Posté le 10 avril 2017 - par dbclosc
Record de défaites à domicile : on peut encore faire mieux
Ah, il est bien fini le bon temps où Lille était une citadelle imprenable. Et oui, comme on te l’a déjà raconté dans cet article que tu as bien sûr déjà lu avant et que tu viens de relire avec grand plaisir, le LOSC a eu longtemps l’habitude d’être très dur à jouer à domicile. Cette saison, il faut bien le dire, c’est plus compliqué : les Dogues ont déjà battu leur record de défaites à domicile sur un championnat de première division avec huit défaites au compteur (de défaites).
Recevoir « protège » de moins en moins
Ceci étant, il faut aussi (un peu) relativiser ce record. D’accord, on a déjà perdu à 8 reprises chez nous, mais il faut aussi souligner une tendance générale constatée dans le championnat de France (et très certainement ailleurs) : recevoir protège de moins en moins. Petit jeune que tu es, tu n’a sans doute pas conscience que jouer sur son terrain garantissait jadis bien davantage le succès qu’aujourd’hui. Comme tu le constate sur le graphique suivant, la part des victoires à domicile en D1 (tous clubs confondus) a connu une baisse importante, tandis que celle des victoires à l’extérieur a presque doublé en une trentaine d’années.
Pourquoi, me diras-tu ? Si tu veux tout savoir, j’ai des hypothèses, mais bon, prends les avec précautions.
Première hypothèse, cela peut tenir à l’amélioration de la prise en charge physique des joueurs et du confort des déplacements. En gros, il s’agit de dire que la rationalisation moderne du football limite considérablement la fatigue des joueurs qui était autrefois un facteur qui pesait sur les résultats. Et oui, les Lille-Marseille en autobus étaient plus fatigants que ceux d’aujourd’hui en avion. Je caricature, mais l’idée c’est ça.
Deuxième hypothèse, cela peut tenir à la « mercenarisation » du football qui aurait distendu le lien entre joueurs et footballeurs. On le sait, l’aspect psychologique joue un rôle central dans les performances des joueurs. Parallèlement, et sans vouloir exagérer cette dimension, les professionnels du football s’inscrivent de moins en moins sur le long terme dans leurs clubs. A mesure que le lien avec le public se distend, l’effet positif du soutien du public se réduirait.
Troisième hypothèse, la moins plausible : Merlin aurait jeté un sort réduisant l’avantage de jouer à domicile. Pourquoi pas. Perso, je suis pas convaincu.
Bref, puisque la part des victoires à l’extérieur a augmenté de deux-tiers depuis une trentaine d’années, huit défaites sur son terrain équivaut finalement à cinq défaites dans les années 1980 (un peu plus en fait). Ça relativise un tout petit peu : 5 ou 6 défaites en 16 matches à l’époque ça faisait quand-même sacrément beaucoup.
Mais bon, ne nous trouvons pas d’excuse
Alors oui, si Lille perd beaucoup chez lui, c’est le produit d’une tendance générale. Ceci étant, ne nous cachons pas trop derrière cette explication. Si cela peut expliquer un peu, cela n’explique pas pourquoi Lille est la pire équipe sur son terrain cette saison.
En trois saisons titulaires au LOSC, Nanard Lama a pardu 9 matches de D1 à Grimonprez
Cette saison, Lille a perdu 53 % de ses matches à domicile. Entre 1982 et 1990, Lille n’en perd que 15 % à Grimonprez-Jooris, et encore « seulement » 23 % entre 1990 et 1997, période pourtant remarquablement pourrie. Entre 2008 et 2012, période où la moyenne de L1 est de 25 % de défaite à domicile, le LOSC ne perd que 9 % de ses matches dans son antre du Stadium. Dieu sait pourtant que ça n’est pas le Stadium en lui-même qui nous a aidé (quoi que p’tet que ça déconcentrait les adversaires un stade aussi pourrave).
Donc, 53 % de défaites à domicile cette saison, c’est quand-même une performance d’une remarquable indigence.
Le fantôme de Pierre Mauroy ?
A moins qu’il faille trouver une explication plus rationnelle. Laquelle ? Peut-être, tout simplement Titine a-t-elle fait une erreur majeure en voulant baptiser le Grand Stade du nom de « Pierre Mauroy ». On le sait, « Gros Quinquin » avait un rapport ambigu au LOSC. En donnant son nom au Stade, peut-être lui a-t-on donné l’occasion de le hanter, nous faisant payer rétrospectivement les soucis qu’il avait connu avec les Dogues dans les années 1980. A moins qu’il veuille nous faire payer le scandale de l’attribution à Eiffage du contrat pour le Grand Stade, sur nos deniers, bien sûr.
Il est vrai que si cette saison est particulièrement pourrie, le LOSC avait déjà connu une nette régression les saisons suivantes. 9 % de défaites entre 2008 et 2012, on l’a dit, puis 17 % entre 2012 et 2016. Au total, dans ce stade, le LOSC a perdu 23 % de ses matches de première division en incluant cette saison.
Encore un record à battre
Bref, ça y est, le LOSC a battu son record de défaites chez lui. Restent encore certainement beaucoup de records à battre. Actuellement, le LOSC en est à sept rencontres de L1 consécutives sans victoire sur son terrain. En 1993, le LOSC avait fait pire avec dix rencontres de suite sans victoires dans son antre.
Andersson aussi a contribué aux records d’échecs du LOSC chez lui
Dans une saison maussade, égaliser ce record serait un bel objectif pour les Dogues. Et, apothéose, peut-être, sous les ordres de Bielsa avec le onzième pour le premier match de la saison 2017/2018.
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