Archiver pour avril 2018
Posté le 27 avril 2018 - par dbclosc
Scénarios de merde : 14 matches que le LOSC aurait dû gagner
Bien sûr, on a vibré maintes fois avec le LOSC, et souvent dans les dernières minutes. À une époque, c’était même une spécialité lilloise, dont on a parlé dans un article : le Vahid time, c’est cette période, en gros entre 1999 et 2002, où le LOSC a inscrit bon nombre de buts et a renversé des situations mal embarquées dans le temps additionnel. On a même calculé que, sous Vahid Halilhodzic, en championnat, le LOSC a inscrit 183 buts en championnat, dont 115 en deuxième mi-temps, dont 46 dans les 10 dernières minutes, c’est-à-dire que 25% des buts marqués par le LOSC de Vahid ont été marqués dans les 10 dernières minutes !
Cependant, les forces du complot se sont également bien (trop) souvent manifestées. À ce titre, nous allons présenter dans cet article des scénarios de match qui constituent en quelque sorte l’inverse du Vahid time, et qu’on retrouverait plutôt dans la collection des livres « Chair de poule » consacrés au LOSC. Des matches que le LOSC semblait maîtriser, avant qu’un inexplicable effondrement ne vienne tout anéantir. Nous en avons sélectionnés 14 depuis 1993, que nous détaillons un peu, puis nous ajoutons à cette liste quelques autres matches qui nous laissent un petit goût de dégueulis au fond du gosier. Replongeons avec effroi dans nos souvenirs !
Lille-Strasbourg (2-3), 2 juin 1993 : une fin de saison trop tranquille
Dernière journée de championnat à Grimpnprez-Jooris. Un championnat bien chiant pour le LOSC, on en avait parlé ici, et on avait parlé de son attaquant vedette, Pascal Nouma, ici. En 37 matches, le LOSC a inscrit 24 buts, en dépit d’attaquants de renom tels que Nouma donc, mais aussi Samba N’Diaye, Edgar Borgès ou Walquir Mota. Mais tout est bien qui finit bien : même si le président a changé, même si l’entraîneur a changé, même si le club a failli disparaître quelques semaines auparavant, le LOSC vient de se sauver et aborde ce dernier match l’esprit un peu plus léger. Au programme : Strasbourg, honnête 9e, qui n’a plus rien à craindre ni à espérer, et présente la particularité d’avoir inscrit deux fois plus de buts que Lille (55) et d’en avoir encaissés davantage aussi (55 contre 45).
Et ça part bien pour les Dogues : à la mi-temps, les locaux mènent 2-0, grâce à Brisson puis Frandsen. Mais en deuxième mi-temps, patatras ! Leboeuf réduit d’abord l’écart sur pénalty (58e), avant que le redoutable Eric Mura n’égalise (80e) et que finalement Ivan Hasek ne donne la victoire aux Alsaciens (86e). On peut le dire : il nous a bien enculés, Hasek, pour une fin de saison partie en couille.
Nice-Lille (2-1) 8 novembre 1995 : le chef d’oeuvre
Vous allez dire : ne perdre que 2-1 à Nice, dans ces années-là, n’a rien d’exceptionnel pour un LOSC peu brillant et forcément exposé à de nombreuses déconvenues. Mais il y a tout de même quelque chose d’absolument remarquable dans ce match, puisque Lille revient bredouille de la côte d’Azur après avoir ouvert le score à la… 87e minute ! Sibierski, profitant d’une transversale ratée, récupère un ballon à une quarantaine de mètres des buts niçois et envoie une praline façon Zidane à Séville qui lobe Létizi. 0-1 à la 87e à l’issue d’un match que, pour une fois, Lille domine, ça devrait le faire, et ça permettrait à Lille de combler une partie du retard cumulé suite à un début de saison catastrophique. Eh bien pas du tout : sur l’engagement, Samuel Ipoua égalise (88e). Et une minute après, Nice attaque de nouveau, côté gauche : centre de Vannuchi, Ipoua devance Jean-Marie Aubry de la tête, tout le monde se jette devant le but et c’est finalement… Frédéric Dindeleux qui marque contre son camp. Quand ça veut pas… « Inadmissible », « impardonnable », « suicidaire », « triste à pleurer », « quelle leçon ! » pour La Voix du Nord, tandis que Jean-Michel Cavalli défie la science : « c’était scientifique, nous devions gagner ce match. Dans un premier temps, nous avions parfaitement bien quadrillé le terrain, en imposant notre organisation, en privant notre adversaire de ballon. Et voilà qu’Antoine Sibierski réussit un but superbe. Alors nous avons pensé que plus rien ne pourrait nous arriver. Prendre 2 buts alors que nous venions de passer presque la durée de 4 matches en n’en encaissant qu’un seul, c’est incroyable ».
Lille-Toulon (0-1, 18 avril 1998) et Beauvais-Lille (2-1, 5 mai 1998) : Thierry Froger au sommet de son art
On couple ces deux matches car ils ne sont espacés que de 3 semaines et sont révélateurs de la même dynamique affreuse de cette fin de saison 1997/1998. Pour résumer ce qu’on a évoqué plus longuement dans ce bilan, le LOSC a passé une grande partie de la saison à la 3e place, et y était en tout cas solidement installé depuis janvier, possédant même à plusieurs reprises 6 points d’avance sur le 4e, Sochaux (par exemple au soir de la 36e journée). 38e journée, Lille reçoit Toulon, 22e et donc lanterne rouge. Déjà à l’aller, Lille a réussi l’exploit de s’incliner (0-1). Et c’est reparti : Patrick Revelles ouvre la marque dès la 4e minute. Cela laisse du temps pour égaliser, mais nous n’égaliserons pas, en dépit d’une domination de tous les instants, et voilà donc qu’on a offert cette saison-là 6 points à Toulon, ce qui permet aux Varois de finir finalement 20e.
41e journée : Lille se déplace à Beauvais, 17e et pas sauvé. Le LOSC est repassé 4e, un point derrière Sochaux, qui se déplace à Nice (et perd ce soir là…). Il nous suffit d’un nul pour reprendre la 3e place, et ça part bien puisqu’Anthony Garcia, l’ex de Beauvais, ouvre le score à la 41e. Virtuellement, le LOSC est 3e, avec 2 points d’avance sur Sochaux, défait à Nice (1-2)… Jusqu’à la 80e : Bruno Roux égalise sur pénalty. Allez, on est toujours virtuellement 3e… jusqu’à la 87e. Deuxième but beauvaisien signé Delpech. La victoire finale contre Saint-Etienne lors de la 42e journée est donc inutile : Lille reste 4e.
Bob Sénoussi après Lille-Saint-Etienne
Lille-Ajaccio (1-3), 11 novembre 1998 : la rechute
16e journée de D2. Le début de saison a là aussi été une catastrophe : Thierry Froger a été viré, Vahid Halilhodzic est arrivé, et Lille a déjà regagné le milieu de tableau, sans être bien loin des places qui permettraient de retrouver l’élite. Hormis un revers contre le leader Stéphanois, Lille a fait quasi carton plein à domicile depuis l’arrivée de Vahid. La visite d’Ajaccio, juste devant au classement, est une bonne occasion de revenir à 1 point de la troisième place. Et ça part très bien, puisque Valois permet à Lille de mener à la mi-temps grâce à une frappe croisée du pied gauche. L’équipe commence à avoir un jeu séduisant, et soudainement, elle se liquéfie en seconde période. En 3 minutes, Bonnal (!), qui se balade dans la défense, puis Prso, donnent l’avantage à Ajaccio (68e et 71e). Entre les deux buts corses, Boutoille trouve la barre de la tête. En fin de match, Hammadou est expulsé et Faderne ajoute un troisième but. La poisse est revenu à Grimonprez-Jooris. C’est probablement le seul match de l’ère Halilhodzic à domicile qui se termine avec autant de dépit et de pessimisme sur l’avenir du club. Après ce match, Grégory Wimbée est écarté et la fin de l’année civile sera très moyenne.
Wasquehal-Lille (2-1), 5 février 2000 : le petit coup de main au voisin
Le LOSC caracole en tête du championnat. 3 jours plus tôt, il a réalisé une nouvelle démonstration de force en écartant son dauphin, Toulouse, à domicile (2-0), portant son avance à 15 points, et à 20 points sur la 4e place. Autant dire qu’on devrait remonter sans problème. En face, le voisin wasquehalien, premier relégable. On n’ose même pas dire que c’est un déplacement pour le LOSC : le Stadium a décuplé son affluence – littéralement : il y a 13 000 spectateurs, contre une moyenne habituelle de 1500 – et est lillois aux 9/10e.
Logiquement, Christophe Landrin marque le premier but de la partie dès la 15e minute, et Lille rentre aux vestiaires avec cet avantage d’un but, sans avoir été mis en danger. Mais en seconde période, Lille ne joue plus et laisse Wasquehal égaliser (58e) et même prendre l’avantage (80e) grâce à son buteur Emmanuel Clément-ça me démange. Voilà comment Wasquehal est devenue l’une des 4 équipes à battre le LOSC cette année là. Une défaite bête, et même suspecte, qui permet aux voisins de se maintenir confortablement.
Lens-Lille (2-1), 25 octobre 2003 : une petite revanche sur 2000
Après un début de saison intéressant, avec 3 victoires inaugurales, Lille fait sa crise : voilà 7 matches que le LOSC ne gagne plus ; il se retrouve ainsi à la 12e place, tout juste mieux loti que son rival lensois (13e). Quoi de mieux qu’un derby pour se relancer (ou pour s’enfoncer. En fait la question est : « quoi de mieux qu’un derby ? »). Et ça part bien : à la demi-heure, Brunel ouvre pour Manchev, qui résiste au retour des arrières et pique son ballon du gauche au-dessus de Chabbert : 0-1 ! L’équipe est équilibrée et n’est pas mise en danger… jusqu’à ce que Puel fasse sortir Brunel au profit de Bodmer à la 67e. L’équipe recule, subit, et encaisse coup sur coup 2 buts aux 72e et 74e minutes. Comble de la merde : c’est Dagui Bakari lui-même qui nous met le deuxième but. Mais on t’aime quand même Dagui. Et puis ça n’effacera pas la victoire de septembre 2000, où on marque aux 86 et 90e minutes.
C’est bien parce que c’est toi, Dagui…
Rennes-Lille (2-1), 24 août 2008 : le complot des Lillois
Là, c’est la totale : le scénario de merde, et les buteurs qu’il ne fallait pas. Pour recontextualiser ce match, c’est la 3e journée de championnat. Rudi Garcia vient d’arriver sur le banc du LOSC, et le début de saison n’est pas très encourageant : un nul à Nancy (0-0) suivi d’une défaite face au Mans (1-3). Fauvergue blessé, Vittek et De Melo pas encore là, c’est Michel Bastos qui prend le poste d’avant-centre. C’était ça ou Larsen Touré, qui est sur le banc. Mais dans un premier temps, ça ne se passe pas trop mal, puisque Cabaye permet au LOSC de mener à la mi-temps, grâce une belle frappe à l’entrée de la surface. En seconde période, Lille subit, et il faut un grand Malicki pour conserver l’avantage. Jusqu’à… la 91e minute. Un coup-franc de Bruno Cheyrou. Lui qui nous a mis tant de buts dans les dernières minutes (précisément, Bruno Cheyrou a inscrit 6 buts dans les 10 dernières minutes pour le LOSC) : « comme un symbole » disent les commentateurs sportifs médiocres. 1-1, mais ce n’est pas tout : à la 94e, Moussa Sow met un but de renard, du gauche, et donne la victoire aux Bretons.
Lille-CSKA Moscou (2-2), 14 septembre 2011 : les montagnes russes
Après 5 ans d’absence, le LOSC effectue son retour en Ligue des Champions. Le LOSC est champion de France en titre Mesdames et Messieurs ! Lille domine largement la première période, et c’est un minimum de mener 1-0 à la pause grâce à une talonnade de Sow. À la 57e, Pedretti double la mise d’une magnifique frappe enveloppée en lucarne.
À la 75e, profitant d’une relance approximative de Landreau et de la passivité de la défense lilloise, Doumbia marque d’un pointu (2-1). Et à l’orée des arrêts de jeu, on le sentait venir : les Russes s’infiltrent dans la surface, et ça termine en lucarne. 2 points de perdus qui valent très cher, le LOSC finissant cette phase de poules à la dernière place d’un groupe très homogène. Le résumé du match ici.
Lille-Nice (4-4), 21 décembre 2011 : 4-4 Kodak
Avec un jeu pestaculaire, prôné par un entraîneur qui joue l’offensive, et un peu moins la défensive. Avant ce match, le LOSC est 3e, juste derrière les deux premiers, à deux points. Nice, lui, est le premier relégable… Lille mène à deux reprises en première mi-temps, mais se fait rejoindre à chaque fois (avec un but de Civelli…) ; et juste avant la pause, c’est même 2-3 ! Notre défense est catastrophique, ne prend aucun ballon de la tête, et Mouloungui nous fait le match de sa vie. En seconde période, Lille pousse, et Mouloungui est même expulsé. Dans la foulée, Hazard égalise (3-3), et dans les dernières minutes, servi par Obraniak, Balmont nous fait un enchaînement amorti de la poitrine/volée du droit qui termine dans le filet opposé : 4-3 pour Lille ! Quel spectacle, et quelle belle victoire… Sauf que Nice obtient un corner à la 94e : le ballon n’est pas dégagé, ça cafouille complètement, et François Clerc met une frappe toute pourrie qui finit au fond. 4-4 Kodak, et c’était même pas un match de poules. Le résumé ici.
Lille-Bordeaux (4-5) 12 février 2012 : journée portes ouvertes
Le LOSC est toujours 3e, mais a pris un peu de retard sur le leader parisien, qui le distance de 7 points. L’événement de ce jour, c’est le retour de Ludovic Obraniak à la maison : en manque de temps de jeu, il est parti à Bordeaux lors du mercato hivernal. Et il ne tarde pas à nous le rappeler, en inscrivant à la 17e minute le – déjà – deuxième but bordelais, tandis que David Rozehnal avait égalisé. À la mi-temps, les Girondins mènent 2-1, et bientôt 4-1 à la 60e minute, face à une défense qu’il est bien gentil d’appeler comme ça. Rozehnal en fais les frais et est remplacé. Tous devant avec Bruno, Hazard, Roux, Cole, et Debuchy et Digne sur les ailes en position très offensive. Résultat, Lille remonte peu à peu : Hazard tire un coup-franc de 35 mètres comme s’il s’agissait d’un pénalty et transperce tout le monde (2-4, 65e), Debuchy profite d’un alignement dégueulasse de la défense bordelaise pour faire 3-4 à la 75e. Ça pousse à mort, et le nouveau lillois Roux égalise logiquement à la 90e. Mais comme on a un entraîneur pestaculaire, on va pousser pour mettre le 5e. Tous devant et personne derrière : les Bordelais développent un dernier contre à la 93e que conclue… Ludovic Obraniak (4-5). Et voilà comment le LOSC est la seule équipe de l’histoire du championnat à avoir encaissé au moins 4 buts à domicile à deux reprises dans une saison, sans être descendue.
Lille -Auxerre (2-2), 3 mars 2012 : une avance dilapidée
Décidément, quelle belle saison ! Toujours 3e, Lille reçoit Auxerre, le 19e. Tout va bien quand Hazard ouvre le score. Ça va un peu moins bien quand Cetto se fait expulser juste avant la mi-temps. À propos, savez-vous que se faire expulser en première période, Cetto ? Bien. Mais comme en face on a affaire à des relégables, Hazard double la mise à la 63e. Et puis Le Tallec est expulsé. 2-0 à 10 contre 10 contre le 19e, ça va le faire ! Tu parles. Après 2 buts aux 80e et 84e minutes, c’est 2-2. Le titre s’éloigne pour nous (pour Auxerre aussi, remarquez, qui termine même dernier).
Lille-Sochaux (3-3), 26 avril 2013 : la remontada sochalienne
Après un début de saison assez moyen, le LOSC, débarrassé de la coupe d’Europe, va beaucoup mieux depuis le début de l’année civile 2013. Sur les 11 derniers matches, Lille n’a perdu qu’une fois et s’est replacé dans la course à la coupe d’Europe, grâce un trio offensif Payet-Rodelin-Kalou en feu. Sochaux, de son côté, est premier relégable… Logiquement, Lille mène 2-0 à la pause, grâce à un doublé de Kalou. Puis 3-0 à l’entame de la seconde période, avec un but de Basa. Il reste 10 minutes, le LOSC mène toujours 3-0. Les Sochaliens obtiennent un coup-franc à une trentaine de mètres des buts lillois, il est repris par Kanté aux six-mètres, qui tacle et marque. Bon, 3-1. 5 minutes plus tard, un autre coup-franc, cette fois axial, est tiré par Nogueira, en plein milieu du but, à ras de terre : Elana est surpris par la trajectoire : 3-2. Et à la 87e, nouveau coup-franc, bien plus proche, et tout le monde tremble : Nogueira glisse, ce qui donne une trajectoire difficilement lisible à la balle, on se demande même si c’est régulier car on a l’impression qu’il a touché le ballon deux fois… En tout cas, ça finit dans le but, et le score final est de 3-3.
Lille-Guingamp (2-2), 14 avril 2018 : la panique complète
Normalement, quand on mène 2-0 à la 91e minute, on est censé s’imposer, surtout après une prestation bien plus intéressante que lors des dernières sorties à domicile, avec notamment deux tristes défaites contre Angers et Amiens, des adversaires directs. Lille, en deux minutes, concrétise ses bonnes intentions grâce à Pépé puis Luiz Araujo (55e et 57e). Mais ce jeune et inexpérimenté LOSC craque complètement en fin de match, concédant d’abord un but de Junior Alonso contre son camp. Le pire, c’est bien qu’à ce moment-là, tout le monde s’est regardé dans le stade en sachant très bien qu’il y avait de fortes chances qu’on ne gagne pas. Guingamp pousse, les Lillois ne savent plus se dégager, s’alignent mal, et Briand égalise (94e). Les Bretons ont même une balle de 2-3 dans la foulée, qu’ils manquent.
Et on n’oublie pas des fins de matches assez merdiques qui auraient pu nous coûter cher, mais dont l’issue a été plus favorable, comme le nul concédé en Irlande, à Shelbourne (2-2) lors du premier tour de la coupe de l’UEFA en septembre 2004. Alors que les les Lillois menait 2-0 en Irlande, ils ont concédé le nul (2-2) à cause de 2 buts marqués aux 80e et 83 minutes. Au retour, le LOSC s’impose 2-0. Deux ans plus tard, alors que nos favoris mènent tranquillement 3-0 contre Donestk en 16e de finale de coupe UEFA (buts de Bodmer, Dernis et Odemwingie), ils concèdent 2 buts aux 89e et 90e minutes, avec Laurent Pichon dans les buts, et se rendent au retour en Ukraine sur une pelouse dégueulasse, bien que chauffée, et s’en tirent finalement à bon compte avec un nul (0-0). On aurait aussi pu évoquer des défaites « inattendues » (genre Borisov en 2012, avec 0-3 à la mi-temps et un score final de 1-3), des formes de malchance (0-3 contre Wolfsburg en 2013, alors qu’on domine toute la première période, on tire sur le poteau, Wolfsburg marque juste avant la mi-temps sur sa seule action. En seconde période, Wolfsburg joue à 10, tout le monde y croit et finalement il y a un coup-franc direct un péno), et les mi-temps à 4 buts et plus encaissés (à Marseille en 1997 : le LOSC mène à la mi-temps grâce à Garcion et se prend 1-5 ; à Munich en 2012, 0-5 à la mi-temps ; ou plus récemment à Paris en avril 2015 et à Marseille en avril 2018 : 0-4 à la mi-temps).
Voyez, chers lecteurs, chères lectrices, le chemin qu’il nous reste à parcourir pour annihiler le complot.
Posté le 23 avril 2018 - par dbclosc
Le stade du redoux rouge
Au terme d’un match fermé et indécis, les Lilloises ont signé contre Guingamp une très importante victoire dans l’optique du maintien. Ça sent bon !
C’est dimanche et il fait beau à Lille, alors que dans les Côtes-d’Armor, il Pleubian. Hé ben ça démarre fort. On a réussi, en plus d’Estelle, une habituée, à amener « Jo » et Manon. Mais pas la Manon de Marseille, si vous nous suivez bien, la Manon de Lille. Nous contribuons à notre mesure à amener des supporters/trices à Luchin, car il y en a bien besoin. Après la défaite à Rodez (1-2) il y a 3 semaines, la situation est soudainement redevenue un peu inquiétante, alors qu’on espérait une fin de saison assez tranquille suite à la victoire à Marseille. En relançant un adversaire direct, voilà que les Lilloises ne possèdent plus que 2 points d’avance sur la 11e place, première relégable. Sur les 4 matches qu’il reste, il s’agit d’affronter 3 équipes du top 5 (Montpellier, Paris FC et Bordeaux). Autant dire que ce match contre Guingamp est a priori le plus abordable, et si une victoire ne garantirait rien, elle offrirait de nouveau un matelas confortable au LOSC. À l’inverse, si une défaite n’annoncerait pas la D2, elle serait la promesse d’une fin de saison très compliquée. Les filles seraient donc bien inspirées de gagner cet après-midi !
Depuis la défaite à Rodez, il y a eu une petite trêve internationale, qui concernait quelques-unes des nôtres. L’équipe de France A a disputé 2 matches amicaux, contre le Nigéria (8-0) puis le Canada (1-0). Ouleye Sarr est entrée en jeu à chaque fois, aux 61e puis 82e minutes.
L’équipe de France B, avec Elisa Launay et Héloïse Mansuy, disputait le tournoi de la Manga, en Espagne, signant 3 victoires contre l’Italie (6-0), la Suède (4-1) et la Norvège (3-1). Launay a joué entièrement les deux premiers matches ; Mansuy a joué l’intégralité de la rencontre contre la Suède, est entrée en jeu à la 56e contre l’Italie, puis la première période contre la Norvège. Nos 2 « B » étaient à l’honneur dans le dernier Réservoir Dogues.
Enfin, la Belgique poursuit son parcours de qualification pour la coupe du monde 2019 : 1-1 contre le Portugal, sans Coutereels ni Coryn, puis défaite 1-2 en Italie, avec nos deux lilloises titulaires (Jana est sortie à la 84e). Ça ne sélectionne pas Silke et ça s’étonne de ne pas gagner !
Mardi, les joueuses ont battu en amical les U15 masculins de Bondues (3-2), avec un doublé de Coryn et un but de Sarr. Maud Coutereels s’est blessée pendant le match mais fort heureusement, elle tient sa place cet après-midi. Sinon, on note le retour de marine Dafeur en défense, après un mois et demi d’absence. Aurore Paprzycki, qu’on n’avait pas vue depuis un moment avec l’équipe première, est titularisée. Ludivine Bultel et Julie Pasquereau sont absentes jusqu’à la fin de saison. Avant le LOSC/EAG chez les mecs la semaine dernière, les filles ont adressé un message à l’équipe masculine ; ça n’aurait pas été du luxe de rendre la pareille.
Voici la compo lilloise :
Sur le banc : Azem, La Villa, Mansuy, Saint-Sans Levacher (de retour aussi), Dellidj (une première en A).
1e C’est parti ! L’emblème de Guingamp reçoit de la part de ma voisine la note de 4/10.
3e Première récupération de Silke Demeyere à une vingtaine de mètres du but guingampais ! Elle prend le dessus sur une arrière mais est reprise fautivement alors qu’elle partait au but. L’arbitre donne coup-franc mais, étonnamment, ne donne pas de carton à la Guingampaise. Premier complot de l’après-midi.
4e Le coup-franc, à 18 mètres, est tiré par Dali, au pied du poteau droit. La gardienne se couche et détourne en corner. Que Paprzycki envoie directement en 6 mètres.
7e Faute sur Rachel Saïdi. Didier, dont c’est aussi le grand retour en tribunes, réclame un premier carton.
8e Aurore Paprzycki dégage le ballon directement dans le tunnel d’entrée (ou de sortie d’ailleurs) des joueuses. Une performance déjà réussie par Marine Dafeur contre Fleury. Malheureusement, ça ne compte toujours pas pour un but.
10e Tentative lointaine de Silke Demeyere. Au-dessus.
12e Elisa Launay touche son premier ballon.
14e Coup-franc excentré pour Guingamp. Les Bretonnes font le coup de la chenille à l’entrée de la surface de réparation. Le ballon passe dangereusement devant le but mais on se dégage.
15e Didier signale aimablement à l’arbitre que chez Afflelou, la deuxième paire est gratuite.
18e Dafeur et Coutereels cafouillent. Le ballon est perdu et l’EAG part côté droit. Le centre est contré de justesse par Lernon, qui sauve la baraque. Corner.
20e Ça fait 5 minutes qu’on n’arrive plus à sortir la balle. Les Guingampaises sont pour le moment au-dessus et plus justes techniquement.
22e Carton jaune pour la 5 de Guingamp !
24e Sarr s’enfonce côté droit de la surface, elle envoie un centre en retrait un peu mollasson que Paprzycki reprend sur le même mode : pas de problème pour la gardienne.
26e Silke Demeyere a pris un coup. Elle reste à terre. On en profite pour faire une pause fraîcheur. Quelqu’un derrière nous demande si les joueuses changent de côté.
28e Pendant que Demeyere est sur la touche, le jeu reprend par un coup-franc pour Guingamp à une quarantaine de mètres du but lillois. Repris de la tête par une attaquante qui devance Launay, le ballon tape la barre, puis retombe au pied du poteau. Une Guingampaise n’a plus qu’à pousser le ballon au fond mais Launay revient en catastrophe pour tacler le ballon en corner. Elle a aussi un peu taclé le poteau. Le corner qui suit passe devant tout le monde. Hé ben on a eu chaud.
32e Là il ne se passe rien mais on a chaud quand même.
36e La minute Dafeur. D’abord, une magnifique roulette pour éliminer une adversaire. Puis un tacle glissé somptueux, mais en retard de quelques secondes, si bien qu’elle a chopé un pied adverse. Carton jaune fort logique.
38e Encore une faute sur Sarr, dont le jeu dos au but et la conservation de balle embêtent fort la défense. « Attentat ! » selon Didier.
Aurore Paprzycki, qui ne semble pas blessée, est remplacée par Héloïse Mansuy. Alors autant Paprzycki était en vue offensivement, autant le repli défensif et la complicité avec Dafeur étaient bien moins bons. Héloïse Mansuy rentre comme arrière gauche, et Marine Dafeur monte d’un cran.
41e Encore une faute sur Sarr. Jaune pour la 4.
45e Dafeur pour Saïdi, puis Coryn côté droit qui centre en retrait sur Dali qui arme : 15 mètres en dessous et c’était cadré.
Mi-temps. Honnêtement, il ne se passe pas grand chose niveau occasions. C’est très indécis et disputé, et Guingamp a plutôt été meilleur, en dominant le milieu de terrain, tandis que Lille joue de façon plus directe et verticale. On en vient presque à penser que le 0-0 n’est pas une trop mauvaise affaire.
46e C’est reparti Paprzycki !
47e Frappe du gauche de Sarr. Trop molle, sur la gardienne.
54e Guingamp attaque côté droit. Launay touche légèrement le ballon, le freine et manque de relancer une attaquante, mais Lernon dégage tout ça.
Dans la foulée, Sarr perce la défense mais manque sa dernière passe alors que Coryn avait fait un bel appel.
57e Corner concédé par Coutereels, avec un bon tampon en prime pour la Guingampaise ! C’est ça qu’on veut !
58e Elisa Launay est un peu en retard sur sa sortie à droite de la surface, mais Chapeh parvient à dégager.
60e Alors qu’elle s’apprête à faire une touche et qu’elle manque de solution, Jessica Lernon annonce : « Venez, j’ai pas des bras à rallonge ! ».
61e Frappe guingampaise à 25 mètres, bien partie, mais contrée du bras par Chapeh. L’arbitre siffle un coup-franc, bien placé, un peu comme celui de Dali en début de match. Il est frappé côté ouvert, sur le poteau ! C’est repris de la tête et il me semble bien que c’est une Guingampaise qui contre sa partenaire.
65e Marine Dafeur est remplacée par Anissa Dellidj.
69e On a l’impression qu’on se désunit. Cela fait deux fois en 5 minutes qu’on est en infériorité numérique en position défensive (4 contre 5 puis 4 contre 6). Un centre guingampais de la gauche est repris de la tête, à côté. Corner. nouveau centre, tête au second poteau, juste à côté, et une attaquante s’était jetée et n’est pas passée loin de toucher le ballon.
72e Allez, c’est mieux ! Kenza Dali, qui râlait juste avant, semble reprendre du poil de la bête.
74e Passe en retrait très forte pour la gardienne guingampaise, qui contrôle trop longuement. Sarr la contre et le ballon arrive sur Saïdi, excentrée, qui tente un lob du gauche, mais la gardienne est bien revenue. Dommage !
76e Encore une infériorité numérique défensive pour les Lilloises, c’est très surprenant. En fait, depuis l’entrée de Dellidj, on est dans une espèce de 4-1-4-1, avec une ligne offensive Coryn-Dali-Saïdi-Dellidj qui ne fait quasiment aucun travail défensif. Seule Demeyere, qui abat encore un travail énorme, est dans l’entrejeu, et en plus elle gagne un nombre impressionnant de duels aériens. Ça ressemble à un tout pour le tout.
80e Héloïse Mansuy réussit une belle récupération, et c’est l’occasion de dire qu’elle fait par ailleurs un excellent match.
81e Coup-franc pour Lille dans le rond central. Alors que Demeyere s’apprête à jouer court, Descamps demande de jouer long, dans la surface. Mansuy s’en charge. C’est dévié de la tête par une arrière : corner…
82e Corner de Demeyere, mais pas très bien tiré, c’est dégagé. OUI BON ÇA ARRIVE HEIN.
Le danger revient vite, avec Mansuy qui ouvre vers Coryn. La Belge déborde, contourne l’arrière et centre en retrait : corner.
83e Cette fois, Dali le tire, sortant. Sarr saute très haut, dévie de la tête au premier poteau et, au second, Lernon se jette et prolonge du gauche : but pour Lille ! Et deuxième but de la saison pour Lernon après sa réalisation contre le PSG en janvier.
84e ♫ On aime le ballon rond, c’est comme ça qu’on gagneuh ♫
♫ On aime le ballon rond, but de Jess’ Lernon ♫
85e Laëtitia Chapeh est blessée, elle sort se faire soigner.
87e Sortie de Jana Coryn, entrée de Caroline La Villa.
88e Belle sortie au pied de Launay. On tient !
91e ATTENTION NOUS ENTRONS DANS LE TEMPS ADDITIONNEL ET LE LOSC MÈNE FACE À GUINGAMP.
92e Sarr est tombée sur le dos, elle sort se faire soigner…
93e Lernon balance un coup-franc en touche.
94e C’est fini !
C’était tendu, serré, mais les Lilloises se sont bien accrochées et arrachent une victoire très précieuse ! C’est très bon signe de savoir gagner ce genre de match, sans forcément être très brillantes, mais en ne lâchant rien, on prend des points. Mention spéciale à Demeyere et à Mansuy. Excellente affaire pour le LOSC au classement puisque, désormais 7e, l’équipe a désormais une avance de 4 points sur Rodez, 11e. La route vers le maintien se dégage. Prochain match samedi 12 mai au Paris FC.
0-1 seulement, mais Guingamp repart de Lille avec une valise.
Les compte-rendus des matches précédents :
Lille-Bordeaux : Et Sarr commence !
Lille-Albi : ♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
Lille-Marseille : Un nul peuchère payé
Lille Rodez : Si loin du compte
Lille-Soyaux : Une belle dernière : Soyaux Noël !
Lille-PSG : Une défaite, mais avec la manière
Lille-Paris FC : Paris tenu à Lille
Lille-Fleury : Lille-Fleury, mais lentement
Marseille-Lille : Le LOSC craint dégun
Lille-Lyon : Dans la fosse aux Lyonnaises
Les entretiens :
Rachel Saïdi : « Le LOSC forme aussi bien des joueuses de haut niveau que les femmes de demain »
Silke Demeyere : « Sur le terrain, je me dois d’être agressive »
Posté le 19 avril 2018 - par dbclosc
Un LOSC à réaction. Quand les Dogues renversaient la vapeur (1993-1994)
Cette saison, disons-le franchement, nos Dogues se distinguent par leur incapacité à tenir un score et tout particulièrement au cours des dernières semaines. En 1993/1994, c’est le contraire : on débutait horriblement mal, mais on finissait diablement bien, un peu (mais pas tout à fait) comme on le connaîtra à nouveau au temps du Vahid Time.
A l’été 1993, le LOSC prépare sa nouvelle saison après une saison 1992/1993 particulièrement morose. Alors que les dirigeants annonçaient du spectacle, le club lillois a au contraire battu son record (qui tient toujours) du plus faible nombre de buts inscrits sur une saison (26). Sur ce point, la saison 1993/1994 tranchera avec la précédente, notamment grâce à un recrutement offensif réussi : Kennet Andersson, futur 3ème meilleur buteur de la Coupe du Monde 1994, arrive au poste d’avant-centre ; Jean-Jacques Etamé arrive comme milieu offensif ; Clément Garcia arrive pour compléter l’attaque en réserve derrière Eric Assadourian. Le LOSC inscrit alors 41 buts, soit un très bon total pour un mal classé (Lille finit 14ème), seul Strasbourg marquant davantage parmi les 10 derniers.
Lille rate ses débuts
Pour autant, tout ne fût pas parfait en 1993/1994, le LOSC ratant ses débuts. D’ordinaire, quand on utilise l’expression de « rater ses débuts » en football, on fait allusion au début de championnat. Le LOSC est encore plus balèze que ça : s’il a en effet raté son début de championnat, même en fin de championnat il ratait ses débuts. De match, en l’occurrence.
Kenneth Andersson inscrit 11 buts cette saison-là, dont les buts égalisateurs contre Martigues, Strasbourg, Angers, Auxerre et surtout un doublé décisif à Caen : il égalise (84è) puis donne la victoire aux siens (86è), le tout en deux minutes !
D’abord, son début de saison est catastrophique, au moins au niveau des points : aucune victoire après 11 rencontres, pour 5 nuls et 6 défaites, bilan de nature à faire passer ceux de Marcelo Bielsa et de Christophe Galtier pour de franches réussites. Ce sont déjà sur ses débuts de matches que les Dogues perdent leurs points. En point d’orgue, le match contre Le Havre pour le compte de la 5ème journée. Il faut en effet moins de 3 minutes aux Havrais pour porter le score à 2-0 en leur faveur, de surcroît à Grimonprez-Jooris. Les tout débuts de matches sont particulièrement catastrophiques : au cours des 3 premières minutes de chacune de ses 38 rencontres de D1 (soit 114 minutes), le LOSC encaisse au total 7 buts, soit une moyenne bien dégueulasse d’un but encaissé tous les quarts d’heure.
Ces débuts de partie catastrophiques sont-ils annonciateurs de résultats désastreux ? Eh bien, justement non. En effet, ces sept buts encaissés particulièrement précocement ne sont associés qu’à deux défaites. Lors du match contre Le Havre, précédemment évoqué, Lille remonte ses deux buts deux retard (2-2). A Caen, si Lille perd 1-0 dès la 3ème minute de jeu, puis 2-0 à l’heure de jeu, il l’emporte finalement (3-2). Menés dès la première minute à Lens et dès la deuxième à Metz, les Lillois égalisent les deux fois en fin de match (83è contre Lens, 90è contre Metz). Seuls Bordeaux (2-1) et Saint-Étienne (2-1) battant le LOSC dans ces cas de figure.
L’ancien lillois Roger Boli avait ouvert dès la première minute à Bollaert. Fabien Leclercq et ses coéquipiers égaliseront pourtant 82 minutes plus tard. La preuve en image dans la vidéo :
Comme par hasard, le règlement valide les buts marqués pendant les 40 premières minutes
L’un des plus odieux faits de l’ensemble du non moins odieux complot ourdi contre le LOSC consiste dans le fait que le règlement considère que les buts marqués dans les 40 premières minutes de jeu sont validés alors qu’il pourrait tout aussi bien considérer ces 40 premières minutes comme de l’entraînement et que seuls les buts marqués dans les 50 dernières minutes comptent.
Comme le montre ce graphique des buts marqués et encaissés par le LOSC selon le moment du match, cette caractéristique réglementaire nous pénalise très lourdement.
Tableau 1 : nombre de buts inscrits par le LOSC (1993/1994) selon le moment du match
Lille ne marque en effet que 8 buts lors des 40 premières minutes de ses matches et en encaisse 28. Sur les 50 suivantes, il en inscrit en revanche 33 pour 24 encaissés. Lille a ainsi « officiellement » remporté 8 rencontres pour 16 nuls et 14 défaites. Que serait-il si, comme le bon sens le voudrait, on ne comptait les buts qu’après la 40ème minute de jeu ? 19 victoires, 10 nuls et 9 défaites, soit un total de 48 points. Cette saison-là, un tel total de points était suffisant pour terminer à la troisième place du championnat derrière le PSG (59 points) et l’OM (51).
Ceci étant, consolons-nous. Il se pourrait, aussi, que l’on ait décidé que les matches s’arrêtent au bout de 40 minutes. Quel aurait alors été notre bilan ? 2 victoires, 18 nuls et 18 défaites, pour un total de 22 points, soit un de plus que Angers qui finit dernier cette saison-là.
Une capacité de réaction et à conserver le score
Au-delà des moments où le LOSC marquait, ce qui caractérise l’équipe cette saison-là, c’est sa capacité à inverser le cours d’un match. Ainsi, si l’on considère comme « points gagnés » les points obtenus au final après avoir encaissé le premier but du match et comme « points perdus » les points obtenus en moins des deux points qu’offre une victoire après avoir ouvert le score, on constate que la capacité de réaction des Lillois est alors très forte.
Ainsi, sur l’ensemble de la saison, les Dogues encaissent le premier but du match à 27 reprises et n’ouvrent la marque qu’à 7 reprises, faisant quatre 0-0. Quand il ouvre la marque, le LOSC ne perd son avantage qu’à deux reprises, contre Toulouse (1-1) et Angers (1-1), soit deux « points perdus » sur les 7 matches où il ouvre le score (soit 0,29 « point perdu » par match où il ouvre le score en moyenne).
Mais, plus impressionnante est la capacité des Dogues à inverser le cours des matches : sur les 27 rencontres où ils encaissent le premier but, ils obtiennent finalement le nul à 10 reprises et l’emportent même 3 fois pour 16 points récupérés et une moyenne de 0,59 point par match sur les 27 matches au cours desquels ils encaissent le premier but.
Graphique 2 : points « gagnés » et « perdus » par le LOSC suite à l’ouverture du score
Cette saison, les Dogues ont ouvert le score à 12 reprises, bien plus souvent que leurs aïeux de 93/94. A sept reprises, ils ont conservé leur avantage. Le problème c’est que, en la matière, la tendance n’est pas bonne pour ne pas dire catastrophique : ses 6 dernières ouvertures du score ont abouti à une seule victoire, deux nuls et trois défaites ! Suivent-ils des anciens dans leur capacité à inverser les rencontres mal engagées ? Nullement : sur les 19 fois où ils encaissent le premier but du match, ils s’inclinent à 14 reprises pour 5 matches nuls. S’ils veulent se sauver, les Lillois savent désormais de qui s’inspirer.
Il serait toutefois injuste à l’égard des Dogues d’aujourd’hui de ne pas reconnaître qu’ils s’inscrivent pour partie dans la lignée de leurs glorieux ancêtres : cette saison, sur les 40 premières minutes de ses rencontres, le LOSC a marqué 6 buts pour 19 encaissés, soit finalement un bilan assez proche du LOSC de 93/94.
Posté le 12 avril 2018 - par dbclosc
1996, un maintien miraculeux
En 1995-1996, après une nouvelle défaite, cette fois contre la lanterne rouge Martigues, le LOSC est 19e, n’a gagné que 6 fois, et ne compte que 30 points après 34 journées. Il reste 4 matches à jouer, dont 3 contre des équipes européennes, qui plus est finalistes cette année là de C2 et de C3. Grâce à 3 victoires, à la faiblesse de ses concurrents directs, et à d’heureuses circonstances, le club parvient à conserver sa place en première division.
L’entraîneur Jean Fernandez avait promis du spectacle pour la saison 1995-1996, après une saison 1994-1995 plutôt satisfaisante mais plutôt faiblarde niveau offensif, avec seulement 29 buts marqués. Lors de l’intersaison la quasi-totalité de l’attaque lilloise est partie : Assadourian, que Lille ne peut retenir financièrement, mais aussi Garcia et Farina, auteurs respectivement de 4 et 6 buts. Fort heureusement, le meilleur buteur lillois, Antoine Sibierski, qui a culminé à 7 buts, est resté. L’argument offensif de Fernandez ? Son nouveau duo d’attaque : Frank Pingel et Amara Simba. « l’an dernier, on avait des passeurs, mais pas de buteur. Là, avec Simba et Pingel, on a deux buteurs, plus Sibierski. Dès qu’ils seront au top physiquement et que leurs automatismes seront au point, il y aura moyen de faire quelque chose de bien ». Les automatismes ne viendront jamais, et en lieu et place du spectacle annoncé, on a eu droit à une saison-galère. On ne revient pas sur les errements du mercato, qu’on a longuement évoqués ici, mais ils expliquent en grande partie le catastrophique début de saison : une attaque famélique (Pingel, qui repart dès septembre, et Simba sont muets), Fernandez viré après 5 matches, un Nadon à côté de la plaque, une défense qui prend l’eau, un derby perdu à Grimonprez (1-3)… Après 9 journées, le LOSC n’a toujours pas gagné : ça sent déjà la D2.
Objectif maintien
Oui mais voilà : durant les 18 matches suivants, c’est-à-dire jusque mi-février, le LOSC ne perd que 4 fois, si bien que, sans même gagner beaucoup, il a vite quitté la dernière place et oscille entre les 17e et 18e places. Bref, rien n’est perdu. Et le LOSC réussit même quelques coups étonnants : il s’impose à Auxerre, futur champion de France (2-1), à Guingamp, pour la seule défaite des Bretons à domicile cette saison-là (1-0), et à Nantes, champion en titre (2-1). Mais le LOSC marque peu, et peine à domicile : de mi-octobre 1995 à début mars 1996, une seule victoire à Grimonprez-Jooris, contre Gueugnon (2-0)… et 0-0 contre Metz, Martigues, le PSG, Monaco, Rennes ; 1-1 contre Saint-Etienne et Montpellier, et défaite contre Cannes (0-2).
Au début du printemps, après 31 journées, le LOSC est toujours au-dessus de la ligne de flotaison, avec 30 points.
Mais une sale série l’attend : 3 défaites consécutives, d’abord à Metz (0-2), puis Lille prend l’eau contre Auxerre (0-4), avant de lamentablement relancer Martigues, le dernier (0-1), qui restait sur une série de 6 défaites consécutives et un nul. Si même là-bas on perd… 34 journées, Lille reste donc avec ses 30 points… et a perdu 2 places.
Mathématiquement, tout reste possible, bien entendu. Mais le LOSC doit successivement affronter Nice qui, avec quelques points d’avance, cherche aussi à se sauver. Autrement dit, voilà un match couperet et, de manière plus générale, ça sent le pâté puisqu’il faut aller ensuite affronter le Paris Saint-Germain, qui lutte encore pour le titre et est finaliste de la C2 ; Lyon, équipe européenne d’où émergent des petits jeunes comme Ludovic Giuly et Florian Maurice ; et Bordeaux, certes dans le ventre mou, mais finaliste de la C3.
L’important, c’est les 3 victoires
Le 20 avril 1996, lors d’un match angoissant, Lille s’impose 1 à 0 face à Nice, grâce à un but d’Amara Simba, qui n’avait pas marqué depuis 6 mois et 16 jours et un doublé face à Strasbourg, et s’était surtout fait remarquer jusque là pour sa maladresse avec un ballon. Mais là, contrôle approximatif du genou, demi-volée pied gauche, transversale rentrante, y a des jours comme ça.
Voici donc la situation au classement : le LOSC entretient l’illusion.
Le samedi 27 avril 1996, Lille se rend donc au Parc des Princes. On peut légitimement penser que le déplacement parisien n’apportera pas de point ; Nice peut en profiter pour se sauver ; et Saint-Etienne pour se détacher, sachant que les Verts joueront contre Martigues, probablement déjà relégué, lors de l’avant-dernière journée.
L’humeur ne tend pas à l’optimisme : pour s’opposer au quatuor offensif Raï-Dely Valdès-Djorkaeff-Loko, le LOSC propose Leclercq-Meszoly-Carrez-Cygan. Détail d’importance : Le PSG a joué en semaine (mardi 23) un match en retard contre Martigues, qui devait se dérouler le 20 (en même temps que Lille-Nice) mais qui a été reporté pour cause de demi-finale retour de Coupe des coupes jouée le jeudi 18 avril contre la Corogne. Et, de façon surprenante, alors qu’il cartonne en coupe d’Europe, le PSG ne parvient pas à battre le dernier chez lui (0-0), alors qu’une victoire lui aurait permis de reprendre la tête du championnat qu’il a perdue 2 journées auparavant, alors même qu’il possédait 5 points d’avance sur le deuxième, Auxerre, au soir de la 31e journée. Laurent Fournier déclare à l’issue de ce match : « On ne mérite pas d’être champions ». On peut alors raisonnablement imaginer que les Parisiens ont à coeur de se racheter, 3 jours après une telle contre-performance, marquée par un nombre incalculable d’occasions gâchées.
Cependant, trois éléments jouent en faveur des lillois : d’abord, le match manqué par les Parisiens contre Martigues peut aussi bien constituer un atout, car les matches s’accumulent pour Paris, et ce 0-0, ainsi que les déclarations des joueurs, semblent être symptomatiques de la priorité qu’ils accordent à la Coupe d’Europe ; ensuite, le LOSC a la réputation d’être la « bête noire » du PSG : on en a parlé ici et encore ici. Si la « malédiction » vaut surtout pour les Lille/PSG (le match aller avait déjà accouché d’un surprenant 0-0 : Paris était en tête avec 5 points d’avance sur le deuxième, alors que Lille était 17e, avec le même nombre de points que le 19e), on ne sait jamais, car tout s’exporte ; enfin, caractéristique bizarre de cette saison où le LOSC gagne peu : ses seules victoires à l’extérieur, comme on l’a évoqué plus haut, sont à Nantes, à Auxerre, et à Guingamp. Alors, si Lille gagne chez les « gros », pourquoi pas à Paris ?
Le match ressemble à un attaque/défense digne de la coupe de France. Les Parisiens, très maladroits, semblent vouloir rentrer avec le ballon dans les buts, mais Aubry veille, quand il n’est pas sauvé par les pieds de ses défenseurs. On s’achemine donc tranquillement vers un 0-0 qui, somme toute, arrange plutôt le LOSC, quand Patrick Collot, pour une fois dans le camp parisien se retrouve en position de centrer sur l’aile droite.
Il dévisse son centre et le ballon part vers le but. Bernard Lama, qui avait anticipé dans l’axe, est surpris : en essayant de dégager le ballon, il ne peut faire mieux que de le boxer dans son propre but. Lille ouvre le score sur l’un des buts les plus foireux de son histoire, et tient dans les dernières minutes : victoire !
Avec cette victoire, conjuguée à la défaite de Saint-Etienne à Auxerre et au nul de Gueugnon à Strasbourg, le LOSC sort de la zone de relégation, et a même 3 points d’avance sur celle-ci ! Il reste deux matches pour finir la saison, deux matches à domicile…
Désormais, c’est Lyon qui se présente à Grimonprez, et Lille a la possibilité de sauver sa place en D1 : pour cela, plusieurs scénarios sont possibles, mais mieux vaut gagner.
Or, Maurice ouvre le score dès la 18e minute… Mais juste avant la pause, Abed dépose le ballon sur la tête de Sibierski aux 6 mètres, qui égalise ! Puis, à la reprise, Collot envoie encore une drôle de frappe, cette fois bien partie pour finir en touche, mais Simba, qui passait par là, met son pied en opposition et prend Olmeta à contre-pied : 2-1 pour Lille ! Et le LOSC tient jusqu’au bout, pendant que Saint-Etienne et Martigues se neutralisent : le LOSC est finalement sauvé au soir de la 37e journée.
Avec 3 victoires consécutives de la 35e à la 37e journée, alors qu’on n’en comptait que 6 de la 1e à la 34e, l’équipe est à coup sûr en surrégime et laisse donc filer le dernier match contre Bordeaux (0-2), rempilant pour une saison supplémentaire en D1. Gueugnon s’impose dans le même temps et ne termine finalement qu’un point derrière le LOSC, tandis que Sainté perd encore.
Moralité : rien ne sert de partir à point, il faut courir. Voilà comment on est passé de la catastrophe au miracle.
Posté le 4 avril 2018 - par dbclosc
« La grande messe lilloise » : photographies de Hugo Smague
Il y a quelques jours a eu lieu au bistrot de Saint So le vernissage du concours Clichés d’hiver (2e édition), organisé par l’Académie ESJ de Lille. Ouvert aux étudiants de la métropole lilloise, ce concours portait deux thèmes :
– le territoire de la Métropole
– l’identité de la Métropole.
Ces deux catégories seront chacune récompensées par deux prix :
– le prix de la meilleure photo
– le prix de la meilleure série photos
Il se trouve que l’un de nous se trouvait à ce vernissage, et que l’un des lauréats de la meilleure série photos dans la catégorie « identité de la métropole » a choisi un thème qui nous a fort parlé : sa série portait en effet sur la manifestation de supporters lillois aux abords du stade avant Lille-Montpellier le 10 mars dernier. La série s’intitule « La grande messe lilloise ».
Avec son aimable autorisation, nous diffusons donc les clichés de Hugo Smague, dont vous pouvez trouver le facebook ici et le compte Instagram ici. Merci de le mentionner en cas d’utilisation des photos.