Archiver pour octobre 2017
Posté le 28 octobre 2017 - par dbclosc
Lille/Marseille, au-delà du terrain
Bien sûr, le match de dimanche revêt une importance sportive cruciale. Mais il est aussi porteur d’enjeux parallèles sur lesquels nous nous focalisons ici : peut-être, au vu de l’état de forme des Dogues, parce qu’on a davantage de probabilités d’y être plus à notre avantage que sur le terrain.
Lille/Lens : égalité
« Mais qu’est-ce que Lens vient faire ici ? » vous demandez-vous. Eh bien, dimanche est un grand jour : contre Marseille, le LOSC égalera le nombre de matches joués par Lens en D1/L1. Autrement dit, conséquence logique (rappelons amicalement que Lens est en L2), dès la semaine prochaine, le LOSC passera devant son voisin. Quoi de mieux qu’un déplacement à Metz pour fêter ça ? Si le match à Amiens n’avait pas été interrompu, ce Lille/Marseille aurait constitué le match du « dépassement ».
Le LOSC joue en effet sa 58e saison dans l’élite, et ce Lille/Marseille en constitue son 2120e match, soit le nombre actuel de matches joués par les Lensois, 10èmes au classement des équipes les plus capées à ce niveau. Pour le LOSC, le Top 10 est donc pour 22H50 ! Chute au classement à Lens !
Et tant qu’on y est, statistique amusante, si Lens a plus marqué que Lille en L1, l’écart n’est que de 22 buts : 2972 buts marqués par les Lensois, 2950 pour les Lillois1. Il y a donc fort à parier que Lille dépassera Lens sur ce plan là aussi cette saison, et peut-être dès dimanche, quand Mandanda ira chercher pour la 23e fois le ballon dans ses filets.
Le bâton de Bourbotte de retour au bercail ?
Pour rappel, le bâton de Bourbotte est un trophée virtuel inspiré, au niveau international, du bâton de Nasazzi. Marseille le détient depuis sa victoire à Nice le 1er octobre, Nice qui le détenait depuis sa victoire contre Monaco, etc. Le charme de ce trophée est que tout le monde peut l’obtenir, même très ponctuellement : il suffit de battre le détenteur. Et si on remonte à l’origine du bâton de Bourbotte, on se retrouve à Lille : inventé en 1946, on lui a donné le nom du capitaine de l’équipe alors championne de France : François Bourbotte. Autrement dit, le lien entre le bâton de Bourbotte et le LOSC est historique, et ce serait un juste retour des choses de le voir de nouveau s’arrêter à Lille, qui se classe 8e au classement des équipes qui l’ont le plus détenu (en nombre de matches). Sur les 33 fois où Lille a (re)pris le bâton, Marseille est précisément l’équipe contre laquelle le LOSC a le plus récupéré son dû (3 fois). Notons que l’OM nous l’a aussi le plus piqué (4 fois). Normal, entre deux des équipes qui comptent le plus de matches en L1. D’ailleurs, on l’a perdu pour la dernière fois le 18 décembre 2016, au Vélodrome (0-2), après que nous l’ayons récupéré une semaine avant contre Montpellier (2-0). On a longuement parlé de la carrière de François Bourbotte dans cet article, et toutes les stats relatives au LOSC et au bâton de Bourbotte sont sur le site officiel du trophée.
Le retour de Florian Thauvin, l’enfant gâté
Ne ne nous faites pas dire que cet individu est une raclure : ce n’est pas parce qu’il a eu un comportement indigne d’un joueur professionnel et irrespectueux à l’égard du club qu’il faut pour autant le traiter de déchet. Rappelons les faits : Thauthau signe un contrat de 4 ans et demi au LOSC en janvier 2013, en étant prêté dans la foulée à Bastia pour terminer la saison. Il est même diplomatiquement écarté pour la rencontre Bastia/Lille jouée le 21 avril 2013 (1-2). Et puis l’OM manifeste son intérêt pour cette tête pleine d’eau, intérêt réciproque puisqu’on apprend qu’il s’agit du « club de coeur » de l’autre, que des observateurs surnomment « le traître ». À coups de déclarations dans la presse, le Reynald Pedros du pauvre laisse entendre que le projet du LOSC, sans Ligue des champions, ne l’intéresse plus (quand il a signé en janvier, le LOSC était 11e…). En outre, sa belle deuxième partie de saison en Corse ayant fait monter les enchères, son entourage se montre bien plus gourmand et cherche à renégocier son salaire. Le conflit dure plusieurs semaines, l’OM propose de racheter le contrat d’El Bradefero, qui se met en grève, et quitte finalement le LOSC pour 15 millions. Dans le fond, une belle affaire financière, et surtout une belle tête de con, disent certains, mais nous ne relayons pas ici ces bassesses. Du coup, il a reçu lors de son premier retour sous le maillot de l’OM, en décembre 2013, un accueil mémorable. Insulté dès son arrivée à Lesquin, il est conspué de bout en bout du match, chacune de ses prises de balles déclenchant les huées du public, et tout prend une saveur encore meilleure avec le scénario du match : les Lillois inscrivent le but vainqueur à la 93e, juste après la sortie de celui que certains appellent Judas (pas nous hein). Le gros plan sur son regard dépité, depuis le banc, est classé par de nombreux psychiatres comme un des meilleurs remèdes contre la dépression (0’45 ») :
Bielsa/Garcia : des entraîneurs à la côte élevée… surtout chez l’adversaire
Si Marcelo Bielsa, comme il l’a lui-même reconnu cette semaine, a un peu perdu de crédit après ce début de saison très médiocre, sa côte est intacte à Marseille, où la saison qu’il y a effectuée (plus un match), si elle a été inégale, a au moins permis de voir un football spectaculaire et innovant. La manière qu’a Bielsa de parler de football et la manière dont il l’a mis en pratique ont laissé une forte empreinte, qu’on approuve ou non ses méthodes.
Rudi Garcia, en dépit d’un bien meilleur classement, n’a pas encore convaincu à Marseille, même si le simple fait de ne pas avoir perdu contre Paris a donné le sentiment que l’OM avait gagné sa deuxième Ligue des Champions, ce qui illustre l’incroyable capacité de volatilité des commentaires dans le football à partir d’un seul résultat. De même que Bielsa était porté aux nues après la première journée et la victoire conte Nantes, le voilà désormais voué aux gémonies, sans que le projet n’ait beaucoup changé. À ce titre, on le rejoint assez quand il déclare que les commentaires sur son travail sont souvent jugés à l’aune des résultats sportifs, ce qui peut en effet constituer un point de départ, mais nettement insuffisant pour avoir une vision globale de ce qui se passe à Lille, sauf à se complaire dans l’avis uniquement ponctuel et le retournement de veste. C’est généralement de cette manière que se distinguent les personnes qui n’ont aucun principe, et sont dès lors spécialisées dans le fait d’affirmer tout et son contraire à quelques semaines d’intervalle.
Si, pour le moment, le problème à Lille est surtout d’ordre tactique, l’OM n’est pas pour autant épargné mais c’est surtout c’est la capacité de Rudi Garcia à être d’une mauvaise foi crasse sur l’arbitrage et les performances de son équipe qui ont beaucoup agacé. On a connu ça aussi. Mais on se rappelle surtout qu’on s’est souvent régalés en regardant jouer son équipe, et on ne peut pas lui retirer sa capacité à bien faire jouer offensivement une équipe qui a de bons joueurs. Même si, a posteriori, son empreinte sur le club est bien moins moindre que celles laissées par Halilhodzic ou Puel, on a aimé cette période. Et rien qu’en tant qu’ancien joueur du club (1983-1988), Rudi mérite bien un accueil chaleureux.
Les retours de Dimitri Payet et d’Adil Rami
Si Payet a été sous contrat durant 2 saisons à Lille, on ne peut pas dire que sa première saison ait été une grande réussite. Encore trop maladroit et dans l’ombre d’Hazard, il était loin de l’envergure qu’il a prise ensuite, à Marseille puis en équipe de France. Il avait d’ailleurs été en partie sifflé lors de son premier retour avec le maillot de l’OM, pas nécessairement pour ses performances, mais davantage pour la manière dont il semble avoir considéré le LOSC. On en avait parlé dans cet article, et on n’en change pas un mot : « irrégulier (et assez peu en vue lors de sa première saison), et ayant davantage donné le sentiment de considérer le LOSC comme un tremplin pour sa carrière qu’il ne s’est investi dans le club, il ne laisse pas beaucoup de regrets ». Seuls ses 6 derniers mois ont été d’une grande qualité : il formait avec Kalou et Rodelin un redoutable trio offensif. Bon, aux dernières nouvelles, il serait forfait.
Quant à Adil Rami, on connaît sa trajectoire si particulière, d’employé municipal à Fréjus à l’équipe de France, via le LOSC. Sa bonne humeur, ses belles performances sous le maillot lillois, son but à Lens, son coup-franc dans la lucarne de Janot, son déguisement de mascotte, sont de bons souvenirs. Même si, comme l’a dit Garcia un soir à Monaco, « tu fais chier, Adil », on sera bien content de le revoir, en espérant tout de même qu’il ne retrouve pas complètement son niveau lillois.
Et profitons-en pour penser à ceux qui ont porté les couleurs des deux clubs, en vrac : Bihel, Domergue, Angloma, Pelé (vous avez vu ce super article dans LOSC in the city cette semaine ?), Passi, Galtier, Becanovic, Decroix, Nouma, Ecker, N’Diaye, Brunel, les frères Cheyrou, Pedretti, Moussilou, Bonnart, liste à compléter.
Soutien à Marcelo Bielsa
Vous l’aurez compris, on fait partie de ceux qui ont du temps et qui gardent confiance, ce qui n’empêche pas de s’inquiéter de temps à autre. On a suffisamment marqué nos réserves envers certains de ses prédécesseurs pour ne pas affirmer clairement qu’on est derrière l’entraîneur Argentin. En regardant quelques-unes de ses stats à Marseille, on a vu que si, globalement, la deuxième partie de saison avait été plus moyenne, il y a eu une période creuse de 11 matches, entre les 24e et 34e journées, où l’OM n’a pris que 10 points. On pourra dire que c’est une nouvelle illustration de l’incapacité de Bielsa à offrir des performances autres qu’en dents de scie, mais on peut aussi y voir la promesse de lendemains meilleurs. L’effectif est jeune, inexpérimenté, manque d’automatismes, mais Bielsa n’a jamais été dans de meilleurs conditions pour travailler. Difficile de démêler le vrai du faux dans ces circonstances, mais la presse a relaté cette semaine un début de fronde des joueurs, lassés de ne pas jouer à leur poste. C’est compréhensible, bien sûr. Reste à savoir si le temps qu’exige la concrétisation des fruits du travail résistera à la temporalité imposée par ceux qui aimeraient tout, tout de suite. Joueurs compris. Pour le moment, la direction du LOSC est dans cette optique.
Le journaliste Romain Laplanche, auteur par ailleurs d’un livre sur Marcelo Bielsa2, a transcrit certaines des paroles de la conférence de presse de notre entraîneur cette semaine. À lire et à garder en tête.
On voudrait rappeler quelques faits passés. Globalement, il a fallu 18 mois à Claude Puel, arrivé lors de l’été 2002, pour poser son empreinte sur le jeu et obtenir des résultats satisfaisants. Rappelons-nous que lors de sa première saison, le LOSC a perdu ses deux premiers matches à domicile 0-3, n’a marqué son premier but que lors de la 5e journée, et n’a gagné qu’à la 6e… De janvier à mars 2003, le club a connu une infâme série de 7 défaites consécutives, n’a pris que 14 points sur la phase retour, et ne s’est sauvé qu’à la 37e journée.
Rappelons-nous que pour sa deuxième saison, si Puel a démarré en fanfare (9 points en 3 matches), le LOSC a ensuite enchaîné avec 12 matches sans victoire. Qui regrette aujourd’hui qu’on ait laissé du temps à Claude Puel ?
Quant à Rudi Garcia, rappelons-nous qu’il a placé le LOSC dernier après 3 journées en août 2008. Rappelons-nous que la saison suivante, dans un contexte certes particulier après son éviction-réintégration, le LOSC n’a gagné que 2 fois sur les 10 premières journées. Le 25 octobre 2009, après une nouvelle défaite à Auxerre, le LOSC ne comptait que 10 points en 10 journées. Qui regrette aujourd’hui que le club ait maintenu Rudi Garcia ?
Pour conclure, il n’est pas dans nos habitudes d’entrer dans les considérations directement sportives, le système de jeu, la performance des joueurs, du moins à chaud. D’abord parce qu’assez de conneries sont dites. Ensuite parce qu’il est bien difficile de s’exprimer quand on ne sait pas de quoi sont faites les séances d’entraînement ni quelle est l’ambiance au sein du groupe et l’état de forme de chacun. Et enfin parce qu’on garde, à tort ou à raison, une absolue confiance en Marcelo Bielsa, dont on boit les paroles en conférence de presse (en plus d’une bonne bière). Peut-être qu’on se fait complètement entuber, mais ça vaut le coup d’y croire et d’être patient, même si on a trouvé très drôle la banderole de mercredi soir. Bon, le seul truc qui nous a un peu fait douter, c’est de voir Marcelo en position quasi religieuse lors des tirs aux buts, tenant son crucifix comme s’il constituait son dernier espoir. Si c’est ça, d’accord, on est mal barrés. Ceci étant dit, on va tout de même, une fois n’est pas coutume, suggérer la meilleure composition possible, à nos yeux, pour dimanche et, si je veux, j’ajoute encore des virgules à cette phrase.
Dans les buts : Elisa Launay et Mike Maignan. D’aucuns argueront qu’il n’est pas possible réglementairement d’aligner deux gardiens de buts. Oui, et alors ? Elisa Launay n’est pas gardien de but, elle est gardienne de but, donc c’est bon. Cette petite astuce devrait nous garantir d’encaisser moins, d’autant que Launay, elle, pense davantage à mettre les mains. Mike Maignan, quand il aura fait 3 roulettes et deux sombreros sur les adversaires, sera notre premier relanceur : c’est après tout la meilleure qualité qu’il a démontrée jusque là. Cela nous permet de jouer avec un bloc haut placé.
Arrière droit : Kévin Malcuit, excellent aussi bien défensivement qu’offensivement, du moins quand il joue.
Défense centrale : Maud Coutereels, taulière de la défense féminine. Puissance, jeu de tête, qualité de frappe sur les coups de pied arrêtés, sens du placement : adieu les errements défensifs. À ses côtés, Ibrahim Amadou, pas le plus paumé sur un terrain, prendra du galon.
Arrière gauche : Marine Dafeur. Irréprochable depuis le début de saison, nous avons déclamé notre admiration dans le compte-rendu du dernier match de l’équipe féminine à domicile. Voilà une fille qu’elle est bien. Et une Marine à gauche dans le Nord, c’est un beau pied de nez.
Milieu défensif : Thiago Mendès. La grosse satisfaction du début de saison. Sa blessure à Strasbourg lors de la 2e journée a été fort préjudiciable et explique sans doute en partie le début de saison laborieux. Et en plus, il marque.
Milieu défensive : Silke Demeyere. Est-il vraiment besoin d’argumenter ? MARQUAGE INDIVIDUEL SUR THAUVIN, ça nous rappellera les meilleurs moments de Fernando D’Amico : We moeten niet loslaten, we moeten kwalificeren
Milieu offensif droit : Patrick Collot. Patrick, tu es toujours à Lille, et ta vitesse nous manque. Reviens !
Milieu offensive axiale : Rachel Saïdi. Vision du jeu, qualité de passe : Rachel retrouvera avec nous son poste de prédilection, alors qu’elle est pour le moment cantonnée à gauche par Jérémy Descamps.
Milieu gauche : Luiz Araujo. Encore un peu fébrile physiquement et hésitant dans la dernière passe, mais de belles promesses.
Avant-centre : Ouleye Sarr. Elle court vite, elle a une impressionnante détente, elle est la meilleure buteuse du LOSC, et désormais buteuse également en bleu, sa présence aux avant-postes est indiscutable.
Voilà donc l’équipe que nous suggérons, avec une colonne vertébrale très féminine : nous nous caractérisons avant tout par notre pragmatisme, et on pioche là où ça fonctionne.
Remplaçants : Alonso, Ié, Benzia, Pasquereau, Saint-Sans.
Et maintenant, on va vous avouer un truc qui vous a échappé : notre équipe est composée de 12 éléments. Ils sont beaux les observateurs, z’aviez rien vu ! Mais si c’était ça aussi, la solution ?
FC Notes :
1 En revanche, les Lensois ont davantage encaissé : 3011 buts, contre 2677 pour nous. Leur différence de buts est de -39, contre +273 pour nous. Reste à espérer qu’on n’égale pas Lens sur ce plan là cette saison.
2 Le mystère Bielsa, Solar, 2017
Posté le 27 octobre 2017 - par dbclosc
Les plus belles raclées de l’histoire du LOSC
Un peu naïvement, admettons-le, nous avions pensé jusqu’à il y a peu qu’en évoquant le glorieux passé du LOSC, nous l’aiderions à remonter la pente après ce début de saison laborieux. Force est de constater que notre stratégie est un échec, et nous présentons bien volontiers nos excuses auprès de Marcelo Bielsa qui, seul, fait face au feu des critiques malgré notre responsabilité bien réelle. Prenant acte de ce constat, et faisant acte de contrifion, nous en prenons désormais le contre-pied (1) en décidant d’évoquer les belles branlées connues par le LOSC, habile façon de conjurer le mauvais sort qui s’abat sur nous tel l’aigle qui fond sur sa proie.
Le 2 mai 1948 : Saint-Etienne-Lille 8-3
En cette fin de saison 1947/1948, le LOSC est bien installé comme le plus grand club français de la période. En championnat, les Dogues ne sont certes « que » deuxièmes à trois journées de la fin, mais ils sont en embuscade, à un point du leader marseillais. Surtout, le tableau final des Lillois semble très dégagé après le choc contre l’ASSE (4ème) puisque nos favoris jouent ensuite Alès et Sète, respectivement pénultième et antépénultième. Pour l’OM, le RC Paris (5e), Metz (11e) et Sochaux (8e), l’adversité est légèrement plus rugueuse.
A Saint-Étienne, Lille se retrouve pourtant mené par 3 à 1 à la mi-temps. Un détail pour Jean Baratte qui réduit la marque (3-2, 50è) puis égalise (3-3, 55è) pour le LOSC. On croit alors le LOSC parti pour l’emporter, quand soudain la machine déraille : en 24 minutes, l’attaque stéphanoise inflige cinq buts à la défense lilloise, portant son total à huit sur la rencontre. Preuve que le LOSC est un club de paradoxes, c’est à la période de son apogée qu’il encaisse le plus de buts sur un match de D1, record qui tient encore aujourd’hui.
Lille se console une semaine plus tard, remportant déjà la troisième coupe de France de sa très jeune histoire et, s’il vous plaît, contre Lens (3-2).
14 et 18 septembre 1955 : la grosse semaine de merde qui fait passer le LOSC de Bielsa pour des terreurs
Avons-nous déjà évoqué le fait que le LOSC est un club de paradoxes ? Oui ? Et bien, on peut le confirmer à partir ce qui peut être considéré comme le semaine la plus pourrave du football lillois, les Dogues tenant un exploit que les hommes de Marcelo auront bien du mal à battre. Certes, les Dogues ont fait une dernière saison en championnat des plus décevantes, ne se sauvant qu’à l’issue des barrages. Rappelez-vous, l’épisode Zacharias a laissé des traces. Il n’en reste pas moins que le LOSC reste un gros morceau, puisqu’il a gagné un titre au cours de chacune des trois dernières saisons : un championnat (1954) et deux coupes (1953 et 1955). En quatre jours, les Lillois réussissent l’exploit de se prendre quatorze buts, perdant leur deux rencontres sur le score de 7 à 1.
C’est d’abord contre Reims que Lille joue à l’occasion du premier « Challenge des champions », c’est à dire l’ancêtre du très inutile Trophée des champions. A Marseille, Lille, vainqueur de la coupe, affronte Reims, champion en titre. Soyons clairs, on a alors conscience que nos ouailles ne sont pas franchement favorites. Cela étant, on se réjouit de l’absence de Raymond Kopa qui nous fait espérer. Las, Lille est déjà mené 2-0 après 21 minutes de jeu, mais semble ensuite tenir … jusqu’à la déferlante : Lamartine (pas le poète hein, ni la voisine d’ailleurs) se paie un doublé en 10 minutes (68e, 78e), Bliard un triplé en 17 (72e, 85e, 89e), le tout entrecoupé de la réduction de l’écart de Douis (81è), pour un beau 7-1 final. 7-1 final de merde ouais !
Les héros de 14-18 (septembre 1955)
Pas grave, Lille a l’occasion de se rattraper quatre jours plus tard. A Nice, les Lillois démarrent d’ailleurs bien puisque Lenglet (qui était français) ouvre le score dès la première minute. On croit tenir le choc, puisque la mi-temps approche et que le LOSC tient toujours son avantage. Et là, sur les trois dernières minutes avant la pause, les Niçois marquent à trois reprises, soit une moyenne d’un but par minute, comme en conviendront tous les forts en maths (Moussilou) qui nous lisent. En deuxième mi-temps, nos amis Niçois auront alors le bon goût de ne pas maintenir cette moyenne de buts, n’inscrivant que quatre autres buts, soit une moyenne, beaucoup moins performante, d’un but toutes les 11,25 minutes. Les historiens les plus éminents retiennent cet épisode historique sous l’appellation « boucherie de 14-18 septembre ».
27 août 1958 : LOSC- RC Paris : 1-6
Le LOSC peut être optimiste. Sa belle sixième place de la saison précédente semble montrer que la relégation de 1956 n’était qu’un accident dans le parcours du club. Pour la troisième journée du championnat de première division, Lille reçoit un adversaire qui semble plus que prenable : le RC Paris. Si le club francilien reste un nom du football français, ils n’a fini que 9ème du dernier championnat, donc trois places derrière Lille.
Le parisien Cisowski ouvre très rapidement la marque (2è) mais Fatoux ne tarde pas à lui répondre égalisant 3 minutes plus tard. Pillard (19e), Cisowski encore lui (26e) puis Guillot donnent pourtant un large avantage aux parisiens à la mi-temps (1-4). En seconde période, Cisowski nous achève et parachève le succès parisien, se payant un quadruplé (60e, 88e).
Ces derniers connaîtront aussi la seconde relégation de l’histoire du club en fin de saison.Ce 1-6 reste encore à ce jour la plus large défaite à domicile des Lillois.
17 mai 1970 : plus jamais ça
Qui peut-il y avoir de pire, pour le LOSC, que de perdre son statut professionnel et de jouer en championnat de France Amateur (CFA), comme c’est le cas en 1969/1970 ? De perdre, dans ce même championnat par 7 à 0, oui. Mais encore ?
Voilà. Vous y êtes.
Être en CFA, y perdre 7-0, et en plus que ça soit contre Lens.
Ceci étant, positivons : seuls 906 spectateurs ont assisté à ce match (pour une recette de 4 522 francs), rares sont donc les témoins crédibles encore vivants pouvant en témoigner. Il est donc encore possible de nier avec véhémence cette triste page de l’histoire du club si un supporter lensois venait à nous la rappeler (2) en espérant avec un risque raisonnable que personne ne puisse contester l’évidence qu’une telle déroute n’est évidemment pas possible.
Et pourtant, en ce 17 mai 1970, jour de clôture du CFA, les espoirs lillois se retrouvent très vite douchés après un hat-trick moussilesque de Coustillet (20è, 27è, 28è). Jurasek (43è) puis Vasselle (51è) éteignent rapidement toute possibilité d’embellie, avant que Coustillet, là encore moussilesquement, ne marque son quatrième but (63è) et que Cieselski (64è) n’enfonce définitivement les Dogues (7-0). Maigre satisfaction : ils tiennent ensuite, n’égalant pas le record du plus grand nombre de buts encaissés en un match, qui a alors 22 ans. Mais c’est le record de la défaite avec le plus grand écart, lequel allait encore tenir 22 nouvelles années.
12 avril 1985 : Monaco-Lille 6-1
La saison est très moyenne du côté du LOSC, entraîné par Georges Heylens. Le club est 15e avant de se rendre à Monaco, 6e, pour la 32e journée. Mais Lille a le même nombre de points que les 16e, 17e et 18e : Toulouse, Rouen et Bastia. Seule la différence de buts permet à Lille d’être devant : -3. Les Toulousains sont à -8, les Rouennais à -12, et les Bastiais à -23. Autant dire qu’il est urgent de prendre des points : ça démarre mal : à la pause, les Lillois sont menés 0-3 : Daniel Bravo, Bruno Bellone et Philippe Anziani ont battu Jean-Pierre Mottet. L’entraîneur Belge fait alors un changement qui s’avère payant, en faisant entrer à la mi-temps Luc Courson, à la place de Michel Titeca. Et Courson marque à la 71e ! Le problème est qu’entretemps, Monaco a de nouveau marqué 3 fois : le score passe donc à 6-1. Et la différence de buts passe donc à -8. Toulouse passe devant. La fin de saison est pénible : Lille ne se sauve qu’à la 38e journée, en battant Brest (2-0), et termine 15e.
26 mai 1992 : Sedan-Lille 9-1
Décidément, les fins de saison et les mois de mai ne sont pas avares en belles branlées pour nos Lillois. Celle-ci, la plus nette de l’histoire du club, a lieu à l’occasion d’un match de coupe de la Ligue ancienne version, dont nous avons déjà parlé.
Cette déculottée a quelque chose de particulièrement inattendue, même s’il est vrai qu’on s’attend généralement assez peu à se prendre une raclée. Perdre 9 à 1 pour le LOSC de Jacques Santini, réputé pour sa rigueur défensive, et surtout à Sedan, club de D2, et encore pas le meilleur de la division, c’est assez surprenant.
Une partie de l’explication est déjà dans cette dernière phrase : en fait, ça n’est déjà plus le « LOSC de Jacques Santini » puisque ce dernier venait de recevoir sa lettre de licenciement de la part du président Besson deux jours plus tôt. C’est donc un LOSC sans entraîneur qui se déplace dans les Ardennes. Les joueurs voient dans cette décision du président une agression à l’égard de leur entraîneur et plus généralement à l’égard de leur groupe. En représailles, les joueurs décident de se saborder, et chaque joueur décide de jouer à un poste inhabituel (ce qui montre bien que Marcelo Bielsa n’a rien inventé en la matière) : par exemple, Assadourian joue ainsi en défense centrale, Patrice Sauvaget et Per Frandsen en arrières latéraux, Oleksiak et Fichaux milieux offensifs et Tihy attaquant.
La pire raclée de Fabien Leclercq ? Le 0-4 à GJ contre Montpellier en 1997
A la mi-temps, le score est déjà de 3-0, Siegmann (7è), Auniac (33è sp) et Lecoq (41è) ayant marqué pour les Ardennais. Gamiette ajoute un quatrième but en début de seconde mi-temps avant que les Dogues ne se rebellent un peu en sauvant l’honneur par Brisson. En fait, honneur, il faut le dire vite : les Lillois abandonnent totalement le match dans les cinq dernières minutes, encaissant cinq nouveaux buts pour une défaite d’ampleur exceptionnelle (9-1) dans un contexte très particulier d’insurrection contre la politique du président Besson.
7 novembre 2012 : Bayern Munich-LOSC 6-1
En ce mois de décembre, Lille joue sa dernière carte s’il veut encore espérer se qualifier pour les huitièmes de finale de la C1. Il faut le dire, l’espoir est mince puisque Lille se déplace sur le terrain de l’ogre bavarois qui sera champion d’Europe quelques mois plus tard.
Dès la 5ème minute Schweinsteiger ouvre la marque, limitant encore davantage nos maigres espoirs. Moins de 20 minutes plus tard, on n’a alors plus aucune illusion après que Pizarro (18è) puis Robben aient porté la marque à 3-0. Et, dix nouvelles minutes plus tard, le match vire carrément au cauchemar, Pizarro inscrivant un triplé (28è, 33è) faisant tourner le match au naufrage pour les nôtres : à ce rythme, Lille est parti pour se prendre 13 ou 14 buts.
Et sans un Landreau impérial, cela aurait pu arriver. Mais Kalou sauve l’honneur losciste ou tout du moins ce qui en restait encore grâce à une magnifique frappe du gauche en lucarne (57e), seul Kroos trompant à nouveau Landreau dans ce match (66e). Ce 6-1 reste encore la plus lourde défaite du club en compétition européenne. Lot de consolation, le LOSC n’a en revanche jamais perdu contre le Bayern de Monique.
25 avril 2015 : Paris SG-Lille 6-1
A cinq journées de la fin du championnat 2014/2015, le LOSC a au moins une certitude : ils dispose d’une défense de fer, la deuxième du championnat, malgré une huitième place au classement. Les Dogues savent qu’ils risquent de souffrir à Paris, mais ils ambitionnent de tenir.
Mais quand Cavani porte le score à 2-0 pour Paris après moins de quatre minutes de jeu, même en restant optimiste, on se dit que ça va être compliqué. Les Lillois vont ensuite resserrer les lignes en défense, ce qui leur permettra de tenir bien mieux, n’encaissant que quatre nouveaux buts pour un score final de 6-1, alors qu’en gardant la fréquence de 2 buts encaissés toutes les 4 minutes, ils auraient pu perdre 45-0. Saluons donc la réaction tactique de maître Girard.
Cavani, Lavezzi et Pastore se bécotant pour fêter notre humiliation devant le regard écœuré de Vincent Enyeama
Alors qu’ils n’avaient encaissé que 27 buts en 33 rencontres, les Lillois en encaissent 15 sur les 5 derniers matches (!) avec, au passage, une autre belle défaite, à domicile contre le Marseille de Bielsa (0-4).
Le bonus « pire série de buts consécutifs encaissés »
Voilà un record auquel Marcelo et ses troupes doivent s’attaquer et dont on n’est pas sûrs qu’ils aient les qualités d’abnégation pour le battre.
La série débute le 12 mars 1976, quand Lionel Justier réduit la marque pour le Paris Saint-Germain lors d’une victoire lilloise (2-1). Elle prend fin le 16 avril, quand Gaby Desmenez réduit la marque contre Bordeaux (1-2) dans un match finalement remporté par le LOSC (3-2). Entre ces 2 buts, les Lillois ne marquent pas. Après le but du parisien, ils encaissent ainsi 21 autres buts de suite : 6 en coupe, pour deux défaites contre Lyon (0-2, 4-0), et 15 en championnat à Marseille (2-0), Lyon (3-0), contre Nice (0-3), à Nancy (5-0) puis donc les deux derniers contre Bordeaux.
Cette saison, les Lillois n’ont encore réussi qu’à encaisser six buts consécutivement : ils sont encore bien loin du compte.
- soit dit en passant, le fait que nous parlions de contre-pied n’est aucunement un sous-entendu perfide à l’égard de Mike Maignan, ni même, bien sûr, pour notre bon vieux Jean-Pierre Lauricella.
- Ce qui ne serait pas très adroit de sa part, puisqu’on se sentirait après le devoir de lui demander de nous rappeler la date de la dernière victoire lensoise contre Lille ce qui engendrerait chez lui une certaine gêne.
Posté le 16 octobre 2017 - par dbclosc
Lille/Marseille : un nul peuchère payé
(Si vous trouvez que notre titre est nul, sachez que c’est précisément pour cette raison qu’on l’a choisi)
Quelle belle journée, à peine gâchée par le nul des mecs la veille : il fait beau, il fait bon, ♫ la vie coule comme une chanson ♫, qu’est-ce qu’elles sont cons ces paroles, heureusement que la chorégraphie sauve le truc. N’empêche qu’on a vraiment une belle arrière-saison depuis 3 jours. Et mon brave chat, dénommé Charlie, fête même ses 10 ans ! Regardez ça : j’ai essayé de lui faire souffler une bougie-Schtroumpf, mais seule sa pâtée l’intéressait. Être né le même jour que Bob Senoussi, Christophe Pignol et Jean-Louis Valois, c’est beau !
Bon, sinon, c’est la 6e journée du championnat de France féminin, et le LOSC reçoit Marseille. Les tribunes sont plus garnies qu’à l’accoutumée : normal, puisqu’habituellement, les filles jouent sur l’annexe : le stade est donc vide. Cette fois, le match se déroule au Stadium Nord, c’est une première pour les filles ; et pour les spectateurs aussi, pour qui être assis n’est pas un confort excessif, du moins pour 8€. Mais plus sérieusement, il y a tout de même plus de monde que lors des précédents matches. Le club a pas mal communiqué sur cette affiche, et de nombreuses invitations ont été distribuées. Avec la quinzaine de Marseillais, dont 2 enfants en bas âge dont on plaint le contexte éducatif, on doit être un bon millier. Anne-Sophie Roquette, pionnière dans la féminisation du foot à Lille, est présente à l’animation. Pourquoi tant d’égards ? Parce que le trophée de championnes de D2 est remis officiellement aux joueuses via leur capitaine, Maud Coutereels : en hommage à notre défenseuse Belge, il est possible d’acheter des frites à l’entrée, en plein après-midi : vive le sport ! Il paraît même que le match est retransmis sur Eurosport 2, en duplex avec le match de Lyon : on s’en fout, on n’a pas Eurosport 2, et même si on l’avait, on viendrait sur place tellement qu’on supporte nos joueuses.
L’équipe reste sur une victoire arrachée à la dernière minute à Fleury. Ouf, parce que ce début de saison était très bielsesque : une superbe victoire pour la première journée, puis 2 défaites à l’extérieur, avant un nul décevant contre Albi. Il était temps de redémarrer !
Lors de l’annonce de la composition des équipes, Anne-Sophie Roquette salue Stéphane Coque, passé par le LOSC dans sa jeunesse, et désormais entraîneur des gardiennes de l’OM. Pour ce qui concerne les Lilloises, Floriane Azem retrouve le but : Elisa Launay, nouvellement sélectionnée en équipe de France A, victime d’une mésaventure la veille, est ménagée par précaution. Mais nous préférons dire que c’est à la capacité à laisser une internationale sur le banc qu’on mesure que le LOSC est un grand club ! Julie Pasquereau s’est blessée la semaine dernière : Silke Demeyere la remplace ; Ludivine Bultel, que l’on n’avait pas encore vue cette année, est de retour ; et par rapport aux deux derniers matches, Héloïse Mansuy est préférée à Jennifer Bouchenna comme arrière droite. Le dernier LOSC/OM au Stadium, ça a fait 3-2 : voilà qui est de bon augure.
Réaction du couple royal Belge à l’annonce de la titularisation de Silke Demeyere
Au niveau de la compo, ça donne à peu près ça :
On précise bien « à peu près », parce que pour ce qui concerne le milieu de terrain, on n’a pas compris grand chose durant la première demi-heure. Entre Lernon, Demeyere et Bultel, on s’est souvent marché dessus, et difficile de dire si les changements de poste étaient des permutations tactiques ou un manque d’organisation général, avec parfois Bultel juste devant la défense, ou Silke parmi les plus offensives quand l’adversaire avait le ballon. Tout ça pendant que Saïdi a l’air de se morfondre sur son côté gauche. Bref, la première mi-temps a été très laborieuse, et ça devient une mauvaise habitude d’avoir le sentiment de ne jouer qu’une période sur deux.
Quelque chose nous dit que la MEL cherche à se faire connaître.
Le détail :
37e seconde : tacle de Silke Demeyere, sanctionné par l’arbitre. Quel scandale ! Le complot anti-Demeyere, on en parle ?
5e : dans les tribunes, la famille Dolignon produit à elle seule environ 90% des décibels du stade. 5% sont assurés par la famille Bauduin. 3% par Didier, qui axe principalement ses interventions sur l’arbitre. Les autres spectateurs ne sont pas très impliqués.
11e : frappe de 30 mètres fort ambitieuse de Bultel, contrée par une marseillaise aux 18 mètres.
15e : la semi-crise cardiaque. Silke percute une adversaire. Les deux joueuses restent au sol, touchées au visage. Mais plus de peur que de mal, Silke se relève. L’autre aussi, mais on s’en fout !
19e : coup-franc pour les Marseillaises, dans leur camp. Directement en touche : à chier !
24e : dans le camp marseillais, Dafeur tacle le ballon, qui remonte tout de même au niveau de sa tête alors qu’elle est au sol. Elle met alors un petit coup de tête en touche, très gracieux. Bon, on permet de se moquer parce qu’on parlera d’elle après, mais ça ressemblait un peu à ça :
25e : première véritable occasion pour le LOSC. Sur un coup-franc tiré par Dafeur côté gauche, Saïdi remet en cloche vers Sarr, qui n’est pas hors-jeu mais croit peut-être l’être. Du coup, elle est hésitante alors qu’elle était seule dans les 6 mètres : elle se laisse lober.
26e : perte de balle de Saïdi, qui ceinture ensuite son adversaire. Carton jaune logique.
27e : y a une voix de gosse qui a hurlé « OM enculé ». Ce n’est pas très classe sur la forme, mais sur le fond l’éducation n’est pas trop mal.
28e : première occasion marseillaise. Sortie hésitante d’Azem, Coutereels touche le ballon et lobe sa gardienne. Mais Floriane revient superbement et envoie du poing en corner !
30e : coup franc de Saïdi excentré côté gauche. La tête de Lernon passe au-dessus.
32e : en une touche, Saïdi lance Coryn, qui prend de vitesse la défense marseillaise et place son pied en bout de course : juste à côté.
Il y a eu ensuite quelques tentatives similaires : trouver l’une des deux pointes en jouant spontanément, mais la précision a manqué.
34e : superbe tacle de Silke Demeyere ! C’est marrant, je suis en train de penser qu’elle a petit air de Bobette (Wiske), de la BD Bob & Bobette (Suske en Wiske). Cela mérite bien une devinette de Bobette, en lien avec Marseille :
37e : montée de Mansuy, qui trouve Sarr avec enfin un peu d’espace. Elle enroule du droit à l’entrée de la surface, la gardienne dévie en corner.
39e : nouvelle frappe de Sarr, sur la gardienne.
Dans la foulée, Saïdi laisse traîner un pied mais l’arbitre ne dit rien.
40e : nouvelle faute de Saïdi. L’arbitre met la main à la poche, avant de s’apercevoir de l’identité de la joueuse. Elle se ravise et Rachel reste sur le terrain. On a eu chaud !
41e : Rachel râle sur l’arbitre. C’est rigolo mais faut vraiment se calmer là !
42e : But pour Marseille. Pour la peine, je ne décrirai rien. 0-1.
44e : bon centre de Saïdi, mais la gardienne s’impose dans les airs.
45e + 1 : le pied droit de Rachel Saïdi passe à environ 2 millimètres du genou d’une Marseillaise.
45e + 2 : Les Marseillaises tirent sur le haut de la transversale. Mi-temps. En termes d’occasions, les Lilloises ne sont pas récompensées, mais c’est globalement confus dans la construction du jeu.
Durant la mi-temps :
Sacrée Anne-Sophie qui, en annonçant le match de coupe de la ligue entre Lille et Valenciennes, évoque le « vrai derby du Nord ».
Pas de changement à la mi-temps. Mais Rachel Saïdi est replacée dans l’axe, et Ludivine Bultel à gauche : riche idée !
47e : interception de Dafeur, relais avec Bultel, et Marine tire au-dessus.
53e : les Marseillaises attaquent. Dans l’axe, deux joueuses bien libres se trouvent, et la dernière frappe sur Azem.
56e : une-deux entre Saïdi et Sarr. Ouleye frappe, la gardienne dévie en corner.
57e : sur le corner, tiré rentrant par Bultel, Dafeur reprend avec on ne sait quelle partie du corps, et ça passe un rien à côté.
60e : super sortie d’Azem !
61e : Saidi est remplacée par Davy, dont c’est la première apparition cette saison. Et comme je parlais de mon chat précédemment, je me permets de placer un petit Davy croquettes.
Travaillé à l’entraînement et parfaitement reproduit de match en match : la discussion et la pose corporelle durant un arrêt de jeu, côté gauche. Les automatismes se créent progressivement entre Rachel Saïdi, mains sur les hanches, et Marine Dafeur, à sa droite, main droite sur la hanche, tête tournée vers la gauche. Pendant ce temps, le costard-cravate au bord de la pelouse regarde vers la surface de réparation.
66e : récupération de Silke Demeyere !
70e : Bultel est remplacée par Julie Dufour, dont c’est aussi la première apparition avec l’équipe première. Elle se place côté droit en position offensive.
72e : Davy transmet à Sarr côté droit, qui centre à ras de terre. Au point de pénalty, Davy a le temps de contrôler mais pas de frapper : elle est contrée.
Hé Ludivine, quand l’entraîneur te demande de marcher sur les adversaires, c’est une image hein !
73e : sur un contre, les Marseillaises apportent le danger, mais l’extérieur du pied droit aux 6 mètres passe à côté.
74e : encore une frappe de Sarr, encore détournée en corner par la gardienne.
75e : Lernon est remplacée par Paprzycki.
77e : centre de Dufour, tête de Sarr aux 6 mètres, le ballon est ralenti par la défense et traîne devant le but. Coryn se jette et égalise ! 1-1 ! Premier but d’une Lilloise en championnat au Stadium. Pour les mecs, c’était Philippe Brunel, contre Auxerre, le 7 août 2004. Et la dernière personne losciste de nationalité Belge à avoir marqué sur cette pelouse est Eden Hazard, le 20 mai 2012.
80e : suite à un arrêt d’Azem, Coryn se retrouve seule face à la gardienne marseillaise et frappe à l’entrée de la surface alors qu’elle aurait pu encore avancer : encore un bel arrêt de la portière.
83e : sur une ouverture de Silke, Sarr reçoit le ballon à la limite du hors-jeu et file au but. Elle est salement bousculée à l’entrée de la surface par une arrière qui ne prend qu’un jaune. Le coup-franc, tiré par Coutereels à ras de terre, n’est pas assez dangereux.
88e : suite à une altercation avec Paprzycki, la Marseillaise Amandine Soulard prend un jaune.
_En 3 briques : Soulard – jaune – Marseille.
_Pastis ?
_Bravo !
89e : petit numéro de Sarr dans la surface. Son centre ne trouve pas preneuse.
90e : tentative d’Ouleye de la tête, contrée aux 6 mètres.
Fin du match sur le score de 1-1. Dommage au regard de la domination et du nombre d’occasion des Lilloises. Le point positif, c’est la capacité de réaction des joueuses après avoir concédé l’ouverture du score, comme la semaine dernière.
Mention spéciale à Marine Dafeur, qui est vraiment excellente à gauche de la défense. Qualité de passe, qualité de centre, qualité de dribble, elle est régulière depuis le début de saison et on l’aime beaucoup. Comme Charlotte Saint-Sans et Héloïse Mansuy, elle a été sélectionnée en équipe de France B.
Le prochain match des filles à domicile sera le 5 novembre contre Rodez.
On a piqué la photo de Maud Coutereels sur le twitter du LOSC féminines, lancé il y a peu. Suivez-le pour suivre l’actu des filles !
Posté le 10 octobre 2017 - par dbclosc
Le jour de gloire d’Olufadé
Le 10 octobre 2001, Lille reçoit La Corogne pour son 3e match de poule de Ligue des Champions. Comme il le fait régulièrement en championnat de France, dont il est en tête à ce moment, le LOSC s’arrache et marque en fin de match. Le buteur est le Togolais Adekanmi Olufadé, auteur d’une splendide reprise de volée.
Ce mercredi soir au stade Félix-Bollaert se joue un match qui aurait dû avoir lieu un mois auparavant, le 12 septembre 2001. Mais les attentats la veille aux États-Unis ont incité l’UEFA à reporter les matches prévus ce jour, non sans quelques débats sur l’opportunité de cette décision : « L’UEFA souhaite exprimer sa profonde tristesse et sa stupéfaction vis-à-vis des tragiques et terribles évènements qui ont eu lieu aujourd’hui aux États-Unis. Nos pensées et nos cœurs vont à toutes les victimes de ces terrifiantes attaques et nous adressons notre compassion la plus sincère à leurs familles et leurs amis. Les matchs de la journée se dérouleront comme prévu, mais une minute de silence sera observée suite à ces évènements. L’ampleur de cette tragédie, la douleur et la tristesse dans laquelle elle nous plonge, nous force à réfléchir. L’UEFA souhaite respecter la souffrance ressentie par les familles qui ont perdu un proche en repoussant les matchs prévus cette semaine. ». Le mardi 11 septembre, les matches européens ont donc été maintenus, si bien que Nantes, engagé aussi en Ligue des Champions, et Troyes, en UEFA, ont joué (et gagné, respectivement 4-1 contre le PSV Eindhoven, et 6-1 contre Ruzomberok). C’est finalement à Manchester, le 18 septembre, que le LOSC a étrenné ses nouveaux habits de club européen pour une glorieuse et noble défaite (0-1).
Les joyaux de La Corogne
Après la qualification historique face à Parme durant l’été, on savait que le LOSC, novice à ce niveau et donc dans le 4e chapeau, tomberait dans un groupe relevé : les Grecs d’Olympiakos, pas les plus impressionnants mais ils connaissent la compétition ; Manchester United, champion d’Angleterre ; et les Espagnols du Deportivo La Corogne.
Le Real Club Deportivo de La Coruña est un vieux club espagnol fondé en 1906, qui ne prend son appellation actuelle qu’en 1918. Il joue dès son origine sur un terrain proche de la plage du Riazor, qui donnera son nom au stade inauguré en 1944, apparemment on savait s’amuser là-bas à l’époque. Hormis une deuxième place décrochée en 1950, le club ne fait pas particulièrement parler de lui ; durant 3 décennies, entre 1957 et 1988, il a même vivoté entre deuxième et troisième divisions. Ce n’est qu’en 1991 que le Depor retrouve l’élite espagnole, se signalant alors comme une valeur sûre du championnat : grâce à des joueurs tels que Bebeto, Mauro Silva et Adolfo Aldana, le club signe une surprenante 3e place en 1993. L’année suivante, renforcé par Donato, La Corogne manque le titre lors de la dernière journée au profit du Barça, à la différence de buts. De nouveau deuxième en 1995, La Corogne remporte son premier trophée majeur, la coupe d’Espagne, ce qui lui permet ensuite de jouer (et de remporter) la supercoupe d’Espagne. La saison 1995-1996 marque une inflexion dans les résultats du club (9e), toutefois demi-finaliste de la Coupe des coupes, sorti par le PSG. Durant 3 ans, malgré Rivaldo, le club rentre dans le rang : seulement 12e en 1998. La venue de Javier Irureta au cours de la saison 1998-1999 permet d’arracher une place en coupe UEFA.
Le Depor ressurgit avec éclat lors de la saison 1999-2000. Les Galiciens prennent la tête dès la 12e journée et ne la quittent plus. Un soir de mai 2000, 2 buts de Donato et Makaay permettent à la Corogne de battre l’Espanyol Barcelone et de devenir championne pour la première fois de son histoire. Parmi les champions les plus illustres : Nourredine Naybet, Romero, Djalminha, Flavio Conceição, Juan Fran, Mauro Silva, Roy Makaay. Et Salaheddine Bassir, bien entendu.
L’arrivée de Javier Irureta sur le banc fait vivre au club sa période de gloire, durant 5 saisons : champion en 2000, vice-champion en 2001, 3e en 2002 ; vainqueur de la coupe d’Espagne en 2002 ; vainqueur de la supercoupe d’Espagne en 2000 et 2002 ; demi-finaliste de la Ligue des Champions en 2004, éliminé par Porto (0-0 ; 0-1), après avoir effectué une remontada en quart contre le Milan AC : battus 1-4 à San Siro à l’aller, les Espagnols s’imposent 4-0 au retour. C’est donc dans cette période dorée, dont on peut trouver pas mal de similitudes avec le LOSC au même moment, que les Espagnols se déplacent à Lille le 10 octobre 2001. Avec une nouvelle philosophie depuis 2 ans : « hispanifier » le Depor. En 1995, ils y avait 20 joueurs étrangers et cela avait été considéré, à tort ou à raison, comme la raison des moindres performances du club. Poiur Irureta, « ce n’est pas une question d’ostracisme. Simplement une question d’entente, de convivialité, d’automatismes, de références communes. A qualité égale, je choisis toujours un Espagnol. Les résultats me donnent raison ». Avec Diego Tristan, Valeron et Victor comme leaders techniques.
Ça plane pour Lille
Du côté du LOSC, dans la foulée de 2 saisons exceptionnelles (celle-ci et celle-là) suite à l’arrivée de Vahid Halilhodzic, c’est l’euphorie. En championnat, Lille est en tête et est toujours invaincu, après avoir pourtant concédé l’ouverture du score à 5 reprises en 9 journées ! L’équipe confirme ainsi d’incroyables qualités d’abnégation au point qu’il en est presque comique de la voir renouveler d’improbables scénarios : égalisation à Lens à la 87e, victoires à domicile après avoir été mené contre Lorient, Montpellier et Bastia, avec des buts vainqueurs inscrits dans les arrêts de jeu pour ces deux dernières rencontres, victoire miraculeuse à Troyes. En championnat, Lille a marqué 13 fois, et tous les buts ont été marqués en deuxième mi-temps. Le but le plus précoce ? Cheyrou contre Lorient : 54e…
10 jours avant de recevoir La Corogne, Lille a remis ça : mené 0-1 par Sedan, l’équipe égalise à la 78e minute par Adekamni Olufadé, et revient des Ardennes avec 1 point. Les deux buts du match :
Dagui Bakari s’est imposé comme titulaire indiscutable, la recrue-phare de l’été est le Marocain Bassir, et Mile Sterjovski a prouvé son efficacité depuis un an : Adékanmi Olufadé n’est pas le plus connu des attaquants lillois. À tel point que nous ne savons pas vraiment quel est son prénom : Adekanmi, Adékamni, Adékambi… Les sources divergent. En revanche, tout le monde s’accorde sur « Olufadé ». Né en 1980 au Togo, Olufadé a été formé dans son pays et a pas mal bourlingué. ♫ À 17 ans, il a quitté sa proviiiiinnncheuuuu ♫, pour Metz : « je suis arrivé en plein hiver. J’ai découvert le sens du mot froid ! ». Un coup d’épée dans l’eau : frigorifié, il revient à Lomé 3 mois plus tard. Après quelques expériences en Suisse, en Côte d’Ivoire, en Espagne, puis au Portugal (« C’est clair, il y a des clubs où je n’aurais pas dû aller. Certains managers n’ont pas beaucoup de scrupules »), Adekanmi pose ses valises en Belgique.
Loin de nous l’idée perfide d’instiller le doute. On a trouvé ça sur icilome.com, qu’on imagine bien renseigné
Six mois avant son arrivée à Lille, il débarque en Jupiler League, à Lokeren, qui est alors 9ème après 18 journées. Si l’équipe reste sur 3 victoires consécutives à son arrivée, elle a fait preuves de carences assez béantes, encaissant notamment un 0-8 à Anderlecht 3 mois auparavant.
Adékamni-nmi-kambi réussit une excellente demi-saison puisque sur les 13 derniers matches, dont il ne manque que 30 minutes, il inscrit 7 buts. Dès son deuxième match, il plante un doublé contre Bruges, qui gagnait alors quasiment tout (17 v, 1n, 1d avant le match). Lokeren finit la saison en boulet de canon, termine par une victoire 5-0 au Standard de Liège, et se classe finalement 4e.
C’est fort de ce bilan très satisfaisant qu’Obi-wan-Kenobi signe pour 4 ans au LOSC au cours de l’été 2001. Son début de saison est à la fois modeste et encourageant : titulaire à une seule reprise (contre Montpellier, juste avant le match retour contre Parme), il entre en jeu 7 fois en championnat et 2 fois en Ligue des Champions, et participe au feu d’artifice des fins de match vahidesques, scorant donc pour la première fois à Sedan. Il est de nouveau remplaçant contre La Corogne.
Château en Espagne
C’est surprenant, mais ce match oppose les deux équipes de tête dans ce groupe, puisque Lille a battu Olympiakos le Pirée (3-1) lors de la deuxième journée, pendant que les Espagnols, auteurs d’un surprenant nul à domicile lors du premier match (2-2), battaient les Anglais (2-1). On a donc La Corogne devant avec 4 points, Lille 2e avec 3 points (+1), Manchester 3e avec 3 points (0), et Olympiakos 4e avec 1 point (-1). Puisque rien ni personne ne semble arrêter ces Lillois, on se prend à rêver d’une qualification pour le tour suivant… Halilhodzic, seulement privé de Djezon Boutoille, aligne son équipe-type, avec Sterjovski et Bakari devant.
Sur le banc : Bassir, Olufadé, Rafael, Murati, Malicki, Collot, Delpierre.
Comme lors des confrontations européennes précédentes, Lille n’est nullement submergé ni même simplement dominé. Ce sont même plutôt les Dogues qui portent le danger sur le but de Molina. Dès la 9e minute, Cheyrou passe dans l’axe pour Bakari, qui met du temps à contrôler mais parvient tout de même à frapper, au dessus. Le match aurait pu prendre une autre tournure si l’arbitre avait logiquement expulsé Naybet qui, à la 18e minute, piétine Sterjovski. Le Marocain s’en sort avec… un coup-franc en sa faveur. Le match est globalement équilibré et les équipes se rendent coup pour coup : à la 24e minute, Sterjovski frappe trop mollement sur Molina ; dans la minute, Pandiani réalise une volée du gauche au ras du piquet de Wimbée. À la 36e, Fran récupère une balle dans les 30 mètres lillois, transmet à Pandiani qui se retrouve face à Wimbée. Gêné par Ecker, il s’excentre et Wimbée sort superbement dans es pieds. Le ballon n’est pas perdu pour les Espagnols, mais c’était sans compter sur Fernando, qui décide de foncer dans un joueur adverse et de vite se relever, sous les yeux de l’arbitre, qui y voit quelque chose de tout à fait régulier : Lille récupère le ballon. Dans la continuité de l’action, Cheyrou sert Bakari, qui frappe en pivot et manque la lucarne pour quelque centimètres. Juste avant la pause, Emerson réussit un sombrero sur Pichot avant de frapper dans le petit filet. 0-0 à la mi-temps, c’est très bien !
Dès la reprise, La Corogne ouvre la marque. Parti du milieu de terrain, Valeron traverse toute la défense lilloise, profite de l’appel de Pandiani pour s’ouvrir le chemin du but et trompe Greg Wimbée, à ras de terre. Superbe action individuelle, et voilà enfin un but encaissé par Lille qui semble signifier ce qui le sépare du très haut niveau : jamais on n’aurait encaissé un but pareil en championnat.
Mais Lille ne lâche pas : à la 53e, sur un centre d’Ecker, Dagui rate sa reprise aux 6 mètres. 30 secondes plus tard, Landrin frappe aux 18 mètres mais Molina repousse. La seconde période est plus fermée mais, comme d’habitude, les changements offensifs vont perturber l’adversaire. Landrin, Sterjovski et Cheyrou sortent, Bassir, l’ancien de La Corogne, Olufadé et Murati entrent, et c’est encore eul’bazar. Conditionné à des fins de match épique, le public pousse de plus en plus, même quand Greg s’apprête à tirer un coup de pied de but. Les coups-francs s’accumulent : sur l’un d’eux, Murati met en retrait à Fahmi qui dévisse et ne trouve pas le cadre. Le gardien, Molina, envoie un 6 mètres en touche et excite le public.
L’égalisation survient à la 87e : tout part d’une relance de Greg Wimbée vers Murati. Sans solution immédiate, il trouve Cygan légèrement en retrait. Pascal oriente à droite vers Pichot, dont la passe vers Olufadé casse une première ligne espagnole. Le Togolais contrôle bien et oriente vers Cygan, qui a passé la ligne médiane : il passe devant vers Bassir qui, fort heureusement, ne touche pas le ballon, ce qui permet à Bakari, dos au but, d’ajuster une petite remise en retrait à Olufadé aux 20 mètres, qui prend le temps d’armer après un rebond : pleine lucarne ! À chaque fois, on se dit que le LOSC va tomber sur un os, va finir par ne plus pouvoir rivaliser, et que le jour de la fin l’ascension sera alors arrivé ; mais monter les échelons de la hiérarchie footballistique ne change pas cette équipe : en D2, en D1, puis en ligue des Champions, elle plie parfois, mais pousse, attaque, et finit par marquer en fin de match grâce à un inconnu, face à des adversaires débordés.
Le LOSC pousse encore modérément pour arracher 3 points, mais hormis un dernier corner obtenu par Ecker et une séquence de panique dans les 6 mètres espagnols, il ne se passe plus grand chose : La Corogne ne boira pas le Galice jusqu’à la lie. Les deux équipes se séparent sur le score de 1-1. La fin du match à revivre dans la vidéo ci-dessous :
Adékanmi Olufadé n’a plus jamais marqué pour le LOSC. En championnat, il n’est plus réapparu que 3 fois, par exemple 3 jours après, contre Nantes, où Lille gagne grâce à un but marqué à la… 93e minute, lui et Bakari étant entrés en jeu juste avant. Il apparaît aussi une dernière fois en Ligue des Champions, en étant titulaire au Pirée1.
Le but sur Fréquence Nord, l’occasion de rappeler que la dyslexie se soigne
Retour en Belgique
La suite de son parcours est à l’image de ses débuts : chaotique et modeste. Claude Puel ne comptant pas sur lui, il quitte le LOSC en août 2002, même si on le voit sur les premières photos officielles du club lors de la saison 2002-2003, réalisées tôt en raison de la coupe Intertoto (on ne voit pas Manchev, qui n’est pas encore arrivé).
Olufadé est prêté à Nice, où il joue 18 fois, donc 5 fois en tant que titulaire. Il y inscrit 2 buts, contre Marseille et à Auxerre. Pas de quoi donner envie à l’OGCN de le garder. Il est ensuite prêté à Charleroi en 2003-2004, où il inscrit 7 buts en 24 matches. À l’issue de cette saison, il est de retour à Lille et prend même part à une partie de la préparation du LOSC. En juillet 2004, il dispute un match amical contre Wasquehal, remporté 3-0 par le LOSC (buts de Fauvergue, Raynier et Audel ! L’équipe était composée des joueurs qui n’avaient pas joué en Intertoto à Minsk), sur 3 passes décisives d’Olufadé ! Voilà pourquoi on trouve des photos et des traces biographiques pas très claires sur son passage au LOSC pendant cette période : Olufadé n’est resté à Lille que quelques jours en 2004, et a finalement résilié son contrat le 30 août.
Il part au Qatar. 2 saisons qui lui permettent de se maintenir en sélection, et même de participer à la coupe du monde 2006 : il entre en jeu contre la France, mais son équipe est éliminée dès le premier tour. Il retourne alors là où il a le mieux réussi : en Belgique. Il joue 4 saisons à La Gantoise de 2006 à 2010, mais son temps de jeu et ses performances s’amenuisent à mesure que le temps passe : 27 matches, 15 buts la première saison, puis 25/9, 16/9, 2/0. En 2010, il tente un dernier coup à Charleroi, mais il ne joue que 5 bouts de match, ne marque pas, et Charleroi descend.
Au total, en Jupi League, son bilan est de 111 matchs joués, 47 buts marqués et 20 passes décisives délivrées. En sélection togolaise, il a marqué 19 fois en 45 sélections. Ces stats en font un joueur pas dégueulasse, mais bien loin d’avoir réitéré sa performance d’octobre 2001, qui reste un moment d’exception.
Après sa carrière de footballeur, il a lancé une académie de football au Togo, le « Centre de Développement Sportif Olufadé », dont le point d’orgue est l’organisation régulière du tournoi « Olufadé cup ». Il a également entraîné Gomido de Kpalimé, le Stella Club d’Adjamey, et a été directeur technique de Anges de Notsè, l’année où le club a remporté le titre de champion. Aux dernières nouvelles, il a pris en main en septembre 2016 le club de Semassi de Sokodé, après que le précédent entraîneur, Maurice Noutsoudjin, a été tabassé par des supporters du club. L’équipe a terminé 2e en 2017, puis 3e en 2018. Lors de l’été 2018, il a pris les commandes du Dynamic Togolais. Avec les « robots rouges », il a terminé 4e, alors que l’équipe était en tête en mars. En coupe, l’équipe a été éliminée par l’Etoile filante en quarts de finale. On ne sait pas trop s’il est encore là-bas : cet été 2019, il a participé à un match de gala avec les légendes du Togo.
FC Notes :
1 Au Pirée de la hanche, ouais !
Posté le 6 octobre 2017 - par dbclosc
Dušan, Savić, son oeuvrć
A l’été 1983, le LOSC fait vraisemblablement un gros coup sur le marché des transferts en enrôlant Dušan Savić. Ce dernier est international yougoslave, soit un « Brésilien de l’Europe », ce qui est en soit plutôt le genre d’information qui nous donne un a priori positif, comme plus tard, le fait de savoir que Meszöly était hongrois nous donnait plutôt un a priori négatif. On a en plus d’autres raisons, propres à ce qu’on a vu en D1 la saison précédente : le meilleur buteur de la saison précédente n’est autre que Vahid Halilhodzic et rien ne peut alors laisser penser que ce dernier soit meilleur que le nouvel avant-centre lillois.
Dušan Savić débute en première division yougoslave à l’âge de 18 ans, au sein du prestigieux club de l’Étoile Rouge de Belgrade. Le jeune avant-centre qui se révèle alors a pour partenaire d’attaque Stanislav Karasi, une référence qui nous parle, puisque le Yougoslave a enflammé les tribunes d’Henri Jooris puis de Grimonprez-Jooris pendant trois ans : fantasque, parfois aussi flippant que Jack Nicholson dans Shining, Staniv n’en a pas moins laissé l’image d’un joueur incroyablement talentueux. Si Dušan débute au cours de la saison 1973/1974, il est alors la doublure de Karasi, scorant déjà 6 fois en seulement 9 matches. Dès la saison suivante, il forme un duo détonnant aux côtés de Zoran Filipovic, autre jeune espoir yougoslave de deux ans son aîné, mais tardant à confirmer : titulaire avec l’Étoile Rouge à 17 ans, international à 6 reprises à 18 ans, celui-ci venait pourtant de passer les trois dernières saisons sur le banc. Le duo fonctionne : Filipovic marque 14 fois en D1, Savić 20 fois, terminant déjà meilleur buteur du championnat national.
La Yougoslavie, n’est pas la seule à découvrir « Dule ». Cette saison-là, l’Étoile Rouge fait un parcours remarquable en Coupe des Coupes. Pourtant, l’aventure a failli finir très vite : battu à Salonique par le PAOK au match aller du premier tour, l’Étoile arrache la prolongation par Petrovic avant de l’emporter en prolongation grâce à Dušan Savić. Au tour suivant, les Yougoslaves ont un tirage facile : les Luxembourgeois de l’Avenir Beggen, battus à l’aller (6-1) comme au retour (5-1).
Mais, c’est en quart de finale que l’Étoile Rouge fait son exploit : battus par le Real à Madrid, l’Étoile remonte son retard au match retour. Aux tirs aux buts, les Y>ougoslaves se qualifient face au futur champion d’Espagne, Dušan Savić transformant notamment sa tentative (6-5). Le parcours de l’Étoile s’arrête en demi. Battus à l’aller sur le terrain des Hongrois de Ferencvaros, Savić et ses co-équipiers conservent cependant l’espoir grâce au but de leur avant-centre (2-1). Ils croient pouvoir refaire le coup du Real, égalisant sur les deux matches grâce à Filipovic (77è, 2-1) avant de concéder six minutes plus tard un pénalty par Megyesi (83è, 2-2).
A moins de 20 ans, Dušan Savić est déjà une star, avec déjà un titre de meilleur buteur de D1 et une demi-finale de coupe à son palmarès. Le 31 mai, Dušan connaît aussi sa première sélection avec la Yougoslavie, lors d’une victoire (3-0) contre les Pays-Bas, au cours de laquelle il inscrit un but. Sa carrière semble bien partie.
Un concurrent nommé Vahid
Au poste d’avant-centre de la sélection yougoslave, Dule a de la concurrence. On ne te parlera pas ici en détail de l’ensemble de celle-ci, mais surtout de l’un d’entre eux qu’on connaît bien à Lille : un certain Vahid Halilhodzic. En 1975, le Bosniaque semble cependant en retard sur Dušan Savić. De trois ans son aîné, Vahid n’a jamais été sélectionné avec la Yougoslavie. Il est cependant désormais l’avant-centre du Velez Mostar, valeur montante du football yougoslave : quatrièmes en 1975, les Bosniaques ont terminé deuxièmes les deux précédentes saisons. La saison passée, le club a également réalisé un parcours étonnant en coupe de l’UEFA, dont il a atteint les quarts de finale, après avoir éliminé le Spartak Moscou, le Rapid Vienne et Derby County avant d’échouer contre Twente.
Un enfant sorti d’une pub Kinder, Dusan le regard tourné vers un avenir radieux, et un vieux moustachu qui ressemble à Manolo de Tintin et les Picaros
Savić ne perd pour sa part pas son efficacité les trois années suivantes, tenant à un rythme d’un but tous les deux matches (30 buts en 60 matches de D1 de 1975 à 1978). Quand il joue. Il connaît ainsi quelques pépins physiques lui faisant rater la moitié des matches de son équipe sur la période. Titulaire en puissance au sein de la sélection, ses blessures l’empêchent de s’y inscrire dans la continuité. Halilhodzic en profite pour se présenter comme une alternative crédible : deuxième buteur de D1 en 1976 (19 buts), auteur de 28 autres buts les deux saisons suivantes, il connaît ses premières capes internationales en 1976. Il devient même l’avant-centre titulaire avec la Yougoslavie en 1978, marquant quatre fois en sélection sur l’année.
Les deux joueurs jouent même ensemble. La première fois, c’est le 4 octobre 1978 lors d’un match contre l’Espagne en éliminatoires du championnat d’Europe (1-2). Vahid, titulaire et buteur, se voit ainsi rejoindre sur le terrain par Dule, entré en jeu à la 66è. La deuxième, et dernière fois, c’est un peu plus d’un mois plus tard contre la Grèce en match amical, les deux débutant la rencontre. L’association a alors bien fonctionné, la Yougoslavie s’imposant largement (4-1) grâce à un triplé du futur entraîneur du LOSC et à une unité de son futur avant-centre. Cette saison, Halilhodzic perd sa place en sélection quand Savić semble s’y imposer au cours d’une saison mémorable : meilleur buteur du championnat (24 buts), il est finaliste de la coupe de l’UEFA avec l’Étoile Rouge (battue par Mönchengladbach), compétition au cours de laquelle il inscrit 5 nouveaux buts, dont l’un, entré dans la légende yougos, à Highbury contre Arsenal. Regarde-moi ça :
Les deux poursuivent leurs parcours respectifs de buteurs. Vahid s’en va pour Nantes, en 1981. Dule, lui, reste un an et demi de plus.
Débuts en fanfare et triplé le plus rapide de l’histoire
Le départ de Yougoslavie de Dule a lieu en janvier 1983. Il s’en va alors à Gijon, en Liga, contre qui il avait d’ailleurs joué jadis en compétitions européennes. Sa demi-saison espagnole est modeste : 3 buts en 13 matches de championnat. Gijon et Dule décident de ne pas poursuivre l’aventure ensemble. Pas une mauvaise nouvelle pour tout le monde après tout : c’est à Lille qu’il signe !
L’avant-saison est porteuse de belles promesses. Juste avant la reprise, lors du traditionnel tournoi de la CUDL, c’est Savić qui donne la victoire au LOSC en demi-finale (1-0) contre la Pologne troisième de la dernière coupe du Monde. En finale, Lille est confronté au Racing. C’est encore le LOSC qui l’emporte (3-2) grâce à un doublé de son avant-centre.
Comme un signe prémonitoire du nom de ce blog, Savic, arrivé à Lille, se paie une bière. Bientôt, la photo où il prend de la drogue, puis celle où il fomente un complot.
En championnat, les débuts de Savić sont bons avec en point d’orgue son triplé contre Toulon lors de la 10ème journée : buteur une première fois sur pénalty (10è), Dule marque très vite ses deuxième et troisième buts (13è et 16è) enterrant les espoirs toulonnais au bout d’un quart d’heure, pour une victoire finale par 4 à 2. Bizarrement, lorsque l’on recherche des informations sur les triplés les plus rapides de l’histoire, on ne trouve aucune mention de celui-ci, alors que, selon les informations que nous avons trouvées, Savić aurait bien battu là le record du championnat de France jusqu’à ce qu’un autre Lillois, Matt Moussilou, ne vienne le battre près de 22 ans plus tard.
En effet, nous ne trouvons aucune source contestant que ce triplé aurait été établi en six minutes. Et pourtant, bizarrement, les recherches sur les triplés les plus rapides de l’histoire indiquent que le prédécesseur de Moussilou (triplé en 5 minutes) était Jérémy Ménez (en 2005 également) lequel aurait alors réalisé cette performance en 7 minutes, c’est à dire dans un temps plus long que Dule. Les articles sur la question laissent pourtant penser que le problème ne vienne pas du fait que les recherches ne seraient pas remontées assez loin dans le temps : on trouve ainsi mentionné que, en 2005, Ménez vient égaler ce record censé être jusque là détenu par un autre yougoslave, Sokrat Mojsov (Rennes), depuis le 21 novembre 1971, lors d’un match contre Reims (4-1).
Bref, notre conclusion : jusqu’à preuve du contraire, c’est bien Dušan Savić qui détenait le record du triplé le plus rapide du championnat de France jusqu’à ce que Matt ne vienne le détrôner. Cet oubli est encore une énième preuve du complot. D’ailleurs, les articles de 2005 ne mentionnent pas non plus le triplé de Bakayoko avec Montpellier contre Lille en 1997, en six minutes, preuve d’une volonté évidente de cacher le lien entre rapidité des hat-trick et le LOSC.
Savić fait donc des débuts en fanfare. Il est alors troisième du classement des buteurs et il est encore quatrième après la sixième journée (avec 9 buts), confirmant qu’il est peut-être bien le buteur « capable de marquer entre 15 et 20 buts » dont Jean-Michel Larqué parle dans Onze et que le LOSC attend. Il forme en outre un duo d’attaque redoutable avec l’ancien Brestois Bernard Bureau, lui auteur de 6 buts. Lille est alors 8ème avec la 4ème attaque. Le jeune Rey a en outre montré qu’il était une alternative crédible en attaque lors de sa performance au Parc des Princes (doublé et passe décisive lors de la victoire 4-5), et le tout est bien épaulé par Roger Ricort, les frères Plancque et Pascal Guion. Dule est en outre le « Yougo » le plus efficace du championnat, ayant pour l’instant inscrit deux unités de plus que Vahid, son ancien concurrent du Velez Mostar.
Malheureusement, la suite n’est pas tout à fait du même niveau. Savić confirme ainsi son rôle important à Nîmes, où ses deux passes décisives permettent à Lille de prendre le point du match nul (2-2, 18ème journée). Savić ne marque ensuite plus que trois fois et, surtout, pas le moindre but au cours des dix dernières journées. Ça n’est pourtant pas faute de temps de jeu, l’avant-centre ne ratant pas une seule minute sur la période. Il met fin à sa période de disette lors de la 2ème journée de la saison suivante lors d’un doublé (24è et 60è) contre Paris, mettant fin à 1023 minutes sans marquer (1).
Sa saison 1984/1985 est d’ailleurs en trompe-l’œil et masque les fortes fluctuations des performances de l’attaquant. Ainsi, après la seizième journée, Savić a certes marqué 6 fois, mais 4 de ses réalisations ont été réalisées sur pénalty, soit alors un bilan famélique de deux buts inscrits dans le jeu sur les 26 dernières rencontres auxquels on ne peut ajouter que deux passes décisives (2). Il retrouve en revanche ensuite un semblant d’efficacité, inscrivant ensuite 7 buts (aucun pénalty) en 19 rencontres en D1 et 3 en 9 matches de coupe, contribuant au beau parcours lillois dans cette compétition, achevé en demi-finales. C’est notamment lui qui, de la tête, inscrit dans le temps additionnel le but qui qualifie les Dogues en demi-finale.
En 1985, Savić est cependant prié de s’en aller, prêté qu’il est à Cannes, où il est définitivement transféré la saison suivante. En quatre saisons sur la Croisette, le buteur inscrira 40 buts.
Savić, encore une star en Serbić
Suivant un point de vue contemporain, on aurait tendance à oublier que les écarts de niveau entre championnats nationaux n’ont pas toujours été tels qu’aujourd’hui et donc, que si les actuels cinq meilleurs championnats étaient déjà parmi les meilleurs dans les années 1970-1980, d’autres pouvaient alors largement les concurrencer : à l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre et la France, il fallait alors ajouter l’URSS, la Belgique, les Pays-Bas, le Portugal, l’Écosse, et donc la Yougoslavie.
Suivant un autre point de vue, celui-ci « ethnocentré », on a également tendance à oublier que, sur les jugements que l’on peut porter sur les performances des joueurs étrangers ayant joué en France, celles de leurs expériences passées ont tout autant de valeur que celles réalisées en première division hexagonale. A ce titre, si Vahid Halilhodzic a davantage marqué les esprits dans le championnat français que Dušan Savić, ce dernier s’est en revanche davantage distingué dans l’élite yougoslave.
Ainsi, si Vahid a pour lui des performances françaises très nettement supérieures à celles de Savić, puisqu’il marque 101 fois en 181 matches de D1 (0,56 but/match) contre seulement 41 buts en 122 rencontres de D1 pour Dule (0,34/match), les moyennes cumulant élites yougoslave et française sont en revanche très voisines (0,53 pour Vahid et 0,50 pour Dule). Si le futur coach lillois peut revendiquer deux titres de meilleur buteur en France, celui qui fût l’avant-centre des Dogues fût également deux fois meilleur buteur, lui en Yougoslavie. En compétitions européennes, c’est d’ailleurs Savić qui présente – et très nettement – les meilleures statistiques : il marque en effet 20 fois en 41 matches européens quand Halilhodzic se contente de 5 buts en 16 apparitions. La mémoire française retient donc le Bosniaque, mais l’ex-Yougoslavie se souvient sans doute plus du Serbe.
D’ailleurs, phénomène amusant, l’ancienne star du Marakana – le stade de l’Étoile Rouge – est devenue depuis une icône dont on retrouve de nombreuses références dans les productions artistiques serbes. C’est d’abord en 1997, dans le film The Wounds de Srdan Dragojevic. En l’occurrence, une scène où deux personnages rendent un bel hommage à l’ancien buteur de l’Étoile en chantant « Duuuule Savic » alors qu’ils copulent avec des prostitués.
En 1999, c’est le célèbre groupe serbe Prljavi Inspektor Blaža i Kljunovi qui lui rend un hommage vibrant, dans la chanson intitulée sobrement « Dule Savic ». Enfin, nous supposons qu’il s’agit d’un hommage même si, nous l’avouons honteusement, nous avons séché nos cours de Serbe pendant notre jeunesse et n’avons pas tout compris au texte. A toi de te faire un avis sur pièce :
En 2000, Savic joue même son propre rôle dans la comédie Munje ! Réalisée paar Radivoj Andric. Dans une scène, alors que les héros évoquent le célèbre but de Dule contre Arsenal à Highbury en 1979, ce dernier apparaît soudainement, donne semble-t-il des conseils de vie étranges et bizarroïdes aux protagonistes avant de s’en aller dans la nuit. Après avoir lu cet article, parle autour de toi de Dule et de son fameux triplé lillois, peut-être t’apparaîtra-t-il.
Enfin, Dule a aussi été directeur sportif de l’Étoile Rouge de 1998 à 2005, nouvelle preuve qu’il n’avait pas été oublié là-bas. Au cours de cette période, son club remporte trois nouveaux titres de champion et quatre coupes de Serbie, ajoutant encore au palmarès de Dule. A ce jour, il reste le deuxième buteur de l’histoire de l’Étoile, derrière Bora Kostić, soit le meilleur buteur sur le dernier demi-siècle.
Après, face moins glorieuse de Dušan : il est l’inventeur du complot contre le LOSC à retardement. On en a déjà parlé, encore plus vicieux que ces ex qui nous en veulent, lesquels nous marquent des buts après leur départ, Dule a enfanté Vujadin dans la seule intention qu’il nous marque un but, comme il l’a fait 25 ans après le départ de son papa.
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C’est d’ailleurs son efficacité globale qui est alors en question : si son dernier but remontait à 1023 minutes, sa dernière passe décisive n’était pas beaucoup plus récente puisqu’elle remontait à 874 minutes.
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Encore ce comptage ne retient-il pas les quatre matches de la coupe de la Ligue 1984/1985, disputés pendant l’été 1984, tous joués par Savić, et au cours desquels il ne marque aucun but ni ne réalise de passe décisive.
Posté le 2 octobre 2017 - par dbclosc
♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
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Les spectateurs s’emballent
Pour voir jouer les filles
J’ai dépensé 8 balles
Sur l’annexe synthétique
Les grilles du portail
S’ouvrent et je vois Mansuy
Pour mettre Albi au supplice
La compo se dévoile
Je vois venir le drame
Silke, ma star mondiale,
Ne joue plus comme jadis
Et l’absence de Bauduin
Launay capte dans ses mains
Pour mettre Albi au supplice
Albi à Lille, Albi-bi à Lille
Albi à Lille, Albi-bi à Lille
D’emblée on se régale
Ouley plante une banderille
La lucarne qui fait mal
À la gardienne d’Albi
Les premiers chants d’amour
À la tombée du jour
Albi-bi à Lille
Mais arrive la grisaille
Tu la voyais cette fille
Déborder Pasquereau
Pour toi, c’était facile
Mais défense pas parfaite
V’là la jaune trouble-fête
Et c’est un sale but bête
Albi à Lille, Albi-bi à Lille
Albi à Lille, Albi-bi à Lille
Le scénario est sale
Coutereels sur le poteau
Cette victoire qui s’éloigne
Vers un match nul nouveau
Et un jeu qui s’arrête
Malgré une belle vaillance
C’est une contre-performance
Albi à Lille Tu ne gagneras pas
Albi à Lille Même si y a Jana
Albi à Lille Tu ne gagneras pas
Albi à Lille Même si y a Bouchenna
Albi à Lille, Albi-bi à Lille
Albi à Lille, Albi-bi à Lille
Une soirée un peu fade
Sur l’annexe synthétique
On rentre au bercail
Pour voir les mecs en lice
Notre esprit qui se taille
Vers notre kop au tapis
Et l’odeur du purin
Qu’il y avait à Amiens
Pour une soirée de supplice
Albi à Lille, Albi-bi à Lille
Albi à Lille, Albi-bi à Lille…