Posté le 22 mai 2019 - par dbclosc
Lille/Sedan 1999 : l’aube d’une nouvelle ère
Le 22 mai 1999, en dépit de sévères contre-performances au cours des dernières semaines, le LOSC est encore en course pour remonter en D1. La réception du 2e, Sedan, va offrir une performance de haut niveau, dans une ambiance que Grimonprez-Jooris n’avait pas connue depuis bien longtemps. La victoire est au bout (1-0) et, avant la dernière journée, les supporters célèbrent autant l’espoir de montée que la fierté d’avoir retrouvé une équipe au visage si séduisant.
En ce soir de printemps, c’est peu dire qu’avoir encore la possibilité de jouer la montée relève de l’inespéré pour le LOSC : il y a 3 semaines, il s’inclinait à domicile contre le 17e Amiens (0-1) et semblait avoir laissé définitivement s’échapper Sedan et Troyes, 5 points devant, alors que Saint-Etienne est hors d’atteinte depuis un moment. Mais en cette fin saison, les Dogues, aussi décevants quand on les attend que surprenants quand on ne croit plus en eux, se sont donné une nouvelle chance en allant battre Châteauroux, tandis que Troyes perdait. Il reste 2 matches, Troyes est 2 points devant, et Sedan 5 points devant. Arrivent alors les Sangliers à Grimonprez-Jooris. Retour un match qui symbolise la transformation de l’équipe depuis l’arrivée d’Halilhodzic, et qui prélude aux superbes saisons qui suivront.
En dents de scie
Après l’échec de la saison 1997-1998, on croyait cette fois le LOSC taillé pour remonter, avec un recrutement ambitieux, et notamment l’arrivée du buteur Olivier Pickeu. Mais manifestement, les mêmes lacunes et errements ont persisté. Après un mauvais départ (3 défaites, 2 nuls, 1 victoire, 2 buts marqués, 5 encaissés en 6 matches), Thierry Froger est débarqué : il est remplacé par Vahid Halilhodzic. Si l’équipe n’est pas flamboyante, elle a retrouvé des résultats corrects et s’est progressivement replacée à proximité de la 5e place au cœur de l’automne. Quand seuls les 3 premiers montent, c’est encore insuffisant, mais on a tendance à penser que la dynamique est positive et la trajectoire ascendante.
Le championnat des Lillois est marqué par des performances irrégulières, avec d’un côté de jolis coups comme une victoire à Caen début décembre (1-0) ou une victoire contre Troyes, 2e à 1 point du leader, début février (1-0) ; mais, de l’autre côté, Lille concède de bêtes nuls à domicile contre Châteauroux en novembre (2-2), Wasquehal en décembre (1-1, après avoir ouvert le score à la… 84e) et perd ses deux premiers matches à l’extérieur de l’année 1999 avec une manière qui laisse à désirer (au Mans 1-2 puis à Nîmes 0-3). Mais il n’empêche : le LOSC est toujours en course et après une belle victoire à Gueugnon en mars (1-0), il pointe pour la première fois à la 4e place, à 3 points du podium. Malheureusement, un déplacement à Saint-Etienne se présente : pas de miracle, le LOSC s’incline malgré une belle résistance (2-3) et se retrouve à 6 points du podium ; puis le LOSC gagne à domicile contre Nice (2-0) et se redonne donc de l’espoir, mais perd de nouveau à Laval (0-1). Au soir de la 32e journée, les Dogues sont toujours à 6 points du podium (mais potentiellement 9 car Sedan compte un match en moins), avec une différence de buts nettement plus faible que celle des 3 premiers.
Après ce match à Laval, Frédérik Viseux, qui faisait enfin ses débuts avec le LOSC après sa longue blessure, semble être le seul à y croire encore : « le championnat n’est pas fini, je peux vous le dire. L’an dernier, j’étais à Sochaux, et à 6 journées de la fin, on avait 7 points de retard sur Lille. Et qui est monté ? ». Sochaux, si vous aviez oublié.
Amiens, la défaite de trop
Pour la réception de Valence le 14 avril, l’accueil des DVE est particulièrement hostile : « chèvres », « bouffons » lit-on sur des banderoles, par opposition aux « héros » de l’après-guerre. Lille bat Valence (2-1) puis va s’imposer chez le 8e, Ajaccio (2-0), et se retrouve à 5 points des 2e (Sedan) et 3e (Troyes). Le LOSC reçoit Amiens, 17e, pour la 35e journée. Cette fois, une banderole côté Honneurs énonce simplement l’enjeu du match : « Victoire = Espoir ».
Malheureusement, comme le titre la Voix du Nord le lendemain, c’était la soirée « de tous les gâchis » : entre les occasions manquées, l’envahissement de terrain et la défaite (0-1), Lille a perdu gros. Vahid Halilhodzic remet même sa démission au président, qui la refuse. Plus grand monde n’y croit, de Bernard Lecomte (« C’est un mélange de très grande colère et de très grande tristesse. On domine et on prend un but grotesque. C’est un cauchemar. C’était la marche à ne pas rater. Nous sommes coutumiers de ce genre de faits depuis 2 saisons. Je n’y crois plus. À moins d’un miracle ») au capitaine Djezon Boutoille (« Nous avons certainement manqué l’accession »). Carl Tourenne stigmatise l’ambiance au club : « Une part du public ne mérite pas la D1. Ici, le respect d’autrui n’existe pas ». Et dire que Troyes et Sedan ont aussi perdu… !
Remobilisation générale
Pourtant, une fois l’émotion de la défaite atténuée, joueurs et dirigeants affichent de nouveau un visage conquérant. Comme si, finalement, la défaite contre Amiens ne faisait que confirmer qu’à l’issue d’une saison aussi irrégulière, il n’était pas anormal de ne pas monter, surtout quand on se rappelle que le LOSC était 17e début septembre.
Retour aux fondamentaux et au long terme : construire des bases solides à Lille pour retrouver la D1. Cette année, le LOSC est parti de trop loin. S’il a remis sa démission samedi, Vahid est désormais projeté vers l’avenir : « J’ai discuté avec le président. Samedi, j’ai pris la défaite comme un échec personnel, sur le coup d’une occasion extraordinaire que nous venions de rater. Je suis très sévère avec moi-même. J’ai pris tout cela pour moi. Mais il n’y a aucune crise, ni de différend. Le président m’a rassuré sur l’avenir du club. Il me reste une année de contrat et je souhaite rester pour construire ». Bernard Lecomte est sur la même longueur d’onde : « Vahid a eu une réaction d’orgueil qui l’honore. Il a toute notre confiance. Il sera l’entraîneur la saison prochaine. L’esprit de nos discussions porte beaucoup plus sur une prolongation et sur l’avenir que sur autre chose ».
Le LOSC se déplace désormais à Châteauroux, pas très loin derrière. Faut-il encore y croire ? La Voix du Nord rappelle que la situation est bien compromise : « perdre chez soi un match relativement facile en apparence, au moment où l’opposition lâche prise, n’est pas pardonnable. Un dérapage de cette envergure constitue même une erreur majeure dont les conséquences, à trois encablures de la fin du championnat, ne peuvent être a priori que douloureuses ».
Et pourtant, les Dogues ne vont pas lâcher. Grégory Wimbée : « ce serait bien de pouvoir entretenir l’espoir jusqu’au bout. L’idéal serait de pouvoir affronter Sedan en ayant un objectif. J’ai suivi l’émission D2 Max sur Canal +, au cours de laquelle Fugen, le joueur de Troyes, se posait beaucoup de questions concernant l’aptitude de son équipe à aller jusqu’au bout de ses ambitions. Nos chances sont infimes. Mais on ne peut pas finir le championnat comme ça ! ». L’entraîneur de Châteauroux, Joël Bats, se méfie des Lillois : « Je connais trop bien Vahid, avec qui j’ai joué au PSG. Il va remonter ses joueurs. On va souffrir ! ». Et en effet, Lille gagne, à la dernière minute : « décidément, ces Lillois sont des adeptes du yin et du yang : à la grande déprime de samedi a succédé une énorme bouffée d’espoir » souligne la Voix. Et si Sedan a gagné, laissant Lille à 5 points, Troyes a encore perdu (à Wasquehal), et voilà que Lille n’est plus qu’à 2 points de la 3e place !
« Les Lillois ont prouvé qu’ils avaient cette dignité morale qui permet aux formations les plus meurtries de se relever » pour le quotidien régional. Au-delà du score, Halilhodzic est satisfait du contenu : « ce qui me fait plaisir, c’est que l’on a montré un bon fonds de jeu, on a été combatifs, solidaires. J’espère au moins que ce succès servira à quelque chose… ». Le lendemain, 15 mai, c’est l’anniversaire de Vahid. Après l’entraînement, il invite jouer et dirigeants à le fêter. Au journaliste qui lui demande son âge, il répond : « le soir de la défaite contre Amiens, j’avais 88 ans. Le soir de la victoire à Châteauroux, j’en avais 27 ».
Des Sangliers à bon port
En attendant la finale contre Sedan, il y a 15 jours à tuer. Pour combler ce trou, les Lillois disputent un match amical contre Tourcoing FC (CFA2) et s’imposent 3-1 (Peyrelade, Boutoille et Camara contre Descarpentries).
Et si on ne joue pas en championnat le week-end du 15 mai, c’est parce que Sedan a lui aussi sa finale à disputer, une vraie, contre Nantes en coupe de France. En 1999, il faut dire que les Sedanais sont intenables : c’est la meilleure équipe des matches retours, avec 38 points pris sur les 18 derniers matches, et seulement 2 défaites. Personne ne s’attendait à voir les Ardennais si haut dans le classement, puisqu’ils viennent directement de National, dont ils ont été les champions 1998 sous la direction de l’ancien joueur puis coach lillois Bruno Metsu. Désormais, l’entraîneur est Patrick Remy. Il dirige un groupe composé de joueurs dits « revanchards » qui, dans leur parcours footballistique, ont connu des accidents (blessures, pas de contrat après un centre de formation, relégations sportives…). Résultat : un ensemble a priori hétéroclite mais qui fait fureur, et Sedan est en passe de réussir une deuxième accession consécutive. Comme le résume Vahid Halilhodzic, « vous pouvez prendre des joueurs de divers horizons, mais si vous parvenez à leur faire partager l’aventure et qu’en plus ces gars-là ont une revanche à prendre sur leur propre parcours de footballeur professionnel, voilà qui forme une équipe irrésistible ». Devant, Pierre Deblock, Pius N’Diefi, Cédric Mionnet et olivier Quint forment un quatuor particulièrement redouté tandis que derrière, Sachy dans les buts ou Satorra en défense centrale, permettent à Sedan d’être aussi la meilleure défense du championnat de D2.
Du côté du vieux stade Emile-Albeau, cette génération rappelle les anciennes gloires du club telles que Maxime Fulgenzi, Maryan Synakowski, Marc Rastoll, Yves Herbet, Serge Delamore ou bien entendu Louis Dugauguez, instituteur à Carvin, devenu entraîneur qui gagna 2 coupes en 1956 et 1961, quand le club se nommait Union Athlétique Sedan-Torcy. À l’âge d’or du club, entre 1954 et 1969, l’UAST a disputé 5 fois les demi-finales de coupe de France, 3 fois la finale, et en a remporté 2. 34 ans après leur dernière finale, les Sedanais ont donc l’occasion de remporter un 3e trophée, après avoir sorti Le Mans au tour précédent à l’issue d’une demi-finale épique (1-1 après 90 minutes 4-3 après prolongation (allez voir les 5 dernières minutes ! Il y a 3-1 à la 115e, et Le Mans trouve la barre à la 120e). Sedan est sur 2 tableaux mais la priorité reste au championnat. Patrick Remy souligne : « si j’avais le choix entre jouer une finale de coupe de France et avoir un point de plus au classement, je choisirais ce point ». Tant mieux pour lui car Sedan perd sur un pénalty très litigieux (0-1). Ne lui reste plus que le championnat, et 1 point à venir prendre à Lille.
« Tu es un sanglier, tu es un sanglier ! »
La chasse au sanglier
Il ne reste que quelques jours avant ce match décisif. Lille, bien sûr, doit gagner. Et encore, une contre-performance de Troyes n’obligerait même pas les Dogues à prendre 3 points, mais ils seraient tout de même bienvenus, histoire de garder contact Sedan, qu’il est encore possible de dépasser !
Contrairement à la saison précédente, où le LOSC avait passé presque 36 journées sur le podium avant de s’effondrer, Lille n’a jamais été mieux classé que 4e en 1998/1999. Si on part du principe que l’an passé, les joueurs n’ont pas résisté à la pression de voir revenir des adversaires sur leurs talons, peut-on envisager qu’être à l’affût d’un faux-pas des autres est un avantage ? C’est ce que semble dire Djezon Boutoille : « après tout, c’est nous qui mettons la pression sur les autres. L’an dernier, c’est Sochaux qui était en embuscade et qui nous avait mis la pression…On a pu se rendre compte que contre de grosses écuries, on a fait de très bons matches. Le mental fera la différence. On a un très bon groupe. Depuis que je suis au LOSC, je n’ai jamais senti autant de solidarité entre nous. ». Certes, mais même au pied du podium, Lille a fait preuve de son irrégularité depuis quelques semaines, gagnant là où on ne l’attend pas et se déchirant quand la victoire semblait facilement à portée.
Comme le résume bien Pierre Diéval dans la Voix du Nord : « cette situation, inconfortable en apparence, n’est, au fond, que le fidèle reflet d’une saison erratique, sans réelle consistance, mais génératrice quand même d’espoirs. Le chaud et le froid… ».
Le jeudi, les joueurs du LOSC s’entraînent à huis-clos (sous les yeux de 3 journalistes), dans le stade Grimonprez-Jooris, comme pour bien leur faire comprendre la dimension exceptionnelle de ce match. Halilhodzic parle à chacun de ses joueurs, les yeux dans les yeux : « je veux que chaque joueur se sente capitaine de l’équipe. Et tout ce que je peux promettre, c’est une motivation exceptionnelle. Moralement, physiquement et tactiquement, nous serons prêts. À nous de ne pas tomber dans le piège d’un excès de motivation comme ce fut le cas lors des 2 ou 3 matches que nous avons manqués à la maison (…) Lorsqu’on est attaqué de toutes parts, on doit montrer sa force de caractère. Je suis fier de constater que mes joueurs ont eu un comportement d’adultes. Ensemble, nous avons souffert. Ensemble, nous avons eu du plaisir. Ensemble, nous avons fait des bêtises. Ensemble, nous battrons peut-être Sedan et… ». C’est marrant : il n’a pas fini sa phrase et le journaliste l’a retranscrite telle quelle. C’est un peu comme si je…
Laurent Peyrelade a mis en garde ses adversaires : « j’ai vu la plupart des joueurs ardennais lors de la soirée des Oscars de Canal +, et je les ai prévenus que ce sera chaud ». Le public va répondre présent : les 15 500 places (c’est à ce moment la capacité maximale du stade) ont déjà été vendues. Vendredi soir, le groupe part à l’hôtel.
Chaude ambiance en tribunes
Samedi 22 mai, c’est le jour J. Le LOSC invite les spectateurs à venir tôt au stade en raison de l’important dispositif de sécurité mis en place. L’ambiance est chaude, également grâce aux supporters sedanais, nombreux : 30 bus ont fait le court déplacement. Première manifestation du soutien que porte le public : une banderole « Merci Vahid, reste avec nous » est déployée depuis le Virage Est. Lui qui voulait démissionner il y a 3 semaines sait désormais à quoi s’en tenir concernant les sentiments que les supporters lui portent. Pour se distancier des « envahisseurs » d’Amiens, d’autres se qualifiant de « vrais supporters » demandent la D1. Le stade est entièrement rouge et blanc grâce à la distribution de maillots du LOSC low-cost du genre « sac à patates ».
Sur le terrain, le seul bémol vient de l’absence de Djezon Boutoille, victime d’une élongation. Mais Halilhodzic l’inscrit tout de même sur la feuille de match, histoire de brouiller les pistes. Par ailleurs, Vahid a laissé de côté Dindeleux, Hitoto et Koot. Frédérik Viseux connaît sa seconde titularisation à domicile.
Voici la compo lilloise :
Wimbée ; Viseux, Leclercq, Cygan, Camara ; Tourenne, Landrin, Cheyrou ; Collot, Peyrelade, Pickeu.
Tandis que Pasal Cygan prend conscience que ses cheveux ont disparu, Momo Camara tente de se piéger tout seul à « Coucou, qui c’est ? »
Grand spectacle sur le terrain
On comprend bien vite que les déclarations de la semaine dans la presse n’ont pas été des paroles en l’air : les joueurs lillois jouent vite et jouent bien ! Poussés par leur public, les Dogues attaquent fort, avec une grosse frappe de Collot que Sachy repousse des poings (5e) ; puis Peyrelade s’engouffre à droite et centre en retrait, obligeant la défense sedanaise à dégager en catastrophe (16e). À la 25e, Pickeu remise bien un corner de la tête mais ne trouve personne. Les Sedanais sont bousculés comme ils l’ont rarement été cette saison, et ont toutes les peines à sortir de leur camp. Seul Di Rocco met Wimbée à contribution à la 51e. Lille joue vite et bien, mais toujours 0-0… jusqu’à la 60e. Bruno Cheyrou, omniprésent et régulièrement titulaire depuis quelques semaines, trouve Camara à sa gauche qui, dans la surface, envoie un centre-tir puissant que Pickeu ne peut reprendre. C’est dégagé sur la ligne des 6 mètres en plein sur la tête de Bruno Cheyrou, qui propulse le ballon au fond des filets ! Déjà buteur à l’aller sur une pelouse gelée (1-1), Bruno décrit son but : « je récupère un ballon en milieu de terrain. Après un une-deux avec Collot, je fixe Oliveira et glisse le ballon à Camara qui centre. Elzeard essaie de le sortir, mais je me trouve sur la trajectoire et, de la tête, je trompe Sachy ». Au moment où Cheyrou marque, Troyes est mené sur sa pelouse. C’est la première fois de la saison que le LOSC est virtuellement en D1.
Dans la foulée, Peyrelade est proche de faire le break avec une frappe contrée, au-dessus (65e). Sur le corner, Leclercq échoue sur Sachy (66e). Devant un public survolté, Sedan est étouffé. Peyrelade signe la dernière occasion franche lilloise, mais son tir est repoussé par Quint (76e). La fin de match est haletante, même si Lille n’est pas is en danger. Au bord de la crise cardiaque, Djezon Boutoille est rentré aux vestiaires, tandis que Patrick Collot joue les animateurs pour le public. Djezon peut revenir : le LOSC s’impose 1-0, et sa performance est saluée par la Voix du Nord : « ce n’était pas un LOSC de pacotille ! » ; « un match époustouflant » ; « ces Lillois-là ont un tel cœur ! » ; « les Lillois peuvent se retirer la tête haute ». Côté ardennais, pas de regret : « Lille a mérité sa victoire » commente Patrick Remy. Dans le même temps, Troyes a fait match nul contre Niort, et a égalisé dans les arrêts de jeu.
Communion
Au-delà du score et de l’espoir qu’il fait renaître, on note une communion entre le public et ses joueurs, que seuls de rares événements comme la remontée en 1978 ou la victoire contre Bordeaux en 1985 avaient permis. Tous, à l’instar de la VDN soulignent un « public totalement retrouvé » :
Bruno Cheyrou, un peu maladroit : « ce stade était impressionnant. Une sorte de petit Bollaert. Nous avions besoin d’un tel douzième homme. Il nous aura permis de garder le résultat » ;
Fabien Leclercq : « on a gagné sur tous les plans. On a pu voir un public et une équipe, tous unis. Il y a bien longtemps que je n’avais pas vu cela ici » ;
Patrick Collot : « un tel soutien sur le terrain, on le sent. Ça apporte quelque chose. Ça fait tout de même plaisir de ne plus pouvoir nous entendre parler entre nous » ;
Bernard Lecomte : « ce soir, le LOSC a offert une image positive, presque idéale. Je regrette pourtant que le public ne soit pas venu plus nombreux précédemment. Nous serions peut-être en D1 depuis longtemps ! »
Vahid Halilhodzic : « ce soir, il y avait tout : l’ambiance, le public, la combativité, le panache et la qualité de jeu. Nous avons évolué au-delà des standards de la Division 2, ce qui est de bon augure. Et puis vous avez vu cette communion entre le public et son équipe ? À la fin du match, les supporters tiraient sur ma veste, sur ma cravate. Ils voulaient que j’aille avec eux sur la pelouse. Tous me disaient « il y a tellement longtemps, Vahid, qu’on n’a pas pris autant de plaisir ! » ça fait chaud au cœur d’entendre de telles choses » ;
On en oublierait presque que le LOSC n’a toujours pas son destin en main : lors de la dernière journée, à Guingamp, il devra faire mieux que Troyes, en déplacement à Cannes. Sur les 7 derniers matches, Troyes, en perte de vitesse, n’a marqué que 5 points, là où Lille en prenait 15.
Mais encore une fois, en sachant d’où l’on vient, est-ce là l’essentiel ? Le LOSC a marqué des points en termes d’image ce soir. Et ça, le président Lecomte, qui est en pleine négociation pour l’avenir économique du club, ne manque pas de le souligner et d’en faire un atout pour faire monter les enchères auprès des repreneurs qui hésiteraient encore : « cette victoire contre Sedan va m’aider dans mes recherches d’investisseurs. Après une telle soirée, il n’est pas exagéré de dire que le ‘LOSC-Métropole’ existe vraiment ! Jusqu’ici, on me disait souvent, lorsque j’évoquais l’hypothèse d’un nouveau stade : ‘Allez en D1 et on verra !’ Avec un tel déclic, les points de vue vont évoluer, c’est sûr ! ». Pierre Dréossi renchérit : « Si l’on monte en D1, tout changera. On intéressera beaucoup plus de monde ».
Et peut-être qu’après tout, même si l’espoir demeure, ne pas monter cette année n’est pas une catastrophe. Le public sait depuis longtemps qu’avec Lecomte, le LOSC est bien géré. Il sait désormais qu’avec Halilhodzic, il aura une belle équipe, même pour un an supplémentaire en D2. Avec un peu de patience, le LOSC retrouvera l’élite. Ce soir, c’est comme si la saison 1999/2000 avait déjà commencé.
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22 mai 2019
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flouw a dit:
excellent article quime rappelle bien des souvenirs. fan du losc since 1964… Jooris, grimonprez, stadium Nord et maintenant le grand stade. que du bonheur