Posté le 3 décembre 2018 - par dbclosc
Lille/Paris FC : Paris Fessé
Après une nouvelle défaite à Metz samedi dernier (0-2), les Lilloises sont redevenues relégables (c’était, bien sûr, déjà le cas après la défaite inaugurale contre Lyon), le triste épilogue d’une phase aller irrégulière. Autrement dit, après les dernières prestations qui ne nous ont pas franchement emballés, on commence à s’inquiéter sérieusement. Un temps absolument dégueulasse vient nous rappeler que toutes les conditions sont réunies pour passer une après-midi à chier, car se présente le Paris FC, qui reste sur une victoire 5-0 à Dijon et est troisième du championnat. Nos filles, à l’aller, sont toutefois allées chercher un nul solide (0-0). Les Parisiennes sont privées de Charlotte Bilbault, restée à quai, bilboquet oui, et d’Estelle Cascarino, malade cette semaine : elle débute sur le banc et on espère qu’elle n’embêtera pas trop sa grande amie Elisa Launay. On note aussi la présence de Bourdieu, Mathilde Bourdieu, dont on espère quelques analyses sociologiques.
Il y a un peu moins de monde que d’habitude mais, fort heureusement, la présence de nos blessées et suspendues dans la tribune permet de maintenir une affluence tout à fait satisfaisante.
Jessica Lernon (qui a pris 3 matches après sa « faute » à Soyaux !) et Silke Demeyere sont suspendues ; Jana Coryn (qui a abandonné ses béquilles) et Ouleye Sarr (qui a repris l’entraînement) sont toujours blessées. Maud Coutereels, qui a pris un coup à Metz mais est apte, ne joue pas puisque l’entraîneur en a décidé ainsi. On se retrouve donc avec un onze de départ privé de Belges, ce qui n’est pas arrivé depuis un bon moment. Le LOSC s’en remettra-t-il ? Laëtitia Chapeh est donc titularisée, de même que Justine Bauduin, ce qui n’était pas arrivé à domicile depuis le match contre Lyon l’année dernière. Le LOSC aligne le milieu de terrain offensif (Dufour, Boussaha, Boucly) le plus jeune de France, avec une moyenne d’âge d’environ 6 ans et demi. Morgane Nicoli prend le brassard de capitaine, est à deux doigts de le mettre au niveau de son front, avant de se rappeler in extremis qu’il ne s’agit pas d’imiter une tête de Maure mais de le mettre au niveau du bras.
Sur le banc : Azem, Bultel, La Villa, Lermusiaux, Saïdi.
Arrive un journaliste de la Voix du Nord : c’est Stéphane Carpentier, qui se fait interpeller par quelques facétieux spectateurs à coups de « CARPENTIEEEER ! ». « Bonjour commandant », répond-il. C’est n’importe quoi ici.
Va falloir être attentif Carpentier parce que là c’est un peu l’bordel chez les filles donc euh hein
Comme l’année dernière, Pierre Dréossi, directeur sportif du Paris FC et ancien joueur (1977-1983) puis directeur sportif (1996-1999) puis directeur général (1999-2002) du LOSC (1944-…), est présent (853 54 4321).
♬ Il faisait un temps de burne
Je me suis assis en tribune
Dréossi aussi ♪
Chapeh et Sarr ont de nouveaux tifs
J’aperçois le directeur sportif
Dréossi aussi ♪♬
Pour notre fil rouge annuel concernant le chronomètre, sachez qu’aujourd’hui, il ne fonctionne pas. A bientôt pour un nouvel épisode.
Océane Rogon, 20 ans, joueuse de Guingamp, est décédée cette semaine. L’avant-match s’achève par une minute d’applaudissements en sa mémoire.
Allez, c’est parti !
On a une petite rigolote au Paris FC qui salue la partie du terrain où il n’y a personne. Elle s’appelle Sophie Vaysse, et on l’aime bien du coup.
1e Premier déséquilibre et alignement approximatif dans la défense lilloise. Ça donne un premier but pour Sallstrom après 27 secondes, mais heureusement refusé pour hors-jeu. Grand bravo à la buteuse qui conteste et prend le premier carton jaune du match.
Les toutes premières minutes sont à l’avantage des visiteuses. Marine Dafeur dévie de justesse de la tête en corner (4e), Polito intervient ensuite dans la surface, pas très régulièrement pour le PFC (5e). En cette première période, le vent est défavorable aux Lilloises. Les dégagements d’Elisa Launay sont ainsi considérablement freinés, et les relances courtes nous font toujours passer par moments des sueurs froides, alors qu’on n’en a pas vrament besoin vu la température qu’il fait. La solution ? La feinte de corps pour mettre l’adversaire (encore plus) dans le vent : c’est signé Nicoli (8e). On sent d’emblée que le duo Bauduin/Polito est bien en place. Même si cette dernière persiste à perdre quelques ballons faciles, on la sent plus libre dans ses relances et, à ses côtés, Justine Bauduin pose bien le pied sur le ballon, oriente le jeu et est de plus très juste techniquement. Un cran au-dessus, Lina Boussaha est aussi bien en vue, techniquement au top. Elle gagnerait à jouer un chouïa plus vite, mais ça démarre bien. En 10 minutes, on a le sentiment d’en avoir déjà vu davantage qu’en 90 contre Bordeaux.
13e Attaque parisienne côté gauche de Sallstrom, servie par Thiney. Plutôt que de frapper, elle cherche Bourdieu en retrait, et Marine Dafeur, au (Du) four et au moulin, dégage.
Mathilde Bourdieu explique à sa coéquipière qu’eu égard à la situation, son choix résulte probablement de la combinaison d’un héritage familial et éducatif qui la pousse à jouer collectif, et d’une dimension individuelle car Sallstrom a su s’émanciper de sa socialisation pour penser et agir par elle-même, lui conférant un habitus clivé qui l’a empêché de conclure.
15e Bien joué à gauche entre Bauduin et Boucly. Le ballon parvient à Marine Dafeur qui centre trop longuement pour que Dufour puisse reprendre, mais c’était bien construit.
17e Après avoir trop facilement éliminé Chapeh, Sallstrom envoie un centre-tir de la droite qui, avec le vent, prend une trajectoire bizarroïde. Ça termine sur le haut de la transversale, mais Launay était dessus.
19e Belle offensive Dufour-Tolmais-Bauduin puis Boucly, signalée hors jeu, mais là aussi c’était fluide et bien pensé.
Dans la continuité, les parisiennes attaquent de nouveau côté droit, avec un centre que dévie Elisa Launay, mais directement dans les pieds de Matéo qui frappe à 6 mètres, et magnifique parade d’Elisa qui détourne en corner !
Selon Mathilde Bourdieu, Matéo perd sur cette action une partie de son capital symbolique : sa côte sur le marché des transferts diminue considérablement.
21e Dégagement de Launay, prolongé de la tête par Polito. Ça arrive sur Julie Dufour qui part en dribbles et se fait stopper de manière suspecte dans la surface du PFC. On joue.
23e Petit pont de Bauduin, puis déviation à l’aveugle en une touche avec la semelle de Polito 30 secondes plus tard : on se fait plaisir.
24e Coup-franc tiré par Marine Dafeur côté gauche. C’est bien frappé et Chapeh est proche de couper au premier poteau mais la gardienne s’interpose. Elle s’appelle Camille Pecharman et est habillée tout en jaune. Mathilde Bourdieu y voit là une prise de position proprement politique qui, même si elle ne semble être qu’un détail vestimentaire, s’inscrit dans le contexte national des « gilets jaunes » en vue de contester le président Macron. Elle explique que la politique ne se réduit pas aux prises de positions et aux actions institutionnelles : ça se niche aussi dans de tels détails, y compris de la part de non-professionnelles de la politique.
Pfiouuu, elle commence à être chiante celle-là.
26e Dufour, après un grand pont, transmet à Tolmais qui dévie vers Boussaha en bonne position à 15 mètres : sa frappe au sol est freinée par la gardienne, le ballon passe devant le but, Boucly tente de redresser mais ça part en 6 mètres. C’était bien !
29e En l’absence de Maud Coutereels, c’est Marine Dafeur qui se charge d’envoyer les adversaires au tapis, ici sur une belle protection de balle qui aboutit à un « épaule contre nez ». Les épaules gagnent largement. On en profite pour dire que Marine Dafeur est encore excellente derrière.
32e Remontée de balle de Boussaha qui, cette fois, transmet dans le bon tempo à Boucly. A 35 mètres du but, complètement excentrée à gauche, et alors qu’on pense qu’elle va chercher Bauduin démarquée dans l’axe, Maïté arme et envoie directement le ballon en pleine lucarne ! Quel but ! Premier but en D1 pour Boucly et 1-0 pour le LOSC !
38e Nouvelle belle performance de Marine Dafeur qui expédie le ballon derrière la tribune.
Mise à jour du classement, Marine Dafeur s’échappe :
Ballon envoyé dans le tunnel :
1 fois : Marine Dafeur (Lille-Fleury, février 2018), Aurore Paprzycki (Lille-Guingamp, avril 2018)
Ballon envoyé sur le haut du tunnel :
1 fois : Marine Dafeur (Lille-Dijon, septembre 2018)
Ballon envoyé derrière la tribune :
1 fois : Marine Dafeur (Lille-Paris FC, décembre 2018)
39e Choc aérien entre Polito et Chapeh. C’est ça d’être grandes.
42e Carton jaune pour Jaurena après une faute sur Tolmais. « Excellente, l’arbitre ! ».
44e Petite frayeur après une ouverture dans l’axe que Chapeh chipe (Chapéchip!) à Launay, qui était sortie. Y avait une belle connerie à faire, mais Laëtitia dribble tranquillement sa gardienne à 30 mètres de son but et relance.
Mi-temps. Lille mène 1-0 : ça fait du bien ! Au-delà du score, on sent les Lilloises bien mieux organisées que les dernières fois. Même s’il a encore fallu compter sur la vigilance de Launay pour préserver le 0-0, et même si quelques attaques axiales des parisiennes nous ont mis en difficulté, les ballons sont sortis très proprement, Bauduin au milieu réalise un très bon match, et les 3 jeunettes devant sont disponibles et font le plus souvent les bons choix, sans fioritures inutiles. Quant à Danielle Tolmais, devant, on la voit moins mais elle court beaucoup, libère ses coéquipières, et ses quelques déviations sont elles aussi très justes.
46e Première frappe à 18 mètres, dans l’axe, pas de problème pour Launay.
48e Putain, j’ai renversé une partie de mon café sur mon pantalon et mon téléphone !
49e Carton jaune pour Polito alors qu’elle a gentiment récupéré le ballon. « T’es pas mauvaise l’arbitre, tu es très mauvaise ! » (© Didier).
Quelques secondes après, suite à une nouvelle remarque à propos de son acuité visuelle, l’arbitre semble se tourner vers la tribune avec un petit sourire. C’est sympa ça.
53e Une deux entre Jaurena et Bourdieu. La défense lilloise est éliminée et Jaurena se retrouve seule face à Launay. Elle pique son ballon et égalise : 1-1.
Pour Bourdieu, ce but est l’illustration de la force des structures collectives sur les individualités. Elle annonce que serait une bonne idée que s’appliquent dans le champ social et politique les valeurs du champ sportif, afin de garder l’illusio d’un monde meilleur.
55e Faute pas franchement évidente sur Tolmais. Dans ces cas-là, on ne dit rien et on joue. Ça donne un coup-franc à 45 mètres, côté droit, que frappe Nicoli. Le ballon, tendu, arrive à 8 mètres des buts, Dufour prolonge de la tête et trompe la gardienne. Le LOSC reprend immédiatement l’avantage ! Premier but en D1 également pour Julie Dufour ! 2-1.
59e Dégagement de Mansuy en plein dans la gueule d’une adversaire. Bim !
64e Quand les Parisiennes attaquent, elles font plein de faux appels en partant dans tous les sens mais en oublient de faire de vrais appels, donc ça ne donne pas grand chose.
66e Tête de Tolmais vers Boucly. Sa frappe est déviée en corner. Le premier, frappé par Boucly, en donne un deuxième. Cette fois botté par Dufour de l’autre côté, il trouve Polito au deuxième poteau, qui reprend du droit dans le petit filet.
69e Bon, y a pas de Belge sur le terrain, mais on a une espèce de Bruyne persistante. Et du vent. Cette fois favorables aux Lilloises, mais celles-ci sont toutefois moins bien qu’en première période. On attend sagement derrière et on tente des contres.
73e Polito ouvre à gauche pour Boucly, qui a le temps d’armer. Sa frappe à l’angle de la surface passe au-dessus.
75e Corner parisien depuis la gauche. Reprise de la tête, que Launay dévie en corner.
Depuis quelques minutes, les Lilloises subissent et concèdent une succession de corners. Mais ça tient…
79e Sortie de Justine Bauduin, auteure d’un très bon match, entrée de Caroline La Villa.
81e Entrée de Cascarino. Attention : Cascarino, c’est rosse.
83e Elisa sort dans les pieds d’Aigbogun, entrée il y a 10 minutes. Elle freine le ballon qui continue vers le but, mais Nicoli envoie en corner. Là, on recule vraiment et on croise les doigts.
84e Encore un bel arrêt de Launay, qui se fait défoncer au passage. Ça permet de gagner 30 secondes.
85e Sortie de Danielle Tolmais, entrée de Rachel Saïdi. Boussaha passe avant-centre.
87e Frappe de 30 mètres, nettement au-dessus. C’est bien ça !
90e Sortie de Lina Boussaha, bravo bravo aussi ! Entrée de Ludivine Bultel.
On entre dans le temps additionnel. On n’arrive plus à sortir proprement. À la 92e, un centre de la droite est repris de la tête par Sallstrom à 8 mètres, et Launay sort magistralement le ballon de son premier poteau. Quel arrêt encore !
Les dernières secondes ne sont que supplice. Une nouvelle frappe passe à côté du but (93e), avant que Aigbogun ne se jette une dernière fois aux 6 mètres manquant le ballon d’un rien (95e). C’est terminé, le LOSC a gagné !
Victoire bienvenue : les Lilloises profitent de la défaite de Metz pour sortir de la zone de relégation. Et surtout, on a pu réaliser ce qu’on souhaitait l’année dernière : on a titré « Paris Fessé ». Mais tout de même, c’est curieux : le LOSC ne compte qu’une seule défaite contre le top 4 en 5 rencontres ; et contre le reste, on en est à 1 victoire, 2 nuls et 4 défaites. Cette victoire, c’était à Rodez. Justement, prochain match dès samedi 8, contre Rodez, à 14h. Ce sera sans Carla Polito ni Julie Dufour, parties ce dimanche en Floride pour un tournoi avec l’équipe de France U19.
Note :
1 Le lecteur attentif aura remarqué que ces chiffres sont totalement superflus : c’était pour alourdir davantage le texte.
Le résumé du match en vidéo et avec une musique agaçante :
Les comptes-rendus des matches précédents :
Lille/Lyon : Les carottes sont que huit
Lille/Dijon : Le coup de mou tarde (à nous quitter)
Lille/Fleury : Un point c’est tout
Lille/Montpellier : A la bonne heure
Lille-Bordeaux : Un LOSC bien bouchonné
Notre entretien avec le coach Dominique Carlier (août 2018)
Notre entretien avec Rachel Saïdi (août 2017)
Notre entretien avec Silke Demeyere (mars 2018)
Laisser un commentaire
Vous pouvez vous exprimer.
0 commentaire
Nous aimerions connaître la vôtre!