Archiver pour décembre 2018
Posté le 15 décembre 2018 - par dbclosc
Nîmes 1999 : D’Amico entre dans l’arène
Si on sait que quand un crocodile en rencontre un autre, il l’accoste, on sait moins que quand un crocodile rencontre en dogue, il part carrément à l’abordage. Les deux confrontations en championnat entre le LOSC et le Nîmes Olympique lors de la saison 1999/2000 viennent le rappeler : elles ont en effet débouché sur des matches terminés dans une grande confusion. Au programme : déclarations fracassantes, expulsions, buts de dernière minute et bagarre générale.
7 août 1999 : première de la saison à Grimonprez-Jooris, le LOSC reçoit Nîmes. La dernière confrontation entre les deux clubs avait tourné à la correction pour les Dogues au stade des Costières (0-3), ce qui avait largement contribué à manquer une nouvelle fois l’accession en D1 au printemps. Mais cette fois, ça sent bon à Lille : la préparation a été convaincante et l’élan créé par l’arrivée d’Halilhodzic semble emmener le club vers l’élite. Déjà, lors de la première journée, les Dogues se sont imposés à Laval (1-0) et ont pris la tête du championnat, qu’ils ne quitteront jamais au cours d’une saison exceptionnelle. Les Nîmois, quant à eux, aspirent à vivre une saison tranquille dans l’anonymat de la D2, trois ans après avoir braqué sur eux les projecteurs en réalisant l’exploit de parvenir en finale de la coupe de France et en jouant la coupe d’Europe avec, sur le terrain, Johnny Ecker et, dans le staff, Jean-Pierre Mottet.
Premier round
Pour la première en championnat de D’Amico avec le LOSC, les locaux butent sur une défense regroupée. Pourtant, en première période, Lille avait (presque?) marqué : une frappe de Bakari a été repoussée par un arrière nîmois, mais à quel niveau ? Pour Carl Tourenne, pas de doute : « je peux vous assurer que le but de la première période est valable. Dagui peut le confirmer : la balle était rentrée de 20 bons centimètres ». La Voix des Sports considère également que le ballon est entré.
L’arbitre doute-t-il ? On joue la 84e minute, et les crocos jouent la montre : le gardien nîmois, Marc Delaroche, vient cueillir un ballon des deux mains à l’entrée de sa surface de réparation. Au contact avec Dagui Bakari, il s’écroule. Le pied du gardien a-t-il été touché ? Des tribunes, cela n’a rien d’évident. Et pour l’arbitre non plus : M. Veissière accorde un coup-franc aux Lillois : « je lui avais déjà reproché à deux reprises de vouloir gagner du temps. Là, je le vois s’emparer du ballon et tomber. Alors que j’étais convaincu qu’il ne s’était rien passé. J’ai sifflé pour comportement anti-sportif et perte de temps. C’est possible que Marc Delaroche se soit blessé, mais j’ai jugé sur l’instant. J’étais agacé par toutes ces pertes de temps ». Après 4 minutes de confusion, le coup-franc indirect, dans la surface de réparation, est décalé par Carl Tourenne vers Bruno Cheyrou : le ballon est dévié et finit au fond ! Un but que l’on peut voir furtivement sur cette vidéo après 7 secondes. Lille gagne 1-0, et le match finit en pugilat. Il faut que les dirigeants nîmois retiennent leur gardien pour qu’il ne s’en prenne pas à l’arbitre. Mais à divers endroits du terrain, des échauffourées entre Lillois et Nîmois se déclenchent. Après le match, Delaroche est furieux : « M. Veissière a commis une erreur, il a pénalisé tout le monde. Je n’ai pas l’habitude d’être un tricheur ». La presse régionale déplore par ailleurs les nombreuses insultes des joueurs et dirigeants nîmois. Quant à l’entraîneur nîmois, Serge Delmas, ses menaces sont à peine voilées : « La fin du match ? Et alors, on n’aime pas l’injustice, on n’allait quand même pas dire merci. Je n’ai pas l’impression d’avoir été volé, j’en ai la certitude. Mais la route est longue et on se retrouvera à Nîmes ».
Le LOSC conteste l’arbitrage
Le championnat avance, et le LOSC est solidement installé à sa tête, même si les dernières semaines ont été ponctuées des premières (et quasiment seules) contre-performances de la saison : deux défaites consécutives en championnat, face à Sochaux (0-1), puis à Créteil (0-1). Sur ces deux matches, le camp lillois, s’il a reconnu une baisse de régime, a aussi stigmatisé l’arbitrage, prétendument défavorable. Ainsi, contre les Doubistes, un pénalty a probablement été oublié sur Boutoille, tandis qu’à Créteil, les Lillois sont persuadés qu’une tête de Fahmi a franchi la ligne sans que l’arbitre le voit, ce qui avait notamment provoqué l’expulsion de Ted Agasson. C’est l’occasion de rappeler qu’en tout début de saison, lors des 4e et 5e journées, les Lillois ont longuement protesté, d’abord après l’ouverture du score d’Ajaccio à la 66e minute : à l’origine, une touche corse qui voit le ballon riper des mains d’un Ajaccien, qui a par ailleurs un pied levé, ce qui avait suscité un moment d’hésitation de la défense lilloise dont avait profité Granon pour marquer. Lille avait finalement gagné 4-2. 3 jours plus tard, à Châteauroux, l’arbitre accorde un pénalty pour une faute supposée de Hammadou sur Savidan, et les Castelroussins marquent, avant de prendre l’avantage suite à une touche que l’arbitre accorde aux locaux alors que les Lillois l’attendaient. Lille avait finalement gagné 3-2. Enfin, lors de la récente réception de Guingamp, le LOSC a également été au centre de débats sur l’arbitrage avec le show D’Amico et ce match terminé à 9 contre 10. Le LOSC, à commencer par son entraîneur, est donc régulièrement au centre de polémiques relatives à l’arbitrage : gardons ça en tête pour le match retour à Nîmes. Plus récemment, pour revenir au coup de mou des Dogues, ceux-ci viennent d’être éliminés de la coupe de la Ligue par un club de National, le Red Star d’Alain Durand, passeur décisif à la dernière seconde, à Grimonprez (2-2, 1-4 tab).
Deuxième round
Quand arrive la match retour aux stade des Costières, 5 jours après l’élimination contre le Red Star, les circonstances de la fin du match aller reviennent immanquablement : outre le fait qu’ils sont premiers et que chaque adversaire veut son scalp, les Lillois vont-ils vivre l’enfer à Nîmes ? Pour Johnny Ecker, arrivée à 12 ans dans le Gard, pas de problème, ça ira. Il en profite pour illustrer la bonne relation qu’il entretenait avec son ex-entraîneur : « Delmas s’est beaucoup répandu après le match aller. Il a notamment dit que les Lillois avaient fait du cinéma pour obtenir ce coup-franc qu’a marqué Bruno Cheyrou. Du coup, il a lâché des phrases du style « les Nîmois vont vous faire l’enfer au retour ». Qu’il n’oublie pas cependant que lui est Toulousain. Pourquoi parle-t-il au nom des Nîmois ? Ce sera un match difficile parce qu’il y aura face à nous une équipe ardente. Mais pas l’enfer ! ».
Nous sommes le 21 novembre 1999 : on se les caille chez les crocos, mais ça va être chaud. Et le moins que l’on puisse dire, c’est en effet que Nîmes surclasse le LOSC, notamment privé de Wimbée, suspendu, et de Bakari, blessé. Pour la première fois de la saison, les Lillois sont submergés. Notamment, ils ne parviennent pas à contenir un jeune attaquant marocain, Karim Benkouar. Si bien qu’à la 56e minute, les Dogues n’ont rien montré, et sans qu’il n’y ait à redire, ils sont menés 0-3 !
Mais le match bascule à la 64e minute. Jusque-là, les Nîmois dominent toujours, se créent d’intéressantes situations, et marquent même un 4e but à la 63e, refusé car le ballon était précédemment sorti sur un corner. Quasiment dans la continuité, et alors qu’on constate que le match est très heurté (le commentateur prophétise même que ça ne se finira pas à 11 contre 11) sur une balle en profondeur de Cygan, Jean-Louis Valois se retrouve en position favorable à l’angle droit de la surface de réparation. Le gardien nîmois, au cœur du pugilat du match aller, sort de sa surface et touche le ballon de la main. Toutefois, Jean-Louis Valois récupère le ballon et parvient à frapper… à côté. Mais l’arbitre a sifflé : Delaroche est expulsé, et Nîmes va finir à 10 ! C’est évidemment problématique en soi, et ça l’est d’autant plus quand la réglementation, à l’époque, n’autorise que 14 noms sur la feuille de match en D2 : on y trouve alors rarement un gardien remplaçant. C’est donc le milieu de terrain Gérald Martin qui enfile la tunique de Delaroche. Sa première intervention, sur le coup-franc consécutif à la faute, est impeccable : il repousse la frappe de Valois. Mais les Nîmois ont beaucoup donné : ils ne vont quasiment plus passer le milieu de terrain. À la 76e minute, suite à coup-franc tiré par Boutoille, le ballon traîne dans la surface, et Fahmi récupère au second poteau : sa frappe, freinée par Martin, entre : 3-1.
Une folle remontée
Les Nîmois paniquent : ils sentent que le match leur échappe. Benkouar, déjà averti, manque de se faire expulser ; Brouard, lui aussi averti, est proche de sortir. À la 84e, suite à un énième cafouillage, Fernando D’Amico réduit l’écart, avec la complicité de Martin, auteur d’une faute de main. Les Rouges se précipitent sur le ballon pour gagner du temps. « Je crains le pire pour les Nîmois » annonce Didier Notheaux, consultant pour Eurosport. Sur l’engagement, Benkouar arrive légèrement en retard sur Fahmi : il est expulsé et les Crocos vont devoir terminer à 9 ! Désormais, chaque possession de balle lilloise fait passer des frissons aux locaux. Les plans récurrents sur Delmas le montrent intenable, assis, debout, couché, ne sachant plus quoi faire. 89e minute : corner de Valois. Les Nîmois ne sont pas assez pour marquer tout le monde. D’Amico est laissé seul. L’Argentin reprend de la tête. Son coup de boule, dévié par Zugna, trompe Martin, qui s’apprêtait à cueillir le ballon : 3-3 ! Les Lillois poussent pour inscrire un 4e but, mais ni un coup-franc de Fahmi, ni une ultime frappe de Valois, ne donneront la victoire au LOSC. Le match s’achève sur un partage des points. Place désormais au partage des poings.
L’entraîneur des Crocos, Serge Delmas, est le premier à se lancer à l’assaut : il se précipite vers l’arbitre, M. Poulat. Une fois arrivé devant le trio arbitral, son courage lui dicte de reculer. Dans un baroud d’honneur, il retire son bonnet avec véhémence en guise de protestation. Mais à quelques mètres de là, c’est quasiment tout l’effectif nîmois qui s’en prend à Fernando D’Amico qui, à première vue, semble chambrer ses adversaires en levant les bras au ciel. Devant une tribune surexcitée, il faut les interventions des anciens nîmois Ecker, Allibert et Mottet, pour tenter de ramener un semblant de calme. Vahid prend son joueur par les épaules pour le ramener aux vestiaires, moment que choisit Régis Brouard, qui avait déjà l’air très intelligent, pour présenter ses crampons à Fernando. Il faut encore 3 minutes pour que les Lillois gagnent le tunnel des vestiaires, dans lequel s’échangent encore quelques coups. Alors que l’on devrait se réjouir de ramener un point dans de telles circonstances, plus personne ne parle du match. La Voix du Nord s’offusque : « voir un stade se déchaîner à ce point et des joueurs – ceux de l’équipe gardoise en l’occurrence – se noyer dans une violence, verbale et physique, aveugle a de quoi choquer » ; « les Nîmois ont disjoncté » ; « un combat de rue devant une tribune aveuglée par la colère ». La deuxième mi-temps et l’après-match sont à revivre ici :
Après le match, bien sûr, les versions diffèrent. Serge Delmas est furieux et accuse Halilhodzic d’avoir fait pression sur leur corps arbitral par ses récentes déclarations. Au journaliste de la Voix des Sports, il déclare : « ah, vous êtes du Nord ! Eh bien notez bien ce que je vais vous dire : j’ai lu et entendu les plaintes de M. Halilhodzic concernant l’arbitrage ces derniers temps. Plaintes peut-être justifiées. Mais, aujourd’hui, qu’il ne vienne surtout pas me dire que l’arbitre l’a desservi. Ou alors il est daltonien ! Tout bien pesé, il a bien fait de pleurer. M. Poulat a fait ce qu’il fallait pour corriger l’erreur ». Les Lillois, eux, restent longtemps cloîtrés dans le vestiaire. Quand Vahid se décide à sortir, il déclare : « c’est scandaleux. Je ne peux rien dire de plus. Et ce n’est pas la première fois qu’on connaît ça. Souvenez-vous de notre match à Toulouse, où on nous avait agressés. Je suis écoeuré par ce phénomène anti-lillois. Si le président ne fait pas quelque chose, je suis prêt à me retirer ». Passons sur la dramatisation très vahidesque, mais le coach fait ici référence à un match joué début septembre à Toulouse, entre deux des favoris pour la montée. Le match avait aussi été très engagé, et les Toulousains, agressifs, ne s’étaient calmés qu’après l’expulsion de William Prunier à la demi-heure, après un coup de coude dans la figure d’Abdel Fahmi. Lille avait gagné 2-0. Notons par ailleurs que Vahid compte en référer à la Ligue, mais que comme la Ligue a tort, ça risque de favoriser les crocodiles.
Il est évident que le scénario du match a frustré les Nîmois. Quant à Fernando D’Amico, il ne nie pas non plus avoir provoqué pendant le match. Avec nous, il était revenu sur ce match : « Jeunechamp était toujours derrière moi, très méchant. Il ne savait pas rivaliser à la régulière, et il s’enflammait rapidement. Donc il m’insulte, les insultes classiques… Moi je réponds, je l’insulte, mais ce sont normalement des choses qui s’arrêtent quand le match se termine. Quand c’est fini, c’est fini. On a gagné ou on a perdu, et c’est tout, on en reste là. Tu m’insultes, je t’insulte, et on en reste au match, il n’y avait rien de personnel là-dedans. Lui, Cyril Jeunechamp, avait quelque chose de personnel contre moi (…) Le match se termine, des Nîmois viennent vers moi, jaloux, et m’insultent. En Argentine, quand on fait ce geste (il lève les mains), ça veut dire : « j’ai rien fait ». Donc je lève les mains. Et eux ont cru que je les chambrais. Tu crois que moi, je vais chambrer à Nîmes, où les gens étaient tout fous dans le stade ? Après être revenus de 0-3 à 3-3 ? Je suis fou mais pas con ! ». Patrick Collot abonde en ce sens : « au coup de sifflet final, on a tous vu que c’était chaud. On s’est donc regroupé autour de Fernando qui venait de marquer. Et pourtant Fernando n’a pas voulu mettre le feu aux poudres. Comme il voyait qu’on voulait le protéger d’un éventuel accès de fièvre adverse, instinctivement, il s’est dégagé en nous disant : « non, non les gars, ne vous en faîtes pas, ça va aller ». Tout est parti de là ». Régis Brouard, lui, affirme : « D’Amico nous a craché dessus ». Quiconque connaît Fernando sait qu’il postillonne un peu !
Une fois la furie passée, Serge Delmas s’est montré plus mesuré : « il faut nous comprendre. On avait fait de ce match une priorité dans la mesure où nous avons besoin de points et de crédibilité. On mène 3-0 avec au passage trois buts qui ne doivent rien à personne, et ils reviennent grâce à deux expulsions. Notre orgueil est blessé. Il faut nous comprendre, monsieur… ».
Épilogue
6 mois plus tard, le LOSC prépare son retour en D1 en recevant Beauvais pour un match amical. Dans les tribunes, un observateur du club de Montpellier, fraîchement recruté : il s’appelle Serge Delmas. Penaud, il se fait tout petit : beaucoup de spectateurs l’ont en effet reconnu, et lui demandent pendant tout le match de dire que D’Amico est un excellent joueur, entre deux « D’Amicoooo, lalala... ».
Posté le 11 décembre 2018 - par dbclosc
Juin 1999 : la mésentente sportive de Wasquehal
En juin 1999, un accord d’association est signé entre le LOSC et l’Entente Sportive de Wasquehal (ESW). Alors que l’on s’attend à ce que soient posées les bases d’une entente à long terme, l’ESW fait faux bond au LOSC et se marie finalement avec le Racing Club de Lens (RCL) quelques jours plus tard. À l’origine de ce retournement, un enchevêtrement complexe d’intérêts sportifs et politiques.
Résumé :
Nature des faits : complot
Cible du complot : le LOSC
Comploteurs : Gérard Vignoble maire de Wasquehal), Guy Decock (président de l’ESW), Gervais Martel (président du RCL)
Nous sommes au printemps 1999. En coulisses, le LOSC prépare son changement de statut, vers la privatisation. Un certain mystère entoure encore l’identité des repreneurs. Une candidature a été révélée : celle de Foot en Nord, une association présidée par Jean Evin, avec le soutien de près de 400 sociétés de la région. On parle également de deux autres candidatures dont les identités ne sont pas révélées. Cela ne saurait tarder, et l’identité du ou des repreneurs devrait être connue autour du 10 juin. En attendant ce changement majeur de la vie du LOSC, le club gère les affaires courantes et des histoires plus locales. Sur le plan sportif, le club vient d’échouer à remonter en première division pour la deuxième saison consécutive, et cette fois-ci à la différence de buts. En dépit d’une fin de saison en boulet de canon, les hommes de Vahid Halilhodzic n’ont pas pu rattraper une première partie de championnat insuffisante, et ont chèrement payé une défaite à domicile contre Amiens lors de la 35e journée (0-1). Ils vont donc repartir pour une 3e saison en D2, mais sans leurs voisins wasquehaliens qui, s’ils ont assuré leur maintien sur le terrain, ont été relégués administrativement en National par la DNCG pour cause de difficultés financières.
Contrat d’association entre le LOSC et l’ESW
Le 3 juin, la Voix du Nord reçoit un fax annonçant une conférence de presse le lendemain, à l’initiative de la Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU, qui a remplacé depuis 1996 la Communauté Urbaine De Lille – CUDL – et qu’on appelle aujourd’hui la MEL). Au programme : du football, avec une communication « très importante » du président de l’institution, Pierre Mauroy, par ailleurs maire de Lille, et de Gérard Vignoble, maire de Wasquehal. Les délais sont courts. Est-ce le signe d’une urgence ou de légèreté ? Le quotidien avance diverses hypothèses quant au contenu de cette conférence : il s’agit d’évoquer les « projets communautaires » des deux clubs. Une fusion entre Lille et Wasquehal ? Improbable. LMCU viendrait-elle à la rescousse de l’ESW pour assurer son avenir ? Ce serait étonnant car le LOSC serait exclu du projet alors qu’on ne parle que de « grand Lille » et d’un stade unique (le Stadium) pour les deux clubs. Troisième hypothèse, la plus probable : LMCU a décidé de poser les bases d’un grand club et va annoncer une alliance entre le LOSC et l’ESW, dont les modalités vont être dévoilées. Et en effet, on apprend très rapidement qu’un « contrat d’association » a été conclu entre les deux clubs. Par ailleurs, la VDN signale que le président de l’ESW, Guy Decock, est en réunion le 3 à 15h, mais on ne sait pas où ni avec qui. Et que le président Lecomte est injoignable. Attendons donc cette fameuse conférence de presse. Rendez-vous est pris à 17h à l’hôtel de la communauté.
L’ESW s’associe avec Lens !
Mais le 4 juin à 17h, pas de Pierre Mauroy ni de Gérard Vignoble à LMCU. À leur place, Bernard Roman, adjoint de la mairie de Lille en charge du dossier losciste. Et il n’a pas la partie facile. Penaud, il doit expliquer aux quelques journalistes présents que l’annonce qui devait être faite est caduque : Gérard Vignoble l’a appelé dans la matinée et l’ESW ne veut plus s’associer avec le LOSC. Pire : l’ESW s’associe avec le RCL ! Et au même moment, il y a bien plus de journalistes à la mairie de Wasquehal, qui a convoqué tout le monde. Surprise : sur le parking de la mairie, une Jaguar bien connue, immatriculée dans le Pas-de-Calais. C’est celle de Gervais « euh » Martel. À côté, une affiche : « avec votre maire, dites non à la fusion ». Dans la salle des mariages (!), on le retrouve en effet en compagnie du maire de Wasquehal, Gérard Vignoble. Les deux lâchent l’info, qui fait l’effet d’une bombe : il y a à peine 30 minutes, l’ESW et le RCL ont conclu un accord d’association de 9 pages, qui a mobilisé depuis la veille les services administratifs des deux clubs et deux avocats.
Pierre Mauroy, initiant une ola, et Bernard Roman dans le vestiaire lillois, quelques mois plus tard
Pour l’ESW, un « enterrement de première classe »
La Voix du Nord ne manque pas d’expressions pour exprimer sa surprise : « coup de Trafalgar » ; « coup de Jarnac » ; « coup pas franc », « stupéfiant ». Que s’est-il donc passé ? Bien évidemment, les versions diffèrent d’un camp à l’autre. Ce qui est certain, c’est que c’est bel et bien le maire de Wasquehal, Gérard Vignoble, qui est allé chercher de l’aide pour l’ESW, d’abord du côté du LOSC. Dans un premier temps, la fusion n’a pas été exclue, mais finalement tout le monde s’est accordé pour sauvegarder les identités de chacun. Le contrat d’association conclu avec le LOSC prévoyait de ne pas faire appel auprès de la DNCG quant à la rétrogradation de Wasquehal en National. En revanche, le LOSC permettait à l’ESW de se sauver financièrement. Pour Bernard Roman, « le contrat d’association avait pour ambition de jeter les bases d’un grand club métropolitain tout en conservant les identités de chacun. Cela correspondait à la mise en commun des enjeux et notamment du futur grand stade ». Mais dans le même temps, les responsables politiques et spoortifs wasquehaliens, manifestement insatisfaits, démarchaient aussi le RCL. Ainsi, le 1er juin, alors que Lecomte, Roman et Vignoble discutent (le président Lecomte ayant même décalé sa soirée d’anniversaire en famille pour discuter de cet accord), Guy Decock rencontrait déjà Gervais Martel. Le RCL assurait alors la survie financière du club et conseillait même à l’ESW de faire appel devant la DNCG, avec la quasi-garantie que le maintien assuré sportivement serait confirmé administrativement. En regardant avant tout leur intérêt sportif à court terme, les Wasquehaliens ont donc scellé un accord avec Lens. Pour Gérard Vignoble, « la proposition lilloise ne correspondait à rien d’autre qu’à un enterrement de première classe. Un enterrement avec de la joyeuse musique, certes, mais un enterrement quand même ». Pour Guy Decock, « à l’intérieur du club, tous ceux qui se sont battus pour hisser Wasquehal en D2 ne pouvaient pas accepter cette mesure. Lens, de son côté, ne nous demandait rien. Nous avons ressenti de la part du Racing un profond respect de notre identité. Tout le monde s’est mobilisé pour parvenir à un partenariat qui nous assure ce maintien en D2 que nous avons gagné sur le terrain. Et surtout, Lens nous offre de véritables perspectives d’avenir ».
Gervais Martel, Gérard Vignoble et Guy Decock
Donc, résumons : la condition d’un accord avec le LOSC était de ne pas faire appel auprès de la DNCG, donc d’aller en National. Du côté de Wasquehal, accepter cela, c’est laisser la voie libre au LOSC, qui finira par écraser son petit voisin. Donc l’ESW se marie avec le RCL, qui lui permet de rester en D2, de « garder son identité », et de ne pas vivre sous perfusion et dans l’ombre du voisin lillois.
Mais au-delà des questions sportives, les positions de Gérard Vignoble et de Gervais Martel sont à comprendre à partir d’un cadre plus général : l’hostilité du maire de Wasquehal vis-à-vis de LMCU d’un côté, et la volonté de Gervais Martel de se poser en leader régional de l’autre, au moment où le LOSC pose les bases de sa refondation.
Vignoble est hostile au « Grand Lille »…
En apparence, Bernard Roman n’est pas plus froissé que ça, du moins pour ce qui concerne le domaine sportif : « nous n’étions pas demandeurs. Cela ne change rien à notre perspective de faire un grand club à Lille ». Si, à Wasquehal, on salue « la victoire du sport sur la politique », tout de même, outre que Lens vient ainsi s’implanter en pleine métropole lilloise comme pour narguer son rival, cette décision du côté de Wasquehal a des conséquences au niveau politique, et les dirigeants de Wasquehal ne sont pas très amènes dans leurs déclarations. Pour Gérard Vignoble, « on ne fait pas un grand club avec des gens qui ne connaissent pas le football, ni avec des finances, ni même avec de la politique. Encore moins en écrasant les identités ». Pour enfoncer encore le clou sur l’incompétence supposée des dirigeants et élus lillois, il fait référence à la candidature non retenue de Lille pour les JO de 2004 et valorisant à l’inverse le fait que Lens a pris le bon wagon, celui d’un football moderne : « pendant que certains faisaient des conneries avec les Jeux Olympiques, il y en a d’autres qui préparaient la coupe du monde et se construisaient un grand stade » assène Vignoble. Voilà le LOSC et l’ESW comme chien et chat.
« Vérard, vous vêtes Vignoble ! »
Surtout, la VDN rapporte que cette décision porte un coup au « Grand Lille ». Le « Comité Grand Lille, c’est un groupe informel, encore actif, réunissant les élites politiques et économiques de la métropole lilloise. En gros, c’est une espèce de lobby, basé sur divers partenariats. Par extension ou métonymie, c’est un projet politique, qui vise à faire rayonner la métropole lilloise, économiquement, culturellement… C’est notamment au Comité Grand Lille qu’on doit, par exemple, l’initiation de la candidature de Lille au JO de 2004, ou au titre de « capitale européenne de la culture ». Bref, ça fait chier qu’il y ait un désaccord aussi explicite au cœur de la métropole, et ce d’autant plus que Gérard Vignoble est l’un des vice-présidents de LMCU ! Peut-il encore le rester ? La VDN évoque désormais un « Grand Lens »…
Bernard Roman déplore alors « l’inconséquence » du voisin. La VDN rapporte qu’au sein de LMCU se tiennent des propos bien moins diplomatiques sur l’attitude de Gérard Vignoble. Le quotidien régional appelle ça « marquer contre son camp » : Gérard Vignoble « a donné un coup de sabre dans le dos de la métropole » en portant un coup à la construction d’une grande métropole régionale. Qualifié d’ « imprévisible » (il a déjà quitté le PS pour l’UDF ans les années 1980), il est « opposé » à l’agrandissement de l’influence de Lille,et « irrité » par le voisinage de Roubaix. Mais rien à foutre : il prétend qu’il perd 1,5 M€ par an, alors que LMCU ne lui verse « que » 1,4M€ annuels.
…et Gervais Martel veut l’hégémonie footballistique sur la région
Officiellement, Gervais Martel est désintéressé et n’agit qu’en bon samaritain : « je suis comme ça. J’aime profondément ma région. S’il avait fallu aider les basketteuses de Valenciennes, je l’aurais fait. Je préfère voir les gamins de Lens jouer à Wasquehal plutôt qu’à Troyes ! ». Et il assure vouloir « de tout cœur voir le LOSC en D1 ». En réalité, c’est probablement un peu plus complexe que ça. Son club vient d’être champion de France (1998) puis a remporté la coupe de la Ligue un mois auparavant. Quand Lille était sportivement à l’agonie deux ans avant, il n’avait pas hésité à avancer qu’il n’y avait « pas la place pour deux ». Partant de cette croyance, qu’on imagine sincère, il entend bien profiter de l’âge d’or de son club pour anéantir son rival historique. Plus loin, il énonce des propos qui rappellent la concurrence entre les deux clubs, et la volonté de Martel de s’imposer, forcément au détriment du LOSC : « 30 à 40% de nos partenaires viennent de la région lilloise. Nous avons un rôle de locomotive et de rassembleur ».
À gauche, Guy Decock, président de l’ESW. À droite, Dominique Carlier, son entraîneur.
Le 10 juin 1999, Gervais Martel est à la DNCG pour défendre le dossier wasquehalien en compagnie de Francis Collado, directeur administratif et financier du RCL. Et en effet, pas de problème : en apportant son savoir-faire, l’aide de son cabinet comptable, de ses services administratifs, et en nouant de plus un partenariat sur 3 ans selon lequel le RCL prêtera des jeunes à l’ESW (on aura par exemple les redoutables Ducatel et G’Badie la première année, Oulmers les deuxième et troisième), le statut professionnel de Wasquehal est maintenu, et le club reste en D2. Le hasard fait que c’est ce même jour, le 10 juin, qu’on apprend que Luc Dayan et Francis Graille vont reprendre le LOSC. Pour confirmer ses inimitiés à l’égard du LOSC, et comme pour allumer un contre-feu médiatique au moment où Lille se donne les moyens de concurrencer Lens à terme, Martel joue sur la fibre régionale : « la véritable bonne nouvelle pour la région aujourd’hui, c’est quoi ? Voir deux investisseurs de Paris ou d’ailleurs reprendre le LOSC, ou savoir qu’un club du Nord-Pas-de-Calais est sauvé en D2 ? ». Savoureux, quand on sait que quelques années plus tard, lui trouvera un repreneur qui s’avérera être un escroc, à 6 000 km de Lens, en Azerbaïdjan, et pas à bas coût.
Francis Graille, Luc Dayan, Bernard Lecomte et Bernard Roman, 10 juin 1999
On peut supposer avec un peu de recul que Martel voyait d’un mauvais œil la reprise du LOSC, et a tenté d’abord d’en faire un non-événement en volant la vedette à Dayan/Graille le jour J, et ensuite a essayé de poser les bases d’un projet sportif qui aurait forcément fait concurrence au LOSC, en profitant qu’un maire hostile au Grand Lille et la métropolisation soit dans la dèche, Vignoble faisant passer ça pour du sport uniquement, alors que sa position le marginalisait de fait à LMCU et posait aussi, peut-être, les bases d’un positionnement atypique, prélude à des ambitions politiques ultérieures, et vous venez de lire une phrase de 8 lignes.
Au moment de quitter le LOSC, en mars 2000, Bernard Lecomte est revenu sur ses relations avec Gervais Martel, et plus particulièrement sur cet épisode, qui a abouti à une rupture entre les deux hommes : « avec Gervais Martel, mes rapports étaient bons. Il m’avait même demandé d’être le représentant des clubs de D2 pour le compte de l’UCPF. C’est pourquoi je n’ai pas compris sa décision de voler au secours de Wasquehal, dans notre dos. J’ai considéré que c’était une mesquinerie. Depuis, les ponts ont été coupés ». En 2011, pour le titre du LOSC, Nord-éclair est allé retrouver le président Lecomte qui, revenant sur un épisode de 1993, semble faire un ultime croche-pied à Gervais Martel, tout en douceur : « j’ai refusé la fusion qui consistait à ne garder qu’un grand club du Nord, Lens. Maintenant, je dirais simplement que la roue tourne ».
L’accord entre Lens et Wasquehal a tenu 3 ans, comme convenu initialement. Et pourtant, Wasquehal a un peu pris le LOSC comme modèle avec sa « politique des frangins » (Thierry Cygan, Oumar Bakari, Patricio D’Amico) plus Loko, sans compter tous les autres joueurs qui ont aussi des frères. Le RCL a apporté au total une aide de 6MF. Entretemps, le LOSC est remonté en D1 et a largement contesté la domination régionale de Lens en Nord-Pas-de-Calais, rendant de fait peu utile toute ingérence lensoise en métropole lilloise, d’autant que le LOSC signe à cette période de nombreux accords avec des clubs voisins. L’Entente, de son côté, a été reléguée en 2003, et a depuis toujours joué au niveau amateur. Elle n’existe même plus en tant que telle mais sous le nom de « Wasquehal Football », après une fusion avec l’AS Wasquehal en 2017, fusion à laquelle s’est opposée… Gérard Vignoble, qui n’est plus maire de Wasquehal depuis 2014.
Gérard Vignoble a une dernière fois montré son hostilité au LOSC. C’était en 2011, quand le LOSC et l’ESW se sont affrontés en 1/16e de coupe de France. En 1/32e, Wasquehal a réalisé l’exploit de sortir Auxerre. Mais une polémique est née juste avant le 1/16e : Vignoble affirme que le LOSC est « incapable de s’intéresser au football d’en bas ». En cause, une incompréhension entre les deux clubs qui a fait croire un temps à Vignoble que le LOSC ne laissait à disposition de l’ESW qu’un terrain annexe du Stadium. En fait, il n’en était rien. Pour le match ESW/LOSC, c’est initialement Wasquehal qui devait « recevoir » le LOSC. À la demande des dirigeants de l’ESW, pour des raisons de sécurité, la rencontre a été inversée : c’est donc Lille qui reçoit Wasquehal au Stadium. Vignoble en remet une couche, en râlant sur la répartition des billets : « la réalité de ce match me faisait croire que le ‘grand frère’ était plus habilité que nous pour organiser l’évènement. La seule chose que je me reproche, c’est d’avoir validé cette inversion, même si c’était une bonne décision. Je pensais qu’on me dirait :’Allez, on vous donne 4000 places’. Au lieu de ça, les ‘petits comptables’ nous ont dit froidement : ‘Vous allez dans le poulailler des supporters adverses’ : il n’y a que 1047 sièges. Bref, ce ‘grand frère’ nous dédaigne. C’est indigne par rapport à l’amitié qui devrait être la fibre essentielle de nos relations. M. Seydoux n’est pas le problème. C’est l’un des problèmes du LOSC ». Le LOSC avait alors sèchement répondu dans un communiqué (voir plus bas), qualifiant les propos du maire de Wasquehal d’ « injustes » et de « choquants ». Gérard Vignoble avait ensuite calmé le jeu, en acceptant de jouer ce match le dimanche, alors que la préférence de Wasquehal allait au samedi, car le LOSC affrontait Nancy en match en retard dans la semaine. Ironiquement, il souligne tout de même : « vu les bonnes relations entre les deux clubs, nous n’allions pas bloquer ». Puis : « chacun pourra être respecté dans son identité. Le LOSC a ses supporters, et nous, nous avons montré contre Auxerre (3.400 entrées) que nous avons un public chaleureux, qui a envie de voir une compétition de qualité. La bourrasque de l’avant 32e de finale va se gommer au fur et à mesure ».
Wasquehal-Lille, février 2000. Franck Chaussidière, prêté par Lens,
et Christophe Landrin.
Le communiqué du LOSC : (8 janvier 2011)
« Suite à la parution, dans l’édition de L’Equipe de ce samedi 8 janvier, d’un article intitulé « Lille ne nous respecte pas » et relatant les propos des dirigeants de l’ES Wasquehal à l’encontre du LOSC et de son président Michel Seydoux, le LOSC souhaite apporter une réponse et quelques éclaircissements.
Les dirigeants du LOSC regrettent que les représentants de l’ES Wasquehal aient profité de la vitrine médiatique unique qui leur était offerte pour exprimer leur frustration envers un club voisin qui tente de hisser haut les ambitions sportives de toute une métropole et de ses habitants. Alors que Wasquehal a quitté le football professionnel il y a plusieurs années, ce 32ème de finale de Coupe de France aurait sans doute été mieux employé à valoriser le club, le travail de ses bénévoles et le football amateur.
L’aigreur et la passion partisane ont, semble-t-il, pris le dessus sur la raison. Les propos tenus par Messieurs Vignoble et Docquiert apparaissent ainsi aussi inattendus qu’injustes et choquants.
Des réflexions ont logiquement été menées par Lille Métropole Communauté Urbaine pour définir le lieu où se tiendrait la rencontre de coupe de France Wasquehal-Auxerre. N’est ce pas une attitude respectueuse et raisonnée de la part de LMCU, gestionnaire et responsable des installations sportives de la métropole lilloise, que de considérer les intérêts de tous, d’étudier les différentes options et de veiller à préserver des conditions de jeu convenables au Stadium Lille Métropole alors que le climat fut extrêmement difficile ces derniers mois ? Pour rappel, deux matches du LOSC ont déjà été reportés en décembre et le LOSC devra disputer dans les 4 prochains mois une vingtaine de matchs de championnat et de coupe d’Europe.
Si l’orgueil et la susceptibilité des dirigeants de l’ES Wasquehal ont pu être touchés par ses interrogations, LMCU a bien donné son feu vert pour l’organisation de ce match de coupe de France au Stadium Lille Métropole. Le président de Wasquehal a par ailleurs étrangement omis d’évoquer dans son interview les moyens logistiques et humains mis gracieusement à disposition par le club lillois pour la bonne organisation de la rencontre.
De nombreux élus et dirigeants de clubs amateurs, parmi les 40 clubs partenaires que compte le LOSC, nous ont manifesté leur indignation suite aux propos retranscrits par L’Equipe. Toutes les personnes qui connaissent le LOSC et son président ne peuvent être que surprises et choqués par ces paroles, en totale contradiction avec les valeurs de l’homme, comme avec les valeurs qui animent le club, ses dirigeants, ses salariés et ses projets.
N’en déplaise à quelques nostalgiques, Michel Seydoux, les dirigeants et salariés du LOSC, forts du soutien de leur environnement, n’ont jamais été aussi motivés par le formidable projet qu’ils poursuivent : faire du LOSC un club qui compte en France et en Europe. Ils sont convaincus d’avoir prochainement le plaisir immense de pouvoir partager spectacle et émotions avec toute la Métropole lilloise, ses habitants, les supporters du LOSC, au Grand Stade Lille Métropole ».
Posté le 10 décembre 2018 - par dbclosc
Lille-Rodez : la rechute
Depuis qu’on joue le samedi, il fait souvent moche. Le public s’en est parfaitement rendu compte car il n’y a vraiment pas grand monde. Peut-être parce que l’adversaire n’est pas très excitant : Rodez ne compte que 2 points : si vous savez compter, vous en conclurez que cette équipe n’a toujours pas gagné, la victoire comptant pour 3 points. On peut toutefois compter sur le retour d’Anne-Laure Davy, de passage depuis Londres, trois jours après avoir inscrit un doublé contre Tottenham, l’occasion d’apprendre que l’aller-retour en ferry est à 50€. On a appris que cette semaine, les filles avaient eu la visite des miss. Pas des miss Roussos, non, des miss qui vont concourir au titre de Miss France, samedi prochain. Bien évidemment, complot oblige, il n’y a aucune de nos joueuses parmi les prétendantes !
Côté effectif, on note les retours de suspension de Jessica Lernon et de Silke Demeyere. C’est également le retour d’Ouleye Sarr, qui démarre remplaçante. Maud Coutereels retrouve sa place en défense centrale. Manquent à l’appel : Jana Coryn, blessée, ainsi que Carla Polito et Julie Dufour, retenues par l’équipe de France U19, merci l’équipe nationale ! Morgane Nicoli est suspendue et en profite pour prendre le contrôle du compte Instagram de l’équipe féminine.
Ah mais si désormais on nous concurrence sur le terrain de l’humour fin, on s’en va hein !
Voici donc la composition : Justine Bauduin est de nouveau titularisée après son excellente performance contre le Paris FC la semaine dernière, on trouve ça bien normal, et nous sommes d’autant plus crédibles à le dire qu’elle pique la place de Silke Demeyere mais nous n’émettons pas (encore) de protestation officielle. Jessica Lernon est alignée en milieu de terrain, ce qui n’était pas arrivée depuis le match inaugural contre Bordeaux l’an dernier. Rachel Saïdi prend la place qu’occupait Julie Dufour la semaine dernière.
On entend un éternuement depuis le tunnel d’entrée des joueuses, probablement l’esprit de Julie Dufour qui a déjà enrhumé une adversaire. Bonne nouvelle, le chronomètre fonctionne. Le logo du RAF, qui date de 2017, représente la forme du département de l’Aveyron, mais on dirait une tête de loup ou de chien, on voulait le signaler.
14h00 C’est parti !
3e Bauduin pour Dafeur, qui envoie un premier centre mis en corner de la tête. On sent qu’on est bien : ça joue haut, et pour le moment on obtient des corners.
8e Faute sur Boucly. Sur le coup-franc tiré par Dafeur, il y a un ascenseur sur Chapeh qui n’émeut pas l’arbitre.
9e Encore une faute des joueuses de Rodez, cette fois sur Saïdi. On est côté gauche à 30 mètres. Qui de Rachel Saïdi ou de Marine Dafeur va tirer ce coup-franc ? Combinaison : Dafeur passe devant le ballon et file sur le côté. Saïdi est censée la lancer afin que Marine centre. Rachel frappe un peu trop fort dans le ballon, et ça file directement en 6 mètres. C’était vraiment mal fait mais c’est rigolo.
10e Ballon perdu par Bauduin. En deux passes, Clara Noiran se retrouve en position favorable dans la surface et frappe pas loin de la lucarne d’Elisa Launay.
13e Lina Boussaha se fait gronder par Dominique Carlier car elle ne joue pas vers l’avant.
Encore une faute sur Saïdi.
15e En cherchant à dégager de volée, Maud Coutereels se loupe un peu et réalise un somptueux sombrero involontaire.
17e Centre de Lernon repoussé dans l’axe sur Justine Bauduin. Celle-ci frappe du gauche mais ça passe une dizaine de mètres au-dessus. C’était la première occasion pour le LOSC.
Si seulement les frappes comme ça amenaient effectivement 3 points, on en aurait un paquet depuis samedi (voir après)
Jusqu’alors, Rodez n’a quasiment jamais franchi le milieu de terrain (mais quand ça a été fait, c’est là qu’a eu lieu l’occasion la plus dangereuse du match), et a un mal fou à se dégager, si bien qu’on s’est dits que ce match allait vite être réglé, en notre faveur. Et puis, après ces 20 excellentes premières minutes, le néant s’installe. À la 21e minute, Flavie Lemaître se retrouve seule face à Launay et réussit à frapper à côté. Les Lilloises sont-elles échaudées par ces deux occasions ruthénoises – ouais c’est comme ça qu’on dit ? Toujours est-il qu’il devient alors difficile d’approcher le but adverse, tandis que les aveyronnaises – ouais c’est comme ça qu’on dit – s’enhardissent. Hormis une tentative lointaine de Boucly bloquée sans problème par la gardienne (22e), seuls quelques ballons passent devant le but sans être repris (centres de Mansuy puis de Dafeur à la 27e), il manque trois cheveux à Bauduin pour reprendre le centre de Boucly, cheveux boucly (28e), et Launay sort avec à-propos dans les pieds de Lemaître (36e). Le LOSC se crée tout de même sa seule occasion franche du match à la 43e : sur un centre de Mansuy, Bauduin reprend de la tête aux 6 mètres mais la gardienne se détend bien et dévie en corner. Sinon j’ai noté un beau retour défensif de Boussaha à la 45e, mais cette première période a été marquée par le running-gag de Luchin : le chrono est tombé en panne à la 28e.
Mi-temps sur le score de 0-0. Une première partie de période encourageante, puis une seconde inquiétante. Au milieu, l’absence de Julie Dufour se fait sentir car personne ne semble en mesure de dribbler pour apporter le danger.
46e Dafeur sauve déjà une situation dans notre surface suite à une touche jouée rapidement : elle contre une frappe dans les 6 mètres.
49e Alors que les joueuses de Rodez ont obtenu un corner, ça commence à se friter dans la surface car on tente une combinaison « on se regroupe toutes au même endroit et quand ce sera tiré, on part dans tous les sens ». Tactique intéressante si tant est que le ballon arrive : le corner est frappé à ras de terre et termine en sortie de but après une course d’environ 10 mètres. Didier me signale très justement que si c’est pour faire ça, il peut très bien les tirer lui-même.
54e Récupération de Marine Dafeur. Elle décale Maïté Boucly qui centre : Rachel Saïdi se jette mais ça termine à côté.
63e Bonne récupération de Saïdi qui ouvre vers Tolmais. Elle trouve en retrait Boussaha à l’entrée de la surface, qui tarde à frapper et se retrouve finalement au sol.
66e Sortie de Justine Bauduin, et retour d’Ouleye Sarr !
67e Il pleut assez fort et ça chasse vers nous. Il semble par ailleurs que le nuit tombe alors qu’il est 15h23. Et j’ai aussi noté que c’était triste sur le terrain.
70e Dans le rond central, Laurie Cance, qui est aussi petite qu’elle est bonne footballeuse, ouvre à droite vers une coéquipière dans le dos de la défense. Chapeh et Coutereels se précipitent vers la porteuse de balle, Saunier, et oublient les adversaires derrière. Cazeau est servie et conclut aux 6 mètres : 0-1, c’est plutôt mérité.
72e Rachel Saïdi sort, Ludivine Bultel entre.
73e Corner pour Rodez, qui met environ 10 minutes pour être tiré, ça fait gueuler Sarr. Coutereels dégage dans un premier temps mais ça revient vite dans l’axe. Finalement, j’ai noté que la 28 était contrée de justesse. Sauf que je ne trouve pas de numéro 28 sur le site du RAF, alors soit j’ai un problème de vision, soit le site Internet de Rodez n’est pas à jour, soit il y a matière à déposer une réclamation car c’est suspect tout ça.
75e On ne vous met pas tout, mais nul doute que la meilleure prestation lilloise de l’après-midi, c’est Morgane Nicoli. Ce qui est emmerdant c’est qu’elle n’est pas sur le terrain.
Profitant habilement que le navire LOSC coule, Danielle Tolmais réussit une imitation de Rose sur le Titanic
Photo LOSC/Marc Van Ceunebroeck
83e Centre de Mansuy. Boucly peut reprendre au point de pénalty mais ça passe largement au-dessus.
84e Sortie de Danielle Tolmais, entrée de Silke Demeyere.
87e Elisa Launay concède un bête corner.
92e Ah, Héloïse Mansuy s’énerve sur une adversaire. C’est au moins une réaction qui fait plaisir et qui laisse penser qu’elle ne se contente pas de ce qui se passe.
93e Boussaha parvient à servir Lernon qui participe à son tour au concours de la frappe qui passe le plus loin possible de la barre transversale.
C’est terminé, Rodez s’impose 1-0 et signe sa première victoire cette saison. Le LOSC confirme son statut de Robin des bois de la D1 : il prend des points aux gros et relance les petits, en offrant une prestation d’une grande tristesse collective qui plonge les quelques spectateurs et spectatrices dans une profonde consternation : comment est-il possible de jouer avec application et de manière collective puis de façon totalement désorganisée et sans envie d’une semaine sur l’autre ? Dommage de ne pas avoir enchaîné avec une deuxième victoire d’affilée : nous en resterons donc à une victoire d’affilée. Prochain rendez-vous samedi prochain à Fleury, pour le dernier match avant la trêve.
Le résumé du match en vidéo avec une musique à la con :
Les comptes-rendus des matches précédents :
Lille/Lyon : Les carottes sont que huit
Lille/Dijon : Le coup de mou tarde (à nous quitter)
Lille/Fleury : Un point c’est tout
Lille/Montpellier : A la bonne heure
Lille-Bordeaux : Un LOSC bien bouchonné
Lille-Paris FC : Paris Fessé
Notre entretien avec le coach Dominique Carlier (août 2018)
Notre entretien avec Rachel Saïdi (août 2017)
Notre entretien avec Silke Demeyere (mars 2018)
Posté le 3 décembre 2018 - par dbclosc
Lille/Paris FC : Paris Fessé
Après une nouvelle défaite à Metz samedi dernier (0-2), les Lilloises sont redevenues relégables (c’était, bien sûr, déjà le cas après la défaite inaugurale contre Lyon), le triste épilogue d’une phase aller irrégulière. Autrement dit, après les dernières prestations qui ne nous ont pas franchement emballés, on commence à s’inquiéter sérieusement. Un temps absolument dégueulasse vient nous rappeler que toutes les conditions sont réunies pour passer une après-midi à chier, car se présente le Paris FC, qui reste sur une victoire 5-0 à Dijon et est troisième du championnat. Nos filles, à l’aller, sont toutefois allées chercher un nul solide (0-0). Les Parisiennes sont privées de Charlotte Bilbault, restée à quai, bilboquet oui, et d’Estelle Cascarino, malade cette semaine : elle débute sur le banc et on espère qu’elle n’embêtera pas trop sa grande amie Elisa Launay. On note aussi la présence de Bourdieu, Mathilde Bourdieu, dont on espère quelques analyses sociologiques.
Il y a un peu moins de monde que d’habitude mais, fort heureusement, la présence de nos blessées et suspendues dans la tribune permet de maintenir une affluence tout à fait satisfaisante.
Jessica Lernon (qui a pris 3 matches après sa « faute » à Soyaux !) et Silke Demeyere sont suspendues ; Jana Coryn (qui a abandonné ses béquilles) et Ouleye Sarr (qui a repris l’entraînement) sont toujours blessées. Maud Coutereels, qui a pris un coup à Metz mais est apte, ne joue pas puisque l’entraîneur en a décidé ainsi. On se retrouve donc avec un onze de départ privé de Belges, ce qui n’est pas arrivé depuis un bon moment. Le LOSC s’en remettra-t-il ? Laëtitia Chapeh est donc titularisée, de même que Justine Bauduin, ce qui n’était pas arrivé à domicile depuis le match contre Lyon l’année dernière. Le LOSC aligne le milieu de terrain offensif (Dufour, Boussaha, Boucly) le plus jeune de France, avec une moyenne d’âge d’environ 6 ans et demi. Morgane Nicoli prend le brassard de capitaine, est à deux doigts de le mettre au niveau de son front, avant de se rappeler in extremis qu’il ne s’agit pas d’imiter une tête de Maure mais de le mettre au niveau du bras.
Sur le banc : Azem, Bultel, La Villa, Lermusiaux, Saïdi.
Arrive un journaliste de la Voix du Nord : c’est Stéphane Carpentier, qui se fait interpeller par quelques facétieux spectateurs à coups de « CARPENTIEEEER ! ». « Bonjour commandant », répond-il. C’est n’importe quoi ici.
Va falloir être attentif Carpentier parce que là c’est un peu l’bordel chez les filles donc euh hein
Comme l’année dernière, Pierre Dréossi, directeur sportif du Paris FC et ancien joueur (1977-1983) puis directeur sportif (1996-1999) puis directeur général (1999-2002) du LOSC (1944-…), est présent (853 54 4321).
♬ Il faisait un temps de burne
Je me suis assis en tribune
Dréossi aussi ♪
Chapeh et Sarr ont de nouveaux tifs
J’aperçois le directeur sportif
Dréossi aussi ♪♬
Pour notre fil rouge annuel concernant le chronomètre, sachez qu’aujourd’hui, il ne fonctionne pas. A bientôt pour un nouvel épisode.
Océane Rogon, 20 ans, joueuse de Guingamp, est décédée cette semaine. L’avant-match s’achève par une minute d’applaudissements en sa mémoire.
Allez, c’est parti !
On a une petite rigolote au Paris FC qui salue la partie du terrain où il n’y a personne. Elle s’appelle Sophie Vaysse, et on l’aime bien du coup.
1e Premier déséquilibre et alignement approximatif dans la défense lilloise. Ça donne un premier but pour Sallstrom après 27 secondes, mais heureusement refusé pour hors-jeu. Grand bravo à la buteuse qui conteste et prend le premier carton jaune du match.
Les toutes premières minutes sont à l’avantage des visiteuses. Marine Dafeur dévie de justesse de la tête en corner (4e), Polito intervient ensuite dans la surface, pas très régulièrement pour le PFC (5e). En cette première période, le vent est défavorable aux Lilloises. Les dégagements d’Elisa Launay sont ainsi considérablement freinés, et les relances courtes nous font toujours passer par moments des sueurs froides, alors qu’on n’en a pas vrament besoin vu la température qu’il fait. La solution ? La feinte de corps pour mettre l’adversaire (encore plus) dans le vent : c’est signé Nicoli (8e). On sent d’emblée que le duo Bauduin/Polito est bien en place. Même si cette dernière persiste à perdre quelques ballons faciles, on la sent plus libre dans ses relances et, à ses côtés, Justine Bauduin pose bien le pied sur le ballon, oriente le jeu et est de plus très juste techniquement. Un cran au-dessus, Lina Boussaha est aussi bien en vue, techniquement au top. Elle gagnerait à jouer un chouïa plus vite, mais ça démarre bien. En 10 minutes, on a le sentiment d’en avoir déjà vu davantage qu’en 90 contre Bordeaux.
13e Attaque parisienne côté gauche de Sallstrom, servie par Thiney. Plutôt que de frapper, elle cherche Bourdieu en retrait, et Marine Dafeur, au (Du) four et au moulin, dégage.
Mathilde Bourdieu explique à sa coéquipière qu’eu égard à la situation, son choix résulte probablement de la combinaison d’un héritage familial et éducatif qui la pousse à jouer collectif, et d’une dimension individuelle car Sallstrom a su s’émanciper de sa socialisation pour penser et agir par elle-même, lui conférant un habitus clivé qui l’a empêché de conclure.
15e Bien joué à gauche entre Bauduin et Boucly. Le ballon parvient à Marine Dafeur qui centre trop longuement pour que Dufour puisse reprendre, mais c’était bien construit.
17e Après avoir trop facilement éliminé Chapeh, Sallstrom envoie un centre-tir de la droite qui, avec le vent, prend une trajectoire bizarroïde. Ça termine sur le haut de la transversale, mais Launay était dessus.
19e Belle offensive Dufour-Tolmais-Bauduin puis Boucly, signalée hors jeu, mais là aussi c’était fluide et bien pensé.
Dans la continuité, les parisiennes attaquent de nouveau côté droit, avec un centre que dévie Elisa Launay, mais directement dans les pieds de Matéo qui frappe à 6 mètres, et magnifique parade d’Elisa qui détourne en corner !
Selon Mathilde Bourdieu, Matéo perd sur cette action une partie de son capital symbolique : sa côte sur le marché des transferts diminue considérablement.
21e Dégagement de Launay, prolongé de la tête par Polito. Ça arrive sur Julie Dufour qui part en dribbles et se fait stopper de manière suspecte dans la surface du PFC. On joue.
23e Petit pont de Bauduin, puis déviation à l’aveugle en une touche avec la semelle de Polito 30 secondes plus tard : on se fait plaisir.
24e Coup-franc tiré par Marine Dafeur côté gauche. C’est bien frappé et Chapeh est proche de couper au premier poteau mais la gardienne s’interpose. Elle s’appelle Camille Pecharman et est habillée tout en jaune. Mathilde Bourdieu y voit là une prise de position proprement politique qui, même si elle ne semble être qu’un détail vestimentaire, s’inscrit dans le contexte national des « gilets jaunes » en vue de contester le président Macron. Elle explique que la politique ne se réduit pas aux prises de positions et aux actions institutionnelles : ça se niche aussi dans de tels détails, y compris de la part de non-professionnelles de la politique.
Pfiouuu, elle commence à être chiante celle-là.
26e Dufour, après un grand pont, transmet à Tolmais qui dévie vers Boussaha en bonne position à 15 mètres : sa frappe au sol est freinée par la gardienne, le ballon passe devant le but, Boucly tente de redresser mais ça part en 6 mètres. C’était bien !
29e En l’absence de Maud Coutereels, c’est Marine Dafeur qui se charge d’envoyer les adversaires au tapis, ici sur une belle protection de balle qui aboutit à un « épaule contre nez ». Les épaules gagnent largement. On en profite pour dire que Marine Dafeur est encore excellente derrière.
32e Remontée de balle de Boussaha qui, cette fois, transmet dans le bon tempo à Boucly. A 35 mètres du but, complètement excentrée à gauche, et alors qu’on pense qu’elle va chercher Bauduin démarquée dans l’axe, Maïté arme et envoie directement le ballon en pleine lucarne ! Quel but ! Premier but en D1 pour Boucly et 1-0 pour le LOSC !
38e Nouvelle belle performance de Marine Dafeur qui expédie le ballon derrière la tribune.
Mise à jour du classement, Marine Dafeur s’échappe :
Ballon envoyé dans le tunnel :
1 fois : Marine Dafeur (Lille-Fleury, février 2018), Aurore Paprzycki (Lille-Guingamp, avril 2018)
Ballon envoyé sur le haut du tunnel :
1 fois : Marine Dafeur (Lille-Dijon, septembre 2018)
Ballon envoyé derrière la tribune :
1 fois : Marine Dafeur (Lille-Paris FC, décembre 2018)
39e Choc aérien entre Polito et Chapeh. C’est ça d’être grandes.
42e Carton jaune pour Jaurena après une faute sur Tolmais. « Excellente, l’arbitre ! ».
44e Petite frayeur après une ouverture dans l’axe que Chapeh chipe (Chapéchip!) à Launay, qui était sortie. Y avait une belle connerie à faire, mais Laëtitia dribble tranquillement sa gardienne à 30 mètres de son but et relance.
Mi-temps. Lille mène 1-0 : ça fait du bien ! Au-delà du score, on sent les Lilloises bien mieux organisées que les dernières fois. Même s’il a encore fallu compter sur la vigilance de Launay pour préserver le 0-0, et même si quelques attaques axiales des parisiennes nous ont mis en difficulté, les ballons sont sortis très proprement, Bauduin au milieu réalise un très bon match, et les 3 jeunettes devant sont disponibles et font le plus souvent les bons choix, sans fioritures inutiles. Quant à Danielle Tolmais, devant, on la voit moins mais elle court beaucoup, libère ses coéquipières, et ses quelques déviations sont elles aussi très justes.
46e Première frappe à 18 mètres, dans l’axe, pas de problème pour Launay.
48e Putain, j’ai renversé une partie de mon café sur mon pantalon et mon téléphone !
49e Carton jaune pour Polito alors qu’elle a gentiment récupéré le ballon. « T’es pas mauvaise l’arbitre, tu es très mauvaise ! » (© Didier).
Quelques secondes après, suite à une nouvelle remarque à propos de son acuité visuelle, l’arbitre semble se tourner vers la tribune avec un petit sourire. C’est sympa ça.
53e Une deux entre Jaurena et Bourdieu. La défense lilloise est éliminée et Jaurena se retrouve seule face à Launay. Elle pique son ballon et égalise : 1-1.
Pour Bourdieu, ce but est l’illustration de la force des structures collectives sur les individualités. Elle annonce que serait une bonne idée que s’appliquent dans le champ social et politique les valeurs du champ sportif, afin de garder l’illusio d’un monde meilleur.
55e Faute pas franchement évidente sur Tolmais. Dans ces cas-là, on ne dit rien et on joue. Ça donne un coup-franc à 45 mètres, côté droit, que frappe Nicoli. Le ballon, tendu, arrive à 8 mètres des buts, Dufour prolonge de la tête et trompe la gardienne. Le LOSC reprend immédiatement l’avantage ! Premier but en D1 également pour Julie Dufour ! 2-1.
59e Dégagement de Mansuy en plein dans la gueule d’une adversaire. Bim !
64e Quand les Parisiennes attaquent, elles font plein de faux appels en partant dans tous les sens mais en oublient de faire de vrais appels, donc ça ne donne pas grand chose.
66e Tête de Tolmais vers Boucly. Sa frappe est déviée en corner. Le premier, frappé par Boucly, en donne un deuxième. Cette fois botté par Dufour de l’autre côté, il trouve Polito au deuxième poteau, qui reprend du droit dans le petit filet.
69e Bon, y a pas de Belge sur le terrain, mais on a une espèce de Bruyne persistante. Et du vent. Cette fois favorables aux Lilloises, mais celles-ci sont toutefois moins bien qu’en première période. On attend sagement derrière et on tente des contres.
73e Polito ouvre à gauche pour Boucly, qui a le temps d’armer. Sa frappe à l’angle de la surface passe au-dessus.
75e Corner parisien depuis la gauche. Reprise de la tête, que Launay dévie en corner.
Depuis quelques minutes, les Lilloises subissent et concèdent une succession de corners. Mais ça tient…
79e Sortie de Justine Bauduin, auteure d’un très bon match, entrée de Caroline La Villa.
81e Entrée de Cascarino. Attention : Cascarino, c’est rosse.
83e Elisa sort dans les pieds d’Aigbogun, entrée il y a 10 minutes. Elle freine le ballon qui continue vers le but, mais Nicoli envoie en corner. Là, on recule vraiment et on croise les doigts.
84e Encore un bel arrêt de Launay, qui se fait défoncer au passage. Ça permet de gagner 30 secondes.
85e Sortie de Danielle Tolmais, entrée de Rachel Saïdi. Boussaha passe avant-centre.
87e Frappe de 30 mètres, nettement au-dessus. C’est bien ça !
90e Sortie de Lina Boussaha, bravo bravo aussi ! Entrée de Ludivine Bultel.
On entre dans le temps additionnel. On n’arrive plus à sortir proprement. À la 92e, un centre de la droite est repris de la tête par Sallstrom à 8 mètres, et Launay sort magistralement le ballon de son premier poteau. Quel arrêt encore !
Les dernières secondes ne sont que supplice. Une nouvelle frappe passe à côté du but (93e), avant que Aigbogun ne se jette une dernière fois aux 6 mètres manquant le ballon d’un rien (95e). C’est terminé, le LOSC a gagné !
Victoire bienvenue : les Lilloises profitent de la défaite de Metz pour sortir de la zone de relégation. Et surtout, on a pu réaliser ce qu’on souhaitait l’année dernière : on a titré « Paris Fessé ». Mais tout de même, c’est curieux : le LOSC ne compte qu’une seule défaite contre le top 4 en 5 rencontres ; et contre le reste, on en est à 1 victoire, 2 nuls et 4 défaites. Cette victoire, c’était à Rodez. Justement, prochain match dès samedi 8, contre Rodez, à 14h. Ce sera sans Carla Polito ni Julie Dufour, parties ce dimanche en Floride pour un tournoi avec l’équipe de France U19.
Note :
1 Le lecteur attentif aura remarqué que ces chiffres sont totalement superflus : c’était pour alourdir davantage le texte.
Le résumé du match en vidéo et avec une musique agaçante :
Les comptes-rendus des matches précédents :
Lille/Lyon : Les carottes sont que huit
Lille/Dijon : Le coup de mou tarde (à nous quitter)
Lille/Fleury : Un point c’est tout
Lille/Montpellier : A la bonne heure
Lille-Bordeaux : Un LOSC bien bouchonné
Notre entretien avec le coach Dominique Carlier (août 2018)
Notre entretien avec Rachel Saïdi (août 2017)
Notre entretien avec Silke Demeyere (mars 2018)