Posté le 16 mai 2017 - par dbclosc
Les filles sont en D1
Devant un public nombreux et grâce à un convaincant succès contre la Roche-sur-Yon (5-1), l’équipe féminine du LOSC accède à la première division.
Alors je ne sais pas trop comment j’ai fait, mais j’ai dû me planter en venant car je suis arrivé par le mauvais côté du Stadium. Peu importe, je suis bien arrivé, merci. Et je ne suis pas le seul, puisque les meilleures places sont déjà prises. Je file donc derrière le but là-bas, et se forment plusieurs rangs, situation d’autant plus agaçante que des parties autour du terrain sont désertées on ne sait trop pour quelle raison si ce n’est donner le sentiment à certains qu’ils ont une forme d’importance en bloquant des accès. Du coup, y a plein de gamins et de gens petits qui râlent car ils ne voient pas : hé ben fallait boire plus de soupe, tiens ! Blague à part, il aurait été bienvenu que l’accueil du public se fasse dans des meilleures conditions. 1800 personnes sur une longueur et 2 demi-largeurs de terrain, bon… En revanche, l’organisation n’a pas lésiné sur le temps : il ne pleut pas et on a même de belles éclaircies.
Sur les deux derniers matches, on se mettait presque à craindre que les Lilloises se laissent prendre par l’enjeu : une première mi-temps assez poussive contre Le Mans il y a 3 semaines puis, la semaine dernière, de grandes difficultés à Saint-Malo, heureusement sauvées par un pénalty salvateur de dernière minute (1-1). Autant dire qu’on avait une petite appréhension pour ce match qui les faisaient recevoir leurs dauphines vendéennes. On va dire que les 3 premières minutes confirment la tendance : deux débordements des Yonnaises laissent penser que ça ne va pas être de la tarte. Mais fort heureusement, sur leur première accélération, les Lilloises marquent : bien servie en profondeur par Saïdi, et bien aidée par un alignement de la défense qui ne mérite même pas ce nom, Jana Coryn place facilement le ballon sous la gardienne adverse, du plat du pied (5e). Nous voilà rassurés. D’autant que Lille n’est plus franchement inquiété et a l’emprise sur le match, de façon bien plus maîtrisée que lors des dernières sorties. Deux autres occasions suivent rapidement, repoussées par la gardienne. 23e, bien servie en profondeur, Ludivine Bultel semble trop s’excentrer mais parvient à envoyer une frappe que la gardienne laisse riper sur ses gants. Deux défenseures rouges et Coryn se jettent : la buteuse belge est la première et conclut de la tête, non sans avoir été bien balancée sur le poteau puis au fond du but. Pas contente, la gardienne Yonnaise veut dégager le ballon, de rage, à l’extérieur du but, mais elle l’envoie sur le poteau et le ballon rebondit sur Jana, déjà au sol qui criait « ouïe ouïe » et lance la surenchère avec un « AAAAARG » qui est presque le top-départ d’une bagarre générale, certaines Lilloises considérant que la gardienne l’a fait exprès. « Je ne l’ai pas fait exprès » dit-elle. Et c’est vrai : elle ne l’a pas fait exprès et avait l’air sincèrement désolée. Cela n’empêche pas une facétieuse joueuse losciste – que nous ne citerons pas – de bourriner dans le ballon en visant la gardienne, qui la reçoit dans les tibias, tout en criant « héééé toi lààààà ! ». On a tout vu tout entendu, on était juste derrière. Séquence très rigolote.
Les Rouges se reprennent ensuite, sans se créer toutefois d’occasion franche, mais ce n’est pas imméritoire de les voir revenir à 1-2 juste avant la pause, suite à un coup-franc mal repoussé par la défense lilloise. Quelques instants après, sur un corner mal repoussée, Justine Bauduin est à deux doigts de redonner deux buts d’avance aux locales, mais son tir pied gauche à ras de terre passe un rien à côté.
À la mi-temps, on peut être satisfait : les Lilloises sont virtuellement en D1. Histoire d’informer les 2 ou 3 qui nous suivent, je poste ceci. Gardez cela en tête pour plus tard.
En seconde période, les Lilloises sont sur leur lancée, largement dominatrices : c’est bien simple, on se fait chier car on est derrière le mauvais but. La domination est même étonnante pour un match d’une telle importance entre les premières et les deuxièmes. Dans ce sens là, on ne s’en plaindra pas. Les occasions sont cependant assez rares : c’est Justine Bauduin qui réveille tout le monde à l’heure de jeu en tirant de 30 mètres : la gardienne dévie de justesse sur la transversale. Finalement, le 3e ne tarde pas : sur un dégagement en six-mètres de la gardienne, le ballon arrive sur une tête lilloise que je n’ai pas identifiée (Saïdi ou Bultel) : Coryn est lancée et y va de son triplé, ce qui porte son total sur la saison à 25 buts.
C’est à que je vous renvoie à mon tweet prémonitoire : depuis le début du match, la gardienne ne parvient pas à envoyer ses 6 mètres au-delà d’une petite quarantaine de mètres ; ils sont alors prolongés par l’une des défenseures centrales, par des têtes retournées pas très esthétiques et assez hasardeuses, si bien que certains d’entre eux sont aussi arrivés dans les pieds des Lilloises : en jouant vite, il paraissait assez évident qu’il y avait moyen de mettre les adversaires en grande difficulté. D’ailleurs, peu avant le 2-0, la gardienne Yonnaise a bien merdé un de ses 6 mètres, tiré cette fois à ras de terre. Coryn avait bien failli en profiter. Du coup, je me permets de fanfaronner :
Mais Jean-Marie Pfouff me ramène très vite à la dure réalité du premier degré :
Bon, ça fait 3-1. Les Rouges sont à un cheveu de réduire l’écart à 3-2, mais une tête passe à côté. La triple buteuse, blessée, sort sous une belle et méritée ovation. La suite du match est une gestion tranquille : Lernon marque le 4e but à la 79e après un coup franc mal repoussé par la gardienne, puis par une défenseure. Pourtant, Maud Coutereels a tout fait pour empêcher sa copine de marquer, en se mettant bien devant elle. « 4-1 lalalèèère ! » twitte-je. Sous les yeux de Marion Gavat, qui s’entraîne.
Les Vendéennes envoient un ballon sur la transversale, mais Azem avait parfaitement lu la trajectoire du ballon. Dafeur, partie de son côté gauche, termine le spectacle en trompant une dernière fois les Yonnaises. 5-1, c’est à ce moment qu’une partie du public se met à chanter « On est en D1 !»
Le pire, c’est qu’une personne m’a répondu en précisant de quoi il s’agissait. Je préfère penser que tous ces gens font du second degré, cela me rassurerait sur le genre humain. Peu avant que le match ne se termine, la sono rappelle que « le terrain est interdit » au coup de sifflet final. Deux remarques à ce sujet :
_ce n’est pas « le terrain » qui est interdit, c’est son envahissement. Car le terrain est resté après le match. Ça me rappelle tous ces parcs où il est indiqué « pelouse interdite » alors qu’il y a de la pelouse partout, justement.
_personnellement, je n’avais pas songé qu’on pouvait aller sur le terrain à l’issue du match. Le fait de l’interdire me donne bien envie de le faire.
Apparemment, il y avait dans le public des petits rigolos qui pensaient comme moi. Au coup de sifflet final, 5 types floqués « sécurité » se placent près de la partie latérale du terrain. Un type s’amuse alors à entrer sur le terrain et à jouer au striker : mais même pas pour aller voir les filles hein, juste pour embêter la sécu et jouer au chat et à la souris. Ça fait bien rire tout le monde. On finit par un clapping, une pratique, rappelons-le, inaugurée par Arnaud Duncker et popularisée par les Islandais.
Bravo les filles, bravo à l’entraîneur Jérémie Descamps. L’équipe féminine a apporté cette année les joies simples que l’équipe masculine n’a pas su amener. Il restera un dernier match pour le plaisir à Arras. 6 points d’avance au classement du groupe A alors qu’il ne reste plus qu’une seule journée à disputer, le LOSC est en D1, deux ans après sa « création » (en fait, le LOSC a bouffé Templemars, avec son consentement). Bon, plus prosaïquement, ça aussi, ça fait partie du business plan. Reste à savoir comment et avec qui on continue l’année prochaine.
Pour terminer, un petit mot sur les individualités, même si on ne veut pas passer sous silence les autres, toutes méritantes, mais tout de même : la défense centrale Coutereels/Chapeh, c’est top. Rachel Saïdi joue toujours très juste, dans un rôle central, très précise aussi bien latéralement que vers l’avant. Et mention spéciale pour Silke Demeyere : celle-là, c’est un crack : une activité débordante, teigneuse, un grand nombre de ballons récupérés (à ce titre, elle est un peu une D’Amico au féminin), au-dessus techniquement (là c’est pas du tout D’Amico). Silke Demeyere, t’es la meilleure.
Attendre quelqu’un.e du LOSC après un match pour une photo, j’avais pas dû faire ça depuis Laurent Peyrelade.
Un commentaire
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17 mai 2017
Permalien
Jean TOSAKI a dit:
J’avais regardé le match contre les Malouines et j’étais vraiment resté sur ma faim, tellement elle étaient loin de survoler les débats. Là tu me rassures, journée sans il y a une semaine.
Merci pour ce « long condensé », mais a-t-on besoin de renforcer cette équipe, comme je le disais il y a dix jours.