Posté le 12 juin 2017 - par dbclosc
Exploit : l’équipe féminine du LOSC accède à la L1 pour la deuxième fois en un mois
Il y a 3 semaines, la presse sportive saluait, à juste titre, les montées en L1 des équipes masculines de Strasbourg et d’Amiens, un an seulement après leur montée en L2. On l’entend bien moins depuis hier pour saluer un exploit autrement plus considérable : une deuxième montée en un mois pour les filles du LOSC. Une preuve de plus du complot contre le LOSC, que votre site préféré s’attache à contrer, en vous fournissant un compte-rendu du match joué hier après-midi.
Il y a un mois, les filles du LOSC fêtaient leur montée et, par la même occasion, leur titre de championnes, à l’occasion de leur victoire sur La Roche-sur-Yon (5-1), leurs dauphines. C’était sans compter sur une sombre histoire de licence non valable dont on n’a pas encore bien compris les tenants et les aboutissants, ni comment les dirigeants de La Roche en ont eu vent. Toujours est-il que ceux-ci ont trouvé là une bonne occasion pour tenter de récupérer sur le terrain procédurier ce que leurs joueuses avaient piteusement lâché sur le terrain synthétique en se faisant laminer par la bande à Silke. Il semblerait d’ailleurs que l’on ne soit pas complètement débarrassé des histoires judiciaires puisque le président de l’ESOF souhaiterait faire appel devant une instance de cassation : il évoquait avant le match « une tricherie ».
Attention, on fait des hypothèses
À vrai dire, ça ne reste vraiment pas clair cette affaire : dans un premier temps (on l’avait même tweeté), en bons gros légalistes que nous sommes, on s’était dits que le LOSC avait peut-être fait une boulette avec ses licences, partant du principe que si la fédé sanctionne le club, elle a a priori raison vu qu’elle doit connaître les règlements des compétitions qu’elle organise. Puis le LOSC a annoncé que l’erreur ne lui était pas imputable, et qu’il s’est basé sur des licences que la FFF avait validées elle-même. Finalement, l’appel du LOSC ayant abouti, on peut y voir une forme de reconnaissance de culpabilité de la FFF. Mais cela reste une décision curieuse : soit le LOSC est fautif, et alors on le sanctionne, soit il ne l’est pas, et alors la victoire de mai est validée. Rejouer le match s’apparente à une forme de demie-mesure qui semble illustrer que la FFF ne sait pas trop sur quel pied danser. On peut même faire la supposition suivante : il paraît qu’en cas de match perdu sur le terrain judiciaire, 3 points sont retirés. Or, ici, 4 points ont été retirés au LOSC, ce qui explique qu’avant la dernière journée, Lilloises et Ornaysiennes se sont finalement disputées la montée. Cette décision imposait alors aux Lilloises de s’imposer à Arras. On peut émettre l’hypothèse que la fédé espérait une victoire des Lilloises à Arras, ainsi, tout le monde aurait été satisfait : les dirigeants de La Roche, qui auraient vu leur recours examiné et auraient eu gain de cause ; la fédé, qui montre qu’elle agit et qu’elle sanctionne, se parant ainsi des atours de l’instance éprise de justice ; et une victoire lilloise aurait finalement mis tout le monde d’accord : la morale sportive était sauve, le terrain a parlé. Pas de chance, Arras et Lille font 0-0. Et c’est moche de faire jouer une montée sur un recours judiciaire. Donc on rejoue. Vous suivez ?
Rejouer, une décision qui a été acceptée par les deux clubs, mais si chacun s’estimait dans son bon droit, on peut aussi s’en étonner. Quoi qu’il en soit, il apparaît désormais difficile pour La Roche de porter un nouveau recours, non seulement parce qu’avoir joué ce match hier revient à « accepter » la sanction, mais aussi parce que les Lillloises ont à nouveau gagné : cette fois, 3-1. Donc 8-2 en un mois, il faudrait être sacrément culotté pour oser la ramener encore.
Place au jeu
Il fait chaud, il y a du monde : les places avaient été limitées à 1 800, ce qui a rapidement fait dire au LOSC, dans la semaine, que le match se jouait « à guichets fermés ». Nous faisons aimablement remarquer à notre club favori que, de toute façon, les guichets du Stadium auraient été fermés quoi qu’il arrive, puisqu’il n’y a pas de billetterie sur place.
V’là la compo lilloise : Azem – Lernon, Coutereels (c), Dafeur – Bouchenna, Saidi, Gavat, Demeyere, Bauduin – Coryn, Sailly
Bultel sur le banc donc, et Gavat titulaire, ce sont les deux seules « surprises ». Il a par ailleurs semblé que Bouchenna jouait bien plus bas que d’habitude.
On voit rapidement qu’on a affaire à un autre match qu’il y a un mois : déjà parce qu’en effet, c’est un autre match, et parce que si les Lilloises avaient été largement dominatrices en mai, le match est ici beaucoup plus serré et tendu. Même du côté du public, on sent que l’ambiance tarde à monter. Heureusement, la personne avec le haut-parleur qui fait un bruit de sirène de police est là. Quelques huées accompagnent les prises de balle des Rouges, mais rien de bien méchant. On a le sentiment que le LOSC domine globalement la première période, mais sans se créer d’occasion franche : les centres se multiplient dans la surface vendéenne, mais ils sont systématiquement interceptés par la gardienne (qui a toujours du mal à tirer correctement ses six-mètres) ; le jeu lillois est stéréotypé, à coups de grandes ouvertures vers Jana Coryn (Bouchenna est très précise dans cet exercice) ; le jeu ne s’accélère que lorsqu’au milieu, Gavat et Demeyere parviennent à combiner en une touche de balle et à lancer Sailly côté droit ; Rachel Saïdi est quant à elle parfaitement muselée. Du coup, les Rouges sont les plus dangereuses : dès la 10e minute, Azem repousse une frappe de Fragoli qui se présentait seule face à elle. Et peu avant la demi-heure, une mésentente dans la défense lilloise aboutit à un dégagement approximatif de la tête d’Azem, dans l’axe, en plein sur une Rouge : heureusement, elle tire au-dessus…
À la demi-heure, une Rouge tombe au contact de Demeyere : bien évidemment, je dis qu’il n’y a rien, car Demeyere est la meilleure, elle ne fait jamais de faute. C’est ce que me confirme ma voisine, qui indique que la Rouge est « trop grande », et qu’elle est probablement tombée toute seule car elle a « de petits pieds ». Cela pour dire que les joueuses de La Roche sont presque toutes grandes et minces, c’est assez curieux. L’air océanique, sans doute.
Nouvelle pièce à conviction dans l’affaire LOSC/La Roche: une joueuse de La Roche s’apprête à franchir la ligne jaune
Ce n’est qu’à la 33e que les Lilloises se créent une première occasion franche : Coryn, excentrée côté droit, frappe : la gardienne détourne en corner. Rachel Saïdi s’essaie quelques minutes plus tard au corner direct : dans le petit filet. Le corner suivant est le bon : toujours Rachel au botté, et reprise de la tête de Marion Gavat aux six-mètres : 1-0 ! À la mi-temps, l’essentiel est assuré.
Dès la reprise, le LOSC double la mise : sur son premier ballon, Bultel, qui a remplacé Sailly, déborde côté droit et sert Coryn, qui conclut dans le but vide (2-0). La meilleure buteuse du club est ainsi récompensée de son activité. Mais les Ornaysiennes reviennent vite : sur un corner un peu merdouillé par la défense, Guillard marque de près (2-1, 49e). Dans la foulée, l’égalisation est toute proche : mais Azem et Lernon repoussent sur la ligne. Après un bon débordement de Bultel, Saïdi, en bout de course, reprend au-dessus (53e).
La suite du match est assez verrouillée : dès que cela est possible, les Lilloises font tourner, tandis que leurs adversaires ne parviennent pas à prendre le jeu à leur compte, en dépit de quelques percées à proximité de la surface losciste, mais toujours bien maîtrisées par Coutereels et Dafeur, excellente hier. Cette fois Rachel Saïdi a davantage d’espaces, et sa qualité de toucher de balle permet à tout le monde de respirer. Silke Demeyere est toujours aussi monstrueuse au milieu : elle n’a pas le rôle le plus exposé, mais son activité et sa capacité à emmerder les adversaires nous font l’aimer particulièrement. On a beaucoup aimé également l’activité de Marion Gavat.
Alors après j’ai noté : « 16h36 : pause rafraîchissement ». À relier avec le début de l’article où il est écrit « il fait chaud ».
La dernière action du match permet de se libérer complètement : sur un dégagement de l’arrière de Coutereels, Demeyere et Coryn combinent au milieu pour lancer Dolignon, juste montée au jeu. Elle trouve Bultel qui, en deux temps, parvient à tromper la gardienne qui répond au joli prénom de Constance (3-1). Il ne reste que quelques minutes : cette fois, c’est bon !
La joie d’après-match est évidemment moins spontanée que celle d’il y a un mois, mais rebelote : clapping, ce qui fait dire à un type genre « gros beauf » : « hé non, pas de clapping, on n’est pas à Lens ici ! ». Ce à quoi une dame rétorque : « hé ben on a des tambours aussi, comme à Lens hein ! ». Un bien beau débat dont je n’ai pas suivi le dénouement. Toujours est-il que ces personnes semblent ignorer que le clapping est une invention lilloise, initiée par Arnaud Duncker.
Les Lilloises sont donc en D1, et championnes pour la deuxième fois en un mois ! Mais nul doute qu’au palmarès du club, les forces anti-loscistes s’allieront pour ne leur attribuer qu’un seul titre… Le complot est ainsi fait qu’il y a toujours anguille sous roche (sur Yon).
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