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Drogue, bière & complot contre le LOSC

Drogue, bière & complot contre le LOSC

Le foot est un sport qui se joue à 11, et à la fin il y a un complot qui empêche le LOSC de gagner

Archiver pour mai 2017


Posté le 25 mai 2017 - par dbclosc

Cyril Hanouna fait croire à Marvin Martin que Bielsa va le relancer

Nouveau scandale pour le présentateur de Touche pas à mon poste : en plein direct, il a appelé l’ex-futur-Zidane en se faisant passer pour le nouvel entraîneur argentin. Au menu de la conversation, une prétendue promesse de relance du petit prodige. C’était un canular.

Déjà dans la tourmente suite au « sketch » homophobe de la semaine dernière, Cyril Hanouna a encore aggravé son cas. À l’occasion de la présentation officielle du nouveau coach du LOSC, Marcelo Bielsa, il a profité que ce dernier ait déclaré s’entretenir avec chacun des joueurs sous contrat pour appeler Marvin Martin, lié au club jusque 2019, et prêté cette saison à Dijon. Devant plusieurs centaines de milliers de téléspectateurs, le trublion du PAF a fait monter le suspense devant ses chroniqueurs en déclarant : « vous savez quoi, mes petites beautés ? Hier, j’ai regardé ‘Tintin et le temple du soleil’ : j’ai bien pécho l’accent hispanophone et maintenant on va appeler Marvin Martin en se faisant passer pour Marcelo Bielsa ». Encouragé par des fanzouzes encore plus hilares que lui, M. Hanouna s’est entretenu durant quelques minutes avec l’ancien prodige, lui promettant notamment de lui remettre les clés du jeu lillois en 2017/2018. Osant même un clin d’oeil à sa propre émission et allant toujours plus loin dans l’abjection, il lui annonce que Cyril Hanouna compte rebaptiser son émission « Touche pas à mon poste de n°10 », en guise de soutien. « Hanouna, çui qui joue à Saint-Etienne ? », que Marvin y répond. Le félicitant pour sa brillante saison (12 matches, 0 but), le faux Bielsa est parvenu à redonner confiance à celui qui déclara alors : « merci coach. Cette saison est la bonne. Je me sens de mieux en mieux. Vous allez voir ce que vous allez voir ». Une déclaration qu’il avait déjà faite en 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016. Se fendant d’un « moustache grachiasse » pour clore la conversation, Cyril Hanouna raccroche sous les applaudissements du public. « Ah, le pied, le pied ! » hurle-t-il. « Carré » lui rétorquent avec facétie ses chroniqueurs. Sur le plateau, c’est l’effervescence.

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Cependant, sur les réseaux sociaux, certains twittos s’indignent du traitement réservé à Marvin Martin. « Indigne », « obscène », « choquant »… les qualificatifs ne manquent pas. Le CSA annonce avoir déjà reçu près de 22 240 plaintes, ce qui correspond étonnamment au code postal de la commune de Plurien, comme un symbole de talent gâché. Ami personnel de la famille Martin, Florent Balmont, via lui-même, a annoncé se réserver « le droit de venir casser la gueule de Cyril Hanouna ». De nombreuses associations, parmi lesquelles l’Association des futurs Zidane en déshérence, présidée par Camel Meriem, ont fait savoir via leurs avocats qu’elles se gardaient le droit d’entamer des poursuites judiciaires contre la chaîne.


Posté le 24 mai 2017 - par dbclosc

La dernière action de Roger Salengro

Dimanche 22 novembre 1936 : l’émotion considérable soulevée par la mort du maire de Lille, Roger Salengro, amène une immense foule pour célébrer ses obsèques, prévues à 14h. Le match entre l’Olympique Lillois et le Racing Club de Paris, qui devait se dérouler au même moment, est avancé à 10h30.

Dimanche 22 novembre 1936, match au sommet à Lille : l’Olympique Lillois (OL) reçoit le Racing Club de Paris. Il n’a pas la même saveur que l’affrontement contre le voisin fivois, mais c’est une rencontre entre le champion parisien et son dauphin de la saison 1935/1936. De nos jours, et depuis que la télévision diffuse du football, on est plutôt habitués à ce que l’affiche d’une journée se déroule le dimanche soir, ou le vendredi soir, le point commun de ces deux options étant « soir ». Or, le début de ce match est fixé à 10h30. Du matin, oui, sinon on aurait écrit 22h30. Rien à voir avec le fait que le sommet en question soit moins haut que la saison précédente puisque, si l’OL occupe une belle 2e place, le RC Paris n’est lui que 9e. L’OL vient même de perdre la première place, après avoir remporté ses 8 premiers matches. Inutile de préciser que ce décalage n’est pas dû à une retransmission télévisée, mais je l’écris quand même. Et la situation est typiquement lilloise, puisque partout ailleurs en France, la D1 joue dans l’après-midi. Y compris à deux pas d’ici, à Roubaix, où le Racing Club de Roubaix reçoit l’AS Cannes.

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Qu’ez quiz z’pass..?

La situation politique est bien compliquée en France en 1936, il serait bien difficile d’en parler de manière exhaustive et, surtout, inutile, car c’est un blog de foot ici. Toutefois, le foot n’étant pas en apesanteur sociale, il se peut que la politique y interfère.
1936 est une année fondamentale dans la vie politique française. En février 1934, la République est à deux doigts d’être emportée. C’est le point culminant d’années où l’extrême-droite, et notamment l’Action française, s’agite dans la rue et manque de peu de transformer ses manifestations en insurrections contre le régime républicain. Les événements de février 1934 provoquent un sursaut à gauche : il est temps de s’unir, de mettre fin à des gouvernements instables, faits d’alliances de circonstance. Pour ce faire, une coalition de gauche, formée sur une véritable plate-forme programmatique, se met en place : c’est le Front populaire. Après avoir déjà emporté bon nombre de municipalités en 1935, le Front populaire remporte les élections législatives de mai 1936 : Léon Blum devient donc chef du gouvernement, le 30e depuis la fin de la première guerre mondiale, mais surtout le premier gouvernement français avec à sa tête un socialiste. Léon Blum nomme ministre de l’Intérieur le maire de Lille depuis 1925 : Roger Salengro.

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Si l’on retient principalement du Front populaire ses nombreuses mesures sociales telles que les congés payés, la baisse de la durée légale du temps de travail, ou les accords de Matignon sur les relations collectives dans le monde du travail, une de ses premières mesures a été de dissoudre les dernières ligues fascistes qui avaient continué à chahuter. Si bon nombre d’entre elles ont été dissoutes par une loi de janvier 1936, le Front populaire se charge de poursuivre ce travail : il faut dire que le 13 février 1936, à l’occasion des obsèques de Jacques Bainville, figure de l’action française, des militants fascistes attaquent Léon Blum qui passait par hasard en voiture à proximité du cortège. Blum échappe au lynchage grâce à l’intervention d’ouvriers présents sur un chantier voisin. Blessé par une barre de fer, il perdu son chapeau… que l’on retrouve quelques jours plus tard dans des locaux de l’Action française. Au nom de la loi votée un mois plus tôt, le gouvernement dissout la Ligue d’Action française, la Fédération nationale des Camelots du roi et la Fédération nationale des étudiants d’Action française. Lorsque le Front populaire arrive au pouvoir en mai, le ministre de l’Intérieur, Roger Salengro, fait voter dès le 19 juin 1936 la dissolution de ligues fascistes. Les décrets d’application sont signés le 10 juillet. Pour l’extrême-droite, Salengro devient dès lors l’homme à abattre.

En riposte, l’extrême-droite orchestre une violente et mensongère campagne de presse contre Roger Salengro. Elle instrumentalise une « affaire » déjà exposée en 1931 par l’Enchaîné, un journal communiste (avant la réconciliation des gauches) : Salengro aurait déserté au cours de la première guerre mondiale. En réalité, le 7 octobre 1915, le jeune Roger Salengro a tenté, au péril de sa vie en franchissant des lignes ennemies, de ramener le corps d’un de ses camarades morts. Il a été capturé par des Allemands puis interné. Désormais introuvable en France, pacifiste notoire et suspect rien qu’à ce titre (il avait défilé avec Jaurès contre l’augmentation de la durée du service militaire), il est jugé par un conseil de guerre où, absent, il ne peut pas se défendre. Il est acquitté dès janvier 1916 quand la méprise est avérée. Il est également condamné par un conseil de guerre allemand pour refus de travailler dans une usine d’armements et incitation auprès de ses codétenus au refus du travail forcé. Durant ses 3 années de captivité, il perd 30 kilos.

Mais le soupçon demeure. Le 14 juillet, l’extrême-droite lance l’attaque : le journal L’action française exhume de nouveau cette histoire, et affirme que Salengro ne doit son acquittement qu’à des appuis politiques.

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D’autres publications, et notamment Gringoire, embrayent et amplifient, notamment sous la plume de Henri Béraud. À l’assemblée nationale, le député Henri Becquart, par ailleurs leader de l’opposition municipale à Lille, relaie largement les calomnies. Chaque fois que Salengro se défend, ses détracteurs trouvent de nouveaux angles d’attaque, y compris sur sa vie personnelle, que relate la presse la plus extrémiste. Salengro peut toutefois compter sur le soutien de Léon Blum : à son initiative, le dossier militaire de Salengro est examiné par une commission présidée par le général Gamelin. Salengro est blanchi. Le 13 novembre, alors que les attaques de Gringoire sont permanentes (bon, une fois par semaine, puisque c’est un hebdo), Becquart insiste à l’Assemblée. Salengro et Blum font face : l’Assemblée nationale rejette même très largement les accusations par un vote auquel se rallie la droite modérée.

Épuisé par les attaques dont il est l’objet depuis 4 mois, et fragilisé par le décès de son épouse quelques mois plus tôt, Roger Salengro se suicide au gaz dans la nuit du 17 au 18 novembre 1936, à son domicile lillois de la rue Carnot, laissant à proximité de son corps sans vie des exemplaires de Gringoire et deux lettres, pour son frère et pour Léon Blum. Dans cette dernière, il écrit : « j’ai lutté vaillamment, mais je suis à bout. S’ils n’ont pas réussi à me déshonorer, du moins porteront-ils la responsabilité de ma mort. Je ne suis ni un déserteur ni un traître ».

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L’annonce de la mort de Roger Salengro suscite un grand émoi. Les obsèques sont prévues le dimanche 22, à 14h, c’est-à-dire au moment où l’Olympique Lillois est censé débuter son match de championnat contre le RC Paris. Dès l’annonce de la mort du maire, le match est reporté. On évoque d’abord la date du dimanche 29 mais, ce jour là, le RC Paris risque d’avoir bon nombre de ses joueurs sélectionnés avec la Ligue de Paris pour jouer contre Prague. Et, le week-end suivant, le championnat reprend, avec notamment le derby Fives/Lille. Alors on jouera quand même dimanche 22, mais à 10h30 !

Foot du matin, chagrin

C’est une foule considérable qui se rend au stade Victor-Boucquey, dont les portes sont ouvertes dès 9h30, ce dimanche 22 octobre. Il faut dire que l’OL est en tête du championnat : il reçoit une équipe parisienne qui, en cas de victoire, reviendrait à 2 points des Dogues ! Les deux équipes jouissent par ailleurs d’un grand prestige car elles sont les principales pourvoyeuses en joueurs de leurs ligues respectives. La semaine précédente, 6 joueurs de l’OL (Défossé, Beaucourt, Vandooren, Moré, bigot et Winckelmans) faisaient partie de l’équipe de la Ligue du Nord qui a battu Sunderland, tandis que la Ligue de Paris, principalement composée de joueurs du RCP battait Budapest. Les commentateurs du match soulignent que les victoires sont dues au fait que les sélectionneurs régionaux ont majoritairement choisi des joueurs d’un même club « ce qui assurait à l’équipe représentative une parfaite homogénéité et un esprit d’équipe » assure le Grand Echo du Nord.
Le match représente par ailleurs une représentation importante avant l’annonce de la sélection française en vue de France/Portugal qui se jouera en décembre : de nombreux prétendants à la sélection se trouvent ce jour à Lille (
Finalement, le Portugal déclarera forfait, estimant qu’il est trop dangereux de traverser l’Espagne en guerre civile).
Enfin, les Lillois n’ont pas oublié qu’ils furent éliminés de la coupe de France 1936 par ce même adversaire (2-2 ; match rejoué 0-3), et presque à domicile puisque le match eut lieu au stade Amédée-Prouvost de Roubaix.
L’OL est privé de Moré au poste de demi-centre: il est remplacé par Windner.

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Il fait froid et le terrain est blanchi. Une minute de silence en mémoire de Roger Salengro est respectée. Le match débute et le Grand Echo résume : « le match ne fut pas particulièrement joué sous le signe de l’amitié ». Le quotidien local fustige les Parisiens qui commettent des « incorrections » sur les petits gabarits lillois en évitant soigneusement de s’en prendre aux costauds Vandooren et Beaucourt, ce qui constitue un « procédé déloyal ». L’arrière Diagne est particulièrement visé : il s’en prend agressivement à Decottignies et à Bigot. Au niveau du jeu, les Dogues sont les premiers en action, avec une percée de Bigot bien arrêtée par Roux ; sur sa deuxième attaque, Lille ouvre la marque : Wintner sert Bigot qui conclut (7e). En première période, le milieu parisien paraît mieux organisé mais les occasions sont lilloises, mais Roux veille.

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Le Miroir des Sports

En seconde période, Paris se crée enfin des occasions nettes mais Défossé « pare à deux reprises dans des circonstances critiques ». Lille tient ; on note une gifle de Ziekovitch sur Alcazar, non sanctionnée par l’arbitre ; en fin de match, une ultime agression de Diagne sur Bigot donne un pénalty que Wintner ne parvient pas transformer. L’OL s’impose 1-0.

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Lille assoit sa position de leader.

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L’après-midi, d’une voix brisée par l’émotion, Léon Blum s’adresse à une foule estimée à plus d’un million de personnes, depuis le parterre de l’hôtel de ville : « nous l’avons perdu comme vous, notre Roger et, cependant, nous sentons qu’il vous appartenait plus qu’à nous. Militant, député, ministre, mêlé à toutes les grandes affaires de l’action socialiste et de la vie publique, il était resté votre Roger, le Flamand, le Lillois (…) Ses lettres posthumes disent la vérité : il est la victime de l’atroce, de l’infâme calomnie. Tant qu’il fallut résister, tant qu’il fallut combattre, son courage ne broncha pas. Mais quand la victoire définitive eut été remportée sur le mensonge, le ressort intérieur se brisa. Il s’abandonna hors de la vie, comme le coureur qui s’abat après avoir touché le but. Dans cet abandon désespéré, un sentiment a dû jouer un rôle, un sentiment que je connais bien : l’impuissance devant le mensonge ».

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À 14h40, à l’issue du discours, le cortège remonte la rue de Paris, arrive à 16h place du théâtre et remonte la rue Faidherbe. Lentement, fendant la foule, il parvient au cimetière de l’est à 17h30, où Roger Salengro est enterré.

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Voilà comment le décès Roger Salengro incita l’Olympique Lillois à jouer un dimanche matin à 10h30, une péripétie cocasse du football lillois due à des circonstances dramatiques, bien entendue passé au second plan. Et inimaginable aujourd’hui : on raterait Téléfoot.

1936Stade Victor Boucquey, 22 novembre 1936, à un moment entre 10h30 et 12h30


Posté le 23 mai 2017 - par dbclosc

♫ Viens prendre les 3 points à la maison ♫

Il est conseillé d’enclencher la vidéo pour une meilleure appréciation du moment.

Image de prévisualisation YouTube

Allez viens prendre les 3 points à la maison ♫
Y a Cygan, y a Renou et Agasson
Et Kalou qui va nous faire un petit pont
Vive Idrissa Gueye et Franck Turpin et les chansons

Pour reconquérir les sommets
On a fait des têtes contre les derniers
Les têtes étaient bonnes mais pas cadrées
On s’est forcés pour mettre un but et on mieux visé

Faut faire le Buisine sans être Touré
Et Boufal y va mettre un doublé
Passe, triplé, et 6 mètres à tirer
Y a pas Thauvin y a pas Rodelin mais y a les copains

(x2)
Allez viens prendre les 3 points à la maison ♫
Y a Cygan, y a Renou et Agasson
Et Kalou qui va nous faire un petit pont
Vive Idrissa Gueye et Franck Turpin et les chansons
♩

Nous on aime bien les grands ponts d’Hazard
Mais c’qui Obbadi une belle victoire
C’est qu’y Santini chez les Espoirs
On a Cissé, on a Metsu, Renard est limogé

Et Zamparini Peter Franquart
Y a une grosse pression sur l’homme en noir
J’arrive pas à en mettre 8 comme Alain Fiard
Y a pas Thauvin, y a pas Martin car y a que les copains

(x2)
Allez viens prendre les 3 points à la maison ♫
Y a Cygan, y a Renou et Agasson
Et Kalou qui va nous faire un petit pont
Vive Idrissa Gueye et Franck Turpin et les chansons

♬

Le match est fini c’est terminé
Et Aboucherouane n’est pas rentré
On a D’Amico qui fait l’taulier
On a gueulé plus fort chez nous
Et on n’a rien lâché

Allez viens prendre les 3 points à la maison ♫
Y a Cygan, y a Renou et Agasson
Et Kalou qui va nous faire un petit pont
Vive Idrissa Gueye et Franck Turpin et les chansons

Supporters


Posté le 22 mai 2017 - par dbclosc

Le dernier vestige de Grimonprez-Jooris

Nous ne savons pas si vous l’avez remarqué, chers lecteurs, mais nous exprimons parfois une certaine nostalgie dans nos propos. Nostalgie d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître : celui du football pratiqué au stade Grimonprez-Jooris. Le LOSC y joua ses matches de championnat de 1975 à 2004. Et c’est dans ce stade qu’on a connu nos premiers émois footballistiques, dans un contexte initialement pas franchement encourageant : entre découverte de l’épicurisme et saisons à chier, il reste néanmoins le stade de notre première fois. Mais comme nous avons eu la chance d’être toujours adolescents à l’arrivée de Vahid, nous avons pu suivre avec des regards encore émerveillés la remontée fantastique. Et depuis, nous idéalisons : on aimait ce petit stade, même qu’on l’a écrit ici. Oui mais voilà : le stade a été détruit, à partir de 2010, et le LOSC, « développement » oblige, a migré vers le Stadium puis vers Ch’gros stade.

Ah, on l’a regardé disparaître notre stade, témoin fidèle et inanimé de ce qui s’y est passé, quand ceux qui l’ont fait vivre sont partis. On a plaint sa solitude, et on l’a regardé mourir, ouvert à tous les vents, sous la neige, abandonné. Puis il a été attaqué, et enfin achevé, sans résistance, en 2011. C’était fini, et Grimonprez-Jooris n’existe plus que dans nos mémoires.

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Jusqu’à il y a quelques mois, on pouvait toutefois retrouver ici et là quelques traces de ce glorieux passé : des sièges, des gravats, des guichets, des grilles… Mais cette fois, tout a été nettoyé, éliminé, enlevé. Bien malin qui peut savoir que c’est ici qu’un Argentin a gueulé « il faut pas lâcher, il faut se qualifier » un soir d’août 2001. L’herbe verdoie – en fait, elle jaunoie, la plupart du temps, mais c’était plus littéraire en vert – les enfants y jouent désormais avec l’insouciance de ceux qui ne savent rien de la vie. Une mare aux canards sans eau a été aménagée. Plus rien pour nous rappeler Grimonprez-Jooris. Seules nos imaginations pour expliquer aux ignares : « ici, ça devait être le parking… là l’entrée des Secondes… Là, les honneurs latérales, entrée 5… ou alors là-bas… ? Pfff, il ne reste plus rien (pleurs abondants) ! »

C’est dans ce joyeux état d’esprit que l’un de nous s’y promenait samedi dernier, tentant d’exhumer depuis le passé les preuves d’une vie sportive révolue, tel un archéologue des temps modernes. Dans un premier temps, on a retrouvé un fossile de pied carré : nous l’avons envoyé aux meilleurs laboratoires de la région qui, datant la pièce au carbone 14, le situent à une période lointaine, à peu près 1995. C’est probablement Pingel ou Simba, on vous tient au courant.

Et, dans un deuxième temps, belle surprise : nous nous sommes rendus compte qu’il restait un dernier vestige de Grimonprez-Jooris. Relativement caché par la végétation, le monument Henri-Jooris demeure. Président de l’Olympique Lillois, président fondateur de la Ligue du Nord, vice-président de la Fédération Française de Football, Henri Jooris (1879-1940) a également développé la brasserie Excelsior, dont on a parlé ici. Sous sa présidence, l’Olympique Lillois remporta en 1914 le prestigieux « Trophée de France », une des premières compétitions nationales dans un football à l’époque complètement amateur. Le stade dans lequel, joua le LOSC à ses débuts porte son nom puis, bien sûr, le « Jooris » de Grimonprez-Jooris le désigne. Ce monument lui rend hommage et était situé au niveau du parking, derrière la tribune présidentielle, juste devant la place réservée au président Lecomte.

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Le rond blanc n’est pas dû à un problème de photo : l’effigie de l’ancien président n’est effectivement plus visible. Ce monument a une petite histoire : il a été inauguré le 7 octobre 1951 (ci-dessous), soit bien avant la construction de Grimonprez-Jooris, et bien avant qu’on évoque même la possibilité de son existence. Il était en fait situé à proximité du stade Henri-Jooris, avenue Marx Dormoy. Il a ensuite été déplacé quand le LOSC est parti de l’autre côté de la Citadelle.

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Il est d’ailleurs étonnant que le monument demeure là, isolé, et presque caché du regard des promeneurs : il a un statut particulier ou bien ? Quoi qu’il en soit, on est tout émus de constater qu’il reste une petite trace du glorieux passé du site. Nous envisageons d’en faire un lieu de pèlerinage pour adorateurs loscistes.

 

Bonus track : quelques photos du site, mai 2017.

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Posté le 17 mai 2017 - par dbclosc

Frank Pingel, le gros bide d’un mercato 1995 raté

À l’issue d’un exercice 1994/1995 plutôt satisfaisant, la quasi-totalité de l’attaque lilloise quitte le club. Le LOSC semble alors procéder à un recrutement séduisant sur le papier, mais qui apparaît finalement comme grandement manqué et en partie improvisé, car marqué du sceau de fortes contraintes budgétaires. Symbole de ce recrutement hasardeux : le Danois Frank Pingel, recruté par défaut, et retourné au pays après quelques prestations catastrophiques, sans être parvenu à se débarrasser de son surpoids. Retour sur une intersaison ratée qui faillit coûter la descente en Division 2.


Ah, on en a eus des Doukisor, pour le meilleur et pour le pire. Au sein de cette dernière catégorie figure un joueur pourtant issu de la prestigieuse « Danish connection » du LOSC : Frank Pingel. Présenté en juillet 1995 comme le buteur qui manquait au LOSC, il repart pourtant en catimini deux mois plus tard, après 358 minutes « jouées » sous le maillot lillois, sans avoir marqué. Embêtant pour un attaquant. Mais outre ce total famélique, les prestations de Pingel se sont avérées passablement indigentes. Que s’est-il passé ? Loin de nous l’idée de jeter la pierre à un joueur qui a sans doute fait ce qu’il a pu. Son recrutement précipité s’explique par divers facteurs qui le dépassent : une fin de saison précédente grisante ; un manque d’anticipation du nouvel exercice ; le départ de l’attaque et son renouvellement complet ; l’encadrement financier du recrutement du LOSC ; des blessures non compensées ; et manifestement un manque d’appréciation de la situation par Jean Fernandez.

 

1994-1995 : ça pêche devant

31 mai 1995 : 38e journée du championnat de France de D1, le LOSC bat son voisin lensois 3 à 1. C’est la conclusion d’une double saison pour le LOSC : 4e à domicile avec 40 points et 12 victoires (dont 11 sur le score de 1-0), 17e à l’extérieur avec 8 points. C’est seulement la troisième fois de la saison que les lillois parviennent à inscrire plus d’un but dans un match dans cette saison : ils y étaient déjà parvenus un mois auparavant pour un miraculeux nul à Saint-Etienne, alors qu’ils étaient menés 1-3 à la 90e, et en tout début de saison, pur une victoire contre le promu bastiais (3-0). Résultat : on a encore tremblé, comme depuis plusieurs saisons, flirtant avec la relégation à la fin de l’hiver, avant de connaître une fin d’exercice assez tranquille. Mais Lille n’a inscrit que 29 buts au cours de cette saison, soit la plus mauvaise attaque du championnat à égalité avec le dernier, Sochaux. Sur 31 descentes de D1 vers la D2 dans les années 19901, 25 se sont faites en ayant marqué au moins 30 buts, et 2 avec 29 buts marqués : c’est dire si rester en D1 en inscrivant si peu de buts est exceptionnel. Il n’est donc pas difficile de comprendre le point faible des Lillois : c’est l’attaque. Reste à savoir si c’est un problème de joueurs ou de système de jeu… Quoi qu’il en soit, les attaquants en fin de contrat ne sont pas prolongés : même s’ils représentent plus de la moitié des buts inscrits la saison précédente, Farina (6 buts), Garcia (4 buts) et Assadourian (5 buts) quittent le club, même si le LOSC a tenté de garder le dernier nommé, mais « on ne peut pas suivre », selon Fernandez2 : il est vrai qu’Assad court très vite et il est de plus convoité par de nombreux clubs qui lui proposent un salaire bien plus attractif, c’est sans doute l’idée qu’a voulu exprimer le coach. élanQu’à cela ne tienne : son remplaçant est vite trouvé, début juin : Patrick Collot. Il arrive en même temps que Joël Germain, dont l’arrivée confirme que Thierry Bonalair, lui aussi en fin de contrat, ne sera pas conservé. Bien vu aussi ça. En fait, on ne s’en fait pas côté lillois, la politique est la suivante : pour Fernandez, « il y aura pas mal de changements », « un nouvel élan » (ci-contre), « nécessité d’insuffler des forces nouvelles » (7 juin) – c’est beau comme du Macron – et les pistes sont, parait-il, nombreuses pour constituer un nouvelle ligne offensive : on évoque Anthony Garcia (Beauvais), David Le Frapper (Valenciennes), Emmanuel Clément-Demange (Wasquehal), Alexandre Czerniatynski (Malines), ou Eric Viscaal (La Gantoise). Comment ça, c’est nul ? Ben oui mais le LOSC est dans une situation financière délicate. On y revient juste après.

 

Fernandez dit contrôler la situation

Fernandez affirme qu’il a la situation bien en main et montre sa confiance. À l’issue de la première semaine de juin, il déclare : « si tout va bien, je prendrai 2 ou 3 jours de vacances, la semaine prochaine… ». Mais mi-juin, c’est à dire au moment où il est censé prendre ses vacances annoncées pour cause de transferts bouclés, rien n’a avancé. Le 14 juin, la Voix du Nord indique toujours que d’autres joueurs sont attendus « et notamment un buteur ». Tandis que les départs de Garcia (Gueugnon) et de Farina (Waregem) sont confirmés, qu’Assadourian est à l’essai en Espagne, Fernandez confirme que le problème de la saison 1994/1995 vient de l’attaque et cite nommément des joueurs : « c’est du côté de l’attaque que nous devons le plus progresser. Je dirais que plusieurs joueurs, comme Christian Perez ou Franck Farina, ont eu des problèmes d’intégration. Tous les deux ont été blessés à des moments importants et n’ont pas pu apporter ce que je souhaitais d’eux (…) Christian Pérez a fait une préparation extraordinaire mais il se blesse à Lens au bout de 3 minutes, et rechute quand il rentre. Il a perdu très vite le rythme (…) J’ai eu du mal à accepter qu’il puisse déclarer, dans la presse, que Lille était un petit club (…) Franck Farina n’a pas pu exprimer son potentiel, mais il a beaucoup apporté au groupe par son état d’esprit ». Donc on a compris que Pérez allait bientôt faire ses valises. Et sur la saison à venir, « en dépit des difficultés, je suis optimiste, il nous faut encore 2 ou 3 titulaires (…) J’ai beaucoup d’ambition pour ce club ». Thierry Rabat a signé. Amara Simba et Jean-Marie Aubry sont évoqués. Problème : ils sont payants.

Germain Collot Cygan Rabat

 Les premières recrues de 1995

Un recrutement encadré par la DNCG

Cela fait des années que le LOSC traîne une importante dette, qui a atteint des sommets lorsque Bernard Lecomte s’est retrouvé seul à la présidence du club : près de 70 millions de francs au cours de la saison 1993-1994 ! Conséquence directe : le LOSC n’a le droit de recruter que des joueurs en fin de contrat. Autrement dit, ceux, sauf choix personnel de ne pas prolonger, dont pas grand monde ne veut… Cependant, Bernard Lecomte, fort d’une situation financière qu’il a déjà contribué à assainir, a demandé l’indulgence de la DNCG. Avec Xavier Desrumaux, secrétaire général du club, et Christian Druelle, co-commissaire aux comptes, il promet que le passif du club serait apuré en 1998. Apuré de 70 patates, tiens c’est marrant ça. En contrepartie, il réclame la levée de l’interdiction faite au club de recruter des joueurs autres que ceux en fin de contrat. La commission d’appel de la DNCG décide le 15 juin… de ne rien décider, repoussant d’encore quelques jours les éventuelles possibilités de recrutement. Bernard Lecomte a plaidé le soutien politique de la mairie : la DNCG a sans doute estimé plus prudent de patienter jusqu’à l’annonce du résultat des élections municipales le 18 juin ! En attendant, deux joueurs sont à l’essai : Goran Bozovic, un libéro monténégrin, et Didier Rabat, le frangin. Nous sommes le 20 juin. Meszoly est annoncé. Le Wasquehalien Pascal Cygan a signé un contrat de stagiaire. Quant à l’attaque… on reste suspendu à l’avis de la DNCG, ce que ne manquent pas de relever, avec la clairvoyance qui les caractérisent, les supporters lillois : « ils ont renforcé la défense avec des joueurs expérimentés, maintenant il reste l’attaque. Je crois que la réponse viendra de la DNCG », estime M. Delemar de Fretin. Même avis chez Franck Platteeuw (de Lambersart) : « il faut au moins deux attaquants dont un gros calibre ». Bernard Lecomte déplore le manque d’entrain de la mairie, alors que chez les voisins de l’USVA, les interventions et les garanties de Borloo ont permis aux valenciennois de pouvoir recruter. Le président aimerait un interlocuteur particulier de la mairie pour le LOSC, et dans ce rôle, il verrait bien Martine Aubry ou Bernard Roman. On apprend finalement que ce même jour, la DNCG a autorisé le LOSC à recruter à titre onéreux « dans le cadre d’une enveloppe financière qui nous est fixée mais qui correspond tout à fait à nos besoins. Peut-être même n’utiliserons-nous pas la totalité de la somme qui nous est autorisé, mais cette décision favorable nous donne latitude d’agir ». On évoque alors les arrivées imminentes de Simba, Aubry, et la mise l’essai de Miladin Becanovic.

Cygan8

« Et pourquoi « stagiaire » seulement ? Vous voulez pas de moi ? »

Lille a trouvé son buteur. Trop cher.

Dans les faits, seul Aubry signe effectivement un contrat : il débarque à Lille le 22 juin. Se profile alors le premier match amical de la saison, contre l’UNFP, et le LOSC n’a qu’un seul attaquant : Patrick Collot. On note aussi la présence de Boutoille et de Denquin, mais Fernandez envisage de les prêter. Au dernier moment, Becanovic débarque, en attendant peut-être Fofana (Bordeaux). Fernandez trahit les incertitudes du mercato lillois en déclarant avant le match contre l’UNFP (pour rappel, l’UNFP regroupe des joueurs au chômage, donc gratuits) : « « je ne sais pas trop qui jouera, mais il y aura peut-être des garçons susceptibles de nous intéresser ». Le LOSC s’impose 4 à 1 grâce à Duncker, Collot et un doublé de Becanovic, entré à la mi-temps. La voix du Nord est prudente mais élogieuse : « assez rapide, bon technicien et ayant le sens du but, le Monténégrin semble posséder les qualités pour devenir le buteur qui fait défaut au LOSC depuis le départ de Kennet Andersson. Mais il convient quand même de le revoir face à une opposition un peu plus forte » (27 juin). Son compatriote Bozovic a joué tout le match. Problème : la piste Becanovic patine. Ses représentants, profitant du doublé, font monter les enchères. Jean Fernandez se tourne alors vers une autre piste.

 

Enfin, la perle rare ?

Et c’est donc le 1er juillet que l’on entend parler pour la première fois de Frank Pingel, un Danois de 31 ans. Doukisor ? On ne sait pas trop à quel niveau il se situel. Formé à l’IK Skovbakken, club qui oscille entre deuxième et troisième division danoise, il ne découvre que tardivement l’élite nationale en rejoignant Aarhus au cours de la deuxième partie de la saison 1987, à l’âge de 23 ans. 30 matches ,11 buts et deux coupes remportées plus tard, il signe dans l’élite anglaise où il ne parvient pas à s’imposer (14 matches, 1 but en 1988/1989). De retour au Danemark, cette fois à Brondby, Frank s’affirme enfin définitivement, contribuant au titre de champion en 1990, à la coupe remportée l’année précédente et surtout au magnifique parcours de son club en coupe de l’UEFA en 1990/1991 au cours duquel Brondby parvient jusqu’en demi-finale, éliminé par la Roma (2-1, 0-0). Pingel est alors titulaire lors des deux rencontres. Il signe ensuite au TSV Munich 1860 en 1991/1992 (deuxième division allemande, 20 matches, 6 buts), revient à Brondby la saison suivante (15 matches, 7 buts dans l’élite) puis s’en va en Turquie. A Bursaspor, Pingel réalise une très belle saison (27 matches, 12 buts) et s’impose alors comme titulaire à la pointe de la sélection qui vient de remporter l’Euro 92 (6 titularisations, 4 buts en 1993). Sa côte est alors à son sommet, et Pingel signe alors au Fenerbahce, l’un des « gros » – tout un symbole – du championnat turc. Las, le Danois se blesse rapidement et finit la saison 1994/1995 avec 1 but inscrit en 3 rencontres. C’est après cette saison blanche que Frankie arrive au LOSC. Dans la vidéo ci-dessous, on le voit inscrire les 2e et 4e buts de la sélection Danoise contre l’Arménie en 1993 :

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Pour l’anecdote, on retrouve quelques liens entre Pingel et le LOSC avant son arrivée : à Brondby, il joue avec l’ancien lillois Kim Vilfort. Par ailleurs, il a aussi quelques liens avec Henrik Nielsen, avant-centre pendant une saison et demie au LOSC : d’abord, c’est à Brondby que Henrik Nielsen rebondit au cours de la saison 1991/1992, remplaçant Frank Pingel parti en Allemagne. Ensuite, tous les deux ont rejoint le LOSC en provenance de Fenerbahce. Club, qui allait plus tard engager Simon Kjaer, un autre Danois du LOSC.

Frank Pingel est mis à l’essai à l’occasion du « tournoi de Neuve-Maison », à Nancy, où seront présents, outre le LOSC : Nancy, le Slovan Liberec, et Beauvais. Il y a urgence, car les négociations avec Amara Simba sont au point mort. La piste Fabrice Mège (Nice) a été abandonnée. Et le championnat reprend le 19 juillet, dans 18 jours. Pour le premier match du touroi, le LOSC s’incline face aux Tchèques (0-1) ; le compte-rendu du match par la VDN fait état de deux action pour le Danois : une occasion à la 12e « après avoir effacé 2 adversaires », puis une tête, à la 30e minute… Le journal s’attarde davantage sur la « bonne prestation du tandem défensif Meszoly-Bozoriv » (sic – il faut comprendre Bozovic). Le deuxième match du tournoi nous oppose à Beauvais : nouvelle défaite (0-1). Prometteur. Et cette fois, Pingel ne se sort pas du naufrage. Jean Fernandez l’affirme lui-même, en plus de formuler de nouvelles promesses : « nous allons accélérer les choses afin d’avoir un effectif au complet pour le challenge Emile-Olivier. Pingel a fait un bon premier match, puis il a sombré un peu face à Beauvais, à l’image de toute l’équipe ». Et pour ajouter au merdier, Rabat et Leclercq se sont blessés, tandis que Carrez et Dindeleux sont mobilisés pour leur service militaire et manquent une grande partie de la préparation. Bozovic, qui a participé aux 3 matches amicaux et a séduit Fernandez, n’est toutefois pas retenu, dans la mesure où l’entraîneur compte faire signer un attaquant hors CEE : à l’époque, on ne peut avoir que 3 joueurs hors CEE dans son effectif… Fernandez annonce aussi que la concurrence est rude pour Becanovic : il ne viendra certainement pas. Un albanais, Zmijani, est testé. Le 5 juillet, nouveau match amical, contre Charleville. Parlant de Pingel, Fernandez dit : « il a un bon jeu de tête et joue souvent en percussion ». Commentaire lapidaire qui ne permet pas de situer précisément le degré de motivation du staff losciste le concernant. Les noms de Franck Priou, Fabrice Divert et de Stéphane Paille circulent désormais.

 

Allez, on prend le premier qui est disponible

Contre Charleville, redoutable adversaire, 0-0 ! Les problèmes offensifs deviennent criants. Pingel n’a pas joué, mais semble tenir la corde. Fernandez annonce que « tout sera décanté samedi », soit 3 jours plus tard. Le journaliste de la VDN, Jean-Mary Mayeur, semble commencer à se moquer de la situation, en titrant « cherche buteur désespérément » le 6 juillet. Et histoire de faire passer une idée sans le faire en son nom propre, il file interviewer Stéphane Grosselin, attaquant carolomacérien et ex-valenciennois, qui indique, à propos des Lillois : « ils m’ont parus moins incisifs offensivement. La saison dernière, ils étaient plus vifs en attaque et cela bougeait plus la défense ». Avec ce commentaire en guise de conclusion pour le journaliste : « un avis d’orfèvre ! ».

Comme ça urge vraiment, le lendemain, on lit : « on apprenait que le Danois Pingel et le club nordiste s’étaient mis d’accord. Sur le principe, c’est fait, a précisé le président Lecomte, prudent. Reste à régler la partie juridique. Le joueur devrait être à Grimonprez mardi prochain pour signer son contrat ». Bon, on ne peut pas dire qu’il ait eu le temps de convaincre, mais le championnat reprend dans deux semaines, alors puisqu’il est là… Un bonheur n’arrivant jamais seul, la signature de Simba est annoncée le 8 juillet, jour de l’entame du challenge Emile-Olivier. En apparence, c’est un joli coup : Simba sort d’une saison à 12 buts, sans pénalty, dans un club de bas de classement. Et ça démarre pas mal pour Amara, puisque le LOSC s’impose 3-1 contre Valenciennes, et il marque déjà son premier but (les autres buteurs : Sibierski et Dindeleux). Sans Pingel.

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Alors, cette fois c’est bon, l’effectif est au complet ? Pas du tout. On apprend finalement que rien n’est fait pour Pingel. Du coup, on se tourne vers le Stéphanois Jean-Philippe Séchet : un bon souvenir, il nous avait mis un triplé avec Metz en avril 1994. Bozovic n’est pas retenu, car finalement Fernandez souhaite compléter le milieu de terrain, et Friis-Hansen pourrait finalement partir du côté d’Auxerre. Le recrutement lillois traîne en longueur. Chaque jour apporte son lot d’informations et de tendances. « « Je ne sais pas. Je ne sais plus.. » dit, d’ailleurs, Jean Fernandez, visiblement perdu dans les méandres du marché des transferts. La casquette-fétiche plus basse que d’habitude, la voix un peu lasse, l’entraîneur lillois semblait noyé dans de profondes méditations, hier » (11 juillet). En attendant, il y a la finale du challenge à jouer contre Lens, et Pingel est là !

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 L’équipe alignée en finale contre Lens

Et voilà que le LOSC devient séduisant

Lille s’incline 0-1. Mais à en croire la VDN, Lille a été bon : « Pingel et Simba, qui étaient associés pour la première fois en attaque, se sont trouvés en de multiples occasions. L’ex-caennais et nouveau chouchou des supporters lillois, envisage l’avenir avec une certaine confiance : « c’était mon premier contact avec Pingel, je ne l’avais jamais vu. Malgré tout, ça a relativement bien fonctionné. Il nous a manqué des petits trucs surtout dans la finition, mais tout va venir avec le travail. Nous sommes encore en pleine préparation, les automatismes vont venir progressivement ». Même l’entraîneur Lensois, Patrice Bergues, souligne la qualité du duo offensif lillois : « un bon jeu collectif, deux bons attaquants bien en place…Le LOSC a un potentiel offensif supérieur à l’année dernière, où il misait sur la vitesse et l’opportunisme d’Assadourian » (12 juillet). À notre avis, il se fout de notre gueule. En tout cas, le transfert de Pingel est officialisé après la traditionnelle visite médicale. Et Périlleux, sorti de nulle part (enfin si : de Montpellier), est également annoncé.

Le dernier match amical d’avant-saison est contre Amiens, le 15 juillet. Lille s’impose 2-0, grâce à un doublé de… Frank Pingel : « on qualifiera donc cette avant-saison de très encourageante. Pour peu que le LOSC confirme en championnat… » (16 juillet).

Simba Pingel

 

Confiance à la reprise

19 juillet, le championnat reprend à Bordeaux pour les Dogues. Après une intersaison aussi agitée, on espère enfin pouvoir se concentrer sur le jeu, et illustrer les promesses d’un jeu plus offensif. La confiance est affichée : « cette année, l’équipe de Jean Fernandez est bien plus armée en attaque. Amara Simba a déjà démontré par le passé qu’il n’était pas maladroit devant le but et Frank Pingel, auteur d’un doublé contre Amiens en amical, devrait également tenir la route. Si on ajoute, derrière ce tandem, la présence du meilleur buteur losciste de la saison dernière, Antoine Sibierski (7 buts), on comprend que Jean Fernandez ne se fasse pas trop de soucis » (19 juillet). Bon, Lille perd 0-1, ce n’est pas déshonorant à Bordeaux, d’autant que l’équipe a montré un visage intéressant. Et quid de Pingel ? Il n’a pas joué. Sa lettre de sortie de Turquie n’est pas arrivée à temps : elle a transité par la fédération danoise, alors qu’elle aurait dû être envoyée directement en France. Fernandez fait la tronche : il a dû revoir ses plans et n’a aligné que Simba devant, préférant du coup titulariser Périlleux. Sur le match en lui même, Jacob explique : « on a eu pas mal d’occasions, mais le plus dur c’est de les réussir. Cette malchance n’est pas à mettre sur le compte de l’absence de Pingel ». En général, quand tu dis ça, c’est que tu mets la malchance sur le compte de l’absence de Pingel. Ce n’est que partie chemise : notre Danois reçoit sa qualification dans la semaine et va donc débuter contre Bastia, le 26 juillet. Il a même l’honneur d’être en Une de la Voix du Nord, avec ce titre : « un pari sur l’attaque ». Fernandez redit sa satisfaction : « l’an dernier, on avait des passeurs, mais pas de buteur. Là, avec Simba et Pingel, on a deux buteurs, plus Sibierski. Le problème, c’est l’arrivée tardive de Simba et Pingel. Ils ont besoin de matches pour trouver la bonne osmose. Mais dès qu’ils seront au top physiquement et que leurs automatismes seront au point, il y aura moyen de faire quelque chose de bien ».

 

On déchante : « Je ne savais pas où courir »

Lille perd 0-2, lors de ce retour de Jean-Jacques Eydelie à l’extérieur. Fernandez trouve des excuses en disant que si Duncker n’avait pas trouvé la barre après 12 secondes, le match était gagné. Peut-être oui. Ou peut-être non. « Le LOSC déçoit d’entrée ! » pointe la Voix, « à l’image de Frank Pingel, encore juste physiquement, le LOSC était dans un jour sans ». En semaine, le ton a changé par rapport à l’optimisme de la fin d’avant-saison : « Ce LOSC qui laisse perplexe ». Frank Pingel : « c’est très difficile, car il y a beaucoup de joueurs qui ne se connaissent pas encore très bien. Il faut qu’on joue plus de matches ensemble (…) J’ai fait un mauvais match. Je ne savais pas où courir. Je peux faire beaucoup mieux » (28 juillet). On espère, oui. Cela tombe bien : les 2e et 3e journées sont espacées d’une dizaine de jours pour cause de trêve internationale : on va pouvoir bosser. On en profite même pour faire un match amical contre Valenciennes. Devinez le score : 0-0, bien entendu ! Surtout, le LOSC montre un sale visage, avec « un coup de sang de Duncker sur Tourenne » et une bagarre générale. La Voix du Nord interroge : « Y a -t-il vraiment 2 divisions d’écart entre l’USVA et le LOSC ? » (31 juillet). Réponse : oui, le LOSC était en D1 et l’USVA en N1, ils sont bêtes ou quoi à la Voix ?

Germain Pingel Meszoly Périlleux

 

Pour la troisième journée, le LOSC arrache enfin son premier point de la saison, à Saint-Etienne (1-1) : et encore, parce que Nadon arrête un pénalty alors que l’on est menés, et parce qu’un faux rebond trompe Coupet sur l’égalisation de Sibierski. La Voix du Nord place Pingel en 3e poisition de son Top 5 : « il a réalisé sa première bonne performance avec le LOSC et a pesé de tout son poids sur la défense stéphannoise ! » Pauvre défense ! Fernandez est satisfait : « les joueurs commencent à trouver leurs marques. Pingel, par exemple, a été meilleur ». Cette fois, la saison semble lancée. Recevoir le promu guingampais est une excellente occasion de confirmer les bonnes dispositions vues à Geoffroy-Guichard. Jean Fernandez fait confiance aux mêmes. Résultat : 0-3 ! L’attaque est « aux abonnés absents » (10 août), le public scande le nom d’Assadourian et les premiers « Fernandez, démission » son entendus. Pas un mot sur la performance de Frank Pingel dans le compte-rendu du match.

Dans la semaine, Jean Fernandez est interviewé par la Voix du Nord. Une excellente question lui est posée : « pourquoi persister à faire jouer Frank Pingel alors qu’il n’est pas encore dans le coup, pourquoi ne pas essayer Boutoille d’entrée ? ». Réponse prodigieuse : « c’est simple, si Pingel ne joue pas, il ne reviendra jamais dans le coup. Je sais que c’est un handicap, mais il faut l’accepter » (15 août). En gros, Fernandez est en train d’expliquer qu’on joue quasiment à 10 depuis le début de saison, mais qu’on doit s’y faire, un jour ça nous permettra d’être à 11 !

On reparle de la possibilité de faire venir un joker : le nom d’Anthony Garcia revient.

 Périlleux4

19 août, 5e journée, Lille se déplace à Cannes. Fernandez redit, des fois qu’on aurait mal compris : « nous n’avons pas été épargnés par les blessures, et des joueurs comme Sibierski ou Pingel sont encore loin de leur meilleur niveau ». Et cette fois, le président s’exprime, en mettant en cause l’entraîneur dans la gestion du recrutement : « les deuxièmes mi-temps disputés contre Bastia d’abord, puis devant Guingamp me laissent pantelant. J’ai dit aux joueurs qu’ils avaient été calamiteux ! Je tenais à leur faire part de mon mécontentement. Je leur ai expliqué qu’avec ces deux mi-temps, ils avaient cassé tout ce qui avait été fait par toute l’équipe dirigeante, le staff technique et eux-mêmes, depuis un peu plus d’un an. Nous pensions avoir franchi une étape. Tout l’environnement du club sentait qu’il y avait un mieux. Et puis, cette saison, nous avons opéré un recrutement un peu plus ambitieux et j’avais accordé toute ma confiance à Jean Fernandez en ce domaine. Et nos espoirs ont été fort déçus. J’ai demandé aux joueurs d prendre leurs responsabilités et je leur ai dit que je m’étonnais que des professionnels puissent baisser les bras de la sorte. À chaque fois que nous prenons un but, ensuite, c’est la débandade » (19 août). Toutefois, Bernard Lecomte n’envisage pas de se séparer de Jean Fernandez. C’est pourquoi, après une nouvelle défaite à Cannes (1-2), Fernandez est viré, remplacé par Jean-Michel Cavalli.

Cavalli

Et là, on va désormais très peu parler de Pingel, qui se blesse de toute façon à la cheville, ce qui permet à a Voix du Nord de militer d’autant plus pour une titularisation de Djezon Boutoille pour la réception du champion nantais : « il ne serait pas vraiment étonnant d’assister à la première titularisation de Djezon Boutoille, qui a prouvé à chacune de ses apparitions qu’il méritait mieux qu’un simple rôle de remplaçant. D’ailleurs, Frank Pingel s’étant blessé à la cheville, la côte du jeune attaquant nordiste a encore grimpé ces dernières heures » (25 août). Lille prend son deuxième point de la saison (0-0), avec un peu de chance : N’Doram manque un pénalty. Le Danois est ensuite absent à Monaco (1-2). Il fait son retour pour le derby contre Lens le 9 septembre, en entrant en jeu à la 54e minute ; on note qu’il est « auteur d’une bonne reprise de la tête (67e) » (10 septembre). Insuffisant pour éviter la défaite (1-3).

 

Un ange parti trop tôt

Et puis, stupeur, un encadré le 15 septembre interroge « Pingel sur le départ ? Surprise hier, au LOSC. Frank Pingel, bien que présent à l’entraînement, ne posa pas avec ses coéquipiers pour la photo officielle du club. Le Danois, qui n’a guère joué jusqu’ici, serait en effet sur le départ… Jean-Michel Cavalli, puis le président Lecomte, n’ont pas nié par ailleurs qu’un joker – offensif, vraisemblablement – pourrait être engagé rapidement si le dossier Pingel évolue favorablement ».

Le lendemain, c’est jour de match à Gueugnon, relégable également. Pingel est annoncé partant : « Un joli flop, qui aura au moins le mérite de précipiter, si tout va bien, la venue d’un joker. À ce sujet, suivez la piste Miladin Becanovic. Ce monténégrin était venu en stage durant l’intersaison, intéressa Jean Fernandez, mais s’avéra trop cher. Toujours sur le marché après avoir été testé à Nantes, ses exigences pourraient avoir été revues à la baisse ». Les choses sont désormais claires : Cavalli considère que Pingel ne fait plus partie de l’effectif (« quand un joueur désire partir, il ne va pas mourir pour le club »), et c’est bien pour cette raison qu’il n’était pas sur la photo officielle.
On craint un moment que le merdier de l’intersaison ne reprenne : Becanovic a été spontanément évoqué, mais on parle aussi d’un retour d’Assadourian, de Joël Tiéhi, de Roger Boli… La situation est critique, puisque Lille s’est de nouveau incliné à Gueugnon (1-3), en dépit des débuts de Thierry Rabat.

classement


Frank Pingel quitte donc le LOSC. On apprend qu’un arrangement a été trouvé grâce à la médiation de Jacob Friis-Hansen : Frank Pingel renonce à toucher des indemnités : « Grand seigneur, le Danois a compris que sa place n’était plus au LOSC et ne s’est pas montré exigeant » (23 septembre). C’est pas « gros » seigneur, plutôt ? De retour au Danemar
k, il signe à Aarhus Fremad en D3 danoise. Marrant qu’en France, on n’avait pas capté qu’il était cramé, mais là-bas apparemment si.
La veille, juste avant la réceptiondu Havre, considérée comme le match de la dernière chance, Bernard Lecomte avait rappelé les errements lillois au cours de ce mercato : « j’assume mes responsabilités. À l’intersaison, j’ai pensé qu’il fallait laisser Jean Fernandez agir. À mes yeux, c’était un gage de réussite. Je ne suis pas encore assez technicien pour avoir des avis. Cela dit, Thierry Bonalair, je l’aimais bien. Ça m’aurait fait plaisir qu’il reste. Comme Assad d’ailleurs. Parallèlement, Jean m’a dit que faire venir des gens qui ont de la bouteille, ce n’était pas mauvais pour les jeunes. Il y avait une certaine logique là-dedans. Je lui ai fait confiance. À présent, des voix s’élèvent. Mais à l’époque, personne n’a bougé ».

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Le soir-même, Lille reçoit Le Havre et s’impose enfin. 13 minutes après être entré en jeu, Becanovic marque son seul but de la saison en championnat. L’espoir renaît, et Lille parvient rapidement à recoller à la ligne de flottaison. La saison fut pénible, mais l’essentiel a été atteint : le club reste en D1 en mai 1996.

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2016/02/becanovic.mp3


Nous avons principalement mis l’accent sur Frank Pingel dans cet article, qui symbolise le mieux les tergiversations et les échecs de ce mercato 1995, mais c’est bien l’ensemble du processus qui a été manqué. Mis à part Jean-Marie Aubry, Patrick Collot et Pascal Cygan, on ne peut pas dire que les recrues de cet été aient laissé un grand souvenir au club : un Thierry Rabat mi-figue mi-raisin, un Geza Meszoly sur courant alternatif, Philippe Périlleux et Amara Simba sur le déclin, Joël Germain trop obèse, qui n’a joué qu’en début de saison… Les nombreuses mises à l’essai ont aussi témoigné de ces errements : Bozovic, alors qu’il avait été bon, est finalement relâché parce que Fernandez veut subitement renforcer son milieu. Sans oublier le départ de joueurs cadres qu’un petit effort auraient permis de conserver, comme Thierry Bonalair. Si les contraintes budgétaires du club expliquent en grande partie le retard du recrutement et l’impréparation physique de l’attaque, on peut a posteriori affirmer que Fernandez a sans doute, à tort, voulu chambouler un effectif qui, s’il n’offrait certes pas beaucoup de spectacle, proposait un jeu cohérent qu’il était délicat de vouloir transformer, du moins avec des joueurs de la qualité de ceux que le LOSC pouvait se payer. A l’arrivée, un départ catastrophique, et la nécessité de faire appel à de nouveaux joueurs : outre Becanovic, Denis Abed arrive en janvier 1996. Ah, aux derniers nouvelles, Frank Pingel travaille pour une boîte d’informatique, au Danemark. Il s’y occupe de « Logistics & Warehouse« , si l’on en croit le site de l’entreprise. On ne sait pas trop ce que ça veut dire. Mais c’est toujours moins mystérieux que son recrutement en 1995.

Becanovic Havre

 

FC Notes :

1 31 descentes, c’est 3 descentes par saison, sauf en 1997 : 4 descentes. Parmi les descentes, on compte celle de Marseille, administrative, en 1994, avec 56 buts marqués. Mais si ça n’avait pas été Marseille, c’était Martigues, 18e, avec 37 buts marqués, donc ça ne change rien à nos statistiques.

2 La Voix du Nord, 6 juin 1995. Pour la suite des références, on ne va mettre que les dates entre parenthèses : tout est issu de la Voix du Nord.


Posté le 16 mai 2017 - par dbclosc

Les filles sont en D1

Devant un public nombreux et grâce à un convaincant succès contre la Roche-sur-Yon (5-1), l’équipe féminine du LOSC accède à la première division.

Alors je ne sais pas trop comment j’ai fait, mais j’ai dû me planter en venant car je suis arrivé par le mauvais côté du Stadium. Peu importe, je suis bien arrivé, merci. Et je ne suis pas le seul, puisque les meilleures places sont déjà prises. Je file donc derrière le but là-bas, et se forment plusieurs rangs, situation d’autant plus agaçante que des parties autour du terrain sont désertées on ne sait trop pour quelle raison si ce n’est donner le sentiment à certains qu’ils ont une forme d’importance en bloquant des accès. Du coup, y a plein de gamins et de gens petits qui râlent car ils ne voient pas : hé ben fallait boire plus de soupe, tiens ! Blague à part, il aurait été bienvenu que l’accueil du public se fasse dans des meilleures conditions. 1800 personnes sur une longueur et 2 demi-largeurs de terrain, bon… En revanche, l’organisation n’a pas lésiné sur le temps : il ne pleut pas et on a même de belles éclaircies.

Sur les deux derniers matches, on se mettait presque à craindre que les Lilloises se laissent prendre par l’enjeu : une première mi-temps assez poussive contre Le Mans il y a 3 semaines puis, la semaine dernière, de grandes difficultés à Saint-Malo, heureusement sauvées par un pénalty salvateur de dernière minute (1-1). Autant dire qu’on avait une petite appréhension pour ce match qui les faisaient recevoir leurs dauphines vendéennes. On va dire que les 3 premières minutes confirment la tendance : deux débordements des Yonnaises laissent penser que ça ne va pas être de la tarte. Mais fort heureusement, sur leur première accélération, les Lilloises marquent : bien servie en profondeur par Saïdi, et bien aidée par un alignement de la défense qui ne mérite même pas ce nom, Jana Coryn place facilement le ballon sous la gardienne adverse, du plat du pied (5e). Nous voilà rassurés. D’autant que Lille n’est plus franchement inquiété et a l’emprise sur le match, de façon bien plus maîtrisée que lors des dernières sorties. Deux autres occasions suivent rapidement, repoussées par la gardienne. 23e, bien servie en profondeur, Ludivine Bultel semble trop s’excentrer mais parvient à envoyer une frappe que la gardienne laisse riper sur ses gants. Deux défenseures rouges et Coryn se jettent : la buteuse belge est la première et conclut de la tête, non sans avoir été bien balancée sur le poteau puis au fond du but. Pas contente, la gardienne Yonnaise veut dégager le ballon, de rage, à l’extérieur du but, mais elle l’envoie sur le poteau et le ballon rebondit sur Jana, déjà au sol qui criait « ouïe ouïe » et lance la surenchère avec un « AAAAARG » qui est presque le top-départ d’une bagarre générale, certaines Lilloises considérant que la gardienne l’a fait exprès. « Je ne l’ai pas fait exprès » dit-elle. Et c’est vrai : elle ne l’a pas fait exprès et avait l’air sincèrement désolée. Cela n’empêche pas une facétieuse joueuse losciste – que nous ne citerons pas – de bourriner dans le ballon en visant la gardienne, qui la reçoit dans les tibias, tout en criant « héééé toi lààààà ! ». On a tout vu tout entendu, on était juste derrière. Séquence très rigolote.

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Les Rouges se reprennent ensuite, sans se créer toutefois d’occasion franche, mais ce n’est pas imméritoire de les voir revenir à 1-2 juste avant la pause, suite à un coup-franc mal repoussé par la défense lilloise. Quelques instants après, sur un corner mal repoussée, Justine Bauduin est à deux doigts de redonner deux buts d’avance aux locales, mais son tir pied gauche à ras de terre passe un rien à côté.


À la mi-temps, on peut être satisfait : les Lilloises sont virtuellement en D1. Histoire d’informer les 2 ou 3 qui nous suivent, je poste ceci. Gardez cela en tête pour plus tard.

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En seconde période, les Lilloises sont sur leur lancée, largement dominatrices : c’est bien simple, on se fait chier car on est derrière le mauvais but. La domination est même étonnante pour un match d’une telle importance entre les premières et les deuxièmes. Dans ce sens là, on ne s’en plaindra pas. Les occasions sont cependant assez rares : c’est Justine Bauduin qui réveille tout le monde à l’heure de jeu en tirant de 30 mètres : la gardienne dévie de justesse sur la transversale. Finalement, le 3e ne tarde pas : sur un dégagement en six-mètres de la gardienne, le ballon arrive sur une tête lilloise que je n’ai pas identifiée (Saïdi ou Bultel) : Coryn est lancée et y va de son triplé, ce qui porte son total sur la saison à 25 buts.

C’est à que je vous renvoie à mon tweet prémonitoire : depuis le début du match, la gardienne ne parvient pas à envoyer ses 6 mètres au-delà d’une petite quarantaine de mètres ; ils sont alors prolongés par l’une des défenseures centrales, par des têtes retournées pas très esthétiques et assez hasardeuses, si bien que certains d’entre eux sont aussi arrivés dans les pieds des Lilloises : en jouant vite, il paraissait assez évident qu’il y avait moyen de mettre les adversaires en grande difficulté. D’ailleurs, peu avant le 2-0, la gardienne Yonnaise a bien merdé un de ses 6 mètres, tiré cette fois à ras de terre. Coryn avait bien failli en profiter. Du coup, je me permets de fanfaronner :

3

Mais Jean-Marie Pfouff me ramène très vite à la dure réalité du premier degré :

4 

Bon, ça fait 3-1. Les Rouges sont à un cheveu de réduire l’écart à 3-2, mais une tête passe à côté. La triple buteuse, blessée, sort sous une belle et méritée ovation. La suite du match est une gestion tranquille : Lernon marque le 4e but à la 79e après un coup franc mal repoussé par la gardienne, puis par une défenseure. Pourtant, Maud Coutereels a tout fait pour empêcher sa copine de marquer, en se mettant bien devant elle. « 4-1 lalalèèère ! » twitte-je. Sous les yeux de Marion Gavat, qui s’entraîne.

5

Les Vendéennes envoient un ballon sur la transversale, mais Azem avait parfaitement lu la trajectoire du ballon. Dafeur, partie de son côté gauche, termine le spectacle en trompant une dernière fois les Yonnaises. 5-1, c’est à ce moment qu’une partie du public se met à chanter « On est en D1 !»

6

Le pire, c’est qu’une personne m’a répondu en précisant de quoi il s’agissait. Je préfère penser que tous ces gens font du second degré, cela me rassurerait sur le genre humain. Peu avant que le match ne se termine, la sono rappelle que « le terrain est interdit » au coup de sifflet final. Deux remarques à ce sujet :

_ce n’est pas « le terrain » qui est interdit, c’est son envahissement. Car le terrain est resté après le match. Ça me rappelle tous ces parcs où il est indiqué « pelouse interdite » alors qu’il y a de la pelouse partout, justement.
_personnellement, je n’avais pas songé qu’on pouvait aller sur le terrain à l’issue du match. Le fait de l’interdire me donne bien envie de le faire.

Apparemment, il y avait dans le public des petits rigolos qui pensaient comme moi. Au coup de sifflet final, 5 types floqués « sécurité » se placent près de la partie latérale du terrain. Un type s’amuse alors à entrer sur le terrain et à jouer au striker : mais même pas pour aller voir les filles hein, juste pour embêter la sécu et jouer au chat et à la souris. Ça fait bien rire tout le monde. On finit par un clapping, une pratique, rappelons-le, inaugurée par Arnaud Duncker et popularisée par les Islandais.

7

Bravo les filles, bravo à l’entraîneur Jérémie Descamps. L’équipe féminine a apporté cette année les joies simples que l’équipe masculine n’a pas su amener. Il restera un dernier match pour le plaisir à Arras. 6 points d’avance au classement du groupe A alors qu’il ne reste plus qu’une seule journée à disputer, le LOSC est en D1, deux ans après sa « création » (en fait, le LOSC a bouffé Templemars, avec son consentement). Bon, plus prosaïquement, ça aussi, ça fait partie du business plan. Reste à savoir comment et avec qui on continue l’année prochaine.

Pour terminer, un petit mot sur les individualités, même si on ne veut pas passer sous silence les autres, toutes méritantes, mais tout de même : la défense centrale Coutereels/Chapeh, c’est top. Rachel Saïdi joue toujours très juste, dans un rôle central, très précise aussi bien latéralement que vers l’avant. Et mention spéciale pour Silke Demeyere : celle-là, c’est un crack : une activité débordante, teigneuse, un grand nombre de ballons récupérés (à ce titre, elle est un peu une D’Amico au féminin), au-dessus techniquement (là c’est pas du tout D’Amico). Silke Demeyere, t’es la meilleure.

IMG_20170514_181758Attendre quelqu’un.e du LOSC après un match pour une photo, j’avais pas dû faire ça depuis Laurent Peyrelade.


Posté le 14 mai 2017 - par dbclosc

Gardiens de fortune : quand des joueurs de champ occupent les cages du LOSC

Aujourd’hui, si un gardien de but se blesse ou est expulsé, on est presque sûr que sa doublure entrera à sa place, sauf cas très particuliers où les trois remplacements ont déjà été effectués. Mais, comme on en a l’habitude, on va parler aujourd’hui d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître et dont certains trentenaires n’ont que de vagues souvenirs. Les blessures de gardiens en ce temps là aboutissaient à ce qu’un joueur de champ prenne sa place dans les buts.

Pourquoi ? Tout simplement parce que jusqu’à il y a pas si longtemps, le règlement n’autorisait la présence sur le banc que d’un nombre de joueurs équivalent au nombre de remplacements autorisés. Bref, quand deux remplacements étaient autorisés, seuls deux joueurs étaient sur le banc, quand trois changements étaient autorisés, seuls trois joueurs prenaient place sur le banc ; et le même raisonnement était valable quand un seul remplacement était autorisé. Quand aucun changement n’était autorisé, rien dans le règlement ne disait combien de joueurs pouvaient être présents sur le banc. Mais, en même temps, si aucun remplacement n’était autorisé, ces joueurs ne pouvaient alors servir qu’à couper des oranges. Bref, quand peu de joueurs étaient autorisés sur le banc, il était alors logique que les remplaçants soient seulement des joueurs de champ (1).

La blessure d’un gardien était trop rare, ce qui faisait que quand cela arrivait, c’était un joueur de champ qui prenait la place du gardien. Un joueur de champ dans les buts, c’est arrivé au moins six fois au LOSC dans son histoire, cinq joueurs de champ se partageant ces intérims contraints dans les cages. Peut-être en a-t-on oublié. Et on compte sur toi pour nous les rappeler.

 

Jean Baratte : le buteur devenu gardien

On a beaucoup évoqué Jean Baratte pour ses qualités de buteur. Moins connues, ses performances en tant que gardien de but. Et avec une différence notable par rapport aux autres cas exposés dans cet article : c’est en tant que titulaire que Baratte garda le but lillois. C’était contre Bordeaux, à Colombes, lors de la demi-finale de coupe de France en 1952. Jean Baratte avait déjà été titulaire en 1943 lors du derby OICL/SCF.
Pour ce match contre Bordeaux, l’habituel titulaire, Charles Val, s’est blessé à Reims une semaine auparavant. Tu vas me dire : le gardien remplaçant va donc jouer. Il s’appelle Georges D’Arcangelo. Problème : au moment où on a besoin de lui, il est introuvable. En fait, cela fait quelques mois qu’il est parti, et personne ne s’en est soucié ! Lors de l’été 1951, le gardien titulaire, Pierre Angel, part : D’Arcangelo croit alors que son heure est enfin venue. Mais le LOSC recrute Val. Vexé, il serait retourné dans le sud de la France : c’est du moins ce qu’un de ses amis confie aux dirigeants du LOSC ! En dépit d’appels dans les journaux et à la radio, le gardien-déserteur ne se manifeste pas. Reste alors la solution André Weughe, troisième gardien : mais tout le monde, y compris son entraîneur, Cheuva, le trouve encore un peu tendre. Bon ben du coup c’est Jean Baratte qui ira dans le but ! Il semblerait qu’il s’en soit très bien tiré, mais sans pouvoir empêcher la défaite en prolongation (1-2). Le LOSC fut très critiqué pour cet épisode, car si Baratte n’a pas démérité, il a beaucoup manqué devant. Quelques semaines plus tard, le transfert de César Ruminski apporte au club un gardien n°1 d’envergure.

BaratteJeannot dans les buts lillois

 

Bernard Stachowiak, saleté de règlement

Samoy a tout connu avec le LOSC, il fut gardien, entraîneur, directeur sportif, recruteur, sans doute pâtissier, cracheur de feu et dresseur de hamsters etc. Il connut les joies de la montée comme les affres de la relégation. Il a même connu la blessure en plein match. Été 1964, le LOSC de Jules Bigot vient de retrouver l’élite et reçoit le Nantes de José Arribas pour la 4e journée. Lille mène rapidement 2-0 grâce à des buts de Michel Lafranceschina (10e) et de Jean-Louis Thétard (20e). Pas de chance, le gardien des Dogues, Charly donc, se blesse peu avant la mi-temps. Pas de chance (bis), les remplacement ne sont pas encore autorisés. Lille va donc terminer à 10, avec un joueur de champ dans les buts : c’est le latéral droit Bernard Stachowiak qui s’y colle. Score final : 2-2. Bernard Stachowiak est davantage connu pour avoir inscrit le but vainqueur du LOSC face à Bastia en juin 1966, lors d’un barrage décisif pour le maintien en D1 : à la 86e, il était temps.

 

Navarro : le joueur de champ aux meilleurs stats que le titulaire des buts

Rebelote pour Samoy : il se blesse lors d’un déplacement à Strasbourg. En début de deuxième mi-temps, il est remplacé par l’attaquant André Perrin à une bonne quarantaine de minutes de la fin du match (car cette fois, les remplacements sont autorisés, et ce depuis quelques mois), mais c’est finalement le défenseur Vincent Navarro qui enfilera les gants (ça veut dire qu’il est devenu gardien de buts, hein, il a pas seulement enfilé ses gants).

Anecdote croustillante, le portier de fortune fait mieux que le titulaire du poste puisque Charly avait cédé à deux reprises en fin de première mi-temps. Vincent Navarro, lui, est à notre connaissance le seul joueur de champ du LOSC avec Landrin à avoir gardé sa cage inviolée. Le score ne bougera en effet pas, Lille s’inclinant finalement par 2 à 0. Navarro est alors le seul gardien de l’histoire du LOSC a n’avoir jamais encaissé de but. On t’en parle plus loin dans l’article, il sera rejoint une trentaine d’années plus tard.

NAVARRONavarro j’écoute

 

Dominique Thomas : la boulette, mais on peut pas vraiment lui en vouloir

Au cours de la saison 1986/1987, Bernard Lama connaît sa première saison comme titulaire dans les cages du LOSC. Le poste de gardien est bien pourvu, puisqu’en plus du futur champion du monde, les Dogues ont Pascal Rousseau (2), international espoirs, pour doublure. Après des débuts délicats, le jeune Lama s’affirme ces dernières semaines comme l’un des très bons gardiens de l’élite française.

Le 17 avril 1987, Lille se déplace à Geoffroy-Guichard, le stade des stéphanois où Pascal Cygan allait débuter quelques années plus tard en flippant. Pour cette saison 86/87, un autre fera ses débuts dans le chaudron stéphanois. En l’occurrence, il s’agit de Dominique Thomas. Non, Dominique ne fait pas son premier match en D1. Il débute comme gardien de but quand Nanard Lama se blesse dans un choc avec l’ancien lillois Krimau.

Dominique fait globalement un match correct. Pas de chance, il fait tout de même une boulette qui coûte aux siens le seul but du match en cafouillant un coup-franc anodin qui atterrit finalement dans des pieds stéphanois (1-0).


Gaston Mobati : le ratio temps de jeu/but encaissé le plus pourri (même pire que Arphexad)

En 1988/1989, Lille a sans doute son plus bel effectif depuis des lustres, avec, entre autres, Abedi Pelé, Erwin Vandenbergh, Filip Desmet, Jocelyn Angloma et Nanard Lama. Ce dernier se blesse à cinq minutes du terme d’un match maîtrisé par les Lillois lesquels mènent alors 1 à 0. Double malchance, les Lillois ont effectué leurs deux changements si bien qu’ils auront le double handicap de finir la rencontre à dix et avec un joueur de champ comme gardien de but. C’en était trop pour nos chouchous, Gaston Mobati, le gardien de fortune lillois s’inclinant deux minutes après avoir enfilé les gants de Lama. Tiens, d’ailleurs, Lama fût célèbre un temps pour ne pas porter de gants y compris en match officiel. Avait-il ce soir-là des gants à refiler à Mobati ? Ça, on t’avoue l’ignorer.

Autre fait croustillant de ce match, c’est donc Mobati, l’attaquant qui avait été le plus prolifique des joueurs de D1 sur la phase retour de la saison précédente (10 buts, devant papin) qui va dans les buts à la place de Lama, le gardien qui, quelques semaines plus tard allait marquer un but (sur péno mais quand-même) au portier de Laval. Avoue que ça ne manque pas de sel.

Lille se contente alors du nul (1-1), perdant là deux points précieux dans la lutte pour l’Europe. Gaston, pour sa part, repart avec le record du pire ratio temps de jeu/but encaissé des gardiens du LOSC dans toute l’histoire : 1 but toutes les 5 minutes.

 

Patrice Sauvaget : le pas trop buteur devenu gardien

Puisque Patrice Sauvage marquait peu (pour un attaquant), il s’est dit que peut-être il pourrait rendre davantage de services dans les buts. Fort de ce raisonnement, il se place dans le but après l’expulsion de Jean-Claude Nadon à Toulon, le 28 septembre 1991. Coupable d’avoir gagné trop de temps pour préserver l’avance lilloise (2-1), Nadon a pris successivement deux avertissements (82e, 97e). Sur le banc du LOSC, se trouvait seulement Mamadou Kane, et pas de doublure dans le but.
Sauvaget parvient à ne pas encaisser de but. C’est d’ailleurs ce bon vieux Patrice qui avait ouvert le score à la 22e ; Brisson doublait la mise à la demi-heure, tandis que le redoutable Leonardo Rodriguez réduisait l’écart sur pénalty à la 79e.

Nadon


Le récidiviste : Christophe Landrin

Nous en avons déjà parlé ici, à moins que ça soit là. On avait alors parlé du cas particulièrement atypique de Christophe Landrin. « Atypique ? » t’étonneras-tu. « Pourquoi est-ce atypique de parler de Christophe Landrin qui devient gardien dans un article qui parle de joueurs de champ qui occupent le poste de gardien de but ? » Eh ben, attends, tu vas comprendre.

Le 30 octobre 1999, au cours de cette sublime saison qui aboutira à notre remontée dans l’élite, Lille reçoit Sochaux. A Vingt minutes du terme, Greg Wimbée est expulsé. Jusqu’ici tout va mal. Tout va encore plus mal quand on comprend que, à l’époque, il n’y a pas de gardiens sur le banc des remplaçants (c’est possible, mais la probabilité d’une blessure ou d’une expulsion d’un gardien reste faible, donc on préfère mettre des joueurs de champ : seuls 14 noms sont autorisés sur la feuille de match) et que c’est donc un joueur de champ qui va prendre les gants. Et encore plus, quand on sait qu’on perd (0-1). C’est Christophe « Robocop » Landrin qui s’y colle. Et plutôt bien, notamment lorsqu’il sauve les siens du deuxième but doubiste, en remportant un face-à-face contre Stéphane Dedebant. On perd (0-1), mais Christophe n’y est pour rien et Lille et encore leader. The Sochaux must go on comme on dit.

Image de prévisualisation YouTube

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Deux semaines plus tard, Greg, tout juste revenu de suspension, se fait tout juste expulser alors que Lille mène 1 à 0 contre Guingamp peu après la mi-temps. Et c’est là qu’on entre vraiment dans l’atypique : Christophe Landrin endosse pour la deuxième fois de sa carrière, le tout en quinze jours, des gants du gardien de but (3). Et là encore ça sera avec succès puisque Lille l’emportera au final sans que son gardien de fortune n’encaisse un but (petit rappel grammatical : le « n’ » précédent est un « ne explétif » et non un « ne de négation »).

Wimbée Landrin « Il est en train de me prendre ma place de titulaire. Vite, poignardons-le discrètement avant qu’il ne soit trop tard »

Nicolas Bonnal : une bonne occasion de se faire remarquer

Au cours d’un début de saison 2002-2003 assez maussade côté championnat, le LOSC parvient à tirer son épingle du jeu en coupe Intertoto, en éliminant successivement les Roumains de Bistrita (2-0, 1-0) puis les Anglais d’Aston Villa (1-1 ; 2-0). En finale de la compétition, les Dogues sont opposés aux Allemands de Stuttgart. Cette double confrontation va permettre à Nicolas Bonnal de se mettre en valeur à divers titres. À l’aller, il est l’unique buteur du match, un but superbe au passage : reprise de volée aux 18 mètres sur un centre de Brunel après une belle action collective. 15 jours plus tard, le 27 août 2002, Lille tient, et se crée même quelques occasions en 1e mi-temps. Mais Pichot est expulsé dès la reprise pour un main sur la ligne de but. Le péno finit sur la barre mais, à 10, les Lillois craquent deux fois en fin de match, aux 81e et 88e minutes. À la 95e, Greg Wimbée, poussé par un joueur allemand, heurte Mathieu Delpierre : fracture de la pommette. Tous les changements ayant été effectués, c’est Nicolas Bonnal, le buteur de l’aller, qui enfile les gants, pour quelques secondes. C’est bien l’une des rares fois où Bonnal aura été dans la lumière à Lille.

Bonnal4D’accord, on est en Allemagne, mais le salut nazi n’est pas pour autant indispensable


Nicolas De Préville et Ibrahim Amadou : un après-midi de cauchemar

En ce dimanche d’août, la confiance est côté lillois : lors de la journée précédente, la première, Lille s’est imposé de façon convaincante face à Nantes, dans une certaine euphorie suite à l’arrivée de Marcelo Bielsa (3-0), tandis que Strasbourg, qui reste sur 2 montées consécutives, s’est lourdement incliné à Lyon (0-4). Mais rien ne se passe comme prévu : Lille est bousculé, et hormis une occasion pour De Préville (35e), on peut s’estimer heureux d’arriver à la mi-temps sans être mené. Surtout, très vite, deux joueurs (Thiago Mendes et Malcuit) sortent sur blessure ; peu avant la mi-temps, Bielsa décide d’effectuer, déjà, son 3e remplacement en sortant Ballo-Touré, en difficulté et déjà averti. Autrement dit, il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour qu’on ne subisse plus de blessure… ou pour que le gardien ne soit pas exclu. Ce qui ne manque pas d’arriver, stupidement, à la 63e minute. On a bien encore un gardien sur le banc, mais il y a eu 3 entrants en première période. Nicolas De Préville, qui joue parfois dans les cages à l’entraînement, est donc chargé de garder le 0-0. Cocasserie dans la cocasserie : le maillot de Maignan étant trop grand pour lui, il prend celui de Koffi. De Préville tient 10 minutes, remportant même brillamment un face-à-face avec Saadi. Mais il cède une minute plus tard, ne pouvant rien sur une volée au premier poteau. Lille est mené, à 10, avec son avant-centre dans le but. Pour maximiser les chance d’égaliser, De Préville reprend sa place en attaque et il revient à Ibrahim Amadou d’aller dans le but ! 3 gardiens en 15 minutes, ça c’est Unlimited. Notre capitaine ne peut rien sur un pénalty, puis a peut-être la main un peu fébrile sur un dernier but à la 88e. Défaite 3-0.

De Préville


Voilà, voilà. Il n’est donc pas impossible qu’on en ait oublié. Dans l’idéal, il aurait fallu visionner l’ensemble des matches du LOSC pour s’en assurer. Avouons, nous n’avons pas poussé la rigueur intellectuelle jusque là.

(1) Ceci étant, à une époque, le LOSC jouait toujours avec un Gardien sur son banc. Mais, c’était dans les années 1970, quand leur entraîneur était René Gardien.

(2) Soit dit en passant, Rousseau est le titulaire avec Laval en 1988/1989. Il avait cependant fort opportunément laissé sa place à sa doublure lors de la dernière journée de cette saison, lors de la défaite des siens à Lille (8-0).

(3) Il se dit que c’est Pascal Cygan qui lui a passé les gants de gardien ce jour-là, en lui disant : « Maintenant que je viens de te passer deux gants, je ne suis plus que Pascal Quatregan ». Mais sachant que cette rumeur ne vient que de nos cerveaux, il n’est pas impossible qu’elle soit infondée.


Posté le 10 mai 2017 - par dbclosc

La vérité sur les buts de Jean Baratte avec le LOSC. Il marquait davantage que ce que disent les « officiels »

Il y a quelques temps, on avait fait un article sur le nombre de buts que Jean Baratte avait marqués avec le LOSC, histoire de te dire qui il faut croire des trois sources différentes que l’on trouve sur internet.

On t’avait alors dit que le total de 167, qu’on trouve parfois, ne tient compte que des buts marqués par Jean Baratte en D1. On t’avait aussi dit que 170 correspondait à l’ensemble des buts marqués en championnat, c’est-à-dire aux 167 en D1 auxquels on ajoutait les 3 marqués en D2. Enfin, on t’avait dit que le total avancé de 218 était le plus vraisemblable : on t’expliquait alors qu’on n’avait pas réussi à comptabiliser tous les buts marqués en coupe, mais que au regard de ceux qu’on avait comptabilisés, le total de 218 buts en coupe compris apparaissait logique et cohérent.

Sauf que, depuis, nous avons également comptabilisé les buts marqués en coupe par Jeannot Baratte avec le LOSC et, au total, on n’arrive pas au total de 218, mais à celui de 228 ! S’il fallait encore une énième preuve du complot contre le LOSC, le meilleur buteur de notre club se voit amputé de 10 buts ! Pourquoi donc me demanderas-tu ?

baratte

Comme tu le vois, cet homme admirable garde le sourire malgré l’odieux complot ourdi contre sa personne

En réalité, nous avons donc dit que Jean Baratte a marqué 170 fois officiellement en championnat. On ajoute que nous savons désormais qu’il a inscrit 48 buts en coupe de France. Soit 218. Sauf que, ce dont on ne t’a pas encore parlé ici mais qu’on évoque dans le précédent article, c’est qu’il a aussi marqué 10 buts en 1944/1945. Et encore, on ne te parle pas des nombreux buts qu’il a marqués avant avec les ancêtres du LOSC.

Pourquoi donc ces 10 buts ne sont pas comptabilisés ? En réalité, c’est bien simple. Le championnat 1944/1945, le premier de l’histoire du LOSC est aussi le dernier championnat « de guerre », confirmant par là même la maxime chrétienne de Jésus selon laquelle les premiers seront les derniers et inversement. Bref, ce championnat et en réalité divisé en deux groupes, et une partie des clubs ne pourront y participer en raison des problèmes de transport de l’époque. De ce fait, si Rouen remporte le titre national, celui-ci n’est pas officialisé en raison du contexte.

De même, ni les 30 buts de l’avant-centre lillois René Bihel, ni les 10 inscrits par Jean Baratte ne sont retenus officiellement. De ce fait, on fait comme si Jean Baratte n’avait marqué que 218 buts avec le LOSC, alors que son total est en réalité plus élevé de dix unités. Je te propose maintenant de lancer une pétition demandant la réhabilitation du vrai total de Jean Baratte (228 au cas où tu n’aurais pas suivi).

Si tu avais encore besoin d’une preuve de l’horreur du régime nazi, je crois que tu es maintenant convaincu : ils ont bien été jusqu’à contribuer au complot contre le LOSC.


Posté le 5 mai 2017 - par dbclosc

Thierry Rabat, le coup de vieux

Thierry Rabat a laissé un souvenir mitigé de son passage au LOSC (1995-1997), jonglant entre performances tantôt correctes, tantôt décevantes, dans un collectif lui-même sur courant alternatif et bien souvent en difficulté. Polyvalent, il fait partie des nombreux joueurs expérimentés recrutés lors du mercato 1995, au même titre que Joël Germain, Philippe Périlleux ou Amara Simba, et dont on ne peut pas dire que le passage ait été une grande réussite – pour Philippe Périlleux, on ne parle que de ce retour lors de la saison 1995/1996, sa « première carrière » lilloise ayant été, elle, très satisfaisante. Malheureux, Rabat se blesse rapidement après son arrivée, manque une bonne partie des matches amicaux, et ne débute sous les couleurs du LOSC que lors de la 9e journée, le 16 septembre 1995, à Gueugnon, pour une défaite 1-3. Par la suite, il a été un titulaire régulier, jouant 60 matches de championnat au poste de milieu défensif, plus rarement en tant que défenseur central.

Rabat 1996
A Rabat, on écoute du raï

Il est bon ou il est pas bon ?

Thierry Rabat laisse principalement deux souvenirs : d’abord, une remarquable foulée, genoux en avant et talons en arrière (vous allez me dire : l’inverse est difficile. Certes), mettant en valeur une crinière probablement soignée grâce aux meilleurs produits capillaires ; ensuite, de longs débats d’après-match, avec cette impression assez merdique que si on avait perdu en sa présence, c’était un peu sa faute, alors que si on avait perdu en son absence, c’était parce qu’il n’était pas là (les débats portaient plus souvent sur des défaites en ce temps-là). Sens du placement, qualité de passe d’un côté, soucis de marquage, manque de vitesse de l’autre, Thierry Rabat est un joueur professionnel moyen comme il en existe de nombreux prototypes. Passé par Limoges, Lens, le PSG, Martigues, et deux fois Toulon avant de débarquer à Lille, il n’a à son palmarès qu’un titre de champion de D2 (groupe B) avec le club varois, en 1983, au tout début de sa carrière. Et pour cause, il lui était en fait bien difficile d’étoffer ultérieurement son palmarès grâce à ses performances, à mesure que le temps passait. Nous avons en effet découvert que Thierry Rabat était atteint d’un mal peu connu dit « vieillissement accéléré », dont les symptômes se sont accélérés au cours de la période losciste.

Rabat 2 (2)

Pour preuve, nous vous proposons deux documents. En juin 1995, Joël Germain et Patrick Collot ont déjà signé pour le LOSC. Un troisième homme est pressenti : le martégal Thierry Rabat. Une nouvelle que relate la Voix du Nord dans son édition du 7 juin 1995 :

1
Le 9 juin, le même journal confirme l’arrivée de Thierry Rabat : il a signé un contrat de 2 ans. Voici ce que le quotidien relate le 9 juin 1995 :

2
N’avez-vous rien remarqué ? Dans l’article du 7 juin, Thierry Rabat a 30 ans. Or, dans celui du 9 juin, il a 33 ans ! Même en admettant que les nouvelles relatées dans un journal datent de la veille, cela ne change rien à cette problématique fondamentale et étonnante : entre le 6 et le 8 juin, en l’espace de 2 jours, Thierry Rabat a gagné 3 ans d’âge. En prenant pour base un vieillissement de 3 ans tous les deux jours, soit un an et demi par jour, cela signifie donc que lors de ses débuts lors de Gueugnon/LOSC, 103 jours plus tard, Thierry Rabat avait encore vieilli de 154 ans et demi, si bien qu’il était alors âgé de 184 ans et demi. C’est considérable. Cette nouvelle donnée nous invite évidemment à considérer avec beaucoup plus de relativité – et d’admiration – les performances de Rabat, dont on comprend alors qu’elles aient parfois été marquées du sceau de la médiocrité : on n’imagine qu’il n’est pas facile de suivre le rythme de la première division à un âge aussi avancé, quand on voit déjà ce que donne Mavuba à 33 ans. Mais le plus prodigieux dans l’histoire, c’est que Rabat s’est encore maintenu 1 an et demi au haut niveau, 521 jours, jusqu’à son dernier match à Metz le 24 mai 1997 soit, en Rabat-lumière, une durée de 781 ans et demi. En quittant le LOSC, Thierry Rabat était donc âgé de 966 ans. Zanetti et Milla peuvent aller se rhabiller. Il est dès lors assez peu étonnant que l’on ait peu entendu parler de ses performances à Troyes, en D2, lors de la saison 1997/1998. Nous ne savons pas trop ce qu’est devenu Thierry Rabat, mais on peut estimer son âge, 20 ans après ces événements, à environ 11 923 ans.

Rabat14


Il est difficile de savoir si d’autres joueurs du LOSC ont été touchés par ce mal étrange au cours de l’histoire, qui expliquerait bien des déconvenues : chacun aura des noms en tête. Pour terminer, notons que ce symptôme semblait très répandu à l’époque, et que manifestement les rapports à l’âge étaient bien différents qu’à la période contemporaine, puisqu’on pouvait lire ce titre dans la Voix du Nord, toujours en juin 1995 :

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Posté le 4 mai 2017 - par dbclosc

Les meilleurs buteurs du LOSC (1978-2001) en perspective

On entend souvent parler de ces buteurs « qui marquent 15 buts par saison ». Comme s’ils étaient si différents de beaucoup de buteurs « qui ne marquent pas 15 buts par saison ». Il y a pourtant quelque chose d’un peu injuste là-dedans, parce qu’on tend à juger un « score », le nombre de buts marqués, comme ayant une valeur en eux-mêmes, là où ce total dépend en réalité de beaucoup de choses sur lesquels les buteurs en question n’ont pas prise.

Par exemple, t’as beau être le buteur de l’année, si les joueurs censés d’offrir de bons ballons sont des buses, ton total en souffrira forcément. Mais bon, le « facteur coéquipiers buses », je ne t’en parlerai pas aujourd’hui même s’il faudrait nécessairement le faire pour épuiser la question. A défaut de l’épuiser, cette question, nous nous contenterons de la fatiguer un ch’ti peu en mettant les performances des meilleurs buteurs du LOSC chaque saison en perspective, et, plus concrètement, en proposant une évaluation des performances de ces joueurs en tenant compte, d’une part, du degré de jeu défensif de D1 pour chaque saison et, d’autre part, du temps de jeu. Ben oui, en gros, ce qu’on veut montrer par là c’est qu’un buteur va forcément plus galérer à marquer dans un championnat hyper défensif et s’il joue peu, deux facteurs sur lesquels il n’a jamais de prise directe.

Pour ce faire, on a calculé le nombre de buts marqués par chaque joueur d’abord en le rapportant au prorata de son temps de jeu sur une base de 3000 minutes par saison (soit 33,3 matches entiers). Concrètement, si un joueur marque 12 buts en 2400 minutes sur une saison, je multiplie son score par 3000, le divise par 2400 et j’obtiens son total (15 en l’occurrence). Pour ce qui est de la prise en compte du niveau défensif du championnat, je procède de la même manière en prenant comme indicateur la moyenne de buts du championnat (ce qui est à mon sens un excellent indicateur) en prenant comme base 2,5 buts par match. Par exemple, si un joueur marque 10 buts sur une saison, je multiplie son total par 2,5 puis je divise par la moyenne de buts en D1 cette saison-là : si, comme en 1986/1987, la moyenne de buts par match est de 2,09, c’est que les systèmes de jeu sont faits pour empêcher les buts, et non pas parce que les buteurs sont mauvais (sinon, la 2ème division district aurait les meilleurs buteurs de France).

Bref, quand on fait ça, qu’est-ce que cela nous dit ?

Pierre Pleimelding était moins extraordinaire que ce qu’on pensait

Sur la période étudiée, c’est Pierre Pleimelding qui occupe les deux premières places du classement « brut » des super buteurs des Dogues. Il marque en effet 21 buts en 1978/1979 puis 18 la saison suivante. Il faut cependant replacer ces performances dans un championnat très offensif et dans lequel il joue énormément : en deux saisons, il ne rate que 47 minutes ! Rapportées aux normes que nous avons définies, les perfs de Ploum sont nettement moins impressionnantes : 15 buts en 1978/1979 puis 14 la saison suivante.

pleimelding 1

Ce qu’on appelle aujourd’hui une « moustache à la Pedro » s’appelait alors une « moustache à la Pierrot »

Les totaux pleimeldingiens demeurent cependant très solides ces deux saisons-là. Vues comme ça, elles sont pour autant seulement dans une bonne moyenne. Pis, suivant les mêmes critères, il ne marquerait que 12 fois la saison 1980/1981, soit un total en-dessous de la moyenne des meilleurs buteurs du LOSC.

Lolo Peyrelade, LE buteur

Suivant les mêmes critères, Lolo Peyrelade est en revanche LE buteur de la période. Pourtant, en 2000/2001, il ne marque que 7 fois. Ajoutons qu’en scores bruts (et non en scorbut), seul Assadourian en 1992/1993 est un meilleur buteur qui marque moins (6 fois) sur les 21 saisons étudiées. Comment diable se peut-il qu’il passe alors de la toute fin du classement à ses cimes ?

D’abord, il réalise cette performance à une époque particulièrement peu offensive. Ensuite, il joue essentiellement comme super-sub et, enfin, sur une saison à 18 clubs, deux facteurs expliquant qu’il ne joue cette saison que 1107 minutes en L1.

Peyrelade

Selon la légende, Lolo Peyrelade marquait un but toutes les 17 secondes. Mais c’est une légende : en vrai c’était plutôt toutes les 22 secondes.

Bref, quel total aurait atteint Lolo selon nos critères ? 19 buts ! Hé oui. Certes, parmi les explications, on pourra avancer le fait qu’il entre souvent en cours de jeu, sa fraîcheur constituant sans doute un avantage face à des défenses fatiguées par la tactique de Vahid. Pour autant, s’il suffisait de faire entrer un attaquant pour qu’il marque deux fois plus, le foot serait facile. Non, si on parvient à ce total, c’est aussi parce que Lolo a été un excellent scoreur. Tout simplement.

Desmet et Becanovic, les scoreurs tireurs de pénos

Suivant cette logique, Becanovic (en 1996/1997) et Desmet (en 1986/1987) arrivent respectivement deuxième et quatrième du classement. En effet, ils auraient alors marqué 18 et 16 buts sans les blessures en restant au même rythme dans un championnat un peu plus offensif. En réalité, Desmet est même troisième ex-æquo avec Vandenbergh au total arrondi, mais il est un peu derrière (15,76 VS 16,42) en prenant en compte les chiffres après la virgule.

En brut, l’un et l’autre marquent en fait 13 buts dont 5 pénos, soit une belle proportion. Ils auraient alors été de bons scoreurs, mais il ne faut pas omettre de souligner, toujours suivant les mêmes critères, qu’ils devraient respectivement 7 et 6 buts aux pénos dans leur total.

Frandsen, le buteur pas avant-centre

En 1991/1992, Per Frandsen marque 8 buts. Pas mal pour un milieu de terrain. Encore mieux quand on sait qu’il réalise ce score dans une équipe qui marque peu (31 buts sur la saison) dans un championnat très défensif. Encore plus impressionnant quand on sait qu’il a loupé une bonne partie de la saison à cause du jambe brisée par Antoine Kombouaré, qui n’est pas que footballeur et entraîneur, mais également boucher.

FrandsenPeu le savent, mais Frandsen est dans le Guinness book comme « l’homme le plus blond du monde »

Rapportée à nos critères, sa performance lui vaudrait 14 buts, énorme pour un milieu. D’ailleurs, son absence fût très préjudiciable et coïncida avec une période de disette offensive et de contre-performances : de la 13ème journée à la 21ème, les Lillois ne marquent que 4 fois. Titulaire à Nancy pour la première fois depuis sa blessure, fin décembre, il offre la victoire aux Dogues grâce à un doublé.

Des saisons sans buteur

Dans la grande majorité des cas, les totaux corrigés selon nos critères des meilleurs buteurs des dogues atteignent ou dépassent les 12 buts (cela arrive 16 fois sur 21) avec une forte concentration aux alentours des 14-15 buts. En somme, cela atteste que certaines saisons sans buteur atteignant un niveau élevé de buts marqués s’expliquent en partie par des blessures de l’avant-centre ou par un niveau particulièrement défensif du championnat. François Brisson, en 1990/1991 en est la plus parfaite illustration : blessé une dizaine de matches au cours d’une saison extrêmement défensive (voyant par exemple Cannes finir 4ème avec 32 buts inscrits), il marque 10 fois, mais rapporté à un temps de jeu de 3000 minutes dans un championnat à 2,5 buts /match, il « aurait » scoré à 15 reprises.

brisson

Franfois Briffon

Parallèlement, on observe que les saisons avec peu de buts inscrits par le meilleur buteur ont lieu des saisons où le LOSC n’a pas d’avant-centre stabilisé. En 1982/1983, Verel et Françoise se succèdent en pointe, sans grand succès, et c’est Henry qui finit meilleur buteur (8 buts, 9 en corrigé) ; en 1989/1990, c’est Pelé qui finit meilleur buteur (9 buts réels comme suivant l’indicateur) ; Assadourian est dans ce cas en 1992/1993 (6 buts, 7 corrigé) quand Mota, Nouma et N’Diaye se succèdent en pointe ; Sibierski ne score que 7 fois en 1994/1995 (en réel comme en corrigé), le « buteur » annoncé, Franck Farina loupant une grande partie des matches (6 buts en tout, 10 en corrigé).

Voilà, voilà. Tout ça pour dire que, en gros, nos buteurs réalisent souvent des performances voisines d’une saison à l’autre une fois mis de côté les facteurs sur lesquels eux-mêmes n’ont aucune prise.



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