Posté le 4 juin 2018 - par dbclosc
Bilan des Féminines et Demeyere Awards
Le LOSC s’est maintenu, poil aux doigts ! Une bonne chose de faite après une saison incertaine et très disputée. Le temps des récompenses est venu.
Happy-end
La première saison dans l’élite de l’équipe première de la section féminine du LOSC s’est achevée dimanche dernier, de belle manière grâce à un succès à Bordeaux (2-1) permettant d’arracher le maintien. Si le LOSC ne s’est jamais retrouvé en position de relégable lors de cette 22e journée, puisque Kenza Dali a eu la bonne idée de marquer rapidement, on a tremblé à plusieurs reprises : déjà parce que suivre un match par live-tweet est probablement l’une des pires tortures que l’on puisse infliger à des supporters. Mais on était bien content d’avoir ça quand même hein : c’est juste qu’il n’y a pas de continuité dans les actions et qu’on n’a qu’une faible idée du rapport de forces sur le terrain et de où se trouve le ballon. Par exemple, alors qu’on croit être dans le camp adverse, qu’on monopolise la balle et que tout semble tranquille, on apprend qu’on prend un but. Ça fait un peu cette effet là :
Ensuite, il y a deux moments où Lille était à un but de passer relégable : quand Albi a égalisé à Montpellier : comme Guingamp avait ouvert le score contre Marseille, si Bordeaux égalisait, on passait 11e ; et quand Bordeaux a égalisé, Albi ne perdait alors que d’un but et une égalisation des Albigeoises nous reléguait ; fort heureusement, dans les deux cas, ces frayeurs n’ont duré que quelques minutes voire quelques secondes puisque Albi a tenu l’égalité quelques secondes, et Ouleye a envoyé un missile dans la lucarne adverse dans la minute suivant l’égalisation.
Objectif atteint
Menacées de descente avant la dernière journée, les filles terminent pourtant dans la première partie de tableau, 6e sur 12 ! C’est là l’illustration d’un championnat hyper serré, hormis pour les 3 premières places. Le classement est donc peut-être un poil flatteur mais fait davantage justice à ce que les filles ont montré, par rapport aux places juste au-dessus de la ligne de flottaison que l’équipe a occupées une bonne partie de l’année. Finir en milieu de tableau, c’est finalement la traduction d’un championnat moyen, moyen au sens d’intermédiaire. Et cela correspond au niveau budgétaire du LOSC, que Rachel Saïdi nous avait précisé en début de saison. Satisfaisant pour une première en D1, en attendant d’autres ambitions ?
Globalement, le LOSC a fait bonne figure, et on ne sait pas exactement par quelle opération l’équipe n’a pas mis davantage de points : on met ça sur le dos de « l’expérience », mais une fois qu’on a dit ça, on n’a pas étayé grand chose. Il a manqué des opportunités de tuer les matches, et la moindre erreur a été payée. Mais hormis la double confrontation contre Lyon et le match au PSG, l’équipe n’a jamais été submergée, elle a même tantôt rivalisé avec les équipes supposément « supérieures » (à Montpellier en deuxième mi-temps puis au match retour, contre le PSG au Stadium, deux fois contre le Paris FC), et tantôt, à l’inverse, a fait des résultats décevants contre des adversaires de bas de classement. Notamment, la série de non-victoires à domicile à l’automne a vite calé l’équipe en bas de classement, cette série s’accompagnant de plus d’un jeu franchement médiocre, notamment lors du match perdu face à Rodez (0-2). Après une première partie de saison décevante en termes de points engrangés, l’année civile 2018 a montré une nette amélioration, notamment sur le plan du jeu : le premier match de l’année contre Paris, malgré la défaite, était vraiment bon (une semaine après une élimination 0-1 en coupe contre ce même adversaire) ; mais dans l’ensemble, de manière paradoxale, les matches les plus aboutis n’ont pas forcément donné de victoire (Albi, Marseille, PSG, Paris FC, Fleury), alors que d’autres plus laborieux et serrés se sont bien terminés (Soyaux, Marseille, Guingamp), mais c’est sans doute là aussi le symptôme d’une compétition disputée, où il faut vraiment être au-dessus du lot pour proposer du jeu sans risquer de se faire punir à la moindre erreur.
Un point sur les joueuses
Derrière, disons-le : on a une top-gardienne. Bon, il y a toujours quelques buts cons sur une saison, et quand une gardienne fait une erreur ça se paie tout de suite, mais on doit une fière bretelle à Elisa Launay dans sa contribution au maintien de l’équipe. Elle a notamment été exceptionnelle à Marseille, et probablement sa voix fait peur aux adversaires. Floriane Azem a parfaitement assuré sur les 4 matches qu’elle a joués : comme les autres, elle n’a pas pu faire grand chose quand elle est entrée contre Lyon.
En défense, ça a été assez stable : Maud Coutereels est parfaite, solide dans les duels, précise dans ses relances des deux pieds. Elle a le plus souvent été associée à Laëtitia Chapeh, et on a perdu de vue Charlotte Saint-Sans, qui était titulaire lors du premier match contre Bordeaux et avait été excellente contre Soyaux juste avant Noël. À gauche, Marine Dafeur : cœur-cœur.
En milieu défensif, il semble qu’on était partis au départ sur un duo de récupératrices Pasquereau/Lernon, mais Jessica s’est finalement imposée comme arrière droite à la place de Bouchenna (on l’a aussi vue à plusieurs reprises arrière centrale), tandis que Julie a été plus irrégulière. Après un début de saison où sa grande taille et son jeu aérien ont fait forte impression, elle s’est effacée et a en outre été gênée par des blessures, dont une bien lourde pour finir (rupture des ligaments croisés). À ce poste, on a également vu Héloïse Mansuy, qu’on a trouvée de mieux en mieux à mesure que la saison avançait, mais au poste d’arrière gauche, au point de faire monter d’un cran Marine Dafeur sur les derniers matches, qui n’est pas la moins adroite. Caroline La Villa est revenue en deuxième partie de saison, et Justine Bauduin a été irrégulièrement présente. Dans le fond, vous l’aurez compris : celle qui a crevé l’écran encore cette année au milieu, c’est Silke Demeyere. Alors qu’elle a débuté la saison comme remplaçante, Jérémie Descamps, pris de remords et hanté par la culpabilité, l’a vite replacée titulaire, notamment après son entrée en jeu décisive à Fleury à la mi-temps. Ainsi, elle a pu exprimer toutes ses qualités qu’on aime tant (voir ici et plus bas).
Un cran au-dessus, Rachel Saïdi a le plus souvent joué côté gauche cette année, et bien plus rarement axiale. Les apparitions de Bultel ont été bien sympas : elle finira par le mettre son but de 30 mètres… On regrette de ne pas avoir vu plus souvent Aurore Paprzycki, pourtant excellente avec la R1, mais sans doute encore trop tendre pour la D1. En tout cas, il a quasiment fallu une demi-saison pour trouver des formules efficaces au milieu, et à ce titre l’arrivée de Kenza Dali en janvier a indiscutablement stabilisé le milieu de terrain. Dès qu’elle est arrivée, et notamment lors de ses premiers matches à domicile contre le Paris FC et Fleury, elle a fluidifié le jeu, permettant aussi de soulager Rachel. Nul doute que le renouveau du jeu lillois début 2018 lui doit beaucoup.
Devant, on a souvent été perplexes. Avec Jana Coryn et Ouleymata Sarr, on a deux excellentes attaquantes, c’est certain. Ouleye a souvent joué seule en pointe et Jana a été placée sur le côté droit, un cran en-dessous. C’est là sans doute une belle idée mais il nous semble que certaines des qualités d’Ouleye ont été sous-exploitées : elle est notamment très forte dans la conservation de balle et le jeu dos au but, mais le bloc lillois a souvent été trop bas pour que ses coéquipières profitent de ce travail de pivot et de remise. Et par ailleurs, placer Jana Coryn à droite met en valeur sa pointe de vitesse et ses qualités de débordements, mais on l’a trouvée bien meilleure les fois où elle a joué avant-centre… sans Ouleye. Comme contre Soyaux par exemple. L’arrivée de Dali a permis de faire jouer les deux avants-centres au même niveau, précisément parce que l’équipe remontait plus vite dans la deuxième partie de saison. En clair, les qualités de nos attaquantes seraient mieux utilisées et complémentaires dans un bloc haut. Difficile d’avoir un avis sur Anne-Laure Davy, qui a peu joué, ou sur Camille Lewandoski, qui n’a été utilisée qu’à Lyon dans un contexte pas très favorable. À une période où nos attaquantes n’étaient pas très en réussite, on aurait aimé voir apparaître plus souvent deux des actrices centrales de la montée l’année dernière : Camille Dolignon et Charlotte Sailly.
Irrégularités
Cette saison, ça a souvent été trois pas en avant, trois pas en arrière : : les filles n’ont jamais enchaîné deux résultats positifs consécutifs. Si cette irrégularité dans les résultats est finalement commune à 8 équipes sur 12, elle traduit aussi une irrégularité dans le système de jeu et l’utilisation des joueuses. On pourrait y voir là le signe d’une équipe flexible et disposée à s’adapter à différents systèmes de jeu, on a surtout eu le sentiment que ça a tâtonné toute l’année, comme on l’écrivait plus haut notamment avec le milieu de terrain ou l’animation offensive, avec certaines joueuses qui se sont montrées polyvalentes, parfois par nécessité. On peut toutefois souligner deux coups audacieux et bien réussis, lors de matches très importants : un bloc très haut à Marseille en première mi-temps, et une fin de match contre Guingamp dans un 4-1-4-1 qui était très risqué, a offert une fin décousue, mais a porté ses fruits.
On s’est parfois étonnés de voir apparaître puis disparaître certaines joueuses d’un match à l’autre, sans que leur prestation n’ait spécialement justifié qu’elles soient écartées ou intégrées brusquement au 11 de départ, et parfois sans passer par la case intermédiaire R1.
Formation
Les U19 se sont qualifiées pour le tour élite, qui est très relevé. Et même si, en son sein, les résultats n’ont pas été faramineux, ce type d’expérience fait aussi partie de l’apprentissage d’une jeune section féminine. Elles n’ont obtenu qu’une victoire en 10 matchs lors du tour élite, mais il y a aussi un nul à Vendenheim (où joue Marion Gavat) qui travaille si bien depuis des années que toute l’équipe va sans doute devenir les U19 de Strasbourg (sans fusion).
Notons aussi que Julie Dufour et Maïté Boucly ont eu un peu de temps de jeu cette saison, et que que Julie Dufour a notamment réalisé une très belle entrée contre Marseille, étant à l’origine du but de Jana Coryn
Sur le terrain, l’objectif du maintien est atteint. 5e attaque, c’est pas mal du tout ; 10e défense, c’est un peu moins bien. N’oublions pas que l’équipe est plutôt jeune et que si elle ne bouge pas trop cet été, elle ne peut logiquement qu’être plus âgée et expérimentée. Jérémie Descamps a officialisé son départ, et Dominique « j’dirais » Carlier, notamment ancien coach de Wasquehal, est annoncé : nul doute qu’entre Launay, Coutereels, Dafeur, Demeyere ou Sarr (puisqu’il semble que Dali reparte à Lyon), il remarquera qu’il là existe une colonne vertébrale de grande qualité pour poser les bases d’un exercice 2018-2019 encore meilleur.
Les Demeyere Awards
Comme tout grand média, DBC LOSC possède également ses propres trophées et entend récompenser, en toute objectivité, les faits les plus méritants de la saison. Par un vote unanime de la rédaction, les trophées ont été baptisés les Demeyere Awards, vous allez comprendre pourquoi.
Award de la plus belle entrée en jeu
Silke Demeyere, pour son entrée à la mi-temps à Fleury.
Award du plus beau but
Silke Demeyere, pour son but de la tête face à Fleury.
Award de celle qui emmerde le plus l’adversaire
Silke Demeyere, pour l’ensemble de son œuvre.
Award de la plus belle passe
Silke Demeyere pour sa passe à la 54e contre le Paris FC. Celle de la 28e contre Soyaux n’était pas mal non plus.
Award de l’ubiquité
Silke Demeyere, qui donne l’impression d’être partout sur le terrain.
Cette composition est éloquente
Award de celle qui surgit brusquement
Silke Demeyere, telle Bip-Bip face à Vil Coyote.
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(Si le gif ne se lance pas automatiquement, cliquez ici : https://media.giphy.com/media/Ly1sygj1weJ8I/giphy.gif)
Award de celle qui gagne ses duels de la tête avec 30 cm de moins que ses adversaires
Silke Demeyere, pour son match contre Guingamp.
Award de la joueuse la plus modeste
Silke Demeyere pour son sketch « si je marque, c’est la faute à la gardienne » (dans notre entretien avec elle), pour sa déclaration « je n’ai pas fait un bon match lors de notre dernier déplacement, au Paris FC », et pour son numéro « je n’ai pas envie de parler à la télé flamande » après Lille/PSG. GRRR !
Award de la colère légitime
Silke Demeyere, après sa sortie à la mi-temps contre Rodez.
Award de la famille de supporters la plus fidèle
Silke Demeyere, qui amène toujours beaucoup de monde venu de Belgique en tribune.
Incognito, la famille royale a pris place à de nombreuses reprises sur le banc de touche pour admirer l’une des fiertés de son royaume
Award du plus bel œil au beurre noir
Silke Demeyere, après le match contre Soyaux.
Award de la joueuse qui ressemble à un personnage de BD
Silke Demeyere, pour sa ressemblance avec Bobette
Award de la chouchoute de DBC
Silke Demeyere
Award de prestige
Silke Demeyere. Comme ça, pour le plaisir.
14 récompenses pour Silke, c’est un carton plein ! Bravo à elle. Mais il faudra faire encore mieux l’année prochaine !
Photos tirées par nos soins lors de l’entraînement du 17 mai 2018.
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