Archiver pour décembre 2017
Posté le 22 décembre 2017 - par dbclosc
La « grande disette de 92 » : retour sur une période de huit mois sans qu’un attaquant lillois ne marque un but dans le jeu
Quand débute la saison 1992/1993, on nous promet du spectacle et c’est d’ailleurs là-dessus que le club mène sa campagne de communication sous le slogan « Show devant ». On met alors en avant les arrivées d’un Brésilien, Walquir Mota, et surtout celle d’Edgar Borges, un talentueux milieu offensif uruguayen. Il est vrai que la préparation fût sur ce point encourageante avec en point d’orgue une victoire contre Lens (6-0) en finale du Challenge Emile-Olivier. Ce jour-là, Assadourian inscrit un doublé et les nouveaux venus Borges (1 but), N’Diaye (1 but) et Mota (2 buts) marquent également. Mais ça ne se passera pas comme prévu …
A l’été 1992, la volonté est claire de rompre avec l’ère Santini du côté de l’équipe dirigeante. Certes, la bande à Jacquot a réussi des performances intéressantes, avec notamment une belle sixième place acquise en 1990/1991, mais ce succès s’appuya essentiellement sur une défense de fer peu propice à attirer les foules du côté de Grimonprez-Jooris.
En 1992/1993, l’équipe dirigée par Bruno Metsu ne semble pas s’être affaiblie offensivement. Le secteur offensif conserve ainsi ses valeurs sûres, à savoir Per Frandsen au milieu de terrain et François Brisson et Eric Assadourian devant, tandis que Patrice Sauvaget (3 buts la saison dernière) et Henrik Nielsen (1 but) s’en vont. Pour les remplacer, Lille attire Samba N’Diaye, un jeune messin de 19 ans qui a fait ses début professionnels avec Beauvais (en D2) l’an dernier, et surtout Walquir Mota, le buteur de Tours, et Edgar Borges, un jeune international uruguayen dont on nous dit beaucoup de bien et qui serait surnommé, d’après ce qu’affirme la presse régionale, « Pampa », même si, en réalité, son réel surnom était « Pompa » (ne cherche pas de jeu de mots ou de feinte : je jure que c’est vrai).
Edgar « Pompa » Borges face à Déhu
Walquir Mota a 24 ans lorsqu’il arrive à Lille. Natif de Patos de Minas, il tente sa chance en Europe dès l’âge de 18 ans, d’abord en Allemagne, avant de se retrouver à Mulhouse, puis à Rodez et à Beauvais. C’est cependant à Tours (en D2), en 1991/1992, que le Brésilien se révèle, inscrivant 18 buts à la pointe de l’attaque. Deuxième buteur de son groupe de D2, il est un maillon particulièrement essentiel d’une équipe qui lutte pour le maintien : il inscrit ainsi très précisément la moitié des buts de son équipe et y ajoute quatre passes décisives sur la saison. Il se fait notamment remarquer par une spécialité : les frappes de loin. Jean-Marie Aubry, le goal angevin et futur lillois, en a notamment fait les frais, encaissant cette saison-là un but de Mota sur une frappe des 35 mètres. En outre, Bruno Metsu le connaît bien pour l’avoir dirigé à Beauvais pendant deux ans. Mota est un attaquant de D2, certes, mais qui présente des états de service plutôt plus impressionnants que ceux de Patrice Sauvaget lors de son arrivée au LOSC et qu’il vient remplacer.
Patrice s’en va, mais pas de panique : Waquir arrive bientôt
Edgar Borges, c’est « le » coup du recrutement – on ne parle pas encore de « mercato » – du LOSC. En charge de l’animation du jeu lillois avec Per Frandsen, l’Uruguayen a disputé la dernière Copa América sous le maillot de la Celeste avec laquelle il manque de peu de sortir le Brésil. Venu du Nacional Montevideo, Borges y était l’un des principaux pourvoyeurs de ballons de Julio Cesar Dely Valdes, meilleur buteur du championnat national les deux saisons où il y évolue.
Une longue période de disette offensive
Le début de saison est correct. Après quatre journées, le LOSC compte deux victoires, contre Caen (1-0) et à Valenciennes (1-0) pour deux défaites, à Strasbourg (2-0) et à Montpellier (3-0), soit un bilan assez satisfaisant pour une équipe qui s’est déjà déplacée à trois reprises. On constate pourtant assez vite que ce LOSC ne peut pas compter sur autre chose que ce qui a fait sa réussite dans un passé récent, à savoir sa rigueur défensive. Après 9 journées, le LOSC a tenu sa cage inviolée à cinq reprises mais n’a inscrit que trois buts. En outre, on constate que ses principaux atouts offensifs sont Hervé Rollain (2 buts), un défenseur, et Per Frandsen (1 but et 2 passes décisives), son meneur de jeu.
Hervé Rollain, LE buteur du LOSC de cette première partie de saison
La suite reste pénible. Lille explose à Nantes (4-0) puis s’impose, 1-0, contre Toulon. Alors qu’on s’achemine vers un 0-0, ce bon vieux Thierry Rabat, l’homme au vieillissement accéléré, bouscule Mota dans la surface. Ce 17 octobre 1992, devant 3000 spectateurs, François Brisson transforme le pénalty. Il faut alors remonter jusqu’au 11 avril, soit 1265 minutes de temps de jeu, pour trouver trace du dernier but marqué par un attaquant lillois : c’était alors Patrice Sauvaget, alors buteur à Saint-Étienne et que l’on commence à regretter.
Pour qu’un attaquant lillois marque dans le jeu (1), il faudra encore attendre deux mois, pour un total de huit mois de patience. Entre temps, Lille dispute six matches, pour deux points pris et un seul but marqué par l’intermédiaire de son milieu uruguayen Edgar Borges qui marque là son seul et unique but sous le maillot du LOSC. C’était le 30 octobre 1992 contre l’OL de Jean-Michel Aulas. Sur ces 6 rencontres, l’indigence offensive s’associe à un manque de réussite certain, les Dogues trouvant le poteau par Assadourian contre Lyon, puis Frandsen la barre contre Saint-Etienne, quand ça n’est pas Hansen qui voit son pénalty repoussé par Ettori à Monaco. Il n’empêche, après la 18ème journée, Lille n’a inscrit que 5 buts et Brisson est l’attaquant le plus prolifique avec un but inscrit depuis le début de la saison, de surcroît sur pénalty.
Le 19 décembre 1992 : le jour de gloire
Le 19 décembre 1992, le LOSC dispute le dernier match de l’année civile en recevant Nîmes. Ce soir, c’est champagne : alors que seulement huit buts ont été inscrits en sept rencontres depuis le début de saison à Grimonprez-Jooris, les 3000 petits veinards venus assister au match en verront quatre inscrits en une seule soirée. Et, miracle parmi les miracles, c’est Eric Assadourian, un attaquant, qui ouvre la marque, dans le jeu, dès la 15ème minute de jeu suite à un centre de Fichaux.
A droite, Eric Assadourian envisage de marquer un but pendant que Jakob Friis-Hansen tente de casser la jambe de David Ginola
Nîmes repartira malgré tout avec le point du match nul (2-2), mais les Lillois mettent alors fin à toute un tas de « records » pénibles. Lille restait ainsi sur 21 rencontres de suite sans avoir marqué plus d’un but au cours du match ; le LOSC réussissait aussi à marquer deux fois dans le jeu en une heure de temps (tout postes confondus), soit un but de plus que sur les dix précédentes journées ; aucun attaquant des Dogues n’avait marqué dans le jeu sur les 20 matches précédents, pour un total de temps de jeu cumulé de 1827 minutes de jeu.
364 jours de disette à l’extérieur pour les attaquants
Le 9 janvier 1993, pour le premier match après la reprise, à Caen, un dernier record déplaisant tombe, malgré la défaite (4-3). Lille marque un but en dehors du département du Nord pour la première fois depuis le 11 avril 1992. A la 27ème minute de jeu, Thierry Oleksiak met ainsi fin à une disette de 939 minutes. Il faudra cependant encore patienter pour voir un attaquant réaliser cette performance dans le jeu puisque c’est sur pénalty que Pascal Nouma, arrivé comme joker, marque le deuxième but lillois. Trois mois plus tard, le 10 avril 1993, Eric Assadourian ouvre ainsi le score à la 43ème minute de jeu. Il en mettra un second, tandis que Nouma marquera là son seul but lillois dans le jeu. En trois quart d’heure, les attaquants lillois réussissent trois fois ce qu’ils n’avaient pas réussi une seule fois depuis, à un jour près, un an : marquer un but à l’extérieur dans le jeu.
On espère cette photo suffisamment humiliante pour Nouma
Il a donc fallu 364 jours. Entre temps, en seize déplacements, Lille reste muet à l’extérieur à quatorze reprises, ne réussissant à marquer qu’à Valenciennes (par Frandsen) et à Caen, par Oleksiak, un pénalty de Nouma et un csc de Lebourgeois. Et encore faut-il souligner que le pénalty accordé par M.Lartigot à Caen le fût avec une certaine générosité.
Merci aussi aux Caennais, les seuls à nous laisser croire en nos capacités à marquer à l’extérieur. Après ce match, le Stade Malherbe a encaissé à lui-seul 6 de nos 8 derniers buts inscrits à l’extérieur, puisque Lille avait également inscrit 3 buts à Caen le 28 mars 1992, lors de la 33ème journée de la précédente saison.
L’anecdote Nouma
Si vous désirez des raisons de ne pas aimer Pascal Nouma, il y en a plein. On vous en livre une. En douze matches sous nos couleurs à Grimonprez-Jooris, il ne marque pas un seul but et réussit même l’exploit de foutre à côté le pénalty qu’il tire contre Nantes. Par contre, quand il s’agit de revenir pour nous faire chier, il est toujours là le Pascal : il jouera à Grimonprez-Jooris 229 minutes de plus dans la suite de sa carrière, sous d’autres maillots, et là, il a réussi à marquer, à deux reprises, avec Caen d’abord, puis avec Strasbourg. Pour ce dernier match, il provoque aussi un péno.
La preuve, s’il en fallait, que la nullité lilloise de Nouma ne reflétait pas son niveau de jeu réel mais plutôt sa farouche envie de contribuer au complot contre le LOSC de l’intérieur. Et de nous sevrer, contribuant, lui aussi, à ce que les Historiens – Patrick Robert pourrait confirmer – ont ensuite nommé « la grande disette de 92 ». Plus jamais ça.
(1) Par but « dans le jeu », nous considérons tous les buts qui n’ont pas été marqués sur pénalty ou sur coup-franc. Ceci étant, dans le cas présent, on aurait pu compter tous les buts hors pénalty dans cette définition, cela serait revenu au même puisque aucun attaquant ne marque alors de but sur coup-franc. Ceci étant, il est vrai que le terme de but « dans le jeu » est un peu discutable, puisque ça suggère que les pénos sont des buts « hors-jeu » et, dans ce cas, ils ne compteraient pas. D’autant plus que, un pénalty, c’est toujours dans le jeu.
Posté le 18 décembre 2017 - par dbclosc
Une belle dernière : Soyaux Noël !
Les Lilloises ont assuré l’essentiel pour la dernière de l’année 2017, en s’imposant 2-0 contre Soyaux-Charente grâce à leurs deux buteuses.
Voilà un mois et demi que l’on n’avait pas eu de match à domicile de l’équipe première, la faute au report du match contre le Paris FC1. Il s’est donc passé pas mal de choses depuis Rodez : une trêve internationale fin novembre au cours de laquelle Ouleye Sarr a été de nouveau appelée chez les A (elle a même joué deux fois une vingtaine de minutes, en Allemagne puis face à la Suède), tandis que Marine Dafeur, Elisa Launay et Héloïse Mansuy ont participé à un stage à Clairefontaine avec l’équipe B ; en championnat, le LOSC s’est incliné à Guingamp (0-1), sur un but que l’on qualifiera de bête. Et puis, la semaine dernière, nouvelle défaite, plus prévisible, à Montpellier (1-4), la faute à une première mi-temps complètement ratée. Bref, en mettant de côté les 3 premières du championnat (Lyon, PSG et Montpellier), 9 équipes se battent dans un autre championnat, avec une hiérarchie très incertaine. Comme ça s’est souvent dessiné cette saison, les joueuses ne donnent pas le sentiment d’être dominées, manquent quelques occasions, et en face ça a tendance à rentrer au moindre petit relâchement. Il paraît qu’on appelle ça « l’apprentissage de la première division » : les filles sont là, ne déméritent pas, mais ça rigole bien moins que l’année dernière, ce qui est bien normal puisqu’elles se trouvent à l’échelon supérieur ; Jana Coryn et Maud Coutereels se sont exprimées avec justesse dans ce sens récemment. En attendant, après 4 défaites consécutives, les Lilloises se retrouvent en bas de classement : 11èmes sur 12, avec un match en moins certes, mais il faut bien admettre que cela fait quelques matches que l’on ne parvient pas à battre des adversaires dont la supériorité ne saute pas aux yeux.
Arrivée pour nous à Camphin-en-Pévèle à 14h. À la sortie du dernier rond-point avant l’entrée dans Luchin, deux personnes s’interposent sur la route, tandis que Classic 21 passe « Les Mots Bleus », de Christophe. Anticipant un interrogatoire, j’ouvre ma fenêtre : j’espère qu’on ne me demandera pas de justifier la présence de ces 5 clémentines dans mes poches.
_Bonjour ! On vient pour le match des filles !
_Match contre… ?
_Ben les Charentaises là euh… Soyaux !
_Ok vous pouvez y aller ! Bon match !
_Merci.
Nous retenons de cet échange deux enseignements. Premièrement, les employés du LOSC ne savent manifestement pas quel est le match du jour : il est évident que c’est nous-mêmes qui leur avons apporté l’information. Deuxièmement, on s’en fout de contre qui on joue : on vient avant tout pour voir les Lilloises. Donc même si on n’avait pas retrouvé le nom de Soyaux, nous estimons que nous aurions été dans notre droit en entrant quand même. Non mais !
Pour ce premier match retour (Soyaux-Charentes s’est imposé 2-1 à l’aller), le LOSC est privé de sa gardienne habituellement titulaire, Elisa Launay, de Jennifer Bouchenna et de Héloïse Mansuy qui part ce lundi en République dominicaine si on a bien compris : bonnes vacances et bon rétablissement ! Du coup, avec deux arrières droites indisponibles, c’est la polyvalente Jessica Lernon qui prend le couloir, Floriane Azem garde le but pour la deuxième fois consécutive, tandis qu’Ouleye Sarr prend place sur le banc, ce qui permet à Jana Coryn de retrouver une position axiale. Pour le reste, pas de surprise.
On est toujours dans l’à peu-près quand on tente de déterminer le positionnement des joueuses puisque notre schéma est bien entendu figé, mais si on avait de meilleures compétences en informatique, on essaierait de vous montrer que ce 4-2-3-1 se transforme vite en 4-3-3 ou en 4-4-2 selon les moments du match, la situation de jeu ou la possession de balle. Pasquereau, Demeyere et Bauduin ont par exemple pas mal de latitude en fonction des circonstances : ce qui est certain, c’est qu’en cas de 6 mètres (pour Lille ou pour l’adversaire), Julie Pasquereau est préposée à la réception, et ça marche plutôt pas mal. Sinon, il nous a semblé que, par rapport à d’habitude, les arrières latérales ont moins pris leur couloir et se sont montrées moins offensives : peut-être une volonté de moins « jouer » et de davantage verrouiller, et sans doute quelques leçons retenues des matches passés.
0e : petite déception, l’effet Lopez n’est pas encore complètement arrivé pour les matches des filles. Alors qu’on a droit depuis 10 mois à des pom-pom girls au grand stade pour les mecs, on aurait pu espérer que, dans un parallélisme des formes, on ait droit à des pom-pom boys ici. Ça nous aurait permis de modérer notre opinion sur ce genre de spectacle. Du coup, on se permet : déjà en soi, mais d’autant plus au moment où les questions relatives à l’image des femmes dans la société et aux violences faites aux femmes ont un écho médiatique et des relais politiques, on est assez affligés de voir des culs féminins se trémousser avant un spectacle sportif, devant un public composé à grande majorité de mecs. À côté des efforts réels du club pour promouvoir sa section féminine, voilà sans doute un symptôme de représentations persistantes quant au corps des femmes et l’inégalité de traitement entre les sexes.
2e : Première demi-occasion de la partie. Faute sur Saïdi, coup-franc joué côté droit par Saint-Sans : reprise de Coutereels à côté, c’était sans danger.
5e : voilà déjà le deuxième 6 mètres adverse qui termine sur la tête de Julie Pasquereau.
7e : ma 3e clémentine est moins bonne que les précédentes. J’ai eu du mal à l’éplucher, ça aurait dû m’alerter.
9e : Silke Demeyere est par terre. Elle se plaint d’avoir reçu un coup de coude dans l’œil gauche. Au vu de son cocard après le match, on peut vous le confirmer : elle a pris un coup de coude dans l’œil gauche.
18e : il ne se passe pas grand chose, mais les joueuses sont combatives et bien organisées. Lernon fait une belle intervention sur son côté en chargeant régulièrement l’adversaire : 6 mètres.
20e : FAUTE SUR SILKE DEMEYERE ! Encore une arbitre qui n’applique pas MON règlement : « faute sur Silke = carton rouge ».
21e : Jana Coryn fait un superbe effort pour revenir et enrayer une attaque adverse. Bravo bravo !
22e : sur un 6mètres d’Azem prolongé de la tête par Dafeur, Saïdi ouvre vers Bultel en bonne position, mais elle ne parvient pas à frapper. C’est pour le moment la situation la plus dangereuse du match, sur un jeu bien direct.
25e : centre bien vicieux de Rachel Saïdi côté droit, la gardienne s’en empare.
32e : « faute » sur Saïdi. On pense qu’il n’y avait pas grand chose, mais c’est amusant car le public se met à crier contre l’arbitre. En fait, 30 secondes avant, Julie Pasquereau a pris un jaune un peu sévère, et ça fait 5 minutes que Soyaux est dans le camp lillois : on a besoin de se rassurer.
33e : les charentaises ont tranquillement le ballon en milieu de terrain. Une passe en retrait mal assurée plus tard, Jana Coryn est lancée et se présente face à la gardienne : petit piqué et charente une première fois, 1-0 pour le LOSC ! Avec ce 5e but de la saison, Coryn rejoint Sarr au classement des meilleurs buteuses lilloises. Au classement des buteuses en fait, puisqu’elles ne sont que deux.
Sur cette action, la défense charentaise a joué comme un pied
36e : Long coup-franc de Saint-Sans, sur la tête de Julie Pasquereau qui marque, mais elle est hors-jeu.
38e : arrêt d’Azem. Quelques secondes plus tard, elle réalise une belle sortie sur un corner.
40e : Rachel Saïdi s’amuse à coller son visage sur celui d’une adversaire qui cherche à réaliser une touche.
45e : après 5 minutes ou les bleues étaient assez offensives, Saïdi ouvre à l’aveugle vers Coryn, qui est reprise par la défense. Bultel récupère et frappe du gauche au-dessus. Juste avant la mi-temps, un coup-franc tiré rentrant de la droite par Bultel est à un cheveu d’être repris par Maud Coutereels. Six mètres.
Mi-temps. Le panneau d’affichage s’éteint et ne se rallumera pas.
De toute façon, ce panneau était défaillant : « LOC 1 VISIT 0 »…
Il manque le « S » de LOSC
15h31 : reprise.
48e : super tacle de Demeyere !
50e : Demeyere râle !
55e : ouverture de Saïdi de la droite. Coryn et Bultel sont au centre. La frappe de Bultel est contrée au point de pénalty.
58e : belle montée de Bauduin, mais elle manque de solutions. Elle y va finalement seule et frappe mollement sur la gardienne. Mais il commence à y avoir des espaces.
60e : coup-franc pour Soyaux à 22 mètres. À mi-hauteur, dans le mur ! Nul !
63e : Sarr entre à la place de Bultel.
64e : moment charnière dans le match pour Jérémie Descamps : on tente le 2-0 ou on gare le bus ?
68e : belle combinaison entre Saïdi, Coryn et Sarr. En bonne position, Ouleye manque sa frappe du gauche et ça passe à côté.
69e : sortie de Bauduin, entrée de Dufour. Rachel Saïdi passe dans l’axe.
74e : joli carton de Coutereels, qui au cours d’une montée offensive défonce une adversaire, qui sort blessée.
79e : retour de Caroline La Villa à domicile, elle remplace Rachel Saïdi.
80e : La Villa trouve Dufour côté gauche, qui centre vers Sarr. Elle semble toucher le ballon puis être bien fauchée dans la surface, mais l’arbitre ne dit rien. Ouleye sort se faire soigner. Dans la foulée, Dufour obtient un coup-franc à 22 mètres : Dafeur, qui sait décidément tout faire, le tire en force du gauche, la gardienne claque au-dessus.
85e : arrêt d’Azem. On va trembler jusqu’au bout.
87e : Demeyere lance Sarr, absolument seule dans le camp adverse. Mais elle cafouille dans sa conduite de balle et est reprise par la défense. Les Lilloises récupèrent et ça s’achève par un vieux tir d’Ouleye, à côté… Aïe !
88e : putain, corner pour l’adversaire.
89e : ça va.
91e : comme en première période, une adversaire assure mal sa passe en retrait. Sarr se retrouve seule face à la gardienne et, cette fois, ne manque pas son face-à-face. À l’entrée de la surface, elle enroule et charente à nouveau dans le but, 2-0 ! Sarr redevient ainsi la meilleure buteuse du club.
Sur cette action, la défense charentaise a joué comme un pied. Ah merde je l’ai déjà faite.
Les Lilloises s’imposent enfin ! Sans être moins bonnes ou particulièrement meilleures que lors de leurs dernières sorties, elles ont cette fois été plus efficaces, n’ont pas subi les temps plus faibles, et ont surtout profité immédiatement de deux erreurs défensives adverses. Surtout, comme on avait souligné notre mauvaise impression au-delà du score lors du dernier match, mettons cette fois en avant le fait que les joueuses n’ont rien lâché. Elles ont été très solides derrière (mention spéciale à Charlotte Saint-Sans), ont offert quelques belles combinaisons devant et, dans les moments plus laborieux, elles ont su s’accrocher et tenir le score. On a même plutôt le sentiment qu’il y a eu moins d’occasions que lors des matches précédents… L’expérience qui s’engrange ? Lille se donne de l’air en se plaçant 7e, tout en ayant un match en moins à jouer (comme la moitié des équipes en fait puisque 2 matches ont été reportés hier). Soyaux heureux de cette victoire, et à l’année prochaine !
1 Initialement remis au 20 décembre, le match aura finalement lieu le 14 février 2018 : ça tombe bien, j’étais pas dispo le 20.
Posté le 12 décembre 2017 - par dbclosc
Le secret de la Licorne
Le célèbre reporter Tintin, toujours en quête de justice, décide de s’intéresser au cas de la tristement célèbre Licorne.
Vous pouvez directement cliquer sur les images pour une lecture plus confortable.
Posté le 9 décembre 2017 - par dbclosc
Le saviez-tu ?
On vous propose dans cet article quelques chiffres, anecdotes et autres particularités concernant le LOSC qui ne méritent probablement pas un article à part entière mais qu’on peut retrouver au fil de nos écrits comme des références incontournables, surprenantes, insolites, futiles, ou des records… Tout y passe !
On mettra régulièrement cette page à jour. N’hésitez pas à nous transmettre ce qui mérite d’y être !
Le joueur le plus capé de l’histoire du LOSC est Marceau Somerlinck : 433 matches dont 320 en D1 de 1945 à 1956. Derrière lui, on trouve Rio Mavuba (370/299), André Strappe (365/275), Florent Balmont (323/253), Franck Béria (317/25) et Mathieu Debuchy (309/233).
Avec 9 buts marqués, Matt Moussilou est le meilleur buteur de l’histoire du LOSC en coupe d’Europe. Et il a fait ça sur une seule saison (2004/2005) !
Avec 488 matches, le recordman du nombre de matches joués en D2 française s’appelle Jean-Noël Dusé. Sur ces 488 matches, il en a joué 67 avec le LOSC. Il a également joué 76 matches en D1 avec Lille.
Fernando D’Amico est le premier buteur de l’histoire du Mans en D1. De la tête.
Jean Baratte est le meilleur buteur de l’histoire du LOSC, avec 228 buts marqués : 167 en D1, 3 en D2, 48 en coupe, et 10 lors du championnat 1944-1945 un peu particulier. On en a parlé ici. On trouve derrière lui André Strappe (135 buts, dont 99 en D1), Gérard Bourbotte (96/38), Jean Lechantre (81/66), Bolek Tempowski (81/65) et Bernard Lefèvre (81/51).
Le LOSC est la seule équipe de l’histoire de la D1/L1 à avoir encaissé au moins 4 buts à domicile à deux reprises sans descendre en L2 à la fin de la saison. C’était en 2011-2012 (4-4 contre Nice et 4-5 contre Bordeaux)
Le LOSC est la première équipe française (et la seule pour l’instant) à avoir gagné à Parme, à Florence et à Milan. Et à Sevojno.
Lille a déjà reçu un match de coupe du monde : c’était le 12 juin 1938 au stade Victor-Boucquey, l’ancien nom du stade Henri-Jooris. Ce jour là, en quarts de finale, la Hongrie bat la Suisse 2-0.
Un an seulement s’est écoulé entre la composition d’équipe la plus âgée et la composition d’équipe la plus jeune du XXIe siècle (Lille-Qabala août 2016, 29 ans et 11 mois/ Lille-Caen août 2017, 22 ans et 2 mois)
Junior Tallo a inscrit davantage de buts contre le LOSC que pour le LOSC : il a marqué un doublé contre Lille avec Ajaccio en mars 2014. Contre l’AC Amiens, en coupe, sur pénalty, il a inscrit son seul but losciste.
Les quatre buts les plus rapides de l’histoire du PSG en première division ont été inscrits face à Lille : Maxwell au Parc des Princes (Maxwell, 26e seconde, le 25/04/2015), Zlatan Ibrahimovic (27e seconde, le 02/09/2012), Nordine Kourichi, contre son camp (45e seconde, 22/10/1983) et Safet Susic (48e seconde, le 20/10/1990).
En D1, la meilleure série d’invincibilité du LOSC est de 17 matches, lors de la saison 2011-2012. Mais le record date de la saison 1973-1974 : en D2, les Lillois restent invaincus lors des 25 dernières journées.
C’est à Lille, le 11 septembre 2002, que le PSG a connu sa pire soirée avec les arbitres. Ce soir-là, Mauricio Pochettino, José Aloisio et Frédéric Déhu ont été expulsés : c’est un record dans l’histoire du club.
La plus large victoire du LOSC en championnat à domicile date du 8 décembre 1957 : Lille bat l’AS Béziers 10-1. À l’extérieur, le record date du 26 septembre 1948 : le LOSC s’impose 6-0.
Dans sa carrière, Sonny Anderson a tiré 4 pénaltys contre le LOSC. Il les a tous ratés.
Le LOSC partage avec le PSG la plus lourde défaite d’un club français en C1 : 1-6. Pour Lille c’était à Munich. Pour le PSG, à Barcelone.
Vincent Enyeama détient la deuxième plus longue invincibilité d’un gardien en D1/L1 (1062 minutes)
Le LOSC détient la meilleure affluence d’un match de D1 : Lille-Lyon le 7 mars 2009 (78 056 spectateurs)
L’Olympique Lillois, un des ancêtres du LOSC, détient le plus grand nombre de victoires consécutives à partir du premier match de la saison : 8 victoires pour commencer la saison 1936-1937.
Le LOSC fait partie des 5 clubs ayant passé la barre des 100 buts marqués sur une saison, c’était en 1948-1949 : 102 buts. On trouve aussi dans ce cas : Reims en 1959/1960 (109 buts), le RC Paris en 1959/1960 (118 buts), le PSG en 2015-2016 (102 buts) et Monaco en 2016-2017 (107 buts).
Parmi les 5 clubs qui ont passé la barre des 100 buts marqués en une saison, le LOSC est le seul qui l’a fait dans une D1 à 18 clubs, donc avec seulement 34 matches. Le club a, lors de cette saison 1948-1949, le record de la différence de buts dans un championnat à 18 (+62).
Le coup du chapeau le plus rapide du championnat français a été inscrit par un Lillois : Matt Moussilou, de la 13e à la 18e minute, le 2 avril 2005 contre Istres.
Parmi les 50 meilleurs buteurs de l’histoire de la D1, 6 ont marqué pour le LOSC : Jean Baratte (167 buts), André Guy (159 dont 42 à Lille), Yvon Douis (140 dont 50 à Lille), Gérard Soler (129 dont 5 à Lille), Jean Vincent (119 dont 51 à Lille), et André Simonyi (119 dont 37 à Lille, mais l’Olympique Lillois).
À 4 reprises, un Lillois a fini meilleur buteur du championnat de France : René Bihel en 1945-1946 (28 buts), Jean Baratte en 1947-1948 (31 buts) puis en 1948-1949 (26 buts), et Moussa Sow en 2010-2011 (25 buts).
En mars 2010, en l’espace de 3 jours, le LOSC a reçu Grenoble, puis Liverpool. On a même une photo du Stadium Nord qui immortalise ça.
Depuis que la Ligue nationale de football tient un classement des passeurs (2007-2008), le titre de meilleur passeur du championnat est revenu deux fois à un Lillois : Michel Bastos en 2008-2009 et Eden Hazard en 2011-2012.
Sur les 30 entraîneurs qui ont le plus entraîné en D1/L1, 8 sont passés par Lille. Par ordre décroissant de matches entraînés en D1 : José Arribas, Jean Fernandez, Claude Puel, Frédéric Antonetti, Jacques Santini, Jules Bigot, André Cheuva, Henryk Kasperczak.
Quand il est arrivé au LOSC, on nous a dit que le surnom d’Edgar Borges était « Pampa ». En réalité, le surnom qu’il portait en Uruguay était « Pompa » : vraisemblablement, il y a eu une erreur commise lors de son arrivée, qui fût ensuite reprise en boucle.
En 1999/2000, avec 25 victoires, 8 nuls, seulement 5 défaites, et un total de 83 points, le LOSC bat le record de la moyenne de points marqués en D2, avec 2,184 points par match. En nombre de points, c’est Marseille qui est devant (84 en 1995, mais en 42 matches, soit une moyenne de 2 points par match).
Posté le 6 décembre 2017 - par dbclosc
Vincent Enyeama, l’état de grâce
Le 8 décembre 2013, à la 27e minute du match Bordeaux-Lille, le LOSC encaisse un but. Le premier depuis… 1062 minutes, soit l’équivalent de quasiment 12 matches pleins. Dans les cages, le grand artisan de cette exceptionnelle performance : Vincent Enyeama.
« Le Nigeria est tout pour moi. Je le place au-dessus de tout… après Dieu » ; « La religion, c’est ma vie, tout simplement. Je suis catholique. Ma famille m’a élevé dans cette foi ». Dès qu’il en a l’occasion, Vincent Enyeama le dit et le répète : il est très croyant. On imagine alors que les devoirs religieux auxquels il s’astreint ont pour but l’obtention du salut, une notion spirituelle complexe qui désigne le fait d’être sauvé de l’état de péché. Et pour atteindre le salut, d’aucuns prétendent avoir été ou espèrent être touchés par la grâce. Nous espérons nous-même ne pas pécher en allant chercher nos définitions dans un dictionnaire profane, mais voici ce que le Larousse dit de la grâce : « don ou secours surnaturel que Dieu accorde aux hommes pour leur salut ». Quel que soit son rapport à la religion, on ne peut qu’être frappé par la période qu’a vécue Vincent Enyeama à l’automne 2013 : un épisode proche de l’état de grâce qui, s’il ne dit peut-être pas grand chose de l’existence d’un dieu pour les catholiques, semble au moins attester de l’existence de dieux du football, qui avaient décidé de faire du gardien nigérian leur élu pour le salut losciste, en le transformant en un rempart infranchissable.
Un gardien-buteur
Vincent Enyeama arrive à Lille en 2011, dans un relatif anonymat. Après avoir joué dans 3 clubs nigérians depuis ses débuts professionnels en 1999 (Ibom Stars, Enyimba et Iwuanyanwu), ses premières aventures extra-nationales se font en Israël, à Bnei Yehoudah FC (2005-2007), puis à l’Hapoël Tel-Aviv (2007-2011). Il y entretient sa réputation d’excellent gardien, mais aussi… de buteur, puisqu’Enyeama avait déjà inscrit 12 buts en championnat nigérian. Avec l’Hapoël, il en inscrit 8 autres. Tous sur pénalty. Dont 3 en coupe d’Europe : il en convertit un lors de la victoire au FK Teplice en phase qualificative pour l’Europa League en 2009 ; un contre le FC Salzburg en barrages de Ligue des Champions en août 2010, et un dernier contre Lyon en septembre 2010. Autrement dit, Vincent Enyeama fait partie des gardiens-buteurs, une tradition dont l’adaptation en France n’est pas sans rapport avec le LOSC puisque Ruminski, Lama, Nadon et Wimbée, dans des circonstances variées, ont aussi connu la joie du buteur. Avec 20 buts inscrits en compétition professionnelle, Vincent Enyeama est à ce jour le 16e meilleur « gardien-buteur », derrière quelques vedettes du genre tels que le Brésilien Rogero Ceni (131 buts entre 1992 et 2015), le Paraguayen José-Luis Chilavert (62 buts entre 1982 et 2004), le Colombien René Higuita (41 buts entre 1985 et 2010), le Mexicain Jorge Campos (34 buts entre 1988 et 2004), ou l’Allemand Hans-Jörg Butt (31 buts entre 1994 et 2012)
Avant de dégoûter les attaquants de L1, Enyeama s’amuse à dégoûter un gardien de L1 : Hugo Lloris.
Une première saison lilloise sur le banc. Mais avec le sourire.
Vincent Enyeama passe la saison 2011-2012 dans le rôle de doublure de Mickaël Landreau, un rôle auquel il s’attendait. Il n’a pu se montrer que lors d’un match de Ligue des Champions contre l’Inter Milan (0-1), car Landreau était blessé, et de deux apparitions en coupe de la Ligue (contre Sedan, où il concède d’ailleurs un pénalty, puis à Lyon). Pour son premier ballon touché en match officiel, Enyeama arrête facilement un coup-franc lointain de Sneijder, qui a tenté de le surprendre alors qu’on s’attendait à un centre. Comment réagit le Nigérian ? Il a un grand sourire. Content de ne pas s’être fait avoir, ou juste content de toucher le ballon, Vincent Enyeama est content de jouer au foot et il le montre (à partir de 3’45 dans la vidéo ci-dessous) :
http://www.dailymotion.com/video/xlsnh4
Demandeur de davantage de temps de jeu, il est prêté la saison suivante au Maccabi Tel-Aviv, où il effectue une saison pleine. C’est le retour en Israël : normal, pour celui que ses coéquipiers lillois surnommeront « Jésus ».
Enfin titulaire
En 2013-2014, l’arrivée de René Girard redistribue les cartes au niveau de la hiérarchie des gardiens. Lors de la saison précédente, Mickaël Landreau, précipitamment parti en décembre, a été remplacé par Steve Elana, sa doublure, qui a alterné le bon et le moins bon. Après un suspense de quelques jours, René Girard indique que le gardien titulaire pour la saison 2013-2014 sera Vincent Enyeama. C’est la fin du chemin de croix lillois.
Le 15 septembre 2013, le LOSC reçoit Nice pour la 5e journée du championnat. Jusqu’alors, au niveau des résultats, le début de saison est correct (Lille est 8e, 2 victoires, 1 nul, 1 défaite), et Enyema a déjà 3 clean-sheet à son actif. À la 45e minute du match, le Niçois Dario Cvitanich porte la marque à 0-2. C’est le moment d’enclencher le chronomètre : s’ouvre une longue période durant laquelle Vincent Enyeama ne va plus encaisser de but. Et pourtant, on ne peut pas dire que les attaquants adverses aient pris des gants pour l’épargner (normal, c’est le gardien qui prend des gants) : il va en effet effectuer de spectaculaires parades.
Dans un premier temps, on souligne surtout la solidité défensive de ce LOSC là, capable de faire déjouer n’importe quel adversaire. Jusque là, Enyeama s’est surtout fait remarquer par un double arrêt lors de la première journée contre Lorient : il repousse d’abord dans l’axe une frappe de Jouffre, avant de s’interposer devant Aboubakar. Mais après Nice, les clean-sheet à Sochaux (2-0), contre Évian (3-0), à Lyon (0-0) et contre Ajaccio (3-0) permettent surtout de louer la charnière Basa/Kjaer ou la suractivité d’Idrissa Gueye. C’est à partir du déplacement à Montpellier qu’Enyeama commence à focaliser l’attention : non seulement parce qu’il détourne en fin de match un pénalty de Cabella, mais aussi parce qu’il prend la peine de consoler le malheureux tireur, en pleurs, à la fin du match. Lille s’est encore imposé, est 3e au classement, et on se rend compte que, l’air de rien, son gardien n’a pas encaissé de but depuis 495 minutes.
Y a un mec qui a une écharpe « René Girard », pour contrer ses systèmes frileux
Après une nouvelle victoire à Nantes (1-0), le LOSC reçoit Monaco, 2e et invaincu. Lille s’impose encore (2-0), chipe la place de dauphin du PSG à son adversaire du soir et, surtout, Enyeama brille ce soir-là avec une série d’arrêts spectaculaires, notamment devant James Rodriguez, Falcao et Rivière. Avec, en toute fin de match, sa spéciale « double-arrêt » : Falcao frappe de la droite, Vincent se couche bien mais repousse dans l’axe, Rivière suit mais, même à terre, il repousse de nouveau. À croire qu’il a fait exprès de donner une deuxième chance aux attaquants pour mieux briller. Nous voilà à 675 minutes d’invincibilité.
Sur la route du record
Désormais, tous les regards se tournent vers Enyeama, dont on découvre les qualités : ses rapides sorties dans les pieds des attaquants, son sens de l’anticipation, et sa capacité à sortir d’étonnants réflexes. Souvent avec le sourire, et toujours en montrant les dents : sa propension à donner l’impression d’hurler quand son corps touche le ballon ajoute à la force qu’il dégage.
Le match à Guingamp (0-0), mi-novembre, lui permet d’entrer dans le Top 10 des séries d’invincibilité en championnat de France de D1/L1. On en est à 765 minutes. Puis 855 quand Toulouse repart bredouille du grand stade (1-0), en dépit de 3 face-à-face avec le Nigérian : mais ni Ben Yedder, ni Sylla, ni, surtout, Regattin dans le temps additionnel, ne trouvent le chemin des filets. Sur cette dernière action, on se demande encore comment Vincent est parvenu à arrêter un ballon si difficile d’une seule main, pendant qu’un coéquipier de Regattin levait déjà les bras, croyant au but (à 2’55 dans la vidéo ci-dessous) :
Le LOSC gagne ensuite à Valenciennes (1-0), nous voilà à 945 minutes pour Enyeama. Contre Marseille, le 3 décembre, il franchit deux caps supplémentaires : d’abord, à la 7e minute du match, il devient le deuxième gardien le plus imperméable de l’histoire de la Ligue 1, en devançant la performance de Salvatore Sirigu qui, de novembre 2012 à février 2013, avait tenu 949 minutes sans encaisser de but. Puis, à la 55e minute, il atteint la barre des 1000 minutes. Jusqu’alors, un seul gardien avait réussi cette performance : Gaëtan Huard, gardien de Bordeaux, qui de décembre 1993 à avril 1994, avait tenu 1176 minutes. À l’issue du match contre l’OM, gagné (1-0), le gardien du LOSC atteint les 1035 minutes. 1035 minutes au cours desquelles 33 tirs cadrés par les adversaires du LOSC ont trouvé les mains d’Enyeama. Mais contre Marseille, Enyeama semble invincible : Gignac à 3 reprises ou Thauvin se cassent les dents sur le rempart nigérian avec, en point d’orgue, un nouveau double arrêt particulièrement prodigieux :
Le Lendemain, L’équipe consacre à sa Une à Spider Enyeaman et évoque ses « parades hallucinantes » :
« Quand vous avez un homme derrière vous avec huit bras, ça rassure », s’amuse Simon Kjaer. Pas sûr que ce soit bien réglementaire, mais fermons les yeux. Vincent Enyeama, de son côté, prend ses performances et l’éventualité de battre Gaëtan Huard avec détachement : « Je dois dire la vérité : je ne fais pas le décompte. Je ne regarde pas les records, je m’en fiche. Si je le bats, c’est bien, sinon tant pis ». Le LOSC se déplace désormais à Bordeaux, au stade Chaban-Delmas, kom1symbol de résistance pour approcher encore le record. Il faut encore tenir durant ce match, puis 51 minutes contre Bastia pour le battre.
1062 minutes après…
Ce 8 décembre 2013, le match est fermé entre Bordeaux et Lille. À la 27e, minute, N’Guemo, à 25 mètres dans l’axe, frappe. Le ballon est dévié au passage par Kjaer. Enyeama, au départ sur la trajectoire, est pris à contre-pied et, avec l’aide du poteau, le ballon entre doucement dans le but.
Gaëtan Huard, terrorisé depuis quelques semaines, profite de son poste de consultant sur Be in sports pour constater que son record ne tombera pas : il retrouve le sourire et salue les supporters bordelais, bonjour la déontologie, bonjour la neutralité, bonjour le Lensois (« Je ne cache pas que je suis soulagé car j’étais inquiet pour ce record »). Vincent Enyeama ne battra pas le record de Gaëtan Huard, mais peu importe : fidèle à lui-même, il encaisse ce but avec le sourire. Ce stade bordelais est donc celui des fins de série : ironie du sort, celle de Gaëtan Huard était aussi tombée sur une frappe déviée, du montpelliérain Asanovic. Si jamais Enyeama avait dépassé Huard, il aurait pu attaquer plus haut, plus fort : les 1311 minutes d’invincibilité d’Edwin Van der Sar en 2008-2009 ou, record européen, les 1390 minutes de Dany Verlinden, gardien du Club de Bruges en 1990.
Un saison de récompenses
Cet automne 2013 a permis à Vincent Enyeama de remporter successivement deux trophées UNFP de meilleur joueur du mois, octobre puis novembre. À l’issue de la saison, après avoir encaissé seulement 26 buts et réalisé 21 clean-sheet, il remporte le Prix Marc-Vivien Foé du meilleur joueur africain évoluant dans le championnat de France de Ligue 1, succédant à Pierre-Emerick Aubameyang. C’est la troisième fois qu’un joueur du LOSC obtient ce prix après le doublé de Gervinho en 2010 puis en 2011. Enyeama est également l’un des 4 gardiens nommés aux trophées UNFP, trophée finalement enlevé par Salvatore Sirigu. En juin, il part au Brésil avec sa sélection pour disputer la coupe du monde. À cette occasion, son image Panini connaît un petit détournement en forme d’hommage à sa saison au LOSC :
En 2013-2014, le stade Pierre Mauroy a accueilli 19 matches de championnat du LOSC, 19 matches que Vincent Enyeama a joués en intégralité. Il n’y a a encaissé que 10 buts. Et comme Lille ne marquait pas beaucoup non plus, on n’a pas vu beaucoup de buts en cette saison 2013/2014. Résultat, en raison de ses performances – et du système de jeu de René Girard – les spectateurs lillois n’ont vu « que » 35 buts au stade, en L1. On a calculé ce chiffre amusant : si certains d’entre eux sont aussi allés en juin voir France-Jamaïque (8-0), ils ont donc vu en une soirée près de 20% des buts marqués cette saison-là dans ce stade.
Pour finir, voici un petit florilège des arrêts de cette saison 2013-2014. Des performances qui lui permettent, d’ores et déjà, d’être pour l’éternité en odeur de sainteté dans le cœur des supporters.
Posté le 2 décembre 2017 - par dbclosc
Thiago Mendes facts
« Thiago Mendes, il sait tout faire » que je dis à mon fils de six ans. « Tout ? Il sait même faire gardien de but ? » qu’il me demande. « Non, pas gardien quand-même » que j’réponds. « Ah ben, il pourrait aussi alors » qu’il conclut. Pas faux. On pourra jaser tout le temps qu’on veut, en tout cas ça paraît aujourd’hui compliqué de contester que l’arrivée du Brésilien est une franche réussite.
A DBC, on n’a pas l’habitude de mettre quelqu’un en avant en particulier, considérant que les succès comme les échecs d’une équipe sont toujours le produit d’une pluralité de facteurs et donc, si l’on veut parler en ces termes, de responsabilités diverses et variées. Une fois n’est pas costume (jamais compris cette expression …) on va mettre en avant Thiago Mendes pour montrer que avec ou sans lui ça n’est pas la même limonade (par contre, j’adore cette dernière expression, même si je l’ai pas comprise non plus).
Mais, fidèles à nous mêmes, ici, point d’avis vagues. Des faits, seulement des faits, toujours des faits.
Avec Thiago Mendès, le LOSC marque 11,37 fois plus fréquemment
Depuis le début de saison, le LOSC a disputé 720 minutes de jeu avec Thiago Mendès, soit huit matches entiers répartis sur neuf rencontres. Il a aussi passé 630 minutes sans lui.
Avec lui sur le terrain, le LOSC marque 13 buts, soit une moyenne très satisfaisante d’un but toutes les 55,4. Sans lui, le LOSC n’a inscrit qu’un but, soit un but toutes les 630 minutes (le calcul est plus facile : on divise 630 par un). Le seul but sans lui ? Contre Angers. Et encore, vu le but, on se dit que cela doit plus à un coup de génie de Nico De Préville qu’à la construction du jeu.
Avec Thiago Mendès, le LOSC encaisse 2,14 fois moins de buts
Il apparaît ainsi évident que la contribution offensive du Brésilien est essentielle cette saison, avec trois buts assez impressionnants il faut bien le dire, mais plus généralement par sa contribution au jeu. Son rôle est bien évidemment aussi défensif.
Avec lui, le LOSC encaisse huit buts en 720 minutes, soit une moyenne honorable d’un but toutes les 90 minutes. Sans lui, la moyenne est nettement moins honorable, puisque Lille encaisse 15 buts, soit un toutes les 42 minutes : 2,14 fois plus fréquemment.
Avec Thiago Mendès, le LOSC est à un rythme de 1,78 pts/match, un rythme de 5ème
Sur les 9 matches auxquels Thiago Mendes participe, Lille l’emporte 4 fois, fait 1 nul et perd 4 fois pour 2 nuls et 4 défaites sans lui. En moyenne, Lille ne prend que 0,33 pt/match sur les rencontres qu’ils ne disputent pas et 1,44 pt/match sur celles où il a joué. Avec la même moyenne de points sur toute la saison, le LOSC aurait engrangé 21,67 points et serait septième.
Et encore, cette présentation attribue à Thiago Mendes la défaite de Strasbourg (alors qu’il sort sur blessure à 0-0) et un nul contre Troyes (alors que Lille mène 2 à 1 quand il sort). Autrement dit, en se centrant sur les moments où il est sur le terrain, son bilan est encore plus élogieux : 5 victoires, 1 nul et 3 défaites, pour une moyenne de 1,78 pt/match qui, sur quinze journées donneraient 26,67 points et placerait Lille à la cinquième place au classement.
Les autres « Thiago Mendes facts » un peu moins vrais
Comme Thiago Mendes est un gentil, après avoir humilié ses adversaires, il les laisse l’humilier aussi. Mais comme ses adversaires n’arrivent toujours pas à le passer, alors Thiago Mendes se dribble lui-même une fois, deux fois, trois fois, puis une quatrième fois. Du coup, ça lui donne une bonne leçon et ça rappelle à Thiago Mendes qu’il n’est pas invincible.
Lors du premier match contre Nantes, Thiago Mendes avait décidé de mal jouer pour que la Ligue 1 conserve un peu de suspense. Mais il a fait un excellent match, preuve que Thiago Mendes aussi ne réussit pas tout ce qu’il tente.
Fort de cette expérience, Thiago Mendes a décidé de se blesser contre Strasbourg jugeant que c’était la seule solution pour que le PSG conserve une chance. Constatant ensuite que le PSG prenait de l’avance et que son entraîneur était fortement critiqué, Thiago Mendes a soigné sa quintuple fracture ouverte du tibia pour revenir à la compétition.
Cette saison, Thiago Mendes a déjà marqué quinze buts mais, à douze reprises, il l’a fait par accident. Du coup, à chaque fois, Thiago Mendes a été récupérer le ballon dans les filets à une vitesse supérieure à la perception rétinienne humaine et l’a remis là où il était avant. Du coup, personne n’a vu qu’il avait marqué ces buts et Thiago Mendes était rassuré pour le suspense du championnat de France.
Comme Thiago Mendes avait anticipé que sa volonté de garder le suspense dans le championnat de France serait attribué à son entraîneur Marcelo Bielsa, Thiago Mendes lui avait auparavant trouvé des postes de coach au Newell’s Old Boys, au Vélez Sarsfield, en sélection d’Argentine et du Chili, à l’Atletic Bilbao et à l’OM. Du coup, comme ça, Marcelo Bielsa a quand-même un beau palmarès et ça compense largement son passage lillois.
Contre Lyon, Thiago Mendes s’en voulait un peu d’avoir marqué. Du coup, il a déplacé Mike Maignan qui allait récupérer le ballon et placé Mariano Diaz sur la trajectoire du ballon pour qu’il marque. Après, quand Lille menait 2-1, il a placé Ponce en position de hors-jeu pour que son but soit refusé dans l’intention qu’un futur tir lyonnais percute la barre en fin de match ce qui, reconnaissons-le, donne un piment supplémentaire à la rencontre.
Contre Lyon, Thiago Mendes était content que Lyon obtienne un pénalty, toujours pour le suspense. Mais, dans un moment de distraction, il n’a pas pu s’empêcher de détourner du regard le tir de Fekir dans les gants de Maignan.
Un jour que Pierre Ménès disait des conneries, Thiago Mendes a réussi à le faire admettre qu’il avait tort.
« J’ui ai juste dit que comme on n’avait qu’une lettre d’écart dans notre nom, on était proches »
Posté le 1 décembre 2017 - par dbclosc
Voyage au pays du hockey : l’équipe 3 du Wattignies HC
Aujourd’hui, je te parle d’une équipe qui a connu un début de saison difficile, connaissant un certain nombre de difficultés notamment en raison de l’étroitesse de son effectif, obligeant l’actuel entraîneur argentin à faire jouer certains de ses joueurs à des postes qui ne sont pas les leurs. Depuis le début de saison, cette équipe a notamment affronté Valenciennes dans un match compliqué. Cette équipe, elle joue sur un stade qu’a bien connu Eden Hazard. Cette équipe c’est …
C’est l’équipe 3 de l’équipe de hockey de Wattignies, bien sûr. Quelle autre ? Le LOSC ? Visiblement, tu n’as pas bien lu la description faites plus haut : j’ai bien dit que l’entraîneur est argentin. Si ce fût le cas à Lille, il ne l’est désormais plus : l’entraîneur wattignisien, Luca Minadeo, lui, n’est aucunement menacé par ses dirigeants. J’ai aussi précisé qu’Eden Hazard avait joué dans le stade où joue cette équipe. Or, si Eden Hazard a bien fréquenté le CREPS de Wattignies, là où le Wattignies HC joue ses rencontres et où furent hébergés un temps les jeunes du centre de formation lillois, il n’a en revanche jamais foulé la pelouse du Stade Pierre Mauroy où joue l’équipe première du LOSC.
Ce dimanche matin, je me décide à donc aller voir le match de Wattignies 3 malgré l’horaire scandaleux. Comprends-moi bien, que l’on joue des matches le dimanche matin, je n’y vois pas d’inconvénient. Mais pas avant 15h ou 16 du matin. Mais 11h, en pleine nuit, ça confine à la provocation. Bien sûr, la veille j’ai bu des bières, bref, je ne suis pas bien frais …
Le hockey sur gazon, un sport bien de chez nousot’
Pour nous autres, footeux, le hockey sur gazon peut apparaître comme un sport barbare. Par exemple, au hockey, il est interdit de toucher la balle avec le pied alors que pour nous c’est plutôt la base et que c’est plutôt quand tu touches la balle avec une crosse que il y a un problème. Pour autant, le hockey, c’est un peu une spécialité régionale.
D’ailleurs, si tu sais que l’Olympique Lillois est l’un des deux ancêtres du LOSC, tu ne sais sans doute pas qu’il s’agissait d’un club omnisport qui avait une section de hockey. Et pas n’importe laquelle, puisque l’OL a été champion de France à trois reprises. Au début des années 20, c’est même l’OL le plus grand club français, lequel remporte le titre de champion de France à trois reprises (1921, 1923, 1924). Le plus grand club lillois n’est pourtant pas l’OL, mais bien le Lille HC : émanation de l’OL dont il prend la suite après le titre de 1924, les hommes du Lille HC remportent 15 titres de champions de France sur gazon (le dernier en 2012) et 18 titres en salle, reléguant le palmarès des footeux de l’AS Saint-Étienne à l’anecdotique. La section féminine, plus modeste, se contente elle de cinq titres de champion de France (entre 2001 et 2011). Ah oui, au niveau européen, la première masculine remporte aussi la Coupe des champions en salle (1997) et l’EuroHockey Cup Champions Trophy (en 2002 et 2012), la féminine remportant pour sa part l’EuroHockey Cup Winners Trophy (2004 et 2007).
L’histoire du Wattignies HC est plus récente. Fondé en 1974, le club a son équipe première dans l’élite nationale depuis 2014 (Tu me diras, on se doutait que ça n’était pas la réserve). Cette saison, ils sont pour l’instant derniers sur huit équipes. Mais bon, s’ils sont comme le LOSC, rien de bien grave, une fin de saison en boulet de canon suffira pour se sauver.
Si Marcq-en-Baroeul, le Lille HC et le Wattignies HC sont les deux seuls clubs régionaux de l’élite cette saison, bien d’autres équipes régionales ont joué à ce niveau par le passé : Douai, Cambrai, Le Touquet et Valenciennes jouaient à ce niveau il y a peu (sans même compter Amiens). Sans exagérer, au moins jusqu’à un temps récent, un championnat composé uniquement des meilleures équipes régionales aurait largement pu concurrencer un championnat de France composé du reste du pays.
L’équipe de 3 de Wattignies en quelques mots (397 mots pour être précis)
Pour situer, l’équipe 3 de Wattignies joue en Nationale 3, le quatrième échelon national. Avant le match, l’équipe est huitième sur les dix équipes de sa poule et joue donc le maintien. Deux équipes seront reléguées en fin de saison parmi Val de Lys, Douai 2, Ronchin 2, Valenciennes 2 et donc Wattignies. La parcours des Jaune et Noir de Wattignies est pour l’instant chaotique avec pourtant une nette amélioration depuis quelques semaines avec en point d’orgue une victoire sans bavure contre Malo (3-1) le 12 novembre dernier. La performance n’est pas anodine puisque le WHC est la seule équipe ne faisant pas partie du top 4 à avoir battu l’un des quatre candidats au podium. Au passage, précisons que le club de Wattignies doit ses couleurs à celle de la ville.
Blason de la ville de Wattignies. Blasé de la vie de Wattignies
Après la quatrième journée, et une victoire à Ronchin (2-5), les Noirs avaient jusque là réalisé une entame de saison satisfaisante malgré trois défaites, contre les ogres de Lille (1-5) et de Lambersart (2-4) et une défaite d’un seul but à Amiens (2-1), autre solide équipe de la poule. Ils connaissent ensuite un creux concrétisé par des défaites sur les terrains de Val de Lys (5-3) et de Valenciennes (5-2) – qui remporte là sa seule victoire de la saison – et par un match nul contre Douai (4-4). Ce dernier match ne fût pas le moins frustrant puisque les Wattignisiens menaient 4-1 dans un match largement dominé avant de craquer en fin de match, se faisant rejoindre à la dernière seconde du match, suite à un petit corner, soit dit en passant assez discutable. Trois rencontres qui auraient pu rapporter 9 points, mais qui n’en rapportent qu’un seul au final. S’ensuivirent une défaite plus attendue, mais toutefois sévère à Marcq (10-0) puis donc le match référence contre Malo (3-1) puis une défaite contre Lille (1-4).
Un parcours inégal donc, qui explique les deux surnoms que se sont donnés les joueurs de l’équipe, d’une part la « Dream Team », les jours de gloire et, le plus souvent, la « Drink Team », pas toujours fraîche les dimanches matins, comme par exemple lors d’un funeste déplacement en terre valenciennoise le 15 octobre, où la défaite fût largement le produit des événements du 14.
Sinon, côté foot, Wattignies c’est aussi une équipe qui joue dans un stade municipal dont le nom ne te sera sans doute pas entièrement inconnu : le Stade Mathieu Debuchy, ainsi rebaptisé il y a maintenant un peu plus d’un an.
Il s’agit du stade municipal de la ville de Wattignies qui fût rebaptisé « Stade Mathieu Debuchy ». Ce dernier, est international français, champion de France 2011 et vainqueur de la coupe de France 2011 avec le LOSC. Les partenaires financiers du stade sont la ville de Wattignies, la Région Hauts-de-France et la FFF. Il n’y a pas de quoi. Les légendes de photos c’est fait pour expliquer.
Le match : Wattignies HC 3 – Amiens 2 (c’est pas le score, hein …)
Ce dimanche matin, à l’aube, le WHC 3 affronte la réserve amiénoise. Cette dernière, cinquième au classement et seulement trois défaites part favorite. En plus, le WHC doit composer avec les absences des frères Eustache, appelés pour renforcer l’équipe 2, mais aussi d’Arthur Renan, meilleur buteur de l’équipe avec 6 buts (soit deux Nicolas Pépé).
La supériorité picarde se constate d’entrée et les Rouges d’Amiens mettent Flo Lacroix, le gardien wattignisien, à contribution (4è) avant que Bryan Farez ne contre une autre occasion chaude (5è). Assez vite, les Wattignisiens prennent cependant l’ascendant sur leurs adversaires du jour. A trois minutes de la fin du premier quart, Jérôme Martinot presse un défenseur adverse, récupère la balle et se crée la première grosse occase wattignisienne. Le WHC maintient la pression et se crée une deuxième situation chaude, encore par J.Martinot sur un service de Thomas Chamboux (qui, soit dit en passant m’a semblé très bon à la récupération). Le premier quart se termine sur plusieurs parades du gardien amiénois sur des tentatives d’Alexis Martinot sur petit corner.
Le deuxième quart commence sur la même dynamique. C’est pourtant Amiens qui ouvre le score sur un petit corner par le biais de son numéro 9, prénommé Luc. Soit dit en passant, l’anagramme de Luc c’est « cul » comme un symbole d’une ouverture du score chanceuse pour les Picards.
Deux minutes plus tard, Jérôme Martinot intercepte la balle dans le camp adverse mais subit une faute amiénoise sous la bronca du copieux kop wattignisien, prêt à casser la gueule du fautif picard.
Wattignies pousse encore et se crée de nouvelles occases par Alexis Martinot à deux reprises, puis par Rémi Farine qui met à contribution Patrick Bernard, le goal amiénois. La mi-temps est sifflée sur le score de 1-0 pour les visiteurs contre le cours du jeu. Disons-le même franchement, c’est un scandale, que dis-je, un complot.
La traditionnelle baisse de régime en deuxième mi-temps
Récemment, j’ai été voir le WHC 3 lors de son match Douai. Et comme je l’ai déjà dit plus haut (mais je le répète parce que j’ai bien vu que tout le monde était pas attentif), les Wattignisiens menaient tranquillement 4-1 avant de complètement craquer à partir de la fin du troisième quart pour un match nul final (4-4). D’après nos informateurs des services secrets (iraniens), c’est un classique pour l’équipe 3, faute d’un effectif suffisamment copieux.
Megazord gardien !
Contre Amiens, ça ne loupe pas. Flo Lacroix sort quelques parades mais ne fait que retarder l’échéance, les Picards doublant la mise dès la 5ème minute de la deuxième mi-temps (0-2). La suite ne laisse pas beaucoup espérer jusqu’à ce que Mathieu « Patator » Mietlicki ne redonne espoir aux siens grâce à son cinquième but de la saison (soit cinq fois ce que Junior Tallo a jadis réalisé avec le LOSC , 52è minute de jeu à peu près). Las, ce ne fût qu’un feu de paille. Malgré les encouragements du précieux kop wattignisien, les Amiénois mettent encore le goal wattignisiens à contribution, puis mettent fin au suspense par deux buts inscrits à une minute d’intervalle (1-4).
Entre temps, je me suis fait offrir une bière ce qui atténue en partie le chagrin de la défaite.
Et le stick de plomb est attribué à …
Il est de tradition au WHC que les joueurs désignent en fin de match leurs « sticks d’or » et « sticks de plomb », soit, respectivement le meilleur et le moins bon joueur du match. Le vainqueur, pour fêter ça, paie sa tournée. Le perdant, pour expier ses péchés, paie sa tournée. Et, en conséquence, l’équipe entière finit le match en buvant des coups, pour fêter la victoire le cas échéant, ou pour oublier la défaite dans le cas contraire. Cette saison, le cas échoit encore pourtant peu, il faut bien le dire.
A l’issue de ce match, c’est Maxime Le Goff qui récupère le stick d’or et c’est Louis « Carpette » Carpentier qui reçoit le stick de plomb pour la septième fois de la saison. Précisons que, comme souvent, Carpette reçoit le stick de plomb non parce qu’il a été plus mauvais, mais parce qu’il est le bouc émissaire de l’équipe. Mais, rassure-toi, toi qui y voit là une injustice criante te donnant envie de lancer sur Change.org une pétition intitulée « Le droit à la dignité pour Carpette », ce dernier est parfaitement consentant, ce qui, admettons-le, allège sacrément la charge du bouc-émissariat pour celui qui le subit.
La suite : le maintien, sinon rien
C’est désormais la trêve hivernale et la saison sur le gazon ne reprendra qu’au mois de mars. Entre temps, c’est la saison en salle qui débute pour tous les hockeyeurs de France et de Navarre (Bien qu’on joue peu au hockey en Navarre), permettant aux joueurs de garder le rythme malgré la rigueur de l’hiver.
De quoi se préparer pour les mois de mars et d’avril qui s’annoncent décisifs pour les Wattignisiens. La « Drink Team » affronte ainsi ses quatre concurrents au maintien sur les cinq premières rencontres (avec Lambersart au milieu, soit, sans vouloir être désagréable, une défaite assurée). On l’a dit, le WHC 3 avait mal négocié ce virage lors des matches aller. S’ils se mettent au niveau qui est le leur depuis trois rencontres, ils devraient passer sans trop de difficulté cet obstacle, et le carton plein (hors Lambersart) apparaît un objectif pas complètement délirant. Dans ce cas, le maintien devrait se gérer tranquillou.
Dans le cas contraire, ça pourrait être compliqué et les Wattignisiens devraient avoir le regard tout particulièrement tourné sur les oppositions directes entre candidats au maintien lors des deux dernières journées et donc Valenciennes-Douai lors de l’avant-dernière journée puis Douai-Val de Lys lors de la dernière, des matches à six points comme on dit, même si en vrai ils n’en rapportent que trois au maximum.
Bon, après, aucune raison que ça se passe mal. D’autant moins de raisons que, bon, les futurs adversaires de Wattignies comprendront bien leur intérêt à ne pas trop contrarier les ambitions des Jaune et Noir. D’ailleurs, s’ils nous lisent, on leur rappelle que l’important c’est de participer et que, bon, donc, la victoire n’est pas une finalité. Surtout si c’est pour se retrouver avec une horde de supporters du LOSC (plus le kop de Wattignies, cf. la 4ème photo) à ses trousses, je vois pas bien l’intérêt. Surtout si on a des enfants. Et qu’on préfère ses jambes intactes que cassées.
Bref, le message est passé …