• Home
  • Bédés sur le complot contre le LOSC
  • Documents confidentiels sur le LOSC
  • Drogue, bière & complot contre le LOSC
  • Live, potins et rumeurs infondées
S'abonner: Articles | Commentaires | E-mail
  • Classements oubliésCes classements oubliés, ringards, ou inventés par mes soins à partir de la réalité.
  • Complot contre le LOSCCar le foot est un sport qui se joue à 11, et à la fin, il y a un complot contre le LOSC.
  • Derbys du NordCar rien ne vaut plus qu'un Lille-Lens, si ce n'est un Lille-Lens gagné 4-0.
  • Donne-nous des nouvelles ...sinon, on va inventer des interviews bidons sur toi.
  • Elucubrations vaguement intellectualiséesParce qu'on est cons, mais qu'on voudrait que ça se voit pas trop
  • Féminines
  • le LOSC est grand, le LOSC est beau
  • Tournois oubliésHommage aux petits tournois, du Challenge Emile Olivier au tournoi de Pérenchies
Drogue, bière & complot contre le LOSC

Drogue, bière & complot contre le LOSC

Le foot est un sport qui se joue à 11, et à la fin il y a un complot qui empêche le LOSC de gagner

Archiver pour mai 2018


Posté le 21 mai 2018 - par dbclosc

Il faudra se battre jusqu’au bout

Il ne fait pas très beau, c’est normal, on n’est pas dimanche. Le gris du ciel vient rappeler la morosité ambiante liée aux deux complots qui se sont abattus sur notre équipe cette semaine lors de la remise des trophées de l’UNFP. Premier complot : le trophée de meilleure joueuse de D1 n’a pas été remis à Silke Demeyere mais à une illustre inconnue du nom de Dzsenifer Marozsán, qui joue dans un modeste club, l’Olympique Lyonnais ; deuxième complot : le prix du plus beau but de la saison n’a pas été attribué à Jana Coryn pour sa réalisation à Paris (à 5’58). Dans la lignée de ces méthodes iniques que l’on croyait révolues depuis la disparition des grands totalitarismes du XXe siècle, la fédération française de football n’a pas non plus jugé bon de récompenser des Lilloises lors de sa cérémonie des trophées de la D1 Féminine dimanche soir. Et comme par hasard, il n’y avait pas de catégorie « club qui a le plus grand nombre de buteuses Belges » !

Pour compenser cela, voici quelques bonnes nouvelles : l’équipe 2 des filles est championne de Régionale 1 ; Caroline La Villa et Ludivine Bultel défendront cet été le titre de la France lors de la coupe du monde militaire ; et Silke Demeyere a été mise en valeur cette semaine dans la Voix du Nord, journal qui confirme qu’il trouve ses inspirations chez nous.

1Apparemment Silke a fait forte impression à Stéphane Carpentier après le match contre Guingamp. Mais on est quand même à la limite du plagiat là.


Après la victoire contre Guingamp il y a un mois, on avait écrit que ça sentait bon et qu’un grand pas vers le maintien avait été fait. Mais depuis, les filles se sont inclinées au Paris FC encore une fois, paraît-il, alors qu’elles « méritaient mieux » selon celles et ceux qui ont assisté au match. Mais 20 minutes pour entrer dans le match les ont punies, et en effet à la vue du résumé, on peut avoir des regrets, sans compter la colère de certaines Lilloises à l’égard de l’arbitre qui a oublié de siffler un pénalty sur Sarr. Même si le LOSC garde 2 points d’avance sur la 11e place, le danger reste présent. Répondant à un message d’encouragement des filles avant qu’ils ne jouent contre Metz, quelques mecs du LOSC ont envoyé un message aux filles, et les petites U9 ont fait de même, et c’est plus mignon.

Allez, concentrons-nous sur le match à venir : Montpellier est une grosse équipe et les filles l’avaient constaté à l’aller (1-4), mais en réalisant toutefois une deuxième mi-temps de fort belle facture. Les Montpelléraines n’ont plus rien à jouer en cette fin de championnat, ce serait donc sympa de lever le pied, merci bien. Pour ce dernier match de la saison à la maison, on peut regretter qu’il n’y ait pas beaucoup de monde, et encore moins d’ambiance. Nous n’y sommes pour rien puisque DBC a ramené ses petits : la petite a 6 mois et elle sourit quand on chante « Allez le LOSC » ; le petit presque 7 ans et nous a fait un magnifique drapeau qu’il expose fièrement.

2

Anne-Laure Davy, actuellement blessée, s’est reconvertie en speakerine. C’est la confirmation de ce qui était pressenti à voir la façon dont les joueuses s’entraînaient : Silke Demeyere est remplaçante. Après avoir hésité à rentrer chez moi, je décide de rester.

3Ben oui, j’ai un compte-rendu à faire

Comme lors de son entrée en jeu contre Guingamp puis au Paris FC, Héloïse Mansuy est titularisée arrière gauche, et du coup Marine Dafeur se positionne au milieu ; à la place de Silke Demeyere, Caroline La Villa ; et il semble que Sarr soit seule en pointe, soutenue par une ligne Coryn-Dali-Saïdi-Dafeur, qui se déplace sur une grande amplitude.

4
15h04 C’est parti Paprzycki ! (elle est là d’ailleurs)

1e Allez hop, premier centre de Sarr de la gauche, en plein dans la tronche d’une Montpelliéraine qui reste par terre.

5e Coutereels a déjà rempli sa mission : une joueuse adverse défoncée sur une montée. Ça arrive de plus en plus tôt.

6e Déjà 3 hors-jeu côté Montpelliérain. Carton, ça casse le jeu !

7e Première incursion dangereuse pour les bleues, avec un centre en retrait de la gauche qui passe devant les 6 mètres mais qui n’est pas repris.

10e Belle ouverture de Chapeh pour Coryn qui part côté droit. Notre attaquante Belge déborde son adversaire et centre en retrait entre la ligne des 6 mètres et le point de pénalty. Kenza Dali, quoique bousculée, parvient à reprendre de volée et ça passe juste à côté !

12e Carton jaune pour la 26 de Montpellier après une faute sur Saïdi. Toujours difficile de déterminer si l’arbitre voulait mettre le carton avant l’intervention verbale de Didier, mais c’est donné.
J’aime pas trop quand c’est l’adversaire qui prend le premier carton jaune, car quand on sait qu’une joueuse avertie en vaut 2, cela signifie que Montpellier est désormais en supériorité numérique.

16e Nouvelle incursion montpelliéraine, similaire à la précédente. Cette fois, le centre en retrait est coupé par Coutereels.

19e Récupération de Sarr côté gauche. Elle efface une joueuse dans la surface et se retrouve en bonne position. Elle peut frapper mais préfère donner en retrait à Saïdi qui ne peut exploiter le ballon, qui est dégagé. Marine Dafeur frappe en force, au dessus.

27e Encore pas mal de hors-jeu pour Montpellier. Mais ça se joue vraiment à rien par moments. Leurs attaquantes sont très rapides et il ne faudrait pas grand chose pour que ça passe.
Après un début de match plutôt dominé par le LOSC, le MHSC prend désormais l’avantage, sans se créer d’occasions. On note de bons efforts défensifs de Saïdi et Coryn, qui récupère un ballon en position de dernière défenseuse, même s’il y avait hors-jeu.

33e Carton jaune pour Lernon, qui proteste en disant que c’est sa première faute. « Y a pas de question de première faute » lui dit l’arbitre. Hé oui. Lernon avertie, elle en vaut donc 2 aussi, nous revoilà à égalité numérique.
Coup-franc tout pourri tiré à ras de terre, récupéré par Dali.

35e Sarr frappe dans un ballon qui traîne dans la surface. Elle est contrée.

38e Une-deux entre Dali et Sarr. Ouleye se retrouve à terre dans la surface… Rien n’est sifflé.

42e Bel arrêt de Launay sur sa droite après un coup-franc tiré de 30 mètres.

45e Beau sombrero de Kenza Dali, qui voit son action interrompue car une Montpelliéraine est par terre depuis 15 secondes. En fait, l’arbitre arrête le jeu quand Lille se montre dangereux, on peut le dire comme ça.

Mi-temps, 0-0.

Les Lilloises sont bien organisées. Montpellier n’a pas vraiment été dangereux même si on sent que les bleues peuvent trouver la faille si l’alignement de nos arrières bougeait de quelques centimètres. À part la frappe de Dali, il n’y a pas eu d’occasion.

5

48e Succession de corners frappés par Dafeur, mais ça ne donne rien.

50e Rachel Saïdi trouve parfaitement Sarr dans l’axe qui se présente seule face à la gardienne mais tire en plein sur elle…

54e Après une faute sur Sarr, le coup-franc du gauche de Dafeur, à 25 mètres, est dévié et arrêté sans problème par la gardienne.

57e Ouverture de Sarr pour Coryn sur la droite. Elle s’excentre en voulant contourner une arrière alors qu’elle aurait sans doute dû frapper en première intention. Son tir est contré.

58e Coryn trouve Sarr à l’entrée de la surface, seule face à la gardienne. Elle frappe beaucoup trop mollement et la gardienne se couche sans problème. On les a les occases… Tous les ingrédients se mettent peu à peu en place pour qu’on ait des regrets.

60e Amusant : Jana Coryn revient en position défensive et décide de se jeter sur une adversaire, sans toucher le ballon. L’arbitre est bien gentille de ne pas donner un pénalty.

69e De nouveau il ne se passe pas grand chose et ça devient crispant car on se rend compte que les résultats par ailleurs ne sont pas favorables au LOSC. Comme la semaine dernière au grand stade, on a une partie de notre attention sur nos téléphones. Et comme l’application de ma voisine ne semble pas toujours fiable, on se retrouve avec des scores contradictoires.

71e Faute sur Dali, non sifflée. Montpellier part en contre-attaque, côté gauche. Launay ne sort pas mais se couche parfaitement sur la frappe croisée.

72e Succession de corners pour le LOSC. Une frappe de La Villa est contrée, ça cafouille, mais ça ne rentre pas.

74e Reprise de Dali à l’entrée de la surface, sans problème pour la gardienne.

75e Sortie de Dafeur, entrée de Bultel.

79e Pour une fois, Montpellier attaque côté droit. Le ballon passe juste à côté…

81e Le maillot de Sarr est un peu tiré dans la surface. Comme ça devient vraiment angoissant, tous les moyens sont bons pour faire pression sur l’arbitre. Sous leurs yeux, c’est l’occasion de vérifier qu’à Lille, on a des journalistes et des photographes engagés !

83e Coup-franc pour Montpellier à une quarantaine de mètres des buts lillois. Plusieurs têtes de succèdent, ça traîne devant le but, et c’est repris par Mondésir. La frappe est contrée et termine au fond. Et merde.
Saïdi est remplacée par Dellidj.

84e Lille tente d’égaliser. Dali pour Coryn, encore contrée en corner. Le premier est repoussé, le deuxième finit dans le petit filet.

86e Launay est contrée dans son dégagement mais parvient à récupérer.

89e Côté gauche, deuxième but montpelliérain grâce à une frappe croisée. 0-2.

93e Elisa Launay se fait mal au pied droit, il ne manquait plus que ça.

95e Dernière tête de Dellidj, pas de problème.

Fini, 0-2.

Comme de trop nombreuses fois cette saison, on a le sentiment que les Lilloises sont meilleures, mais elle se font piéger sur les rares occasions de l’adversaire. Les filles ont été organisées, cohérentes, ont eu largement la possibilité de marquer, notamment dans le premier quart d’heure de la deuxième période, mais Sarr a manqué 2 grosses occasions. Hormis la double confrontation contre Lyon et le match au PSG, les filles du LOSC n’ont jamais été surclassées. Mais les voilà en grand danger : la venue de Montpellier apporte une petite odeur de Roussi(llon).

À l’arrivée, les filles vont devoir joueur leur survie à Bordeaux, 6e, dimanche prochain. Bon, il faudrait un gros concours de circonstances, mais on peut considérer que même Bordeaux n’est pas sauvé… Les victoires de Fleury et de Rodez ne nous arrangent pas. La seule bonne nouvelle, c’est la défaite d’Albi.

7

Donc voilà la situation pour la semaine prochaine : pour le dire clairement, il faut se concentrer sur Guingamp et Albi, et il faut faire mieux que Guingamp et/ou Albi.
Guingamp, 11e, reçoit Marseille, 12e et déjà relégué. On peut raisonnablement penser que Guingamp va s’imposer.

Quand on regarde la situation d’Albi, un point de règlement s’impose. On peut le consulter ici et se pencher sur l’article 10.
Le LOSC et Albi sont à égalité de points (20). En cas d’égalité de points, le règlement précise qu’il faut d’abord regarder les confrontations directes. Or, il y a eu 1-1 à Lille et 0-0 à Albi. Et il n’est pas question de prime au but marqué à l’extérieur. On regarde donc dans un deuxième temps la différence de buts générale : – 23 pour Albi, et -24 pour Lille. Cet écart d’un but est très important en cas de défaite lilloise à Bordeaux, car si les deux équipes perdaient lors de la dernière journée et se retrouvaient avec la même différence de buts (c’est le cas où Albi perd par un but d’écart de plus que la défaite de Lille. Exemple : Albi perd 1-3 et Lille 0-1), alors on regarde qui a la meilleure attaque sur l’ensemble du championnat : et là Lille est devant ! En gros, une lourde défaite d’Albi à Montpellier serait une excellente nouvelle pour le LOSC. Pour prendre un exemple, si Albi prend 5-0 à Montpellier, et Lille 4-0 à Bordeaux, Lille est sauvé.
Il reste un scénario improbable qui sort Lille : si Albi perd par plus d’un but d’écart en marquant au moins 11 buts + le minimum qu’en met le LOSC à Bordeaux, Albi finit devant Lille.

Bon, écartons ce dernier cas, et voilà les différents scénarios possibles :

Si Lille gagne, Lille est sauvé, qu’importent les résultats des autres.

Si Lille fait nul, il faut espérer que Guingamp ne gagne pas ou que Albi perde.

Si Lille perd, il faut espérer que Guingamp perde (Lille et Guingamp sont à égalité dans les confrontations directes) ou que Albi perde par au moins un but d’écart de plus que la défaite de Lille.

Allez les filles, on est avec vous et on suivra ça à distance !

 

Les compte-rendus des matches précédents :

Lille-Bordeaux : Et Sarr commence !
Lille-Albi : ♫ Albi à Lille, Albi-bi à Lille ♫
Lille-Marseille : Un nul peuchère payé
Lille Rodez : Si loin du compte

Lille-Soyaux : Une belle dernière : Soyaux Noël !
Lille-PSG : Une défaite, mais avec la manière

Lille-Paris FC : Paris tenu à Lille
Lille-Fleury : Lille-Fleury, mais lentement
Marseille-Lille : Le LOSC craint dégun
Lille-Lyon : Dans la fosse aux Lyonnaises
Lille-Guingamp : Le stade du redoux rouge

Les entretiens :

Rachel Saïdi : « Le LOSC forme aussi bien des joueuses de haut niveau que les femmes de demain »
Silke Demeyere : « Sur le terrain, je me dois d’être agressive »

 


Posté le 18 mai 2018 - par dbclosc

Nostalgie du transistor

C’est curieux mais, samedi soir, alors même que sous nos yeux, notre équipe était sur le point de se sortir d’une situation qui semblait presque inextricable il y a un mois, et qu’à ce titre nous aurions dû n’être qu’emplis de joie, nous avons été rattrapés par une grande mélancolie.

Il n’y a pas toujours eu d’enjeu lors du dernier match à domicile de la saison. On trouvera en fin d’article un tableau qui recense, à titre d’exemples, les derniers adversaires du LOSC à la maison lors de chaque saison depuis la remontée en 2000, ainsi que l’éventuel enjeu lié au match. En grossissant le trait, depuis 2000, on peut estimer que le seul match qu’on a vécu à Lille et qui nécessitait de savoir ce qui se passait ailleurs a eu lieu en 2009, pour une victoire arrachée contre Nancy (3-2), pendant que le PSG concédait le nul chez lui contre Monaco (0-0) et nous laissait alors sa 5e place, qualificative pour la coupe d’Europe.

Samedi 12 mai 2018, le LOSC pouvait se maintenir. Pour cela, il fallait gagner, et espérer par ailleurs des résultats favorables sur les autres terrains. Pour nous 3, qui étions au stade, c’était la première fois depuis bien longtemps que nous n’étions pas allés voir une dernière à domicile. Et, cela vaut pour tous les spectateurs présents à Pierre-Mauroy, il y avait encore plus longtemps que le LOSC ne nous avait pas proposé un enjeu si limpide et, surtout, si dramatique : là, ce n’était pas l’Europe en jeu, à la différence de la plupart des configurations depuis 18 ans. C’était le maintien ou la descente sportive, en attendant peut-être pire. C’était, espérions-nous, la dernière angoisse d’une saison bien chaotique. Certes, on avait notre destin en mains, mais la possibilité de pouvoir se sauver dès la 37e journée, avant un (Philippe) périlleux déplacement à Saint-Étienne, nous poussait évidemment à nous intéresser à ce que faisaient nos concurrents directs, Troyes, Toulouse, Strasbourg et Caen.

Bref, il y avait comme un parfum de retour dans les années 1990, avec des soirées angoissantes, que ce soit pour ne pas descendre ou pour monter, dans l’attente de nouvelles des autres stades. Mais il se trouve que depuis nos dernières expériences similaires, bien des choses ont changé dans la manière dont les stades sont configurés, ainsi que dans la façon dont les supporters et les spectateurs sont équipés. Regardez (et écoutez, surtout) cet extrait de Téléfoot en mai 1998, au lendemain de la victoire du LOSC contre Saint-Étienne, pour la 42e et dernière journée du championnat de D2. Lille vient de battre Saint-Étienne (2-1), mais doit espérer que Sochaux, en déplacement à Martigues, ne gagne pas pour passer 3e et retrouver la 1e division :


Image de prévisualisation YouTube

Scène assez insolite, le match à Lille est terminé mais on joue encore à Martigues, où Sochaux mène 2-1… Et la sono du stade se branche sur le multiplex d’Europe 1 ! Les joueurs, restés sur le terrain, et les spectateurs écoutent en silence la radio et attendent une égalisation de Martigues, qui ne viendra pas. Cependant, avant même qu’Anne-Sophie ne place son micro pour faire profiter le stade de la radio, les spectateurs savaient que Sochaux menait, et que le LOSC, en l’état, ne montait pas. Et pourtant, pas de smartphones en ce temps là, qui permettent quasiment à chacun de suivre en temps réel l’évolution des scores. Juste, disséminés dans le stade, quelques spectateurs venus avec leur vieux transistor… Combien, 5, 6, 7 transistors pour 1000 spectateurs… ? Au total, sans doute quelques dizaines à peine dans le stade. Mais un nombre suffisant pour qu’on comprenne ce qu’il se passe, et parfois de manière indirecte.

20180514_131434

Lu dans LOSC In The City#13 : à notre humble avis, Anne-Sophie, tu te trompes d’un an. Après la victoire contre Sedan, il restait un match à jouer (à Guingamp), et on ne se rappelle pas avoir entendu la radio ce soir-là, d’autant que le principal adversaire, Troyes, a égalisé à la dernière seconde contre Niort, alors on s’en serait souvenu. En revanche, on avait fait une belle fête sur le terrain.

L’âge d’or de la radio

Puisque les saisons de football se terminent en mai, on rappellera que c’est aussi en mai que la radio, en France, s’est imposée comme un média incontournable. En 1968, dans un pays en grève, l’ORTF, monopole étatique sur l’audiovisuel, relaie des informations favorables au gouvernement, minimise les manifestations et les affrontements, avant de ne plus émettre du tout : tandis que certains des jeunes manifestants fustigent l’anachronisme de cette télévision et de cette radio aux ordres du pouvoir, une partie des personnels de l’ORTF se met en grève pour revendiquer une plus grande autonomie. Mais les radios dites « périphériques » (parce que leur émetteur est situé à l’étranger), notamment Europe 1 et RTL, ne sont pas soumises à la législation française, sont au cœur des manifs, en donnent une version des événements très différente de la version officielle, celle du pouvoir gaulliste. Si l’on annonçait un rassemblement devant la fontaine Saint-Michel, une demi-heure plus tard, il y avait 3 000 personnes. Grâce au direct, jamais la radio n’avait eu autant d’influence. Et, surtout, elle devenait légère, réactive, mobile : 200 000 transistors sont vendus en un mois, dans un pays pourtant en grève. Il est d’ailleurs assez courant, sur des photos de mai 68, d’apercevoir des manifestants l’oreille collée au poste. Et pour couvrir les événements, les radios périphériques placent progressivement les journalistes habitués des retransmissions sportives, ainsi que l’explique Jean-Pierre Farkas, directeur de l’information de RTL en 1968 : « pendant les reportages, les journalistes avaient du mal à conserver un ton normal. Au milieu des grenades lacrymogènes, pas loin des coups de matraque et des jets de pierres, ils avaient peur, se cachaient, couraient, leur respiration haletante dramatisant davantage encore la situation. Les meilleurs étaient les gars des sports. Eux avaient l’habitude de doser leur voix et leurs réactions en fonction des événements vécus. Par la suite, l’illustration sonore est devenue récurrente. Comme s’il fallait faire entendre pour voir. A la limite, ce n’était plus le journaliste qu’on écoutait, mais ce qui l’entourait ».

http://www.dailymotion.com/video/xfdhkc Mai 68 : âge d’or de la radio

 

 

Deux heures d’ubiquité

Pour nombre d’entre nous, qui avons fait notre socialisation footballistique avec les multiplex à la radio, on trouvera dans le paragraphe précédent quelques parallèles entre les manifestations de mai 68 couvertes par la radio et le récit audio d’un match de football. La Revue des 2 mondes demandait récemment « Peut-on suivre un match de football à la radio ? » : à cette question, les Nordistes répondent : oui, tant que Christian Palka n’est pas à l’antenne. Car c’est un métier de raconter ce qu’on voit à des milliers d’auditeurs. Ceux qui ont écouté Saint-Etienne/Lille sur Fréquence Nord en septembre 2000 s’en souviennent : certes, le but est con, mais il faut 30 secondes au journaliste pour annoncer aux auditeurs qu’il y a eu un but de Lille. À cause de ça, le temps que je descende de ma chambre pour voir le ralenti du but sur canal (en brouillé), c’était trop tard :

http://droguebierecomplotlosc.unblog.fr/files/2018/05/beck.mp3

Bref. Figurez-vous que, enfant, je (c’est Damien qui écrit) donnais des notes aux joueurs du LOSC après avoir suivi leur match… à la radio. Le récit et les émotions transmises par la radio, et les éventuelles reconfigurations stratégiques en fonction de ce qu’il se passait ailleurs en mai 68, ont connu une sorte de prolongement à travers le sport, et notamment lors des multiplex de fin de saison. Impossible, insupportable d’attendre les fins de période pour savoir ce qu’il en était, comme cela est fait à l’accoutumée. On a en tête le comportement de Guy Roux un soir à Guingamp en mai 1996 : son équipe peut être sacrée championne ce soir-là, mais il faut que Paris ne gagne pas. Sur le banc, c’est son adjoint Dominique Cuperly qui est chargé d’écouter la radio. Mais il ne trouve pas de fréquence sur la bande FM. Il se prend alors une soufflante d’un Guy Roux hyper-tendu, qui lui demande instamment de trouver un multiplex sur les grandes ondes. Heureusement, tout va bien pour lui : Paris est longtemps mené, n’égalise qu’en fin de match, mais son équipe n’a pas à attaquer et donc à se découvrir outre mesure, et se contente du nul. Concernant le LOSC, on peut sortir ce reportage de France 3 en mai 2001 lors du dernier déplacement de la saison à Monaco, qui débute par « une oreille à Metz, les yeux au stade Louis II : c’est parti ! » : la capacité à être présent dans plusieurs lieux en même temps, on appelle ça l’ubiquité.

Image de prévisualisation YouTube

 

Grondements et exclamations dans le stade

Quelques transistors, écrivions-nous plus haut, suffisaient ainsi à informer le stade des résultats des concurrents. Quoique le chemin de l’information était parfois un peu sinueux. Mais ce qu’il y avait de formidable, c’est qu’on imaginait tous les scénarios possibles en fonction des rumeurs, joyeuses ou moroses, à différents moments et à divers endroits du stade. Si le kop se mettait soudainement à hurler alors que rien sur le terrain ne justifiait pareille manifestation, on pouvait être sûr qu’un concurrent avait pris un but ; en revanche, quand de lourds marmonnements ou un silence s’installaient, on pouvait se douter que c’était en train de tourner vinaigre, comme ça aurait pu tourner moutarde contre Dijon. Dans les deux cas, on se retourne, on cherche du regard une confirmation, quelqu’un qui a une main sur son oreille.

 1

Ah, apparemment Bastia a encaissé un but

Et parfois, le téléphone arabe rend les résultats complètement farfelus. D’aucuns lancent des rumeurs pour se faire mousser ou pour embrouiller volontairement tout le monde. On regarde sur les bancs de touche si ça s’agite, si les joueurs baissent la tête, se la prennent dans les mains, ou s’ils serrent un poing victorieux et haranguent le public. Quoi qu’il en soit, à cette époque, lors de la dernière journée, le supporter est radio-gaga et couine aux évolutions du score des concurrents.

 

Sochaux 1998, La Corogne 2001

Arrêtons-nous sur deux cas particuliers et aux dénouements opposés vécus à Lille.
Revenons d’abord au Lille-Saint-Étienne évoqué en début d’article. Ce 8 mai 1998, Lille, 4e, est un point derrière Sochaux, avec une différence de buts défavorable à un but près, mais avec une meilleure attaque. Il faut donc faire mieux que Sochaux: soit gagner, en espérant que les Doubistes ne gagnent pas, soit faire nul et espérer qu’ils perdent. Le problème est que Sochaux se déplace à Martigues, déjà sûr d’être relégué, comprendre : équipe nulle et démobilisée. Et nous, on reçoit des Verts qui sont encore menacés par la relégation et on tout intérêt à venir prendre au moins un point. Le LOSC se retrouve dans cette configuration défavorable après avoir pourtant passé les trois quarts de l’année sur le podium, mais une fin de saison foirée nous rend désormais dépendants du résultat de Sochaux, on en avait parlé ici.

Aux alentours de 20h15, alors qu’il ne se passe pas grand chose sur le terrain à Lille, première clameur dans le public : que se passe-t-il ? On se regarde. Quelques secondes après, les DVE scandent « Martigues, Martigues ! ». Sont-ce des encouragements à distance, ou s’est-il passé quelque chose ? On l’apprend vite : Martigues a en effet marqué. Et même si c’est 0-0 à Lille, cela signifie donc que le LOSC est virtuellement en D1, à la différence de buts. À la 35e minute, à peu près simultanément, la situation change : Lille marque grâce à une tête de Boutoille ! Mais l’euphorie est de courte durée, car Sochaux a égalisé à Martigues. Les Lillois sont donc toujours virtuellement 3e, mais sont à la merci d’un but sochalien qui les remettrait à la 4e place. C’est la situation à la mi-temps.

Peu avant l’heure de jeu, et là aussi presque simultanément, l’ambiance retombe soudainement à Grimonprez : Sochaux a marqué… Ce qui signifie que même en gagnant, le LOSC reste derrière. Et on reste d’autant plus derrière que Saint- Étienne marque aussi : 1-1 ! Il y a désormais 3 points d’écart entre Sochaux et le LOSC… Le LOSC tente d’arracher tout de même la victoire pour mettre toutes les chances de son côtés : à la 85e, un corner de Stephan Van Der Heyden est repris par Bob Senoussi, et Lille mène 2-1. Le boulot étant fait ici, il n’y a plus qu’à espérer que Martigues égalise, tout le monde s’enquiert de ce qui se passe à Martigues, et on ne regarde plus vraiment ce qui se passe sur le terrain. Toutes les rumeurs passent, Sochaux aurait mis un 3e but, Martigues pousserait, l’arbitre aurait refusé un but valable aux Sudistes. On ne sait pas toujours déceler le vrai du faux. Il paraît même que Martigues a raté un pénalty en fin de match. Et ça, c’est vrai ! Un pénalty tiré de façon scandaleuse, voyez la vidéo ci-dessous. Lille s’impose, le stade se branche sur le multiplex, mais Sochaux gagne aussi. C’est mort.

Image de prévisualisation YouTube

 

2

Souvenir plus joyeux le 31 octobre 2001. C’est la dernière journée de la première phase de poules de la Ligue des Champions, contre Manchester. Lille est 3e du groupe (sur 4) et ne peut plus espérer finir parmi les 2 premières places, qualificatives pour la suite de la compétition. Il faut donc tenter de garder cette 3e place qualificative pour la coupe de l’UEFA. Pour cela, il faut rester devant les Grecs du Pirée. Lille a 5 points, le Pirée 4. Il ne faut donc pas que les Grecs fassent mieux que nous (sauf si on perd et que Le Pirée gagne, ça peut passer dans certains cas car Le Pirée est à une différence de buts de -6, et nous à 0). Et là, il y a de l’enjeu pour tout le monde : anglais et espagnols, même déjà qualifiés, se disputent la première place du groupe. Il n’y a pas non plus une pression énorme à se mettre : le LOSC en ligue des champions, c’est déjà exceptionnel en soi, l’équipe a fait très bonne figure et une élimination n’aurait rien d’honteux. Mais l’équipe a justement si bien rivalisé avec ses adversaires que ce serait tout de même dommage d’être éliminé.

Ça ne commence par très bien car Solskjær, dont on rappelle qu’il répond au doux prénom d’Ole-Gunnar, marque très rapidement un but fantastique contre nous. À la mi-temps, Lille est mené, mais comme il y a 0-0 en Grèce, ça va.
Problème en début de seconde période : Olympiakos marque contre La Corogne. Cette fois, le LOSC est 4e. Si les Grecs venaient à gagner, il faudrait alors que le LOSC gagne aussi… Et il s’y emploie, puisque Bruno Cheyrou égalise à la 65e minute.

Image de prévisualisation YouTube

Comme le disent Thierry et Jean-Mimi : 1-1, ça ne suffit pas, à moins que le Deportivo La Corogne n’égalise. Le temps passe, et apparemment ça ne bouge pas en Grèce. Jusqu’à ce que, de nouveau, une rumeur parcoure les tribunes. Ça applaudit, ça chante, et sans information officielle, on espère que La Corogne a marqué en Grèce. On observe les bancs de touche : cette fois, aucun doute, Vahid a indiqué « 1-1 » ! Les scores en restent là, c’est le statu quo, et Lille termine 3e.

 1

 freegifmaker.me_2c8dz

 (si les gifs ne se lancent pas automatiquement, cliquez dessus)

3

Douter, c’est partager

Bien sûr, les téléphones d’aujourd’hui permettent à tout un chacun d’être connecté immédiatement au reste du monde. Si ça peut nous rendre service en maintes circonstances, on a constaté que, dans un stade, les smartphones d’une part détournent le regard du match, puisqu’ils nécessitent l’usage de la vue, là où la radio ne demande que l’usage de l’ouïe, et d’autre part individualisent le rapport au match, en ce sens que chaque propriétaire de smartphone apprenant la même nouvelle au même moment n’a pas à la partager, hormis à ses voisins immédiats. Sachant que 73% des Français de plus de 12 ans possèdent un smartphone, partant du principe que ce pourcentage doit à peu près correspondre à la même proportion parmi les spectateurs, on comprend qu’on est loin des quelques transistors d’il y a quelques années. Derrière, un type annonce tranquillement à son voisin que Toulouse a marqué. Puis Bordeaux, Montpellier, Strasbourg… Instantanément, le classement actualisé. Que des chiffres sur des écrans. Un info sûre, de suite. Probablement la même scène à des centaines d’exemplaires dans le stade. Et moi-même, j’ai passé une bonne partie de la soirée à surveiller ce qui se passait ailleurs. J’ai même écrit à deux reprises à un ami situé dans la tribune au-dessus de moi, ami qui a un téléphone qui ne lui sert qu’à téléphoner, en imaginant que c’était bien de le tenir au courant, comme une adhésion sans résistance à cette culture de l’immédiateté : à la demi-heure de jeu, les résultats nous étaient défavorables et on était provisoirement 18e : à l’heure de jeu, tout allait mieux et on était 15e. Il m’a répondu à chaque fois. Mais peut-être qu’il ne voulait rien savoir.

Quand le match s’est arrêté, aucune surprise. Même pas un petit suspense d’Anne-Sophie, qu’elle ne fait d’ailleurs plus depuis des années, puisque tous les résultats s’affichent directement sur les écrans géants, presque violemment, pour confirmer ce qu’on sait déjà tous. Qu’est-ce qu’on ne donnerait pas pour un retour à un petit « Tombouctou/Lens ! Tombouctou 1…, Lens… (roulement de tambours, Anne-So la facétieuse attend 5 secondes)

ZÉ-RO ! »

(ovation dans le stade)

On a appris récemment qu’à partir de 2020, le rendez-vous traditionnel du multiplex du samedi soir disparaîtrait, puisque le nouvel appel d’offres des droits télés ne prévoit plus qu’un seul match sur cette case horaire. Il restera un mini-multiplex le dimanche aprem, et les deux dernières journées verront tous les matches se jouer simultanément mais, de toute façon, il n’y avait probablement déjà plus de transistor à Lille samedi. D’ailleurs, serait-il encore autorisé aujourd’hui d’introduire dans un stade un objet qui comporte des piles ? Si l’essentiel a été assuré sur le terrain, c’est encore un bout du foot de notre enfance qui avait disparu des tribunes samedi.

11397182-ancien-poste-radio-portatif-beaucoup-de-chrome-et-de-cuir-isolé-sur-fond-blanc-

 

Annexe :

 4

Plusieurs précisions à apporter, qu’on peut résumer en 4 cas de figure :

1. En 2007, 2011, 2012, 2015 et 2017, il n’y avait aucun enjeu.

2. Certains matches ont un enjeu européen, mais il n’y avait rien de définitif ces soirs-là car il y avait encore un ou deux matches derrière :

2001 : on reçoit Lyon mais il reste deux déplacements à assurer ensuite (à Paris puis à Monaco). À la limite, au vu de la saison inespérée qu’on avait déjà faite, on s’en fichait un peu, et la C3 était déjà assurée ;
2004 : ce n’était « que » l’Intertoto, à un moment où de surcroît on ne savait pas que la 10e place – classement final du LOSC cette année-là – serait qualificative ;
2005 : on pouvait assurer la 2e place ce soir-là, notamment en gagnant. Mais gardait notre destin en mains même en cas de défaite, et la qualif est arrivée la semaine suivante en gagnant à Auxerre et en assurant donc la 2e place ;
2006 : même configuration (mais pour la 3e place) : quel que fût le score, il fallait ensuite assurer à Rennes ;
2008 : il fallait encore gagner à Lorient la semaine suivante, et espérer des faux pas des adversaires ;
2010 : la victoire contre Marseille semblait assurer la 2e place. Il fallait là aussi gagner à Lorient après, et on s’est ratés ;
2014 : on n’espérait pas grand chose contre le PSG, et on a a effectivement perdu. On comptait davantage sur le dernier match, à Lorient encore, pour finir le boulot et se qualifier en tour préliminaire ;
2016 : on dépend des résultats des autres pour éventuellement penser à l’Europe, car on est 6e. Tout se jouera à Saint-Etienne pour une qualif en tour préliminaire d’Europa Ligue.

 

Autrement dit, pour ces matches, s’il y a de l’enjeu, c’est tout de même à des intensités parfois très relatives, qui nécessitent rarement que l’on regarde ce qui se passe par ailleurs, et cela dépend de circonstances plurielles, mais surtout l’enjeu est européen.

3. Le seul cas où l’enjeu est le maintien, c’est lors de la première année de Claude Puel sur le banc. Lille reçoit Ajaccio pour la dernière à Grimonprez-Jooris, s’impose, mais ce n’était pas non plus la grande angoisse puisque le maintien avait été quasi-assuré 2 semaines auparavant contre Rennes. Il s’agissait juste là de conclure.

4. En revanche, en 2002, 2009 et 2013, on sait qu’on sera fixés puisque le dernier match à domicile correspond à la dernière journée de championnat. Toutefois, là aussi, quelques nuances à apporter : en 2002, on ne peut plus jouer que l’Intertoto alors que l’équipe pouvait espérer mieux jusqu’à quelques semaines en arrière, donc ce n’est pas vraiment l’euphorie. Et puis l’équation est simple : si Lille ne perd pas, c’est l’Intertoto. Pas besoin de s’occuper de Bordeaux, juste derrière. Et par ailleurs, l’événement ce 4 mai, c’est surtout la der de Vahid Halilhodzic. Quel que soit le résultat du soir, le LOSC va entamer un nouveau cycle.

En 2013, la configuration et claire : il faut battre l’adversaire du soir pour lui passer devant et finir 5e, donc ça se passe sous nos yeux et pas besoin de s’intéresser là non plus aux autres confrontations via la radio.

MAIS, en 2009, c’est probablement le cas le plus intéressant pour notre article, et c’est pour ça qu’on l’a mis en gras : il faut que le LOSC gagne en espérant que le PSG, qui reçoit Monaco, ne gagne pas, pour passer 5e. Si Lille mène rapidement 2-0, il se fait remonter, mais fort heureusement Plestan marque à la 75e, pendant que les Parisiens sont incapables de marquer chez eux (0-0). Lille finit 5e, mais a craint jusqu’au bout qu’un petit but parisien ne vienne gâcher la fête. Il devait bien rester quelques transistors ce soir-là…


Posté le 10 mai 2018 - par dbclosc

Scénarios de rêve : 22 matches au cours desquels le LOSC a tout renversé

On a récemment évoqué ces matches que Lille aurait dû gagner, parce que l’équipe menait et semblait hors de danger, jusqu’à ce qu’elle s’effondre et perde des points en fin de match. Il est temps désormais de proposer le pendant de cet article en évoquant à l’inverse des matches qui semblaient bien mal embarqués mais que le LOSC est parvenu à orienter en sa faveur, voire à renverser, et là aussi le plus souvent en fin de match. On n’évoquera pas tous les buts marqués dans les dernières minutes1 ni tous les renversements de situation2, mais seulement ceux qui ont effectivement permis de renverser la vapeur, et de manière bien souvent spectaculaire et inattendue, en peu de temps. Il s’agit d’une sélection, d’autres matches auraient pu être choisis, et on remonte au début des années 1990, aussi loin que nos mémoires de jeunes supporters peuvent remonter (avec une exception : un retour en 1985). Retour donc sur 19 matches avec happy end.

 

Lille Bordeaux (5-1), 12 mars 1985 : la folie à Grimonprez-Jooris (S. Plancque 34e, Primorac 56e, Thouvenel csc 58e, Primorac 92e, Savic 118e)

Coupe de France 1984-1985, en 1/16e, Lille tombe sur un gros morceau : Bordeaux, champion de France 1984 (et qui le sera encore en 1985). Disputée en matches aller/retour, la confrontation tourne d’abord à l’avantage des Bordelais, qui s’imposent à Lescure malgré l’ouverture du score précoce de Primorac (3-1). Mais l’entraîneur Georges Heylens affiche une relative confiance. Il avait indiqué avant le match : « Si on marque un but, tout sera possible. Tenez, cela ne me ferait rien de perdre 3-1 ». Et après le match, il persiste : « Rappelez-vous ce que j’ai dit : une défaite 3-1, ça me convient. Rien n’est encore joué ». Certes, rien n’est joué, mais débarque à Grimonprez-Jooris la même équipe composée des Dropsy, Battiston, Rohr, Tigana… Mais dans l’intervalle de 3 jours qui sépare les deux matches, la tension est montée : le directeur sportif des Girondins, Didier Couécou, met le feu au poudre en affirmant que « Lille n’est pas beau. Le LOSC a joué la première mi-temps au foot, la seconde au rugby ». Son homologue lillois, Charly Samoy, réplique : « Couécou ferait bien de rester modeste. Il n’y a pas longtemps que son équipe joue bien au foot et il devrait se souvenir de ce qu’il faisait quand il était avant-centre. J’étais gardien et j’ai bonne mémoire. Nous allons rabattre la caquet à ce donneur de conseils ». « Donneur de conseils », quelle violence !

Sur le terrain, c’est mal engagé : le Bordelais Audrain, en position litigieuse, ouvre le score dès la 8e minute : le score cumulé est alors de 1-4… Puis Bureau, blessé, est contraint de céder sa place à la demi-heure. Mais le LOSC se révolte, et a la bonne idée d’égaliser juste avant la pause sur un astucieux coup-franc de Stéphane Plancque (1-1, 34e), et même de prendre l’avantage à la reprise grâce à Primorac (2-1, 56e). Dès lors, tout est possible : il ne manque qu’un but pour arracher la prolongation. Et ce but arrive deux minutes plus tard, avec un peu de réussite : un « centre-shoot » de Pascal Guion est dévié dans son but par un arrière : 3-1 ! Dans une ambiance de folie, Lille manque de peu d’inscrire un 4e but par Courson, mais le ballon tape la barre.

160121Plancque

Durant la prolongation, Lille marque d’emblée par Primorac (92e) et se retrouve pour la première fois virtuellement qualifié. Savic conclut la fête dans une hystérie collective à la 118e, et le terrain est joyeusement envahi.

Par la suite, Lille élimine Rouen (2-1 ; 0-0) puis Saint-Étienne (0-1 ; 2-0), mais échoue en demies contre Monaco (0-2 ; 1-0), futur vainqueur de l’épreuve.

Image de prévisualisation YouTube

 

Caen-Lille (2-3), 29 octobre 1993 : merci les Nordiques ! (Frandsen 77e, Andersson 84e, 86e)

C’est la 15e journée du championnat 1993-1994 et c’est déjà un match-couperet pour le LOSC, 19e avec seulement 9 points et une victoire au compteur. Et jusque là, Lille n’est allé chercher que 2 points à l’extérieur. En face, Caen, 15e mais pas mal à domicile, avec seulement une défaite et 3 buts encaissés au stade Michel d’Ornano.

Comme on pouvait s’y attendre, les Caennais marquent les premiers par Benoît Cauet, et dès la 3e minute ! Puis, à l’heure de jeu, c’est ce bon vieux Pascal Nouma, un de ces exs qui nous en veulent, qui double la mise (2-0).

3C’est alors que Pierre « génie » Mankowski va effectuer deux changements décisifs : à la 72e, il sort son milieu gauche Hervé Rollain et fait entrer Per Frandsen ; 5 minutes après son entrée en jeu, le Danois réduit l’écart (2-1, 77e). Mankowski fait alors entrer en attaque un ex-Caennais, Clément Garcia, à la place d’un arrière central, Jean-Luc Buisine ! Le quatuor offensif Assadourian-Garcia-Frandsen-Andersson se sent alors pousser des ailes et le Suédois inscrit 2 buts coup sur coup aux 84e et 86e minutes ! Et ben du coup Lille gagne 3-2 en Normandie de façon très spectaculaire.

Pour tout vous dire, je me rappelle très bien qu’on était chez les grands-parents ce soir-là (et en voyant la date, ça correspond aux vacances de la Toussaint, donc ça colle) et on suivait l’évolution du score sur France-infos, donc on avait une mise à jour environ toutes les 10 minutes. Dans le flot des résultats du soir, la radio annonce donc soudainement que Lille mène à Caen, alors qu’on en était resté à 2-0. Pour vous dire à quel point la confiance régnait à l’époque, on s’est regardés avec mon père en se disant que le journaliste s’était probablement trompé, et qu’à la rigueur c’était 3-2 pour Caen !

On en avait parlé dans cet article, ce qui caractérise l’équipe cette saison-là, c’est sa capacité à inverser le cours d’un match : sur l’ensemble de la saison 93/94, les Dogues encaissent le premier but du match à 27 reprises (!), mais sur ces 27 rencontres, ils obtiennent le nul à 10 reprises et l’emportent même 3 fois.

Image de prévisualisation YouTube

 

Saint-Etienne-Lille (3-3), 6 mai 1995 : le coup de boule salvateur de Sibierski (Assadourian 90e, Sibierski 92e)

En cette saison 1994/1995, le LOSC joue deux championnats : à domicile, l’équipe est 4e, multipliant les victoires 1-0 ; mais l’extérieur, elle est 19e… Avant ce déplacement pour la 35e journée, Lille n’a récupéré que 4 petits points hors de Grimonprez-Jooris, n’a jamais gagné, et n’a inscrit que 5 buts ! Au total, Lille a inscrit 21 buts, ce qui est famélique. On a évoqué cette saison à deux vitesses dans cet article. Résultat, comme depuis de nombreuses saisons, l’équipe se bat pour se maintenir. Les Dogues sont 16e avec 38 points, et Sainté est 18e, premier relégable, avec 35 points. Autant dire qu’il s’agit d’un match décisif.

Et ça démarre mal puisque les Verts marquent dès la 7e minute par Aulanier. Juste avant la pause, Laurent Blanc marque un 2e but, sur pénalty : 2-0 à la mi-temps. Comme Sainté a une meilleure différence de buts et que le 17e, Montpellier, mène, le LOSC est virtuellement relégable.
63e minute : corner d’Assadourian et superbe tête décroisé de Sibierski : 2-1, l’espoir renaît ! Mais pas pour longtemps, puisque Blanc, encore sur pénalty, encore dans la lucarne gauche, porte le score à 3-1 à la 72e.

4La fin du match approche et le LOSC, pour la première fois de la saison, risque donc de passer dans la zone rouge alors qu’il ne reste que 3 matches… À la 90e, Roger Hitoto, à une quarantaine de mètres des buts stéphanois, est sans solution : il lance un long ballon sans espoir dans la surface de réparation, cafouillé par la défense verte, et qui atterrit miraculeusement dans les pieds d’Assadourian. Aux 6 mètres, Assad parvient péniblement à pousser le ballon dans le but adverse avec une partie du corps encore non identifiée à ce jour, mais ça fait 3-2.

Presque sur l’engagement, les Lillois récupèrent et Assad remonte côté droit. Il trouve Boutoille qui relaie avec Etschélé : son long centre trouve Sibierski absolument seul au point de pénalty : d’un magistral coup de tête qui laisse Coupet sans réaction, il égalise ! 3-3 à la 92e !

Le LOSC maintient ainsi ses 3 points d’avance sur la zone rouge, et termine la saison en trombe avec 3 victoires consécutives parmi lesquelles – enfin – une victoire à l’extérieur, au Havre (1-0), et un bouquet final contre Lens (3-1). De son côté, Saint-Etienne, 18e, ne se maintient que parce que l’OM n’est pas autorisé à rejoindre la première division.

Image de prévisualisation YouTube

Auxerre-Lille (1-2), 27 octobre 1995 : la révélation Boutoille (Boutoille 60e, 69e)

En cette fin octobre 1995, le LOSC après un départ catastrophique, n’est plus lanterne rouge grâce à un net regain de qualité de jeu à partir de septembre. Après un nul pas cher payé contre le leader messin (0-0), Lille se rend à Auxerre, où il ne s’est pas imposé depuis 13 ans. Auxerre vient de perdre à Paris : ça risque d’être d’autant plus compliqué. Dès la 2e minute, Tasfaout (l’ami de Fernando) reprend victorieusement un corner de Martins : 1-0, ça commence bien. Mais Lille joue bien et se montre dangereux. À la 51e minute, Boutoille remplace Simba. Jusqu’ici, Djezon était cantonné à un rôle de joker de luxe, et pas très efficace : il est très prometteur mais encore maladroit devant le but, et n’a toujours pas marqué en D1.

20 minutes après, le LOSC a renversé la vapeur grâce à… un doublé de Boutoille. Deux buts identiques, à 9 minutes d’intervalle : remontée de balle, petit crochet du droit, frappe du coup de pied à ras de terre aux 18 mètres, sur la droite et dans le petit filet de Cool. À la surprise générale, Lille revient d’Auxerre, futur champion, avec 3 points, et signe sa première victoire à l’extérieur de la saison. La carrière de Djezon est enfin lancée : elle sera intimement liée à la trajectoire du LOSC.

 

Nantes-Lille (1-2), 20 janvier 1996 : 5 minutes pour renverser le champion en titre (Sibierski 33e, Carrez 38e)

On est dans la même saison que le match évoqué juste au-dessus à Auxerre. Nantes a connu un début de saison poussif, notamment parce que Loko a été remplacé par un Polonais inefficace. Boutoille5Mais les Canaris cui-cui se sont progressivement replacés dans la course à l’Europe et oscillent entre les 5e et 7e places. Les Lillois, en dépit d’une surprenante victoire à Guingamp juste avant la trêve (c’est la seule défaite des Bretons à domicile cette année-là), sont 18e et premiers relégables. Autant dire qu’on se déplace à Nantes avec pour premier objectif de limiter les dégâts.

Et ça démarre mal, avec un but nantais de Benoît Cauet dès la 21e minute. Oui mais voilà, Lille a pris un joker lors de la trêve : Denis Abed, un gaucher particulièrement précis dans ses centres. Et, en 5 minutes, il délivre deux coups de pied arrêtés similaires, depuis la droite de l’attaque lilloise : le premier arrive sur la tête d’Antoine Sibierski, qui égalise ; le second sur la tête de Cédric Carrez, qui donne l’avantage au LOSC ! À la surprise générale, Lille tient jusqu’au bout et signe une troisième victoire de prestige à l’extérieur. La quatrième, ce sera 3 mois plus tard à Paris, grâce à un centre dévissé de Collot.

 

Lille-Le Mans (3-3), 1998 : Vahid pose déjà son empreinte (Peyrelade 82e, Valois 90e)

On en a parlé maintes fois : le Vahid time, ce sont les ultimes minutes au cours desquelles le public lillois a été particulièrement gâté quand Vahid Halilhodzic était l’entraîneur du LOSC. Combativité et abnégation ont ainsi amené les équipes de Vahid à bien souvent faire la différence dans le temps additionnel. Et ces caractéristiques se sont manifestées dès le premier match de Vahid sur le banc lillois : alors que son équipe est menée 1-3 à domicile et qu’elle se dirige vers, déjà, sa troisième défaite à Grimonprez de la saison, Vahid Halilhodzic fait entrer Laurent Peyrelade et Franck Renou à la 74e minute, aux places de Patrick Collot et de Samuel Lobé, et le LOSC se rue à l’attaque. À la 80e minute, Laurent Peyrelade trouve le poteau ; 2 minutes plus tard, il ramène le score à 2-3 ; à la 90e, Jean-Louis Valois égalise sur coup-franc, et les deux équipes font match nul. Une fin de match à rebondissements, des joueurs qui se congratulent et un entraîneur le poing rageur grâce à son coaching gagnant : un scénario auquel se sont habitués les supporters lillois entre 1998 et 2002.

Image de prévisualisation YouTube

 

Lille-Ajaccio (4-2), 17 août 1999 : deux renversements pour le prix d’un (Boutoille 69e, 72e ; puis Landrin 88e et Peyrelade 92e)

À l’orée de cette saison 1999/2000, que le LOSC va dominer de bout en bout, on sent que s’est installé un état d’esprit irréprochable chez ce LOSC que l’on avait déjà senti poindre lors de la saison précédente avec quelques victoires arrachées en fin de match (renversement de situation contre Valence le 14 avril 1999– victoire 2-1 après avoir été mené à la pause -, victoires à Ajaccio 2-0 le 24 avril sur des buts marqués aux 89e et 90e minutes, à Châteauroux 1-0 le 7 mai à la 86e…). Et, déjà, lors du premier match à domicile de cette saison, les Dogues se sont imposés 1-0 contre Nîmes grâce à un but marqué par Br. Cheyrou à la… 89e minute. Au cours de ce mois d’août 1999, on va assister à deux matches qui constituent en quelque sorte une transition entre le « LOSC d’avant » et le LOSC définitivement formé à la sauce Vahid. Au cours de ces matches, Lille va parfois se montrer fébrile, séquelle du passé, mais va immédiatement se ressaisir et surmonter l’obstacle. D’abord, Ajaccio le 17 août, à Lille.

Lille peine, comme on l’a si souvent vu lors des deux précédentes saisons. La domination ne se concrétise pas, et Ajaccio, bien qu’à 10 depuis la 35e, ouvre le score à la 66e malgré une fausse touche. Un scénario classique à Grimonprez… Sauf que les joueurs réagissent immédiatement, et Lille mène 6 minutes plus tard grâce à un doublé de Boutoille (69e, 72e). Alors, on a enfin une équipe qui sait profiter des circonstances favorables ? Non : à la 86e, Ajaccio égalise… Scénario immuable. Mais Lille se rue à l’attaque, et deux minutes plus tard Landrin redonne l’avantage, avant que Peyrelade ne parachève le succès lillois dans les arrêts de jeu (4-2).

 

Châteauroux-Lille (2-3), 21 août 1999 : la chatte aux rouges (Agasson 85e, Boutoille 90e)

Deuxième match de « transition », 4 jours plus tard. Châteauroux est considéré comme un prétendant à la montée, et a tenté un coup en nommant Joël Bats entraîneur. Mais le LOSC fait encore bonne figure et ouvre même le score peu après l’heure de jeu grâce à Patrick Collot. Avantage de courte durée, puisque Savidan égalise peu après, et donne même l’avantage à Châteauroux à 8 minutes du terme. Encore une équipe incapable de conserver le score ? Pas du tout. Les entrée de Bakari et Agasson perturbent la défense adverse. Dagui obtient un pénalty que Ted transforme (85e). Et, dans les arrêts de jeu, Boutoille profite du travail de fixation de Bakari pour donner la victoire au LOSC (2-3). Pas de doute, cette équipe ne se laisse pas faire, a tendance à fatiguer ses adversaires, et gagne à la fin, oubliant ses démons du récent passé.

En l’espace de 4 jours, sur 180 minutes de match, Lille a inscrit 7 buts, tous en 2e deuxième mi-temps, dont 4 dans les 5 dernières minutes, n’a mené que 18 minutes, mais a pris 6 points. Comme dit le proverbe : c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses.

Fernando15

 

Niort-Lille (0-3), 11 septembre 1999 : une balade à 10 (Bakari 75e, Agasson 82e, Boutoille 90e)

9e journée du championnat : jusqu’alors, le LOSC n’a « lâché » que 2 points, à l’occasion d’un excellent nul à Nice (0-0). Déplachement dans les deux-chèvres contre les (Charly) Chamois Niortais, cheigièmes. L’équipe va monter une autre facette de ses talents : réduite logiquement à 10 à la 41e minute après l’expulsion de Carl Tourenne pour un taquet dans la tronche d’un adversaire sous les yeux de Bruno Derrien, elle va faire la différence en infériorité numérique, et de manière tout à fait réfléchie puisque Vahid Halilhodzic apporte du sang frais en attaque à 20 minutes de la fin. Résultat, Dagui Bakari ouvre le score sur un centre de Boutoille à la 75e, 5 minutes après que les deux joueurs soient entrés en jeu (75e). C’est le premier but de Dagui en championnat ! À la 81e, Bakari déborde et dépose le ballon sur la tête d’Agasson, 0-2 ! Et en fin de match, Djezon y va aussi de son but, signant l’une de ses plus belles réalisations (avec son but contre Valence) : grand pont/petit lob, et le LOSC signe une éclatante victoire 0-3.


Image de prévisualisation YouTube


Nîmes-Lille (3-3), 21 novembre 1999 : dans le cul les crocos ! (Fahmi 76e, D’Amico 84e, 90e)

C’est un peu le Lille-Sochaux de 2013 à l’envers : cette fois, la remontada est lilloise. Lors du match aller en août, les Nîmois s’étaient sentis floués après que Lille a remporté le match sur un coup franc litigieux à la 89e minute. Vengeurs, et motivés face au leader, ils mènent 3-0 après 75 minutes. Cependant, après l’expulsion du gardien nîmois Marc Delaroche pour une main hors de sa surface à la 65e, c’est un joueur de champ qui prend place dans la cage de Nîmes : Gérald Martin (à l’époque, on ne peut inscrire que 14 noms sur la feuille de match en D2, il y a donc rarement le gardien remplaçant). À la 75e, récupérant un coup-franc de Boutoille, Abdel Fahmi ramène le score à 3-1. Lille pousse, les Nîmois paniquent et, profitant d’un cafouillage, Fernando D’Amico marque son premier but avec le LOSC, qui revient à 3-2 à la 84e. Dans la foulée, un second nîmois, l’attaquant Benkouar, est expulsé après une faute sur Fahmi. Dans une fin de match physiquement pénible pour les Nîmois à 9 contre 11, les Lillois se réveillent et égalisent grâce, incroyable, à un deuxième but de Fernando de la tête ! Le ballon est dévié au dernier moment par Zugna alors que le gardien nîmois semblait sur le ballon… Dans le temps additionnel, Valois a même une balle de 3-4, mais il frappe au-dessus alors qu’un centre eut sans doute été plus opportun.

Viseux8

Score final : 3-3, et des Nîmois encore furieux à l’encontre de l’arbitre. Ça se termine en bagarre générale, on en avait parlé avec Fernando dans cet entretien et on avait bien rigolé, il faut dire que c’est très drôle. La deuxième mi-temps est à revivre ici :

Image de prévisualisation YouTube

 

Lille-Lens (2-1), 24 septembre 2000 : un derby gagné en 5 minutes (Bakari 85e, Peyrelade 90e)

Ce n’est pas parce qu’on est montés en D1 qu’il faut abandonner les bonnes habitudes. Le Vahid time continue à l’échelon supérieur, et on peut même dire que c’est là qu’il s’est épanoui. Ce Lille-Lens, le premier depuis 4 ans, est probablement son chapitre le plus marquant : dans le derby, l’équipe de Lille, à force de pousser en imposant un intense pressing à son adversaire et d’y croire jusqu’au bout, va faire la différence notamment grâce à ses remplaçants.
Logiquement, Lens ouvre le score à la 23e minute : sur un centre de Moreira venant de la gauche, Philippe Brunel reprend du droit dans le petit filet opposé et trompe Grégory Wimbée. 0-1 à la mi-temps, Lille peut s’estimer heureux, et Lens ne sait pas encore que sa chance est passée.
En seconde période, Lille prend des risques, à commencer par son entraîneur, qui va opérer 3 changements décisifs : d’abord, Ted Agasson entre à la place de Christophe Landrin à la 70e minute. Puis, à la 77e, Bruno Cheyrou laisse sa place à Dagui Bakari, déjà buteur face à Metz, dans les mêmes conditions, un mois auparavant.

85e : Ted Agasson envoie une balle en cloche à la fois surprenante et parfaitement pensée au point de pénalty où, bien évidemment, Mikkel Beck, excellent dans cet exercice, prend le dessus sur Pierre-Fanfan et dévie aux 6 mètres vers Dagui Bakari, qui trompe Warmuz d’une demi-volée. Dans la foulée de l’égalisation, le Danois est remplacé par Laurent Peyrelade : dans la continuité des gestions de fin de matches vues en D2, Halilhodzic privilégie des remplacements offensifs pour faire céder l’adversaire. Alors que Lolo s’apprête à recevoir son premier ballon, celui-ci est intercepté de la main par Franck Queudrue : deuxième jaune pour le Lensois, qui est donc expulsé. Une expulsion qui passe presque inaperçue, tant c’est désormais la fête à Grimonprez-Jooris. La télévision propose des images inimaginables 5 minutes auparavant : les DVE dans les fumigènes, le banc lensois et ses têtes d’enterrement qui ont désormais hâte que le chrono tourne, et un banc lillois prêt à bondir une deuxième fois.

Après une nouvelle belle combinaison entre D’Amico, N’Diaye et Agasson, Peyrelade obtient un corner : on joue la dernière minute du temps réglementaire et 5 minutes supplémentaires sont annoncées. Peyrelade manque de reprendre le centre d’Agasson, mais le ballon n’est pas perdu : au second poteau, Pignol récupère et glisse en retrait à Sylvain N’Diaye. Le Sénégalais centre du gauche vers Bakari, qui fait mine de s’emmener le ballon vers le but : en fait, il laisse passer le ballon et Bejbl et Pierre-Fanfan sont éliminés grâce à cette feinte et, dans une moindre mesure, Rool, qui ne suit pas. Le but est alors grand ouvert pour Peyrelade, qui fusille Warmuz de près : 2-1 pour Lille, et une belle gamelle avec le ballon qui ressort ! Cette fois, on n’a plus de mots pour décrire l’ambiance : on vous renvoie à la vidéo ci-dessous.

Cerise sur l’Hitoto : Lamine Sakho trouve le poteau à la dernière seconde. Lille reprend le leadership régional.

Image de prévisualisation YouTube

 

Lille-Montpellier (2-1), 18 août 2001 : au bout du suspense (Cheyrou 91e, Bakari 93e)

Pour situer ce match, on est entre les deux confrontations contre Parme : dans 4 jours, les Italiens viendront à Grimonprez-Jooris. Seule précaution prise par Vahid en vue de ce rendez-vous : Dagui Bakari débute le match sur le banc. L’attaque lilloise est menée par Mikkel Beck et Adékanmi Olufadé. Il reste une quinzaine de minutes, et le score est de 0-0. Scénario classique, le LOSC change d’attaque à l’approche de la fin du match : sorties successives d’Olufadé, de Boutoille et de Beck, et entrées de Murati, Collot et Bakari. Oui mais ce soir là, ça ne va pas : Maoulida ouvre le score pour Montpellier à la 78e minute. Les Lillois ont-ils la tête à leur match de coupe d’Europe ? À la 82e, Collot, entré 12 minutes auparavant, met un coup à Rouvière : carton rouge ! Les Lillois sont désormais à 10. Donc on devrait perdre, hein ? Hé ben non : à la 91e, Bruno Cheyrou, bien servi dans la surface, pique son ballon aux six mètres et égalise : ouf !

dfsdf
Mais ce n’est pas fini : à la 93e, Johnny Ecker envoie une longue transversale vers la surface de réparation. À une quinzaine de mètres des buts montpelliérains, Bakari remporte son duel aérien avec le gardien adverse (qui, rappelons-le, bénéficie a priori d’un avantage : il peut utiliser ses mains) : de la tête, il s’élève bien plus haut que Vercoutre, sorti n’importe comment, et le ballon finit tranquillement dans le but. Lille, qui avait concédé l’ouverture du score 15 minutes avant, réduit à 10, s’impose face aux Loulou’s boys.

freegifmaker.me_2c5wc


Sochaux-Lille (2-2), 8 mars 2003 : les belles promesses de Puel
(Brunel 57e, Manchev 60e)

Première saison de Claude Puel sur le banc lillois. Jusque là, le parcours est assez chaotique : si en Intertoto le club a fait bonne figure, le début de championnat a été raté, avec notamment deux défaites 0-3 à Grimonprez, contre Bordeaux puis Nice. Un automne correct a placé le LOSC dans le ventre mou du championnat. Mais l’année civile 2003 commence de façon affreuse : 7 défaites consécutives en championnat. Résultat, avant ce déplacement à Sochaux pour la 30e journée, le LOSC est 16e et semble plonger vers la D2. Face à des Sochaliens bien placés dans la course à l’Europe, ça semble compliqué. Et, en effet, les Doubistes mènent 2-0 à la mi-temps. Mais Lille va revenir, notamment suite à l’entrée en jeu de Fortuné, qui permet de mettre en place des combinaisons vues maintes fois avec Claude Puel : l’arrière droit passe dans l’axe à un milieu qui, en une touche, envoie son ailier déborder puis centrer en retrait où se trouvent deux attaquants. Sur deux combinaisons similaires, Brunel puis Manchev marquent en 3 minutes, et Lille domine ensuite outrageusement sans toutefois parvenir à s’imposer. Un point pris reste peu, mais ce soir-là, Puel a montré qu’il pouvait proposer du jeu. Il faudra encore quelques mois pour que sa patte ne se pose véritablement sur l’équipe ; en attendant, il se peut qu’il ait sauvé sa tête.

 

Lille-Caen (2-0), 19 septembre 2004 : un Sylva doublement décisif (Sylva/Brunel 88e)

Vous allez dire : quel renversement puisqu’on n’a pas encaissé de but ? Certes. C’est un peu différent ici. Commençons par un des chefs-d’oeuvre d’Acimovic, qui ouvre le score à la 24e minute grâce à un petit pont, relais avec Bodmer et patate dans la lucarne d’Elana.

Image de prévisualisation YouTube

Filons en fin de match : pénalty pour Caen à la 87e. Dans ces cas-là, on anticipe bien souvent le but. Mais Tony Sylva, le nouveau gardien lillois, plonge sur son côté droit et arrête le ballon d’une main, sa grande spécialité. La victoire est préservée. Mais il ne s’arrête pas là : il dégage très loin et trouve Brunel, qui se retrouve seul face à Elana. Extérieur du gauche et 2-0 ! Après 5 clean-sheet à domicile pour commencer la saison, Sylva ne s’incline que lors de la venue de Bastia lors de la 10e journée.

SylvaL’important, c’est les deux poings


Lille-Auxerre (3-2), 20 septembre 2008 : première démonstration offensive de Garcia (Hazard 88e, De Melo 94e)

Première saison de Rudi Garcia sur le banc lillois. 3 semaines plus tôt, la victoire contre Bordeaux (2-1) a laissé augurer une saison plaisante et spectaculaire : on va vite le vérifier. Ce soir-là, De Melo ouvre rapidement le score sur un centre de Vittek, mais Auxerre renverse la vapeur et mène à la 80e minute. On approche de la fin du temps réglementaire : un corner de Bastos est mal dégagé par un arrière qui veut repartir en dribblant mais pousse trop loin son ballon. Eden Hazard, entré à 1-1, récupère et frappe à ras de terre à l’entrée de la surface de réparation : il égalise et inscrit là son premier but en L1.

Mais le LOSC continue de pousser et Garcia impose son style, dont on a aussi (plus rarement) fait les frais : tout le monde devant ! 94e, Cabaye tire un coup-franc excentré côté droit. Dans la surface adverse, 6 Lillois. C’est encore salement dégagé et Fauvergue, entré à 1-2, remet en retrait à Hazard. En une touche, le Belge trouve Chedjou côté gauche, qui déborde un arrière auxerrois : les Lillois sont alors à 5 contre 3, gardien compris, car la défense auxerroise est montée en deux blocs pas coordonnés. La frappe du Camerounais est freinée par Riou, un défenseur Auxerrois, seul contre 4, se chie dessus en tombant sans dégager le ballon, et De Melo pousse au fond. Victoire 3-2.

http://www.dailymotion.com/video/xhesai

 

Lille-Sochaux (3-2), 7 février 2009 : Sochaux devant (c’est pathétique, mais j’avais rien d’autre) ! (Frau 60e, Richert csc 74e, Hazard 88e)

Lille, 7e, mais à seulement 6 points de la première place d’un championnat fort serré, reçoit Sochaux, 19e. De manière inattendue, les Sochaliens mènent 2-0 à la mi-temps, sous les sifflets du public du Stadium. Rudi Garcia sort Fauvergue à la mi-temps et lance Pierre-Alain Frau, pas encore en réussite depuis son arrivée à Lille. Bien lui en prend car PAF réduit l’écart à la 59e en coupant de la tête une frappe de Balmont qui était bien partie pour finir on ne sait pas trop où, mais certainement pas dans le but. Ah, j’oublie de dire que Sochaux est à 10 depuis la 50e, car Daf a été exclu. À la 62e, Rudi Garcia lance Robert Vittek : bien lui en prend puisque Bob le Slovaque s’apprête à être à l’origine d’un des buts les plus merdiques de l’histoire du club. 74e : Obraniak centre pied droit, tête plongeante de Frau repoussée par Richert, qui se jette, tout comme Vittek et un arrière sochalien, pour récupérer le ballon. Celui-ci n’est contrôlé par personne en particulier, semble collé à la ligne de but, mais finalement Bébert parvient à taper le ballon du pied gauche, et ça termine miraculeusement dans le but. Au ralenti, on s’aperçoit que Richert a bien involontairement envoyé le ballon dans son propre but. Ça fait 2-2 ! Enfin, à la 88e, Hazard élimine Pichot en contrôlant une transversale de Rami (on pense que Pichot l’a volontairement laissé passer), s’enfonce dans la surface et frappe à ras de terre dans le coin opposé. Lille gagne 3-2 et la dépression chronique de Francis Gillot en prend encore un coup.

Image de prévisualisation YouTube

 

Lille-Lyon (4-3), 6 décembre 2009 : malgré Lloris (Gervinho 53e, Cabaye sp 70e, Gervinho 92e)

Après un début de saison poussif, le LOSC se lâche : il est au cœur de son incroyable série offensive qui le conduit, de novembre 2009 à janvier 2010, à inscrire 26 buts en 7 matches. Ce match est un feu d’artifice : à la pause, Lyon mène 3-1 sur quasiment ses 3 seules incursions dans le camp lillois, mais on reste étonnamment confiant tant le match est ouvert et les occasions lilloises nombreuses. Tout peut encore se jouer. Et dès l’entame de la seconde période, Gervinho conclut de près une ouverture de Mavuba : 2-3 à la 53e. Lloris multiplie les arrêts dans ce match, au point d’être probablement le meilleur joueur sur le terrain, malgré les buts encaissés (L’équipe en recense 11 décisifs dans ce match). Les entrées d’Hazard et de De Melo accentuent encore la pression sur le gardien lyonnais, qui s’incline à la 70e sur un péno de Cabaye : 3-3 ! Dans le temps additionnel, Hazard chipe le ballon à François Clerc et sert Gervinho qui, aux 6 mètres, conclut du pied droit : 4-3 !

Image de prévisualisation YouTube

 

Bastia-Lille (1-2), 21 avril 2013 : les défenseurs buteurs (Digne 85e, Basa 92e)

Lille remonte peu à peu dans le classement après un premier semestre difficile. Lille a encaissé un (joli) but de en début de seconde période par Khazri. En dépit de la non-titularisation de Thauvin – qui a signé au LOSC quelques semaines auparavant et est diplomatiquement « privé » de match – les Lillois ne parviennent pas à tromper Landreau. Jusqu’à ce que Digne, à la 85e minute, envoie une praline dans la lucarne bastiaise. Micka nous fait sa spéciale : trop avancé. Dans les arrêts de jeu, Lille pousse : Basa monte et reste aux avant-postes. Pedretti est servi à une trentaine de mètres et recherche le défenseur monténégrin. Il envoie un ballon piqué qui rebondit sur la ligne des six mètres. Basa, seul, s’est jeté, mais a-t-il vraiment touché le ballon ? Toujours est-il que les défenseurs bastiais, croyant à un hors-jeu, ont arrêté de jouer. Le ballon poursuit sa course dans le but pendant que Landreau lève la main, et Lille s’impose 2-1.

Image de prévisualisation YouTube


Toulouse-Lille (2-3), 6 mai 2018 : pour entretenir l’espoir (Bissouma 80e, Pépé 82e)

19e avant ce déplacement à Toulouse, 17e, Lille vit une saison pour le moins compliquée. La semaine précédente, le LOSC a enfin renoué avec un succès qui le fuyait depuis 3 mois, en battant la lanterne rouge messine. Mais la situation reste critique, bien que pas désespérée : mais perdre à Toulouse, c’est quasiment s’assurer qu’un hypothétique maintien ne pourra plus passer que par les barrages. Tout commence bien avec l’ouverture du score de Pépé dès la 5e minute sur une action bien construite. Le temps de savourer 4 minutes, ce qui est n’est pas trop mal cette saison, et Toulouse égalise par Jean. Jean comment au fait ? Puis 2-1 pour Toulouse juste avant la mi-temps avec un but de Julien. Julien comment au fait ? Bon, on perd, ça pue, ce n’est pas franchement mérité, et on est en train de sauver Toulouse. Mais c’est compter sans Mickaël « la science » Debève, entraîneur du TFC, qui décide de ne plus jouer et ne procède qu’à des changements défensifs. Résultat, Lille a tout le loisir de s’installer dans le camp toulousain : ça ne garantit rien mais ça règle une moitié du problème : y a qu’à attaquer. Lafont s’interpose bien face à Bissouma, Mendès puis Mothiba… Et Lille obtient un coup-franc à la 78e, qui n’est frappé qu’à la 80e, par Yves Bissouma : d’une trentaine de mètres, il envoie une frappe rectiligne qui se défait facilement du non-mur et finit au fond. Un coup-franc qui rappelle ceux de Bastos à Sochaux en septembre 2008 ou à Lyon en octobre 2008, ou encore celui de Hazard contre Bordeaux en février 2012.

Deux minutes plus tard, Araujo lance Pépé dans une défense toulousaine qui a oublié de s’aligner. Lafont va aux pâquerettes en sortant bêtement, à tel point qu’on se demande si ce n’est pas Patrice Lafont dans le but : il offre en tout cas une occasion en or à l’attaquant lillois de s’en défaire et de s’ouvrir le but, ce qui ne manque pas, et Lille s’impose 3-2, passe devant son adversaire de l’aprem, et sort même de la zone de relégation.

830x532-51x52_yves-bissouma-signe-coup-franc-egalisation-lille-finalement-victorieux-tfc-stadium-toulouse-6-mai-2018


Nantes-Lille (2-3), 31 mars 2019 : réglé en 7 minutes (Léao 62e, Pépé 68e, Bamba 69e)

L’effet Halilhodzic à Lille est si puissant que même lorsque Vahid est sur le banc adverse, on sent son influence. Deuxième après une superbe première partie de saison et un début d’année civile sur le même tempo, notamment marqué par une série en cours de 7 matches sans défaite à l’extérieur dont 6 victoires, le LOSC tourne aussi bien cette saison qu’il tournait mal lors de la précédente. En déplacement à Nantes, les Dogues ont la pression car Lyon, qui a joué 2 jours plus tôt, est revenu à 1 point derrière. Et comme le LOSC a perdu contre Monaco avant la trêve, beaucoup voient les signes annonciateurs du début de la fin du rêve de qualification directe en Ligue des Champions.
La première période est assez quelconque à la Beaujoire. En revanche, la deuxième est spectaculaire. Et quand Nantes mène 2-0 à l’heure de jeu, on voit mal comment le LOSC va s’en tirer. Mais Léao, sur son premier ballon, profite d’une déviation de Soumaoro et réduit l’écart après un bel enchaînement (62e). Puis Pépé transforme un pénalty qu’il a lui-même obtenu (68e), avant de martyriser Pallois en lui chipant le ballon et en offrant le 3e but à Bamba une minute plus tard (69e). Pour couronner le tout, Nantes manque un pénalty en fin de match. Le LOSC repart avec les 3 points et, s’il n’a pas convaincu dans le jeu, a montré de sacrées ressources et une abnégation à toute épreuve qui sont indispensables dans le sprint final.

Image de prévisualisation YouTube


Lyon-Lille (2-3), 25 avril 2021 : Burak Yilmaz montre la voie
(Yilmaz 45e + 1, David 60e, Yilmaz 85e)

Alors que le saucissonnage des journées de foot permet aux commentateurs d’affirmer toutes les heures que le classement a changé, le LOSC, leader avant cette 34e journée, est désormais « 3e » avant de jouer au Groupama Stadium, puisque Paris, la veille, et Monaco, l’après-midi, ont gagné. Et il peut même glisser à la 4e place s’il venait à perdre à Lyon. C’est bien ce que l’on craint après 35 minutes de jeu : menés 0-2, les Dogues sont en-dedans, sans animation offensive et semblent dans la continuité de quelques-uns de leurs précédents matches.
Mais juste avant la pause, après une faute de Mendès, Yilmaz transforme magistralement un coup-franc de 25 mètres. Finalement, Lille arrive à la mi-temps requinqué. Et en seconde période, si l’on excepte 10 premières minutes poussives, le LOSC est transformé : désormais, les joueurs se trouvent, se créent des occasions, et attaquent à tout-va. Galtier a également eu la bonne idée de remplacer Bradaric, débordé, par Reinildo. A l’heure de jeu, Yilmaz profite d’une erreur adverse pour servir David, qui égalise. Lille pousse : les entrées de Luiz Araujo, Xeka et Bamba maintiennent le LOSC dans le camp lyonnais. Mais c’est grâce à une déviation du dernier entré, Yazici, qui gagne son duel avec un autre entrant, Benlamri, que Yilmaz file devant Lopes et inscrit un troisième but. Super coaching et super gestion de match, merci Rudi ! Lille s’impose et s’offre le droit de continuer à rêver.

4a370

Image de prévisualisation YouTube

Metz-Lille (3-3), 8 août 2021 : la messe n’était pas dite (Ikoné 81e, Burak Yilmaz 97e)

Reprise du championnat, première de Gourvennec, et un statut de champion à assumer pour le LOSC. Mais 3-1 pour Metz après 50 minutes de jeu, des Lillois qui semblent ailleurs alors que leur première demi-heure, maîtrisée, laissait augurer une après-midi tranquille, voilà qui est mal barré. Fort heureusement, le brave Kouyaté (dont on ne signale jamais assez que son nom, en inversant certaines syllabes, donne « y a tes couilles ») tente un truc qui ne pouvait se terminer que par une expulsion : Metz se retrouve à 10. Cette supériorité numérique et les entrées d’Ikoné, de Weah, et surtout de Lihadji à 10 minutes du terme, permettent au LOSC de camper dans le camp adverse et d’arracher le nul grâce à Jonathan Ikoné (81e) puis à Burak Yilmaz (97e). Si la défense a montré des lacunes auxquels nous n’étions plus habitués, la capacité de réaction de cette équipe et sa rage de ne pas perdre semblent toujours bien présentes.

Yilmaz

Le résumé :

Image de prévisualisation YouTube

 

 

FC Notes :

1 En vrac, on pourrait relater ici les buts de Br. Cheyrou à la 94e lors de Lille/Bastia (2-1) en septembre 2001, celui de Bakari lors de Lille/Nantes (1-0) en octobre 2001 à la 94e, celui de Nolan Roux en décembre 2013 contre Marseille (1-0) à la 93e, mais ce ne sont « que » des buts de dernière seconde ; celui de Abed à Nancy (2-2) en octobre 1996 ou de Fauvergue à la 90e contre Lens (2-1) en avril 2005, mais ce ne sont « que » des buts inscrits dans les dernières minutes dans un scénario de match qui n’est pas un « renversement ».

2 Par exemple, la victoire de Lille à Saint-Etienne en août 2011 (3-1), contre le PSG (2-1) en avril 2012, ou à Valenciennes en mars 2013 (3-1) après avoir été mené, mais ces remontées se sont faites progressivement, sur un temps relativement long.


Posté le 4 mai 2018 - par dbclosc

Joël Dolignon, footballeur normal

Mus1 par le désir d’évoquer le football à Lille sous diverses dimensions, nous revoilà avec un nouvel entretien un peu différent de ceux que nous avons menés jusqu’alors, avec Fernando D’Amico, Grégory Wimbée, Arnaud Duncker, Rachel Saïdi et Silke Demeyere. Si ces derniers noms sont associés à des joueurs/joueuses qu’il est relativement aisé de situer temporellement ou dont on peut se rappeler ou retirer quelques caractéristiques notables (exemple : Silke Demeyere est extraordinaire), le nom de Joël Dolignon est bien moins célèbre. Et pour cause : Joël Dolignon n’a joué qu’un match avec l’équipe première. Mais pas n’importe quel match : c’était à Marseille, au stade Vélodrome, en mai 1993, quelques jours avant que les Marseillais ne soient sacrés champion d’Europe. D’habitude, quand un petit jeune pointe son nez au pas de l’équipe première d’un club professionnel, il prend d’abord place sur le banc, et commence par quelques bouts de matches. Le plus étonnant est probablement que Joël Dolignon a été titulaire et a disputé l’intégralité de cette rencontre. Cette particularité nous a ainsi incités à nous intéresser à son parcours sportif, qui finalement est plus représentatif que celui de la minorité de footballeurs qui parviennent à en faire un métier bien rémunéré pendant une quinzaine d’années et trustent le haut de l’affiche et monopolisent la reconnaissance des supporters. Le parcours de Joël Dolignon est en fait classique pour une écrasante majorité de pensionnaires de centres de formation, puisque 1% des jeunes à l’entrée d’un centre de formation deviennent professionnels, et environ la moitié des premiers contrats pros ne sont pas renouvelés2. À Lille, on ne manque par d’exemples de jeunes talents dont l’essentiel du parcours footballistique s’est fait au niveau amateur : Fabrice Leclerc, Alama Soumah, Gabriel Guikoune, Mamadou Kane, Jérémy Denquin et tant d’autres, sont autant d’exemples de joueurs très talentueux qu’on n’a pas ou peu vus au niveau professionnel. On avait précédemment évoqué le cas de la génération née en 1981. La répartition des joueurs formés en centre de formation fait bien souvent le bonheur des clubs voisins : dans les années 1990, Roubaix récupérait quelques joueurs « made in LOSC », tandis qu’aujourd’hui, le club de Croix, par exemple, a 5 titulaires formés au LOSC.

Joël Dolignon, né en 1972, c’est 9 ans au LOSC, de 1986 à 1995, d’abord à fréquenter le centre de formation, puis à côtoyer de temps à autre le groupe professionnel à partir de 1993. À une période où le LOSC commence à faire parler de lui pour sa formation, domaine où se distinguaient jusqu’alors plutôt Lens et Valenciennes dans le Nord-Pas-de-Calais, Joël Dolignon fait partie de cette génération qui a vu éclore quelques noms dont la carrière a été très honorable (Oumar Dieng, Fabien Leclercq, Frédéric Dindeleux, Cédric Carrez…). C’est l’époque où le club a de toute façon plutôt intérêt à miser sur ses jeunes, à un moment où, confronté à des problèmes économico-administratifs (gestion financière laxiste et désengagement progressif des collectivités publiques), le club s’endette profondément, et la DNCG, entre deux menaces de relégation administrative, limite sérieusement les possibilités de recrutement pour le LOSC. Résultat, les présidents et les entraîneurs valsent, les résultats sont moyens… mais on voit apparaître des jeunes. Les conditions de formation ne sont pas idéales : c’est le terrain en stabilisé du Pont-Royal qui fait office de terrain d’entraînement. Mais la formation fait parler d’elle, notamment celles issue d’une génération championne de France Cadets en 1989 après deux ans d’invincibilité, grâce à une ultime victoire à Pontivy contre le Paris FC, après avoir sorti Le Havre en huitièmes (7-1), Metz en quarts (4-1), et le PSG en demies (2-0). Parmi eux, le milieu défensif Joël Dolignon, appelé 4 ans plus tard pour un match prestigieux en équipe première, au marquage de la montagne Pelé.

À l’aller, en janvier, Lille s’était imposé à la surprise générale contre les quadruples champions de France : 2-0 grâce à des buts de Dieng et d’Assadourian. Entre-temps, l’entraîneur Bruno Metsu a été remercié et remplacé par le Polonais Henryk Kasperczak : il faut dire que Lille venait de battre Auxerre et que ça a perturbé tout le monde. Plus sérieusement, pour faire écho aux problèmes évoqués plus haut, le limogeage de Metsu faisait suite à un changement de présidence : le départ de Paul Besson, souhaité par la mairie, et l’arrivée du duo Devaux/Lecomte. Pour le match retour, c’est la 35e journée du championnat de France : les Lillois sont 16e, avec seulement un point d’avance sur le barragiste havrais, tandis que Marseille file vers son quatrième titre consécutif. On est toutefois relativement confiant sur les chances de maintien du LOSC, car les poursuivants ont un calendrier tout pourri, même si le LOSC reste sur un nul pas très encourageant contre Sochaux (0-0). Et, de manière générale, cette saison n’est pas folichonne, on en a parlé ici ; seulement 26 buts marqués, malgré un attaquant de la trempe de Pascal Nouma, on en a parlé là. De son côté, l’OM attend sa finale de Ligue des Champions, qui a lieu 10 jours plus tard… Il y aura un déplacement à Valenciennes à effectuer entre-temps.

La Voix du Nord nous apprend qu’en ce 15 mai 1993, les Lillois se rendent à Marseille en bimoteur de la compagnie Air-littoral, qui a décollé de Lesquin à 9h. Sans un bon paquet de joueurs défensifs, tous blessés : Dieng, Fichaux, Bray, Oleksiak, Leclercq. Même si le milieu de terrain reste assez fourni (Brisson, Fiard, Friis-Hansen sont là, ainsi que le jeune Sibierski) Kasperczak compense ses blessés en intégrant donc Joël Dolignon : Joël revient sur les circonstances de sa titularisation dans l’entretien. Le lendemain, après la défaite (1-4), la VDN souligne l’écart entre « un bon Lille et un Marseille de rêve », et écrit au sujet de celui qui portait le n°2 : « chargé du marquage d’Abedi Pelé, le jeune lillois se montra très attentif ». Lundi 17 mai, la Voix des Sports revient plus en détail sur le match et consacre même un encadré à la promotion-surprise du petit Dolignon qualifié de « petit lion lâché dans la cage aux fauves » : « attentif, soignant son placement, il réussit à « chiper » quelques ballons chaud dans les pieds marseillais ».

1

L’entraîneur affiche sa satisfaction, malgré la défaite : « je suis satisfait de la résistance que nous avons opposée à cet OM de très haut niveau (…) les joueurs ont lutté, montré une belle cohésion et les deux jeunes, Joël Dolignon et Antoine Sibierski, n’ont pas fléchi, bien au contraire. Sur ce match, le LOSC a montré qu’il méritait de conserver sa place en Division 1 ». On apprend que Joël a effectué la première faute du match, et qu’il a écopé du seul carton à la 21e minute. Sa réaction, à chaud : « c’était normal d’être un peu ému. Sortir de la D3 pour se retrouver en face d’Abedi Pelé et de l’OM, ce n’est quand même pas une aventure ordinaire. Au début, j’étais un peu tendu. Ensuite, je suis bien allé le chercher. Ce qui m’a le plus surpris, c’est le rythme imposé par les joueurs de Raymond Goethals à ce match. Sur les côtés, les Marseillais déboulaient très souvent et très vite. Impressionnant, vraiment… »

4Vous remarquerez que le joueur lillois le mieux noté s’appelle Dolignon, et que le Marseillais offensif le moins bien noté s’appelle Pelé.


À Lille, comme le Hazard fait bien les choses (on adore la faire celle-là), nous sommes allés à la rencontre de Joël Dolignon, un jour de Marseille-Lille, en présence de Valérie, son épouse : l’occasion de découvrir ou se remémorer un parcours finalement très répandu, et de se plonger dans une partie du LOSC de la fin des années 1980 et du début des années 1990.

Mais Dolignon, c’est un nom également associé désormais à la section féminine du LOSC lancée en 2015, puisque la première buteuse de l’histoire du LOSC n’est autre que… Camille Dolignon, fille aînée de Joël et Valérie. C’était une frappe lointaine contre Hénin-Beaumont, le 13 septembre 2015. On en a donc profité pour parler de Camille !

 

On va tenter de suivre un ordre chronologique. Comment et où as-tu commencé le foot ?

Joël J’ai commencé dans un petit village dans l’Aisne, qui s’appelle Wassigny. C’était en catégorie pupilles, comme on disait à ce moment-là. J’y ai joué durant deux saisons. Ensuite, j’ai été recruté par le club de Gauchy Grugies Biette, à côté de Saint-Quentin, qui avait un bon niveau, en Minimes. Sur les deux saisons que j’ai faites là-bas, on a gagné deux fois la coupe de l’Aisne, et une fois la coupe de Picardie. Et par la suite, j’ai cherché à intégrer un club pro : j’ai fait des essais à Lille et à Beauvais. J’ai été retenu par les deux et j’ai choisi Lille.

 

« Champions de France Cadets en 1989 : on avait une super génération ! »

 

Ce sont Lille et Beauvais qui t’ont sollicité, ou c’est toi qui les as démarchés ?

Joël C’est moi qui ai fait les démarches. À cette période, Charly Samoy était directeur sportif du LOSC, et il est venu me voir plusieurs fois lors de matches à Gauchy. J’ai fait une journée d’essai ici à Lille avec Michel Vandamme. Suite à ça, j’ai été retenu et j’ai choisi de venir à Lille. C’était, je crois, en 1986. Au départ, par rapport à mon âge, je ne pouvais pas encore entrer au centre de formation. J’ai donc fait une saison en sport-études au lycée Jean Perrin, tout en dormant au centre de formation. Puis j’ai intégré le centre de formation en tant qu’apprenti-stagiaire. Au départ, Charly Samoy était le directeur sportif du club, puis ça a été Bernard Gardon.

 

2
Debout : Gardon, Dieng, Carrez, Fabien Leclercq, Nicolas, Dindeleux, Soudani, Guikoune, Menendez, Laurent, Dusé.
Assis : Soares, Dolignon, Lô, Courbez, Debaere, Blanquart , Martin, Saulnier

 

Sur cette photo de l’équipe Cadets de 1989, certains joueurs sont plus jeunes que toi : Carrez et Dindeleux, par exemple, sont de 1974.

Joël Oui, eux n’étaient pas au centre quand je suis arrivé. J’étais d’abord avec ceux de ma génération : Oumar Dieng, Fabien Leclercq, Farid Soudani, Gabriel Guikoune, Eric Debaere… On avait une super génération ! On avait un groupe pour faire de bonnes choses. Sur les deux années de Cadets, on n’a perdu aucun match officiel, excepté la première année, on a perdu aux pénalties un quart de finale du championnat de France, je crois que c’était à Metz. Ce qui est dommage, c’est qu’après les Cadets, ça s’est un peu dispersé. Moi j’étais davantage avec la troisième équipe du LOSC en régionale, les Oumar et Fabien étaient avec la deuxième équipe en troisième division, et enfin une autre partie jouait avec une autre équipe qui évoluait sur le petit terrain rouge en face de Grimonprez-Jooris. Leclercq, Dieng et Soudani ont été appelés très tôt en équipe première.

3

 

 « Le mercredi, je joue avec l’équipe 3 du LOSC ; le samedi, je suis au marquage d’Abedi Pelé au Vélodrome… »

 

Et toi, donc en 1993…

Joël En mai 1993… et après, plus rien. Bizarrement, après ça j’ai fait 2 saisons dans le groupe pro, j’étais remplaçant à plusieurs reprises en fait. J’ai peut-être fait 5, 6, 7 matches dans le groupe sur les deux saisons qui ont suivi ça, mais je ne suis jamais rentré. C’était une période où les entraîneurs changeaient régulièrement. Le club était très instable. C’est Henrik Kasperczak qui m’a fait débuter, mais il n’est resté que 4 mois, puisqu’il a remplacé Bruno Metsu en février 1993 et a terminé la saison. Ensuite, j’ai été coaché par Pierre Mankowski (1993-1994) et Jean Fernandez (1994-1995).

Comment s’est passée cette intégration dans le groupe professionnel ?

Joël Le mercredi précédant le match de Marseille, j’ai joué en coupe avec la 3e équipe de Lille, sur le terrain rouge, et Kasperczak est venu voir le match. Mais il venait parfois à l’entraînement, et d’ailleurs il m’avait déjà pris avec le groupe pro de temps en temps. Le lendemain, je suis appelé dans son bureau, en présence de George Honoré [entraîneur-adjoint], et ils m’annoncent qu’ils ont l’intention de me faire jouer le samedi ! Et ils m’ont dit clairement que je serais titulaire, en position de milieu défensif, au marquage d’Abedi Pelé…

Tu as réagi comment ?

Joël J’étais surpris ! Étonné parce que je ne pensais pas intégrer l’équipe première. Mais c’était une période où il y avait pas mal de blessés dans l’équipe pro.

Valérie C’était la fête dans ton village !

Image de prévisualisation YouTube

Joël Ah oui, tout le monde était à l’écoute, c’est normal, un petit village de 1000 habitants. Il y a eu des articles dans la presse locale.

Sur le match en lui-même, tu as quels souvenirs ?

Joël La veille du match, j’ai mal dormi : j’avais un peu de pression. En revanche, le lendemain, sur le trajet ça allait. Et une fois arrivé dans le stade Vélodrome, je n’ai pas ressenti de pression. C’était carrément différent de la veille. Je me sentais bien, tranquille, détendu. Les coaches me parlaient beaucoup pour me motiver, décompresser, et dire que ça ne servait à rien d’être stressé par rapport à mon premier match contre Marseille. Ils m’ont dit : « ne t’inquiète pas, il ne t’arrivera rien, un jeune joueur comme toi, ils ne te connaissent pas. Joue à fond et ne te pose pas de question ». Ensuite, au niveau de l’ambiance, je n’ai pas été beaucoup plus impressionné que ça. J’étais dans mon match. Les consignes, c’était d’empêcher de jouer Abedi Pelé, le contrer au maximum. Je pense que je me suis plus ou moins bien défendu. Après le match, Kasperczak m’a dit que j’avais fait une bonne prestation pour un premier match en D1.

4

Tu crois qu’il t’a titularisé pour surprendre Marseille, en mettant un jeune inconnu ?

Joël Franchement, je ne saurai dire exactement pour quelle raison il m’a pris. Je pense que c’est par rapport à ma morphologie qu’on m’a mis au marquage de Pelé. J’ai su après que les entraîneurs hésitaient entre Cédric Carrez, plutôt un stoppeur, et moi pour jouer ce match là en 6. Cédric Carrez est plus grand que moi, c’est probablement pour ça que le choix s’est porté sur moi : un petit gabarit, plutôt qu’un plus grand qui aurait eu du mal à se retourner.

Tu as pris un jaune assez rapidement (les Dolignon rient). Est-ce que ça veut dire que Pelé t’a mis en difficulté ?

Joël Ah oui… Si je me souviens bien, je l’ai pris à un moment où il partait, suite à une balle en profondeur, vers le but, je lui ai tiré le maillot je crois. C’est un dribbleur, percutant, vif… Pas évident à prendre !

Les buts du match :

Image de prévisualisation YouTube Sur le premier but marseillais, on aperçoit bien Joël Dolignon au marquage

 

5

 

Et donc tu as intégré le groupe pro jusqu’à la fin de saison avec Kasperczak. Et avec les autres entraîneurs ?

Joël Oui, je me suis entraîné avec le groupe pro jusqu’à la fin de la saison 1992-1993. J’ai même été dans le groupe deux fois peut-être… Quand arrive Pierre Mankowski, je suis toujours dans le groupe pro. À plusieurs reprises, il me prend dans le groupe mais sans me donner de temps de jeu. Idem avec Jean Fernandez en 1994. Sur les deux années… plus de temps de jeu. Donc j’ai joué avec la nationale 2.

6Joël Dolignon au second plan, avec Jakob Friis-Hansen. Au premier plan, Christian Pérez.

 

« Deux dépôts de bilan en deux ans… La poisse ! »

 

Et donc tu quittes le LOSC en 1995.

Joël J’étais encore en contrat avec Lille en 1995, et je suis prêté à Roubaix, en National 1. Mais au bout de 6 mois, le club dépose le bilan. Je suis donc revenu quelques mois à Lille pour ensuite partir à Rouen. Bernard Gardon, qui y était le directeur sportif, avait un projet là-bas et m’a rappelé. Il avait aussi rappelé auparavant Gabriel Guikoune et David Mialon. J’arrive donc à Rouen, en Nationale 2, en janvier 1996. J’y joue une saison et demi… et dépôt de bilan ! Deux fois de suite comme ça… La poisse (rires) !

Tu avais quel type de contrat à Rouen ? Tu étais salarié ?

Joël J’étais salarié oui, on touchait une partie d’indemnités pour le côté sportif. Ça suffisait pour vivre correctement. Surtout, Rouen fonctionnait comme un club professionnel : le club avait un passé récent en D2. On s’entraînait la journée, et ma vie était consacrée au foot. On avait piscine, sauna, un kiné attitré… on était comme des pros.

Ensuite, Valérie et moi, et Camille, qui est née à Rouen, on est revenus dans la région, en 1997. J’ai fait 2 saisons à Tourcoing en national 3. Là aussi, je touchais des indemnités. Mais au bout d’un moment, tu te poses des questions. Tu te dis que ça ne va pas durer comme ça éternellement, et qu’il est temps d’entrer dans la vie active quoi… On avait notre première fille, et donc j’ai fait savoir que je recherchais un club qui aurait la possibilité de me trouver un boulot à côté. Je voulais travailler dans les espaces verts, dehors, ce qui me plaisait. Le club de Marcq en Barœul m’a contacté, on m’a dit qu’on allait me proposer un boulot d’ouvrier-paysagiste, on s’est rencontrés et ça m’a plu, j’ai fait 2 saisons à Marcq. Et puis après j’ai arrêté définitivement le foot. Parce que faire du foot avec 3 entraînements par semaine, le match, plus le boulot, en travaillant dans les espaces verts, qui est un métier assez physique… j’ai arrêté. J’avais 29-30 ans. Et actuellement je continue à bosser dans l’entreprise Terr’envie.

 

« Comme joueur ou dans ma vie professionnelle, j’ai fait ce que je voulais »

 

En tout cas, quand tu étais en formation à Lille, tu n’as pas fait d’études, tu n’as pas été suivi à côté, car c’est répandu maintenant d’avoir aussi un bagage scolaire, comme c’est fait avec les filles en fait. À l’époque ça n’existait pas ?

Joël Non, il n’y avait pas grand chose pour les jeunes du centre de formation. Ce qui existait à l’époque, c’était un CAP football, mais ça n’a aucune valeur quasiment. Ça permettait, en termes de rémunération, d’avoir un truc en plus, mais pour travailler et trouver un job, ça ne pouvait déboucher sur rien de durable. À l’époque, ce n’était pas une préoccupation du club de penser à l’avenir de ses jeunes hors du foot. Beaucoup de mecs de ma génération ont eu des galères professionnelles après le foot… C’est comme ça. Il faut se débrouiller, y a pas le choix. Et après, si tu arrives à t’en sortir, tu es d’autant plus fier ! Moi je suis content ! Je ne regrette rien, en tant que joueur ou ma vie professionnelle… J’ai fait ce que je voulais ! Je voulais être joueur, j’ai joué ; j’ai voulu être pro, je n’y suis pas arrivé, mais j’ai touché le milieu pro donc c’est une satisfaction ; je voulais travailler dans les espaces verts, et je travaille dans les espaces verts, tout en restant proche du foot puisque j’entretiens des terrains de foot ! Pas de regrets.

 

7

Premier rang, à gauche !


Il te reste des contacts avec les anciens de la génération 1989 ?

Joël Je n’en vois plus tellement. Je vois Gabriel Guikoune. Oumar Dieng, on l’a revu une fois ou deux mais sans plus. À une période, j’avais régulièrement Fabien Leclercq au téléphone, et on se voyait car il a fait quelques matches avec les anciens. Là il est parti sur Metz je crois. On a vu Cédric Carrez l’année dernière quand on est allés avec les anciens à Antibes. Cédric est à Gap maintenant, avec Frédéric Machado.

Valérie On est allés voir aussi Mamadou Kane, qui est à Fréjus. Il a également joué à Rouen. Après, il est parti dans le Sud, et là il travaille pour la mairie de Fréjus. On est allés le voir à l’occasion de vacances dans le Sud il y a 3 ans. Ils se sont racontés toutes les bêtises qu’ils ont fait au centre de formation, ils ont grugé Monsieur Dusé !

Joël Moi je ne faisais pas de bêtises ! Monsieur Dusé faisait la tournée des chambres tous les soirs vers 22h pour voir si tout le monde était là… Et une fois qu’il était passé, bien sûr, il y en a qui faisaient le mur ! Moi je suis jamais sorti (on rigole) C’est vrai en plus !

Valérie Et après ils appelaient Jean-Luc Saulnier3. Parce qu’au retour de boîte, ils n’avaient personne pour leur ouvrir ! Donc ils appelaient Jean-Luc Saulnier en pleine nuit, qui leur mettait un savon, mais qui les couvrait quand même. Il disait « faut pas que Jean-Noël sache ça… ».

Joël Il y avait aussi le problème des téléphones dans les tribunes… En fait, à Grimonprez-Jooris, nous on montait le soir dans la tribune de presse. On branchait des téléphones car les lignes des journalistes n’étaient pas coupées. Puis on appelait nos familles gratuitement. Mais le problème, c’est que les Sénégalais appelaient aussi leur famille au Sénégal ! Certains restaient 3 heures au téléphone (rires) ! Et un soir, Mamadou Kane revient en courant au centre de formation, essoufflé, il met ses habits dans la poubelle, il se change, il se met dans sa chambre, il s’allonge… On lui dit « mais ? Qu’est-ce qui se passe ? ». Et il nous dit « putain, y a les flics en haut et tout ». En fait les flics n’avaient pas réussi à le choper, mais il nous dit qu’ils étaient là pour prendre quelqu’un en flagrant délit.

Dans le stade ?

Joël Oui, dans le stade, là-haut, dans la tribune de presse. Bon, moi j’ai appelé quelques fois, mais c’était en France, j’en avais pour 300 francs. D’autres, c’était 10 000, 20 000 francs… c’était énorme les factures, un truc de fou ! Et après ils nous ont sorti les factures détaillés, avec les numéros de téléphone et les noms de famille ! Il y a eu déposition et tout. Je pense que c’était une mise en scène pour nous faire flipper ! Parce que M. Dusé nous protégeait, quand les flics disaient « on va les embarquer ». Il disait « non, si vous prenez quelqu’un c’est moi. Je représente le centre de formation, je suis responsable ».

Valérie Non mais vous étiez mineurs à l’époque, on allait pas vous embarquer comme ça ! Pour des coups de téléphone !

En tout cas, Jean-Noël Dusé a une sacrée côte. Dès qu’on en entend parler, ce sont des bons souvenirs. Et quand on poste une photo de lui sur la page facebook, il fait péter les « like » !

Joël Monsieur Dusé était excellent. Avec sa femme, c’étaient un peu nos deuxièmes parents. On les appréciait beaucoup.

 

« Nous sommes très fiers de Camille »

 

Vous l’avez évoquée, mais on peut en profiter pour parler de Camille… C’est quand même particulier que la fille d’un ancien joueur du LOSC soit elle-même joueuse au LOSC ! Comment est-elle arrivée au foot ?

Joël Très tôt, elle a joué au ballon. Elle m’a suivi tout de suite. Quand je jouais à Marcq, avant chaque match, pendant l’échauffement, elle se mettait avec nous, et elle faisait les mêmes gestes ! J’avais demandé au coach avant si elle pouvait venir, il a dit que ça ne posait pas de problème. C’est venu comme ça, naturellement.

Valérie Elle répétait tous les gestes. Parce que même quand elle prenait sa bouteille d’eau, elle buvait et elle crachait, puis elle la jetait. Quand elle simulait une blessure, on venait lui mettre un peu de bombe froide, c’était trop mignon ! Elle a toujours été à fond dedans !On l’a toujours emmenée au bord des terrains de foot. Avant, j’allais avec le porte-bébé, avec Camille dedans, pour voir Joël jouer. Quand on est revenus à Lille, ma mère, qui a toujours été une grande supportrice du LOSC, allait voir les entraînements à Grimonprez-Jooris, donc elle la prenait dans sa poussette quand on était au boulot, et au LOSC ils la connaissent depuis qu’elle est toute petite ! Il y a une année, quand Joël jouait à Marcq, où ils sont allés assez loin en coupe de France, jusqu’en 1/32e, contre Wasquehal. Et là, Camille pose avec son papa (ils nous montrent une photo). L’année où Lille est remonté de la D2, Camille était rentré sur le terrain avec Pascal Cygan.

8
Ils avaient tous mis des perruques, etc, et Pascal voyait toujours Camille à l’entraînement avec sa grand-mère, et il savait aussi que c’était la fille de Joël Dolignon, mais en tant que grande supportrice, il l’avait prise à l’entrée des joueurs… Là on voit bien sa bouille de bébé, elle a pas 3 ans là ! On lui disait « t’as pas eu peur ? ». Hé ben non , tranquille ! Elle a été abonnée au LOSC dès l’âge de 2 ans et demi. Elle a même fait un coup d’envoi à Grimonprez car c’était la plus jeune abonnée ! C’était lors de la saison 2003-2004, pour la journée des droits des femmes, elle avait 5-6 ans, elle est née en 1997… Ils ont choisi de prendre une femme, et de prendre la plus jeune abonnée. C’était Camille !

9Camille, première supportrice de son père !


Ah oui, c’était même pas parce que c’était la fille Dolignon !

Valérie Ah non non non ! Alors on lui explique comment faire le coup d’envoi, puis au lieu de passe à un joueur adverse, elle a passé à un joueur de Lille ! C’était assez mignon je trouvais. On a cette photo avec Anne-Sophie…

10

Et comment en est-elle venue à jouer au foot ?

Valérie Moi j’étais contre, parce que j’avais certains a priori : une fille devait faire de la danse. On a fait une séance d’essai de danse, c’était mort. On lui a fait essayer le tennis, mais elle était très effacée, très réservée. On s’est dit qu’il n’y avait pas que le sport et qu’il y avait d’autres activités. On a essayé de lui faire faire du théâtre, ce n’était pas la peine. Au tennis, on nous a appelé une fois pour venir la rechercher. Elle pleurait parce que c’était nul, elle s’ennuyait, les autres n’étaient pas assez forts etc. Ici à Lambersart on a les contrats-ville, tu payes et tu changes d’activité tous les trimestres, donc c’est intéressant pour essayer des activités, et on l’avait inscrite pour le dernier trimestre au foot quand même… ça se passait au stade Guy Lefort, où joue l’Iris club de Lambersart. Et alors c’était… merveilleux !

Joël C’est ce qu’elle voulait. Elle avait trouvé son sport !

Valérie Et donc l’année suivante on l’a inscrite à son premier club de foot, mixte. Elle avait 6 ans et demi. Elle a fait 6 mois à Lomme, en arrivant en cours de saison, puis elle a fait plusieurs années à Saint-André. J’ai fini par céder… et j’en suis contente et très fière. Je regrette d’avoir eu des a priori comme ça sur le football féminin.

Joël Je précise que malgré son jeune âge, Camille a deux titres : outre le titre de championne de D2 acquis l’année dernière, elle a gagné une coupe nationale féminine qui donnait le droit d’entrée en pôle Espoir, je sais pas si vous voyez ?

Valérie à l’époque les régions avaient chacune leur équipe, donc Camille faisait partie de l’équipe du Nord-Pas-de-Calais à l’âge de 14 et 15 ans. Ils se rassemblaient une fois par an à Vichy, il y avait toutes les régions représentées, c’était un grand tournoi, avec la présence de tous les recruteurs des régions, et de chaque pôle. Ce tournoi donnait accès à des phases finale, donc la première année elles n’y sont pas parvenues. Camille avait un an d’avance car il faut avoir 15 ans et entrer en Seconde l’année suivante pour être sélectionnée pour faire les testes pour entrer en pôle. La deuxième année, elle répondait aux critères. On a été agréablement surpris : elle a été retenue pour faire des tests au pôle France. Elle n’a pas été retenue là-bas mais a ensuite intégré le pôle de Liévin, mais là elles sont parties en phase finale et elle ont gagné la coupe nationale, ce qui correspond à la coupe de France des U15.

 

11Camille Dolignon lors d’un match d’avant-saison en août 2017

Et elle détient en plus le titre honorifique de première buteuse du LOSC !

Joël Ça, ça va rester ! Elle sera à jamais la première. C’est une fierté pour moi. Cette année, ça se passe un peu moins bien : malheureusement, elle s’est blessée en match de préparation. Ensuite, c’est compliqué de se faire une place… Camille n’est apparue qu’une fois cette saison avec l’équipe première. Dans le milieu professionnel, il faut s’imposer. Moi, c’est ce qui m’a manqué je pense, jeune, pour pouvoir prétendre à plus de matches : trop gentil, trop en retrait…

Valérie Camille a le « défaut » de son père : trop gentille. Et pourtant, Joël a toujours été très dur avec elle : il ne fait pas de différence entre elle et une autre joueuse. Depuis qu’elle fait du foot, Joël lui a toujours dit : « tu dois te faire respecter, on ne sera pas toujours derrière toi, quand il faut dire des choses, quand il faut y aller, tu rentres dedans ! ». Dans les moments difficiles, après une blessure ou autre, elle remonte et revient encore plus forte. Et là c’est ce qu’on dit : elle a un mental d’acier. À son âge, c’est pas évident… Camille a un deal avec son père : elle ira plus loin que lui !

 

Merci à Joël et Valérie Dolignon pour leur disponibilité (et leurs photos!)

 

FC Notes :

1 Nous ajoutons à nos CV respectifs : « a commencé un article avec le verbe mouvoir employé au participe passé ».

2 On trouve ces chiffres dans la thèse de Hugo Juskowiak, Un pour mille. Eléments de sociologie de la formation au métier de footballeur, Thèse de doctorat en STAPS mention Sociologie, sous la direction de Didier Demazière et de Williams Nuytens, Université d’Artois, 2011.

3 Jean-Luc Saulnier a été le délégué de nombre d’équipes de jeunes du LOSC à partir de 1981. Pompier, il a pris sa retraite en 2008, et est alors devenu intendant au LOSC, s’occupant des tenues des jeunes du centre de formation et de la CFA. Il est décédé d’un malaise cardiaque en 2011, quelques jours après que le club lui a signifié son renvoi.


Posté le 2 mai 2018 - par dbclosc

X-Files : aux frontières du réel. Sur ces évènements inexpliqués connus par le LOSC

A DBC, nous n’avons pas pour habitude de prêter une grande attention aux thèses les plus farfelues et improbables dans lesquelles tant de gens ont envie de croire bien qu’elles ne reposent sur rien de tangible. A qui vient nous dire que le Ché lui est apparu dans une grotte lors d’une ballade en forêt de Phalempins, on a tendance à répondre par le silence et un sourire narquois.

Et pourtant, force est de constater que bien des phénomènes encore aujourd’hui inexpliqués ont jalonné l’histoire du club. Aujourd’hui, nous vous rapportons quelques uns de ces plus étonnants phénomènes.

Quand l’arbitre siffle but après une frappe de Balmont

Selon une règle de physique bien connue, quand Florent Balmont tente une frappe des 25 mètres, l’arbitre siffle six mètres dans les secondes qui suivent. Ce phénomène est habituellement nommé par les physiciens « le paradoxe de pourquoi qui tire puisqu’y sait qui va pas l’mettre ? ».

Le 5 janvier 2013, les supporters assistent à un événement surnaturel : alors que Florent Balmont, comme à chaque match, tente une frappe de l’extérieur de la surface de réparation, la réaction inhabituelle de l’arbitre est d’accorder un but aux Dogues. La preuve en image.

Image de prévisualisation YouTube

Selon certains témoins, cet événement ne se serait pas passé qu’une seule fois. Les plus éminents ufologues considèrent cependant qu’il faut être très prudent sur les témoignages, tant on sait qu’ils sont nombreux ceux prêts à se faire mousser en prétendant avoir assisté à un événement improbable.

Le « nouveau Zidane » leur apparaît en songe

Le 6 juin 2011, on assiste à un phénomène d’hallucination collective particulièrement étonnant. A l’issue d’un match gagné par l’équipe de France en Ukraine (1-4), des centaines, voire des milliers de journalistes ont cru voir jouer le « nouveau Zidane », de très nombreux témoignages concordant en ce sens.

Las ! Les images télévisées sont pourtant formelles : aucun « nouveau Zidane » n’était présent ce jour-là : en fait de « nouveau Zidane », il s’agissait seulement de l’ « actuel Marvin Martin ». Certains psychologues avancent cependant une explication plausible : « Dans certains cas [...] des lésions ou des pathologies des organes sensoriels peuvent dérégler la vue, le toucher, l’ouïe et l’odorat en les exa­cerbant ou, au contraire, en les infirmant au point que le psychisme s’applique à les compenser tant bien que mal. » L’existence de lésions cérébrales chez ces journalistes expliquerait en outre bien d ’autres phénomènes étranges, comme la tendance récurrente à voire des erreurs d’arbitrage partout, là où les arbitres ne font strictement rien d’autre qu’interpréter, ce qui est leur job.

x files martin

Assimiler Marvin à Zidane ou à un supporter du Stade de Reims : à vous de voir ce qui est plus proche de la réalité

Mathieu Chalmé inscrit un hat-trick

Mathieu Chalmé ne marque pas, c’est comme ça. En 29 000 minutes de carrière professionnelle, on relève pourtant deux exceptions, dont l’une particulièrement notable. Le 13 mars 2004, à Ajaccio, Mathieu inscrit un hat-trick en 24 minutes de temps (victoire 3-0).

A l’issue du match, lorsque l’on demande le score aux spectateurs présents dans le stade, tous annoncent le score de 0-0. Les psychologues nous l’expliquent : « quand le cerveau humain rencontre des phénomènes entrant en contradiction avec ce qui relève pour lui du domaine du possible, il fait face à un conflit psychique qui peut l’amener à purement et simplement refuser d’enregistrer l’information. En toute bonne foi, un individu peut donc contester l’existence d’un phénomène bien réel ».

A l’heure qu’il est, l’existence de ce hat-trick est pourtant encore l’objet de grands débats entre les plus éminents scientifiques de notre époque. Si les images d’archive corroborent l’existence de cet événement, certains affirment qu’il s’agirait du produit d’ondes magnétiques ayant imprimé des images fictives sur l’enregistrement. Que l’on adhère à l’une ou l’autre des deux thèses, force est de constater qu’aucune explication rationnelle ne nous apporte actuellement de réponse satisfaisante.

Un grand mage met fin à la malédiction cannoise

Gagner à Grimonprez-Jooris, pour nos adversaires, ça n’avait rien de très extraordinaire. 23 clubs différents y parviennent au cours des années 1990. Pour autant, aucun club ne parvient à l’emporter plus de deux fois. Aucun ? Si : un club d’irréductibles azuréens résiste régulièrement à la furia lilloise. Soit dit, en passant, si les irréductibles azuréens – en l’occurrence les Cannois – en question y parviennent, c’est aussi parce qu’ils comptent beaucoup d’anciens Lillois dans leurs rangs.

Au cours des années 1990, les Dogues font face à la malédiction cannoise : ils s’inclinent ainsi à cinq reprises au cours de la décennie. La malédiction débute le 25 août 1990 par une défaite (0-2), pourtant une saison où Lille frôle l’Europe (6è). Lille échoue à l’emporter l’année suivante (0-0) comme en 1992/1993, mais ceci s’explique par le fait que Cannes joue en D2.

Lille l’emporte la saison suivante (1-0), mais s’écrase en 94/95 (0-3), une saison où le LOSC est pourtant la quatrième équipe à domicile, comme les deux saisons suivantes (0-2 puis 1-2). Lille retrouve Cannes pour la cinquième journée de D2 en 1998/1999, mais on ne doute pas un instant que Thierry Froger trouvera des solutions pour contrer les Azuréens. Las, les Lillois s’inclinent pour la quatrième fois de suite à domicile.

leclercq

Fabien Leclercq était déjà là en 90/91. Il était encore là en 98/99.

Face à cette série surréaliste, le président Lecomte semble sombrer dans la folie. Finie sa rationalité quasi-scientifique : contre ce qui lui apparaît comme un phénomène surnaturel, il fait appel à un grand mage venu d’un pays étranger et qu’on appelle « le Grand Vahid ». Et l’incroyable se produit : le 1er octobre 1999, les Dogues mettent moins de 7 minutes à porter le score à 2-0 par Giublesi et Peyrelade, score qui ne bougera plus.

Sterjo, « mon poteau tu m’tiens chaud »

Lors de son passage à Lille, Mile Sterjovski était un remplaçaire. Ceci ne l’a pas empêché d’inscrire 16 buts. Mais aussi de tirer sur les montants à une fréquence surréaliste. Selon l’Institut de ou statistiques DBC LOSC, suivant la méthode dit du « vue de nez », il les aurait touché à 7 ou 8 reprises, dont un « doublé » contre Marseille en mars 2001.

L’équipe de DBC LOSC étant pluridisciplinaire, son physicien livre sa propre explication du phénomène. « Il faut se rappeler que Mile Sterjovski vient d’Australie, dans l’hémisphère sud. Or, comme vous le savez sans doute, dans l’hémisphère sud, l’eau tourne dans le lavabo dans le sens inverse à ce qui se passe dans l’hémisphère nord. Ceci prouve que, chez lui, tout ne se passe pas comme chez nous en Europe ».



  • Recherchez aussi :

    • - vahid halilhodžić dijana halilhodžić
    • - emilie poyard point
    • - matt moussilou
    • - amis du losc
    • - george kasperczak
  • Articles récents

    • Nantes/Anderlecht, premier match de football au Stadium Nord
    • Lille/Bastia 2000 : contexte chaud, Valois fait le show, Noël au chaud
    • Georges Heylens : « Lille, c’était pas mal, hein ? »
    • Jean Baratte, sportif « touche-à-tout » de l’OICL
    • Quand Daniel Leclercq envisageait de rejoindre le LOSC
  • Commentaires récents

    • dbclosc dans À jamais les premiers ! L’Olympique Lillois premier champion de France professionnel (1932-1933)
    • SamDM dans À jamais les premiers ! L’Olympique Lillois premier champion de France professionnel (1932-1933)
    • Treignier Michel dans La Coupe Latine, une compétition au rabais ?
    • Duquesnois dans 1899, le premier complot contre le football lillois
    • Pasco dans Karasi se fait la (bé)belle
  • Archives

    • janvier 2023
    • décembre 2022
    • novembre 2022
    • août 2022
    • juillet 2022
    • juin 2022
    • mai 2022
    • avril 2022
    • mars 2022
    • février 2022
    • janvier 2022
    • décembre 2021
    • novembre 2021
    • octobre 2021
    • septembre 2021
    • août 2021
    • juillet 2021
    • juin 2021
    • mai 2021
    • avril 2021
    • mars 2021
    • février 2021
    • janvier 2021
    • décembre 2020
    • novembre 2020
    • octobre 2020
    • septembre 2020
    • août 2020
    • juillet 2020
    • juin 2020
    • mai 2020
    • avril 2020
    • mars 2020
    • février 2020
    • janvier 2020
    • décembre 2019
    • novembre 2019
    • octobre 2019
    • septembre 2019
    • août 2019
    • juillet 2019
    • juin 2019
    • mai 2019
    • avril 2019
    • mars 2019
    • février 2019
    • janvier 2019
    • décembre 2018
    • novembre 2018
    • octobre 2018
    • septembre 2018
    • août 2018
    • juillet 2018
    • juin 2018
    • mai 2018
    • avril 2018
    • mars 2018
    • février 2018
    • janvier 2018
    • décembre 2017
    • novembre 2017
    • octobre 2017
    • septembre 2017
    • août 2017
    • juillet 2017
    • juin 2017
    • mai 2017
    • avril 2017
    • mars 2017
    • février 2017
    • janvier 2017
    • décembre 2016
    • novembre 2016
    • octobre 2016
    • septembre 2016
    • août 2016
    • juillet 2016
    • juin 2016
    • mai 2016
    • avril 2016
    • mars 2016
    • février 2016
    • janvier 2016
    • décembre 2015
    • novembre 2015
  • Catégories

    • Classements oubliés
    • Complot contre le LOSC
    • Derbys du Nord
    • Donne-nous des nouvelles …
    • Elucubrations vaguement intellectualisées
    • Féminines
    • le LOSC est grand, le LOSC est beau
    • Tournois oubliés
  • Méta

    • Inscription
    • Connexion
    • Flux RSS des articles
    • RSS des commentaires
  • Suivez-nous sur Twitter !

    Twitter

    Twitter

    • RT @richardcoudrais: Geoffroy Guichard, Félix Bollaert, Louis II, l'abbé Deschamps, Francis Le Blé, Auguste Delaune... Leurs noms sont fami… il y a 1 jour retweeté via richardcoudrais
    • @tchoupilolo @GWimbee Tu fais plutôt référence au match aller : https://t.co/wVOV4ds1B9 il y a 1 jour
    • @dogarnis @GWimbee @damicofer27 @FrancisGraille @sylvainndiaye @beckmikkel Oui ! il y a 1 jour
    • [redif] Il y a 22 ans, le LOSC battait Saint-Etienne 4-1. 6 mois après leur retour en D1, les Dogues se position… https://t.co/SzqvxegjNG il y a 1 jour
    • @Statilosc Et Gaël Sanz en 1996/1997 ! il y a 2 jours

    Suivre @dbc_losc sur TwitterSuivez-moi

© 2023 Drogue, bière & complot contre le LOSC - Le foot est un sport qui se joue à 11, et à la fin il y a un complot qui empêche le LOSC de gagner

Actufootclub |
Danserbougerbouger |
Dbclosc |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Onambg Wrestling
| Book Léo
| Pétanque de l'Europe