Posté le 5 mai 2017 - par dbclosc
Thierry Rabat, le coup de vieux
Thierry Rabat a laissé un souvenir mitigé de son passage au LOSC (1995-1997), jonglant entre performances tantôt correctes, tantôt décevantes, dans un collectif lui-même sur courant alternatif et bien souvent en difficulté. Polyvalent, il fait partie des nombreux joueurs expérimentés recrutés lors du mercato 1995, au même titre que Joël Germain, Philippe Périlleux ou Amara Simba, et dont on ne peut pas dire que le passage ait été une grande réussite – pour Philippe Périlleux, on ne parle que de ce retour lors de la saison 1995/1996, sa « première carrière » lilloise ayant été, elle, très satisfaisante. Malheureux, Rabat se blesse rapidement après son arrivée, manque une bonne partie des matches amicaux, et ne débute sous les couleurs du LOSC que lors de la 9e journée, le 16 septembre 1995, à Gueugnon, pour une défaite 1-3. Par la suite, il a été un titulaire régulier, jouant 60 matches de championnat au poste de milieu défensif, plus rarement en tant que défenseur central.
Il est bon ou il est pas bon ?
Thierry Rabat laisse principalement deux souvenirs : d’abord, une remarquable foulée, genoux en avant et talons en arrière (vous allez me dire : l’inverse est difficile. Certes), mettant en valeur une crinière probablement soignée grâce aux meilleurs produits capillaires ; ensuite, de longs débats d’après-match, avec cette impression assez merdique que si on avait perdu en sa présence, c’était un peu sa faute, alors que si on avait perdu en son absence, c’était parce qu’il n’était pas là (les débats portaient plus souvent sur des défaites en ce temps-là). Sens du placement, qualité de passe d’un côté, soucis de marquage, manque de vitesse de l’autre, Thierry Rabat est un joueur professionnel moyen comme il en existe de nombreux prototypes. Passé par Limoges, Lens, le PSG, Martigues, et deux fois Toulon avant de débarquer à Lille, il n’a à son palmarès qu’un titre de champion de D2 (groupe B) avec le club varois, en 1983, au tout début de sa carrière. Et pour cause, il lui était en fait bien difficile d’étoffer ultérieurement son palmarès grâce à ses performances, à mesure que le temps passait. Nous avons en effet découvert que Thierry Rabat était atteint d’un mal peu connu dit « vieillissement accéléré », dont les symptômes se sont accélérés au cours de la période losciste.
Pour preuve, nous vous proposons deux documents. En juin 1995, Joël Germain et Patrick Collot ont déjà signé pour le LOSC. Un troisième homme est pressenti : le martégal Thierry Rabat. Une nouvelle que relate la Voix du Nord dans son édition du 7 juin 1995 :
Le 9 juin, le même journal confirme l’arrivée de Thierry Rabat : il a signé un contrat de 2 ans. Voici ce que le quotidien relate le 9 juin 1995 :
N’avez-vous rien remarqué ? Dans l’article du 7 juin, Thierry Rabat a 30 ans. Or, dans celui du 9 juin, il a 33 ans ! Même en admettant que les nouvelles relatées dans un journal datent de la veille, cela ne change rien à cette problématique fondamentale et étonnante : entre le 6 et le 8 juin, en l’espace de 2 jours, Thierry Rabat a gagné 3 ans d’âge. En prenant pour base un vieillissement de 3 ans tous les deux jours, soit un an et demi par jour, cela signifie donc que lors de ses débuts lors de Gueugnon/LOSC, 103 jours plus tard, Thierry Rabat avait encore vieilli de 154 ans et demi, si bien qu’il était alors âgé de 184 ans et demi. C’est considérable. Cette nouvelle donnée nous invite évidemment à considérer avec beaucoup plus de relativité – et d’admiration – les performances de Rabat, dont on comprend alors qu’elles aient parfois été marquées du sceau de la médiocrité : on n’imagine qu’il n’est pas facile de suivre le rythme de la première division à un âge aussi avancé, quand on voit déjà ce que donne Mavuba à 33 ans. Mais le plus prodigieux dans l’histoire, c’est que Rabat s’est encore maintenu 1 an et demi au haut niveau, 521 jours, jusqu’à son dernier match à Metz le 24 mai 1997 soit, en Rabat-lumière, une durée de 781 ans et demi. En quittant le LOSC, Thierry Rabat était donc âgé de 966 ans. Zanetti et Milla peuvent aller se rhabiller. Il est dès lors assez peu étonnant que l’on ait peu entendu parler de ses performances à Troyes, en D2, lors de la saison 1997/1998. Nous ne savons pas trop ce qu’est devenu Thierry Rabat, mais on peut estimer son âge, 20 ans après ces événements, à environ 11 923 ans.
Il est difficile de savoir si d’autres joueurs du LOSC ont été touchés par ce mal étrange au cours de l’histoire, qui expliquerait bien des déconvenues : chacun aura des noms en tête. Pour terminer, notons que ce symptôme semblait très répandu à l’époque, et que manifestement les rapports à l’âge étaient bien différents qu’à la période contemporaine, puisqu’on pouvait lire ce titre dans la Voix du Nord, toujours en juin 1995 :
6 commentaires
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1 juin 2024
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David a dit:
Thierry a traversé des périodes compliquées…il a malheureusement subit la méchanceté et la malhonnêteté d’une femme qui effectivement, après qu’il se soit lancé dans la restauration, lui a tout pris et la laisser sur la paille…je le sais car il me l’a dit de sa bouche… puisqu’il a fini par faire la plonge dans le restaurant dans lequel je travaillais… content de savoir qu’aujourd’hui il va mieux même si la perte de son frère a été un coup dur
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28 décembre 2023
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Viavattene a dit:
Mais Thierry Rabat va très très bien c’est mon meilleur ami il vie à Sanary sur mer
Bien que depuis 1 ans il a pris à sacré coup puis sont frère DIDIER est décédé d’une saloperie de maladie le cancer
Après sa carriere il a ouvert un resto à St Tropez pendant plus de 10 ans puis à sanary pendant un dizaine d’années
Mtn il est a l’arrêt
Dommage parce qu’il aurait étai un sacré coatch style Bielsa
Sinon oui tout va très bien pour lui et il ne ça passe pas une semaine que l’on ne se vois pas
Si vous voulez c’est coordonner je peu vous les communiquer avec son accord
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17 décembre 2020
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Christophe Juanole a dit:
Il est en pleine forme je viens de faire l apero avec lui a bandol
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6 mai 2020
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Christian Di-maccio a dit:
bonsoir je viens de lire l’article au sujet de titi il va très bien lollllllll…… egale a lui-même… bonne soirée
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24 mai 2019
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espenon a dit:
Thierry Rabat à effectivement pris un coup de vieux seulement pas au point de penser qu’il a une maladie vieillissante. Je le sais car c’est mon voisin.
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30 mai 2019
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dbclosc a dit:
Saluez-le de notre part, parler des anciens du LOSC sur ce blog est une manière de nous les rappeler avec tendresse.
Et n’oubliez pas de lui signaler que l’inspiration de cet article au 6e degré nous a été inspiré par une petite bourde de la Voix du Nord !