edwin Murati lors d’un entraînement public au lendemain d’une élimination en coupe, en soufflant le chaud et le froid sur son avenir en avril 2001, quitte à dramatiser certaines situations qui n’étaient sans doute pas aussi catastrophiques qu’il le laissait entendre, pour mieux mettre la pression sur qui se sentirait visé (« on n’est pas prêts », à la veille du match contre Monaco en juillet 2000 ; « si on est qualifiés la Coupe d’Europe, je refuserais, vous avez vu l’état du club ? » au printemps 2001). Grandiloquent quand Lille était en D2, feignant le rôle du petit quand Lille était au sommet, il est indéniable qu’ avec Vahid Halilhodzic, on tient un personnage.
Un extrait du fameux feuilleton « je pars, je reste », printemps 2001
Consécration ou humiliation ?
Il y a deux façons d’envisager sa « guignolisation » : soit on la considère comme une reconnaissance, voire une consécration – c’est ainsi que la plupart des personnalités politiques la prennent -, soit on la considère comme une insulte adressée à son travail et à sa personne. Les politiques, même malmenés, y voient la plupart du temps l’occasion d’accroître leur popularité, l’important étant que l’on parle d’eux, fût-ce2 pour être tournés en ridicule. Les rumeurs sur l’arrêt de l’émission au printemps 2015 avaient ainsi permis de mesurer l’attachement à l’émission satirique, un soutien à la caricature qui n’est pas réductible au contexte post-attentat à Charlie-Hebdo. Ainsi, François Bayrou, pas le moins raillé, y allait de son tweet de solidarité :
Quand même… Dans une société comme la nôtre…!
Voilà désormais Vahid successeur des « footeux » de l’émission, le premier ayant été régulièrement caricaturé étant Bernard Tapie, l’ancien président de l’OM, vu comme « sévèrement burné ». L’Euro 1992 installe définitivement les marionnettes de footballeurs, avec les arrivées du sélectionneur national, Michel Platini, et des deux vedettes de son équipe Jean-Pierre Papin et Éric Cantona. JPP est considéré comme un simplet qui épelle son nom « P-A-P-1 », et qui doit souvent être calmé par le serein Cantona. Plus tard, le duo Roland (au mieux chauvin)-Larqué (M. Loyal) et ses fameuses répliques (« Tout à fait Thierry », « on aura beau dire on aura beau faire », « il n’aura pas fait le voyage pour rien », « c’est une parodie de football », y en a même une chanson), Guy Roux, Aimé Jacquet, et les champions du monde Zidane et Barthez ont alimenté la chronique des footeux moqués, et contribué à la renommée de l’émission ainsi qu’à la notoriété des personnages ainsi caricaturés. On remarque que Vahid est dans une lignée assez prestigieuse… Encore un symptôme de la place qu’occupe désormais le LOSC, mais surtout son entraîneur, qui a souvent protégé son groupe en se mettant en avant. L’émission est de plus régulièrement soupçonnée d’avoir une grande influence sur son public, ce qui est particulièrement souligné dans le domaine politique : en faisant passer Jacques Chirac pour un sympathique mangeur de pommes, les Guignols auraient contribué à le rendre sympathique, et ainsi à le faire élire à la présidence de la République en 1995. Quelques travaux de sociologie de la réception seront bien moins catégoriques, car les effets sociaux des programmes politiques de télévision demeurent plus hypothétiques que réels (le même Chirac, qualifié de « Supermenteur » en 2002, a été réélu – bon d’accord, dans un contexte particulier), mais l’important est cet effet de croyance dans une influence de l’émission sur ce et ceux qu’elle caricature, et c’est bien cette croyance qui produit des effets, davantage que le programme lui-même.
Quoi qu’il en soit, pour Vahid Halilhodzic, c’est plutôt la seconde interprétation qui l’a emporté : sa marionnette tyrannique ne l’a pas franchement fait rire, comme si, justement, il estimait qu’elle altérerait son image. Si d’aucuns sont parvenus à jouer de la confusion entre caricature et caricaturé, en entretenant les traits que l’on moquait chez eux (Guy Roux a par exemple profité de son image de radin pour faire une pub pour La Poste, dans laquelle il donnait des conseils d’épargne), Vahid n’a pas apprécié, ce qui du coup contribue à renforcer sa caricature : « Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas comme ça. Je ne comprends pas. Certains sont contents de passer aux Guignols de l’info. Pas moi ».
Avant la retransmission de Lille-Dortmund en févier 2002, les Guignols font intervenir Vahid. C’est à voir ici, sur notre page facebook, car le grand méchant Youtube nous a supprimé la vidéo.
Les Guignols n’ont pas inventé grand chose
On a le sentiment que Vahid estime que l’image que lui donnent Les Guignols est inédite. Si, incontestablement, elle augmente son audience, en dehors du cercle des amateurs de foot et au-delà de la métropole lilloise, elle n’a rien de nouveau. Dès son arrivée, comme en témoigne la citation relatée précédemment, Halilhodzic a posé d’emblée son empreinte, basée sur le travail, la rigueur, la discipline. Et les portraits que l’on peut lire de lui sur le net, antérieurs à sa guignolisation, évoquent largement cet aspect, d’autant plus qu’il insiste dessus, dans des termes que les Guignols ne renieraient pas : c’est parfois soft, comme dans Libération en septembre 2000 : « l’homme est rigoureux et exigeant, mais sa méthode a fait ses preuves (…) Tacle et retard sont sanctionnés. En fait, Halilhodzic noue avec ses joueurs une relation ambivalente. Intransigeant sur le terrain, proche à l’extérieur », dans la Croix, en février 2001 : « Halilhodzic impose la ponctualité aux entraînements, transmet son goût immodéré du travail à ses joueurs » ; c’est parfois plus marqué, avec forces anecdotes sur la main de fer du coach, comme dans L’Humanité en avril 2001 : « Vahid Halilhodzic redouble d’exigence avec ses hommes. « Je ne connais pas un sportif qui puisse arriver à quelque chose sans travailler » (…) Il insuffle à son groupe un état d’esprit de combattant, une véritable haine de l’échec. « L’an dernier, après une défaite, j’ai vu des joueurs qui rigolaient dans le bus et je leur ai dit : « Si ça vous fait rire, vous sortez tout de suite. » (…) Enfin, Vahid impose à ses troupes une discipline de fer, au point de les envoyer courir autour du terrain, quelques minutes après avoir concédé le match nul à domicile face à la lanterne rouge strasbourgeoise », dans L’Equipe en avril 2001 : « Je fais ce que je veux », ou dans Le Parisien en août 2001, où Vahid est qualifié3 de « sorcier » : « Avec moi, il n’y a jamais d’entraînement à 90 % : c’est toujours à fond. Mes hommes sont en match comme ils s’entraînent. Quand je sors un joueur du groupe, il sait pourquoi ».
Surtout, le travail prôné n’a jamais été considéré comme un défaut, surtout à Lille, après des décennies de résultats décevants et d’entraîneurs pas franchement réputés pour leur capacité à mobiliser un groupe… Vahid est si colère qu’il déclare ne pas supporter le surnom « Coach Vahid » que lui affuble les Guignols : surprenant, quand on considère que cela n’a rien d’infâmant (c’est même assez cohérent), qu’il n’est pas le seul entraîneur à être appelé « Coach » , et que, c’est à vérifier – mais cette généalogie semble bien difficile à effectuer – mais il nous semble que l’appellation « Coach Vahid » est bien antérieure à sa guignolisation. En ce sens, la marionnette de Vahid est-elle autre chose que l’officialisation d’une réputation ? Le producteur de l’émission de l’époque, Yves Le Rolland, ne semble pas dire autre chose : « on s’inspire tout le temps de la réalité. Nous n’inventons rien, nous sommes juste un miroir déformant. On regarde la télé, on lit beaucoup de journaux et quand un personnage sort du lot ou nous semble incroyable, on y va. Lorsque Lille cartonnait, il y avait des dizaines d’anecdotes sur la dureté et la discipline d’Halilhodzic. On a trouvé qu’il avait un caractère facilement caricaturable ».
À Paris, chez les proprios de l’émission
Les choses prennent une tournure encore différente lorsqu’Halilhodzic rejoint le PSG lors de l’été 2003. Quelques joueurs semblent marqués par l’image véhiculée dans les Guignols, mais rectifient rapidement leurs préjugés. Ainsi, Jérôme Alonzo dit à son propos : « je ne voyais de lui que son personnage aux Guignols de l’Info, et maintenant que je le connais, je trouve ça sévère. Sa méthode n’a rien de folle. Avec lui, la notion de collectif est très forte ». Libération se montre bien plus incisif que quelques mois plus tôt : Vahid a droit au titre « costard-cravache » ; l’article s’étonne d’une réputation qu’il contribue pourtant à construire ou à relayer : « préparations physiques stakhanovistes », « mesures disciplinaires mythiques », « il ne souffre guère la contradiction », « doctrine Halilhodzic, entre absolutisme et collectivisme footballistique ? ». L’effet Guignols ? Une nouvelle donne est à prendre en compte : la médiatisation du PSG, bien plus forte que celle de Lille. À l’époque, le propriétaire du club est Canal +, diffuseur des Guignols de l’Info. Les liens entre le club et la chaîne sont donc privilégiés, puisque le groupe a fourni au PSG trois présidents directement issus de ses rangs (M. Denisot, C. Biétry et L. Perpère4) de 1991 à 2003. Quant au contenu de l’émission, il a – sciemment ou pas – toujours offert une surexposition au PSG, parce que, en effet, le PSG est un club-phare du pays, mais certainement aussi par parisiano-centrisme et par ces relations historiques entre Canal et le PSG. La marionnette de Denisot, les aventures « Nico et Luis », puis le latex de Ronaldinho, en témoignent.
Dès son arrivée officialisée, Vahid interdit de faire référence à son Guignol. L’émission le croque de suite, dans un sketch où il fait irruption dans une boîte de nuit pour en sortir Ronaldinho, qui s’amuse en compagnie de filles et de champagne5. Très rapidement, en septembre 2003, une polémique éclate à propos de la supposée censure d’un sketch des Guignols avec, dans le rôle principal, Vahid Halilhodzic. Le désormais entraîneur du PSG y joue le rôle d’un directeur tyrannique de Canal +. Stéphane Bern, fraîchement recruté par la chaîne arrive pour son premier jour de travail : des vigiles lui prennent ses empreintes, puis le laissent entrer. Apparaît alors Vahid, qui annonce froidement : « Finie la rigolade ». On aperçoit ensuite Emmanuel Chain, lui aussi nouveau transfuge de la chaîne, demandant un peu de pain. Stéphane Bern s’affole : « J’aurais jamais dû partir de TF1 ». Vahid lui répond : « C’est une phrase que tout le monde dit, ici ». Mais les téléspectateurs n’ont jamais vu ce sketch. Le patron de Canal, Bertrand Méheut, y aurait opposé son veto, une version en tout cas soutenue par les auteurs des Guignols et rapportée par Le Parisien en septembre 2003. Difficile de savoir ce qui relève de la réalité de ce qui relève de la vision subjective des auteurs des Guignols, sans compter la volonté d’influer sur la vie interne à Canal, toujours est-il que le rôle du despote échoit encore et toujours à Halilhodzic. Officiellement, les auteurs des Guignols ne sont pas aux ordres de la direction de la chaîne ; officieusement, celle-ci souhaite redorer à la fois l’image de la chaîne et celle du PSG : dès lors, hors de question de mettre en scène d’énièmes bisbilles mêlant les deux, fussent-elles6 tirées d’une émission parodique. « On nous a déjà demandé de ne pas dénigrer la grille de programmes, raconte Yves le Rolland, mais il n’y a jamais eu de censure sur le PSG ».
Et il faut aussi dire que l’équipe de Vahid tourne bien pour sa première saison à Paris. Le club talonne Lyon, termine 2e du championnat en 2004, et remporte la coupe de France. Toujours officiellement, cette réussite justifie que les Guignols lâchent un peu le club : selon Le Rolland, « nous avons pris l’arrivée d’Halilhodzic au PSG comme une aubaine. On a fait quelques sketchs au début mais, maintenant qu’il a la baraka, le PSG nous intéresse moins. C’est connu : on ne parle que des trains qui n’arrivent pas à l’heure. Il n’y a plus d’affaires, ça manque de personnages originaux. Francis Graille n’aura pas sa marionnette chez nous, il n’est pas drôle ». Francis, c’est quand même un prénom super drôle, mais apparemment ça ne suffit pas.
Et après ?
Lorsque Vahid a été viré du PSG en février 2005, sa réputation est faite. De là à dire que Canal + y a joué un rôle… Difficile à dire, ainsi que nous l’énoncions plus haut. Cet article de L’obs profite de sa sortie pour compiler un best-of vahidesque : « une rigueur et une exigence poussées à l’excès » ; « ténébreux », « discipline de fer », « impulsif », « droiture », « inflexible ». Sa page wikipédia dispose d’une rubrique intitulée « Méthode », là où d’autres entraîneurs ont droit à « tactique », « style de jeu » ou « philosophie ». En général, et curieusement, quand on parle de « méthode », on sous-entend que celle-ci a quelque chose de dur, tout comme quand on dit d’une personne qu’elle a du « caractère ». Difficile tout de même de penser que la marionnette l’emporte sur l’homme et l’entraîneur. Pour ce que l’on en connaît plus particulièrement, à Lille : il a été professionnellement exigeant. Et ça a marché, les joueurs de l’époque se remémorent aujourd’hui à l’unisson le bonheur de ce qui a correspondu, pour la plupart d’entre eux, au sommet de leur carrière. Voilà d’ailleurs probablement le principal atout de son CV : sa capacité à apporter de la discipline et une dimension plus « professionnelle » là où il passe. Vahid a beau regretter de ne souvent prendre que des équipes ou des sélections « à reconstruire », cela correspond à nombre de ses qualités. Et il est tout aussi possible que Les Guignols aient contribué à répandre à son sujet une réputation d’entraîneur tirant le meilleur d’un groupe. On sait aussi combien il est sensible et s’est montré chaleureux avec les supporters, hors de son travail. Par la suite, on n’en fera pas la compilation tant c’en est presque comique mais, partout où il est passé, en Turquie, en Algérie, en Côte-D’Ivoire, en Croatie, la presse locale et les joueurs qu’il a dirigés font part des mêmes caractéristiques, soit qu’ils les louent, soit qu’ils les lui reprochent. Une rapide recherche sur Internet vous le confirmera. Dernière péripétie en date : actuellement sélectionneur du Japon, Vahid s’est vu imposer un adjoint en septembre afin de pacifier les relations entre lui-même et ses joueurs. Il leur avait interdit de sourire après une défaite face aux Emirats Arabes Unis !
Avec quelques années de recul, Vahid reconnaît quelques excès. En 2012, dans France Football, il revenait sur le sujet des Guignols : « j’ai aussi ma part de responsabilité. Je n’ai pas toujours fait ce qu’il fallait en termes de communication. J’étais un peu rigide. Mais je suis quelqu’un d’attachant, de sincère, de fidèle. Je suis même un peu naïf. A un moment donné, j’étais plus connu pour mon guignol que pour mon travail. Or ma plus grande qualité, c’est mon travail. Et ça, on n’en parle jamais. Vahid n’est pas un tyran! J’aime l’humour et la bonne humeur. L’argent est évidemment important mais les joueurs ne peuvent pas jouer que pour l’argent. Je suis sans doute le derniers des guignols à croire ça, mais je suis comme ça. On ne me fera pas changer. J’ai compris que je devais vivre avec mon image. Je ne regrette pas grand-chose d’ailleurs, même si j’aurais dû mettre un peu d’eau dans mon vin ». Allez, Vahid : « Ce que l’on te reproche, cultive-le, c’est toi-même ». C’est du Jean Cocteau.
FC Notes :
1 : Contacté hier, Ted Agasson dément les propos de Grégory Tafforeau à son sujet : « Vahid Halilhodzic est le meilleur coach que j’aie jamais eu ».
2 Ben quoi, c’est du français.
3 Vahid est souvent qualifié.
4 De couilles, de couilles.
5 Dans les fait, Halilhodzic n’entraînera pas Ronaldinho, qui quitte Paris lors du mercato estival en 2003.
6 Quoi ?
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