Posté le 6 novembre 2017 - par dbclosc
Lille-Rodez : si loin du compte
Quoi de mieux qu’un dimanche ensoleillé, tradition nordiste, pour ce Guitarico ? C’est en effet le retour à Lille de Manon Guitard, passée par le LOSC d’août 2015 à janvier 2016. Nous en profitons pour lui souhaiter chaleureusement, et avec quelques jours d’avance, un joyeux demi-anniversaire, puisqu’elle aura 25 ans et demi le 14 novembre. Désormais Ruthénoise – oui, c’est l’adjectif qui correspond à la ville de Rodez – nous comptons sur elle pour qu’elle passe notre amical salut à Laurent Peyrelade, qui entraîne l’équipe première des mecs, en National. Son équipe est d’ailleurs invaincue et en tête après 11 journées. Et tant qu’on y est, rappelons que Walquir Mota, Sylvain N’Diaye et Ronny Rodelin sont aussi passés par Rodez. Moi aussi, mais c’était pour des vacances.
Après la défaite à Lyon la semaine dernière (0-6), retour au championnat « régulier » pour nos filles. Rodez est 11e (sur 12), et n’a toujours pas gagné, ne marquant des points qu’à l’occasion de 3 matches nuls. Il y a donc de quoi être raisonnablement confiant, si on considère que les Lilloises sont capables de montrer de belles choses, même si les deux derniers matches à domicile n’ont pas été fructueux en termes de points, avec deux 1-1 contre Albi puis contre Marseille.
Les pauvres jeunes filles chargées de tenir les panneaux sans lesquels on ne saurait pas à quel match on assiste sont là dès 12h45 : sympa, avec la température qu’il fait.
Au niveau de la composition, pas mal d’innovations, appelons ça de cette manière. En l’absence de Charlotte Saint-Sans, Jessica Lernon joue en défense centrale ; Héloïse Mansuy est titularisée au milieu de terrain, là où joue habituellement cette même Lernon ; à ses côtés, Silke Demeyere ; et un cran devant, dans un rôle axial qui rappelle celui de Rachel Saïdi l’année dernière, Julie Pasquereau, de retour de blessure, plus haute que son habituelle position. Pour le reste, pas de surprise.
13h01 : c’est parti !
13h02 : à peine le temps de tenter de comprendre qui se positionne où que la n°10 adverse passe à la 9, côté gauche, à l’entrée de la surface de réparation. Elle fixe et centre en retrait aux 18 mètres pour une reprise instantanée dans la lucarne d’Elisa Launay. La buteuse s’appelle Océane Saunier et nous la félicitons, c’est une belle conclusion. On devait jouer depuis 45 secondes environ. Prendre un but d’emblée, quand c’est pas les mecs, c’est les filles. C’est beau cette capacité bisexe à se mettre en difficulté.
13h05 : Julie Pasquereau déborde et centre pied gauche, c’est dégagé en corner. Celui-ci est dégagé, revient dans les pieds de Silke Demeyere qui contrôle et frappe au-dessus.
13h08 : super travail de Dafeur côté gauche, relais avec Bultel, centre et reprise de Coryn au deuxième poteau, c’est dégagé en catastrophe par la défense.
13h12 : coup-franc pour les Rhuténoises à 35 mètres, complètement excentré à droite. Deux joueuses de Rodez se mettent volontairement en position hors-jeu, suscitant l’incompréhension des Lilloises : ça sent la vieille combinaison. Et ça sent surtout la diversion : pendant que tout le monde s’intéresse aux duels dans la surface, le coup-franc est tiré directement. Launay est vigilante et dévie en corner.
13h14 : Récupération de Demeyere – pléonasme. Bultel est contrée par une arrière, puis Pasquereau frappe de 20 mètres, sans problème pour la gardienne.
Ça gueule énormément sur le terrain.
13h17 : belle construction Demeyere/Sarr/Bouchenna. Cette dernière centre sur la gardienne.
13h20. Entre 3 Lilloises, la 9 de Rodez s’amuse et parvient à frapper, sur Launay, qui gueule sur ses arrières. Y a de quoi, oui.
13h22 : ça fait deux fois en 3 minutes que Bouchenna fait de spectaculaires récupérations sur son côté droit. Son travail profite à Coryn, qui centre au deuxième sur Bultel : amorti de poitrine et frappe du gauche à ras de terre, juste à côté.
13h24 : « C’est n’importe quoi » hurle Jérémie Decamps. Oui.
Depuis quelques minutes, il semble qu’Héloïse Mansuy joue un peu plus haut, et côté gauche. Silke Demeyere a plus d’espace au milieu, et ça marche bien mieux comme ça.
13h26 : Pasquereau ne suit pas la déviation de la tête d’Ouleye.
13h27 : coup-franc pour Lille, à 40 mètres côté droit. Mais le ballon est dans la surface ruthénoise. Ouleye s’y colle pour aller le chercher. Puis elle le balance nonchalamment, et loin de Silke, qui doit quasiment aller le chercher au poteau de corner, 50 mètres derrière elle. Le coup-franc est repris par l’arrière de la tête de Coutereels, c’est mis en corner.
13h29 : frappe de Lernon, sauvée dans les 6 mètres ! Dans la foulée, Dafeur centre, Pasquereau reprend de la tête : poteau !
13h32 : ça fait 5 bonnes minutes qu’on est dans une grosse phase de domination lilloise : dès lors que Silke ne fait pas tout le travail au milieu et que Mansuy et Pasquereau y mettent un peu du leur, la pression est forte pour les adversaires.
13h34 : carton jaune pour Dafeur, qui nous fait une petite Evra sur la 10 de Rodez, qui fait 50 cm et 30 kilos de moins qu’elle, et qui a par ailleurs une démarche très agaçante.
13h37 : Faute de Guitard sur Sarr, à une vingtaine de mètres. Après avoir baissé son short pour ajuster son sous-short, Marine Dafeur enroule à côté.
13h39 : tacle par derrière sur Silke Demeyere dans le rond central. L’arbitre siffle et indique de jouer. C’est parce que le public le réclame que l’arbitre sort finalement un jaune : c’est toujours amusant ce genre de situation. Il n’empêche que la décision prise ne correspond pas au règlement que j’ai sous la main, article 52 : « tacle sur Demeyere : rouge ».
13h42 : Marine Dafeur fait des roulettes.
13h43 : corner lillois repoussé. Demeyere reprend au-dessus.
13h48 : contre de Rodez. Côté droit aux 6 mètres, la n°10 place juste à côté.
Mi-temps, 0-1. Dommage d’avoir pris un but d’entrée, évidemment. Après un premier quart d’heure poussif, on peut dire que les Lilloises ont franchement dominé la dernière demi-heure. Au milieu, Silke Demeyere est monstrueuse. C’est un peu plus difficile pour Mansuy et Pasquereau, qui alternent bons et mauvais choix. Le jeu penche franchement à gauche, grâce à Marine Dafeur, toujours active et technique, et l’activité de Ludivine Bultel. Offensivement, on a toujours du mal à trouver Coryn à droite, tandis qu’Ouleye Sarr, quand elle a été servie, s’est plutôt engagée dans des tentatives infructueuses de raids solitaires. En tout cas, c’est globalement encourageant !
Durant la pause, Aurore Paprzycki et Anne-Laure Davy s’échauffent.
14h07 : Reprise.
Alors : Anne-Laure Davy est entrée. À la place de… Silke Demeyere ! Bonne idée ça : enlever la meilleure joueuse sur le terrain. Déjà, le simple principe d’un changement tactique, après une première mi-temps pas mal dans le jeu, mérite d’être questionné. Faire entrer une nouvelle attaquante : pourquoi pas. Mais mettre Demeyere dehors… Ou alors une blessure nous a échappé ?
Bref. Davy passe avant-centre, Sarr joue à gauche, Pasquereau recule d’un cran.
14h08 : Dafeur est bousculée. Sur le coup-franc côté gauche, Pasquereau est seule aux 6 mètres mais rate sa reprise de la tête. Ça passe à côté.
14h19 : y a une action confuse où toutes se foutent des coups dans les tibias. C’est finalement Marine Dafeur qui est sanctionnée.
14h21 : petit pont de Sarr et frappe molle de 20 mètres. À côté.
14h23 : dans la surface, Davy se retourne, son centre est contré en corner. Sur celui-ci, le ballon lui revient à 15 mètres, mais elle rate sa reprise.
14h25 : Superbe frappe lointaine de Coutereels ! La gardienne sauve en corner. Nouveau cafouillage et ça se dégage.
14h28 : cette fois, Coutereels s’illustre défensivement, avec un magnifique retour.
14h30 : succession de corners pour Lille. Sur le dernier, Sarr puis Pasquereau, plus grandes, sautent plus haut mais ratent leur tête. Le ballon revient à gauche sur Bultel qui frappe au-dessus.
14h32 : j’ai froid, merde. Je n’arrive plus à écrire.
14h35 : entrée de Rachel Saïdi à la place de Bouchenna. Cela signifie, troisième organisation du match, que la défense passe à 3 éléments, avec Lernon à droite, Coutereels au centre, et Dafeur à gauche.
14h36 : à peine le temps de mettre en place le nouveau système défensif que Rodez part en contre attaque : servie côté droit, une attaquante est seule face à Launay. Dans un premier temps, Dafeur revient superbement et tacle la tentative. Mais le ballon, parti en l’air, est repris bizarrement par l’attaquante qui cherche sans doute à centrer, mais ça file vers le but et Launay est lobée : 0-2.
14h40 : encore un corner, côté gauche. La tête de Sarr est captée par la gardienne.
14h42 : mauvaise passe de Coutereels, et une adversaire part au but. Mais la défenseuse Belge revient de façon licite selon l’arbitre, pas selon le banc adverse.
14h43 : juste après s’être engueulée avec une de ses coéquipières, Sarr frappe encore, de loin encore, sans danger toujours.
14h44 : Pasquereau sort, Paprzycki entre.
14h47 : bel arrêt de Launay, sur sa droite.
14h49 : côté gauche, Marine Dafeur se bat, encore, mais le ballon sort en 6 mètres. Elle a l’air un peu dépitée. Faut dire qu’elle ne peut pas tout faire toute seule.
14h52 : jaune pour Sarr. Dans la foulée, ne cherchant plus à construire, elle frappe encore de loin. À côté.
14h55 : dernière position favorable pour Coryn, et encore un bel arrêt de la gardienne, auteure d’un excellent match. Elle s’appelle Déborah Garcia.
C’est fini, 0-2. Sur le seul plan comptable, c’est bien dommage car sur les 3 derniers matches à domicile, le LOSC ne prend que 2 points sans avoir jamais donné le sentiment d’être inférieur à ses adversaires, bien au contraire, même si Rodez a fait bonne impression. Il n’empêche que face à un concurrent direct, on se doit de ne pas perdre de cette manière.
Car au-delà du résultat, ce match laisse une sale impression. Perdre est une chose, et ce n’est en soi pas bien grave. Mais perdre dans ces conditions laisse songeur. Une première mi-temps globalement bonne – on ne peut que regretter le manque d’occasions et de réalisme chez nous, et la réussite chez l’adversaire – une deuxième très moyenne, qu’on peut attribuer à des changements pas vraiment opportuns à la pause, que ce soit dans la stratégie proprement dite ou quant au choix des joueuses ; des joueuses qui masquent assez peu leur agacement et parfois leur manque d’entente ; et un renoncement général après le 0-2, l’équipe ne cherchant même plus à jouer collectivement. Dans le camp adverse, sans pratiquer un football de rêve, l’équipe de Rodez est resté organisée, les joueuses solidaires, s’encourageant les unes les autres, et il n’a pas fallu forcer pour exploiter les quelques erreurs lilloises.
Déjà lors du match contre Marseille, on avait souligné notre difficulté à comprendre l’organisation du milieu de terrain – mais on est ptet cons hein – la position de Rachel Saïdi, cantonnée à gauche depuis le début de saison alors qu’elle est bien meilleure au centre. Là, c’est côté droit que Coryn était isolée ; Pasquereau en 6/8/10 est passée à côté ; Mansuy a occupé 3 postes ; Davy avant-centre a contraint Sarr à s’excentrer et à être littéralement inoffensive, comme toute l’équipe du coup ; et sortir Demeyere à la mi-temps laisse pantois. On en vient à penser que le match inaugural contre Bordeaux était un accident, et qu’on assiste depuis à des expériences qu’on voit d’ordinaire durant les préparations d’avant-saison. Très mauvaise impression donc, et pas que dans le jeu.
Alors, mauvaise passe, vrai problème de fond, complot ? À suivre. Les Lilloises iront à Guingamp le 19 novembre, et le prochain match à domicile aura lieu le 3 décembre, contre le Paris FC.
On a piqué l’illustration 3 sur le twitter du LOSC féminines.
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