Posté le 22 mai 2017 - par dbclosc
Le dernier vestige de Grimonprez-Jooris
Nous ne savons pas si vous l’avez remarqué, chers lecteurs, mais nous exprimons parfois une certaine nostalgie dans nos propos. Nostalgie d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître : celui du football pratiqué au stade Grimonprez-Jooris. Le LOSC y joua ses matches de championnat de 1975 à 2004. Et c’est dans ce stade qu’on a connu nos premiers émois footballistiques, dans un contexte initialement pas franchement encourageant : entre découverte de l’épicurisme et saisons à chier, il reste néanmoins le stade de notre première fois. Mais comme nous avons eu la chance d’être toujours adolescents à l’arrivée de Vahid, nous avons pu suivre avec des regards encore émerveillés la remontée fantastique. Et depuis, nous idéalisons : on aimait ce petit stade, même qu’on l’a écrit ici. Oui mais voilà : le stade a été détruit, à partir de 2010, et le LOSC, « développement » oblige, a migré vers le Stadium puis vers Ch’gros stade.
Ah, on l’a regardé disparaître notre stade, témoin fidèle et inanimé de ce qui s’y est passé, quand ceux qui l’ont fait vivre sont partis. On a plaint sa solitude, et on l’a regardé mourir, ouvert à tous les vents, sous la neige, abandonné. Puis il a été attaqué, et enfin achevé, sans résistance, en 2011. C’était fini, et Grimonprez-Jooris n’existe plus que dans nos mémoires.
Jusqu’à il y a quelques mois, on pouvait toutefois retrouver ici et là quelques traces de ce glorieux passé : des sièges, des gravats, des guichets, des grilles… Mais cette fois, tout a été nettoyé, éliminé, enlevé. Bien malin qui peut savoir que c’est ici qu’un Argentin a gueulé « il faut pas lâcher, il faut se qualifier » un soir d’août 2001. L’herbe verdoie – en fait, elle jaunoie, la plupart du temps, mais c’était plus littéraire en vert – les enfants y jouent désormais avec l’insouciance de ceux qui ne savent rien de la vie. Une mare aux canards sans eau a été aménagée. Plus rien pour nous rappeler Grimonprez-Jooris. Seules nos imaginations pour expliquer aux ignares : « ici, ça devait être le parking… là l’entrée des Secondes… Là, les honneurs latérales, entrée 5… ou alors là-bas… ? Pfff, il ne reste plus rien (pleurs abondants) ! »
C’est dans ce joyeux état d’esprit que l’un de nous s’y promenait samedi dernier, tentant d’exhumer depuis le passé les preuves d’une vie sportive révolue, tel un archéologue des temps modernes. Dans un premier temps, on a retrouvé un fossile de pied carré : nous l’avons envoyé aux meilleurs laboratoires de la région qui, datant la pièce au carbone 14, le situent à une période lointaine, à peu près 1995. C’est probablement Pingel ou Simba, on vous tient au courant.
Et, dans un deuxième temps, belle surprise : nous nous sommes rendus compte qu’il restait un dernier vestige de Grimonprez-Jooris. Relativement caché par la végétation, le monument Henri-Jooris demeure. Président de l’Olympique Lillois, président fondateur de la Ligue du Nord, vice-président de la Fédération Française de Football, Henri Jooris (1879-1940) a également développé la brasserie Excelsior, dont on a parlé ici. Sous sa présidence, l’Olympique Lillois remporta en 1914 le prestigieux « Trophée de France », une des premières compétitions nationales dans un football à l’époque complètement amateur. Le stade dans lequel, joua le LOSC à ses débuts porte son nom puis, bien sûr, le « Jooris » de Grimonprez-Jooris le désigne. Ce monument lui rend hommage et était situé au niveau du parking, derrière la tribune présidentielle, juste devant la place réservée au président Lecomte.
Le rond blanc n’est pas dû à un problème de photo : l’effigie de l’ancien président n’est effectivement plus visible. Ce monument a une petite histoire : il a été inauguré le 7 octobre 1951 (ci-dessous), soit bien avant la construction de Grimonprez-Jooris, et bien avant qu’on évoque même la possibilité de son existence. Il était en fait situé à proximité du stade Henri-Jooris, avenue Marx Dormoy. Il a ensuite été déplacé quand le LOSC est parti de l’autre côté de la Citadelle.
Il est d’ailleurs étonnant que le monument demeure là, isolé, et presque caché du regard des promeneurs : il a un statut particulier ou bien ? Quoi qu’il en soit, on est tout émus de constater qu’il reste une petite trace du glorieux passé du site. Nous envisageons d’en faire un lieu de pèlerinage pour adorateurs loscistes.
Bonus track : quelques photos du site, mai 2017.
2 commentaires
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22 mai 2017
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Delplace a dit:
De trés bons souvenirs, on était une vingtaine de dve
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22 mai 2017
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moens didier a dit:
que de bons souvenirs !!