Posté le 18 mai 2018 - par dbclosc
Nostalgie du transistor
C’est curieux mais, samedi soir, alors même que sous nos yeux, notre équipe était sur le point de se sortir d’une situation qui semblait presque inextricable il y a un mois, et qu’à ce titre nous aurions dû n’être qu’emplis de joie, nous avons été rattrapés par une grande mélancolie.
Il n’y a pas toujours eu d’enjeu lors du dernier match à domicile de la saison. On trouvera en fin d’article un tableau qui recense, à titre d’exemples, les derniers adversaires du LOSC à la maison lors de chaque saison depuis la remontée en 2000, ainsi que l’éventuel enjeu lié au match. En grossissant le trait, depuis 2000, on peut estimer que le seul match qu’on a vécu à Lille et qui nécessitait de savoir ce qui se passait ailleurs a eu lieu en 2009, pour une victoire arrachée contre Nancy (3-2), pendant que le PSG concédait le nul chez lui contre Monaco (0-0) et nous laissait alors sa 5e place, qualificative pour la coupe d’Europe.
Samedi 12 mai 2018, le LOSC pouvait se maintenir. Pour cela, il fallait gagner, et espérer par ailleurs des résultats favorables sur les autres terrains. Pour nous 3, qui étions au stade, c’était la première fois depuis bien longtemps que nous n’étions pas allés voir une dernière à domicile. Et, cela vaut pour tous les spectateurs présents à Pierre-Mauroy, il y avait encore plus longtemps que le LOSC ne nous avait pas proposé un enjeu si limpide et, surtout, si dramatique : là, ce n’était pas l’Europe en jeu, à la différence de la plupart des configurations depuis 18 ans. C’était le maintien ou la descente sportive, en attendant peut-être pire. C’était, espérions-nous, la dernière angoisse d’une saison bien chaotique. Certes, on avait notre destin en mains, mais la possibilité de pouvoir se sauver dès la 37e journée, avant un (Philippe) périlleux déplacement à Saint-Étienne, nous poussait évidemment à nous intéresser à ce que faisaient nos concurrents directs, Troyes, Toulouse, Strasbourg et Caen.
Bref, il y avait comme un parfum de retour dans les années 1990, avec des soirées angoissantes, que ce soit pour ne pas descendre ou pour monter, dans l’attente de nouvelles des autres stades. Mais il se trouve que depuis nos dernières expériences similaires, bien des choses ont changé dans la manière dont les stades sont configurés, ainsi que dans la façon dont les supporters et les spectateurs sont équipés. Regardez (et écoutez, surtout) cet extrait de Téléfoot en mai 1998, au lendemain de la victoire du LOSC contre Saint-Étienne, pour la 42e et dernière journée du championnat de D2. Lille vient de battre Saint-Étienne (2-1), mais doit espérer que Sochaux, en déplacement à Martigues, ne gagne pas pour passer 3e et retrouver la 1e division :
Scène assez insolite, le match à Lille est terminé mais on joue encore à Martigues, où Sochaux mène 2-1… Et la sono du stade se branche sur le multiplex d’Europe 1 ! Les joueurs, restés sur le terrain, et les spectateurs écoutent en silence la radio et attendent une égalisation de Martigues, qui ne viendra pas. Cependant, avant même qu’Anne-Sophie ne place son micro pour faire profiter le stade de la radio, les spectateurs savaient que Sochaux menait, et que le LOSC, en l’état, ne montait pas. Et pourtant, pas de smartphones en ce temps là, qui permettent quasiment à chacun de suivre en temps réel l’évolution des scores. Juste, disséminés dans le stade, quelques spectateurs venus avec leur vieux transistor… Combien, 5, 6, 7 transistors pour 1000 spectateurs… ? Au total, sans doute quelques dizaines à peine dans le stade. Mais un nombre suffisant pour qu’on comprenne ce qu’il se passe, et parfois de manière indirecte.
Lu dans LOSC In The City#13 : à notre humble avis, Anne-Sophie, tu te trompes d’un an. Après la victoire contre Sedan, il restait un match à jouer (à Guingamp), et on ne se rappelle pas avoir entendu la radio ce soir-là, d’autant que le principal adversaire, Troyes, a égalisé à la dernière seconde contre Niort, alors on s’en serait souvenu. En revanche, on avait fait une belle fête sur le terrain.
L’âge d’or de la radio
Puisque les saisons de football se terminent en mai, on rappellera que c’est aussi en mai que la radio, en France, s’est imposée comme un média incontournable. En 1968, dans un pays en grève, l’ORTF, monopole étatique sur l’audiovisuel, relaie des informations favorables au gouvernement, minimise les manifestations et les affrontements, avant de ne plus émettre du tout : tandis que certains des jeunes manifestants fustigent l’anachronisme de cette télévision et de cette radio aux ordres du pouvoir, une partie des personnels de l’ORTF se met en grève pour revendiquer une plus grande autonomie. Mais les radios dites « périphériques » (parce que leur émetteur est situé à l’étranger), notamment Europe 1 et RTL, ne sont pas soumises à la législation française, sont au cœur des manifs, en donnent une version des événements très différente de la version officielle, celle du pouvoir gaulliste. Si l’on annonçait un rassemblement devant la fontaine Saint-Michel, une demi-heure plus tard, il y avait 3 000 personnes. Grâce au direct, jamais la radio n’avait eu autant d’influence. Et, surtout, elle devenait légère, réactive, mobile : 200 000 transistors sont vendus en un mois, dans un pays pourtant en grève. Il est d’ailleurs assez courant, sur des photos de mai 68, d’apercevoir des manifestants l’oreille collée au poste. Et pour couvrir les événements, les radios périphériques placent progressivement les journalistes habitués des retransmissions sportives, ainsi que l’explique Jean-Pierre Farkas, directeur de l’information de RTL en 1968 : « pendant les reportages, les journalistes avaient du mal à conserver un ton normal. Au milieu des grenades lacrymogènes, pas loin des coups de matraque et des jets de pierres, ils avaient peur, se cachaient, couraient, leur respiration haletante dramatisant davantage encore la situation. Les meilleurs étaient les gars des sports. Eux avaient l’habitude de doser leur voix et leurs réactions en fonction des événements vécus. Par la suite, l’illustration sonore est devenue récurrente. Comme s’il fallait faire entendre pour voir. A la limite, ce n’était plus le journaliste qu’on écoutait, mais ce qui l’entourait ».
http://www.dailymotion.com/video/xfdhkc Mai 68 : âge d’or de la radio
Deux heures d’ubiquité
Pour nombre d’entre nous, qui avons fait notre socialisation footballistique avec les multiplex à la radio, on trouvera dans le paragraphe précédent quelques parallèles entre les manifestations de mai 68 couvertes par la radio et le récit audio d’un match de football. La Revue des 2 mondes demandait récemment « Peut-on suivre un match de football à la radio ? » : à cette question, les Nordistes répondent : oui, tant que Christian Palka n’est pas à l’antenne. Car c’est un métier de raconter ce qu’on voit à des milliers d’auditeurs. Ceux qui ont écouté Saint-Etienne/Lille sur Fréquence Nord en septembre 2000 s’en souviennent : certes, le but est con, mais il faut 30 secondes au journaliste pour annoncer aux auditeurs qu’il y a eu un but de Lille. À cause de ça, le temps que je descende de ma chambre pour voir le ralenti du but sur canal (en brouillé), c’était trop tard :
Bref. Figurez-vous que, enfant, je (c’est Damien qui écrit) donnais des notes aux joueurs du LOSC après avoir suivi leur match… à la radio. Le récit et les émotions transmises par la radio, et les éventuelles reconfigurations stratégiques en fonction de ce qu’il se passait ailleurs en mai 68, ont connu une sorte de prolongement à travers le sport, et notamment lors des multiplex de fin de saison. Impossible, insupportable d’attendre les fins de période pour savoir ce qu’il en était, comme cela est fait à l’accoutumée. On a en tête le comportement de Guy Roux un soir à Guingamp en mai 1996 : son équipe peut être sacrée championne ce soir-là, mais il faut que Paris ne gagne pas. Sur le banc, c’est son adjoint Dominique Cuperly qui est chargé d’écouter la radio. Mais il ne trouve pas de fréquence sur la bande FM. Il se prend alors une soufflante d’un Guy Roux hyper-tendu, qui lui demande instamment de trouver un multiplex sur les grandes ondes. Heureusement, tout va bien pour lui : Paris est longtemps mené, n’égalise qu’en fin de match, mais son équipe n’a pas à attaquer et donc à se découvrir outre mesure, et se contente du nul. Concernant le LOSC, on peut sortir ce reportage de France 3 en mai 2001 lors du dernier déplacement de la saison à Monaco, qui débute par « une oreille à Metz, les yeux au stade Louis II : c’est parti ! » : la capacité à être présent dans plusieurs lieux en même temps, on appelle ça l’ubiquité.
Grondements et exclamations dans le stade
Quelques transistors, écrivions-nous plus haut, suffisaient ainsi à informer le stade des résultats des concurrents. Quoique le chemin de l’information était parfois un peu sinueux. Mais ce qu’il y avait de formidable, c’est qu’on imaginait tous les scénarios possibles en fonction des rumeurs, joyeuses ou moroses, à différents moments et à divers endroits du stade. Si le kop se mettait soudainement à hurler alors que rien sur le terrain ne justifiait pareille manifestation, on pouvait être sûr qu’un concurrent avait pris un but ; en revanche, quand de lourds marmonnements ou un silence s’installaient, on pouvait se douter que c’était en train de tourner vinaigre, comme ça aurait pu tourner moutarde contre Dijon. Dans les deux cas, on se retourne, on cherche du regard une confirmation, quelqu’un qui a une main sur son oreille.
Ah, apparemment Bastia a encaissé un but
Et parfois, le téléphone arabe rend les résultats complètement farfelus. D’aucuns lancent des rumeurs pour se faire mousser ou pour embrouiller volontairement tout le monde. On regarde sur les bancs de touche si ça s’agite, si les joueurs baissent la tête, se la prennent dans les mains, ou s’ils serrent un poing victorieux et haranguent le public. Quoi qu’il en soit, à cette époque, lors de la dernière journée, le supporter est radio-gaga et couine aux évolutions du score des concurrents.
Sochaux 1998, La Corogne 2001
Arrêtons-nous sur deux cas particuliers et aux dénouements opposés vécus à Lille.
Revenons d’abord au Lille-Saint-Étienne évoqué en début d’article. Ce 8 mai 1998, Lille, 4e, est un point derrière Sochaux, avec une différence de buts défavorable à un but près, mais avec une meilleure attaque. Il faut donc faire mieux que Sochaux: soit gagner, en espérant que les Doubistes ne gagnent pas, soit faire nul et espérer qu’ils perdent. Le problème est que Sochaux se déplace à Martigues, déjà sûr d’être relégué, comprendre : équipe nulle et démobilisée. Et nous, on reçoit des Verts qui sont encore menacés par la relégation et on tout intérêt à venir prendre au moins un point. Le LOSC se retrouve dans cette configuration défavorable après avoir pourtant passé les trois quarts de l’année sur le podium, mais une fin de saison foirée nous rend désormais dépendants du résultat de Sochaux, on en avait parlé ici.
Aux alentours de 20h15, alors qu’il ne se passe pas grand chose sur le terrain à Lille, première clameur dans le public : que se passe-t-il ? On se regarde. Quelques secondes après, les DVE scandent « Martigues, Martigues ! ». Sont-ce des encouragements à distance, ou s’est-il passé quelque chose ? On l’apprend vite : Martigues a en effet marqué. Et même si c’est 0-0 à Lille, cela signifie donc que le LOSC est virtuellement en D1, à la différence de buts. À la 35e minute, à peu près simultanément, la situation change : Lille marque grâce à une tête de Boutoille ! Mais l’euphorie est de courte durée, car Sochaux a égalisé à Martigues. Les Lillois sont donc toujours virtuellement 3e, mais sont à la merci d’un but sochalien qui les remettrait à la 4e place. C’est la situation à la mi-temps.
Peu avant l’heure de jeu, et là aussi presque simultanément, l’ambiance retombe soudainement à Grimonprez : Sochaux a marqué… Ce qui signifie que même en gagnant, le LOSC reste derrière. Et on reste d’autant plus derrière que Saint- Étienne marque aussi : 1-1 ! Il y a désormais 3 points d’écart entre Sochaux et le LOSC… Le LOSC tente d’arracher tout de même la victoire pour mettre toutes les chances de son côtés : à la 85e, un corner de Stephan Van Der Heyden est repris par Bob Senoussi, et Lille mène 2-1. Le boulot étant fait ici, il n’y a plus qu’à espérer que Martigues égalise, tout le monde s’enquiert de ce qui se passe à Martigues, et on ne regarde plus vraiment ce qui se passe sur le terrain. Toutes les rumeurs passent, Sochaux aurait mis un 3e but, Martigues pousserait, l’arbitre aurait refusé un but valable aux Sudistes. On ne sait pas toujours déceler le vrai du faux. Il paraît même que Martigues a raté un pénalty en fin de match. Et ça, c’est vrai ! Un pénalty tiré de façon scandaleuse, voyez la vidéo ci-dessous. Lille s’impose, le stade se branche sur le multiplex, mais Sochaux gagne aussi. C’est mort.
Souvenir plus joyeux le 31 octobre 2001. C’est la dernière journée de la première phase de poules de la Ligue des Champions, contre Manchester. Lille est 3e du groupe (sur 4) et ne peut plus espérer finir parmi les 2 premières places, qualificatives pour la suite de la compétition. Il faut donc tenter de garder cette 3e place qualificative pour la coupe de l’UEFA. Pour cela, il faut rester devant les Grecs du Pirée. Lille a 5 points, le Pirée 4. Il ne faut donc pas que les Grecs fassent mieux que nous (sauf si on perd et que Le Pirée gagne, ça peut passer dans certains cas car Le Pirée est à une différence de buts de -6, et nous à 0). Et là, il y a de l’enjeu pour tout le monde : anglais et espagnols, même déjà qualifiés, se disputent la première place du groupe. Il n’y a pas non plus une pression énorme à se mettre : le LOSC en ligue des champions, c’est déjà exceptionnel en soi, l’équipe a fait très bonne figure et une élimination n’aurait rien d’honteux. Mais l’équipe a justement si bien rivalisé avec ses adversaires que ce serait tout de même dommage d’être éliminé.
Ça ne commence par très bien car Solskjær, dont on rappelle qu’il répond au doux prénom d’Ole-Gunnar, marque très rapidement un but fantastique contre nous. À la mi-temps, Lille est mené, mais comme il y a 0-0 en Grèce, ça va.
Problème en début de seconde période : Olympiakos marque contre La Corogne. Cette fois, le LOSC est 4e. Si les Grecs venaient à gagner, il faudrait alors que le LOSC gagne aussi… Et il s’y emploie, puisque Bruno Cheyrou égalise à la 65e minute.
Comme le disent Thierry et Jean-Mimi : 1-1, ça ne suffit pas, à moins que le Deportivo La Corogne n’égalise. Le temps passe, et apparemment ça ne bouge pas en Grèce. Jusqu’à ce que, de nouveau, une rumeur parcoure les tribunes. Ça applaudit, ça chante, et sans information officielle, on espère que La Corogne a marqué en Grèce. On observe les bancs de touche : cette fois, aucun doute, Vahid a indiqué « 1-1 » ! Les scores en restent là, c’est le statu quo, et Lille termine 3e.
(si les gifs ne se lancent pas automatiquement, cliquez dessus)
Douter, c’est partager
Bien sûr, les téléphones d’aujourd’hui permettent à tout un chacun d’être connecté immédiatement au reste du monde. Si ça peut nous rendre service en maintes circonstances, on a constaté que, dans un stade, les smartphones d’une part détournent le regard du match, puisqu’ils nécessitent l’usage de la vue, là où la radio ne demande que l’usage de l’ouïe, et d’autre part individualisent le rapport au match, en ce sens que chaque propriétaire de smartphone apprenant la même nouvelle au même moment n’a pas à la partager, hormis à ses voisins immédiats. Sachant que 73% des Français de plus de 12 ans possèdent un smartphone, partant du principe que ce pourcentage doit à peu près correspondre à la même proportion parmi les spectateurs, on comprend qu’on est loin des quelques transistors d’il y a quelques années. Derrière, un type annonce tranquillement à son voisin que Toulouse a marqué. Puis Bordeaux, Montpellier, Strasbourg… Instantanément, le classement actualisé. Que des chiffres sur des écrans. Un info sûre, de suite. Probablement la même scène à des centaines d’exemplaires dans le stade. Et moi-même, j’ai passé une bonne partie de la soirée à surveiller ce qui se passait ailleurs. J’ai même écrit à deux reprises à un ami situé dans la tribune au-dessus de moi, ami qui a un téléphone qui ne lui sert qu’à téléphoner, en imaginant que c’était bien de le tenir au courant, comme une adhésion sans résistance à cette culture de l’immédiateté : à la demi-heure de jeu, les résultats nous étaient défavorables et on était provisoirement 18e : à l’heure de jeu, tout allait mieux et on était 15e. Il m’a répondu à chaque fois. Mais peut-être qu’il ne voulait rien savoir.
Quand le match s’est arrêté, aucune surprise. Même pas un petit suspense d’Anne-Sophie, qu’elle ne fait d’ailleurs plus depuis des années, puisque tous les résultats s’affichent directement sur les écrans géants, presque violemment, pour confirmer ce qu’on sait déjà tous. Qu’est-ce qu’on ne donnerait pas pour un retour à un petit « Tombouctou/Lens ! Tombouctou 1…, Lens… (roulement de tambours, Anne-So la facétieuse attend 5 secondes)
ZÉ-RO ! »
(ovation dans le stade)
On a appris récemment qu’à partir de 2020, le rendez-vous traditionnel du multiplex du samedi soir disparaîtrait, puisque le nouvel appel d’offres des droits télés ne prévoit plus qu’un seul match sur cette case horaire. Il restera un mini-multiplex le dimanche aprem, et les deux dernières journées verront tous les matches se jouer simultanément mais, de toute façon, il n’y avait probablement déjà plus de transistor à Lille samedi. D’ailleurs, serait-il encore autorisé aujourd’hui d’introduire dans un stade un objet qui comporte des piles ? Si l’essentiel a été assuré sur le terrain, c’est encore un bout du foot de notre enfance qui avait disparu des tribunes samedi.
Annexe :
Plusieurs précisions à apporter, qu’on peut résumer en 4 cas de figure :
1. En 2007, 2011, 2012, 2015 et 2017, il n’y avait aucun enjeu.
2. Certains matches ont un enjeu européen, mais il n’y avait rien de définitif ces soirs-là car il y avait encore un ou deux matches derrière :
2001 : on reçoit Lyon mais il reste deux déplacements à assurer ensuite (à Paris puis à Monaco). À la limite, au vu de la saison inespérée qu’on avait déjà faite, on s’en fichait un peu, et la C3 était déjà assurée ;
2004 : ce n’était « que » l’Intertoto, à un moment où de surcroît on ne savait pas que la 10e place – classement final du LOSC cette année-là – serait qualificative ;
2005 : on pouvait assurer la 2e place ce soir-là, notamment en gagnant. Mais gardait notre destin en mains même en cas de défaite, et la qualif est arrivée la semaine suivante en gagnant à Auxerre et en assurant donc la 2e place ;
2006 : même configuration (mais pour la 3e place) : quel que fût le score, il fallait ensuite assurer à Rennes ;
2008 : il fallait encore gagner à Lorient la semaine suivante, et espérer des faux pas des adversaires ;
2010 : la victoire contre Marseille semblait assurer la 2e place. Il fallait là aussi gagner à Lorient après, et on s’est ratés ;
2014 : on n’espérait pas grand chose contre le PSG, et on a a effectivement perdu. On comptait davantage sur le dernier match, à Lorient encore, pour finir le boulot et se qualifier en tour préliminaire ;
2016 : on dépend des résultats des autres pour éventuellement penser à l’Europe, car on est 6e. Tout se jouera à Saint-Etienne pour une qualif en tour préliminaire d’Europa Ligue.
Autrement dit, pour ces matches, s’il y a de l’enjeu, c’est tout de même à des intensités parfois très relatives, qui nécessitent rarement que l’on regarde ce qui se passe par ailleurs, et cela dépend de circonstances plurielles, mais surtout l’enjeu est européen.
3. Le seul cas où l’enjeu est le maintien, c’est lors de la première année de Claude Puel sur le banc. Lille reçoit Ajaccio pour la dernière à Grimonprez-Jooris, s’impose, mais ce n’était pas non plus la grande angoisse puisque le maintien avait été quasi-assuré 2 semaines auparavant contre Rennes. Il s’agissait juste là de conclure.
4. En revanche, en 2002, 2009 et 2013, on sait qu’on sera fixés puisque le dernier match à domicile correspond à la dernière journée de championnat. Toutefois, là aussi, quelques nuances à apporter : en 2002, on ne peut plus jouer que l’Intertoto alors que l’équipe pouvait espérer mieux jusqu’à quelques semaines en arrière, donc ce n’est pas vraiment l’euphorie. Et puis l’équation est simple : si Lille ne perd pas, c’est l’Intertoto. Pas besoin de s’occuper de Bordeaux, juste derrière. Et par ailleurs, l’événement ce 4 mai, c’est surtout la der de Vahid Halilhodzic. Quel que soit le résultat du soir, le LOSC va entamer un nouveau cycle.
En 2013, la configuration et claire : il faut battre l’adversaire du soir pour lui passer devant et finir 5e, donc ça se passe sous nos yeux et pas besoin de s’intéresser là non plus aux autres confrontations via la radio.
MAIS, en 2009, c’est probablement le cas le plus intéressant pour notre article, et c’est pour ça qu’on l’a mis en gras : il faut que le LOSC gagne en espérant que le PSG, qui reçoit Monaco, ne gagne pas, pour passer 5e. Si Lille mène rapidement 2-0, il se fait remonter, mais fort heureusement Plestan marque à la 75e, pendant que les Parisiens sont incapables de marquer chez eux (0-0). Lille finit 5e, mais a craint jusqu’au bout qu’un petit but parisien ne vienne gâcher la fête. Il devait bien rester quelques transistors ce soir-là…
2 commentaires
Nous aimerions connaître la vôtre!
Laisser un commentaire
Vous pouvez vous exprimer.
Visiter mon site web
18 mai 2018
Permalien
fredviz a dit:
Un sinistre complot ourdi par Aulas qui m’aurait échappé: il a fait former et infiltrer dans un tiers club un joueur aux pieds carrés pour tirer un pénalty lamentable qui nous empêche de monter en 98…
https://www.olweb.fr/fr/article/sur-la-route-olivier-ferez-58496.html
Visiter mon site web
18 mai 2018
Permalien
Peter a dit:
Meme si le smartphone est la, j’ai retrouvé un peu de cette ambiance samedi.
Des qu’il y avait un but dans les matchs importants pour nous je l’annonçais aux 5 rangées au dessus et en dessous.
C’est le genre de trucs que je trouve sympa au stade, ca réunit des mecs de tous horizons qui viennent discuter avec toi sur les résultats. Avant la mi-temps on débattait tous sur si oui ou non lyon ou bordeaux retourneraient le match. Malgré la tension et vu le dénouement, ca restera un bon souvenir.