Posté le 9 août 2017 - par dbclosc
Méthode Bielsa : le choc pour une génération traumatisée
On ne peut pas dire que le premier match du LOSC sous la direction de Marcelo Bielsa ait fait l’unanimité auprès des supporters lillois. A la sortie du Stade Gros Quinquin, Vianney est remonté : « c’est insupportable ce LOSC qui marque des buts ! Est-ce que ça veut dire qu’on doit dire adieu aux joies du 0-0 ? ». Les réactions sont unanimes pour critiquer l’entraîneur argentin. « Bielsa, c’est une philosophie des années 1970 ! Franchement, c’est à croire qu’il pense que les supporters viennent au stade pour avoir du spectacle » s’offusque Bruno.
D’autres, comme Patricia, insistent sur les problèmes que posent le jeu en mouvement prôné par l’ « homme à la glacière ». « Avec ce jeu, tous les joueurs sont en mouvement. Du coup, on a vachement de mal à les identifier. Benzia, un coup il était en position de milieu axial, juste après d’ailier gauche, puis ensuite d’ailier droit. A un moment il a même fait 50 mètres vers l’arrière pour arrêter une contre-attaque nantaise ! Moi, au stade ça allait, j’étais tout près ; mais je me mets à la place de ceux qui sont plus loin : ils doivent rien comprendre ». Cyrielle, de son côté, est déboussolée : « on a notre avant-centre, De Préville, qui fait des tacles de défenseur à la récupération, et notre arrière central qui met un but dans le jeu de l’extérieur de la surface… Et tous ces ballons récupérés dans les pieds adverses : on est où là ? »
Marcelo Bielsa semble s’interroger : c’est bien par ici la sortie ?
Les supporters se font alors nostalgiques. On évoque Thierry Froger, mais un nom en particulier ressort quand on discute avec eux. « On est nombreux à Lille à avoir la nostalgie de l’époque René Girard. Faut dire que jouer en 9-1-0, ça traduit une certaine audace » lance Damien. A ses côtés, Denis acquiesce mais tempère néanmoins le propos. « C’est vrai, mais il faut aussi reconnaître que Girard avait les joueurs pour se permettre cette ambition : dès que ça allait trop vite, Marvin Martin était là pour ralentir le jeu ». Thomas renchérit : « à chaque fois que j’allais chez Damien voir des matches du LOSC, ça faisait 0-0. On blaguait sur le fait que j’étais un peu le porte-bonheur, mais c’était bien sûr pour rire : on savait bien que c’est à René Girard et à Marvin Martin qu’on le devait ».
Le mec, il a 1 Bauthéac et 2 Tallo dans chaque pied
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Pour d’autres, ça n’est pas le système de jeu de Bielsa qui est en cause. « On parle souvent de la défense à trois centraux de Bielsa. Mais ça ne veut rien dire : Hervé Renard aussi a expérimenté une telle défense, ça ne l’a pas empêché de proposer l’un des jeux qui m’a le plus marqué » analyse Patrick. « Ca relevait plus de l’esprit. Par exemple, lors de ses causeries d’avant-match, Hervé insistait vachement sur les belles voitures que les joueurs pourraient se payer en jouant en foot et sur les nanas qu’ils pourraient se taper. Forcément, psychologiquement ça fait la différence ».
Plus tard, on croise Bruno, lui aussi fervent admirateur de René Girard. « Je me souviens d’une fois où on perd 1-0 à une demi-heure de la fin. Combien d’entraîneurs auraient complètement changé leur système de jeu dans ces circonstances ? Et ben, pas René, droit dans ses bottes, le mec. Il est resté fidèle à ses valeurs et à son système jusqu’au bout. Je me souviens, il avait même remplacé Nolan Roux, son seul attaquant, par Franck Béria. Comme un symbole, Franck s’est retrouvé en position idéale pour le centre de l’égalisation à une minute de la fin, mais il a préféré calmer le jeu et la remettre en retrait à Marvin. Ca a finit à 0-1 ».
Contacté par notre équipe, René Girard n’est pas resté insensible à l’appel du pied des supporters. « A vrai dire, je ne suis pas vraiment surpris : je reçois souvent des messages chaleureux de supporters qui me parlent du »bon vieux temps ». Plus que la huitième place de 2014/2015, c’est la manière qu’ils ont retenue. Je reste à l’écoute de la nouvelle équipe dirigeante du club, mais je ne me fais pas de soucis. Je sais qu’ils ont toujours gardé un œil sur moi ». On espère en tout cas que, quand il nous dit que les dirigeants ont « gardé un œil sur lui », c’est au sens figuré, parce que sinon, ça serait plutôt dégueulasse. Et sans doute plutôt une marque de défiance à son égard.
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9 août 2017
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jean marie Dhaussy a dit:
On ne peut pas toujours se moquer des lensois (quoi que!!!) un peu d’autodérion s’imposait
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9 août 2017
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dbclosc a dit:
l’agent secret Mammadov, envoyé par nos services pour déstabiliser le voisin lensois a en effet déjà suffisamment bien travaillé … on peut donc se permettre cette auto-dérision.