Archiver pour février 2018
Posté le 28 février 2018 - par dbclosc
Grande opération pour égayer la fin de saison
Quelques indicateurs réguliers que nous avons savamment observés (buts marqués, buts encaissés, points pris) nous poussent à formuler cette conclusion : on vit une saison de merde. En pareil cas, mieux vaut dès lors focaliser son attention sur des a-côtés, sans quoi nous risquerions de voir se renforcer notre déception.
Parmi les dérivatifs les plus répandus, celui consistant à observer de quelle manière circule un ballon maladroitement envoyé dans le kop est recommandé par les meilleurs psys de la région : fluidité, changements de direction, passes courtes, jeu long, simulacre de ballon-prisonnier : la palette du divertissement est assez large. Autre stratégie, extrême, utilisée par cette petite fille lors du récent Lille-Strasbourg : lire Tom-Tom et Nana et plein match.
Mais on peut aussi s’amuser de manière intermédiaire. Oublions le classement, l’ambiance au stade, les valeurs perdues et l’alerte enlèvement concernant Thiago Mendès, et intéressons-nous à ce qui relève tout de même d’une dimension sportive. Par exemple, à l’automne, on vous avait annoncé fièrement que Lille égalait puis dépassait le nombre de matches joués en première division par son voisin lensois, à l’occasion des rencontres contre Marseille, puis à Metz.
Eh bien dans la continuité de ce retour à la normale, sachez qu’il manque 2 buts au LOSC pour égaler le nombre de buts marqués par le RCL en D1, et donc 3 buts pour le dépasser. Lille en est à 2970 buts marqués, Lens 2972. C’est pas un beau challenge, ça ? À vrai dire, avant que la saison ne débute, et a fortiori après le premier match contre Nantes, on pensait que ce record tomberait plus tôt. L’un de nous a même inscrit sur son agenda qu’il était raisonnable de penser, à un rythme moyen de 2 à 3 buts marqués par match, que ça pouvait arriver le week-end du 21 octobre, au moment où le LOSC se déplaçait à Rennes. Ou le week-end suivant, contre Marseille, jour donc de l’égalisation du nombre de matches, ce qui nous aurait permis de faire d’une paire de couilles.
Oui les idées qui nous viennent comme ça, on les écrit comme des porcs. Donc il faut lire « LOSC égale Lens au nombre de matches joués en D1. 29e but à guetter ». Écrit à l’envers – mais à l’endroit sur la page précédente – vous pouvez lire « Dafeur », en beaucoup mieux écrit, parce que c’est son anniversaire le 20 octobre.
Et donc ce soir-là j’étais à l’Aéronef mais c’était chiant. Je suis parti avant la fin, sans même assister à la défaite lilloise à Rennes.
Le LOSC a inscrit 26 buts en 27 matches depuis le début de saison, soit une moyenne de 0,96 but par match. Le 28e but lillois de la saison sera le 2972e but lillois dans l’élite, et permettra de revenir à hauteur de Lens. Le 29e de cette saison sera donc le 2973e , et nous passerons devant les voisins. Il reste 11 journées, ce qui signifie qu’il y a tout de même de fortes probabilités que Lille égale puis passe devant Lens sur le sujet qui nous concerne, dès cette saison. Avec cette moyenne, on devrait égaliser contre Montpellier, et battre le record à Monaco. Mais, peut-être, dès le match à Nice vendredi… ? Après tout, quand Lens a égalé Lille sur ce point (voir graphique ci-dessous), c’était contre Nice, le 1er octobre 1961. Le buteur ? Michel Lafranceschina qui, pris de remords et frappé par la honte, s’empresse de rejoindre le LOSC lors de l’été 1962.
Certain.es d’entre vous vont dire « ah, ils font les malins les Lillois là ! Qu’ils regardent d’abord la situation de leur club avant d’embêter les autres ! «. Certes. Mais nous indiquons aimablement que cet article paraît au surlendemain d’une élimination de Lens contre Les Herbiers, donc on s’est sentis autorisés, comme si cette belle perf nous offrait une éphémère immunité. Voilà tout de même un des symptômes de cette saison pourrie pour le foot nordiste : les records se font au détriment des voisins, et on rivalise dans la médiocrité, se jalousant les uns les autres d’être un peu mieux ceci ou un peu moins cela, et on en oublie qu’on est tous bien mal lotis. On dirait du macronisme appliqué au foot : divisez-vous et battez-vous entre ceux qui ont les miettes, pendant ce temps l’essentiel se fait ailleurs et sans nous.
Quoi qu’il en soit, le (s) 2972e et 2973e buteur(s) de l’histoire du LOSC en première division aura.ont au moins la satisfaction d’avoir (un peu) marqué l’histoire du club, puisqu’il ne fait aucun doute que Lens ne redépassera jamais le LOSC.
À vos votes !
Posté le 27 février 2018 - par dbclosc
Souviens-toi … l’été dernier 1989
« Souviens-toi … l’été dernier » est un film (que l’on n’a pas vu) de Jim Gillespie sorti en 1997. L’histoire est celle de quatre adolescents qui, après avoir fêté leur entrée à l’université, renversent accidentellement un homme. Dans la panique, ils se débarrassent du corps de l’homme qu’ils croient morts. Les jeunes gens reprennent le cours leurs vies quand, l’année suivante, le tragique événement se rappelle à eux. « Souviens-toi … l’été dernier » est un film d’horreur, donc un film qui fait peur. Un peu comme l’été 1989 du LOSC, préfigurant une saison compliquée, mais avec de vrais personnages de films qui font peur.
La saison 1988/1989 vient de terminer. Et en beauté : Lille vient de remporter son dernier match de la plus belle des manières, sauf pour ceux qui considèrent qu’une victoire par 8-0 ça n’est pas terrible. Si Adrien Rabiot considère qu’ « il est facile d’en mettre huit à Dijon », il conviendra aisément que cela est plus dur d’en faire autant contre le Laval de Franck Leboeuf, Bertrand Reuzeau et Pascal Plancque.
Pour autant, ce 8-0 n’est pas vraiment représentatif de la saison du club lillois. Ça n’est pas que le bilan fût désastreux, loin de là, mais il fût déroutant : Robin des Bois de la D1, le LOSC, huitième au final, a été l’une des toutes meilleures équipes contre les gros morceaux, auxquels il prenait des points qu’il redistribuait généreusement aux clubs modestes. Surtout, le club a connu plusieurs phases dans sa saison. Un début pénible, suivi de six mois emballants, avant de tout gâcher sur la fin. Avec, donc, une large victoire finale, histoire que l’échec ne se voit pas trop.
En fait, ce que va être ce LOSC 1989/1990, on ne le sait pas trop. On sait plus ou moins que l’on va perdre Bernard Lama et Filip Desmet, donnés partants, ainsi que Roger Boli qui était arrivé en prêt. On sait aussi que Fernando Zappia devrait partir, mais, dans ce cas, il s’agit d’un choix de l’équipe dirigeante après une saison pénible pour l’Argentin. On sait aussi déjà que Georges Heylens, le coach, n’est pas reconduit et on a déjà l’assurance que Gérard Houllier ne le remplacera pas. Pour autant, ces quatre départs dans l’effectif sont a priori les seuls et ne paraissent pas vraiment insurmontables puisque Boli était un remplaçant – certes, plutôt un subersub – et que Zappia a connu une saison extrêmement compliquée. En somme, un libéro correct, un bon gardien, un bon attaquant et un bon coach et quelques remplaçants feraient largement notre affaire.
D’ailleurs, quand finit la saison, on a déjà des réponses. Jean-Claude Nadon, le gardien du Guingamp de Noël Le Graet a déjà signé. Très bientôt, l’ailier rémois Frédéric Lafond et le milieu de terrain international danois Jakob Friis-Hansen signent. Côté coach, après l’échec Gérard Houllier, on évoqua le Brugeois Henk Houwaert, Kasperszak, Jeandupeux et Bjekovic. En définitive ce sera l’ancien vert Jacques Santini, l’entraîneur de Toulouse.
Au niveau gardien, Lama est donc remplacé par Nadon, qu’on a du mal à situer. Difficile à juger : Nadon compte 15 sélections avec les Espoirs et, un temps, Onze évoqua même, en novembre 1985, la possibilité qu’il soit le troisième gardien des A au Mexique (en 1986), preuve que ses qualités étaient reconnues. Il vient pourtant de D2. Jean-Claude est cependant motivé comme le montrent ses déclarations à La Voix des Sports : « Je vais me battre [pour être titulaire] », le journal précisant que Nadon ajouta que « ça, c’est une qualité héritée de Vichy ». Rassurez-vous, l’évocation de Vichy fait référence à l’INF où il a été formé (1).
Friis-Hansen, pour sa part, ne remplace personne. Venu du B1903 Copenhague, L’international danois de 22 ans vient renforcer le milieu de terrain que personne ne quitte. Lafond ne part pas pour être titulaire : modeste joueur de D2, il doit l’essentiel de sa valeur à ses belles performances (notamment ponctuées de 4 buts en 8 matches) lors de la coupe de France 1988 au cours de laquelle il atteint les demi-finales avec Reims. Desmet et Zappia ne sont pour l’instant donc pas remplacés. Le premier, partant pour Courtrai, manquera, c’est certain. Le deuxième, devra être remplacé, mais sa décevante saison précédente limitera la pression pesant sur son remplaçant.
Dans La Voix du Nord, le lendemain de la signature de Jacques Santini, lequel est ambitieux : il envisage « une fourchette comprise entre la cinquième et la huitième place »
Le politicien véreux
Pour autant, quelques bâtons se placeront dans les roues lilloises. Le premier bâton fût en réalité un Tapie. Bernard. Initialement, le prêt d’Abédi Pelé au LOSC, à l’automne 1988, était accompagné d’une option d’achat de 4 millions de francs que les dirigeants lillois avaient bien entendu levé, rapidement convaincus de faire là une belle affaire. Pas gêné, le président marseillais, homme politique censément de gauche, tenta un coup de bluff : Tapie contesta ce texte (signé par lui-même), réclamant le retour du Ghanéen considérant que la levée de l’option d’achat était conditionnée à l’accord de son club.
Un pas forcément ami qui ne vous veut pas forcément du bien
Dans notre film, « souviens-toi … l’été dernier 1989 », Bernard Tapie campe avec brio le rôle de l’homme d’affaire-politicien véreux. On pourrait lui reprocher de surjouer. Certes , l’histoire de la contestation du contrat met bien en scène le côté sans scrupule du personnage mais de manière exagérée : personne, dans la vraie vie, ne viendrait contester un élément juridique si peu sujet à interprétation.
La Ligue tranchera, donnant raison au LOSC. Il n’empêche : ce feuilleton contribua à freiner le recrutement lillois, l’hypothèse du départ de son maître à jouer jetant le trouble sur la stratégie à adopter.
Le complot belge
On connaît déjà le « pot belge », nom donné à un mélange dopant bien connu dans le milieu du cyclisme. On connaît moins le « complot belge ». Pour autant, on observe que dans le mot « complot », il y a toutes les lettres du mot « pot ». Hasard ? Nous ne le croyons pas.
Bref, venons-en au deuxième personnage clé et au feuilleton qu’il alimenta. Encore sous contrat deux saisons, Erwin Vandenbergh désire absolument partir, courtisé qu’il est par l’Antwerp, après avoir en contact avec Malines et Monaco. Dès mars, l’attaquant avait déclaré que son maintien au LOSC était conditionné au renforcement significatif de l’effectif. Or, si l’Antwerp fait la cour au buteur flamand, il ne semble pas disposé à s’acquitter des 5 millions de francs qu’en attend Bernard Gardon pour le transférer. A la reprise, Vandenbergh fait ostensiblement la gueule. Si le départ de VDB n’est pas acté, cette hypothèse enjoint les dirigeants à se pencher sur le dossier de l’attaque, déjà amputée de Barraud, Boli et Desmet et seulement renforcée par Lafond.
On évoque plusieurs hypothèses comme Ivo Basay, l’avant-centre international chilien de Reims et surtout Nico Claesen : l’attaquant belge veut en effet partir et il joue justement à l’Antwerp, le club qui convoite Vandenbergh. L’échange est évoqué dans La Voix des Sports. La piste qui s’avérera la plus fertile – on y reviendra – mène à Patrice Garande, une vraie valeur sûre de l’élite française avec 82 buts inscrits en D1 depuis 1982. On évoque aussi Henrik Mortensen, un jeune attaquant danois qui s’était révélé en 1984 avec l’AGF Aarhus, à seulement 16 ans, inscrivant 8 buts en 12 matches dans l’élite contribuant à ce que son club termine deuxième du championnat. Il arrive ensuite, à 17 ans, à Anderlecht où il sera le coéquipier d’Edwin Vandenbergh mais où il ne s’imposera jamais.
Le feuilleton durera jusqu’au début du championnat allant jusqu’à la clôture de la période des transferts. Au départ, on voit Vandenbergh, restant seul et boudeur dans l’autocar menant l’équipe à son match amical contre Toulon. On se rendra compte bien vite qu’il n’y avait pas d’alternative sérieuse à un départ du Belge. Lille fait un effort, affirmant acceptant de baisser leurs exigences à 2,75 millions de francs. Le LOSC et Patrice Garande se mettent même d’accord et l’international A se rend à Lille pour passer sa visite médicale. Las ! Alors que le championnat arrive à sa 4ème journée, l’Antwerp annonce renoncer et VDB restera finalement à Lille. Une mauvaise nouvelle pour tout le monde. Pour l’attaquant, d’abord, qui espérait retrouver l’Europe et une visibilité auprès du sélectionneur en retournant en Belgique. Pour le club aussi, qui avait trouvé un remplaçant de qualité et qui doit finalement compter sur un attaquant coûteux (150.000 francs par mois) et dont on peut craindre la démotivation. Ce que la suite confirmera.
La justice aux ordres du pouvoir de qui vous savez
Fin août, un autre événement vient encore compliquer la tâche des Dogues. Gaston Mobati avait été contrôlé au volant de sa voiture. Problème, la justice lui avait retiré son permis, ses problèmes judiciaires ayant déjà tronqué sa saison 1988/89. Cette fois, Gaston s’en tire avec 4 mois de prison avec sursis. Jacques Amyot, le président lillois (un tantinet agacé) déclare à son propos : « il répond sans cesse »oui patron » et il s ’empresse de recommencer. C’est un gosse de trente ans ».
Cette affaire, c’est celle de trop pour les dirigeants qui mettent le Franco-Zaïrois à l’écart avant de le prêter en Grèce à l’Ethnikos Le Pirée au début de l’hiver. Pour l’anecdote, on apprend dans La Voix que, début janvier 1990, Gaston a raté son premier match avec sa nouvelle équipe … parce qu’il a raté l’avion devant l’emmener en Grèce !
En tout cas, cela ne fait pas l’affaire du LOSC qui, tout juste après avoir récupéré son avant-centre en manque de préparation physique (et surtout mentale), se voit amputé d’un autre maillon fort de l’attaque. On le verra plus loin, ceci contribuera encore à affaiblir une ligne d’attaque en grandes difficultés.
Faisons le point sur l’effectif
Il y aurait encore beaucoup à raconter sur cet été 1989. On passera sur certains aspects, mais faisons le point sur cet effectif lillois quand finit le marché des transferts.
Dans les buts, Jean-Claude Nadon vient donc remplacer Bernard Lama, tandis que Jean-Pierre Lauricella revient de son prêt à Annecy pour en être la doublure.
En défense, le LOSC a finalement négocié le retour de Dominique Thomas après une année compliquée passée à Bordeaux. Aucune autre recrue dans ce secteur, mais Lille conserve Christophe Galtier et les jeunes David Guion et Eric Decroix lesquels sont partis pour être titulaires en raison des départs de Fernando Zappia et du prêt, à Strasbourg (en D2) de Jean-Luc Buisine. Ce dernier départ étonne puisque Lille ne semble pas particulièrement pourvu dans l’axe. Certes, Eric Prissette peut également jouer à ce poste, mais un quatrième larron n’aurait sans doute pas été de trop, d’autant qu’on va vite constater que Santini ne compte pas sur Eric. En réserve, le club peut également compter sur Alain Doaré ainsi que, potentiellement, sur Victor Da Silva, milieu défensif de formation qui qui a joué pour l’essentiel au poste arrière latéral pour sa première saison lilloise en 1988/1989. Sur le papier, la défense apparaît alors un peu affaiblie ou, tout au moins, plus inexpérimentée avec un axe central qui n’avait aucun match en D1 dix mois plus tôt.
A la fin des années 1980, lancement de « 36 15 LOSC ». L’occasion de vous annoncer officiellement le lancement prochain de « 36 15 DBC LOSC »
On y reviendra, la suite montrera que la défense était particulièrement carencée.
Le secteur du milieu de terrain est celle qui laisse le moins de doutes. Dans ce secteur de jeu, Lille ne perd que Philippe Barraud, qui jouait milieu offensif et qui n’était clairement pas titulaire. Le Rémois Frédéric Lafond arrive pour le remplacer tandis que le Danois Jakob Friis-Hansen vient consolider l’entre-jeu lillois, tandis que Da Silva, Alain Fiard, Philippe Périlleux, Jocelyn Angloma et surtout Abédi Pelé restent au club. Dans ce secteur, l’équipe semble très solide et bien pourvue.
En attaque, les départs de Desmet et de Roger Boli étaient prévus depuis longtemps. Si Vandenbergh reste, l’épisode de son vrai-faux transfert a nui à sa préparation, à sa motivation et à son crédit auprès des supporters, certains se mettant à le surnommer « soulier de plomb », référence au soulier d’or qu’il a remporté en 1981 et au fait qu’il traîne des pieds de plombs depuis quelques semaines. Toutefois, il doit en principe fonder un duo d’attaque de qualité avec Gaston Mobati, une autre valeur sûre. En plus, Lille recrute juste avant le début de championnat Patrice Sauvaget, en provenance d’Angers et auteur de 25 buts sur les deux dernières saisons de D2. Même si Patrice n’est pas à proprement parler un buteur. Lille part donc avec un trio pour deux places.
La première photo de Patrice Sauvaget lors de son arrivée quelques jours avant la reprise
L’attaque paraît moins prometteuse que l’an passé. Surtout, le cas Vandenbergh laisse davantage de doutes sur ses possibilités.
Cela nous donne a priori l’équipe-type suivante : Nadon – Galtier, Guion, Decroix, Thomas – Fiard, Périlleux, Angloma, Pelé – Vandenberh, Mobati.
Au regard des carences existantes en défense et en attaque, au moment de recruter leur joker en cours de saison les dirigeants porteront leur dévolu sur … un milieu de terrain ! C’est Henrik Jensen qui arrive en provenance du B.1903 Copenhague. Celui-ci ne laissera pas un souvenir impérissable, puisqu’il restera seulement trois mois pour trois rencontres disputées dont deux en D1.
Un pénible début de saison
Malgré une victoire initiale contre Caen (1-0), le début de saison du LOSC sera des plus pénibles. Après cette entame positive, Lille enchaîne par une défaite à Brest (1-0), un nul contre Monaco (1- 1), puis trois défaites de suite, à Cannes (3-0), contre Bordeaux (0-1) et à Paris (2-1). Lille est alors 20ème et, on le rappelle, le championnat ne compte que vingt équipes. Lille reçoit alors le promu mulhousien. L’occasion de se refaire la cerise ? Raté. Les Alsaciens prennent le point du match nul dans le Nord (1-1). Lille demeure dernier.
La progression suivante n’est pas faramineuse : après une défaite à Toulouse (3-1) lors de la 12ème journée, le LOSC est encore 18ème, en position de barragiste. Surtout, les limites de l’effectif se font sentir. Devant, Vandenbergh n’y est pas et Mobati a été mis à l’écart suite à ses déboires judiciaires. Les choix en la matière sont extrêmement limités et Santini cherchera toute la saison la bonne combinaison en attaque : alors qu’on nous annonçait un prometteur duo Vandenbergh-Mobati qui avait déjà fait ses preuves, les deux ne seront titulaires conjointement qu’à deux reprises. Autre preuve de cette instabilité, si le départ de Mobati favorisera qu’on aligne Sauvaget aux côtés de Vandenbergh, le duo ne sera aligné d’entré qu’à huit reprises sur la saison, dont seulement deux fois lors de la phase retour.
En défense, on se rend vite compte que Santini ne compte ni sur Prissette ni sur Doaré, lesquels ne cumuleront à eux deux que cinq titularisations et uniquement en cas de force majeure. Guion montrant parfois des signes de faiblesse, l’ancien Vert ne privilégiera pourtant pas l’expérience : dans l’axe, il lancera ainsi Oumar Dieng et Fabien Leclercq, respectivement 16 ans et 10 mois et 17 ans et 6 mois lors de leurs débuts. Du talent, certes, dans cette défense mais un manque certain d’expérience qui pèsera sûrement.
Le déclic contre Marseille
Pour la 13ème journée, Lille reçoit alors Marseille, leader du championnat. Lille est mal en points (1) et l’affaire semble d’emblée mal engagée face à une équipe qui reste sur quatre victoires de suite, inscrivant au passage 13 buts pour 1 seul encaissé. Pourtant, un déclic semble avoir lieu ce soir-là. Alors même que le LOSC devait, pour la première fois de la saison, se passer à la fois de Vandenbergh et Mobati avec le seul Patrice Sauvaget en attaque, il réussit son match de référence sous la houlette d’un Pelé de gala. C’est justement Sauvaget qui ouvre le score rapidement (11è) avant que Pelé ne fasse le break d’un coup-franc magistral (49è). En plus, la chance semble enfin sourire aux Dogues qui sont sauvés deux fois par leurs montants même si Pelé, en fin de match, verra également un tir repoussé par le poteau.
Le match suivant, perdu sur le terrain du RP1, laisse penser que l’équipe n’est pas totalement guérie. Lille enchaîne pourtant par une victoire contre Montpellier (1-0), un nul à Metz (1-1) et deux orgies à Grimonprez-Jooris, contre Sochaux l’européen (5-0) puis contre Toulon (3-0). Dix-neuvièmes après le match du RP1, les Dogues se retrouvent huitièmes en quatre matches et à seulement deux points du quatrième !
Las ! Si le LOSC fait ensuite un temps illusion, montant même à la septième place après la 24ème journée, le déséquilibre de son effectif se fera rapidement ressentir. Lille perd d’abord à Mulhouse (2-1), lâche un point chez lui contre la lanterne rouge niçoise (1-1) puis s’écrase à Auxerre (3-0), trois matches suffisant à ramener le club à la quatorzième place. La fin de saison s’annonce pénible et elle le sera. Si Lille est presque sauvé à une journée de la fin, le maintien ne sera pourtant officialisé qu’à l’issue de la dernière journée de championnat (2).
Des promesses pour l’avenir
Si la fin de saison n’a pas été rassurante, l’équipe alignée par Santini lors de la défaite finale à Caen (2-0) illustre cependant que Lille peut nourrir des espoirs placés dans sa jeunesse. Sont alors alignés d’entrée de jeu Fabien Leclercq (17 ans), Oumar Dieng (17 ans), Jean-Pierre Lauricella (25 ans) dans les buts et Eric Decroix (21 ans). En début de saison, seul le dernier nommé avait déjà joué en D1 (8 matches). Ajoutons que le jeune Farid Soudani a également fait ses débuts en D1 (à 17 ans) contre Lyon et que Patrice Sauvaget (23 ans) a effectué une première saison dans l’élite des plus satisfaisantes tout comme Jakob Friis-Hansen (23 ans). Du onze-type annoncé en début de saison, le LOSC qui s’affiche à Caen ne conserve que Decroix, Galtier, Angloma, Pelé, Périlleux et Fiard. Des six, trois s’en iront en fin de saison.
La saison de Vandenbergh confirme ce que l’on craignait : le buteur belge n’a été que l’ombre de lui même, n’inscrivant que 5 buts en 25 rencontres de D1 et 2 autres en 3 matches de coupe. Il s’en ira à La Gantoise, club avec lequel il retrouve la sélection belge, les compétitions européennes et obtient un sixième et dernier titre de meilleur buteur du championnat.
Lille perdra encore gros à l’intersaison avec Galtier, Angloma et Pelé. Alors, un « souviens-toi … l’été dernier 1990 » ? Étonnamment, les Lillois s’en sortiront remarquablement bien, flirtant même longtemps avec l’Europe n’échouant qu’à la dernière journée.
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Jeu de mots que nous réitérons régulièrement, ce qui atteste que nos ouailles ont souvent galéré au classement.
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Avant la dernière journée, les Lillois ont ainsi deux points d’avance sur Nice, barragiste et six buts d’avance au goal-average. Pour que les Niçois reviennent sur Lille il est nécessaire que ces derniers s’inclinent à Caen, ce qui sera le cas (2-0), et que Nice s’impose à Paris, 6ème au classement, tout en rattrapant son retard au goal-average. Les Niçois s’inclineront par 2 à 1.
Posté le 24 février 2018 - par dbclosc
♫ Souaré dit « SCO » ♫
Le LOSC reçoit Angers ce soir. Pardon, le « SCO d’Angers », l’Angers Sporting Club de l’Ouest. On espère que ce sera la soirée du LOSC, et non la soirée du SCO, même si la version que nous vous proposons a l’air pas mal.
On s’est récemment rappelé que parmi les éminentes personnalités que nous avons pu rencontrer à Grimonprez-Jooris figurait Boris. On l’avait déjà évoqué dans cet article. Boris, vous savez ? Le chanteur. Soirée Disco ! Un carton de l’automne-hiver 1995-1996 ♫ Top délire méga groove ! ♫ L’été suivant, il a fait « chauffer dans les bermudas » avec le fameux titre Miss Camping. Boris, de son vrai nom Philippe Dhondt, natif de Roubaix, fut en effet dès 1983 animateur et DJ sur la radio Radio Galaxie, basée à Wattrelos, et spécialisée dans les musiques électroniques. À partir de 1992, l’animateur Philippe Dhondt y raconte les histoires d’un personnage nommé Boris sur fond de musiques auxquelles je ne connais rien, mais que je regroupe sous le qualificatif global de « bizarres », mais bien hein.
Croisant donc Boris à intervalles réguliers, et notamment quand le club était en D2 entre 1997 et 2000, on en conclut logiquement qu’il fut et est peut-être toujours un supporter du LOSC. C’était l’époque où il portait des pantalons avec des poches au niveau des genoux, alors même que c’était pas à la mode. Peut-être bien que ça n’a jamais été à la mode d’ailleurs. Il y rangeait des photos de lui-même qu’il dédicaçait très gentiment. Vraiment, le souvenir d’un type très sympa avec qui nous serions ravis d’échanger, s’il nous lit. À cette période, il collaborait avec DJ Xam avec lesquels il fit deux tubes remarquables lors de l’été 1999 : le très osé T’es zinzin ? et l’inoubliable Ta mère elle va jumper.
Ce souvenir éminemment lié au LOSC méritait qu’on en parle un jour, voilà qui est donc fait désormais. Et pour pimenter encore plus cette anecdote déjà savoureuse en elle-même, quoi de mieux qu’une adaptation de Soirée Disco ? Soirée Disco d’Angers… Souaré dit SCO ! Voilà en une ligne à peine notre cheminement intellectuel précisément restitué.
Nous vous encourageons donc monter le son, et à suivre nos paroles. Et promis, pour les soirées plus prestigieuses face au Real Madrid, on vous prépare une autre adaptation : Soirée d’Isco.
Ce soir, Dernis est chez lui!
L’est avec Eden qu’y est MDR
c’est son p’tit wallon rouge, pompes blanches
Ce soir, c’est match, Dernis chante!
Ce soir, chez Dernis: événement! C’est « Souaré dit SCO »!
MOUMOUMOUMOUSSILOU
Dernis, demande à Pape contre qui qu’on joue
Il est déjà aphone
Ce soir, chez Dernis, c’est « Souaré dit SCO »
Go, go, go! Chaud, Dernis!
TUBTUBIDUBIDUB
Chez Stathis, ce soir, c’est le match du SCO
Chez Stathis, ce soir: entrée Abidal, gratuit pour Aubry
Chez Stathis, ce soir: y a Philippe Piette, Foulon en relief, Baratte et Souaré dit « SCO ! »
Allez Stathtis, danse, Stathis, danse!
Ambiance top délire à son paroxysme
C’est beau, pas Sochaux, c’est le SCO !
Top délire Milivoje
Top Top Top Top délire Milivoje
C’est beau, pas Sochaux, c’est le SCO !
Top délire Milivoje
Mounir Obbadi
Top Top Top Top délire Milivoje
Mounir Obbadi
Top délire Milivoje
Mounir Obbadi
Top Top Top Top délire Milivoje
Mounir Obbadi
Brisson-Karasi
Brisson-Karasi
Brisson-Karasi
Brisson Brisson Brisson Brisson Brisson Brisson Brisson Brisson Brisson Brisson Brisson Brisson
Zeudfwéwènts izindemiz zedidjéboyze !
Pouêt ! Toutoutou !
DERNIIIIS !
Top délire Milivoje
Top Top Top Top délire Milivoje
C’est beau, pas Sochaux, c’est le SCO !
Top délire Milivoje
Mounir Obbadi
Top Top Top Top délire Milivoje
Mounir Obbadi
L’ambiance du samedi Souar, elle est chez toi!
À bas Lens
Un Ié devant l’autre, Nangis
Ce soir, t’es le roi de la piste, Dernis
Ce soir, c’est normal, C’est « Souaré dit SCO »
Posté le 20 février 2018 - par dbclosc
Nicolas Savinaud, le buteur-fantôme
Nous préférons vous prévenir de suite : vous vous apprêtez à lire un article de fond.
Vous connaissez probablement Nicolas Savinaud, né le 20 novembre 1975, c’est-à-dire le même jour qu’un joueur du LOSC qui évoluait à peu près au même poste que lui : Yohan Cabaye (à 10 ans, 1 mois et 26 jours près, puisque Yohan Cabaye est en fait né le 10 janvier 1986). Bref, il est milieu défensif et on avait une pensée pour Cabaye. Mais en fait, Nicolas Savinaud a joué à bien d’autres postes que milieu défensif, notamment en défense, à droite, à gauche, et il a même joué gardien de but lors d’un match contre Troyes après que le gardien de son équipe, Mickaël Landreau, a été expulsé, et qu’aucun autre remplacement n’était encore possible. Mais que voulez-vous, il faut bien introduire un article, même quand on n’a pas grand chose à dire.
Photo Pierre Minier/Ouest Médias
Nicolas Savinaud a réalisé l’essentiel de sa carrière à Nantes. Il joue son premier match en D1 en novembre 1995 à Metz, en remplaçant à la 9e minute Serge Le Dizet, blessé. Était-il vraiment blessé ? En tout cas, Serge le disait. C’est un match au cours duquel Laurent Peyrelade est également entré. Nicolas Savinaud a la particularité d’inscrire son premier but en D1 lors de son 2e match dans l’élite, 3 mois plus tard, contre Bastia. C’est d’ailleurs un match au cours duquel Laurent Peyrelade et David Garcion sont également entrés.
Titulaire indiscutable chez les Canaris durant les 10 saisons suivantes, il y conquiert notamment 2 coupes de France (en 1999 et 2000) et un titre de champion (en 2001). Il est progressivement poussé vers la sortie lors de la saison 2006/2007, à l’issue de laquelle son contrat n’est pas renouvelé. Il joue alors 2 saisons à Guingamp, une à Vannes, et termine au niveau amateur à Carquefou.
En championnat, avec Nantes, Nicolas Savinaud a affronté 11 fois le LOSC : la première fois le 22 mars 1997 à la Beaujoire (1-0), la dernière fois le 3 février 2007 au Stadium (0-0). Rien de particulièrement notable lors de ses confrontations avec le LOSC, jusqu’à la saison 2001-2002. Au match aller, à Grimonprez-Jooris, les Nantais, champions en titre, sont en grave difficulté en championnat : derniers, avec seulement 3 points en 9 journées. Et le déplacement à Lille ne va rien arranger, puisque le LOSC s’impose 1-0 grâce à un but marqué par Bakari à la 93e. Les Nantais restent derniers, et Lille prend la tête du championnat. Ce cruel scénario pour les Nantais nous offre à la fin du match une toute belle réaction de Nicolas Savinaud en mode « philosophe à fleur de peau », à voir dans la vidéo ci-dessous à 3’03 :
« On s’en fout c’qu’on mérite ou c’qu’on mérite pas ! On a perdu… Moi j’dis : quand on perd, c’est l’équipe la meilleure qui a a gagné, c’est tout ! »
Fort heureusement, la suite de la carrière de Nicolas Savinaud contre Lille est de bien meilleure facture. En effet, lors du match retour joué le 16 février 2002 à La Beaujoire, il ouvre le score à la 28e minute : 1-0 pour Nantes, bravo ! Les images de la joie de buteur sont visibles à travers ce gif :
cliquez sur ce lien pour visionner la vidéo
Si le gif ne se lance pas automatiquement, suivez ce lien : https://j.gifs.com/zK4lzO.gif
C’est toutefois bizarre car finalement, le LOSC remporte ce match… 1-0, sur un but de Sterjovski ! Où est donc passé le but de Nicolas Savinaud ?
En fait, le Nantais n’a jamais marqué ce jour-là : sa frappe de 20 mètres, légèrement déviée par Fernando D’Amico, est détournée par Grégory Wimbée sur le poteau, avant de revenir sur le gardien lillois. Une action à revivre à travers les images ci-dessous, qui révèlent aussi la suite du gif précédemment présenté :
Tel un vulgaire Nigel Mansell saluant le public lors du dernier tour de course avant d’abandonner sur panne électrique pour avoir oublié de rétrograder
Rebelote en 2005
Avançons de 3 ans. Comme en 2002, Nantes-Lille 2005 se joue un samedi à 17h15, devant les caméras de Canal +. C’est la 36e journée de L1 : le LOSC est 2e, tandis que les Nantais n’ont qu’un point d’avance sur la zone de relégation. Stéphane Dumont ouvre le score de la tête dès la 9e minute. Mais à la 19e minute, Nicolas Savinaud transforme superbement un coup-franc dans la lucarne de Tony Sylva et égalise : 1-1 !
Dès le début de la seconde période, Rafaël redonne l’avantage au LOSC, de la tête, inscrivant là son premier but sous le maillot lillois (1-2).
Quelques minutes plus tard, sur un coup-franc à distance similaire de celui obtenu en première mi-temps, Nicolas Savinaud place de nouveau le ballon dans la lucarne gauche de Sylva. But pour Nantes, 2-2, bravo ! Les images de la joie de buteur sont visibles à travers ce gif :
cliquez sur ce lien pour visionner la vidéo
Si le gif ne se lance pas automatiquement, suivez ce lien : https://media.giphy.com/media/61ZaHL2sObCzkAJi89/giphy.gif
C’est toutefois bizarre car finalement, le LOSC remporte ce match 3-1, Mathieu Debuchy ayant finalement inscrit le 3e but lillois, toujours de la tête ! Où est donc passé le but de Nicolas Savinaud ?
En fait, le Nantais n’a mis qu’un seul but ce jour-là. Son deuxième coup-franc ayant été obtenu pour jeu dangereux, il fallait le tirer de façon indirecte… Et comme 3 ans auparavant, il lui a fallu quelques secondes pour se rendre compte de la situation. C’est vraiment ballot ces ascenseurs émotionnels qui terminent mal en si peu de temps. Le bras levé de l’arbitre au moment où il s’apprête à siffler rappelle la particularité de l’exécution du coup de pied, et surtout l’inattention du tireur, qui le reconnaît bien volontiers. Le jeu reprend alors par un 6 mètres. Tout cela est à revivre dans le résumé de la rencontre ci-dessous :
Bon, on se moque, mais si nous aussi nous avions l’impression, même 2 secondes, de marquer un but en première division, on aurait sûrement été très contents également. Mais comme on n’est pas footballeurs professionnels, ça ne risque pas d’arriver de sitôt.
Voici deux images que vous pouvez utiliser comme fond d’écran par exemple, en souvenir de Nicolas Savinaud, le buteur-fantôme contre le LOSC.
Posté le 19 février 2018 - par dbclosc
Lille-Fleury, mais lentement
C’est dimanche et il fait beau. À force de nous voir écrire cela, vous allez bien finir par vous en rendre compte vous-même : le soleil est toujours au rendez-vous le dimanche dans le Nord. Nous revoilà donc confrontés à la même problématique que la semaine dernière : le soleil dans la tronche. La semaine dernière, on moquait le parking visiteurs de Luchin en sale état, et on a constaté que les trous ont été comblés dans la semaine. Et ben puisque que ça a l’air de marcher comme ça, on suggère désormais d’abaisser le toit de la tribune, ou d’en construire une très grande en face : ainsi les spectateurs auront une parfaite visibilité. Merci bien et à très vite pour de nouvelles revendications.
C’est le même lieu pris en photo la semaine dernière, vous pouvez aisément comparer
Depuis la semaine dernière, il s’est principalement passé deux événements : d’abord, un scandale venu de Belgique, à savoir la non-sélection de Silke Demeyere pour la Cyprus Cup, un tournoi amical qui aura lieu fin février-début mars à Chypre. Étonnant quand on sait que Silke avait retrouvé la sélection en janvier pour un stage à Tubize, en faisant partie du contingent des 15 joueuses jouant à l’étranger. Bon, elle joue à Lille, mais vu de Belgique, c’est l’étranger. Et c’est très décevant que le stage n’ait pas été retransmis à la télévision, car on adore voir à la télé Tubize. En revanche, Maud Coutereels et Jana Coryn participeront au tournoi, ce qui est bien normal.
Selon des sources bien informées, la non-sélection de Silke Demeyere sera le principal objet de la prochaine allocution du roi Philippe. Le Roi des Belges a déjà apporté son soutien en posant un portrait de la joueuse à côté de celui de sa famille.
Deuxième événement de la semaine : la visite de la sélectionneuse nationale, Corinne Diacre, à Luchin. Le twitter du LOSC féminines a publié quelques photos. Nul doute que cela annonce la présence de quelques Lilloises dans la prochaine liste dévoilée demain, mardi 20, pour la SheBelieves Cup, un autre tournoi amical, aux États-Unis. Nous on se dit que ce serait une bonne idée d’emmener Marine Dafeur (qui a été sélectionnée en B fin 2017, tout comme Charlotte Saint-Sans et Héloïse Mansuy), et puis de naturaliser Silke Demeyere et de la prendre, tant qu’on y est. Bon, Corinne Diacre est allée aussi chez d’autres clubs, mais elle s’est certainement rendue compte que ce n’était pas terrible.
Fleury, c’est encore une de ces clubs où on fait les petits malins avec des noms originaux : le LOSC reçoit donc les floriacumoises. Elles pouvaient pas s’appeler les fleurystes, pour faire simple ?
Dans la lignée de la belle prestation offerte dimanche dernier, Jérémie Descamps aligne la même équipe contre Fleury. . Nous repostons donc la même compo que celle du précédent article. Sur le banc, on note le retour de Jennifer Bouchenna (Jessica Lernon semble désormais difficile à bouger à droite), et également la présence de Julie Dufour.
15h01 : C’est parti ! Le premier « Allez Bichon ! » est lancé des tribunes. À chaque fois je crois que c’est pour moi, puis je déchante.
Bonne nouvelle, le chronomètre fonctionne, ça m’aide pour prendre mes notes, plutôt que de regarder mon téléphone toutes les 30 secondes. Apparemment le réparateur du parking s’occupe aussi du panneau d’affichage : ça ne marchait pas la semaine dernière.
1e Beaucoup de supporters de Fleury dans les tribunes, qui entonnent d’ailleurs un « Ici, c’est Paris ». Ben non, ici, c’est Luchin.
2e Première grosse frappe de la partie, un grand classique : Coutereels, dans la tribune.
4e Passe en retrait assez molle à la gardienne du côté de Fleury. Le dégagement est mauvais et atterrit sur Dali qui ne frappe pas mais cherche une solution en retrait. Saïdi centre finalement et la gardienne récupère le ballon.
6e Lernon rate son intervention en position de dernière défenseuse. Récupération adverse et obstruction de notre numéro 4. Coup-franc pour Lille. Merci Madame l’arbitre !
8e Coup-franc de Marine Dafeur, frappé pied gauche, bien entendu. Tête de Laëtitia Chapeh à côté.
Un début de match qui place les arbitres dans l’embarras : les Lilloises s’organisent en 0-11-0, et les Floriacumoises en 0-0-11, toutes à droite.
10e Jessica Lernon se fait déborder par une adversaire, puis engueuler par son entraîneur.
11e Belle construction côté droit avec Saïdi, Sarr puis Dali. Cette dernière place une frappe à ras de terre à l’entrée de la surface de réparation, bien bloquée par la gardienne. Coryn était peut-être mieux placée côté gauche.
12e Y a une joueuse de Fleury qui a reçu un coup et qui crie « Aïe Aïe Aïe ». Non mais c’est quoi ça… ? Ça me fait penser à tous ces gens qui disent vraiment « Atchoum ! » en éternuant. Du coup, l’entraîneur de Fleury n’est pas content et le fait savoir. « Assis ! » crie un spectateur.
13e Perte de balle de Julie Pasquereau devant Claire Lavogez à une trentaine de mètres des buts lillois. Ouverture à droite vers Julie Rabanne, duel avec Launay, frappe croisée dans le petit filet opposé : 0-1 ! On va pouvoir ajouter Julie Rabanne à la liste des ex qui nous en veulent.
16e Le panneau d’affichage affiche enfin 0-1.
20e Ouverture de Coutereels dans l’axe, un poil trop longue. La gardienne s’empare du ballon devant Jana Coryn.
21e Silke Demeyere a le ballon mais n’a pas de solution. Deux rangs devant moi, un type hurle : « Lâââche ta baaaaalle ! ». Sauf que le rang devant nous est occupé par l’habituelle troupe de Flamands, proches de Demeyere et aussi probablement de Coryn. Je dis à ma voisine, en substance : « à sa place j’irais mollo quand il parle de Silke, parce que si la famille est aussi teigneuse qu’elle, ça va répliquer dans pas longtemps ».
23e Marrant : Silke Demeyere a le ballon mais n’a toujours pas de solution. La copine du gars de tout à l’heure hurle : « Lâââche ta baaaaalle ! ». Eh bien ça ne rate pas : une personne proche de Silke interpelle les deux et leur fait un geste de la main du genre « pouêt pouêt camembert ». Ils n’ont plus rien dit du match.
24e Sinon y a Dagui Bakari derrière.
26e Coryn, côté droit, centre vers Sarr à l’entrée de la surface, seule. Elle contrôle et frappe instantanément, ça passe juste à côté de la lucarne.
29e 6 mètres pour Lille. Launay vers Coutereels, c’est un peu mou, elle dévie de justesse pour Chapeh qui fonce balle au pied vers la touche, le ballon sort. On ne peut pas dire que ce soit bien joué.
30e Faute sur Silke Demeyere. Coup-franc à 35 mètres, côté gauche.
31e Kenza Dali le tire. C’est repoussé dans un premier temps, mais le ballon lui revient, via Coryn. Elle réalise un petit sombrero et remet à l’aveugle dans l’axe, où la défense est sacrément mal alignée. Coutereels dévie vers les 6 mètres, Sarr dévie à son tour, et le ballon entre tranquillement dans le but : 1-1 ! Cette fois, le but est immédiatement pris en compte sur le panneau d’affichage.
35e Très bel exploit de Marine Dafeur qui, lors d’un long dégagement depuis son côté gauche, parvient à envoyer le ballon dans le tunnel d’entrée des joueuses. Ça mériterait que ça compte pour un but.
37e Nouvelle perte de balle de Pasquereau à 25 mètres du but lillois. Lavogez récupère et lobe immédiatement Launay, avancée : 1-2. Très joli but.
40e Frappe de Coutereels sur le banc de touche adverse. Elle doit faire des paris avant le match, c’est pas possible.
43e Coup-franc pour Lille, côté gauche, à 45 mètres du but parisien. Le mur adverse est constituée d’une seule joueuse. Dafeur tire en plein dedans. Elle récupère, et retire dans la joueuse. Touche. J’ai l’impression que les supporters de Fleury se moquent.
45e Frappe de Dali à l’entrée de la surface, arrêt de la gardienne.
45e+1 Belle interception de Coutereels, qui concède toutefois le corner. Celui-ci, tiré directement, est parfaitement claqué par Elisa Launay, c’était chaud ! Nouveau corner, et cette fois pas de problème pour notre gardienne. C’est la mi-temps !
Le LOSC a été puni sur deux erreurs largement évitables. Hormis le corner en toute fin de période, Fleury n’a pas été dangereux, et c’est assez rageant d’être mené face à un adversaire qui n’a pas déployé un jeu flamboyant, semblant se contenter de s’appuyer sur le physique de sa grande attaquante Lavogez, qui fait bien chier, il faut l’admettre. Cependant, nous ne sommes pas en reste, et on sent les Lilloises moins à l’aise que lors de leurs dernières sorties. Quelques joueuses semblent plus fébriles qu’à l’accoutumée, et on a bien du mal à trouver les deux attaquantes. Par moments, on sent ressurgir les quelques errements de l’automne. Va falloir mieux faire après la pause !
46e Première occasion après 25 secondes : Sarr se retrouve seule face à la gardienne et frappe en force entre deux rebonds, mais c’est détournée en corner !
48e Coup-franc de Dali côté droit, près du poteau de corner. Le ballon est repris de la tête, me semble-t-il, par Pasquereau, et superbe manchette de la gardienne, pendant qu’une bonne partie du public croit au but. Petit cafouillage ensuite et corner.
51e Demeyere est battue sur un duel de la tête, peut-être fautivement, toujours est-il que Fleury attaque côté droit, et Marine Dafeur tacle dans la surface sans toucher le ballon… L’arbitre qui n’avait pas l’air sûre à propos du duel précédent fait signe de jouer. Dans ces cas-là, on remonte le ballon très vite et on fait comme s’il ne s’était rien passé.
55e Beau travail de Silke Demeyere, qui trouve Dafeur côté gauche. Celle-ci centre au point de pénalty où se trouvent Sarr et Saïdi, qui semblent se gêner. La tête de Saïdi passe à côté.
57e Superbe ouverture de Saïdi vers Sarr qui, du bout du pied, parvient à toucher le ballon ; la gardienne repousse sur une de ses arrières qui lui renvoie le ballon involontairement, mais elle parvient à s’en emparer, non sans dégât. Il semblerait qu’elle ait reçu un coup de genou dans le pif. Le jeu est interrompu quelques minutes.
62e ça combine bien au milieu : Saïdi trouve Dali à droite, qui après un beau slalom transmet à Sarr. À l’angle de la surface, elle voit Demeyere qui s’est engagée au deuxième poteau, qui reprend de la tête à 8 mètres d’une tête piquée, et égalisation !!! BUT DE SILKE ! BUT DE SILKE ! BUT DE SILKE ! BUT DE SILKE ! BUT DE SILKE ! BUT DE SILKE ! BUT DE SILKE !
63e Alors que Bultel s’apprêtait à entrer, l’égalisation a changé les plans de Descamps. Notons que sur 15 buts inscrits par l’équipe cette saison, c’est la 7e égalisation. C’est beaucoup non ?
69e Je n’ai rien écrit depuis l’égalisation tellement je me sens tout chose. Ah si, j’ai mis ça sur twitter :
70e Belle percée de Sarr, qui tarde à donner à Saïdi, seule à droite. Finalement, le ballon arrive sur Dali, qui obtient un coup-franc.
73e Ludivine Bultel remplace Rachel Saïdi.
78e Franchement, Lavogez est une très bonne joueuse. Elle gagnerait en sympathie si elle ne donnait pas l’impression d’avoir une fracture dès lors qu’on la touche. Là, le tacle de Bultel était tout à fait correct, et ça fait 3 fois qu’elle se plaint.
Ben oui, un « tacle appuyé » n’est pas systématiquement fautif.
Va donc broncher toi-même !
80e Julie Dufour remplace Jana Coryn.
81e La gardienne adverse dégage encore dans une de ses arrières, et récupère chanceusement.
83e Belle action côté gauche avec Demeyere, Dufour, de nouveau Demeyere, et un centre de Dafeur : aux 6 mètres, Bultel tente un retourné dont l’esthétique est inversement proportionnelle à la qualité de l’intention. Le ballon passe au-dessus de son pied.
84e Leur gardienne est encore blessée… Profitons-en !
86e Faute sur Sarr. Le coup-franc tiré par Dafeur est capté en 2 temps par la gardienne, qui n’a pas l’air au mieux.
90e Belle faute d’expérience de Coutereels dans le rond central, y avait le feu.
90e+1 Coup de pied sur Bultel. Sur le coup-franc, Pasquereau n’est pas loin de reprendre.
Côté Fleury, entrée de Dunord, qui donne de la voix.
90e+3 Les fautes se multiplient dans les arrêts de jeu.
90e+6 Dufour vient de nous faire une virgule suivie d’un petit pont pour éliminer une adversaire, c’était fort joli.
90e+8 Terminé, 2-2.
Quelle belle photo…! (qu’on a piquée sur le site du LOSC)
La deuxième mi-temps était bien meilleure que la première, et on se dit que les filles auraient pu l’emporter. Mais comme la semaine dernière, sans que l’adversaire ne soit très dangereux, on a toujours craint qu’il ne trouve une ouverture. Alors sur le plan comptable, les 3 points pris lors des trois derniers matches paraissent peu, et le LOSC reste sous la menace, d’autant que certains adversaires directs ont encore des matches en retard à disputer. Mais l’équipe ne perd plus, et se crée des occasions, alors si on sort un peu frustrés, la dynamique est toujours en cours. Il faudra vraiment penser à gagner ce genre de match très rapidement…
Rendez-vous dans deux semaines pour le prochain match, à Marseille, lanterne rouge. À domicile, ce sera le 18 mars, contre Lyon.
Les compte-rendus des matches précédents :
Lille-Bordeaux : Et Sarr commence !
Lille-Albi : ♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
Lille-Marseille : Un nul peuchère payé
Lille Rodez : Si loin du compte
Lille-Soyaux : Une belle dernière : Soyaux Noël !
Lille-PSG : Une défaite, mais avec la manière
Lille-Paris FC : Paris tenu à Lille
Posté le 18 février 2018 - par dbclosc
Les arbitres avantagent-ils les « grands clubs » ?
L’issue du match opposant le Real Madrid au Paris Saint-Germain a été tout à fait réjouissante pour les arbitres français. Finalement, les nombreux supporters défendant la thèse selon laquelle l’arbitrage français serait d’une nullité toute particulière – thèse toujours soutenue à travers la fameuse « preuve » selon laquelle il n’y a pas d’arbitres français à la Coupe du Monde – ont finalement changé d’avis : en fait non, les arbitres français ne sont pas plus nuls – la preuve, l’arbitre du match, M.Rocchi est italien – mais le problème se situe dans le fait que les arbitres avantagent les « grands clubs » par rapport aux petits. Le progrès est net du point de vue de la qualité de la critique puisque l’on passe d’un « les arbites sont nuls » à un « les arbites sont malhonnêtes ».
Parmi les entraîneurs, Olivier Dall’Oglio, le coach dijonnais ne manque d’ailleurs pas de rappeler qu’il est un ardent défenseur de cette thèse. En substance, il s’agit pour lui de dire que, oui, cette fois le PSG s’est bien fait avoir, mais que bon, finalement, ça leur montre un peu à ces Parisiens ce que nous, les petits, on vit au quotidien. Ce samedi 17 février, L’Equipe publie justement un article relatif à la question des avantages supposés dont bénéficieraient les cadors par rapport aux petits. Dall’Oglio y réaffirme sa thèse (qui, Dieu merci, ne lui confère pas le grade de Docteur) : « Je ne veux pas faire la pleureuse, mais c’est plus dur de siffler contre un grand club alors que, quand c’est contre nous, ça passe inaperçu ».
« Pine au bois et matez Rio ». On reconnaît bien là l’élégance proverbiale d’Olivier Dall’Oglio
Plus de pénalties en moyenne pour les « grands clubs »
Alors, qu’en est-il ? Le graphique suivant, reprenant les chiffres sur les pénalties sifflés qui ont été publiés dans l’article de L’Equipe nous donne un premier élément de réponse, bien que, en l’état, insuffisant pour trancher.
Suivant ce graphique, on pourrait être tenté de dire que les grands clubs sont favorisés puisque les clubs censés être les grands ont un nombre de pénalties obtenus en leur faveur supérieur à la moyenne. Ainsi, à eux cinq, Paris, Monaco, Nice, Marseille et Lyon ont obtenu en moyenne 6,4 pénalties par équipe, l’ensemble des autres clubs devant se satisfaire de 3,8 pénos en moyenne. Complot oblige, seul Montpellier obtient moins de pénos que nos Dogues qui n’en ont bénéficié que de deux en Ligue 1 jusqu’ici. Alors, la preuve est faite ?
Les grands clubs sont-ils favorisés au regard de leur propension à atatquer ?
En fait non. Le fait que les grands clubs bénéficient de davantage de pénalties que les autres équipes n’est non seulement pas une preuve d’un privilège qui leur serait accordé mais, au contraire, un résultat attendu. En effet, de quoi dépend qu’on obtienne un pénalty ? Déjà, facteur majeur, il faut plus ou moins nécessairement se retrouver en position d’attaque. En conséquence, on devrait logiquement attendre une relation proportionnelle entre la propension à attaquer et le fait d’obtenir des pénalties. Certes, cette chance d’obtenir des pénalties ne tient pas uniquement à la propension à se retrouver en phase offensive, certains styles de jeu – on va y revenir – se prêtant plus ou moins bien à l’obtention de pénalties. Il n’empêche, en prenant le nombre de buts inscrits par chaque équipe, on dispose a minima d’un indicateur des chances théoriques de chaque équipe de bénéficier de pénalties.
Alors, en procédant de la sorte, constate-t-on toujours un privilège accordé aux grands clubs ?
La première chose que l’on observe c’est que la majorité des clubs se situent à des niveaux très proches : douze se concentrent en effet entre 0,075 (Marseille) et 0,138 (Bordeaux).
Et, pour revenir sur la question qui nous intéresse ici en priorité, on ne constate pas d’avantage, au contraire, des grands clubs : seul le « moins grand » (du point de vue de son histoire récente et de son classement actuel) de ceux que nous avons ici qualifiés de « grands » est ici bien classé. Nice, avec un ratio de 0,32, se situe en effet en quatrième position de ce classement. Respectivement 10èmes, 11èmes et 12èmes, Monaco, Paris et Lyon se situent tout juste dans la norme. Marseille se situe pour sa part en 19ème position. En somme, il semble qu’il y a une indépendance entre le statut du club et sa propension à obtenir des pénalties.
Un effet « style de jeu » ou le simple produit de l’aléa
Le plus étonnant dans ce classement réside finalement dans le fait qu’une poignée de clubs bénéficie d’un ratio particulièrement élevé par rapport à la tendance générale. Ainsi, quatre équipes, Nice, Saint-Etienne, Caen et Toulouse obtiennent un ratio minimal de 0,32 alors que les deux tiers de l’ensemble des clubs ont un ratio inférieur à 0,14.
Toulouse, avec un ratio de 0,563, et Caen (0,462) sont-ils alors favorisés par l’arbitrage ? Suivant notre ratio, les deux clubs ont en effet bénéficié d’un nombre de pénalties 4 à 5 fois supérieur à la norme de la plupart des clubs de L1. Difficile de ne pas de poser la question des causes d’un tel avantage. On peut ici avancer deux interprétations complémentaires.
Mika Debève, concernant le cas de son club, Toulouse, qui est le club qui a obtenu le plus de pénalties (9) cette saison, avance l’hypothèse suivante : « Ce n’est pas volontaire. Mais on a des joueurs qui vont vite et qui s’engagent dans la surface ». Puisque Debève est pour nous, supporters lillois, nécessairement un éternel lensois, nous avons forcément une envie spontanée de nous moquer. « Mais bien sûr Mika, c’est bien connu, les avants toulousains vont vachement vite. J’ai d’ailleurs été très impressionné par le 100 mètres réalisé l’autre jour par Andy Delort en 24 secondes 41 centièmes. Mais quand-même, tu avoueras que, neuf pénos, pour une équipe qui est rentrée dix fois dans la surface adverse depuis le début de saison, ça fait quand-même beaucoup ». Et puis, passé notre bien légitime envie de moquerie, il pourrait être opportun de se poser la question de savoir si cette thèse est si absurde.
En effet, si nous avons avancé que la propension d’une équipe à obtenir des pénalties était étroitement liée à sa capacité à se retrouver en phases offensives, il n’empêche que, à présence offensive égale, toutes les équipes n’ont pas les mêmes styles de jeu et, ce faisant, ne basent pas leurs réussites offensives sur les mêmes facteurs. On peut alors en déduire que certains joueurs ont pour spécificités la capacité à provoquer des pénalties. A Lille, on est bien placés pour en parler (ok : on ETAIT bien placés) : Gervinho s’était ainsi jadis révélé par un style de jeu l’inclinant à obtenir un nombre particulièrement élevé de pénalties.
La seconde hypothèse explicative du fait que certaines équipes ont obtenu un nombre de pénalties beaucoup plus élevé c’est, tout simplement, l’aléa.
En fait, en soit qu’une équipe obtienne davantage de pénalties qu’une autre à occasion égale ne suffit pas à attester d’un privilège accordé à cette équipe en raison d’une cause déterminée. On a tendance à l’oublier, mais si la logique aléatoire (en gros « le hasard ») tend à favoriser des distributions plus ou moins égales entre les différentes unités, elle a plus ou moins systématiquement tendance à favoriser certains et à défavoriser d’autres (1). Nous avons par exemple procédé à un tirage aléatoire des 89 pénalties tirés depuis le début du championnat en faisant comme si chaque équipe avait autant d’opportunités, c’est-à-dire pour voir quelle distribution on aurait dans un contexte où aucune équipe ne bénéficie du moindre avantage.
En théorie, chaque équipe devrait obtenir 4,95 pénalties. En procédant à un tirage aléatoire, on constate que certaines équipes bénéficient de beaucoup plus de pénalties que d’autres : avec notre simulation, Troyes a « aléatoirement » bénéficié de 8 pénalties, Toulouse, Nice, Monaco et Angers 7; parallèlement, d’autres semblent pénalisées : Saint-Etienne n’obtient que 2 pénalties à ce petit jeu, Bordeaux 1 seul. Et pourtant, ici, malgré ces grandes différences individuelles, seul l’aléa est en cause.
Ah oui, on oubliait, il y a bien sûr une autre cause explicative d’éventuels déséquilibres : le complot, ourdi par qui vous savez contre notre club. Dans ce cas, il n’est point nécessaire de procéder à de grandes analyses : en moyenne, chaque club obtient près de 5 pénalties. Le LOSC en a obtenu 2. Nous en avons dit assez semble-t-il.
Complot.
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Suivant un tirage aléatoire, les éventuels déséquilibres s’estompent à mesure qu’augmentent les effectifs, c’est à dire dans le cas présent avec le nombre de pénalties. En d’autres termes, si sur 89 pénalties la distribution peut-être relativement inéquitable, les différences observées seraient certainement très ténues avec 1000 pénalties.
Posté le 12 février 2018 - par dbclosc
Paris tenu à Lille
Nous voilà enfin en place pour ce match prévu le 2 décembre, puis le 20 décembre, puis le 14 février, et finalement le 11 février. On a d’abord cru que ces reports successifs étaient dus à la réfection du terrain sur lequel avaient déjà joué les filles contre Soyaux en décembre, mais non : il est toujours en aussi mauvais état, et on va donc trembler dès qu’Elisa Launay recevra un ballon en retrait. Point positif : on va espérer quand la gardienne adverse recevra un ballon en retrait.
Notre ami jardinier d’ailleurs à l’origine de la conception du superbe parking « visiteurs » de Luchin
Nos Lilloises sont allées faire match nul la semaine dernière à Albi (0-0), engrangeant un point dont on peut se satisfaire, puisque derrière Paris, Lyon et Montpellier, le championnat est hyper-serré. Avec moins de moitié moins de points que les Lyonnaises, on peut d’ailleurs considérer que l’adversaire du jour, le Paris FC, est le leader de ce « deuxième championnat » dans lequel 9 équipes se tiennent en 11 points : les Parisiennes en ont 20, les Lilloises 12. En face, un gros morceau donc, qui depuis 1983 – oui parce que le club est en D1 pour la 36e saison consécutive! – a terminé au pire…5e. C’était l’année dernière, quand le « Paris FC » s’appelait encore Football Club Féminin Juvisy Essonne avant de fusionner, ou plutôt d’être absorbé par le Paris FC, dont le manager général, Pierre Dréossi, est présent à Luchin en ce dimanche après midi. Nous avons été ravis de constater que sa démarche est toujours aussi adaptée pour une entrée remarquée sur une piste de danse.
Nous avons hâte de voir à l’œuvre Kenza Dali pour sa première à domicile : on l’a trouvée fort sympathique en interview et lors de son passage dans « J + 1 », et nous lui souhaitons la bienvenue ; c’est d’ailleurs la parisienne Gaëtane Thiney qui se rend à J + 1 ce dimanche soir. Espérons qu’elle ait davantage la tête à soigner sa prestation médiatique qu’à faire un bon match !
Voici la composition lilloise, légèrement remaniée à notre sauce, mais cela traduit davantage l’impression que l’on a :
Comme souvent le dimanche à Lille, il fait beau, avec une alternance de grand soleil dans la gueule face à la tribune, et de passages nuageux. L’une des grandes problématiques pour les spectateurs de ce match est la suivante : est-il préférable d’avoir chaud et de ne rien voir quand le soleil donne, ou d’avoir froid et de bien voir quand les nuages se présentent ?
14h58 Le fan-club Marine Dafeur lance un premier « Allez Dafeur ! »
14h59 C’est parti !
15h01 Premier centre dangereux dans le camp lillois. C’est bien renvoyé par Maud Coutereels
15h02 Réaction lilloise : depuis la droite, Lernon envoie un centre à l’entrée de la surface de réparation vers Ouleye Sarr et Rachel Saïdi. Cette dernière parvient à contrôler et s’ensuit un carambolage monstrueux qui s’achève par un dégagement de la défense et une Parisienne restant au sol.
15h04 Silke met le pied !
15h05 Ça fait deux fois qu’il y a touche pour Lille et que l’arbitre la donne à l’adversaire !
15h06 Frappe lointaine du PFC, largement à côté. Elisa Launay s’en fiche tellement qu’elle ne regarde même pas passer le ballon et replace sa défense, histoire de bien faire comprendre à la tireuse qu’elle s’est bien ridiculisée.
15h10 Ballon bien remonté côté gauche avec, dans l’ordre, Pasquereau, Dafeur, Saïdi, Dali, et de nouveau Saïdi qui trouve la tête de Sarr : c’est sans problème pour la gardienne. Dans la foulée, nouvelle attaque du même côté, avec Demeyere puis Saïdi, qui ne trouve pas Coryn.
15h12 Belle récupération de Sarr dans les pieds adverses. Dali sert Coryn qui trompe la gardienne, mais le but est refusé pour hors-jeu.
15h15 Encore une récupération de Sarr dans les pieds adverses, mais elle se précipite et envoie une frappe qui s’assimile davantage à une passe pour la gardienne.
15h17 Décidément, les attaquantes lilloises pressent haut : cette fois, c’est Coryn qui récupère dans les pieds adverses, mais ce n’est pas assez rapide ensuite et le ballon est vite perdu.
15h18 Le ballon est côté droit, près du poteau de corner. Sarr est d’une grande nonchalance, cherchant plus ou moins la touche et dribblant sans conviction. Finalement, ça traîne dans la surface et Dali envoie une belle frappe à 12 mètres joliment claquée par Benameur, c’est le nom de la gardienne.
Premières 20 minutes très enthousiasmantes de la part des Lilloises. Pour le moment, elles n’ont pas été mises en danger, pressent haut la défense parisienne et parviennent à combiner devant. Kenza Dali est particulièrement en vue au milieu de terrain.
15h23 Tirage de maillot sur Demeyere, qui s’énerve. Hé oui, tout le monde veut le maillot de Silke !
15h24 Coup-franc lointain, depuis la gauche, pour les Parisiennes. Ça traverse la surface de réparation sans toucher personne, et Launay se couche bien sur ce tir vicieux.
15h29 Corner pour Paris FC. Le ballon passe au-dessus de Launay et atterrit au deuxième poteau vers une parisienne qui remise dans l’axe, et cette fois Elisa s’empare fort bien de la balle.
Le foot féminin est-il un monde de requins ? La réponse du ciel.
15h32 Super retour de Silke Demeyere. Tout est parti d’un coup-franc lillois mal négocié. Les Parisiennes sont vite remontées en contre mais c’était sans compter sur Super Silke.
15h33 Elle m’énerve cette parisienne avec ses corners tendus.
15h34 Bel effort défensif de Rachel Saïdi, qui pousse son adversaire à mettre en 6 mètres.
15h35 Centre de Sarr depuis la droite vers Demeyere, bien placée à l’entrée de la surface, mais qui contrôle trop loin son ballon ! Le moment où j’envahirais le terrain pour le but de Silke est donc repoussé. Dans la foulée, Coryn frappe du gauche mais ça passe largement à côté.
Dans la foulée, carton jaune pour Dali suite à une faute maladroite.
15h39 Depuis quelques minutes, ça se bat pas mal en milieu de terrain. Il y a pas mal de pertes de balle (ou de récupération) des deux côtés, et on sent que la faille pour l’une ou l’autre équipe n’est vraiment pas loin. Mais les occasions manquent. Résultat, les deux gosses derrière entament une série de Chifoumis.
15h45 Frappe lointaine du PFC, à côté.
Mi-temps, 0-0. C’est très indécis. L’essentiel, c’est que les Lilloises sont dans la lignée de ce qu’elles montrent depuis maintenant presque 2 mois : c’est très cohérent et appliqué. Les deux attaquantes ont beaucoup d’efforts défensifs, ce qui corollairement provoque un jeu moins direct qu’à l’accoutumée : les attaques sont donc davantage placées et souvent initiées par Saïdi et Dali, dont on apprécie l’apport. En face, les Parisiennes semblent prêtes à exploiter la moindre perte de balle et, pour le coup, elles se projettent vers le but lillois très rapidement, mais ça tient bien. En gros, les 20 premières minutes ont été favorables aux Lilloises, et le reste de la période plutôt à l’avantage du PFC.
On n’a pas l’habitude de le dire mais on est assez étonnés de certaines décisions arbitrales, non pas que l’arbitre favorise un camp plus que l’autre, mais elle a une hiérarchie de la gravité des fautes assez subjective.
16h00 On dirait que l’arbitre assistant a des vues sur Marine Dafeur : ça rigole et ça se fait des petites accolades. Vas-y Marine, corromps-le !
16h01 Reprise. Toujours cette alternance entre un soleil vite chaud mais qui gêne considérablement la vision du jeu, et les nuages. Ce qui serait bien, c’est que survienne un but-casquette, pour que l’on ait une visière. « …Ou un coup du chapeau » me glisse malicieusement mon voisin. Oui parce que les jeux de mots qu’on vous fournit à l’écrit sont expérimentés en direct. Et on vous prie de croire qu’il y a du déchet.
16h03 Coup-franc de Dali depuis la droite. Sarr et Coutereels sont à deux doigts de pied de pouvoir reprendre ce ballon, mais ça file à côté.
16h07 Raaaa, ça fume dans les tribunes alors que ça pue et que c’est interdit ! Que fait le service d’ordre ?
16h10 Coup-franc (« pas évident » ai-je noté. Notez cependant que je suis à 50 mètres de l’action) pour le Paris FC, côté gauche, à l’angle de la surface de réparation.
La frappe est cadrée à mi-hauteur, pas forcément très puissante, mais le ballon rebondit juste devant Launay, qui est surprise et ne peut s’en emparer. Ça rebondit sur son tibia, et Inès Jaurena, qui passait par là, conclut aux 6 mètres : 0-1.
16h13 Perte de balle de Dafeur dans le rond central. Bien gentiment, son adversaire décide de frapper à 50 mètres alors qu’elle aurait sans doute pu avancer, et Launay récupère sans problème.
16h16 Pasquereau tente une frappe de 25 mètres. C’est tendu et légèrement dévié, ça passe juste à côté. Corner.
16h17 Le corner est frappé par Dali : il arrive sur Saïdi dans les 6 mètres qui parvient à remettre en retrait ; Coryn qui rôdait parvient à frapper du gauche à 8 mètres et trompe la gardienne : 1-1 ! C’est le 6e but de la saison pour l’internationale Belge.
16h20 Demeyere récupère un ballon de manière fautive : l’arbitre met son sifflet à la bouche mais ne souffle pas, si bien qu’aucun son n’en sort. Il y a un moment de flottement, des joueuses s’arrêtent, mais ça joue : Sarr sert Coryn dans la surface. Surprise par la situation, elle se précipite et frappe largement à côté.
16h22 Coup-franc lointain pour le PFC qui passe juste à côté. Corner, ce qui signifie qu’apparemment, Launay l’a détourné.
16h25 Dali s’infiltre dans la surface côté gauche, repique au centre et parvient à frapper : juste à côté !
16h26 Sarr est hors-jeu d’un rien…
16h29 Superbe frappe de Coutereels dans le banc de touche lillois. On compte 3 blessés.
16h34 Rachel Saïdi est remplacée par Ludivine Bultel.
Il y a peu d’occasions et ça construit bien moins depuis quelques minutes, mais on sent que ça peut basculer dans un camp comme dans l’autre. On est très près qu’une passe trouve une attaquante bien placée et donne l’avantage à son équipe. Là, si Ouleye avait mieux trouvé Bultel côté gauche, ça aurait été fort intéressant…
16h45 Le nombre de fausses touches côté Paris FC, c’est terrifiant.
16h46 Coup-franc pour le Paris FC juste à l’entrée de la surface, très contesté par les Lilloises. C’est bien enroulé, au-dessus du mur, côté ouvert, c’est-à-dire le côté sur lequel n’a pas anticipé Launay.. et ça passe juste au-dessus.
16h50 Terminé !
Un bon match nul, qui reflète bien l’équilibre du match, et qui confirme surtout les promesses entrevues depuis décembre. Les deux équipes ont tour à tour eu leurs périodes de domination et des situations pour marquer. Si, en première mi-temps, Sarr a surtout été trouvée dos au but pour remiser, le jeu a été plus direct en deuxième période, et les deux formules ont révélé un jeu de plus en plus consistant.
Kenza Dali et, en arrière-plan, Pierre Dréossi
Un autre indicateur du fait que c’est un bon point pour le LOSC, c’est le compte-rendu du site du Paris FC, pas franchement emballé. Allez, on se retrouve – espérons-le – l’année prochaine, et on espère pouvoir utiliser le titre qu’on avait préparé en cas de victoire : « Paris Fessé ».
Le LOSC remonte à la 7e place, mais regardons plutôt en termes de points : les filles en ont désormais 13, soit 2 de plus que les premières relégables, Rodez. Rendez-vous la semaine prochaine à 15h contre Fleury et ses… 13 points.
Un résumé du match :
Les compte-rendus des matches précédents :
Lille-Bordeaux : Et Sarr commence !
Lille-Albi : ♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
Lille-Marseille : Un nul peuchère payé
Lille Rodez : Si loin du compte
Lille-Soyaux : Une belle dernière : Soyaux Noël !
Lille-PSG : Une défaite, mais avec la manière
Posté le 10 février 2018 - par dbclosc
Comment fonctionne la contribution de solidarité ?
Le 31 janvier dernier, nous tweetions que l’officialisation du transfert d’Aubameyang à Arsenal allait ramener plus de 300 000 € au LOSC au titre de la contribution de solidarité. Le scepticisme de certains en réaction à cette information nous pousse à croire que ce dispositif est méconnu. Dans un souci d’éclaircissement, en voici donc la présentation.La libéralisation des transferts au milieu des années 90 a fait exploser le nombre de transferts et les montants de ces derniers, dont le seul bénéficiaire était le club que le joueur quittait. Pour contrer ce phénomène, la FIFA a mis en place deux mécanismes pour récompenser les clubs formateurs et freiner le déséquilibre croissant du système : les indemnités de formation et la contribution de solidarité, que nous allons ici vous présenter. Souvent confondus (et plus les gens qui pensent savoir confondent, plus ils adoptent un ton moraliste, vous avez remarqué ?), ils permettent (sans doute de manière insuffisante) de soutenir les clubs formateurs, qu’ils soient amateurs ou professionnels et de les récompenser des moyens mis à en œuvre pour assurer un développement sportif et/ou humain aux joueurs.
« Si un joueur professionnel est transféré avant l’échéance de son contrat, tout club ayant participé à la formation et à l’éducation du joueur recevra une proportion de l’indemnité versée à l’ancien club (contribution de solidarité). » (Règlement du Statut et du Transfert des Joueurs, chapitre VII, article 21)
Concrètement, en cas de versement d’une indemnité de transfert, le nouveau club doit prélever 5% de ce montant et le répartir entre tous les clubs par lesquels le joueur est passé entre ses 12 et 23 ans, au prorata du temps passé dans ledit club. Toutefois, si ce mécanisme est applicable pendant toute la carrière du joueur, il ne fonctionne qu’en cas de transfert international. Un transfert entre deux clubs affiliés à la même association (ex : la FFF) n’active donc pas la contribution de solidarité.
Ces 5% sont ainsi répartis :
Le nouveau club doit verser cette contribution dans les 30 jours qui suivent l’enregistrement du joueur ou, en cas de paiement en plusieurs échéances, dans les 30 jours qui suivent chaque versement.
Et pour les joueurs prêtés ?
Le prêt d’un joueur est considéré comme un transfert à durée déterminée (Règlement du Statut et du Transfert des Joueurs, chapitre III, article 10). A ce titre, il est soumis aux mêmes règles qu’un transfert définitif. Cela signifie qu’en cas de prêt payant d’un joueur sous contrat dans un club A vers un club B étranger, ce dernier doit reverser 5% de la somme à tous les clubs connus par le joueur entre ses 12 et 23 ans. En contrepartie, si ce club B accueille un joueur âgé de moins de 23 ans, il sera considéré comme ayant pris part à la formation et à l’éducation du joueur. Il aura donc droit à la contribution de solidarité lors de chaque transfert international de ce joueur.
Quelques exemples lillois
Mathieu DEBUCHY : arrivé au LOSC à 8 ans, parti à 27. Le LOSC n’a ainsi pas eu besoin de reverser un pourcentage du transfert vers Newcastle au précédent club de Debuchy (Fretin), puisque ce dernier était Lillois entre 12 et 23 ans. Newcastle et Arsenal appartenant à la même association, le LOSC n’a pas touché de somme au titre de la contribution de solidarité. Si le prêt d’Arsenal à Bordeaux fut payant, le LOSC a alors eu droit à 5% de ce montant. En revanche, Debuchy ayant résilié son contrat pour signer à Saint-Etienne, il n’y a pas eu d’indemnités de transfert et donc de contribution de solidarité, et ce malgré le caractère international de la mutation.
Yohan CABAYE : arrivé de Tourcoing la saison de son 13e anniversaire, parti à 25 ans. En se reportant au tableau ci-dessus, on constate donc que 0,25% de l’indemnité totale revient à Tourcoing (son club la saison de son 12e anniversaire) et que les 4,75% restants reviennent au LOSC. Ainsi, lors de son transfert à Newcastle à l’été 2011 (estimé à 5M€), 12 500 € ont été reversés à l’US Tourcoing. Puis, sur son transfert de Newcastle vers le PSG (estimé à 25M€), 62 500 € sont arrivés dans les caisses de l’UST et environ 1,2M€ dans celles du LOSC. Enfin, Cabaye est reparti en Premier League (estimation : 14M€). Son nouveau club, Crystal Palace, a donc versé 665 000 € au titre de la contribution de solidarité, dont 35 000 € à Tourcoing.
Aurélien CHEDJOU : son parcours est un peu plus chaotique. Il semble ainsi arriver dans un club camerounais (Kadji Sport) la saison de son 14ème anniversaire et y reste 4 saisons. Il rejoint ensuite Villareal (1 saison), Pau (1 saison), Auxerre (2 saisons), Rouen (1 saison) avant d’arriver à Lille en 2007, la saison de son 23ème anniversaire. Son transfert à Galatasaray (estimé à 8M€) oblige donc le club turc à reverser 5% de cette somme (400 000 €) de la manière suivante :
Eden HAZARD : quatre clubs se partageront la contribution de solidarité du Belge en cas de transfert international : Braine-le-Comte (0,25%), Tubize (0,5%), Lille (3,25%) et Chelsea (1%). Si on imagine donc un transfert à 100M€, le LOSC récupérerait donc 3,25M€, ce qui prouverait qu’Hazard a 2 Junior Tallo dans chaque jambe.
Adil RAMI : Fréjussien de 9 à 21 ans, Adil arrive au LOSC la saison de son 22e anniversaire. Fréjus a donc touché 4 % et LOSC 1 % sur chaque transfert international de son ancien joueur.
Pierre-Emerick AUBAMEYANG : si les Lillois ont plutôt souvenir de ses superbes capacités d’athlète, Aubameyang n’a pas spécialement brillé en tant que footballeur (14 matchs de Ligue 1, 2 buts). Prêté par le Milan AC la saison de son 21e anniversaire, il vient pourtant de permettre au LOSC de toucher plus de 300 000 € grâce à son transfert de Dortmund à Arsenal pour 63M€ (63 000 000*0.005 = 315 000 €). Laval (0,25%), Rouen (1,25%), Bastia (1%), Milan (0,5%), Dijon (0,5%), Monaco (0,25% puisqu’il ne reste qu’une demi-saison) et Saint-Etienne (0,75%) en ont également profité.
Posté le 6 février 2018 - par dbclosc
Fernando et Alvaro apprennent aux enfants à ne rien lâcher
Le 21 décembre 2017, DBC avait envoyé la fine fleur de son service « littérature jeunesse » pour rencontrer Fernando D’Amico qui présentait la version française du livre « Happy Foot. La bande du chat » à la librairie V.O à Lille, ouvrage co-écrit avec Alvaro Roa. Comme à son habitude, Fernando s’est montré adorable. On a acheté le livre et Manoa, notre expert de 6 ans, a testé pour vous l’ouvrage.
Manoa, notre expert littérature jeunesse avec Fernando et Bobby, grand reporter (comme Tintin) à DBC. Un grand merci à Marc pour ses photos !
Dans la deuxième partie des années 1980 dans l’Argentine championne du Monde, un entraîneur dit au jeune Fernando, 11 ans, qu’il n’était pas assez bon et qu’il n’avait aucun avenir dans le football. Fernando a alors beaucoup pleuré. Quinze ans plus tard, un journaliste de France 3 interviewe Fernando D’Amico à la mi-temps du match retour du tour préliminaire de Ligue des Champions contre Parme. Vainqueurs à l’aller (2-0), nos Dogues sont bousculés par l’ogre parmesan (1) et on ne sait plus trop si on doit encore rêver à la qualification. Fernando D’Amico, lui a un avis bien tranché sur la question : « il faut pas lâcher, il faut se qualifier, seulement ça : il faut pas lâcher, il faut se qualifier, il faut tout faire pour ne pas perdre ». Les Dogues ne lâcheront pas et se qualifieront, tenant jusqu’au bout, gagnant le droit de disputer la phase de poules de la Ligue des Champions pour la première fois de l’histoire du club.
Le jeune Fernando auquel on avait prédit aucun avenir dans le football, c’est bien sûr Fernando D’Amico qui allait donc lier son histoire avec celle de notre club. On en profite pour saluer au passage le visionnaire entraîneur, en nous disant que s’il fallait écouter des gens comme ça, les noms de Lionel Messi et de Cristiano Ronaldo ne nous diraient sans doute pas grand chose à l’heure qu’il est. Ni même celui de Nouma, mais ça c’est moins grave.
Cette expérience du jeune Fernando fût pour lui fondatrice. Dans « Happy Foot », on y découvre la philosophie qui était celle de l’inoubliable milieu de terrain du LOSC et qui fit son succès : il ne « faut pas lâcher », comme il le dédicaça, c’est à dire toujours poursuivre ses rêves, y croire et se donner à fond. Les auteurs nous narrent l’histoire d’un chat assez extraordinaire (le mien est plus basique) et de sept enfants (dont une fille) unis dans leurs aventures onirico-footballistiques. A la fin de chaque chapitre, un « entraînement » est proposé au jeune lecteur, se matérialisant par des questions et exercices invitant les enfants à adopter une attitude réflexive sur l’histoire qu’ils viennent de lire.
Alvaro et Fernando. Au cas où il fallait le préciser.
Alvaro et Fernando y développent leurs propres valeurs mettant en avant les vertus du collectif et l’impératif de prendre du plaisir dans tout ce que l’on fait, valeurs qui manquent peut-être un peu à notre LOSC d’aujourd’hui. On vous conseille le livre, très réussi à notre sens, et on ne dit pas ça seulement parce qu’on a kiffé le Fernando comme joueur.
Pour finir de vous convaincre, laissons la parole à Manoa, notre expert es littérature jeunesse, interviewé à l’occasion.
DBC : Bonjour Manoa, tu as lu l’ouvrage de Fernando D’Amico et d’Alvaro Roa, qu’est-ce que tu en penses ?
Manoa : Il est amusant, il est beau, c’est des beaux dessins, il est drôle, j’le trouve pas mal. Y a le chat, avec les « Buuuuut ! », il y a beaucoup de « u », les prénoms des enfants sont bien.
DBC : Dans le livre, on voit que les enfants jouent toujours ensemble et que ça, c’est beaucoup mis en avant, qu’est-ce que tu en penses ?
M : Parce que des fois, dans les enfants, y en a un qui dès qu’il avait le ballon il voulait que le garder parce que il était fort, mais les autres ils gagnaient et du coup son équipe lui a expliqué et après ils ont rattrapé les adversaires et ils ont gagné. Voilà.
DBC : est-ce que il y a une histoire que tu as préféré ou tu as tout aimé autant ?
M : J’crois toutes autant.
DBC : tu m’as parlé des pizzas tout à l’heure.
M : contre l’équipe des Pizzas, y en a un pour avoir un peu plus d’énergie il les mangeait, mais un moment donné ils étaient un peu ballonnés, mais à un moment donné ils en ont moins mangées et ça allait mieux et ils ont gagné. Ils gagnent tout le temps, mais il y en a une que j’aime un petit peu plus c’est celle où ils jouent contre des hommes qui sont fait en glace, ils ont un cœur de glace et le chat il a fait quelque chose et si ils gagnaient le sort était brisé. Et le chat a réussi et le sort a été brisé.
DBC : est-ce que tu conseillerais l’ouvrage aux fascistes ?
M : c’est quoi un ouvrage ?
DBC : c’est le livre.
M : oui, je leur conseillerais, parce que comme ça, ils deviendraient moins fascistes.
DBC : et, à part aux fascistes, tu conseillerais le livre ?
Manoa : Oui, je le conseillerais, parce qu’il est amusant, il est beau et il est bien.
DBC : Merci Manoa !
En résumé, un livre qui rendra moins fascistes les fascistes, avec de beaux dessins et qui plaira tout particulièrement aux amateurs de « u », puisqu’il y a souvent le mot « buuuuuuut ! ».
Ah oui, on oubliait : Fernando sera encore à Lille, ce 8 février à partir de 18 heures, cette fois aux Quais du Vieux-Lille !
Pour achever de convaincre d’éventuels hésitants, la maman de Manoa sort un dernier argument massue : « En plus, il est beau gosse ».
(1) Cette expression d’ »ogre parmesan » me donne l’idée d’écrire un roman intitulé : « Un ogre nommé Parmesan ».
Posté le 1 février 2018 - par dbclosc
Nouma Nouma Yeah !
En 1992-1993, l’attaque indigente du LOSC voit arriver comme renfort un joker en provenance du Paris Saint-Germain : le jeune Pascal Nouma, 20 ans, qui réussit l’exploit de se mettre tout le monde à dos.
5 Avril 1994, le LOSC reçoit Caen : à la 32e minute, le Caennais Pascal Nouma, bien servi par Alexander Mostovoï, ajuste le gardien lillois Jean-Claude Nadon et ouvre le score pour les Normands. Nouma avait déjà scoré au match aller, mais un joueur qui marque sur la pelouse de son ancien club, c’est un moment encore plus particulier, qui suscite le plus souvent à la fois la gêne – plus ou moins sincère – du buteur, et la bienveillance – en pestant un peu quand même – du public. Rien de tout cela ce jour-là : hué depuis le coup d’envoi, Nouma, trop content du bien vilain tour qu’il est en train de jouer, s’en va célébrer son but devant les DVE, en les provoquant ostensiblement.
cliquez sur ce lien pour visionner la vidéo
(Si jamais vous n’arrivez pas à lire le gif, cliquez là : https://j.gifs.com/4RGWM2.gif) Que tu fasses ça après avoir ouvert le score à la 90e, soit. À la 32e, c’est un peu risqué.
Malheureusement pour lui, le LOSC renverse vite la vapeur. Conspué de bout en bout, Nouma termine le match penaud, et le public attend que la victoire soit assurée avec un troisième but d’Andersson pour réclamer à son ancien attaquant « une chanson ». S’il arrive que footballeurs et clubs ne se quittent pas toujours dans les meilleurs termes, il est plus rare qu’on en arrive, y compris jusque dans le public, à ce niveau d’hostilité, surtout à peine 10 mois après la séparation des deux parties. Qu’as-tu donc fait, Pascal Nouma ?
Une attaque catastrophique
Pour situer très généralement ce qu’a été cette saison 1992-1993, on en a parlé dans les grands traits dans cet article. « Show devant » clame la campagne de pub du LOSC à l’été 1992, avec notamment les arrivées des attaquants Sud-Américains Borgès et Mota. Tu parles ! En 14 journées, le LOSC de Metsu a inscrit… 5 buts ! Le meilleur buteur s’appelle Hervé Rollain (2 buts), et il est arrière gauche. Brisson (sur pénalty), Borgès et Frandsen complètent le famélique tableau des buteurs. Mais ce sont 5 buts plutôt bien rentabilisés, puisqu’on compte tout de même 3 victoires. Résultat, Pascal Nouma arrive au LOSC le 20 novembre 1992 en tant que joker, en prêt du Paris Saint-Germain. Bon, avec des stats comme ça, tu peux faire venir n’importe quel joker, ça ne risque pas d’être pire, mais l’arrivée de cet international Espoirs, barré par la concurrence au PSG, a bien des apparences du bon coup. Comme un symbole, le soir de sa signature, le LOSC s’incline à nouveau, sans marquer, contre Bordeaux (0-2). 5 buts en 15 journées désormais, et nous voilà 19e, avec seulement 11 points. Dans un bel élan de solidarité nordiste, Valenciennes et Lens comptent le même nombre de points, mais comme eux marquent, leur différence de buts est meilleure1.
Bruno Metsu et Hervé Renard aka « les sorciers blancs » feraient bien de se pencher sur cette malédiction digne des plus grandes sorcelleries : plus la masse capillaire de l’entraîneur est importante, moins le LOSC inscrit de buts.
L’effet Nouma : + 50%
Pascal Nouma est aligné pour la première fois avec le LOSC le 28 novembre 1992, à Sochaux. Bien entendu, Sochaux gagne et, bien entendu, Lille ne marque pas (0-1). Et se profile la réception de Marseille, 5e à deux points de la tête. Mais le match est reporté en raison de la neige. Point positif : Lille ne perd pas. Point négatif : Lille ne marque toujours pas. Qu’à cela ne tienne, on va à Saint-Étienne ! Et ben 0-0 ! Puis on reçoit Nîmes juste avant la trêve hivernale : 2-2 (Buts lillois d’Assadourian qui, reprenant un centre de Fichaux, met fin à 8 mois de disette au cours de laquelle aucun attaquant losciste n’a marqué dans le jeu, et Tihy ; buts nîmois de Buffat et Martel. Didier Martel). Nouma a donc joué 3 matches complets à la pointe de l’attaque du LOSC et n’a pas marqué, et Lille est toujours 19e à la trêve, avec un match en retard contre Marseille, dont il ne faut pas espérer grand chose. Cependant, on constate une évolution notable : 2 buts marqués par le LOSC en 3 matches avec Nouma en pointe, contre seulement 5 en 15 matches sans Nouma, on passe donc d’une moyenne d’un but marqué toutes les 270 minutes à un but marqué toutes les 135 minutes : 135 étant la moitié de 270, cela signifie donc que l’attaque lilloise a désormais besoin de 2 fois moins de temps pour marquer depuis l’arrivée de Pascal Nouma, passant de pathétique à un peu moins pathétique.
Deux matches et puis s’en va
Mercredi 6 janvier 1993 : le championnat reprend par le match en retard contre l’OM. Les Marseillais sont toujours en haut de classement, un point seulement derrière le leader auxerrois. Des doutes subsistent encore durant les jours précédents sur le maintien du match car le gel persiste. Mais Tony Gianquinto, directeur sportif du LOSC, est confiant puisque, indique-t-il, « la pelouse a retrouvé sa couleur verte ». Il est en revanche moins confiant sur la capacité de l’équipe lilloise à faire un bon résultat, puisque La Voix du Nord rapporte que lors du dernier entraînement la veille du match, le panneau d’affichage de Grimonprez-Jooris indiquait « 0-0 » : « c’est un essai, mais on s’en contenterait volontiers demain soir… ». Bon, et notre Nouma dans cette affaire ? Le quotidien local nous apprend qu’il étrenne « une nouvelle coupe de cheveux. Encore que ce dernier mot soit un peu fort, puisqu’il arbore un crâne superbement rasé ». Mais surtout, c’est son anniversaire ! Il a 21 ans ce 6 janvier 1993. Une bonne occasion de marquer ? Quand même pas mais, à la surprise générale, le LOSC s’impose 2-0 grâce à des buts de Dieng et d’Assadourian2 ! Le LOSC sort ainsi de la zone de relégation grâce à « un trio d’attaquants aussi remuant que Assadourian-Nouma-N’Diaye », et la Voix du Nord encense même Nouma qui « d’une manière générale, a redynamisé l’attaque du LOSC (…) Il a indiscutablement apporté le ‘plus’ qu’on attend d’un ‘joker’ ».
Face à l’OM de Jocelyn Angloma
3 jours plus tard, samedi 9, déplacement à Caen, 12e, que Lille a battu 1-0 au match aller grâce à un but d’Hervé Rollain. Le LOSC s’incline… 3-4. Et Pascal Nouma inscrit un doublé et réalise une passe décisive. Bon, en fait, un seul but lui est accordé (marqué sur pénalty), car son deuxième but est finalement attribué à Lebourgeois contre son camp. Remarquable : sur leurs 3 derniers matches, les Lillois ont inscrit autant de buts que lors des 18 précédents. Surtout, cette nouvelle réussite est largement attribuée par la VDN à Pascal Nouma, « qui a encore montré qu’il a beaucoup de talent hier soir ». En vrac, dans le compte-rendu du match on trouve : « les dirigeants lillois ne se sont pas trompés avec Pascal Nouma » ; « un superbe Nouma » ; « personne ne s’étonna de voir Nouma marquer son 2e but » ; « Nouma, que les supporters caennais n’appréciaient que modérément » ; « avec N’Diaye et Nouma, fin de match palpitante ». Ces premières fulgurances seront aussi les derniers soubresauts du passage lillois de Pascal Nouma.
En équipe de France (A’)
Suite à ces deux matches assez réussis, profitant de la blessure de Fabrice Divert (et probablement d’un creux générationnel en attaque), Pascal Nouma est sélectionné en équipe de France A’ par Gérard Houiller3, pour un match à Dakar contre le Sénégal. Lui-même étonné, il a cru à une blague d’un copain quand on lui a annoncé sa sélection. Il y retrouve le portier lillois, Jean-Claude Nadon, également sélectionné. Les Français s’y rendent en Concorde, l’occasion de signaler que le trajet dure ainsi 2h40, ce qui est bien plus rapide que tous ces gens qui faisaient à cette époque le Paris-Dakar en 2 semaines et en passant dans le désert de sable, comme des cons.
Pascal Nouma joue l’intégralité de la rencontre ; il est aligné en pointe aux côtés de Patrice Loko, et côtoie du beau monde comme Djorkaeff ou Keller. La France gagne 3-1 sans que notre lillois ne marque ; en revanche, c’est notre autre lillois qui encaisse le but : Nadon, entrée à 24 minutes de la fin « fut assez malchanceux sur le but de Sané ». Traduction : il s’est bien chié dessus.
La tête ailleurs
Fin janvier, le LOSC se rend à Paris, le club auquel appartient Nouma. L’occasion pour lui de constater que son premier objectif, jouer, est atteint (et Milou) : 7 matches complets en 2 mois, soit presque autant de temps en D1 que sur ses 3 dernières années. Et ce match au Parc sera son premier dans ce stade en tant que titulaire, même s’il y a déjà quelques souvenirs : il y a en effet déjà marqué, mais avec la réserve du PSG, en D3, contre Montluçon ; et le PSG/Nantes de la saison précédente est son meilleur souvenir : « le jour où j’ai fait mon meilleur quart d’heure ! ». Ça c’est bien, ça le rend sympathique. Mais on sent surtout que ce déplacement au Parc est considéré par Nouma comme l’occasion rêvée de séduire les dirigeants parisiens, et que le sort du LOSC n’est pas tellement sa préoccupation : « ils savent ce que je vaux (…) Je viens pour leur faire voir que j’ai progressé à Lille ». Niveau grammaire, les progrès ne sont pas là en tout cas. Et donc 3-0 pour le PSG, prestation invisible de Nouma : c’est raté.
10 jours plus tard, il est remplaçant à Metz. Un choix qui ne surprend guère la VDN : « le joker du LOSC était sur le banc de touche, hier soir. Et on n’en fut pas vraiment étonné… Lors des derniers matches, Pascal Nouma avait eu, semble-t-il, un peu trop tendance à oublier les vertus du collectif. Bruno Metsu a certainement voulu lui remettre les idées en place, tant il est vrai que les Lillois ne pourront se sauver qu’à la condition qu’ils affichent une solidarité à toute épreuve ». Il retrouve sa place en attaque lors du match suivant contre Auxerre, remporté 1-0, ce qui a pour effet de… limoger Bruno Metsu4. Henryk Kasperczak lui succède, 3 jours avant un derby à Lens. Et première décision du Polonais : Pascal Nouma reste sur le banc, et Lille prend un point (0-0). Nouma retrouve une place de titulaire lors du match suivant, contre Nantes : l’occasion pour lui de tirer un pénalty à côté. Encore bravo !
Avec les Espoirs : « je n’ai pas reconnu Pascal Nouma »
Exceptionnellement « surclassé » en A’, Nouma retrouve la sélection Espoirs à l’occasion d’un déplacement en Israël, en compagnie d’Oumar Dieng et de Fabien Leclercq. Emmenés par Zidane, les Français gagnent 2-1 grâce à un doublé de Dugarry. Remplacé à la 64e minute par Laslandes, Nouma a trouvé la barre transversale. Sa prestation est jugée « bien en retrait par rapport à ses précédentes sorties sous le maillot bleu. Il ne pesa jamais sur la défense d’Israël ». On signale par ailleurs la belle performance du gardien français, qui évolue à Charleville : il s’appelle Grégory Wimbée. Mais l’information principale vient du sélectionneur Marc Bourrier, qui détecte comme un petit problème : « je n’ai pas reconnu Pascal Nouma. Il n’est vraiment pas bien. Je ne sais pas ce qui se passe là-haut ».
Pourtant, profitant de la toujours faible efficacité offensive lilloise (26 buts seront finalement inscrits au cours de cette saison !), Pascal Nouma est titularisé jusqu’à la fin du championnat, à une exception près. Il marque son deuxième et dernier but sous les couleurs du LOSC lors d’une victoire à Lyon (3-1) lors de la 31e journée, mais se fait surtout remarquer pour son dilettantisme et son manque d’investissement. Si bien qu’en fin de saison, au vu des problèmes financiers du LOSC, mais aussi manifestement connaissant le gaillard, la Voix des Sports écrit : « on imagine mal le LOSC acheter Nouma au PSG ». Et en effet, Pascal Nouma fut est prêté la saison suivante, cette fois à Caen, où il inscrit donc 2 buts contre le LOSC, 1 à l’aller (mais Lille, mené 2-0, a la bonne idée d’inscrire 3 buts dans le dernier quart d’heure) et 1 au retour (voir plus haut).
Un joueur reconnaissant
Par la suite, Pascal Nouma n’a pas cherché à faire semblant ou à romancer son séjour au LOSC. Ainsi, dans So Foot en octobre 2015, il déclarait « ils m’ont prêté à Lille, six mois. Mais ce n’était pas le LOSC d’aujourd’hui, c’était comme passer d’une Ferrari à une Clio. Il n’y avait rien là-bas. C’était bidon. Un des premiers entraînements, des supporters des Dogues, des skinheads à deux balles, m’ont fait : ‘Ouais, toi t’es un Parisien, enculé!’ Je leur ai fait ‘va niquer tes cheveux’. Je me suis battu, et à la fin de la première année je me suis barré » . C’est en effet un résumé assez fidèle des quelques mois lillois de Pascal Nouma. Pour l’ensemble de son œuvre, nos lecteurs l’ont même généreusement placé dans leur « onze de cul » losciste (ce concept étant l’inverse du « onze de cœur ») il y a quelques mois. De la même manière que quand on demande « chanteur de droite ? », on a tendance à répondre spontanément « Michel Sardou », quand on demande « tête pleine d’eau ? » à Lille, on penche plutôt vers Nouma. Soulignons tout de même qu’à sa décharge, Pascal Nouma a régulièrement fait allusion à des problèmes de racisme auxquels il aurait été confronté à Lille, par exemple ici.
♬ Maia ii Maia Ouh Maia AA Maia Aha ♫♫ Nouma Nouma Yeah ♩ Nouma Nouma Yeah ♩ Nouma Nouma Nouma Yeah ♫♫
Un bon joueur de foot, régulièrement au centre de polémiques
Plus tard, Pascal Nouma s’est révélé être un bon joueur de football, excellent de la tête, dont la spécialité a longtemps été de taper sur les poteaux. Il inscrit 7 buts à Caen en 93/94 (dont 2 contre Lille, donc), et joue les « jokers de luxe » durant 2 saisons dans la belle équipe du PSG 94/96, où il a enfin sa chance, et inscrit 5 buts en championnat lors de chaque saison. Lors d’une fameuse victoire du PSG contre Nantes en décembre 1995, il inscrit le 5e but parisien et réalise une remarquable imitation de canari devant le kop nantais, ce que son coéquipier Raï ne semble apprécier que très modérément. Au cours de cette même saison, il entre en jeu à Strasbourg à 10 minutes de la fin, se fait expulser et montre ses fesses au public strasbourgeois. 3 mois plus tard, il signe… à Strasbourg, où il est froidement accueilli, mais il y réalise une remarquable saison 96/97, avec 14 buts en championnat, dont un quadruplé à Montpellier en avril 19975, et remporte la coupe de la Ligue. Oh, bien sûr, il fait aussi parler de lui en dehors des terrains, en explosant le nez du messin Pascal Pierre après un coup de tête qui lui vaut 6 matches de suspension ; bien sûr il manque une bonne partie de la belle aventure européenne de Strasbourg en 1998 après s’être fait expulser à Glasgow, mais bon. Reconnu désormais comme un avant-centre efficace, il est appelé par Lens, champion de France, où l’attend… une pétition de supporters hostiles à sa venue. Tout ça parce qu’il a (aussi) montré ses fesses au public de Bollaert en août 1997 ! Et certaines sources indiquent qu’il avait déjà fait le même coup avec le LOSC en février 1992 (on a évoqué ce match plus haut, que Nouma n’a pas joué). Mais dans ces cas-là, à la limite peu importe que la rumeur soit ou non fondée : cette histoire est tout à fait crédible. Finalement, Nouma participe à deux belles aventures européennes avec Lens, remporte une coupe de la Ligue, avant de s’exiler en Turquie, au Besiktas, où de nombreuses anecdotes sur lesquels nous ne reviendrons pas en détail et de nombeux buts ont fait de lui, selon ses dires « un demi-Dieu », ce qui explique l’impression malaisante qu’on a à la lecture de ses récentes interviewes, où on a l’impression que ça lui est un peu monté à la tête. Bon, là aussi, il y a eu des polémiques, parce que face aux fans du rival Fenerbahçe, il a mimé une masturbation après un but marqué, mais d’aucuns ont souligné qu’on avait là la confirmation qu’il avait un côté branleur. Soulignons aussi que certains de ses équipiers ont aussi dit du bien de lui, par exemple l’ancien strasbourgeois Denni Conteh. Nos collègues de racingstub sont revenus plus en détail sur certaines de ses (més)aventures, et ces supporters l’évoquent même avec une pointe de nostalgie. Mais à Lille, on n’en a pas trouvé.
FC Notes :
1 L’air de rien, on vient de vous donner le mode de calcul de la différence de buts.
2 À ce propos, notez que dans Losc In The City n°6, sorti le 31 janvier 2018, Thierry Oleksiak fait référence à ce match comme étant un de ses meilleurs souvenirs de joueur lillois.
3 Gérard Houiller ? Dans ton cul !
4 On aura l’occasion d’y revenir très bientôt, le LOSC est à ce moment tourmenté par un changement de présidence, la révélation d’une dette abyssale, et des rumeurs de fusion-absorption par le RC Lens.
5 Curieusement, un autre quadruplé est réalisé par Patrice Loko contre Nice lors de cette même journée.